Tous les descriptifs des voitures ci dessous sont tirés du catalogue de vente. Il existe donc un risque non négligeable d'embellissements ou d'omissions, l'objectif restant de vendre au tarif le plus élevé possible. La circonspection est donc de rigueur.
J'ai donc commencé mon séjour parisien par la vente RM qui a lieu devant le dôme
des Invalides, sous une tente occupée les jours précédents par le Festival
International Automobile qui présente quelques concept-cars (dont la Ferrari F12
TRS, argh!). En bon petit provincial, je descends au métro Invalides avant de
réaliser que je suis du mauvais coté de l'Esplanade. Il me reste donc un bon
kilomètre de marche, avec des forces de l'ordre omniprésentes qui me disent de
changer de trottoir et un défilé de cortèges officiels. Un hommage va être rendu
aux militaires victimes de l'accident de la base aérienne d'Albacete. Le secret
est de s'arrêter à St François Xavier, comme me l'ont dit, trop tard, tous les
régionaux de l'étape.
Bon, au moins il ne reste que cinq minutes à attendre dans le froid l'ouverture des portes. Aujourd'hui toute la journée et demain matin, l'exposition est ouverte à tout public. L'admission sur catalogue seulement (70 euros) sera pour demain après midi, avant le cocktail et la vente. C'est assez rare que les grandes maisons de vente soient aussi libérales.
Vu que je ne pourrai pas assister à la vente proprement dite, je n'ai pas vraiment besoin d'accréditation, mais puisque je l'ai demandée, autant la retirer. A coté du guichet presse se trouvent quelques systèmes audio sympathiques, qui ne font pas partie des lots.
Comme l'année dernière, la tente est divisée en trois parties: au centre se
trouvent les voitures les plus importantes, les stars étant mises en valeur sur
une estrade. Deux ailes contiennent le reste des lots. La moquette est noire
avec des cercles blancs, assez design.
Grâce à son toit vitré, la structure est très lumineuse mais les poutres ont
tendance à créer des reflets disgracieux, en plus des contre jours. J'en suis
parfois réduit à attendre le passage d'un nuage pour faire les photos. De fait,
vers midi le soleil se cache plus durablement et j'en profite pour recommencer
pas mal de photos. Exceptionnellement, je vous propose de découvrir les voitures
dans l'ordre des lots, afin de ne pas concentrer tous les gros lots au début et
voir l'intérêt de ce reportage décroitre petit à petit. La commission de RM est
de 12%, la moins importante des trois ventes. L'acheteur devra donc payer, outre
les taxes, 12% de plus que la somme sur laquelle le marteau est tombé. Pour se
remettre dans l'ambiance de l'enchère, je vous propose de vous donner le prix
"marteau".
Ce gabarit de 166MM est présenté comme une sculpture, et non comme une base de
travail pour les marteleurs, thèse accréditée par l'emplacement réservé au
Cavallino Rampante. Estimée entre 60 et 80 000 euros, elle a été adjugée 17 500
euros.
Un lot particulièrement d'actualité, à un mois de la révolution de Genève, avec
ce moteur expérimental Tipo F121A. Il s'agit d'un V8 deux litres biturbo. Il
aurait été mis au point avec la collaboration de Nicola Materazzi, ingénieur
ayant joué un rôle important dans la mise au point de la Lancia Stratos, des
Ferrari 288 GTO et F40, et de la Bugatti EB110. Il n’aurait été fabriqué que
trois exemplaires de ce moteur, estimé entre 25 et 30 000 euros. Vendu 32 500
euros.
Voici une sculpture en tubes d'acier de 10mm réalisée par Terry Lawrie en
hommage à Michael Schumacher. Elle représente une Ferrari 248 F1 et célèbre la
dernière victoire du champion au Grand Prix de Chine 2006. Estimée entre 50 et
70 000 euros! Elle n'a pas été vendue, sale temps pour les sculptures. Pourtant,
l'année dernière ici même, une
Countach construite sur le même principe exactement s'était envoilée à 93 600
euros!
Ce V10 Tipo 046/2 a équipé la monoplace F310B d'Eddie Irvine au Grand Prix de
Hongrie, avant d'être transféré dans une voiture d'essai. Estimé entre 100 et
150 000 euros, il a été adjugé 50 000 euros.
A la suite du tragique tremblement de terre qui a eu lieu en Italie à L’Aquila, en 2009,
le 35e Sommet du G8 avait été organisé dans cette ville pour attirer l’attention du
monde entier sur les difficultés liées à la reconstruction des zones affectées.
Pour mettre en avant l’excellence de l’industrie italienne, Ducati avait
fabriqué une Desmosedici RR unique, qui avait été exposée dans le bâtiment où
se sont retrouvés les chefs d’États concernés. Elle affichait un graphisme
spécifique suggéré par Silvio Berlusconi, le Président du Conseil italien,
comportant le logo du Sommet ainsi que les drapeaux des huit pays participants.
Après avoir été exposée au G8, cette Desmosedici très spéciale fut vendue aux
enchères lors du salon EICMA, au mois de novembre 2009, au profit des victimes
du tremblement de terre. Appartenant toujours à son premier propriétaire, cette
Ducati exclusive est présentée dans un état neuf: elle n’a jamais été mise en
route! J'ai trouvé pas mal d'articles sur l'annonce de la mise en vente en
juillet 2009 mais aucun sur la vente elle même ou son prix, en novembre 2009. Il
est donc sûr que Ducati a fait une bonne opération de com mais plus difficile de
dire si le généreux enchérisseur va faire une belle culbute ou pas. Estimée
entre 70 et 90 000 euros, elle a été vendue 37 500 euros. Il y a peut être une
justice après tout.
Cette Citroën 2CV Charleston estimée entre 10 et 15 000 euros a été
complètement restaurée. Elle est dotée du moteur le plus puissant jamais monté
sur ce modèle, développant la bagatelle de 29 chevaux. Vendue 12 500 euros, au
cœur de l'estimation.
Cette Fiat-Abarth 750GT Coupé a été carrossée par Zagato, avec la double
bulle traditionnelle. Le catalogue donne un parfait exemple de mise en valeur du
modèle, je cite: "Dévoilé en 1956, le coupé Abarth Zagato n’a pas tardé à faire
parler de lui; il remportait une deuxième place aux Mille Miglia". Phrase tout à
fait exacte. Bien sûr, il faut comprendre que c'est une deuxième place dans la
classe des 750 cm3, correspondant à une 73ème au général. De bonne guerre.
Estimée entre 70 et 90 000 euros, elle a été adjugée 67 500 euros.
Cette Mercedes-Benz 300 D affiche elle aussi une petite astuce: "La
voiture affiche quelque 5 000 miles (8 050 km), le compteur kilométrique ayant
probablement fait un tour complet". Ou deux? Estimée entre 50 et 70 000 euros,
elle n'a pu faire mieux que 25 000 euros. Comme quoi le marché n'est encore
complètement aveugle.
L'un de mes coups de cœur de cette vente, une superbe Tatra T87, châssis
222328. Avec sa carrosserie profilée (la voiture a été dévoilée en 1936) et son
V8 arrière, elle était en avance sur son temps et à été produite jusqu'en 1950.
Estimée entre 125 et 175 000 euros, elle n'a pas fait mieux que 115 000 euros,
ce qui en fait probablement un très bon placement.
Un bonheur pour photographes,
même le moteur est beau.
Cette Jaguar XK120 Roadster porte le numéro de châssis 671401. C'est une
voiture que j'ai vraiment fini par apprécier et celle ci se présente dans une
combinaison de teintes très seyante. Adjugée 60 000 euros, en dessous d'une
estimation à 70 - 90 000.
Voici une Ferrari 330 GT 2+2 Série II, châssis 9319GT certifiée Classiche.
La Série II a abandonné les quatre phares de la série I, elle est plus classique
mais plus élégante également. Elle est présentée dans sa teinte Grigio Fumo
d'origine. Estimée entre 175 et 225 000 euros, elle a été vendue 220 000 euros.
Cette AC ACE-Bristol porte le numéro de châssis BEX266. Elle serait la
dernière produite avec le "coffre long" et a commencé sa vie à Hawaï. Vendue sur
l'estimation basse à 200 000 euros.
Cette Jaguar Type E coupé, châssis 889538, série I a été adjugée sur son
estimation haute de 110 000 euros. Il y a toujours une voiture dont aucune photo
n'est véritablement exploitable et cette fois, c'est tombé sur elle.
D'habitude j'essaie autant que possible de ne pas montrer de répliques dans mes
reportages mais dans un soucis d'exhaustivité, je vais faire un effort. Voici
donc une recréation de Jaguar Type-C Aerodynamic. A l'origine, ces
carrosseries avaient été préparées en hâte avant Le Mans 1952, après que
Stirling Moss ait alerté sur la vitesse de pointe supérieure des Mercedes
300SLR, constatée lors des Mille Miglia. Insuffisamment préparées, les trois
Jaguar abandonnèrent. Un passionné de la marque a décidé de recréer une de ces
voitures "dans les moindres détails", sur base de XK-120. L'estimation était
entre 250 et 350 000 euros, la voiture s'est vendue 220 000 euros, ce qui est
sans doute bien en dessous de ce qu'elle a coûté.
Les Dino poursuivent leur incroyable ascension. Cette 246 GTS,
châssis 04714 est estimée entre 320 et 380 000 euros! Celle ci est restaurée et
son moteur a été légèrement modifié avec des pièces et des réglages
correspondant à ceux de la version Lancia Stratos du moteur Dino, montant à 220
chevaux (+30 chevaux). Vendue 305 000 euros, un prix qui peut peut-être
expliquer pourquoi 246 disparaissent subitement de la liste des engagés du Tour
Auto.
Cette Avions Voisin C3 Cabriolet, châssis 1981 à carrosserie Rothschild
est assez connue puisqu'elle a déjà participé au concours de Pebble Beach et a
été photographiée par Michael Furman pour l'un de ses livres. Adjugée 190 000
euros, dans l'estimation basse.
Cette Jaguar XK-120, châssis 670059 est une rare version roadster
aluminium (240 exemplaires produits). Estimée entre 280 et 320 000 euros, elle n'a
pas trouvé preneur.
Cette Ferrari 365 GTC/4, châssis 15127, a été adjugée 200 000 euros, dans
son estimation.
Cette Ferrari Testarossa, châssis 79401, est une exemplaire exceptionnel:
première main, 2860 kilomètres, certifiée Classiche. Elle est partie à 150 000
euros, plus de trois fois sa cote habituelle.
Ici, une Lancia Stratos HF Stradale, châssis 829ARO 001819. Il s'agit
d'une première main, avec 38 000 km au compteur. Estimée entre 350 et 450 000
euros, elle n'a atteint "que" 345 000 euros.
Cette Maserati Sebring 3700 GT Serie II Vignale, châssis AM101S 10589, s'est très bien vendue à 150 000 euros, pour une estimation haute à 80 000.
Cette Porsche 356 B Super 90 Cabriolet, châssis 158081 n'a pas été
vendue. Elle était estimée entre 150 et 200 000 euros.
Voici une Lancia Belna Eclipse. Cette voiture, portant le numéro de
châssis F341349, est une des deux survivantes carrossées par Pourtout sur un
dessin de Georges Paulin, un nom qui revient souvent quand on s'intéresse à la
carrosserie française. L'homme était en fait dentiste de profession, et
passionné d'automobile. Il consacrait ses loisirs à dessiner des carrosseries et
inventa le toit en dur rétractable automatisé, baptisé Eclipse. Abandonnant son
cabinet dentaire pour le métier de dessinateur automobile, Paulin devient le
styliste attitré de Marcel Pourtout et dessina de nombreuses Peugeot, dont la
402 Darl'mat. De 1938 à 1940, il travailla exclusivement pour Rolls Royce et
Bentley, dessinant la Corniche 1 et la Comet Competition. En juillet 1940, il
entra dans la Résistance et espionna les Allemands pour le compte des Anglais.
Arrêté en novembre 1941, il fut torturé et condamné à mort en mars 1942, avant
d'être fusillé au Mont Valérien. Selon la légende, dans la poche de sa veste se
trouvait un papier roulé en boule sur lequel il avait écrit a destination de son
épouse: "ne me vengez pas,
je vous aime". Voilà pour la séquence émotion. Vétérante de Pebble Beach, Amelia
Island ou du Concorso Italiano, la Lancia n'a été vendue que 190 000 euros, en
dessous de son estimation basse de 300 000 euros! C'est sûrement la grosse
déception de la vente.
Voici la première Lamborghini Countach de la vente, une LP400 "Periscopio",
châssis 1120260. Cet exemplaire, l'un des 150 produits, fut commandé par des
clients australiens qui vinrent en prendre livraison à l'usine de Sant'Agata
Bolognese. Deux semaines plus tard, après avoir sillonné l'Europe, ils ramenèrent
la voiture à l'usine pour un entretien, avec 3450 km au compteur! Quelques mois
plus tard, la voiture fut embarquée pour l’Australie où elle allait passer 36
ans. Estimée entre 1.13 et 1.45 millions d'euros, elle n'a pas trouvé de nouveau
propriétaire.
Cette Lancia Flaminia Sport a été carrossée par Zagato. Elle a été
adjugée à 270 000 euros, sur la fourchette basse de son estimation.
Ce Speedster 356 Pre-A porte le numéro de série 80824 et a été livré aux
Etats Unis via Max Hoffman, l'homme à l'origine de sa naissance. La production
totale a été de 1233 exemplaires. Celui ci, estimé entre 225 et 250 000 euros, a
été vendu 225 000 euros.
Cette Maserati Mistral, châssis AM 109 A 11742, a été vendue 155 000
euros, juste sous son estimation basse.
Cette Ghibli, châssis AM115S 1233, fait partie des 125 spyder originaux.
Vendue 550 000 euros sur son estimation basse.
Voici le onzième exemplaire sur les 353 Ferrari 250 GT Coupé Pinin Farina
produits. Il s'agit du châssis 0953GT.
On peut remarquer que la voiture porte à l’avant un badge très différent de la plupart des autres exemplaires, l’emblème du cheval cabré étant inséré dans un rectangle de beaucoup plus grande taille que d’habitude, incrusté dans un cadre à bords fraisés. Le coffre est en fibre de verre, afin d'alléger la carrosserie. Cette auto magnifique, estimée entre 570 et 640 000 euros a été adjugée 580 000 euros.
Avec la Tatra, cette Nash-Healey Roadster m'a tapé dans l'œil. Fruit du
mariage entre les moteurs et transmissions Nash et les châssis Healey, la
voiture fut habillée dans sa deuxième année de production avec une robe en
aluminium signée Pinin Farina. Environ 500 exemplaires ont été produits. Estimée
entre 60 et 80 000 euros, elle a finalement été adjugée 65 000 euros.
Cette Alfa Romeo Giulietta Sprint Speciale Bertone est une troisième main. Estimée entre 90 et 120 000 euros, elle n'a pas trouvé preneur.
Ma De Tomaso préférée, la Mangusta. Comme de nombreux autres
pilotes italiens, Alessandro De Tomaso a fini par se lancer dans la construction
de sa propre automobile, qui combinait un châssis inspiré de la course, un
dessin italien et un moteur américain fiable, en l’occurrence un V8 Ford. La Mangusta, première De Tomaso de série, n'est d'ailleurs pas sans rappeler la
GT40. Son dessin est dû à Giorgetto Giugiaro. Cet exemplaire, châssis 8MA824,
est resté longtemps dans la Collection Rosso Bianco. Vendu 150 000 euros, dans
le haut de la fourchette.
Cette BMW Z8 a été adjugée pour 165 000 euros, au dessus de son
estimation haute de 140 000 euros.
Voici la voiture la plus chère de la vente, une Ferrari 250 GT Lusso,
châssis 5085GT, qui a participé au rallye 'Le 250 Tornano a la Casa' l'an
dernier. Le marteau est tombé à 1.45 million d'euros en dessous de l'estimation
basse de 1.6 millions.
Cette 911 Speedster n'a parcouru que 12 000 km avec ses deux
propriétaires. Vendue 160 000 euros, au milieu de l'estimation.
Sur l'estrade se trouve celle qui a l'honneur de la couverture du catalogue,
cette Alfa Romeo 6C2500 Sport Berlinetta par Touring, châssis 915.033,
connue sous le sobriquet de « maîtresse de Mussolini ».
En effet, le dictateur italien fasciste Benito Mussolini avait fait cadeau de cette Alfa Romeo à sa maîtresse Claretta Petacci. A la fin de la guerre, Mussolini, sa maitresse et quelques fidèles prirent la fuite vers la Suisse, dans un convoi contenant cette voiture. Stoppés par des partisans et reconnus, le dictateur et sa maitresse furent arrêtés et exécutés peu après.
L’Alfa Romeo de la Signora Petacci fut confisquée par les autorités italiennes et emmenée à Livorno. Vers 1946, un officier de l’armée de l’air américaine en fit l’acquisition et la ramena aux Etats Unis. Il roula avec régulièrement jusqu’à ce qu’une bielle se casse, et elle resta ensuite inutilisée pendant plusieurs années. En 1975, la voiture fut formellement identifiée par le chauffeur de madame Petacci.
Elle a été plusieurs fois restaurée depuis, en particulier dans les années 2000 (une restauration de 2 ans et 500 000 euros). Cette pièce historique, estimée entre 1.9 et 2.4 millions d'euros, n'a pas trouvé de propriétaire.
Cette Ferrari 250 GTE Serie I porte le numéro de châssis 2889GT. Elle
aussi a participé au rallye "250 Tornano a Casa" l'an dernier. Elle a été vendue
225 000 euros, sous son estimation basse de 270 000 euros.
La peinture commence à craqueler.
Cette Aston Martin DB5, châssis DB5/1741/L, est vraiment magnifique. Les
étonnants pneus à flanc blanc correspondent à l'option choisie lors de sa
première livraison, alors que la voiture était rouge d'origine. Estimée entre
550 et 700 000 euros, elle a été adjugée 750 000 euros! Je ne pensais pas que
les DB5 valaient autant, même si c'est LA voiture de James Bond.
Voici une Bentley Type R Continental Sports Saloon, châssis BC21D. Elle
est équipée d'une carrosserie Franay unique. Estimée entre 660 et 720 000 euros,
elle n'a pas été vendue.
Cette Bentley 4 1/4 Litre Sports Coupé, châssis B30MR, surnommée "Honeymoon
Express" a été exposée sur le stand Park Ward au Salon de Londres en 1938. Son
surnom vient du fait qu'il s'agit d'une stricte deux place, l’espace derrière
les sièges était aménagé pour les bagages. S'agissant d'une voiture de salon,
elle était évidemment "toutes options", dont un rideau de lunette arrière
commandé électriquement. Elle fut un temps la voiture personnelle du président
de Park Ward. Restaurée entre 2006 et 2011 pour près de 350 000 euros, elle a
pris part au Louis Vuitton Classic Serenissima Run en 2012. Estimée entre 600 et
725 000 euros, elle a changé de mains pour 600 000.
Voici une superbe Lancia Aurelia B24 Spider America, châssis B24-1055, la
version sportive qui a précédé la convertible, beaucoup moins recherchée.
Estimée entre 625 et 725 000 euros, elle n'a pas été vendue, peut être du fait
que sa carrosserie ait été entièrement reconstruite lors d'une restauration.
Cette Lamborghini Countach 25ème anniversaire est estimée entre 250 et
300 000 euros. Elle n'a que 8000 kilomètres et a été entièrement révisée. Du
coup, elle a été vendue 295 000 euros.
Un autre gros lot, avec cette Porsche 904 Carrera GTS, châssis 904-026,
estimée entre 1.4 et 1.8 millions d'euros. Celle ci a participé avec succès à de
nombreuses courses de côte, remportant plusieurs fois sa catégorie entre 1964 et
1966 (une quinzaine de victoires au moins). Elle partit ensuite pour le
Venezuela où elle continua sa carrière. Entièrement restaurée, la voiture a
participé au concours d'élégance de la Villa d'Este l'année dernière. Vendue
1.275 millions d'euros.
Voici une Aston Martin DB2/4 Mk I Drophead Coupé, châssis LML/795,
estimée entre 240 et 280 000 euros. La DB2/4 succédait à la DB2, proposant un
espace intérieur plus spacieux au prix de la réduction de la taille du
réservoir, ainsi qu'un moteur 3 litres au lieu du 2.6 litres. Seuls 102
cabriolets ont été produits, dont celui ci, vendu pour 280 000 euros.
Après les quatre F40 de Rétromobile, en voici une autre, le châssis
87990. Cet exemplaire est assez exceptionnel puisqu'il n'a parcouru que 1200
kilomètres, dont une bonne partie dans le vide: son propriétaire l'avait fait
poser un support spécial et la faisait régulièrement tourner, montant les
vitesses avec les roues tournant dans le vide! Certifiée Classiche, elle a été
adjugée au prix assez ahurissant de 1 million d'euros.
La Lotus Elite, châssis 1336, ne pèse que 675 kilos, grâce à une carrosserie
en fibres de verre et un moteur en aluminium. Son moteur 1.4 litres développe
plus de 100 chevaux. Vendue 80 000 euros, bien en dessous de son estimation
basse (100KE).
Ici une superbe Porsche 911 Carrera RS 2.7 Sports Lightweight, châssis
9113600619, estimée entre 1 et 1.4 millions d'euros! Son premier propriétaire
l'a conservée de 1973 à 2011 et elle se présente dans sa teinte d'origine jaune
clair. Elle n'a pas été vendue.
En survolant le catalogue, je me réjouissais de voir une des quatre Ferrari
308 Groupe B produite mais ce n'est hélas pas le cas. Le châssis 24783 est
en fait une conversion. Pas des moindres cela dit puisqu'il a été préparé pour
Antonio Zanini, un pilote sacré sept fois champion d'Espagne des rallyes. La 308
GTB a été convertie dans les ateliers de Serena, agent Ferrari de Barcelone,
avec l'aide de Michelotto qui a fourni pièces et conseils. Zanini remporta un
nouveau titre en 1984, mais avec une autre 308, celle de l'équipe Pro Motor
Sport, car la sienne tardait à être prête. Il utilisa tout de même 24783 en fin
de saison, au rallye Osona, remportant une large victoire. L'année suivante,
Zanini fut engagé par Peugeot et la 308 Serena fut mise de coté. Elle ne
participa qu'à une seule course en 1985, avec un autre pilote et sous une autre
livrée, abandonnant sur sortie de route. Au final, elle n'a participé qu'à
trois courses dans sa courte carrière.
C'est Zanini lui même qui suggéra que la batterie de phares additionnels soit
montée plus bas sur le nez de la voiture que la version standard, de façon à ne
pas gêner la vision du pilote.
Classiche lui a attribué l«Attestato per Veicoli d'Interesse Storico »
reconnaissant son intérêt historique, bien qu'elle ait été transformée après sa
sortie d'usine. Il s'agit du même diplôme que pour le Breadvan ou la 212 Burano
vue à Rétromobile. Elle a été vendue 260 000 euros, sur son estimation basse,
très loin des prix d'une vraie Michelotto.
Comment imaginer une vente aux enchères sans Mercedes-Benz 300SL? Vu le
nombre d'exemplaires en circulation et l'explosion de la cote, on risque d'en
voir encore pendant longtemps. L'estimation haute de ce roadster, châssis
198.042.100.03135, disposant de freins à disque et de son bloc aluminium
matching numbers monte à 1.9 millions d'euros! Livrée d'origine dans cette
livrée rouge feu, elle n'a connu que 3 propriétaires, qui ont parcouru 97 000 km
avec (enfin des gens qui profitent de leur auto). Vendue 1.1 million.
Cette Lamborghini 400 GT est le châssis 0656. Elle a été adjugée 425 000
euros, un peu en dessous de l'estimation basse.
Cette Daytona a l'air bizarre est le châssis 12801, et son pédigrée parle
pour elle. A l'origine, il s'agit d'une version à carénage de phares en
plexiglas, de 1969. Elle est vendue par Pozzi au fabricant de chaussures Charles
Jourdan. Le propriétaire suivant demanda plusieurs modifications à Pozzi pour
rendre sa voiture plus rapide. Celles ci eurent lieu entre 1971 et 1976, et
portèrent sur les points suivants: arceau de sécurité usine style Groupe 4, pont
arrière compétition, avant style Groupe 4, carburateurs compétition, jantes plus
larges permettant de chausser des Michelin TB5, freins plus gros et écopes
Groupe 4 pour refroidir les disques arrière. En 1976, la voiture rejoignit la
collection de Pierre Bardinon, qui la céda six ans plus tard à Frédéric Chandon.
Celui ci la transmit ensuite à Jean Berchon. Adjugée 630 000 euros, au milieu de
son estimation.
Je n'aime pas du tout ces couvre-phares.
Cette Porsche 911S est un exemplaire particulièrement significatif, ce
qui justifie une estimation entre 1.1 et 1.3 million d'euros. Ce châssis, numéro
119300932, est l'un des six préparés par l'usine pour la saison 1969 de rallye.
La voiture remporta le Rallye de l'Acropole 1969 avant d'être vendue à un pilote
privé. Celui ci l'engagea au Tour de France, sans terminer, avant de terminer
seizième des 1000 km de Paris. Ayant changé de mains l'année suivante, la
Porsche s'aligna trois fois au départ des 24 heures du Mans, sans jamais
terminer, et prit la quatorzième place du Tour de France 1971. Elle porte ici sa
livrée du Mans 1972 mais n'a pas trouvé preneur.
Cette Ferrari 512 BBi, châssis 44719 a été vendue 235 000 euros, juste au
dessus de l'estimation haute.
J'ai comme une sensation de déjà vu devant cette Lancia 037 Stradale
rouge. Il me semble que plusieurs sont déjà passées aux enchères ces dernières
années. Pas celle ci en tout cas, le châssis 045, puisqu'il s'agit d'une
première main, avec 14 000 km seulement. Et on en verra peut être d'autres
puisque celle ci est partie à 300 000 euros, pour une estimation entre 200 et
250 000.
Seuls 335 exemplaires de Shelby GT500 Convertible ont été produits, ce
qui est peu pour une Muscle Car. Et seulement six en Candy Apple Red. Celle ci a
été adjugée 80 000 euros, pile au milieu de l'estimation.
Cette Iso Grifo A3/C Stradale, châssis B 0216, est assez exceptionnelle,
ce qui justifie son estimation entre 1 et 1.5 millions d'euros. Il s'agit de
l'un des premiers exemplaires produits, avec une carrosserie rivetée. Lors de sa
restauration, cette teinte vert clair, plutôt réservée aux Miura à l'époque, est
apparue. Elle a été vendue 925 000 euros. Espérons que son nouveau propriétaire
la conserve dans cette teinte.
Cette berlinette A110 1600S a été vendue sur son estimation basse, à 115
000 euros.
Quant à cette 230 SL Pagode, elle est partie à 110 000 euros, proche de
l'estimation haute.
Cette Delahaye 135S a elle aussi les honneurs de l'estrade. Le châssis
46094 fait partie des seize produits. Tous ont reçu cette même carrosserie
biplace légère avec ailes profilées amovibles, ce qui leur permettait de
participer aussi bien aux épreuves de Grand Prix qu’à celles d’endurance. Cette
voiture a participé trois fois aux 24 Heures du Mans de 1937 à 1939, terminant à
la deuxième place en 37. Après guerre, 46094 a poursuivi sa carrière avec
l'Ecurie France puis Guy Mairesse. En fait, elle participa encore à 19 courses
entre 1945 et 1949 avant d'être recarrossée en coupé. Et même ainsi, elle
réussit à terminer troisième des Coupes d'Automne en 1952. On estime aujourd’hui
à sept le nombre de 135 S survivantes, dont probablement une seule encore
équipée de sa carrosserie d’origine (mais pas celle ci). Comme plusieurs autres
gros lots, celui ci n'a pas été vendu.
Après le Spider America qui joue les têtes d'affiche, voici la version B24S
Convertible. Ici l'estimation est limitée à 280 - 340 000 euros mais comme
sa grande sœur, cette Lancia a été boudée.
Cette BMW 3200 CS n'est pas forcément très élégante mais elle fait partie
des 50 survivantes connues, ce qui explique peut être une estimation entre 115
et 155 000 euros. Le prix de réserve n'a cependant pas été atteint.
Voici une deuxième Porsche 911 Carrera RS 2.7, mais en version Touring
cette fois. cette version a été produite à 1308 exemplaires, contre 200
Lightweight. Celle ci, châssis 9113600171, a été commandée dans cette teinte
fraise très particulière. Estimée entre 450 et 550 000 euros, elle a été vendue
sur la fourchette basse, 445 000 euros.
La troisième Countach de la vente est une LP400S, châssis 1121254,
estimée entre 500 et 700 000 euros. Livrée à l'américain John Robertson, elle
fut immédiatement expédiée à Bob Wallace, l'ancien pilote essayeur de
Lamborghini qui avait ouvert un atelier de préparation après avoir quitté la
marque en 1975. Deux turbos furent greffés, dont la pression fut régulièrement
augmentée. Evidemment, la fiabilité n'était guère au rendez vous. Le moteur
d'origine, abandonné après plusieurs casses, fait d'ailleurs partie du lot. Un
moteur de LM002 réalésé fut installé dans l'auto, avec un embrayage à trois disques pour faciliter la sélection, puis des
freins renforcés, une tubulure d’admission améliorée, un échappement spécial, un
allumage MSD et un système complet d’extincteur. Vendue 350 000 euros.
Cette Delage D8 Serie C Drophead Coupé, châssis 33783, n'a pas trouvé
preneur, dans une estimation entre 375 et 500 000 euros.
Cette DB4 porte le numéro de châssis DB4/398/L. Elle a été vendue 400 000
euros, pile dans l'estimation.
Une magnifique Dino 246 GT, châssis 01040, qui n'a jamais quitté la ville
de Turin, malgré trois propriétaires successifs. Restaurée durant cinq ans, elle
est certifiée Classiche. Elle s'est pourtant vendue sous son estimation basse, à
310 000 euros quand même.
Cette Ferrari 250 GT Coupé Ellena, châssis 0755 GT, fait très course avec
cette livrée spéciale. Il n'est pas évident au premier abord de distinguer une
Ellena d'une Boano mais au fond, cela a peu d'importance puisque le dessin est
de Pinin Farina et Ezio Ellena est le gendre de Mario Boano. Ce dernier a confié
son activité à Ellena quand il est parti chez Fiat. La ligne de toit de la
plupart des 50 "Ellena" est tout de même 5 centimètres plus haute que sur les 82
"Boano" (en gros). 0755GT a été livrée aux Etats Unis et a été exposée au Salon
de Chicago 58, en Verde Scuro et toit Or. C'est en 2005 que la voiture a été
restaurée dans sa teinte d'origine, mais avec une bande compétition. Elle a reçu
à ce moment là un moteur de 250 GTE et des freins à disque. Des transformations
qui lui valent une adjudication à 360 000 euros, 15KE sous l'estimation basse.
Voici le cent quatre vingt quatorzième exemplaire de Porsche 964 RS
produit, sur 1992 au total. Vendu 180 000 euros dans le haut de l'estimation.
Pour une 964!
Cette Facel Vega est une HK500 coupé, châssis HK1 BV9. Elle est
motorisée par un V8 Chrysler de 6270 cc développant 360 chevaux. Elle a été
vendue sur son estimation basse à 120 000 euros.
Non, cette Alfa Romeo Giulia 1305 Super n'a pas servi dans le corps des
Carabinieri. C'est une imitation en tout points réaliste qui lui a valu un coup
de marteau à 28 000 euros, bien au delà de son estimation maximale 20KE.
En apéritif de la Collection Baillon, voici une Panhard et Levassor X82
Dynamic 160 Berline dans son jus. A priori il n'y aurait pas beaucoup de
survivantes sur les 114 produites.
Un beau projet de restauration comme on
dit, vendu 12 000 euros pour une estimation basse de 30 000. Sans vouloir
spoiler, c'est un contraste saisissant avec le vent de folie qui a soufflé sur
la Porte de Versailles.
Si j'ai pu espérer un moment faire le même genre de photos avec les voitures de la Collection Baillon, je peux d'emblée vous dire que ça ne s'est pas du tout pas comme çà. Oh non.
Au total, RM aura réalisé pour 19.3 millions d'euros de vente. Quatre vingt deux
pour cent des lots ont été vendus, dont cinq au dessus du million d'euros (frais
compris). Le prix moyen d'adjudication s'établit à 333 000 euros. J'avoue que
les chiffres donnent un peu le tournis, au point d'en perdre les repères
habituels. En rédigeant ce reportage, je me suis dit plusieurs fois que ce
n'était pas cher, avant de réaliser que c'était le prix de ma maison. En fait,
la distinction se fait entre les divas à plus d'un million d'euros et les
autres, avec quelques superstars multimillionnaires.
En tout cas, j'ai beaucoup apprécié cette vente. Les lots sont bien éclairés et
disposés de façon plutôt aérée. Surtout, avec 72 lots, il est possible de
s'attarder sur chaque voiture et de prendre son temps, ce qui est très
appréciable.
Dans la chronologie, il est temps de filer à Rétromobile, dont le reportage est
déjà publié. Rendez vous à Villa Erba pour retrouver RM Auctions, et la semaine
prochaine sur Arthomobiles pour la vente suivante.
Libre à vous de quitter cette page par ici si vous avez terminé la consultation du site. A bientôt