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Après Rétromobile il y a tout juste un mois, voici le deuxième évènement automobile incontournable de ce début d'année: le Salon de Genève. La 87ème édition devrait comme chaque année nous en mettre plein la vue, en bien et en moins bien. Sont annoncées la nouvelle Ferrari 812 Superfast, qui remplace la F12, une version survitaminée de la Huracán, la Panamera Granturismo, la Pagani Huayra Roadster, la nouvelle Alpine, enfin, etc... Toutes des nouveautés qui ont déjà été spoilées par les constructeurs mais que nous allons pouvoir découvrir en vrai pour la première fois.

Comme d'habitude, j'ai prévu deux jours sur place pour prendre mon temps, avoir des interactions sociales (pour une fois), voire même passer en ville si c'est justifié. Le réveil a sonné à 4h30 et je me mets en route vingt minutes plus tard pour arriver sur place peu après sept heures, alors que les parkings sont encore faciles d'accès et que le salon n'est pas trop fréquenté. Moins d'un quart d'heure après mon départ, j'arrive sur le premier plateau du haut Doubs et mauvaise surprise, c'est la tempête de neige. La route est toute blanche! C'est la deuxième fois en deux ou trois ans que je roule sur la neige, la première depuis la sortie de route du Saint Bernard. Suite au contrôle technique, je me suis aperçu que les pneus arrière étaient au témoin, ce qui explique sans doute en grande partie le décrochage de l'arrière dans les Alpes. J'ai mis des pneus été neufs à la place et j'ai des pneus neige usagés devant mais je ne fais pas le fier. Je croise de nombreux chasse-neiges mais la route reste obstinément blanche. Avant les Hôpitaux Neufs, la voie de gauche non déneigée est sous dix centimètres de neige mais ce n'est pas grave car je me retrouve arrêté dans une longue file de frontaliers. Une fois passée la frontière, je perds rapidement de l'altitude et ça roule normalement mais au moment de prendre l'autoroute pour Lausanne, nouvelle mauvaise surprise: ca bouchonne fort et ça ne va pas s'arranger jusqu'à Genève. Au final, il est près de 09h30 quand je me gare vers Palexpo, avec deux heures de retard. Pas mal de personnes auront galéré ce matin, le pire étant sans doute un ami photographe qui dormait dans un hôtel de montagne et n'a pas pu redescendre avec sa propulsion.

C'est (presque) drôle d'avoir galéré dans la neige ce matin car cet hiver de nombreux propriétaires de supercars ont fait les fous dans la poudreuse avec leurs bijoux. L'idée est peut être venue de la folle équipée japonaise en F40 sur des pistes de ski l'année dernière; toujours est il que cette année ce sont d'abord Gregb.23 et Powerslidelover qui sont allés s'éclater à Cortina d'Ampezzo, nous régalant d'images folles, avec respectivement leurs Zonda, LaFerrari, 6x6 AMG et GTC4 Lusso pour le premier, F12 TDF, Aventador Roadster SV et 911R pour le second.

       

       

       

Les saoudiens de la Team Galag, connue pour ses extravagances lors des Gumball, sont partis en Suède avec Jon Olsson pour un snow tour en Batmobile et Mercedes AMG GT-S, produisant eux aussi des images fortes.

       

Enfin ces derniers jours, on a vu une vidéo d'une Koenigsegg Agera jaune franchir un col alpin dans des bourrasques de neige en compagnie d'une 911 Singer et même Simon Kidston y est allé d'une séquence montrant une Lamborghini Miura jouer sur une route enneigée. Bref tout le monde s'est beaucoup amusé et a profité de ses autos au lieu de les conserver à 0 kilomètres pour spéculer sur leur revente et c'est très bien ainsi.

       

Revenons à nos moutons. Tradition oblige et malgré le retard, je me dirige tout de suite chez Ferrari. J'avoue qu'une nouvelle fois, je n'ai pas su me discipliner pour ma visite du salon donc j'ai du faire à peu près trente fois le tour complet des halls. Les photos que je vous présente ne sont donc pas classées par ordre de prise de vue. J'ai récupéré des images du mercredi matin où le salon était quasi désert pour les intégrer à mon premier passage sur le stand.

Coup de bol, il n'y a pas trop de monde, malgré l'heure "tardive". Sur le stand, hormis deux bâches, se trouvent une GTC4 Lusso en Nero Stellato, une California Bianco Italia

       

une 488 GTB en Giallo Tristrato,

       

et une 488 Spider en Rosso Corsa.

       

C'est plutôt l'arrière boutique qui m'intéresse. Si le fronton du stand n'a pas changé, l'Atelier a légèrement changé de place. Bingo, voici une des 350 séries spéciales du 70ème anniversaire. Je vous rappelle le principe: 70 livrées uniques inspirées de l'histoire de la marque, déclinées sur les cinq modèles de la gamme. 70x5 = 350 voitures uniques. Voici donc la livrée numéro 18, appelée "Fangio" puisqu'elle rend hommage à celle de la 290MM avec laquelle le pilote argentin avait couru les Mille Miglia en 1956 (châssis 0626). D'ailleurs cette livrée faisait partie de mon choix de cinq livrées, mais je l'avais mise sur une 488 Spider. Bon, donc une de faite, plus que 349 à spotter...

       

       



L'espace hospitalité est toujours agréable, et sans zone VIP. Il y a notamment quelques très impressionnantes miniatures.

       

       

Après un café et deux croissants, je vais passer au stand suivant. Il est si immense qu'il ne peut qu'attirer mon attention, d'autant que les classiques y sont en bonne place: Ford. La première chose qui attire mon attention est le partenariat avec Lego. Le vendeur de briques danois semble s'impliquer dans l'automobile, après sa collaboration avec Porsche. Deux voitures de course en briques sont exposées

       

       

mais la meilleure idée est sans doute ce stock de pièces détachées qui permet de se construire des pilotes personnalisés (à parité homme et femme). Une initiative qui semble avoir rencontré un grand succès.

       



Parmi les vraies voitures, voici la Ford GT qui a remporté sa catégorie au Mans l'an dernier.

       

Une Ford GT de route dont la livrée rappelle l'exemplaire ayant remporté les 24 heures en 1966, mais en mat. Cette décoration, appelée 66 Héritage, ne sera à priori disponible que sur les 250 exemplaires produits cette année, en option. Peut être une livrée Gulf sera-t-elle proposée pour le millésime 2018?



Il existe d'ailleurs deux authentiques GT40 portant la fameuse livrée noire à bandes blanches, P/1008 et P/1046 (la vraie) mais malheureusement aucune des deux n'est sur le stand, au profit d'une réplique. Dommage.

       

Cette Mirage GR8, châssis 801, est par contre bien la voiture victorieuse en 1975.

       

Elle mériterait une bonne restauration pour redevenir plus conforme à sa configuration de l'époque. Si Jacky Ickx passe par ici, les yeux risquent de lui piquer un peu.

       

Deux voitures de rallye sont présentes également: une réplique de Ford Escort Mexico qui a participé au rallye Londres - Mexico en 1995 avec Hannu Mikola et Gunnar Palm. Le même équipage s'était imposé dans l'épreuve originale en 1970 et a réitéré l'exploit avec celle ci.

       

Et ici une Ford Focus RS WRC, qui remporta la première victoire de Ford en WRC au Safari Rally 1999 avec Colin McRae.

       

Voici également une Escort RS Cosworth.



A l'étage, une autre Ford GT, accompagnée d'un pilote très anguleux.

       

C'est la première fois que je vois le moteur d'une Ford GT. Que je l'aperçois du moins.

       

Chris Harris semble approuver.

Maserati met en évidence ses Levante.

               

       

La Granturismo fête ses 10 ans!

Alfa Romeo présente le SUV Stelvio. La gamme a quand même de la gueule.

       

Côté américain, une Corvette et une Camaro

       

et le concept Cadillac Escala, en première européenne. Bon, elle est... grande.

       

Surprise, en 2017 l'écurie Vaillante va quitter le papier des bandes dessinées pour faire ses débuts dans le monde réel. En réalité, ce sont deux Oreca qui seront engagées pour toute la saison par Rebellion, dans la catégorie LMP2. Une très belle opération médiatique qui coïncide avec le retour de Michel Vaillant au Mans dans un nouvel album intitulé "Rebellion" qui paraitra en juin. Je ne suis habituellement pas fan des gros sabots promotionnels mais là je trouve l'idée très bonne. Tous les détails ont été soignés: la voiture exposée porte le numéro 13, rappelant l'album de 1963 "Le 13 est au départ".

       

Les pilotes sont présents: Nicolas Prost

Mathias Beche au centre. A droite de l'image David Heinemeier Hansson, hacker de l'année en 2005 et désormais pilote.

Nelson Piquet Junior et Nick Heidfeld

       

Comme toujours en début de salon, les principales nouveautés restent bâchées en attendant les conférences de presse donc il faut se rabattre sur les préparateurs et les plus petits constructeurs.

Gemballa expose une Carrera GT Mirage.

       

Et la troisième génération de l'Avalanche, trente deux ans après la première. Le moteur de la 991 Turbo est poussé à 820 chevaux et les ailes sont bien élargies. Franchement j'aime assez l'arrière, très musclé, mais pas du tout l'avant.

       

Hélas j'ai appris qu'il existait un musée Monteverdi à Bâle le jour de sa fermeture. Nouvelle encourageante, certaines voitures seront transférées au Musée des Transports de Lucerne, toujours en Suisse. Sur les cinquante modèles du musée initial, une vingtaine devrait retrouver une place dans un nouvel environnement à compter du 12 avril, avec des rotations régulières. La visite sera à réserver aux passionnés car l'entrée est tout de même à 30 francs suisses. Pour l'instant je ne peux pas vous dire si ça les vaut. En tout cas voici un Safari, un SUV de luxe produit de 1976 à 1982, équipé d'un V8 Chrysler 5.7 litres puis 7.2 litres.

Ici une High Speed 375 C Cabriolet, produite à 6 exemplaires seulement. Elle aussi dispose du V8 7.2 litres Chrysler.

       

La même en version 375 L Fissore, produite à 100 exemplaires.

       

Dix exemplaires pour cette High Speed 375 S à carrosserie Frua.

       

Voici l'un des deux prototypes de Hai 450 SS, une voiture de sport destinée à concurrencer Ferrari ou Lamborghini.

       

La Hai 650 F1 est un autre prototype, présenté en 1992. La société Monteverdi avait fait faillite en 1984 mais Peter Monteverdi reprit la construction automobile en 1992 après le rachat de l'écurie Onyx Grand Prix. Le moteur est un V8 Cosworth de 3.5 litres développant 650 chevaux.

       

David Brown Automotive présente sa Speedback GT, une évocation moderne des DB5, construite à la main pendant 7200 heures. Je trouve ça super laid mais bon, c'est personnel.

       

       

Pour la première fois en Europe, sauf erreur de ma part, le japonais Liberty Walk expose deux de ses modèles. Le préparateur nippon s'inspire de la tradition des "Kaido Racers", une vieille coutume automobile locale qui consistait à démonter les pare-chocs, changer les feux avant mais aussi installer de gros élargisseurs d'ailes. Pour être franc, je trouve la 650S superbe, avec en plus une livrée historique du plus bel effet.

       

J'aime moins la 488 mais de toute façon je ne suis pas pour la modification des Ferrari. L'aileron arrière est vraiment too much.

       

Et l'ultime bonne surprise est que deux hôtesses japonaises sont aussi du voyage. Je suis comblé. Celle ci a l'air bien déjantée avec son chat en peluche. Nul doute que je repasserai par ici.

Chez Lexus, une LC500 très sympathique

Me voici chez Mercedes, qui présente les restylage des AMG GT R et GT C Roadster. La première est absolument sublime en vert mat

       

et la deuxième fait partie d'une série limitée "Edition 50", en hommage aux 50 ans d'AMG. Disponible en blanc mat ou gris foncé, elle sera produite à 500 exemplaires.

       

Mercedes présente également la GT Concept, qui pourrait annoncer l'arrivée d'une concurrente pour la Porsche Panamera: un vrai coupé quatre portes qui semble magnifique. Hélas c'est dur à dire car les maitres de la communication ont eu l'étrange idée d'éclairer la voiture avec des spots de la même couleur que la carrosserie. Apparemment le futur d'AMG passe par l'hybride, et le V8 4.0 biturbo est ici assisté par un moteur électrique sur le train arrière.

       

       

Il reste une autre surprise sur le stand. Alors que le 6x6 AMG semble devenu le jouet préféré de tous les riches auxquels la discrétion fait peur, voici un nouveau 4x4 encore plus exclusif. Maybach revient une nouvelle fois dans le jeu, non plus en tant que marque à part entière, mais comme "suffixe" désignant les modèles les plus luxueux. Et voici le Mercedes-Maybach G650 Landaulet, qui sera produit à 99 exemplaires seulement, pour environ un demi-million d'euros. La bête est motorisée par un V12 biturbo de six litres développant 630 chevaux. La partie arrière est rallongée, permettant d'étendre ses jambes tranquillement et de profiter du soleil. Le classe G est plus vivant que jamais.

       

D'ailleurs Fab Design propose lui aussi une version rallongée de 75 centimètres mais même le préparateur qui n'est pas réputé pour sa finesse n'a pas osé l'extravagance de Mercedes.

Bon, sur sa SLR par contre...

       

Sa McLaren 570 n'est pas si mal d'ailleurs.

Chez Hyundai, j'ai retenu la i20 WRC.



Ici le stand Rimac, un des nouveaux arrivants les plus convaincants (en réalité la société à déjà huit ans). La Concept One propose désormais 1224 chevaux, qui lui permettent d'atteindre 200 km/h en six secondes seulement. La marque Croate annonce des contrats de distribution à New York, en Allemagne (avec PACE) et aux Emirats Arabes Unis. En réalité, un peu comme Koenigsegg, la société semble vivre sur les revenus de ses brevets et financer ainsi ses activités automobiles. On ne va pas s'en plaindre!

       

       

Infiniti montre la nouvelle livrée des Renault F1



et la Q60 Black S. Membre de l'alliance Renault - Nissan, Infiniti passe du statut de sponsor en F1 à partenaire technique et célèbre cette montée en puissance avec ce concept très agressif. Développée avec Renault Sport F1, la Black S a la faculté de récupérer l'énergie du freinage et la chaleur des gaz d'échappement, afin d'augmenter la puissance du moteur, qui peut ainsi gagner 25 % de puissance supplémentaire. Pour moi c'est la seule hybridation qui a un avenir: celle qui se rechargerait de façon autonome grâce à l'énergie dégagée par le déplacement. Pas de prise électrique ni de fil à la patte!

       

Chez Brabus, je m'intéresse juste aux classiques, dont cette 300 SL bien mieux mise en valeur qu'à Rétromobile. Les propriétaires du Parc des Expositions de la Porte de Versailles devraient venir voir ici ce que sont de vrais éclairages.

       

A coté des Mercedes survitaminées se trouve également cette Smart Ultimate 125, sur base de Fortwo. Le 125 vaut aussi bien pour la puissance que pour le nombre d'exemplaires qui seront produits. Il faudra débourser 50 000 euros pour disposer de cette petite grenade.

J'ai aussi trouvé cette superbe Pagode sur un autre stand.



Peugeot expose la 3008 DKR qui s'est imposée dans le dernier Dakar.

       

Chez Morgan,



les tricycles EV3 se parent toujours de livrées originales.

Voici l'EV3 UK1909 Selfridges Edition, une série limitée à 19 exemplaires à carrosserie carbone et aluminium et à propulsion électrique. Morgan explique ainsi l’appellation UK1909 : « UK » parce que «Made in United Kingdom»  ; « 19 » pour le nombre d’exemplaires, chacun numéroté, qui composent la série limitée ; et « 09 », pour les 9 partenaires commerciaux, chacun issu du domaine de la mode, « pilier de l’artisanat britannique », qui ont été chargés de « créer une collection en édition limitée de kits de conduite sur commande, disponible exclusivement pour ceux qui achètent la voiture ». Cet équipement individuel d’exception, numéroté en adéquation avec l’exemplaire attribué, est composé d’une paire de lunettes de protection griffée Linda Farrow, d’un blouson Belstaff en cuir, d’une écharpe Alexander McQueen, d’une malle de voyage Globe-Trotter, d’une combinaison Christopher Reaburn, d’un casque Karl Donoghue, de chaussures George Cleverley, de gants Dents, et d’une veste Richard James. La voiture est proposée à 74 400 CHF, tandis que la version Junior pour le petit est à 14 500 CHF.

       

Je ne vous ai encore montré aucune nouveauté de grand constructeur mais elles sont encore toutes cachées.

Me voici vers l'un de mes stands préférés, qui abrite la voiture qui sera le coup de cœur de nombreux passionnés: RUF. En 1987, le préparateur de Porsche a créé l'une des sportives les plus emblématiques de l'époque moderne: la CTR Yellow Bird. Capable de monter à plus de 340 km/h grâce à sa caisse étroite, elle reste surtout dans les mémoires pour un tour du Nürburgring plutôt... sauvage. Le prototype de la Yellow Bird est d'ailleurs présent sur le stand. Environ 29 CTR ont été fabriquées sur des châssis achetés à Porsche par Ruf et entre 20 et 30 sur des voitures apportées par des clients.

       

A coté se trouve une CTR2, produite en 1997 sur la base de la 993. En tout 16 exemplaires standards ont été produits, et 15 versions Sport.

       

Et voici une CTR3 de 2007, à moteur central, basée sur la plateforme du Cayman.

       

Vous avez compris, 2017 marque le trentième anniversaire de la CTR et une nouvelle version est de rigueur. Pas de CTR4 pourtant mais une surprenante 2017 CTR qui ressemble point par point à son ainée, avec les contraintes modernes. Ruf mérite plus que jamais son statut de constructeur à part entière car cette voiture dispose d'un châssis monocoque en carbone maison. La carrosserie reprend les caractéristiques de l'oiseau jaune: caisse étroite, entrées d'air sur les ailes, le tout en carbone également, ce qui permet de conserver un poids à sec de 1200 kilos.

       

       

Le tout est motorisé par un six cylindres à plat 3.6 litres biturbo qui développe 710 chevaux et propulse la bête à 360 km/h.

       

Seule voiture présente sur le stand à ne pas être une CTR, cette 901 qui fait la promotion du département restauration.

       

Depuis la dernière et surprenante vente RM, je photographie toutes les Porsche Turbo Cabriolet, comme cette 930 estampillée Musée Porsche. On ne sait jamais.

Tiens, chez Techart, voici une 928 S4. Si même les préparateurs commencent à ramener leurs classiques... Vivement le retour des Koenig Specials!

Alpina poursuit son chemin mais pour moi, ce sont toujours plus ou moins les mêmes voitures, et toujours les mêmes couleurs.

Chez Touring Superleggera, voici une nouvelle Alfa Romeo 8C Disco Volante Spyder

       

Allez, il est temps d'aller voir nos amis allemands qui doivent avoir bien avancé dans leurs conférences de presse. Bugatti vient de livrer les trois premiers exemplaires client de la Chiron. Voici l'un d'eux, dans une superbe combinaison de carbone "Bleu Royal". Six teintes de fibres de carbone sont proposées au catalogue. La moitié des 500 voitures prévues a déjà trouvé preneur et la production devrait être d'environ 70 unités par an. Donc oui, il y a déjà trois ans et demi de délai.

       

Chez Porsche, deux nouveautés, et non des moindres. La 991 GT3 monte à 500 chevaux mais propose en option la boite manuelle qui a rendu la 911R collector en un rien de temps. Une façon de couper l'herbe sous le pied des spéculateurs?

       

       

Ca fait quand même bizarre de ne pas du tout voir le moteur.

Et voici la Porsche Panamera Sport Turismo, la version shooting brake de la berline quatre portes. Rien ne change ou presque: la longueur reste identique, le coffre gagne 20 litres et une troisième place apparait à l'arrière, réservée aux personnes de très petite taille. Il aura fallu presque cinq ans pour que le concept présenté à Paris en 2012 se concrétise mais pour ma part, je trouve que ça valait le coup d'attendre. Je n'ai jamais aimé la Panamera mais celle ci me convient beaucoup mieux.

       

Nous sommes en mars, ce qui signifie que de nombreux constructeurs ont présenté leurs bilans financiers en ce début d'année. Je vais donc m'efforcer de vous donner quelques informations sur les principaux. Le groupe VAG a réorganisé les nombreuses marques de son cheptel. Ainsi, Audi, Lamborghini et Ducati forment un groupe, alors que Porsche, Bentley et Bugatti en forment un autre. En 2016, Porsche a livré près de 240 000 voitures dont 97 000 Macan, 71 700 Cayenne, 31 650 Porsche 991, 24 900 Boxster ou Cayman et 14 200 Panamera. Une hausse de 5.6% par rapport de 2015. La force de Porsche réside dans son impressionnante pénétration du marché chinois, qui a cru de 12.5% à 65 250 véhicules, un total supérieur aux ventes en Amérique du Nord, qui est généralement le premier marché pour les voitures de luxe (54 280 unités). Le chiffre d'affaires bat des records à 22,3 milliards d'euros, pour un résultat opérationnel impressionnant de 3.9 milliards d'euros! 

       

Le stand voisin est celui de Lamborghini. La cousine d'Audi a vendu 3 457 voitures en 2016, 200 de plus que l'année précédente: 2 353 Huracán et  1104 Aventador. La six millième V12 a été produite en décembre dernier. Le plus gros marché est évidemment les Etats Unis (1041 unités) devant le Japon et la Grande Bretagne. La marque annonce l'arrivée d'un troisième modèle dans sa gamme, probablement le SUV Urus. Voici d'abord l'Aventador S, dont le moteur est poussé à 740 chevaux, passés aux quatre roues motrices et directrices.

       

La voiture a été restylée au passage, avec notamment un bouclier avant très séduisant.

       

Mais la principale nouveauté est celle par laquelle le scandale est arrivé. Mais Lamborghini a toujours été une marque un peu scandaleuse non? Voici donc la Huracán Performante

       

Les spoilers avant et arrière, ainsi que l'intérieur sont réalisés en carbone forgé, un mélange de résine et de fibre de carbone discontinue. Au lieu d'aligner les fibres longitudinalement, celles ci sont "émiettées" sur un film de résine. Si la résistance semble un peu moindre, la fabrication est beaucoup plus rapide et beaucoup plus simple.

       

Le V10 5.2 litres développe désormais 640 chevaux et la voiture s'allège d'une quarantaine de kilos.

Lamborghini a annoncé un tour de la Nordschleife en 6'52"01, le plus rapide jamais réalisé par une voiture de série (cinq secondes de moins que la Porsche 918). Immédiatement plusieurs sites plutôt réputés ont mis en doute la vidéo du record, prétendant qu'elle était truquée. Pirelli a annoncé avoir utilisé des pneus spécialement conçu pour la tentative, mais pas de slicks. Au final le doute subsiste surtout sur la vidéo, qui présente quelques inconsistances, mais pas forcément sur le temps au tour. En réalité, on s'en fout un peu non?

Une Huracán spider est également exposée.

       

Stefano Domenicali a un peu l'air d'un lapin pris dans les phares d'une voiture, tout le contraire de son prédécesseur. Mais le vrai drame de cette édition est que Lamborghini n'a prévu aucune hôtesse cette année. Où va le monde?

James Glickenhaus continue à poursuivre son rêve: après être devenu un chef d'écurie faisant courir sa propre voiture sur le circuit le plus exigeant du monde, voilà qu'il présente la déclinaison route de sa SCG003 dans sa version définitive. Fabriquée à la Manifattura Automobili de Turin, la SCG003S dispose d'un châssis en carbone et d'un V8 biturbo de 750 chevaux.

       

       

       

Et voici une SCG003CS, Competizione Stradale, située entre la version de course et la version street ci dessus. La CS ne fait que les concessions minimales pour être homologuée.

       

Par acquis de conscience, je passe voir "l'exposition" Tag Heuer mais il n'y a rien de notable, excepté cette 911R assez sympa.

       

Chez Honda, on peut découvrir la nouvelle livrée des McLaren pour la saison de F1. Si ça semble assez mal parti pour le motoriste, l'échec se fera au moins avec style.

       

Alpine va enfin dévoiler la version définitive de son A110 mais pour l'instant, seul le châssis et la carrosserie en aluminium sont visibles.



Je retrouve Aurélie et Sébastien. Madame me montre fièrement son cadeau d'anniversaire, fabriqué par monsieur: un superbe sac à main spécial "petrolgirl". Avis aux amateurs.



Un coup d'œil sur Facebook nous apprend que le rallye Koenigsegg vient de se garer derrière un des halls. On y va! Cinq exemplaires aux Modena Track Days, c'était déjà impressionnant mais là, elles sont huit!

       

       



Je m'attarde plus particulièrement sur celle ci, vous comprendrez pourquoi en bas de page. Cette One:1 porte le numéro de châssis 109.

       



Quand tu viens à une fête en Aventador SV et que tu as la voiture la moins chère du parking, argh!



Retour à l'intérieur. Chez Bentley, kolossale surprise, le concept EXP10 Speed 6 se découvre et s'électrise, prenant la dénomination EXP12 Speed 6e. Les barrières ne permettent pas de bien apprécier et photographier cette nouvelle merveille mais je suis persuadé que je la retrouverai dans un bien meilleur cadre à la Villa d'Este donc je n'insiste pas trop. En tout cas elle me plait bien et je pense que si la nouvelle Continental s'inspire des concepts, elle devrait cartonner.

       

       

D'ailleurs Bentley a toujours le vent en poupe. La marque à livré 11 800 voitures en 2016, établissant un nouveau record. Le Bentayga est devenu un best seller instantané, représentant presque la moitié des ventes (5 586). Le quart de la production est parti aux Etats Unis. Le chiffre d'affaire s'est établi à deux milliards d'euros et le bénéfice opérationnel est resté stable à 112 millions.

       

Les ventes de Flying Spur et de Mulsanne sont en retrait avec respectivement 1 731 et 628 unités.



Pour moi Bentley est la plus belle réussite depuis les années 2000: ils ont réussi à conserver une grande cohérence dans leur gamme et à faire évoluer leur image, avec des modèles superbes. Ca se voit jusque dans leur lounge, très cozy mais avec une touche de modernité.

       

Je regrette juste la ligne très alourdie des Continental Supersport, qui ressemblent certes à leurs homologues GT3 mais qui ne sont pas vraiment dans l'esprit.

       



Coté Audi, je m'arrête juste sur le nouveau monstre du DTM.



Je ne suis pas fan à priori du restyiling de l'A5 mais bon, chacun ses goûts.



Voici également un concept plutôt stylé, le Q8 Sport, dont la version de série devrait arriver l'année prochaine. Le V6 3 litres développe ici 450 chevaux avec l'aide d'un compresseur électrique

       

Je vous mets côte à côte la R8 officielle et celle de ABT. Je prends celle du préparateur, ce qui est assez rare.

       

Passons aux petits artisans. Pagani lève le voile sur la Huayra Roadster, toujours sous ses sempiternels spots jaunes.

       

Paradoxalement; le roadster s'allège de 80 kilos par rapport au coupé, alors que d'habitude c'est l'inverse, des renforts étant nécessaire pour préserver la rigidité.



La belle gagne un capot moteur vitré, douze ouïes de refroidissement rappelant le nombre de cylindres et un profilage particulier au niveau des feux arrière.

       

Pagani propose d'un coté des jantes à finition diamant et de l'autre coté, une finition dorée.

       

       

Pour ma part, mon choix est fait, c'est rare que le doré trouve grâce à mes yeux.



Madame a déjà le sac assorti, plus qu'à acheter le petit cabriolet qui va bien. Hélas aucun des cent exemplaires prévus n'est disponible.

       

Pagani expose également une Zonda C12 S Roadster

       



Chez Koenigsegg, deux Regera sont présentées, dont une magnifique en carbone vert. Il s'agit à priori des deux premiers exemplaires définitifs, donc destinés à être livrés à des clients. Soixante dix huit autres voitures devraient suivre.

       

       

       

Exposée également, une Agera RS nommée Gryphon, châssis 131, et que j'ai décidé de surnommer Gryffondor (bide complet sur Facebook mais je persiste)

       



Spyker présente la C8 Preliator Spyder, qui est propulsée par un moteur V8 Koenigsegg. La production espérée est de 100 exemplaires.

       

Noble se met également au carbone vert.

       

Après la version impossible à photographier d'il y a deux ans, voici ma deuxième Aston Martin Vulcan, sur le stand Castrol.

       

       

       

J'avoue que je ne croyais pas vraiment au projet mais il faut reconnaitre que plusieurs voitures ont tourné à Spa dans le cadre d'un trackday privé. On est encore loin des FXX K mais c'est un début.

       

Et surtout cette voiture est magnifique: elle se différencie suffisamment de la gamme Aston Martin sans aller lorgner ailleurs: un vrai design neuf et original, c'est à saluer par les temps qui courent.



Le premier prototype Zenvo à 10 ans et le constructeur fête ça avec un modèle unique de TS1 GT, baptisé 'Sleipnir' d'après le cheval à huit pattes d'Odin. Elle revendique pas moins de 1180 chevaux. Les performances annoncées sont impressionnantes mais vu qu'elles sont invérifiables, je n'en parlerai pas ici.

       

       

Une autre TS1 GT



Egalement présentée, la TSR qui a servi de voiture de test sur les douze mois qui viennent de s'écouler. Après plus de 100 000 kilomètres parcourus, elle est arrivée par la route, dans le cadre de son programme, et est présentée en l'état.

Zenvo annonce aussi un partenariat avec Rebellion pour un partage de savoir-faire.

Mansory a fait une nouvelle victime chez Ferrari, avec la 4XX Siracusa Spider

       

Mansory se met aussi au carbone forgé, en mat ou brillant.

       

C'est peut être mon coté maniaque mais je n'aime pas trop la finition du carbone forgé. Je préfère de loin des fibres bien ordonnées et bien tissées, même si on en a beaucoup vu.

       

Le Levante n'est pas si mal...



Un peu avant 13h00, je me place au bord du stand Ferrari en prévision de la conférence de presse qui commence à 14h00. Coup de bol cette année, l'horaire est tenu.

       

C'est Enrico Galliera qui se charge du discours, sans notes, sans pupitre et sans micro en main.

       

Il présente les principales caractéristiques de la remplaçante de la F12: moteur, aérodynamique, performances... Avant de dévoiler la bête, il parle brièvement des célébrations du soixante dixième anniversaire de la marque. En fait on n'apprend pas grand chose, si ce n'est la confirmation officielle des dates de la grosse réunion à Maranello: du 8 au 10 septembre. En même temps que le Goodwood Revival et que le concours de Chantilly. Ca ne pouvait pas tomber plus mal et ça me fait suer de louper le concours d'élégance.



Et voici donc la petite nouvelle, la 812 Superfast.

       



Bonne surprise, elle est bien plus belle en vrai que sur les photos officielles, qui sont malheureusement toujours peu flatteuses. Plus question en vrai de comparer la 812 à une Corvette par exemple. On sent quand même une grande parenté avec la F12, même si la 812 est bien plus qu'un restyling.

       

       

C'est le Centre de design maison qui a été chargé de dessiner les nouvelles lignes. Elles répondent à un cahier des charges simple en apparence: augmenter l'appui sans augmenter la trainée. Les prises d'air à coté des phares sont l'élément auquel j'aurai le plus de difficultés à m'habituer. Honnêtement je n'aime pas pas trop.

       

L'arrière est équipé d'un système d'aérodynamique active au niveau du diffuseur.



La 812 est la Ferrari de production la plus performante jamais créée et contrairement à ce que l'on avait pu entendre, son V12 n'est ni hybride, ni suralimenté, et c'est tant mieux! Porté à 6.5 litres de cylindrée, il développe désormais 800 chevaux, à 8500 tours. 80% du couple maximal est disponible dès 3500 tours.

       

Les roues arrière sont directrices et la 812 est la première Ferrari à adopter le système EPS (direction assistée électrique), qui intègre de nouvelles fonctionnalités comme le Ferrari Peak Performance (FPP) grâce auquel le conducteur est averti à l'avance lorsque la voiture approche de sa limite d'adhérence, ou le Ferrari Power Oversteer (FPO), grâce auquel la pondération du volant donnera au conducteur un feedback permettant de réaligner la voiture correctement en cas de survirage.



L'avantage de l'introduction en bourse de Ferrari est qu'il me semble que nous avons désormais accès à des informations financières plus détaillées et plus objectives. Pour les amateurs, le rapport annuel 2016 fait 223 pages. L'action se porte bien, à 68 dollars soit une belle hausse par rapport à son introduction à 52 dollars en octobre 2015. Le trou d'air qui avait ramené l'action vers 40 dollars est un mauvais souvenir, pour le moment.



C'est Sergio Marchionne qui préface le rapport avec les principales informations. 8014 voitures ont été livrées aux concessionnaires en 2016, en hausse de 4.6%. La plus grosse croissance vient de la zone Europe, Moyen Orient, Afrique (EMEA). Les revenus nets ont augmenté de 8.8% et l'Excédent Brut d'Exploitation ressort à 880 millions d'euros. En parlant du lancement de la LussoT V8 en parallèle de la V12, Marchionne dit "This is just one of the ways in which we plan to expand our product portfolio to meet the needs of our increasingly diverse customers' "C'est l'une des façons par lesquelles nous envisageons d'étendre notre gamme pour satisfaire une clientèle de plus en plus variée." Cette phrase sybilline annonce-t-elle l'arrivée prochaine de la Dino V6? Il est également confirmé que l'hybridation arrivera d'ici 2019 pour "augmenter les sensations de conduite". Marchionne a annoncé dans une autre interview qu'il était hors de question de joindre des turbos aux moteurs V12.



Suit la satisfaction concernant les belles prestations des 488 GTE et GT3, qui ont emporté le Championnat constructeur FIA World Cup et la classe GTD en IMSA. Par contre, il écrit carrément que l'année 2016 en F1 doit être oubliée mais que Ferrari continue à se battre pour revenir en force en 2017 avec les nouveaux règlements. Pour ceux qui partent en vacances en Espagne, une partie Ferrari Land ouvrira ses portes dans le parc PortaAventura. Le Musée de Maranello devrait recevoir une nouvelle extension (youhou!!)



Dans le rapport, on "apprend" la composition du conseil d'administration, avec Amadeo Felisa; Piero Ferrari; les frères Elkann, le sulfureux Lapo et l'ombre de Marchionne; John, Delphine Arnault, la directrice générale adjointe de Louis Vuitton; Louis C. Camilleri , président de Philip Morris International; Eduardo H. « Eddy » Cue, vice-président sénior des services et logiciels internet chez Apple... La société d'investissement Exor détient 23.5 % des actions Ferrari, représentant un tiers des droits de vote. Exor est contrôlé par la famille Agnelli. Le PDG d'Exor est John Elkann et le vice président est Sergio Marchionne, ce qui explique que ces deux là ne se quittent jamais. La société détient également, entre autres, 66% de la Juventus de Turin et 29.4% de FCA. Exor a également un droit de préemption sur les 10% du capital détenus par Piero Ferrari.



On lit aussi que Ferrari emploie 3 248 personnes, dont 1 300 ingénieurs, ce qui explique les problèmes de parking à Maranello puisque 95% d'entre eux sont basés à Maranello. 36% des clients de Ferrari possèderait plus d'une voiture de la marque. La stratégie à venir est de préserver l'exclusivité de la marque, tout en livrant 9 000 voitures par an. Un nouveau modèle sera présenté chaque année, en alternant au sein des segments, avec des séries limitées. La Marque va continuer à se développer avec une branche "Scuderia Ferrari" pour les fans de compétition et une branche "Prancing Horse" pour les produits plus haut de gamme.



C'est étonnant ce que l'on trouve dans ce document: Ferrari expose les facteurs de risque auxquels la firme s'expose, comme la baisse d'image, notamment à cause de la versatilité des clients dans le domaine très concurrentiel du luxe. Et bien sûr l'un des facteurs majeurs de la réputation de Ferrari est son succès en Formule 1. Une autre difficulté pourrait être l'incapacité à suivre les évolutions technologiques, qui coûtent particulièrement cher à développer. Les faibles volumes rendent Ferrari plus vulnérable aux renversements de conjoncture et limitent la croissance potentielle des bénéfices. En revanche rester sous les 10 000 unités annuelles permet de bénéficier d'une règlementation plus souple sur les émissions. Pour l'instant Ferrari assure vouloir résister à la pression des investisseurs et du marché et poursuivre une stratégie de rareté. Ferrari fait part de ses inquiétudes concernant le changement de mains de la F1, et la remise en cause des arrangements financiers qui pourraient en découler. Dans une gamme limitée à six modèles, chaque nouveauté doit recevoir un bon accueil, d'autant que le développement d'un nouveau modèle prend environ 40 mois (33 mois pour une évolution d'un modèle existant). Une bonne anticipation est donc capitale. Surprenant également, les résultats financiers de Ferrari dépendent des ventes de Maserati, puisque les moteurs V8 et V6 au trident sont fabriqués à Maranello. En 2016, cet accord de fourniture, qui court jusqu'en 2020, a rapporté 238 millions d'euros. Bien sûr, la marque est très sensible aux retournements économiques, même limités à certaines zones comme l'Europe. Le Brexit et le nouveau protectionnisme américain sont des facteurs de risques importants, tout comme l'évolution toujours plus drastique des normes anti-pollution. Ainsi la Chine prépare des normes très restrictives et le statut de Constructeur à Faible Volume semble capital pour Ferrari. Toujours dans les risques, il semble y avoir des inquiétudes sur la pérennité de la demande dans les pays émergents comme le Moyen Orient et la Chine, où la croissance pourrait baisser et des taxes sur les produits de luxe augmenter. Ferrari dépend également d'un réseau de 188 points de vente qui ne lui appartient pas et dont une mauvaise qualité de service peut affecter la réputation et l'image de la marque. Le rapport pointe également la dépendance de Ferrari à des fournisseurs uniques de matières et de pièces, et le risque sismique en Emilie Romagne. Rien que les facteurs de risque s'étendent sur plus de 18 pages dont j'arrête là mais c'est très intéressant.



Qu'apprend on d'autres dans ce rapport? Que Ferrari a vendu 306 voitures en France en 2016, en hausse de 3.8%, soit autant qu'en Suisse et en Italie mais deux fois moins qu'en Allemagne. La répartition V8 - V12 fait mal (et un peu peur) pour les amateurs du moteur le plus noble: 1 546 V12 vends en 2016 contre 6 468 V8.   La rémunération des dirigeants est également mentionnée, sauf celle de Marchionne. Amadeo Felisa est très loin devant tout le monde, sans même compter une prime de départ en retraite de 5.5 millions d'euros. Allez, j'arrête là, vous êtes déjà certainement saoulés. Le stand est assiégé, il faudra revenir demain matin pour des photos claires.



Chez Renault, on retrouve également la nouvelle livrée F1

mais aussi une Zoe excitée, appelée Concept E-Sport, avec carrosserie en carbone et arceau de sécurité. Deux moteurs électriques d'une puissance combinée de 460 chevaux sont installés à l'avant et à l'arrière. Ca à l'air fun.

       



Trezor est présent lui aussi.

       

Le stand Alpine est pris d'assaut: la nouvelle A110 fait incontestablement partie des vedettes du salon et attise la curiosité.

Pas si éloignée du concept Vision, l'A110 joue à fond la carte du néo-rétro, avec un gabarit qui reste très compact.

       

       

Pour l'instant, le quatre cylindres 1.8 litres développe 252 chevaux, avec une boite double embrayage 7 rapports. Avec un poids contenu vers 1100 kilos, le plaisir devrait être au rendez vous.

       

L'intérieur est dépouillé mais en restant chic. Certes on reconnait certains commodos en provenance de modèles moins prestigieux mais quelle marque aujourd'hui ne réalise pas ce genre d'économies d'échelle? Fiat et Ferrari n'avaient pas hésité à faire de même il y a quelques décennies.

       

J'ai eu la chance de discuter autour de la voiture avec le directeur des Programmes Compétition-Client Renault Sport Racing, qui me fait l'honneur d'être lecteur mais aussi promoteur d'Arthomobiles et il a confirmé ce que je pensais: aujourd'hui ce ne sont pas les idées qui font défaut mais leur compatibilité avec une règlementation de plus en plus contraignante (en terme de taille de rétroviseurs par exemple). En plus, il ne faut pas se montrer trop radical pour ratisser une clientèle assez large, d'où la couleur noire par exemple, qui ne parlera pas forcément aux fans purs et durs de la marque mais qui se doit d'être proposée.

       



Pour ma part, j'aime beaucoup, même si je pense qu'il faudra mettre un bémol sur les sigles Alpine qui sont peut être un peu trop présents.

On a enfin une vraie sportive française (au sens de la forme, les Renault RS n'ayant jamais été timides). Les 1 955 exemplaires à 58 500 euros de la version Première Edition ont trouvé preneur sur internet en deux jours, ce qui est plutôt bon signe. En plus il reste de la marge en poids et en puissance pour proposer des versions plus extrêmes. Bien sûr on ne peut jamais plaire à tout le monde et les français sont souvent plus critiques avec les produits nationaux qu'avec ceux qui viennent de l'étranger mais une chose est certaine: la nouvelle Alpine est le fruit de la passion de ses concepteurs.

De Citroën, je n'ai retenu (presque) que la WRC et les 16 titres mondiaux en WRC, WTCC et Rallye Raid.

               

Peugeot? Le concept Instinct est horriblement éclairé, alors que d'habitude la mise en scène est le point fort de la marque. Comme chez Mercedes, l'éclairage est ton sur ton avec la carrosserie, ça ne me convient pas. Dommage, du coup je zappe.

       

Je me fais coincer chez Skoda par une demoiselle qui veut me sonder sur l'atmosphère et les fonctionnalités du stand et la nouvelle Octavia RS. Parce que c'est la marque qui me nourrit le midi, j'accepte mais le questionnaire est à rallonge et nous n'en voyons pas le bout ni l'un ni l'autre. Il faut que j'apprenne à dire non.

Toyota expose un Hilux Dakar en précisant une statistique impressionnante: sur 57 voitures qui ont fini le rallye en 2017, 28 étaient des Toyota, dont 16 Hilux.

Je salue aussi la totale transparence de la plaquette qui présente cette voiture, et qui précise qu'il s'agit d'une réplique basée sur une TS030, avec la livrée 2016. Une honnêteté qui évite bien des recherches et des erreurs, et dont les autres devraient prendre de la graine. Allo, Ford?



DMC remporte haut la main le prix Rétromobile du plus mauvais éclairage du salon. Amener trois hôtesses, c'est sympa, éclairer les voitures c'est mieux. Le préparateur apprend progressivement: la dernière fois il n'avait présenté que des voitures noires sur une moquette noire.

Quant fait partie des constructeurs qui sont au rendez vous chaque année mais pour qui rien ne semble jamais se concrétiser. Manifestement l'automobile est plus une vitrine ou un hobby pour eux, et ils vivent d'autres revenus.



En plus de la Disco Volante, Touring présente cette Artega Scalo Superlettera. La voiture présente un poste de conduite façon McLaren F1 et est propulsée par quatre moteurs électriques développant 1020 chevaux. Pour cette tentative de renaissance, Artega espère produire 50 exemplaires à partir de 2019. Un chèque de 100 000 euros suffit pour réserver la vôtre. Bon, autant l'Artega GT me plaisait pas son physique compact et ramassé, autant je trouve l'empattement de celle ci trop long mais faites vous votre propre idée.

       

Je repasse devant chez RUF où c'est Simon Kidston lui même qui présente la voiture. Pow pow pow quelle perfection!

       

       

S'ensuit une photo de groupe avec à droite Alois Ruf et madame.

       

Pininfarina présente deux modèles très différents. D'abord la Hybrid Kinetic H600, une étude pour un constructeur chinois basé à... Hong Kong vous aviez deviné. Evidemment l'originalité n'est pas flagrante, avec un avant qui rappelle fortement Maserati mais l'ensemble est vraiment harmonieux. C'est classique sans être ennuyeux, j'aime bien.

       



Juste à coté, la Fittipaldi EF7 Vision Gran Turismo, qui fait partie de la fameuse série de concepts développés pour apparaitre dans la célèbre franchise Playstation. Il semble cependant que l'EF7 ne se contente pas de cela car Emerson Fittipaldi semble véritablement désireux de proposer une voiture utilisable sur circuit. Une production en petite série est donc envisagée pour cette supercar, sur base d'une monocoque en carbone. Fittipaldi Motors LLC sera le constructeur et les propriétaires pourront rejoindre le Fittipaldi Racing Club afin de bénéficier de sessions de roulage VIP sur différents circuits.

       

       

Le champion du monde de F1 1972 et 1974 est présent pour l'occasion. Pour ceux qui se demanderaient ce que signifie le 7 de EF7, c'est le nombre d'enfants qu'a eu Emerson.

Pininfarina expose un autre concept sur le stand de l'IED, l'Institut Européen de Design: le Scilla, un véhicule autonome qui peut emporter deux personnes l'une derrière l'autre. Il a été dessiné par les étudiants de l'école.

Giugiaro a dessiné la GT96 II du constructeur chinois Techrules, dont les batteries sont chargées par une turbine.

       

Autre concept électrique venant d'Asie, de Singapour précisément, voici la Dendrobium, conçue par Vanda Electrics en collaboration avec Williams Advanced Engineering. Pour elles comme pour les autres du même genre, je passe sous silence les chiffres délirants qui sont avancés. Contentons nous de la regarder pour l'instant. Et peut être pour la dernière fois.

           



Chez Rolls Royce, la Black Badge est toujours d'actualité

       

Et voici la collection automne été 2017 de la ligne "Dawn - Inspired by Fashion". Trois voitures peintes en Andalusian White, avec des capotes Mugello Red, Cobalto Blue et Mandarin. A l'opposé du Black Badge, on est là dans le classicisme complet. Et bien sûr les hôtesses portent des chaussures assorties. On a la classe ou on ne l'a pas.

       

       



Exposée également, une Ghost "Elegance" customisée pour un client, avec une peinture anthracite un peu particulière pour la moitié supérieure: 1000 diamants ont été réduits en une poudre calibrée pour s’intégrer à cette peinture. Le message est clair: chers clients, demandez nous l'impossible!

Bizarrement, le salon ne désemplit pas, même à 18h30, alors que d'habitude il y a une période plus calme. Il est temps d'aller voir où se trouve mon hôtel. Pas en pleine montagne, ce qui est un soulagement. Inutile de vous dire que je ne fais pas long feu une fois sur le lit. Le temps de checker ce que j'ai loupé, oublié ou raté et dodo. En fait, par flemme de changer d'objectif, j'ai décidé de traiter les hôtesses le deuxième jour mais mal m'en a pris car beaucoup d'entre elles avaient disparu dès le deuxième jour presse. Crise ou sursaut éthique, je ne saurais dire mais ceci explique la faible concentration de jeunes femmes non bridées sur cette page. Mais on n'est pas là pour ça, n'est ce pas? Si? En tout cas pas question de partir sans être repassé chez Liberty où le patron pose et fait le clown avec ses geishas. Sweet dreams.

       

Mercredi, j'arrive à 7h15 à l'entrée. D'habitude ça passe mais pas aujourd'hui, le vigile est intransigeant. A 07h30'01", c'est parti, direction Ferrari. C'est la meilleure occasion de faire des photos des voitures à peu près seules.

           

       

       

Je repasse un coup dans l'Atelier

       

Qui ne rêverait pas de s'asseoir là?

J'ai une heure à une heure trente pour courir sur tous les stands importants avant une nouvelle invasion. Je me dirige vers Aston Martin. Le constructeur de Gaydon annonce une nouvelle gamme sportive nommée AMR pour Aston Martin Racing bien sûr. La Rapide bénéficie d'une cure de vitamine et d'une livrée spéciale qui rappelle les voitures engagées en compétition. Le V12 six litres passe à 600 chevaux et pourra emmener les 210 exemplaires prévus à 335 km/h.

Et voici la Vantage AMR Pro, une pistarde destinée à accompagner les Vulcan sur les trackdays. Seules sept exemplaires verront le jour, avec 507 chevaux sous le capot.

       

Une des vraies Vantage GT8 est d'ailleurs présente également sur le stand. Et une autre chez Dunlop.

       

Mais voici la principale attraction du stand. Pardon madame.

L'AM-RB 001 s'appelle désormais Valkyrie. Si tout se déroule comme prévu, 175 exemplaires de cette voiture hybride de 1000 chevaux verront le jour: 150 pour la route et 25 pour la piste. Fruit d'une collaboration avec l'écurie Red Bull F1, la guerrière sera motorisée par un V12 6.5 litres développé chez Cosworth. L'objectif est de maintenir un rapport poids puissance égal à 1.

       

L'exercice comptable d'Aston Martin semble être à cheval sur deux années, les résultats étant annoncés en juin. L'an dernier les pertes ont considérablement augmenté, passant de 71.9 à 128 millions de livres, malgré un chiffre d'affaire en hausse de 8.5% et une hausse des ventes de 4%, à 3 615 unités. La marque parie sur l'avenir puisqu'elle a dépensé 161 millions de livres en développement et s'apprête à investir 200 millions supplémentaires pour une nouvelle usine de production, destinée au futur SUV DBX. Aston Martin est bien esseulée et souffre encore à mon sens d'un problème d'image. Très impliquée en compétition, et avec succès, elle reste vue comme une marque britannique cossue et a du mal à suivre les innovations technologiques de ses concurrents, plus riches ou mieux mariés. Les bredouillages sur la gamme lors de la transition entre la DB9 et la Vanquish, avec l'apparition d'une Virage surprise au milieu, n'ont pas aidé. Espérons qu'Aston Martin parvienne à clarifier tout ça et à se positionner clairement, quitte à nouer des alliances qui lui permettent de faire un vrai bon en avant.

Cachée dans le fond du stand se trouve aussi cette DB11 customisée par la division Q.

et voici aussi une Vanquish S Volante, qui devrait céder sa place l'an prochain à un nouveau modèle. Tant mieux car le design, bien que toujours sublime, commence à marquer son âge.

Je passe devant Volvo, dont le stand est très spectaculaire.

       

Land Rover inaugure un nouveau modèle: le Velar, qui vient se placer entre le Range Sport et l'Evoque. Sa finition premium aura un prix: plus de 57 000 euros!

       

Jaguar présente le I-Pace, un SUV électrique qui pourrait déboucher prochainement sur une version de série. Ca commencerait à faire une belle gamme.

       

Bien, il manque une dernière très grosse nouveauté dans ce reportage et je ne vais pas faire trépigner plus longtemps les fans de McLaren. En 2016, McLaren a quasiment doublé ses ventes, à 3286 unités (contre 1654 en 2015), et a produit sa dix millième voiture le 15 décembre, une 570S MSO. La famille Sport Series (570GT et 570S) a représenté 2031 unités. La famille Super Series (dont la 675LT), 1255 unités. Le marché le plus important a été l'Amérique du Nord, avec 1139 voitures, plus d'un tiers du total. Presque 1000 voitures ont été vendues en Europe et 228 en Chine. L'usine de Woking, où sont fabriqués tous les véhicules, a fait appel à une deuxième équipe pour faire face à l'afflux de commandes et la capacité optimale de production est aujourd'hui de 5000 voitures par an. En revanche le communiqué ne fait pas état de l'aspect financier mais je vois mal McLaren perdre de l'argent alors qu'elle était déjà dans le vert depuis trois ans.

       

       

La marque a lancé il y a un an un business plan sur six ans, baptisé Track22, qui prévoit la commercialisation de 15 nouveaux modèles (et dérivés) jusqu'en 2022. Un quart du chiffre d'affaire sera consacré à la Recherche et Développement, soit environ un milliard de livres. Sur les 15 nouveautés, la moitié devrait utiliser une technologie hybride, dont un concept car totalement électrique.



McLaren annonce également la préparation d'un nouveau modèle dans la série "Ultimate": codé BP23, il sera produit à 106 exemplaires seulement (tous prévendus, ne vous jetez pas sur votre chéquier) et la première livraison devrait avoir lieu en 2019. Comme le nombre d'unités l'indique, il s'agira d'un hommage appuyé à la McLaren F1, avec notamment une position de conduite centrale, et un passager de chaque coté.



En attendant, le premier des 15 nouveaux modèles est présenté aujourd'hui. Il abandonne son nom de code P14 pour la dénomination 720S et fait partie de la famille Super Série. Il succède donc à la 650S.

       

       

La 720S est bien évidemment une voiture innovante: elle se passe notamment de prise d'air sur les flancs au profit de portes autoclaves à double paroi qui canalisent l'air vers les radiateurs du moteur central.

       

Comme toutes les autres modèles de la marque, la 720S dispose d'un châssis en carbone, avec une carrosserie en aluminium.



Le V8 biturbo de 4 litres développe, on s'en doutait, 720 chevaux et propulse la voiture à plus de 340 km/h. McLaren annonce 10.7 litres au cent de consommation et 249 g/km d'émission.

       

L'intérieur est superbe, avec un affichage entièrement digital.

               

       

Les feux avant sont munis de 17 leds, 5 qui constituent le faisceau principal et 12 directionnelles.



Le communiqué de presse s'esbaudit sur les "proportions parfaites" et le "design splendide" mais j'avoue que pour ma part, je bloque sur les "orbites" qui canalisent l'air jusqu'aux radiateurs. En fait, et c'est valable aussi pour Ferrari, je commence à être agacé par le fait que la fonction dicte systématiquement la forme. Je rêve que l'on revienne à un temps où le crayon du designer n'était pas guidé par une soufflerie ou un aérodynamicien. Hélas j'ai bien compris en lisant le rapport financier de Ferrari que cela n'arriverait jamais: les petites marques de voitures de sport font face à deux risques majeurs: qu'une clientèle versatile considère qu'elles ne sont plus à la pointe de la technologie et de la performance, et s'en détourne; et que les normes anti-pollution finissent par les rattraper et les mettre hors jeu. Elles doivent donc innover pour sortir des communiqués de presse triomphant sur des performances encore jamais atteintes, et chercher à être toujours plus efficientes en minimisant la trainée pour consommer et émettre moins. A l'image de notre société actuelle, c'est une fuite en avant dont personne ne peut se sortir ni prédire l'issue.

Cela dit, hormis ces feux avant, j'aime bien le reste, en particulier l'arrière, qui améliore celui de la P1. Autant la 570 me laisse totalement de marbre, autant là il y a quelque chose.

       

       

Comme je vous l'ai dit, mon Grand Tour spécial hôtesses n'a pas été très prolifique hélas.

               

Ou alors je deviens trop difficile. D'ailleurs, en protestation contre la montées des extrémismes et de l'intolérance partout dans le monde, j'ai décidé de ne vous montrer que la beauté de la diversité.

           

   

Voilà, je ne suis pas loin d'avoir terminé. Je repasse voir la SCG003S. A une époque où beaucoup de constructeurs font des reboots d'anciens designs, je trouve que James Glickenhaus a trouvé une vraie patte. Sa voiture ne ressemble à aucune autre.

       

       

Et c'est particulièrement vrai sur la partie arrière.

Et pour ne rien gâcher, il a l'une des plus belles hôtesses du Salon.

       

Vous l'aurez compris, le stand RUF m'attire aussi comme un puissant aimant. J'y suis revenu plusieurs fois. Une petite dernière, pour revoir la 2017 CTR

       

       

et faire des combos de CTR.

       

       

       

Liberty Walk s'apprête à tenir une nouvelle conférence de presse. Je décide d'attendre un peu.

C'est en 2008 que Wataru Kato, le fondateur de Liberty Walk, fut sollicité par un client pour rendre plus unique sa Murcielago. La marque LB Performance était née. En 2009, la firme fit sensation ay Sema Show de Las Vegas mais sans engranger une seule commande. En 2012, une nouvelle Murcielago à ailes enveloppantes fut présentée au Sema, sous la marque LB Works. Le plus drôle est que j'avais croisé la Murcielago LB dans le rond point de Maranello au moment des 50 ans de Lamborghini. Une anecdote pour finir: la personne qui avait commandé le premier kit pour sa Murcielago est décédé il y a quelque temps. Avant sa mort, Kato lui a promis que sa voiture deviendrait "la Lamborghini la plus célèbre du monde". Aujourd'hui propriété de Kato, il s'agit de la voiture que l'on voit beaucoup dans des vidéos de drift. Un peu de storyltelling ça fait toujours bien pour promouvoir une marque.

       

Wataru Kato apparait en habit traditionnel et se lance dans un discours en japonais assez long, auquel personne évidemment ne comprend rien. Le ressort comique est plutôt réussi, surtout que l'homme ne se prend pas trop au sérieux.

           

On pourrait bientôt voir des supercars extralarges sur nos routes puisque le but de LB est de se faire homologuer en Europe. En tout cas le travail semble très soigné.

       

               

Franchement la McLaren, j'achète.



Oups, j'ai failli oublier Italdesign, dont le stand est pris d'assaut en permanence. Le carrossier italien propriété de Audi va se lancer dans la production en petite série. Ainsi, cinq exemplaires de la Zerouno devraient voir le jour, sous la marque Italdesign Automibile Speciali. Sans surprise, c'est le V10 de la Huracan / Audi R8 qui se cache sous cette robe assez typée Lambo. C'est original et plutôt réussi.

       

       

Le méga-délire du salon est la Pop Up, une voiture conçue par Italdesign et Airbus, qui peut se transformer en drone quand les embouteillages vous pèsent et que vous voulez prendre la poudre d'escampette par les airs. C'est rassurant que de nos jours, à l'heure de la rationalisation à outrance, de grandes entreprises soient capables d'engager des sommes considérables dans ce genre de réflexion.



J'ai aussi failli zapper l'Eadon Green Black Cuillin, mais pas pour les mêmes raisons. Elle ressemble à une Morgan sur un châssis de Rolls Royce. Vraiment je vous laisse décider.

       

A midi, je vois que la team Galag est arrivée à son hôtel et qu'une LaFerrari blanche campe aux Bergues, il est temps d'aller spotter. Au revoir mesdemoiselles, ça a été un plaisir.

       

Un SV dans le hall des équipementiers avant de sortir et voilà. The end.

Première étape, l'Hôtel Intercontinental où je retrouve donc les voitures du groupe Saoudien: McLaren P1, GT3 RS

       

       

McLaren 570 et Ferrari F12 tdf.

       



Je descends ensuite au centre ville où j'attrape la LaF blanche

       

       

encadrée par un 6x6 AMG et un Bentayga full black.

       



Dernière étape et non des moindres, direction le Parc des Eaux Vives pour voir les œufs dans leur nid. Sept des huit Koenigsegg sont alignées. Il ne manque que la One:1 bleu mat.

       

       

La Monégasque est une CCX, châssis numéro 033, dont l'histoire est assez turbulente. En 2006, deux jours après en avoir pris livraison, son premier propriétaire annonça qu'il défait un pilote professionnel dans une course sur route ouverte. Craignant pour son image, Koenigsegg proposa de racheter la voiture. Revendue un mois plus tard, le nouveau propriétaire la crasha au bout de deux jours.

       

La deuxième CCX, châssis 034, à une plaque d'immatriculation absolument en phase avec le logo de Koenigsegg (un fantôme)

       

L'Agera RS "Naraya", châssis numéro 127

       

En orange, l'Agera RS "XS", numéro 128

       

La Jaune est une Agera RS "ML", numéro 118

       

La One:1 est le châssis 106, la voiture de développement pour les One:1, qui fut exposée à Genève en 2014.

Cette Agera porte la mention "prototype" sur le flanc. Je n'en sais pas plus à son sujet.

       

Autant vous dire que je suis resté un bon moment à photographier ces merveilles.

       

       

Il faut saluer la confiance des propriétaires, des organisateurs du rallye et des propriétaires de l'hôtel qui ont laissé le champ libre aux spotters sans restrictions ni barrières. Et de l'aveu du vigile qui était présent, les photographes ont défilé non stop. Donc bravo et merci à tous pour ça.

       

       

       

       

Il est temps de conclure. Je pense que la taille de ce reportage en dit déjà long sur la qualité de ce salon. En réalité mon ami Soufyane a déjà exprimé précisément ma pensée dans l'un de ses articles et je ne peux quasiment que le paraphraser. Effectivement, cette année Genève ressemblait à une énorme vasque pleine de bonbons multicolores: des jaunes, des verts, des rouges, des oranges, des bleus... Un bonheur pour les yeux. L'automobile semble plus vivante que jamais, se lançant peut être dans une gigantesque orgie alors que les nuages noirs s'amoncèlent à l'horizon (règlementations toujours plus dures, voitures autonomes, répression constante des conducteurs...). En tout cas les constructeurs généralistes ont tous arrêté de communiquer en lettres immenses sur les émissions de CO² (on se doute de la raison), ou sur leurs modèles électriques (pas si propres et sous perfusion de subventions) pour présenter des versions haut de gamme et sportives. Un optimisme de façade peut être, mais qui fait du bien.

Une fois n'est pas coutume, c'est un préparateur qui aura eu mes faveurs: Ruf (même s'il s'agit techniquement d'un constructeur à part entière). Les CTR m'ont enchanté et la dernière est sublime. Maintenant j'aimerais voir une Singer pour comparer. Genève bouillonne toujours autant de concept cars et de prototypes, qui verront le jour ou pas mais qui démontrent une vraie envie de créer. Les tuners montrent également une belle vitalité qui, si je n'approuve pas toujours le goût dont ils font preuve, que l'appétit pour la nouveauté et l'originalité est toujours là. Un très beau salon donc, avec en cerise sur le gâteau le rallye Koenigsegg: difficile de faire plus exclusif!

           
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