2019 aura été une année contrastée avec de très gros évènements au premier semestre et un abandon quasi complet au second. Parmi les souvenirs les plus marquants, la visite un peu frustrante du Musée Louwman, qui était sur ma liste depuis très longtemps, le fameux doublé Monaco / Chantilly, avec deux très gros niveaux et l'ascenseur émotionnel du premier et bien sûr le retour du programme XX sur la Nordschleife. J'ai assisté à l'un des trucs les plus fous de la décennie, avec la montée de la Modulo dans les collines surchauffées de la Côte d'Azur, et ce malgré un début d'incendie. A coté, la Mythos et la Stratos Zero faisaient presque office de voitures normales.

A partir de septembre, le site a été victime d'une conjonction très défavorable entre vie privée et professionnelle. Avec l'entrée d'Alexandre au collège, c'est la première fois depuis longtemps que nos deux enfants ne sont pas scolarisés au même endroit et vu que son collège est à trois cent mètres de mon boulot, je suis son taxi naturel. Dans le même temps, la charge au travail continue d'augmenter alors que deux collègues sur quatre sont en arrêt maladie, ce qui implique parfois plusieurs déplacements par semaine. A partir de là, compliqué de demander à madame des efforts supplémentaires pour du superflu alors qu'elle en fait déjà beaucoup pour l'inévitable. Le SOC à Andermatt était particulièrement mal placé, la veille de la rentrée scolaire, donc j'ai priorisé le rallye des Ferrari Touring et renoncé à tout le reste.

Malgré cela, j'ai publié 21 reportages l'année dernière, ce qui reste un beau résultat si l'on considère que 20 l'ont été au premier semestre, alors qu'il y avait eu 24 publications sur tout 2018. Pour cela, j'ai parcouru 7000 kilomètres en voiture à travers cinq pays; ce qui est un peu moins que d'habitude. Ce n'est définitivement pas ma partie préférée.

L'audience continue à s'éroder lentement avec 122 000 pages vues en 2019, ce qui reste un résultat satisfaisant considérant que je ne fais plus aucune promotion pour le site. Comme d'habitude, Rétromobile arrive en tête devant le salon de Genève et Chantilly. Les pages de châssis des Porsche 917 et des Ford GT40 sont toujours plébiscitées.

Alors, que s'est il passé en 2019?

En février, le traditionnel rendez vous de Rétromobile, avec l'extraordinaire stand de Kidston consacré aux Miura et du très haut niveau en voitures de course.

 La vente RM Sotheby's a laissé une grande place aux supercars et aux Youngtimers, avec un joli succès.

Bonhams a exposé de très belles pièces sous la verrière du Grand Palais, et toujours beaucoup de voitures d'avant-guerre, de moindre intérêt pour moi.

Artcurial est resté maitre sur ses terres, avec toujours de très beaux lots, comme la Serenissima Spyder, seule voiture de la marque a avoir été engagée au Mans. Et bien sûr l'une des cinq Alfa Romeo 8C 2900B Touring Berlinetta. Dix sept millions d'euros, une affaire pour cette reine des concours de beauté.

Le Salon de Genève surnage dans le marasme ambiant, avec une magnifique exposition Abarth et la Pininfarina Battista en tête d'affiche. Sans oublier La Voiture Noire et la F8 Tributo, première des nombreuses nouvelles Ferrari présentées cette année.

En avril, j'ai rusé en proposant un voyage familial à Amsterdam et j'en ai profité pour programmer une visite express du Musée Louwman, que je voulais voir depuis longtemps. La qualité est au rendez vous mais j'ai été quelque peu déçu par la mise en scène et l'éclairage des voitures, surtout dans un bâtiment relativement récent. Alfa Romeo a donné un grande coup de vieux à tout le monde avec son sublime Museo Storico.

Hélas, l'explosion des prix des voitures les plus prestigieuses les rend de plus en plus rares sur les routes, et en particulier celles du Tour Auto, dont le plateau à tendance à se niveler par le bas.

La Villa d'Este ne déçoit jamais, même si le vendredi est toujours incertain. Cette année, nous avons bien profité de l'Alfa Romeo 8C 2900B et d'une RUF CTR de passage. Ainsi que de la Modulo bien sûr.

Le samedi, jour de parade, a été marqué par une belle matinée ensoleillée puis par une averse homérique lors du défilé. Les concept-cars étaient très spectaculaires, de la Vivant 77 à l'intrigante Gyro-X.

Et comme d'habitude, le dimanche a donné lieu à une orgie de shootings en un temps record, devant les marches de la Villa Erba. 

Année impaire est synonyme de vente RM avec un plateau sympathique, célébrant Zagato, mais quelque peu gâché par la météo.

L'Age d'Or a donné lieu a de belles bagarres dans toutes les catégories, notamment en Heritage Touring Cup et en Porsche 911, deux plateaux qui ont le vent en poupe.

Le Concours d'Elégance Suisse fait bonne figure avec un plateau de qualité et quelques animations sympathiques, comme les supercars de l'Epicurean Day et la visite d'un rallye Bentley.

Et voici le début de la folle semaine, avec une plongée dans l'inconnu total pour le premier concours Elégance et Automobile de Monaco. Un plateau exceptionnel dont nous avons finalement pu profiter de façon satisfaisante.

Le vendredi, les concurrents sont montés vers un restaurant sur les hauteurs. Une courte ballade mais qui nous aura donné l'occasion de quelques photos mémorables, et les souvenirs qui vont avec.

Le samedi, direction Chantilly pour le rallye précédant le concours, avec une nouvelle vision inhabituelle: une vraie Porsche 917 filant à travers la campagne.

Le lendemain, le concours a été à la hauteur de sa réputation avec de très beaux modèles, dont l'extraordinaire Talbot T26 Grand Sport par Figoni & Falaschi, une exposition de Matra de course et bien des merveilles. Un évènement unique par sa taille et sa qualité.

La vente Bonhams mériterait d'ailleurs de s'étoffer un peu pour se mettre au diapason.

En juillet, j'ai mis le cap sur le Nürburgring pour les Ferrari Days. Un spectacle classique qui aura attiré bien peu de propriétaires.

Surtout, après 9 ans d'attente, le programme XX a de nouveau roulé sur la Nordschleife. Nous avons tenté d'en tirer le meilleur parti photographique possible, malgré une sécurité renforcée.

Enfin, pour la clôture anticipée de l'année, j'ai fait un raid rapide vers le Lac Majeur pour y suivre brièvement un rallye consacré aux Ferrari carrossées par Touring, qui m'a permis un beau rattrapage de châssis.

L'année a été étonnamment bonne en collecte de nouveaux châssis avec 27 exemplaires inédits, sans compter trois vainqueurs du Mans et 12 nouvelles XX. Pas trop de surprise sur les bons endroits: Rétromobile (4), Villa d'Este (4), Chantilly (3). Le Musée Louwman a été une bonne source évidemment (6) comme le rallye Touring (5). Monaco m'a apporté trois nouveautés dont une des Ferrari que j'attendais le plus de rencontrer depuis le tout début, la légendaire 0008M.

Honnêtement, je ne vois pas de regrets concernant cette année qui s'en va (hormis qu'elle ait filé comme le vent). J'ai trois Ferrari de retard (F8 Spider, 812 GTS et surtout Roma), il y avait un impressionnant line-up de Monza aux Finali, le rallye Bugatti était un beau défilé et il va falloir que je rattrape la Centodieci mais rien de cela n'est bien grave. Que me réserve 2020? C'est la grande question. En plus des deux grosses contraintes évoquées plus haut se pose aussi la question de ma motivation, qui n'est pas au plus haut elle non plus. Je pense que j'assurerai les classiques: Rétromobile; Villa d'Este si je suis admis, Le Mans Classic. Le parcours du Tour Auto n'est pas du tout favorable. Ferrari ne s'est visiblement pas encore positionné sur sa participation au Salon de Genève, ce qui pourrait faire l'effet d'un coup de tonnerre (ou de grâce). En tout cas j'y serai. J'aimerais retourner voir les dernières mutations de Maranello et ajouter quelques nouveaux évènements à ma collection, comme le Festival of Speed (mais ça ne risque pas) ou le Zoute Grand Prix (j'aime la pluie). Peut être une Cavalcade ou l'ICE de St Moritz. Je retournerais bien à Spa également, pour le WEC ou les 24 Heures, sachant que je vise plutôt 2021 pour le grand renouveau des catégories au Mans.

Parmi les personnalités disparues en 2019, saluons la mémoire de Ferdinand Piëch (1937 - 2019) monstre sacré, Niki Lauda (1949 - 2019), après 43 ans de sursis, Jessi Combs (1980 - 2019), la femme la plus rapide sur quatre roues, Jean Luc Thérier (1945 - 2019) pilote Alpine, Anthoine Hubert (1996 - 2019), espoir foudroyé, Jean-Paul Driot (1950 - 2019), cofondateur de l'écurie DAMS, Richard Cleare (1943 - 2019); deux fois vainqueur de catégorie au Mans.

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