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Il y a quelques semaines (pour le Tour Auto je crois), je me "plaignais" de ne jamais me reposer lors de mes jours de congés, la plupart étant consacrés à Arthomobiles. Le déplacement qui vient est sans doute ce qui se rapproche le plus de vacances, chouchouté dans le cadre idyllique d'un palace du Lac de Come. Ce qui n'empêche pas de se lever à 6h30 et de faire des journées de dingue, évidemment. Ce voyage sera l'un des très rares que je ne ferai pas seul, puisque j'ai un copilote qui découvrira le concours pour la première fois. Et ce n'est pas n'importe qui. Roulements de tambours (je le sens déjà gêné en lisant ça, lui qui est la modestie personnifiée). Je vais servir de guide à l'un de mes modèles et source d'inspiration, Vincent de CM-Arte. Je suis déjà impatient et honteux de comparer sa vision de l'évènement avec la mienne.

Même s'il s'agit de semi-vacances, une grosse incertitude pèse sur l'évènement. Depuis quasiment septembre dernier, les jours où le soleil a brillé au dessus de ma tête doivent se compter sur les doigts des deux mains et le météo ne s'annonce pas folichonne au dessus du Concorso non plus. Je mets le réveil à 3h30. Ca pique un peu mais moins que pour Vincent qui a quitté Paris une heure après la fin de son travail et qui fait maintenant une courte sieste devant la maison. Je le réveille, nous chargeons les bagages (pire qu'une famille avec trois enfants) et go! Le voyage se passe bien mais à une quinzaine de kilomètres du but, la pluie et le vent font une apparition tonitruante. Les SMS pleuvent aussi, entre ceux qui sont déjà sur place et ceux qui essaient d'y arriver (une tempête de neige provoquera la fermeture du tunnel du Gothard peu après notre passage). Le temps d'aller délivrer Matteo d'un mauvais pas dans lequel il s'est mis avec sa Fulvia et nous arrivons au parking. Etant les deuxième arrivés, nous profitons du flottement chez les surveillants pour nous garer sur le P1 (je ne sais pas si on a le droit ou pas mais bon). Deux jeunes gens arrivent avec des parapluies pour nous abriter le temps que nous choisissions et conditionnions le matériel, avant de nous guider dans une BMW 750 limousine. On y prendrait facilement goût.

Nous débarquons à la Villa d'Este sous la pluie. Seule cette Aston Martin DB4 GT Zagato est de sortie, sous la tente réservée aux vérifications techniques. Elle est très inhabituelle car il s'agit d'un exemplaire compétition usine. Le propriétaire, extrêmement sympathique, me dit que son angle préféré est "couché devant la voiture" pour bien apprécier son nez plongeant. Je ne sais pas s'il fait ça souvent dans son garage mais pour aujourd'hui, je vais passer mon tour, sous peine de finir trempé. La voiture est aujourd'hui considérée comme l'une des deux plus importantes DB4 de l'histoire. Sous le sobriquet 2VEV se cache le châssis 0183/R, sorti d'usine en mai 1961. Dès le mois de juin, elle s'alignait au Mans aux cotés de sa voiture sœur: 1VEV. Aucune des deux ne termina la course. En juillet, la voiture remporta sa première victoire à Aintree après une furieuse bagarre avec une Type E. En août, Jim Clark la mena au Tourist Trophy à Goodwood face à aux Ferrari 250 de Moss et Parkes et Salvadori sur 1VEV. Les deux Ferrari l'emportèrent, devant Salvadori et Clark. En 1962, 2VEV prend part aux essais du Mans mais pas à la course, et est louée à l'Ecurie Nationale Belge pour le Grand Prix de Spa. Lucien Bianchi se crashe violemment. En cinq semaines, la voiture est reconstruite avec un nouveau châssis et une nouvelle carrosserie. C'est à ce moment là qu'elle reçoit ce look particulier avec un nez plus long, un toit plus plat et des ailes plus larges. Dans cette configuration, 2VEV participe de nouveau au Tourist Trophy avec Jim Clark. Alors que la 250 GTO du leader, Surtees, allait lui prendre un deuxième tour, Clark partit à la faute et emmena la Ferrari avec lui. Pour la deuxième fois en trois mois, Aston dut reconstruire 2VEV! En octobre, Clark mena la voiture aux 1000 kilomètres de Paris mais dut abandonner. Après cela, 2VEV fut reléguée à des courses mineures, où elle excella jusque dans les années 80, avant de passer en championnats historiques.

       

Le moteur est rutilant.



Vu la météo, l'étape suivant la plus logique est le parking souterrain de l'hôtel. Voici une Talbot Lago T14.



Je vous laisse apprécier la différence de gabarit avec cette McLaren.



Cette châssis court ne ressemble pas du tout à ce que j'attendais. Je pensais qu'elle aurait des optiques couvertes, suite à sa transformation par un ancien propriétaire peu respectueux. J'en parle à Etienne qui m'indique que le dernier propriétaire, quelque peu scandalisé, l'a fait remettre dans son état d'origine.



Plus loin, une BMW M1. Une voiture excitante dans n'importe quelles conditions... sauf ici où elle a du mal à rivaliser avec ses voisines. J'essaie de faire des photos un peu plus graphiques pour compenser.

       

Une Mercedes 500 K



et cette magnifique 250 Tour de France qui a bien changé depuis notre dernière rencontre, quand elle portait encore une robe rouge et noire. Elle est sublime, mais c'est l'ancienne livrée qui était historiquement conforme.



Bon, la vie en sous sol n'est pas très palpitante. Je remonte à l'humidité. La Disco Volante de Touring Superleggera tourne pas mal, dans le grognement rauque de son V8.

       

C'est toujours un plaisir de venir ici voir rouler les concept cars aperçus en statique dans les derniers salons automobiles.

       

Les plus aboutis ne craignent pas de se mouiller.



2VEV rentre au sec.



Encore un grondement puissant. J'ai juste le temps de me retourner pour voir l'Aston Martin CC100 entrer elle aussi dans le parking. Ca me rappelle l'averse mémorable qui s'est déversée sur la BMW 328 Hommage il y a quelques années. Un grand moment!



Tiens, une surprise! J'ai vu cette voiture il y a quinze jours dans la Collection Panini. Il s'agit de 2101, la seule Maserati A6G/54 2000 Spider Zagato existante. Elle était donc stockée là par Brandon Wang, son propriétaire, en attendant le concours.



M Wang arrive d'ailleurs dans la foulée dans sa Ferrari, en passager. Et la voiture repart sans lui.

       

Bon, vu l'état de la météo, les voitures ne vont pas se presser dehors. Il est sans doute judicieux d'aller faire les voitures de la vente RM maintenant. Nous attrapons une navette pour nous rendre à Villa Erba. Mais... la vente RM fera l'objet d'un reportage dédié un peu plus tard. Une fois les voitures shootées, je repasse par le P1 pour poser le trépied dans l'auto. Voici une Aston Martin participante au concours. Les voitures sont déchargées soit directement à la Villa, soit ici, ce qui donne ensuite lieu à une traversée de la ville par la route. Peut être qu'il faudrait que j'essaie de choper ça un jour.



Au retour, depuis la navette, je repère une Ferrari F12 sur un parking en contre bas, alors que tout le monde me dit avoir vu une Miura bleue. Perception sélective?

       



Essai de clair obscur. Ca correspond quasiment à ce que je voyais en vrai.



On tourne un peu en rond. Au dessus du parc, voici la Disco Volante,



et une Rolls à la livrée originale. J'aime bien cette audace.



Retour au point de départ pour l'arrivée de cette Jaguar.



Deuxième séance pour la Bentley, en essayant de faire revenir un peu la couleur.



La météo ne s'améliorant pas vraiment, nous décidons d'aller manger dans une pizzeria. La pizza est excellente mais le service est un peu long. Par la fenêtre du restaurant, nous voyons passer la 250 LM Stradale et d'autres. Arghh! Bon, on n'est pas les plus malheureux, des amis qui sont partis un peu plus tard ont trouvé le Gothard fermé par une tempête de neige et tentent de trouver un autre moyen de passer sous les Alpes. Au moment de payer, je me précipite dehors, non pour esquiver l'addition mais pour profiter de la Disco Volante qui arrive.

       

Au retour, nous repérons la 250 California sur le même parking que la Miura tout à l'heure.



Quelqu'un s'installe au volant, c'est le moment de trouver un spot pour la voir passer.



De retour devant la réception, voici une Maserati A6G 2000 pas trop mal positionnée.

       

       

La California a été validée par les juges et rejoint le parking sans tarder.



Les voitures se succèdent mais sans fioritures: passage à la vérification et retour parking: Mercedes 540K,



Lamborghini 350 GTV



BMW 328

       

Ah, voici l'une des attractions du concours: cette Mercedes par Saoutchik a reçu la plus haute distinction à Pebble Beach, le Best of Show.



Elle à l'air de vouloir bouger. Je cours chercher une place valable. Hop.



Et en retour, voici la Dino qui passe dans l'autre sens.



Et se place sous la tente traditionnelle.



Petite revue de détail.

       

       

Et c'est déjà terminé: au sec!



Le défilé continue timidement. S'il faisait beau, les voitures se succèderaient pour des shootings une fois terminées les formalités techniques et administratives.



Le soleil finit par percer les nuages. Un des photographes professionnels, Peter, emmène la Siata en shooting pour le compte du propriétaire.

       

En vieux routier, il va lui faire faire la version Deluxe avec tous les spots emblématiques de l'hôtel.

       

       

       



Tous sont très concentrés au niveau distance

       

mais aussi très différents dans leur rendu.

       

       

       

       

Nous avons même droit à une parade avant l'heure.

       

Bien sûr une nuée de photographes vient se greffer sur le shoot, mais en bonne intelligence (merci Raphaël pour la photo).



J'abuse certainement mais c'est la seule voiture a être passée de ce coté aujourd'hui, ce qui ne manque pas d'engendrer une certaine frustration.

       



Le tout se termine en plein contre jour pour le lieu le plus emblématique du concours.

       

J'espère qu'il y a des ultra fans de Siata parmi vous.



L'organisateur, BMW Group, s'installe également, avec cette 328 et cette 507.

       

       

Ah! La Rolls bleu clair et alu est en fait un hommage à un illustre ancêtre. Bien vu!



Vraiment, j'adore.



Ne manque que la mascotte sur le capot, qui est bien plus suggestive sur l'originale.



Un avion a été monté sur l'esplanade devant l'hôtel pour animer le cocktail du soir. A un moment donné, je me demande même si les règles de la parade n'ont pas été changées tant l'état de préparation des lieux est au niveau 0, voire même pire avec l'avion au milieu du chemin.

       

En fin d'après midi, tout devient calme. Pour les amateurs de voitures très décalées, voici la Lancia Sibilo qui avait été vendue à Villa Erba par RM il y a deux ans. C'est Corrado Lopresto, grand collectionneur de Lancia et Alfa Romeo, qui la présente.

       

Surprise, elle est parfaitement roulante.

       

Par contre je ne pense pas qu'elle ira jusqu'à remporter un prix d'élégance.

       

Par acquis de conscience, je descends tout de même dans le souterrain voir la 250 LM Stradale que Vincent m'a signalée. Aujourd'hui, je n'aurai vu quasiment aucune des voitures qui m'intéressent le plus, et encore moins fait de photographies potables d'elles. Il va falloir mettre les bouchées double demain pour rattraper le retard.



Cette 350 GTS m'est déjà familière, puisqu'elle était présente lors du Grande Giro du cinquantenaire de Lamborghini.

       

Chaque année, il y a quelques voitures "surprises". Cette année, je n'ai même pas photographié la McLaren F1 de Simon Kidston qui est devenue une habituée mais j'ai bien apprécié la présence de cette RuF CTR3 en tournée promotionnelle.

       



Bon, il est encore tôt mais plus rien ne bouge. Ca ne sert à rien d'insister, surtout que la journée a déjà été longue. Retour vers le parking où la voiture la plus significative est cette Wiesmann.



Nous clôturons la journée par une pizza prise en commun, puis retour à l'hôtel. Une erreur de confirmation de ma part fait que la chambre est minuscule, avec un seul lit de 90 centimètres. Heureusement, le patron est très sympa et arrangeant et nous parvenons à faire rentrer un deuxième lit au chausse pied dans la petite pièce. Quoi qu'il en soit, une fois les photos transférées et les batteries en charge, nous ne demandons pas notre reste: extinction des feux, réveil sur 06h45!

L'activité du vendredi est vraiment fortement dépendante de la météo. L'an dernier, c'était grandiose avec de nombreuses voitures tournant pour des shootings. Cette année c'était vraiment le désespoir: faire du souterrain n'est pas vraiment la quintessence de la Villa d'Este. Ainsi le reportage d'aujourd'hui est au mieux un petit teaser pour toutes les merveilles qui vont sortir demain, même si c'est sous la contrainte. Je peux d'ores et déjà vous annoncer que le reportage du samedi sera titanesque, et plein de bien meilleures images que celui ci (sauf si vous être un fanatique de Siata). Alors un peu de patience et vous verrez le vrai Concorso de Villa d'Este!
 

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