Arrivés mercredi dans le superbe cadre du Lac de Côme, la tension commence à monter sérieusement dès le vendredi. De retour d'une visite à Milan, je fais un petit détour par Cernobbio pour passer devant la Villa d'Este et reconnaitre les lieux. Choc! La P4/5 de James Glickenhaus est là, garée quelques mètres derrière le portail. Il s'agit d'un exercice de style unique commandé à PininFarina sur une base d'Enzo (135441). Son look rappelle celui de l'un des plus mythique modèle de la marque, la P4. Bref, c'est l'une des attractions majeures du concours: impossible de savoir quand elle reviendra des Etats Unis la prochaine fois. Le temps de trouver un parking et je redescends avec l'appareil pour immortaliser cette première rencontre. Au moment ou j'arrive, le monstre démarre et s'enfonce dans le parc, me laissant à la fois excité et frustré. L 'attente va être terriblement longue jusqu'au dimanche.
Le lendemain, en revenant de visiter Come cette fois, nouveau détour. Surprise, la P4/5 est de nouveau en vue, garée derrière la Villa, en attente de parader devant le jury. Cette fois, je m'arrête immédiatement sur le bas coté pour prendre mes premiers clichés de la bête par dessus le mur. Même de loin, elle est superbe. Le coté paparazzi donne un certain cachet aux clichés et une résonance particulière pour moi.
Une Carrera GT grise est garée non loin, la
première que je croise: clic clac.
Retour à l'hôtel, gonflé à bloc. Surprise en
arrivant sur le parking, une Vanquish S attend que je la mette dans la boite.
Petite précision, c'est un 3 étoiles, pas un palace.
Dimanche enfin, 9h30, nous sommes devant les grilles de la Villa Erba où le
concours a déménagé pour des raisons d'espace. Les portes s'ouvrent, je traverse
sans le voir le hall promotionnel BMW et me rue sur les voitures rouges garées
sur la pelouse. Il n'y a presque personne, c'est le moment de mitrailler les
mythiques bêtes de course sagement alignées. A l'occasion du soixantenaire de la
marque, les organisateurs ont convié quelques rarissimes exemplaires de la
marque au Cavallino.
860 Monza (0604M): 4 cylindres seulement pour cette 860 construite à seulement 3 exemplaires. Excusez du peu, elle a permis à Juan Manuel Fangio de remporter les 12H de Sebring en 1956.
340 MM Spyder Vignale (0280AM): Une des cinq 340MM carrossée en Spyder par Alfredo Vignale en 1953. Cet exemplaire particulier a gagné les mythiques Mille Miglia en 1953, piloté par Giannino Marzotto.
375 MM Spyder Pinin Farina (0360AM): Premier exemplaire d'une série qui en compte quinze, cette voiture a été titrée au 12H de Casablanca en 1953. Personnellement, j'adore.
121LM (0532LM): un des quatre exemplaires produits, équipé d'un énorme 6 cylindres de 4,4 litres. Elle a couru au Mans et aux Mille Miglia en 1955 puis à Sebring en 1956.
250 GT LWB TdF 14 Louvre (0683GT): moins rare mais tellement belle. 9 exemplaires de cette 250 GT avec 14 ouies latérales caractéristiques ont été produits. Leur incroyable domination dans l'épreuve du Tour de France leur valu de se voir attribuer ce nom de façon quasi-officielle. Cette voiure participa à la dernière épreuve de Mille Miglia en 1957 et termina 3ème au12H de Reims, démontrant ainsi son incroyable polyvalence, capable de dominer sur route comme sur circuit avant de permettre à son propriétaire de rentrer chez lui avec.
J'en oublierais presque les 3 autres beautés qui trônent un peu plus loin, mêlées aux autres participantes du concours
375 MM Coupe Speciale Scaglietti (0402AM): Douzième des quinze 375MM, 0402AM était à l'origine un Spider Pinin Farina mais son propriétaire, le producteur Roberto Rosselini, chargea Sergio Scaglietti de la transformer en coupé. Après plusieurs changements de propriétaires, elle appartient désormais à l'ex-président de Microsoft, John Shirley. Personnellement, c'est celle que j'apprécie le moins parmi le plateau présent. Je trouve l'avant un peu carré. Cela dit, elle est vraiment originale.
250 GT SWB Spider California (2561GT): Une des 54 California Spider, restaurée à la perfection comme toutes les voitures de son propriétaire, Peter Kalikow. Dans une robe particulièrement seyante, on ne peut que tomber amoureux de cette voiture exceptionnelle.
250 Europa (0333EU)
Ferrari a construit 21 unités de la 250 Europa entre 1953 et 1954. C'est son propriétaire Suédois qui la fait participer au concours cette année, une fois de plus après une restauration impressionnante de qualité.
Plus loin, la P4/5 de James est déjà entourée d'admirateurs, on sent que c'est elle la star du rendez vous. Plus tard, en allant la voir, je pourrai confirmer son incroyable magnétisme: toute en courbes et en détails, la belle est une source inépuisable de photographies. Je ne pourrai m'empêcher de revenir vers elle encore et encore toute la matinée.
C'est d'ailleurs là que je rencontre Etienne, membre globetrotter de Ferrarichat, reconnu du premier coup. Echanges très sympas,
petite photo pour immortaliser la rencontre. Les occasions ne manqueront pas de
nous croiser de nouveau, à chaque fois aux environs immédiats d'une belle au
cheval cabré. Echanges enrichissants pour moi, Etienne est un puits de science
et semble connaitre tout les gens qui comptent, propriétaires ou designers.
Midi, pause sandwichs sur les marches de la villa. Je subis un nouveau choc
quand je vois la GG50 pointer son nez au coin du bâtiment: encore un modèle
unique, cette fois développé par Giugiaro sur la base d'une 612 Scaglietti
(146377): une rareté de plus à immortaliser.
Evidemment, Ferrari était loin d'être la seule marque représentée à Côme mais mon coté monomaniaque m'a quelque peu conduit à négliger les autres participants. Un échantillon tout de même:
Aston Martin DB4 GT par Zagato
Bizzarrini 5300 GT Stradale
Maserati A6G/2000
Fiat V8 Coupé Vignale "Démon Rouge"
Mercedes Benz SSK. Cet exemplaire est unique suite au design totalement original demandé par son propriétaire au carrossier Willi White. Cette voiture très spectaculaire désormais fait partie de la collection de Ralph Lauren.
J'avais déjà découvert la plupart des concept cars au Salon de Genève et cette catégorie est moins attrayante pour moi car la plupart (hormis la P4/5 venue par la route de Turin) seraient bien en peine de développer des performances intéressantes sur route. Un coup d'oeil tout de même sur la Jaguar C-XF:
Toujours parmi les raretés mais plus actuelles se trouvait également une des nouvelles Maserati MC12 équipée d'un kit Corsa qui lui donne un look encore plus agressif mais dont la garde au sol laisse planer quelques doutes quand à son utilisation sur route ouverte.
Vers une heure, ma chérie commence à trouver le temps long et nous n'avons pas beaucoup dormi la nuit précédente, pour cause d'Italiens exubérants à 4h30 du matin dans les couloirs de l'hôtel. Je décide de jouer le consensus et de zapper la parade pour prendre le chemin du retour vers 13h00. Quelques regrets mais de toutes façons, la carte flash annonce Full.
Sur un parking en sortant, une F430 noire trône (150407), rejointe pour la photo par une Jaguar Type E rouge en superbe état.
En Suisse sur les aires d'autoroute, une 360 grise et une 348 rouge m'aident à oublier le fastidieux parcours sur des autoroutes où les limitations de vitesse oscillent en permanence entre 80 et 110 kilomètres heure. Au bout du compte, c'est avec Maranello la plus belle sortie dédiée au cheval cabré que j'aie faite, avec des modèles rarissimes dans un cadre infiniment plus séduisant que le stand d'un salon. Je pense que je reviendrai mais de toute évidence, les plus beaux clichés sont réalisés le samedi, où le cadre est encore plus enchanteur et où il y a moins de monde. Reste à trouver une astuce pour bénéficier d'une entrée presse pour l'année prochaine.
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