Concorso d'Eleganza Villa d'Este 2011, le dimanche

C'est trop injuste. On est dimanche et il faut se lever encore plus tôt que d'habitude. Aujourd'hui, les voitures du concours sont transférées de la Villa d'Este à la Villa Erba toute proche pour la journée publique. L'expérience montre que le pass presse donne accès aux pelouses assez tôt, puis qu'un verrouillage se fait ensuite par le staff BMW jusqu'à l'ouverture publique à 10 heures. Pas de temps à perdre donc, il faut se lever avant eux. Il est donc à peine plus de 7 heures quand je me gare le long du mur de la Villa Erba et que je retrouve Etienne et Ludo qui sont aussi à pied d'œuvre. L'infiltration dans les lieux se passe sans problèmes. Le dimanche, tout se joue en un peu plus de deux heures, entre l'arrivée des voitures et celle du public. La Villa Erba est essentiellement un centre de congrès avec d'immenses pelouses qui affleurent le niveau du lac.

Pour moi, c'est là que l'on peut faire les plus belles photos car il y a beaucoup plus d'espace. Comme souvent, ce sont les concept cars (dont certains sont venus en camion, honte à eux) qui ouvrent la marche.

C'est elle qui va remporter le Prix des concept cars, par vote du public. En 2010, le prix était déjà revenu à un design Zagato avec la TZ3, et en 2009 à une Aston Martin avec la One-77.

Elle remportera le Prix par vote du public et le Best of Show attribué par le jury. Un vrai plébiscite.

La TZ2 arrive à son tour. Hier j'ai travaillé presque exclusivement au grand angle, aujourd'hui c'est le téléobjectif qui est de très loin l'optique privilégiée.

Tandis que je m'acharne sur la 375MM, je repère la 365 GTS qui part se positionner devant la Villa Antica, le bâtiment ancien qui se trouve au bord de l'eau. Certains shootings qui n'ont pas pu avoir lieu vendredi vont certainement se rattraper ici.

Je m'incruste en faisant de mon mieux pour ne pas gêner ceux qui ont organisé la séance et qui en ont certainement besoin pour vivre. Quand tout le monde travaille intelligemment et en gardant conscience de son environnement, tout se passe bien.

La cadre est idyllique quelque soit l'angle de vue. Même pas besoin de déplacer la voiture, on peut faire un shooting complet et varié avec une seule position.

le tout entouré de bosquets parfaitement taillés. Je vous livre pas mal de photos pour montrer tout le potentiel de l'endroit (que vous connaissez sûrement grâce aux multiples photos prises ici chaque année, donc celle avec les 4 Veyron Centenaire il y a deux ans).

Puis c'est au tour de la TZ2 de se présenter devant la Villa. Je pense que çà va défiler jusqu'à l'ouverture. Rester ici, c'est faire beaucoup de superbes images mais c'est aussi renoncer à varier les plans et les modèles.

Il y a un an, dans le reportage réalisé ici même, je disais que je verrais bien les photos prises au zoom au ras du sol devenir une sorte de signature de mon style. J'avoue que depuis, j'en ai fait assez peu (encore qu'on peut tout de même en retrouver ici ou là). Je m'y remets car la Villa Erba s'y prête tout particulièrement, avec ses grands espaces.

Là j'ai un peu exagéré mais ce n'est pas ma faute si le terrain n'est pas plat.

Gabriele Artom a été sport, il a attendu 09h00 passées pour traverser Cernobbio en trombe avec son échappement libéré.

Les moments de liberté sont bientôt finis. La 212 Export n'est pas vraiment seule. C'est la course contre la montre maintenant pour éviter d'avoir trop de monde dans le champ.

Au bout d'un moment, je réalise que j'ai vu la 375 America arriver il y a plusieurs minutes mais qu'elle n'est toujours pas à son emplacement. Le doute m'étreint et je me hâte vers le devant de la Villa Antica. Effectivement, la voiture termine à l'instant son shooting. Marcel Massini est déjà au volant pour la ramener vers son point d'exposition. Zut !!

Alors que je me positionne pour la prendre lors de son déplacement, Etienne me prévient de rester très vigilant. La voiture s'arrête une dernière fois devant les escaliers et Marcel se couche sur la banquette, laissant une chance aux retardataires comme moi de faire quelques photos dans de bonnes conditions. On reconnait là toute l'expérience de l'homme. Merci Marcel!

Un bon créneau pour avoir la Super America 45 sans personne autour. Ca devient rare.

La foule commence à être importante, dans les dernières minutes de la pré ouverture. Je me concentre sur quelques détails, notamment sur la P4/5C.

Alors que j'envisage de m'asseoir un moment près du kiosque des musiciens (j'ai pris le sac à dos avec tout le matériel dedans, pas question de le laisser avec la voiture dans la rue), je suis interpellé par un lecteur du Portugal qui vient me féliciter pour le site. Ce n'est pas inhabituel mais c'est la première fois que çà arrive avec quelqu'un qui vient d'aussi loin. En tout cas, çà fait très plaisir et çà me relance pour continuer encore un peu.

La 375 America est déjà entourée de monde mais je m'attarde un peu sur les détails, comme le moteur

ou les blasons qui sont impeccables.

A l'arrivée des premiers spectateurs, je passe dans une partie privative de la Villa Antica où les médias peuvent boire un coup et se restaurer. Je discute avec Olivier de la difficulté de concilier vie de famille et déplacements fréquents. Lui qui attend son troisième enfant a pris le parti de concentrer ses déplacements au maximum, quitte à faire l'aller retour dans la journée, alors que mon épouse me pousse souvent à différer mon retour pour des raisons de sécurité. Passé 10h30, les pelouses sont saturées à un point qui dépasse de loin mes souvenirs de 2007. Apparemment la journée a drainé 6500 visiteurs.

Je me réfugie de nouveau à l'intérieur de la Villa Antica où je tombe sur le BMW Design Talk, une conférence sur le design dont les intervenants sont cette année: Donato Coco, directeur du design chez Lotus,

Adrian van Hooydonk, vice président du BMW Group Design, qui a pris sa douche hier au volant de la 328 Hommage.

et Laurens van den Acker, vice président du Renault Corporate Design, sur le thème "traditions et avenir du design automobile".

Un jour, il faudrait également que je reste pour assister à la parade du dimanche, afin d'en tâter l'ambiance et le déroulement mais il faudrait pour cela attendre encore quatre heures.

Je passe rapidement par la rotonde ou BMW fait sa propre expo. Hormis deux 328 au centre, on a connu de meilleures années.

Puis je pars à contresens de tout le monde. L'an dernier j'étais parti très tôt et j'avais croisé quelques voitures qui m'avaient fait regretter de ne pas être resté un peu plus longtemps. Je décide donc de trainer un peu dans le coin. Les rues adjacentes d'abord, avec ce trio de Corvette en provenance de France.

Sur le P1, cette surprenante Pontiac et cette très désirable 308 GTS. La partie souterraine comprend une 612, la Daytona de Gabriele Artom, une Jaguar noir mat, mais je n'ai pas le trépied et la flemme d'aller le chercher pour çà.

Je pousse encore un peu plus loin sur un autre parking, pour découvrir, notamment, une 599 Fiorano

et cette Qvale Mangusta, Une voiture dont je ne soupçonnais pas l'existence. Le dessin est signé par Gandini sur une commande d'Alejandro De Tomaso. Appelée à se nommer De Tomaso Mangusta à l'origine, la voiture adopta finalement le nom du financier principal de l'opération, Qvale, suite à un différend. Vous pouvez voir ici l'un des 284 exemplaires fabriqués.

En repassant devant le P1, je constate l'arrivée d'une Ferrari 355 et de cette Alfa 8C Competizione Spider.

et même si je ne suis pas particulièrement amateur de Rolls, celle-ci avec son Union Jack sur le toit et ce duo blanc m'ont quand même semblé digne d'intérêt.

A 12h45, je fais un heureux en libérant une place de parking gratuite à vingt mètres de l'entrée et je prends la route du retour en essayant de ne pas trop regarder autour de moi ce que je pourrais rater. La ville de Lugano située pas très loin est susceptible de fournir à tout moment des voitures de fou et Jacky a d'ailleurs croisé une F50 en partant. Ca m'aurait fait mal avec tout le matériel remisé dans les sacs. Le retour se déroule sans histoires et j'arrive tranquillement à la maison à 17h30.

Le bilan de cette édition est on ne peut plus positif avec beaucoup de très belles voitures d'après guerre (les Ferrari, les deux Jaguar, la 33 Stradale...). L'orage du samedi a apporté un peu de piment mais globalement l'ambiance a été excellente tout le weekend. La Villa d'Este reste une occasion sans pareil de photographier des voitures exceptionnelles dans un cadre somptueux. Et la tendance qui se dessine d'enchainer la Villa après Pebble Beach et le Cavallino Classic (pour les Ferrari) me convient tout à fait. La vente RM, de taille modeste (et que vous pourrez découvrir dans le prochain reportage), a elle aussi apporté son lot de raretés. Pas de doutes, il faudra être là l'an prochain!

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