Enfants malades, propriétaires de Ferrari et public passionné avaient de nouveau rendez vous sur le circuit de Dijon Prenois cette année pour une journée de collecte de fonds. Malheureusement, même un bel évènement caritatif ne peut pas déjouer les statistiques éternellement et après cinq éditions ensoleillées, la sixième s'annonce maussade, voire carrément arrosée. C'est d'autant plus rageant que c'est la seule journée de pluie prévue pour ces prochains jours.
D'ailleurs quand j'arrive sur la voie d'accès au circuit un peu après 8h00, il pleut légèrement. Je me positionne pour attendre quelques voitures. Ah tiens, le propriétaire de cette 328 m'a annoncé qu'il aimerait me rencontrer.
Coup de bol, voici Peter Mann et sa F12 tdf.
Comme chaque année, les pistardes seront nombreuses, les Challenge Stradale toujours en bonne position
Regardez qui voilà!
Plus classique, une 458.
Allez, il est temps d'entrer dans l'enceinte. Cette année pour la première fois il y a une billetterie qui perçoit un droit d'entrée de trois euros. Très raisonnable, même pour quelqu'un qui voudrait juste faire un raid d'une demi heure pour se faire une idée du plateau. Et surtout, c'est pour la bonne cause. Je tombe tout de suite sur une deuxième tdf, grise cette fois. Elle est mal placée. Pour l'instant.
Au bout du paddock, les premières voitures sont en place.
Plusieurs Speciale bien sûr
Et cette superbe Barchetta avec un étonnant hard top
griffé bien sûr.
Malheureusement je n'ai pas trouvé le propriétaire de la 328, uniquement madame qui semble prendre plaisir à son volant.
La plus belle, avec ses jantes Challenge.
La F12 tdf bleue est à la place de choix, quoique pas pour les photos.
Comme chaque année, la Gendarmerie est partenaire.
Avec l'artillerie lourde.
Mais à cause de la météo, c'est vraiment très calme. Ca peut se comprendre, il ne fait pas un temps à mettre un enfant dehors, surtout s'il est déjà fragilisé par une maladie.
Je passe coté pitlane où quelques monstres se préparent, notamment cette 458 GT3 du team SOFREV.
Pas mal de Challenge de différentes générations sont présentes également.
Dans un box, une superbe Daytona plexi
Et un peu plus loin ce duo de pistardes.
La tdf grise s'est installée dans un endroit beaucoup plus photogénique. Et non, malgré les apparences ce n'est pas un modèle hybride expérimental.
Les organisateurs ont eu l'idée saugrenue de faire rouler une Porsche. Résultat, une très longue attente le temps de nettoyer la moitié du circuit tapissée d'huile...
Sur le parking, je retrouve la Giulia en Quadrifoglio Verde, ma première en liberté. 510 chevaux encensés par les essayeurs. Et belle comme une italienne.
Des noires.
Un autre duo, de 348 cette fois.
La 599, magnifique en rouge foncé, et une grande classique.
Retour sur la pitlane, avec encore des combos.
Le box de la Daytona est ouvert.
C'est toujours l'embouteillage, pire qu'à la frontière Suisse un jour de hausse d'impôts.
Et c'est reparti! La piste est de toute façon très grasse après des semaines sans pluie, et probablement très piégeuse. Une Maranello en fera les frais avec un bon choc arrière.
A midi, c'est la pause. L'antenne locale du GIGN est présente pour une démonstration dans la cuvette. Deux scénarios sont présentés: l'interception d'un suspect dans un véhicule.
Et une tentative d'évasion d'un prisonnier lors d'un transfert.
L'action est vraiment très très rapide, on a à peine le temps de comprendre ce qui se passe.
Je reviens sur le parking avec le 100-400.
J'en profite pour faire quelques détails.
Avant la fin de la pause, je reviens vers l'autre tdf pour faire un petit shooting au zoom. Il va m'en falloir beaucoup plus pour que je sois blasé de cette voiture.
Bon, vers 14h00 la tendance de la journée semble donnée: les évènements
caritatifs sont très dépendants de la météo. Il faut que ce soit une fête, que
les gens aient envie de s'amuser. Aujourd'hui hélas le hasard en a décidé
autrement. Même si une éclaircie est annoncée en fin de journée, il y a peu de
chance que de nouvelles voitures ou même de nouveaux visiteurs fassent leur
apparition. Je décide de rentrer profiter de ma famille. Espérons le retour du
soleil pour l'année prochaine, ça change vraiment tout.
Je vais étoffer ce petit reportage en évoquant notre marque préférée
(probablement si vous lisez ce reportage en tout cas). Hier, j'aurais du aller
au Mondial de l'Automobile mais j'ai procrastiné si longtemps l'achat de mon
billet de train que le prix est devenu démesuré par rapport au bénéfice attendu.
D'une certaine façon j'ai bien fait d'attendre car je me suis aperçu très
tardivement que j'avais une accréditation "blogger" pour le vendredi uniquement.
J'aurais certes pu supplier et tenter d'obtenir un accès pour le jeudi mais Ferrari a
placé sa conférence de presse à 08h45. Je ne me souviens pas d'un seul salon où
elle n'a pas eu lieu vers midi et c'est impossible pour moi d'être sur place à
cette heure là: hors de question de partir la veille et encore moins de me
coller dans les embouteillages en voiture. Le fait que pas mal de constructeurs
comme Ford, Chevrolet, Volvo, Mazda, Lancia, mais aussi Aston Martin,
Lamborghini, McLaren, Bugatti ou encore Bentley aient déclaré faire l'impasse a
sans doute également influencé ma décision. Même Alpine a décliné la voie royale
qui lui aurait permis d'être la star du salon sans trop de concurrence en face.
Au final, c'est Ferrari qui a trusté les gros titres avec un stand
particulièrement original qui a failli me faire sauter le pas malgré tout.
Jusqu'à 22h00 jeudi soir j'ai guetté une accalmie sur le prix du TGV mais le
billet n'a pas daigné descendre sous les 150 euros. Toutes les photos qui
suivent sont issues du site officiel de Ferrari.
Avec trois grosses annonces, je ne peux tout de même pas passer sous silence ce
Mondial. Le premier évènement, le moins inattendu, a été la présentation en
première mondiale de la version découvrable de la LaFerrari, l'Aperta. On savait
qu'elle arrivait, on savait à quoi elle ressemblait, exactement à un coupé privé
de son toit.
La seule véritable surprise est venue du film promotionnel qui est vraiment excellent, avec un retour bienvenu sur les icones de la marque, à la veille du soixante-dixième anniversaire.
Deux modèles en série limitée ont défrayé la chronique récemment en créant de la
frustration, un sentiment plus risqué que jamais en terme d'image en ces temps
d'hyper-connectivité. Ford d'abord, accusé d'avoir attribué les bons de commande
de sa GT à des leaders d'opinion et des people plutôt qu'à ses fidèles
historiques. Sous la pression, la marque a décidé de doubler la production
prévue (1000 exemplaires sur 4 ans au lieu de 500 sur deux ans), ce qui laissera
tout de même encore 6000 clients potentiels sur le carreau. La limitation de la
production de la LaFerrari Aperta à 200 exemplaires a également créé un gros
mécontentement chez les plus gros collectionneurs. L'un d'eux, Preston Henn,
l'homme qui détient la 275 GTB/C Speciale troisième au Mans entre autres, a intenté un procès
en diffamation
à Ferrari après avoir échoué à obtenir son exemplaire. L'argument, pas si
stupide dans une société judiciarisée à l'extrême, est que le fait d'être rejeté
par Ferrari fragilise sa réputation en tant que collectionneur, auprès de ses
amis mais aussi de ses associés. Le nœud du problème étant que Ferrari aurait
rendu public le fait qu'il n'était pas "qualifié" pour acheter la voiture (les deux dernières phrases étant une
simplification extrême du problème bien entendu).
La grosse surprise, celle qui me fait quand même regretter de ne pas être allé à
Paris, est que la marque a présenté cinq versions Tailor Made sur son stand,
qui annoncent les séries limitées du soixante-dixième anniversaire. Ferrari a
créé 70 livrées exclusives, présentées comme "réalisables une seule fois pour
chacune des voitures de la gamme actuelle". Si je comprends bien, on aurait
donc 350 voitures différentes, avec une livrée commune
à une F12, une Lusso, une California, une 488 GTB et une 488 Spider. Les
derniers arrivés n'auront guère le choix. Cela dit, Ferrari a volontairement
créé un éventail assez large, allant de livrées franchement axées compétition à
d'autres vraiment très soft. Tout l'éventail était sur le stand de Paris
avec la "Stirling", inspirée de la 250 Châssis Court de Stirling Moss
La "Green Jewel", qui évoque la 365 P2 de David Piper, avec un siège
contrasté pour indiquer que la voiture originale était une monoplace,
la "Steve McQueen", rappelant la livrée de la Lusso de l'acteur (à mon avis ça va
se battre pour celle là)
la "White Spider", clin d'œil à une 375 MM
Toutes bénéficient d'un traitement extérieur mais aussi intérieur poussé, d'un
logo sur le bas de caisse et d'une plaque 1/1 (!!) à l'intérieur.
Ce n'est pas parce que c'est Ferrari mais je trouve l'idée excellente: 350 voitures uniques et enfin une exploitation maximale du département Tailor Made un peu sous employé à mon goût pour le moment, des livrées très variées où l'ADN de compétition n'est pas oublié. Et une fête et un sacré défi pour les spotters et collectionneurs de numéros de série du monde entier!
Chacun peut faire tranquillement son Top 5 en consultant la page où sont exposées toutes les possibilités. C'est juste dommage que Ferrari n'ait pas pensé à m'embaucher avec quelques autres passionnés pour identifier ses livrées car honnêtement, donner la dénomination 288 GTO à une voiture blanche (toutes les 288 GTO sont sorties d'usine en rouge), F50 à une full black ou Enzo à une grise, ça sent le raclage de fonds de tiroirs. Il manque aussi quelques livrées emblématiques. Ainsi les Belges n'ont pas manqué de souligner l'absence d'hommage à l'Ecurie Francorchamps, notamment.
Peu importe, j'ai composé mon garage idéal pour 2017, et
comme par hasard il est majoritairement composé de livrées anciennes dont j'ai
croisé la route. Ma F12 sera la #28, la Stirling, inspirée de 2735GT, une
châssis court de 1961. Je suis fan!
#18, "la Fangio" pour ma 488 Spider, inspirée de la 290 MM de 1956 du champion argentin, châssis 0626. Elle a le fameux siège "unique", je suis fan!
Ma 488 portera la livrée numéro #11, "l'idole", inspirée de la 500 Mondial Pinin Farina Spyder de 1954, châssis 0438MD. J'ai rencontré cette voiture à Rétromobile en 2013 mais elle n'avait pas encore été restaurée dans sa livrée originale. L'intérieur rouge a influencé mon choix, comme cette teinte bleu royal magnifique.
Pour les modèles au caractère sportif moins affirmé, j'ai choisi la livrée #14, "la Gran Turismo parfaite" pour ma California T, inspirée de la 250 Europa GT de 1955, 0419GT
Et pour terminer, ma GTC4Lusso (V12!!) portera la livrée #13, "le patriarche", représentant la 375 America "Agnelli" de 1954, châssis 0355AL. Il semblerait que je sois fait pour les livrées des années 50. A vous de jouer.
Enfin, la dernière annonce de ce salon est une deuxième première mondiale, celle
de la GTC4Lusso T. Le modèle 4 places propose désormais une alternative à son
fabuleux V12 et peut être acheté en version V8 Turbo. La nouvelle motorisation
de 3.9 litres, dérivée de celle de la 488, développera 610 chevaux Un poids
quelque peu réduit et l'arrivée de quatre roues directrices devraient améliorer
l'agilité de la voiture. Je trouve cette mixité V8 / V12 au sein d'un même
modèle assez inquiétante car on sait bien que la répartition des ventes dans la
gamme est de l'ordre de 80% de V8 et 20% de V12. Si les ventes de la Lusso
suivent le même chemin, quel sera l'avenir du V12 chez Ferrari? Combien de temps
avant qu'un financier ne décide que toute la gamme pourrait bénéficier du même
bloc, faire des économies d'échelle, augmenter les profits, satisfaire les
actionnaires à court terme, renier son héritage? A suivre mais je ne serai pas
tranquille tant que l'ombre de Marchionne planera sur Ferrari.
Voilà, la semaine prochaine je reviendrai à Dijon Prenois pour un autre évènement, la Motorscup. Et je m'appliquerai à faire quelque chose d'un peu différent de d'habitude. J'essaierai en tout cas.
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