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Les mises à jour concernant les grands salons automobiles sont un peu particulières. Si elles ne sont pas les plus excitantes à réaliser (manque de ronflements de moteurs), elles nécessitent une grande réactivité pour coller à une actualité vite périmée tout en ayant une durée de vie assez longue en terme d'audience. Néanmoins, sur deux jours j'ai ramené beaucoup plus d'informations que d'habitude donc j'ai besoin d'un peu de temps pour les mettre en forme correctement et aller vite reviendrait sûrement à bâcler. C'est pourquoi je vous livre d'abord tout ce qui concerne Ferrari et que le reste viendra ensuite dans une mise à jour de taille.

Les affiches du Salon de Genève sont toujours très conceptuelles. Celle de cette année ne déroge pas à la règle, dessinée par Roger Pfund, une peintre-graphiste né à Berne. Il décrit son idée pour la création de l'affiche comme suit: «Lumières dans la nuit, route tracée hors de la réalité, pensée qui voyage à la vitesse du désir, imagination comme mode de déplacement, feu d'artifice dans les ténèbres. » Bon. Moi ce sont de voitures d'exception que je veux voir, et à ce titre, cette édition ne semble pas s'annoncer comme le feu d'artifice de l'an dernier. En premier lieu, Ferrari conserve la 599 GTO pour une présentation plus ... orientale et ne devrait dévoiler à Genève qu'une version hybride de la 599 GTB. Pagani et Lamborghini proposeront sans doute des variations de modèles existants: Cinque Roadster et LP570-4 SV. Mais on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

De mon coté en revanche, il y a de la nouveauté avec l'arrivée d'un nouveau boitier, le Canon EOS 7D. J'aurai donc désormais un boitier principal et un boitier secondaire. Le paquet est arrivé samedi donc çà m'a laissé peu de temps pour me familiariser avec les nouvelles fonctionnalités. Je ne vais pas vous faire un résumé des caractéristiques techniques du 7D mais voici ce que j'ai constaté qui devrait m'être utile: au niveau facilité d'utilisation, l'apparition d'un bouton pour passer en RAW m'évitera de naviguer à chaque fois dans le menu. Il y a également un bouton dédié pour lancer la visée Liveview et la vidéo HD. Pratique aussi la possibilité de faire apparaitre un quadrillage électronique dans le viseur, ce qui m'évitera de changer le miroir comme je l'avais fait avec les 40D. Au niveau performance, on peut apparemment pousser à 3200 ISO sans apparition excessive de bruit et il y a dix neuf collimateurs de mise au point. C'est sur ceux là qu'il faudra que je concentre mon apprentissage car il y a de nombreux modes d'utilisation (totalité, individuel, individuel + contigus, par groupes...). Je reviendrai au cours du reportage sur mes premières impressions concernant cette petite merveille. En tout cas, au niveau matériel, j'ai décidé de partir ultra léger le mardi afin d'avoir davantage de liberté de mouvement pour varier les angles de vue, monter dans les voitures et me déplacer. Je laisserai donc le trépied dans la voiture et partirai avec simplement le 7D + 10-22 + flash et le 40D + 70-200 en bandoulière. Je prévois de corriger les ratages au pied et de récupérer les press kits le mercredi, une journée qui sera plus détendue.

Le Salon ouvrant ses portes à 7h30 pendant les deux jours de pré-ouverture, je démarre dès 05h00 du matin, non sans réveiller le bébé qui a décidément le sommeil extrêmement léger. Le voyage est remarquablement fluide et il est 07h00 quand je me gare sous les bâtiments de Palexpo. Je traverse l'autoroute à pied (par la passerelle enfin!) et me présente devant l'accès aux Halls principaux, un progrès par rapport aux années précédentes où je traversais le Hall des accessoiristes. En effet, mon objectif est d'aller immédiatement chez Ferrari pour être au calme. C'est chose faite dès que les lecteurs de code barre libèrent la foule déjà nombreuse des journalistes. Bienvenue au huitantième Salon de l'Automobile de Genève.

Le stand est quasi désert, c'est parfait. Sont présentées dans le décor habituel une 612 One to One Grigio Ferro Met, une California Grigio Ingrid, une 458 Italia rouge, une 599 HGTE Rosso Fuoco et une Formule 1. Et la déjà célèbre verte évidemment.

       

Je file à l'étage qui risque d'être rapidement réservé aux invités de prestige de la marque. En haut, les préparatifs sont encore en cours.

       

Traditionnellement, l'étage accueille l'Atelier de personnalisation One to One. En effet, on y trouve une California bi-ton ainsi que les différents accessoires de personnalisation.

       

Choisissez votre siège.

J'en profite également pour faire quelques photos depuis le "balcon" avant de redescendre.

       

Ferrari ne présente donc pas de nouveau modèle cette année à Genève. Il faut dire que la marque nous a mal habitué avec la présentation de la California à Paris en 2008, de la 599XX à Genève en 2009 et de la 458 Italia à Francfort il y a quelques mois. C'est également le revers de la médaille d'une présence à tous les salons majeurs, on n'a pas toujours de l'inédit à se mettre sous la dent. La marque au cheval cabré propose tout de même une belle surprise sous la forme d'une 599 Hybride. En ce qui me concerne, ce n'est pas tant la technologie qui m'intéresse que la teinte très originale de la voiture: vert mat avant un toit gris mat. Une combinaison au final très séduisante. Voici une image qu'on ne voit pas tous les jours.

       

Jantes Challenge noires avec le cavallino sur fond de carbone et un étrange dispositif sur les disques de freins, qui doit avoir un rapport avec les système de récupération d'énergie.   

       

Voyons un peu la technique tout de même: cette Fiorano nommée HY-KERS est un véhicule expérimental (vettura laboratorio) destiné à présenter l'approche que Ferrari a choisie pour le développement des technologies hybrides,  qui consiste notamment à ne pas sacrifier les performances et les sensations de conduite. L'objectif principal est bien évidemment de s'assurer que la marque sera en mesure de se plier aux futures contraintes d'émission CO², en particulier en cycle urbain. 

       

Tous les composants spécifiques ont été installés sous le centre de gravité afin de ne pas affecter le comportement routier et de ne pas prendre de place dans l'habitacle ou les compartiments à bagage. Les batteries au Lithium-Ion ultra plates d'une longueur d'environ 1 mètre sont positionnées sous le plancher, abaissant le centre de gravité. Des technologies issues de la Formule 1 ont été utilisées pour construire un moteur électrique qui optimise l'équilibre dynamique de la voiture. 

       

Ce moteur électrique pèse une quarantaine de kilos et vient s'accoupler derrière la boite à double embrayage. Il engage l'un des deux arbres de transmission afin d'assurer une transition parfaite avec le V12 et développe plus de 100 chevaux. L'objectif de Ferrari est de compenser chaque kilo supplémentaire par un gain de puissance équivalent (1kg = 1ch). On peut donc penser que l'ensemble du système hybride se traduit par un poids de près de 100kg. 

       

       

L'électronique et le moteur électrique se trouvent à l'arrière, sous le coffre. Le moteur est d'ailleurs laissé visible en lieu et place du diffuseur sur cette voiture de démonstration.

       

Au freinage, le système électrique utilise l'énergie cinétique pour recharger les batteries, agissant alors comme un générateur. Quoique sa vie en compétition ait été aussi brève que controversée, le KERS (Système de Récupération de l'Energie Cinétique) a tout de même trouvé rapidement une application dans les voitures de série, ce qui tend à prouver que la Formule 1 ne se résume pas à jeter de l'argent par les fenêtres, comme certains se plaisent à le croire. 

       

L'objectif est d'obtenir une réduction de 35% des émissions de CO²  en cycle mixte (principalement réalisées en cycle urbain évidemment). 

       

Néanmoins, la 599 HY-KERS reste une voiture de développement et ne débouchera sans doute pas sur du concret avant plusieurs années (2015 au mieux). Elle est plus là pour marquer le coup, comme semble le confirmer sa couleur mémorable. 

A un niveau plus immédiat, la California est équipée dès à présent d'un système Stop & Start qui devrait permettre une économie de 6% de consommation et d'émission de CO². Ferrari a également travaillé à la réduction de la friction dans ses moteurs. Sur la California, la marque est parvenue a améliorer le rendement du moteur en éliminant les différences de pression sous les pistons par un système de valve d'évacuation et utilise de nouveaux revêtements (Diamond Like Carbon) sur les composants internes.     

La F1 présentée est une F60, châssis N°267. Nous avons donc une voiture de 2009 avec une plaque de châssis de 2008 aux couleurs de 2010. Un beau bazar.

       

       

On voit ici les problèmes de communication engendrés par un changement de sponsor principal puisque la voiture est aux couleurs du nouveau mécène, Santander, alors que la F60 n'a jamais porté ces couleurs en compétition évidemment. Exit Alice. C'est vraiment très limite comme façon de faire, en tout cas pour les puristes (pas au niveau de la réplique de California à la Galleria, mais quand même) . Espérons que les F1 Corse Clienti ne se verront pas toutes partiellement recouvertes de blanc au nom de ce genre de révisionnisme.

       

Pour ma part, je ne pense pas que j'arriverai à m'habituer un jour à la largeur des nouveaux ailerons arrières. C'est vraiment ce qui me choque le plus.

       

Pour le reste, je dois dire que la voiture n'est pas si mal, avec son nez très proéminant, son aileron avant qui ressemble toujours aux rêves d'un aérodynamicien sous ecstasy

       

et surtout la forme de la carrosserie, très galbée et fluide, à l'opposé de la moustache.

       

La finesse de certains éléments est toujours aussi hallucinante, surtout quand on pense aux forces colossales auxquelles ils sont soumis. Le carbone est vraiment une matière aux propriétés étonnantes.

       

       

Si vous vous souvenez des volants des voitures des années 80 présentés il y a quelques jours dans le reportage sur la Galleria Ferrari, vous trouverez une certaine différence. Pour autant, les pilotes sont ils plus intelligents? Et en cas de réponse positive, est ce une bonne chose?

Il est temps de tenter de tirer la quintessence du 7D. J'ai décidé de voyager sans sac ni trépied pour pouvoir monter dans les voitures. Je commence par la 599 HGTE: un intérieur très sportif en alcantara et carbone.

       

Je pousse les ISO pour faire la photo des compteurs. Avec le 10-22, çà passe très bien.

       

Je m'installe ensuite dans la California. C'est plus dur pour les compteurs, même avec un coup de flash.

Oubliez les places arrière pour les voyages au long cours. C'est juste pour aller à la plage ou chez Chanel.

On a le droit de rêver non?

L'intérieur de la 458 fait débat mais personnellement il me plait beaucoup. Pas tant le volant avec ses multiples commandes

       

que les ouïes d'aération que je trouve superbes

       

La 612 est plus cossue évidemment, magnifique avec les sièges Daytona.

       

Je m'installe derrière où il y a assez de place pour loger mon mètre soixante quinze. Pas énormément de marge mais il est possible d'envisager un long voyage. Le toit en verre semble agréable (mais pas du tout photogénique dans ces conditions). Pour l'instant je suis satisfait du 7D.

       

Au bout d'une heure environ, je pars faire un tour dans les environs immédiats où se trouvent tous les grands constructeurs de supercars: Pagani, Lamborghini ... mais çà sera l'objet de la prochaine mise à jour. Au détour des stands, je retrouve quelques voitures frappées du cheval cabré. Une 458 anthracite chez Pininfarina, autour de laquelle rôde Keith Bluemel, un des plus reconnus historiens de Ferrari

       

une California chez Hamann, bien campée sur des jantes énormes, la même qu'à Francfort

et rien moins que trois modèles chez Novitec Rosso, tous blancs: une 599, une California et une Scuderia.

       

Au niveau de la 599, le schéma de couleur rappelle celui du modèle de Mansory mais Novitec a su s'arrêter avant de franchir la ligne du mauvais goût.

       

Jantes surdimensionnées et amortisseurs ultra courts sont de mise sur les trois voitures, peinture matte sur deux d'entre elles. Ca reste relativement sobre, je vote pour.  

       

Vers 13h00, je reviens vers le stand Ferrari où la conférence de presse se prépare doucement. Luca Di Montezemolo est en train de faire l'article sur la 599 HY-KERS devant une caméra de télévision. Il monte ensuite à l'étage d'où il continue manifestement à vanter sa marque de prestige.

       

Sur le stand se trouve également René Arnoux, qui était présent la veille à l'inauguration des nouveaux locaux de Modena Cars, le concessionnaire Genevois qui s'installe à Plan Les Ouates à deux pas de chez Carugati.

Même programme pour Jean Alesi, qui observe l'agitation d'en haut. 2010 est l'année de son retour chez les rouges puisqu'il pilotera une F430 GT du team AF Corse en Le Mans Series.  

Amadeo Felisa discute pour sa part avec un homme d'affaire Indien, que j'ai d'abord pris pour M TaTa, mais en fait non. Son visage m'est tout de même familier.

 

Paolo Pininfarina, le président du célèbre groupe de design, est attentif.  

Juste avant le début de la conférence de presse, Etienne se rapproche également. Nous évoquons son dernier voyage au Cavallino Classic, ce qui nous permet de patienter jusqu'à ce qu'Audi ait fini de faire du bruit et que Luca Di Montezemolo puisse commencer à parler. Evidemment, il est plus difficile de meubler une conférence de presse sans nouveau modèle ni Michael Schumacher pour le présenter. Le président rappelle donc les caractéristiques des modèles de la gamme et donne en plus bref les renseignements écologiques que vous venez de voir ci dessus. Il insiste ensuite sur des efforts bien plus concrets que fait Ferrari en terme d'environnement, au sein même de son usine où les investissements se poursuivent: une installation photovoltaïque a réduit significativement les besoins de l'usine tandis que la plus grosse centrale tri-génération (production d'énergie, de chauffage et climatisation) d'Italie a été ouverte en 2009 (et pour l'avoir vue en vrai, elle est assez impressionnante). Les résultats sont à la hauteur puisque les émissions de CO² ont été réduites de 40% (30 000 tonnes par an) et que Ferrari est désormais totalement autonome sur le plan de l'énergie, permettant à la marque d'atteindre les objectifs du protocole de Kyoto avec 10 ans d'avance.

Pour conclure, il rappelle avec conviction que Ferrari est prêt à relever de nouveaux défis: le respect des normes anti pollution avec le développement de technologies hybrides et renouer avec le succès en Formule 1. Il martèle alors le mot d'ordre de la marque : innovation, innovation, innovation!  

La santé financière de la marque n'est pas commentée mais puisqu'elle est connue, j'en profite pour vous la présenter. Malgré le contexte de crise, le chiffre d'affaires consolidé de l'entreprise n'a chuté que de 7% à 1,778 milliard d'euros en 2009, avec un bénéfice d'exploitation de 245 millions d'euros, en baisse de 28% par rapport à l'année de tous les records que fut 2008. Parmi les explications à cette baisse: la faiblesse du dollar américain, plus de 30% des ventes étant réalisées dans cette devise. En volume, la baisse n'a été que de 5% avec 6250 véhicules, alors que le segment des voitures de luxe reculait de 35% dans le même temps. Une solidité qui a fortement augmenté la part de marché du cavallino sur son segment. La Chine et le Moyen Orient (+29%) sont des marchés en expansion, récompensant la stratégie de conquête de Ferrari qui est pourtant des plus frustrantes pour les passionnés Européens autrefois choyés que nous sommes.

Bien sûr, tout n'est pas aussi simple. Les voitures livrées en 2009 étaient souvent en commande depuis 2007 ou 2008, mais le paiement n'est effectué qu'à la livraison. Une baisse de commande en 2009 n'impacterait donc les résultats que dans les années à venir (jusqu'en 2012). Néanmoins, on peut imaginer que l'arrivée de la 458 Italia va maintenir les ventes à un bon niveau, tant la voiture semble exceptionnelle. Il restera juste à la California à tenir son rang, les modèles V8 représentant aujourd'hui une écrasante majorité des ventes. Qui plus est, Ferrari ne communique que son chiffre d'affaires consolidé, incluant les produits dérivés et les licences. Il est donc difficile de juger des résultats de l'activité véhicules en elle même, bien que celle ci semble saine.

Voilà, en tout j'aurai passé près de deux heures sur le stand Ferrari, où j'ai pris beaucoup de plaisir. On pourra dire que la 599 HY-KERS est un coup qui n'aura pas de conséquences concrètes avant très longtemps, alors que Porsche s'apprête à expérimenter le même genre de dispositif en compétition dans deux mois au 24 Heures du Nürbürgring mais les efforts de Ferrari en terme d'infrastructures à Maranello sont tout de même plus que significatifs.

En sortant, par le Hall des accessoiristes cette fois, je tombe sur une autre Novitec Rosso, une F430 cette fois; pas du tout mise en valeur comme toujours dans cet endroit. 

Ce n'est que mercredi soir que je tombe sur une 599 GTB sur le parking, accompagnée de quelques surprises, mais çà c'est une autre histoire...

       

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