Toutes les années impaires le samedi soir, une fois la journée du Concorso terminée, les photographes font des heures supplémentaires pour couvrir la vente aux enchères RM Sotheby's à la Villa Erba. Lors des éditions précédentes, nous avons toujours couvert la vente jusqu'au dernier coup de marteau, dans le noir complet mais cette année, c'est un peu compliqué. Je suis passé une première fois le vendredi soir mais il y avait vraiment beaucoup de monde. Je suis revenu ensuite le samedi juste après le shooting de la Coppa d'Oro, pour voir les voitures être mises en place en vue de se présenter devant le commissaire priseur. Par contre, nous ne nous sommes pas attardés pour la vente en tant que telle, tant nous étions tous trempés et misérables. Enfin, j'ai profité du désert complet du dimanche matin pour un dernier passage. Les photos des lots risquent donc d'être assez décousues mais je vais vous présenter les voitures dans l'ordre de la vente tout de même.

C'est parti! Comme vous allez le voir, RM a fait très fort pour le centenaire de la Carrozzeria Zagato, avec pas mal de modèles habillés par le carrossier.

Voici d'abord une Cadillac Eldorado Biarritz de 1958, châssis 58E017174), vendue 67 850 euros, à la moitié de son estimation.

Une Renault 5 Turbo 1 de 1980, châssis 564, vendue 86 250 euros, bien en dessous de l'estimation.

Une Citroën 2CV 4×4 Sahara, vendue 74 750 euros, dans l'estimation. On voit de plus en plus de ces rares versions bimoteur dans les ventes ces derniers temps.

Exposée au dernier Salon de Genève, voici l'Alfa Romeo Mole Costruzione Artigianale 001, une one-off sur base de 4C, bien vendue à 166 750 euros.

Une ASA 1000 GT Coupé de 1965, châssis 01126, vendue 138 000 euros, dans l'estimation.

Cette Fiat-Abarth 750 GT 'Double Bubble', châssis 100 556881 a été adjugée sur l'estimation basse à 103 500 euros. Elle est toujours équipée de son moteur d'origine, aux spécifications Mille Miglia.

Ah, j'avais été assez frustré de voir ma première Aston Martin Vanquish Zagato Shooting Brake à la vente Artcurial de Rétromobile, complètement coincée contre une barrière. Je peux enfin l'apprécier pleinement. J'ai toujours apprécié le concept de Shooting Brake et sur les différentes Vanquish Zagato, c'est sans doute la déclinaison qui a ma préférence.

Néanmoins, et bien que j'aime beaucoup cette ligne de toit fuyante et très basse, elle ne m'excite pas vraiment. Je trouve le toit trop épais, même si je comprends l'artifice pour baisser la ligne de toit sans compromettre l'habitabilité.

 Celle ci, numéro 12/99, a été vendue pour 511 250 euros, sous les espoirs placés en elle.

Une Lancia Flaminia Super Sport 3C 2.8 Zagato de 1966, châssis 002028. Seulement 150 exemplaires ont été construits dans la spécification Super Sport. Vendue 252 500 euros, dans l'estimation.

 Voici ensuite une Aston Martin V8 Vantage Zagato, châssis 20053, vendue dans l'estimation à 331 250 euros.

Ici l'une des dix Ferrari 348 TB préparée en Zagato Elaborazione. Cet exemplaire, le châssis 83560, est le premier exemplaire produit, qui a été exposé au Salon de Genève en 1991. De première main, elle n'a parcouru que 19 500 kilomètres. Elle a été vendue 218 500 euros, sur l'estimation haute.

Ensuite, une Aston Martin V12 Zagato "No. 1", la première des 65 V12 Zagato produites. Celle ci n'a parcouru que 275 kilomètres depuis 2012. Invendue. Décidément, cette voiture est assez mal aimée, la production initialement prévue à 100 exemplaires n'ayant jamais été atteinte.

Cette Fiat 8V Coupé de 1955 est l'un des 25 exemplaires habillés par Zagato, dont seuls 17 sont connus à ce jour. Ce châssis, numéro 0000076, a été adjugé 1,77 million d'euros, dans la fourchette haute.

A l'opposé du spectre de l'élégance, voici le châssis 10659, la seule Ferrari 330 GTC carrossée par Zagato. Exposée au Salon de Genève en 1974, juste après sa transformation suite à un accident mineur. Le look rappelle évidemment la Daytona NART Spider de Michelotti mais elle présente également un toit démontable. Elle a été présentée à Pebble Beach en 1996 et à la Villa d'Este en 2004. Elle reste cependant invendue.

Dernière des Zagato proposées, et non des moindres, voici une superbe Maserati A6G/2000 Berlinetta de 1955, châssis 2102.  Il s'agit de la deuxième A6G/2000 produite, et la première des berlinetta Zagato. Maserati s'en est servi comme voiture d'essai, notamment avec Stirling Moss et Denis Jenkinson. Elle a ensuite été engagée aux Mille Miglia en 1956, terminant assez loin au classement. Elle n'a cependant pas été vendue.

Une autre Maserati, une 3500 GT Spyder de 1961 à carrosserie Vignale, châssis AM101 1333. Elle a été vendue dans l'estimation, à 663 125 euros.

Ici une Alfa Romeo 6C 2300 B Pescara Berlina par Touring, châssis 813897. Apparemment, seuls 115 exemplaires de la 6C 2300 B ont vu le jour en spécifications Pescara. Superbement préservée, elle a été vendue 263 750 euros, sous les estimations.

Une Aston Martin Short-Chassis Volante, châssis 2335/L. Une voiture qui ne s'appelle ni DB5, ni DB6, et pour cause, elle vient s'intercaler entre les deux. En 1965, quand Aston commença à produire la DB6, il restait 37 châssis de DB5 non utilisés. Une série limitée de cabriolets 'interim' fut donc mise en production, appelée Volante. Ce fut la première série à utiliser ce nom, qui fut par la suite repris pour toutes les versions découvrables de la marque. Comme pour DB5, la carrosserie est construite selon le procédé Superleggera, mais la voiture intègre des équipements de la DB6, au niveau de la sellerie ou des pare-chocs. Cet exemplaire avec hard top a dépassé les estimations, à 1,8 million d'euros.

Cette Alfa Romeo GTA 1300 Junior Stradale n'a pas été vendue.

Cette Bugatti Type 50 Roadster de 1931, châssis 50123, est le seul des quatre exemplaires équipés de la carrosserie roadster d'usine dessinée par Jean Bugatti à avoir conservé sa carrosserie d'origine (en même temps il n'y a que deux survivants connus). Elle a été commandée neuve par le peintre André Derain  Vendue 1,4 millions d'euros, sur l'estimation basse.

Pas de vente pour la Mercedes-Benz SLR McLaren Stirling Moss, châssis 00066.

Idem pour l'Alfa Romeo 6C 2500 Super Sport Coupé, châssis 915.697, lauréate du Best of Show à Zoute en 2018.

Le quinzième des 40 exemplaires de Porsche 550A Spyder produits, le châssis 550A-0121 fut le seul vendu neuf au Danemark. Il a commencé à courir au Danemark en 1957, remportant au moins trois courses, avant de changer de mains et de partir courir au Kenya. Là bas, Lucile Cardwell remporta deux victoires supplémentaires, en 1961. Vendu 3,38 millions d'euros, sur l'estimation basse.

Une Porsche 356 A 1600 Speedster, châssis 83142, vendue 342 500 euros, dans l'estimation.

Pas de vente pour cette McLaren P1, châssis 357 (sur 375). Elle devait être convertie en version GTR chez Lanzante mais est finalement restée stockée en l'état chez le préparateur, n'ayant parcouru au total que 191 miles.

Pas de vente non plus pour cette Aston Martin 1.5-Litre International 'LM5', une des voitures d'usine de 1931, première de classe au RAC Tourist Trophy.

Déception pour cette Alfa Romeo Giulia Sprint GTA, vendue 178 250 euros, très en dessous des estimations.

Voici une Delahaye 135 S Compétition Court de 1936, châssis 46810. Elle a été acquise par Lucy Shell, propriétaire de "L'écurie Bleu", qui devint ensuite l'écurie d'usine de Delahaye. En 1939, cette 135 S et deux autres reçurent une nouvelle carrosserie par Chappes Frères, avec un avant plus aérodynamique, et elle fut engagée aux 24 Heures du Mans. Invendue.

Cette Jaguar XK 150 3.8 Roadster est l'une des cinq dernières produites de ce type. Elle a été vendue 135 000 euros, pour une estimation basse à 290 000. 

Ah, un nouveau châssis pour moi, 0448MD, une Ferrari 500 Mondial Spider livrée en Californie à la Scuderia Parravano. Seuls treize 500 Mondial ont été carrossées en Pinin Farina Spiders, dont seulement cinq avec des phares couverts. La voiture courut intensivement et avec succès en Californie, montant au moins deux fois sur le podium. Aujourd'hui elle est évidemment certifiée, confirmant qu'elle dispose encore son moteur, sa transmission et sa carrosserie d'origine. Elle a été vendue 3.7 millions d'euros, nettement sous les estimations.

Cette Lamborghini 400 GT 2+2, châssis 01285, n'a eu que deux propriétaires, le premier l'ayant conservée pendant près de 50 ans. Invendue.

Une Porsche 911 Carrera RS 2.7 Touring, châssis 9113601564, vendue 477 500 euros sur l'estimation basse.

Cette Hispano-Suiza T56 Bis Berline de 1933, châssis 34-16814, est l'une de celles qui furent construites en Espagne. Elle fut ensuite livrée chez Baltasar Fiol à Barcelone, l'un des meilleurs carrossiers d'Espagne. Malheureusement, les premières années de la voiture sont très obscures, ce qui explique peut être qu'elle n'ait pas été vendue. 

Une Horch 750 Offener Tourenwagen de 1932, châssis 75450. Les voitures de ce type étaient souvent utilisées par les haut gradés durant la deuxième Guerre Mondiale, ce qui explique que beaucoup ait été détruites. Celle ci survécut et resté en Tchécoslovaquie, où elle fut assignée au corps des pompiers. En 1965, elle fut achetée par un collectionneur de "barn finds". En 1993, elle arriva chez son propriétaire actuel, qui entreprit une restauration qui ne se termina qu'en 2017. Vendue 320 000 euros, dans l'estimation.

Une Ferrari 250 GTE 2+2 Series II, châssis 3723 GT, vendue 342 500 euros, dans l'estimation. Elle a fait partie de l'écurie de Jay Kay.

Voici l'une des quarante Aston Martin Vantage Le Mans 'V600' Coupé, châssis 70260. Invendue.

Cette Ferrari F12tdf argento Nürburgring, châssis 214162, a été vendue 792 500 euros, dans l'estimation.

Une Pegaso Z-102 Berlinetta Series II à carrosserie Touring, châssis 0102-153 0167. Invendue.

Une inhabituelle Delahaye 135 M Sport Coupé, châssis 800870, carrossée par Hebmüller. Cette robe avait à l'origine été installée sur un châssis de 135 S Competition, comme celui présenté plus haut. C'est en 2011 que la carrosserie fut séparée de son châssis et stocké. Puis en 2017, elle fut installée sur son châssis actuel. Vendue 286 250 euros, dans l'estimation.

Pas de vente pour cette Mercedes-Benz 300 SL Roadster, châssis 003135.

Idem pour cette Maserati Ghibli 4.7 Spyder, châssis AM115/S 1179, dans sa livrée d'origine.

Pas de vente non plus pour cette Ferrari Superamerica HGTC, châssis 146053

La dixième Ferrari 330 GTC produite, châssis 8773 a été vendue 556 250 euros, pile dans l'estimation.

Pas de vente pour la Jaguar E-Type Series 1 3.8-Litre Roadster.

Cette Aston Martin DB4 Series I, châssis DB4/192/L, est restée sur le carreau.

Cette Porsche 911 Sport Classic, numéro 040/250, a dépassé les estimations à 320 000 euros.

Cette superbe Ferrari 250 GT Pinin Farina Coupé, châssis 1533 GT, septième exemplaire produit de la deuxième série, a été vendue 444 875 euros, bien qu'elle ne soit visiblement pas matching numbers. 

Pas de vente pour cette Mercedes-Benz SLR McLaren Roadster.

Idem pour cette authentique Shelby 427 Cobra, châssis CSX 3110, la dixième 427 routière produite.

Cette Cadillac V-16 Roadster n'a pas trouvé d'acheteur.

Cette Lancia Aurelia B52 Coupé, châssis B52-1015, présente une carrosserie unique dessinée par Michelotti pour Vignale. Invendue.

Cette Maserati 3500 GT, châssis AM101 600, ex-salon de Paris 1959, a été vendue 188 600 euros.

Et pour terminer, une des dix Maserati Trofeo Light, châssis 04, qui a participé au championnat d'Italie GT en 2004, avec pas mal de succès: treize podiums de classe dont trois victoires. Invendue.

RM présentait également cette Mercedes-Benz 540K, mais je n'en ai pas noté les détails.

Avec cinq lots millionnaires dont deux adjugés au dessus de 3 millions d'euros et près de 20 millions engrangés au total, RM peut se déclarer satisfait de cette cinquième vente à Villa Erba. J'ai vraiment apprécié l'effort particulier qu'ils ont fait pour célébrer en Italie l'anniversaire de Zagato, avec pas mal de lots intéressants.

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