Je suis vraiment très heureux de retrouver cette année les superbes rives du Lac de Côme. Outre des souvenirs personnels très agréables, ma précédente visite au Concorso d'Eleganza Villa d'Este en 2007 est sans doute un moment clé du développement d'Arthomobiles. Le site a vu le jour deux mois plus tard, c'était l'un de mes premiers gros évènements internationaux et il m'a communiqué le plaisir de la photo et des Ferrari anciennes. Cette année là, le plateau était idéal pour tomber amoureux des lieux, avec un plateau d'anciennes exceptionnel (860 Monza, 121LM, 375MM spider et Rosselini, California...) et la P4/5 de James Glickenhaus en cerise sur le gâteau. L'année dernière, j'étais bien trop occupé à la maternité pour ne serait ce que penser au concours mais j'avoue un pincement au cœur quand j'ai vu sortir les photos de l'extraordinaire 410 Sport sn 0596CM que j'espère pouvoir croiser un jour. Sa sœur sera présente cette année.
Le lever à trois heures du matin est un peu raide mais finalement pas autant que la boite de Red Bull que je me force à ingurgiter pour le voyage. Quand je pense aux bénéfices générés par la marque, je n’ose imaginer ce que çà donnerait s’ils trouvaient en plus une formule avec un goût acceptable. Hélas il faut çà pour assurer les 500 kilomètres à venir. En fait malgré cela je dois faire un stop d’une quarantaine de minutes pour me reposer vers 5h30 : les dernières nuits du petit ont été assez agitées. Je repars dans un paysage typique de la région : des montagnes qui se jettent dans les eaux grises d’un lac avant de m’engouffrer dans les 17 kilomètres du tunnel du Gothard. Ce que je trouve à la sortie achève de me réveiller d’un coup : il … neige. Au bout de quelques kilomètres, la neige s’est transformée en pluie battante. Celle là je ne l’avais vraiment pas vue venir, habitué que je suis aux photos du Concours sous le soleil. Malgré mes prières, le temps est le même quand j’arrive à Cernobbio vers 8h30. Après avoir laissé la voiture au parking, je prends une navette vers la Villa d’Este où je récupère rapidement mon pass. L’endroit est encore quasiment désert. La première voiture qui m'accueille est une Rolls Royce Phantom I de 1925. Je vous ferai l'historique des concurrents sur la page du deuxième jour, au moment de la parade.
Pour l'instant, seules quelques BMW se mettent en place. J’ai oublié de préciser que l’évènement est entièrement organisé par BMW, ce qui explique l’omniprésence de leur voitures, à la fois en tant que navettes qu’en exposition sur les pelouses. Espérons que la crise ne frappera pas trop durement la marque et qu’elle puisse continuer à organiser le Concorso chaque année, alors que d’autres évènements sont déjà menacés faute de sponsors (voir l’annulation de la Magnifica Scuderia, concours d’élégance réservé à Ferrari qui était prévu à Florence en mai). Le pack presse contient les dates des trois prochaines éditions donc logiquement pas trop de soucis à se faire. Outre plusieurs 328 et deux 315
sont présentes deux 507. J'ai découvert cette magnifique voiture pour la première fois au Tour Auto mardi et en voici déjà deux autres.
Et pour les modernes deux exemplaires du nouveau Z4 qui n’est franchement pas mal du tout avec son toit en dur et son très long capot.
Il pleut toujours. Mon poncho va me servir une deuxième fois, après la douche mémorable que j’avais essuyée lors du Festival Bugatti. La 599 d’un client de l’hôtel fait une apparition, très jolie en gris clair.
La Villa d’Este est une découverte pour moi puisque quand j’étais venu il y a deux ans, j’avais du me contenter de la Villa Erba où les voitures sont transférées le dimanche. C’est avec grand plaisir que je retrouve les bons souvenirs du lac de Côme. Pour ceux qui ne connaitraient pas la physionomie des lieux, le lac de Côme présente des montagnes boisées qui viennent se jeter directement dans le lac. De la neige s'attarde sur les plus hauts sommets. Ajoutons à cela l'architecture Italienne et nous obtenons un magnifique panorama.
Je découvre également l'hôtel proprement dit et je devine les endroits d’où ont été prises les photos qui me régalent chaque année. C'est déjà le bonheur.
Un peu après Peter Kalikow, grand habitué des lieux arrive au volant d’une Momo Mirage. Cette voiture a une histoire très particulière puisque c'est Peter Kalikow lui même associé à Alfred Momo qui fut à l'origine de sa création. Elle fut produite uniquement à 5 exemplaires dont la majorité restent aujourd'hui en sa possession. Heureusement que Kalikow a eu plus de nez dans ses autres affaires que dans celle ci, sans quoi la Mirage constituerait sans doute le seul modèle de sa collection. En tout cas, on peut parier que cette édition du concours aura une charge émotionnelle toute particulière pour cette figure des concours d'élégance.
Alors que le soleil fait une timide apparition, les voitures commencent à sortir timidement du parking souterrain pour se présenter aux vérifications techniques qui ont lieu dans une cour devant la réception. C’est le cas de ces Bugatti 57S et 57C.
Et de cette Lancia Astura de 1938
Tout va donc tourner ce matin autour de cette cour intérieure
Marcel Massini nous fait le plaisir de sortir la première Ferrari du garage : une superbe 250 Passo Corto Aluminium.
En même temps a pris place dans la cour cette très aérodynamique ... chose plate, une Gilda Streamline X Coupé Ghia. Elle parvient très facilement à attirer l’attention quand son propriétaire lance le moteur qui n’est autre qu’une turbine. On croirait qu’un jet se prépare au décollage.
Je me déplace sur la cour qui fait face au lac juste à temps pour assister à plusieurs séances de shooting en cours : celle de cette sublime Ferrari 250 GT Europa sn 1075GT m'attire en priorité. La voiture se présente d'abord devant le célèbre mur pour un photographe professionnel, avant de se déplacer vers un endroit encore plus photogénique selon moi. Et surtout sans Rolls Royce promotionnelle en arrière plan.
Sûrement le plus beau cadre dans lequel j'aie photographié jusqu'ici.
Enfin je peux réaliser moi-même ces images dont je rêve depuis des années.
Le soleil en moins bien sûr. C'est la première fois que je vois la plaque apposée dans le compartiment moteur lors de la certification Classiche.
Autre shooting en cours, celui de cette agressive Fiat 8V carrossée par Zagato. Le bon coté est qu'il n'y a pas besoin de se préoccuper de contre jour ou de chromes qui brillent de mille feux.
De l’autre çà reste quand même un peu terne.
Hop, terminé pour celle ci.
Les propriétaires amènent et placent les voitures à la demande des photographes.
Tout en sachant que les propriétaires viennent pour montrer leurs bijoux et sont heureux de les placer selon les meilleurs angles, j’aurais de la peine à me montrer aussi directif que certains. Le prix de l'amateurisme.
Je me contente donc de profiter, notamment de cette exceptionnelle Abarth 204A.
Idem pour cette AC 428
Quand je repasse du coté des vérifications, deux nouvelles Ferrari ont fait leur apparition : cette 250 Cabriolet Série I dorée.
Et cette superbe Lusso marron ayant été achetée neuve par Steve McQueen.
Pour couronner le tout, la 410 Sport ne tarde pas à faire son apparition également dans un bruit de tonnerre. Elle vient prendre sa place dans la file d'attente des voitures qui attendent pour être confirmées.
Juste devant cette Maserati A6G/54 GT. Je me retiens à chaque fois de vous donner des détails sur les voitures. Celle ci a par exemple été la propriété de Paul Frère. Mais demain... promis.
Ca tourne au va et vient entre la cour et les terrasses. Je tombe cette fois sur cette variation sur la Morgan Aeromax, déclinée en version Supersport. J’avoue que cette version « targa » me plait nettement plus que le cabriolet. Mais ces yeux qui regardent vers l'intérieur me laissent toujours une impression étrange. La Morgan bat cependant en retraite quand la pluie recommence à tomber.
Dans la même famille:
De l’autre coté, les voitures se succèdent toujours avec cette 275 GTS que j’avais ratée sur le programme. Une bonne surprise.
Et le paquebot ultime : la Rolls Royce Hyperion et son capot d’une longueur délirante. Bon, on est pas forcé d'aimer. La première photo est volontairement sous exposée pour montrer les yeux de la bête. Basée sur le Coupé Drophead, la position de conduite a été reportée vers l'arrière de 40 cm. C'est la Ferrari 4/5 réalisée spécialement par Pininfarina qui a donné à Roland Hall l'idée de faire réaliser cette voiture par le carrossier. Pour la bagatelle de 3 millions d'euros tout de même.
Pluie et accalmies alternent. Je profite de l'arrivée de cette Miura pour vous montrer la petite tente sous laquelle les voitures sont examinées. Tapis rouge quand même.
Soudain, c'est un vrai déluge. J’en profite pour aller prendre ma chambre d’hôtel. Je prends d’abord une navette pour aller déposer quelques affaires dans la voiture, dont le press kit qui pèse un poids conséquent. Je monte en gamme puisque j’étais venu en 530d et que je repars en 730d : autrement plus confortable. On ne sent quasiment pas les aspérités de la route alors que vu l’état de celle-ci… Bref, l’hôtel est accessible à pied depuis la Villa d’Este au prix d’une montée assez éprouvante pour des jambes déjà bien fatiguées. Toilettes sur le palier, cabine de douche directement dans la chambre, c’est une pension à l’Italienne. Vu le prix et la proximité, çà me convient tout à fait. Une fois en possession des clés, je rejoins la Villa sous des trombes d’eau. Je reviens pour voir l'Abarth passer. Chaque fois qu'elle démarre, c'est avec des coups d'accélérateurs rageurs et dans des accélérations foudroyantes. Son embrayage de compétition ne lui donne guère le loisir de rouler au pas.
Nombre de voitures restant à l’abri, je décide d’aller les débusquer dans le parking. C’est loin d’être aussi glamour que sur les terrasses mais çà me permet de découvrir cette 400 Superamerica ex Agnelli qui n’est pas sortie de la journée.
Entre autres particularités, elle dispose d’un toit en partie transparent et de panneaux en inox sur les flancs. Honnêtement je ne m’attendais pas à apprécier ce style atypique mais en définitive je suis séduit.
La 350 GT n'est pas sortie non plus, pour autant que je sache.
Dans un moment plus calme, je reviens vers le display BMW et notamment les deux Z4 et la Z8. En shootant les Z4, je m’aperçois que la blanche est pas mal surexposée. Je décide donc de passer en mode M (Manuel) et de sous exposer un peu par rapport au conseil du boitier. Résultats très satisfaisants. Avant je n’appliquais cette technique que dans les salons avec le trépied mais je l’utiliserai de nouveau dans la journée pour éviter de surexposer des zones claires. On n’arrête pas le progrès. Attention cependant à ce mode : c’est le photographe qui fixe le couple vitesse / ouverture et tout oubli d’adapter les réglages à chaque nouvelle prise de vue ne saurait se solder que par un ratage complet. Je reviendrai sur ce jargon photographique dans le résumé du samedi.
La journée avance, et la pluie se calme de nouveau: le temps change vite dans cet endroit encaissé. Une Aston Martin DB2/4 cabriolet (eh oui!) s'offre à son tour à l'objectif des photographes.
Les derniers à passer sont les concept cars, catégorie toujours intéressante du concours. L' Infinity Essence (!!) préfère rester cachée pour le moment, alors qu'elle a déjà été présentée à Genève.
La Mindset est une voiture électrique aux étranges roues.
Un concept car 'classique': cette BMW 2800 Spicup de 1969 aux couleurs très flashy, surtout à l'intérieur.
Doucement la luminosité baisse mais juste à temps arrive la future hypercar d'Aston Martin: la One-77. Elle était présentée non achevée à Genève, avec des vitres opaques. La voici terminée, et elle roule! Et surtout elle fait un bruit d'enfer, assourdissant. Elle m'a presque échappé aujourd'hui mais ne vous inquiétez pas, je ne l'ai pas loupée le lendemain. Patience.
La dernière arrivée est la Bertone Mantide, sur base de corvette ZR1. Elle est ... anguleuse.
A 19h00 la fête semble finie et il fait maintenant bien sombre. En attendant une navette pour retrouver ma voiture, je rencontre Wolfgang, un photographe Allemand qui collabore au site barchetta. Nous avons une discussion très intéressante et je suis flatté que ce soit lui qui m'ait reconnu. Au cours de la journée, j'ai rencontré pas mal d'habitués, comme Matteo, de Swisscarsightings, Julien the B.O.S.S de Supercarfrance, Ludo de Ferrarichat ... Un vrai plaisir que de pouvoir échanger avec eux.
Je rejoins ma chambre pour vider mes cartes mémoires et écrire le plus gros de ce résumé de la journée. Le suspense est désormais le suivant : quelle météo nous accueillera demain au petit matin ? Vu la physionomie très accidentée des lieux et les nombreux et radicaux changements de temps d’aujourd’hui, je dirais qu’une surprise est possible malgré le pessimisme de la météo. Tadaaa !
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