Cette année, le concours d'élégance le plus select d'Europe fête un double anniversaire. Le Concorso d'Eleganza Villa d'Este lui même fête ses 90 ans. Quant à l'organisateur, le groupe BMW, il célèbre lui aussi les 90 ans de la construction de sa première automobile, la 3/15 PS (trois vitesses, 15 chevaux), qui remporta immédiatement la Coupe des Alpes. Durant ses treize premières années d'existence, BMW s'était consacré à la fabrication de moteurs d'avions et de motocyclettes. Pour l'occasion, le Concorso a proposé à ses participants de prendre part dès le jeudi à un rallye d'une centaine de kilomètres sur les routes escarpées de la région des lacs.  

Mes habituels compagnons de voyage, Vincent et Thomas, ont décidé de tenter le coup. Pour ma part, j'ai décidé de m'en tenir au programme classique. La liste des participants n'a pas été dévoilée (même s'il ne fait guère de doutes qu'elle sera exceptionnelle) et à un moment, il faut juste arrêter de tirer sur la corde de la bonne volonté familiale (surtout quand vous verrez le programme jusqu'à juillet). Pour la première fois BMW a formalisé les règles d'accès le vendredi et les matins du samedi et du dimanche, ce qui est un soulagement. Pour la première fois également, j'ai du faire appel à un coup de piston pour obtenir le précieux sésame. Une solution désespérée et un peu humiliante mais justifiée par quelques fuites sur le plateau de Ferrari. Cette année, je décolle à 06h00 au lieu des 3h45 traditionnels et il est environ 10h30 quand j'arrive à Cernobbio après un voyage totalement fluide. Je saute dans une BMW 750 somptueuse et me voici dans l'hôtel.

Juste à temps pour la fin de l'enregistrement de cette Ferrari 340 America.

Elle s'attarde un tout petit peu,

avant de plonger dans le parking.

Je m'intéresse un peu aux voitures stationnées à proximité de la réception de l'hôtel et le résultat est plutôt surprenant. Hors concours, voici une Aston Martin Zagato Volante,

la Miura de Simon Kidston, des voitures familières,

mais aussi une Ferrari 365 GTS/4

et une Mercedes-Benz 300 SL!

Je me dirige ensuite vers l'entrée de l'hôtel, où ont lieu les déchargements. Voici d'abord une superbe 275 GTB/C

Une Maserati Mistral ne fait que passer, croisant en chemin une 488 Spyder

Elle est rapidement suivie de la Ferrari.

Une BMW 507 est en train de shooter

mais je ne peux pas m'attarder. Au loin, une voiture attire mon attention. Et il ne s'agit même pas de cette 166 MM qui passe en trombe.

Non, c'est la Modulo qui vient de descendre de sa remorque.

Elle sera l'une des grosses attractions de cette édition.

Alors certes son rayon de braquage est absolument catastrophique, mais elle se déplace par ses propres moyens!

Ok, je reconnais que j'ai couru un peu derrière elle, comme un jeune spotter derrière sa première McLaren Senna.

Du coup je retrouve la 166MM aux vérifs.

L'arrivée d'une Vauxhall 30/98 Type OE

La Modulo s'installe.

Deux icones du luxe germanique des années 50 ensemble.

Et un petit photo-bomb italien

Un alignement incroyable, et aucune de ces voitures n'est inscrite dans le concours!

Comme chaque année, il y a des moments où ça part dans tous les sens.

Voici l'une des concurrentes sérieuses de la Modulo dans la classe H, l'étonnante Vivant - 77.

Modulo laisse sa place, dans la cohue.

James Glickenhaus lui même est aux commandes. Une fois extrait du cockpit, il explique à Simon Kidston, le speaker, les particularités de son bijou.

Bon, c'est sûr qu'elle n'est pas faite pour partir en vacances.

Le V12 a tendance à montrer très vite des signes de surchauffe.

J'aime beaucoup le profil et l'arrière

mais l'avant date un peu.

Elle rentre elle aussi au parking.

Nous la suivons pour en profiter encore un peu.

Je ressors juste pour voir la 342 America s'enfuir. Eh!

Je retourne vers l'entrée et là, boum! L'une des voitures de mon garage de rêve, la mythique RUF CTR Yellowbird.

Je l'aime tellement que je ne sais quelle photo choisir, je vous les mets toutes.

Visiblement il ne s'agit pas du proto d'usine puisqu'elle n'a pas l'entrée d'air sur l'aile arrière.

Placée là où il faut, ça a été un bon moment d'éclate.

Revoici la 342

suivie d'une 250 qui passe en touriste.

Je vais chercher un sandwich (bresaola et brie, pas jambon beurre) et je le mange avec vue sur la Ruf. Tout au long du mois de mai, la météo a été une vraie catastrophe et les prévisions pour ce weekend étaient à l'avenant. Cela dit, nul ne saurait prédire avec précision la météo sur les rives encaissées du lac de Come et pour l'instant le soleil nous réchauffe. Un soulagement.

Le bruit se répand que l'Alfa Romeo 8C 2900 est en shooting dans les jardins du fond. J'y vais en passant par l'arrière.

Elle est bien là!

L'Alfa Romeo 8C 2900B Berlinetta Touring est LA bête à concours par excellence. Elle a tout remporté. Trois Alfa Romeo ont remporté le Best of Show à Pebble Beach, en 1988, 2008 et 2018 et les trois étaient des 2900B. Celle de John Shirley s'est imposée ici même en 2009 et celle ci a été couronnée à Chantilly.

On peut dire qu'elle est la grandissime favorite de cette édition. Je ne doute pas que l'exemplaire adjugé par Artcurial à Rétromobile en début d'année ne va pas tarder à écumer les concours lui aussi.

Depuis que BMW organise le vendredi soir un cocktail de ce coté du bâtiment, les shootings y sont généralement interdits mais quand on vient avec la Berlinetta, je suppose qu'on peut faire comme on veut.       

Tant mieux pour les photographes car honnêtement, ce spot me manque.

Retour vers l'entrée, la Ruf a bougé. Je recommence la séance.

Elle part se garer ailleurs. Je la suis, c'est devenu assez calme depuis un moment.

Ah, un premier concept, l'Ares.

Et voici Corrado Lopresto avec sa Flèche.

La Sciàdipersia cabriolet de Touring Superleggera est présente.

Une Lusso

BMW expose ses modèles modernes, bien sûr.

Ah, la DB4 GTZ est en train de passer.

Une M1 sort du parking. Je ne la reverrai pas ensuite.

D'autres voitures de BMW Classic rentrent.

Une BMW totalement inconnue arrive.

Dimanche, le Best of Show de l'an dernier, la Ferrari 335 Sport, sera exposée en statique à Villa Erba. Elle vient de décharger et se prépare à rejoindre le parking. Je me mets en position avec deux autres photographes pour réaliser un filé. Exercice délicat car les arbres sont assez proches les uns des autres et la fenêtre de tir est très étroite. Pas de piétons en vue, nickel. La voilà, et... meeerde! Je pense qu'on est trois à pousser le même cri de dépit en même temps.

Des gouttes commencent à tomber.

Les deux Ferrari manquantes sont arrivées, une 250 châssis court Competizione

et une 250 Europa GT Competizione.

Nous prenons ensuite une navette vers la Villa Erba pour une première visite de la vente RM, peu concluante. Je la couvrirai comme d'habitude dans un reportage dédié. Nous trouvons également cette Miura.

Retour au parking pour récupérer les voitures et rentrer à l'hôtel. Il reste quelques beautés

dont cette 600 LT qui est sans doute ma McLaren préférée.

Au final, la journée aura été plutôt calme, sauvée par le shooting de l'Alfa Romeo et la présence de la Modulo (et pour moi de la CTR). Cela dit, au lieu de se faire rincer, la météo a été clémente donc qui pourrait se plaindre? Demain, ce sera la grande journée avec la parade et la présence de tous les engagés. Et pour tout dire, ce sera une journée épique!

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