Avec le joli mois de mai vient le moment
de l'agréable villégiature sur les rives du Lac de Côme. Cette année, la
préparation au Concorso d'Eleganza Villa d'Este a été un peu chaotique.
L'organisation a envoyé de nombreux mails d'accréditation pour... le dimanche à
Villa Erba. Pour ma part, je suis passé entre les gouttes et ai reçu d'emblée le
bon sésame mais pas Vincent, qui doit
m'accompagner. Le temps de faire les relances, je me suis mis à la recherche
d'un hôtel moins de 10 jours avant l'évènement, finalement sans trop de
difficultés. Par contre nous devons renoncer à aller à Brescia le jeudi pour
assister au départ des Mille Miglia. Là encore ce n'est pas bien grave car si la
météo prévoit une fenêtre de trois jours de beau temps pour le Concorso, une
pluie diluvienne s'est abattue sur la Piu Bella Corso del Mondo jeudi. Dernière
originalité, aucune liste de participants n'a été publiée jusqu'à l'avant veille
du concours. Et quand j'ai enfin eu celle ci entre les mains, j'ai un peu froncé
les sourcils. Je fais toujours confiance au comité de sélection pour cacher des
merveilles sous des noms assez génériques mais au niveau Ferrari, c'est le grand
vide.
Allez, le réveil sonne la charge à 3h30 vendredi matin. Vincent est déjà devant
la maison et nous décollons à 3h45. Chaque année je suis un peu moins serein car
les barrages aux entrées se font toujours plus serrés et il y a toujours la
crainte de ne pas pouvoir accéder comme on veut. Il est 8h30 quand nous nous
garons sur le parking P1, sous un soleil radieux et trente secondes après les
frères Singhof: ça veut dire
qu'on est bien. Nous sautons dans une BMW 750 Li pour le transfert vers Villa
d'Este. Le temps de jouer avec tous les boutons à ma disposition, de tenter de
mettre mon siège en position couchette aux dépens du passager avant et nous y
sommes. L'avantage du shuttle est qu'il n'y a pas de contrôle à l'entrée de
l'hôtel. Les habitués du matin sont là: Julien, Kevin, Matteo, Raphaël mais il
en manque, comme Ludo ou Jacky. Ils n'ont visiblement pas réussi à négocier le
samedi alors qu'il font partie des gens très motivés qui arrivent dans les
premiers pendant trois jours, c'est dommage.
Première photo de cette édition, pour cette Bristol 403 2 litres hors
compétition.
Pour l'instant c'est très calme. Nous partons en reconnaissance dans le parking
souterrain mais le peu de voitures présentes est sous bâche. Sauf cette Porsche
550 Spyder plutôt atypique.
Wow, cette 275 GTS ne fait pas partie des engagés. Un joli bonus!
Jusqu'à 10h30, rien ne bouge. Par contre nous avons la confirmation que tout le
monde est refoulé à l'entrée. Il est fortement déconseillé de sortir de
l'enceinte pour aller chercher un sandwich, dommage. BMW expose de nombreuses
voitures, comme d'habitude.
Une première remorque s'ouvre et laisse échapper son chargement. Ici la
Rolls-Royce Phantom IV de Ion Tiriac, première de sa classe à Pebble Beach l'an
dernier.
Petit à petit, les voitures se présentent aux vérifications techniques. Cette
Cobra ne fait cependant pas partie des engagés.
Contrairement à cette 250 Boano. J'avais espéré un modèle spécial mais c'est un
exemplaire tout à fait "normal" qui se présente.
Tout comme cette 275 GTB qui rejoint directement le parking.
La Countach fait une sortie. Je la suis jusqu'au parc qui se trouve à l'entrée
de l'hôtel où elle se met en place pour un shooting rapide. Il s'agit d'une
voiture assez spéciale mais comme toujours, je vous donnerai toutes les
caractéristiques dans le reportage du samedi, au moment de la parade.
La Lancia Astura est la première voiture à prendre le chemin du parc arrière
pour les photographes.
Hélas il y a pas mal de travaux préparatoires au cocktail du soir qui
restreignent l'espace disponible. Et la voiture se place dans le mauvais sens
par rapport au soleil.
Une occasion manquée pour l'une des voitures les plus séduisantes de la
sélection. Dommage.
Elle est suivie de cette Rolls Royce qui porte le nom fort à-propos de "Beau Rivage"
On enchaine avec l'Aston V8 Zagato. Je ne sais pas ce qui se passe cette année
mais je n'ai pas vraiment de feeling. Les voitures ne sont pas idéalement
placées, je n'arrive pas à trouver les angles idéaux. Tout le contraire du
vendredi parfait de l'année dernière. Pourtant,
rien n'a changé. C'est le même endroit, la même exposition, les mêmes personnes
qui placent les voitures mais la magie n'opère pas.
Je rejoins cette Siata sur l'un des spots emblématiques de la Villa,
avant qu'elle ne descende à l'endroit habituel.
Là ça va. Par contre un homme mécontent intervient pour dire qu'il ne faut plus
shooter ici aujourd'hui, au prétexte pour le moins étrange que cela dérange les
ouvriers qui sont en train d'installer le nécessaire à la présentation du soir
sous l'arbre voisin. Je ne vois pas bien le rapport mais bon.
Je reviens sur le devant pour découvrir cette Pegaso.
Une Fiat 8V attend son tour,
alors que la Jaguar Type C vient de finir et part au shooting. Vu que les
jardins sont interdits, elle commence à une place inédite,
avant d'aller se placer devant la fameuse allée d'arbres. La lumière est dure à
cette heure là.
La voiture redescend ensuite vers l'entrée du parc.
Les participants arrivent progressivement.
Peter avait décroché un shoot de la 250 Europa Vignale mais il y a désormais
deux obstacles majeurs: le plus bel endroit est interdit et les propriétaires de
l'auto n'arrivent pas à mettre la main sur les clés. La voiture se déplace à la
poussette depuis ce matin.
Soudain, sortie de nulle part (enfin, sûrement d'une remorque en réalité),
surgit une Pagani Zonda. J'avoue, je me mets à courir comme un spotteur du Top
Marques. Il s'agit de la 760 LM, une des toutes dernières Zonda construites.
C'est la seule à avoir des optiques différentes de ses sœurs.
Il faut reconnaitre qu'on a un peu perdu la sobriété (si vous me passez
l'expression) des premiers exemplaires.
En tout cas il y a toujours une Pagani qui traine à la Villa, c'est cool.
Quand je vous disais que cette édition était particulière: on n'avait jamais vu
de Ford Escort à la Villa jusqu'à aujourd'hui!
Tout à l'entrée, de loin, j'aperçois une voiture rouge. C'est la Ferrari 225S.
J'arrive quelques secondes avant qu'elle ne bouge.
La Ferrari se gare dans l'allée d'accès à l'hôtel, plutôt photogénique.
Aussitôt, un homme intervient pour dire que la voiture ne peut pas rester là.
Décidément, on se fait jeter de partout aujourd'hui. Objectivement, j'arrive
quasiment à le comprendre. Les photographes sont prêts à tout pour une bonne
image: escalader les escaliers de secours, piétiner les massifs de fleurs,
retenir la circulation pendant plusieurs minutes, arracher des panneaux,
déplacer des bancs... Donnez leur carte blanche et
l'hôtel sera à feu et à sang avant la fin de la journée. Pour autant,
l'évènement est l'un des plus photogénique de l'année et sa réputation repose
aussi sur les superbes clichés qui parsèment les magazines tout au long de
l'année donc il y a sans doute un juste milieu à trouver.
En tout cas les pros réagissent,
leur gagne-pain en dépend, et les voitures commencent à arriver dans le parc avant. Ici une Aston Martin International aux faux airs de hot-rod.
Elle est suivie d'un grand classique: l'Aston Martin DB4 Zagato.
Retour aux vérifications techniques avec une belle surprise: la Maserati A6 GCS
est une berlinette! Kevin tente de négocier le shooting mais se fait rembarrer
assez sèchement par le propriétaire.
Une autre curiosité de cette édition, la voiture présentée par Corrado Lopresto,
en 50/50. Je vous en dis plus demain!
La 8C Touring Superleggera Spider monte se faire shooter devant les arbres,
suivie d'une noria de photographes (disons au moins 6 - 8). Le shoot se fait
dans le sens traditionnel,
puis en renversé. C'est là qu'arrive le photographe attitré de Touring
(semble-t-il) qui se colle juste en face de nous et commence à faire des plans
serrés de bagages. Premiers grognements. Au bout d'un moment, il demande à tout
le monde de s'écarter pour qu'il puisse faire un plan large. Cette fois ça part
carrément en sucette. C'est la première fois depuis que je viens à la Villa que
je vois ce genre de prise de tête entre photographes. Il y a parfois de petites
frictions mais là c'est parti pour durer. Je m'éclipse.
A l'entrée, cette Austro Daimler et cette Maserati 200 Si viennent d'être
débarquées.
La Countach refait un passage mais le cerbère veille au grain et intervient rapidement.
Pendant ce temps là au niveau des vérifications...
La Vanquish Zagato revient pour un deuxième shoot. Ca tombe bien, j'avais loupé le premier.
Le carrossier a vraiment tout prévu!
J'aime beaucoup l'arrière.
Voici l'inévitable Miura.
Une autre merveille hors concours: cette LP400 tout juste sortie de
restauration.
A 18h30 passées, il ne se passe plus rien. Nous devons récupérer les clés de la
chambre avant 20h00. Il est donc temps de sauter dans une limousine pour
rejoindre le parking. Sur celui ci se trouvent encore une DB11 et une superbe
Lagonda Taraf.
Nous récupérons les clés de la chambre, reconditionnons le matériel avant de repartir à Cernobbio pour une orgie de nourriture italienne entre amis. Une fois rentrés, c'est douche et dodo sans trainer, ouf!
Malgré les restrictions, la journée a été belle, avec une météo parfaite. Les shootings ont toutefois été limités et il y a un gros rattrapage à prévoir demain, en espérant pouvoir accéder assez tôt.
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