Après la difficile journée d'hier, c'est quitte ou double lors de cette deuxième étape qui mènera les concurrents du Tour Auto Optic 2000 de Beaune à Lyon en passant par l'Abbaye de Cluny, siège du plus grand ordre monastique médiéval d'Occident. C'est à cette dernière que j'ai décidé de retrouver les voitures, en espérant éviter la même déroute qu'à Fontenay. Je démarre vers 08h30, ce qui me permet d'arriver à Cluny vers 10h15, avec plus de deux heures d'avance sur les premiers concurrents. Le GPS me fait entrer en ville, dans des rues étroites. Le parking s'annonce périlleux. J'arrive tout de même à trouver une place et je tombe sur l'office du tourisme. Les voitures rentreront dans l'Abbaye par une autre porte, bien plus facile d'accès. Rentreront dans l'Abbaye! Ouf, un espoir! Je reprends la voiture et me rends à la fameuse "porte de Paris". Je prends la dernière place du parking gratuit et pars en reconnaissance. Effectivement un vigile est en train de s'installer devant un petit porche. Derrière, la vue s'annonce somptueuse.
Rassuré, je rejoins la voiture. Vu la configuration du parking, je décide de ne pas aller attendre les voitures sur la route et de rester là. Heureusement j'ai prévu de la lecture. Un peu avant midi, je m'équipe et me dirige vers l'entrée. Oui, ça s'annonce très bien.
C'est décidé, je ne bouge pas d'ici tant que la 250 Tour de France n'est pas arrivée! Les premières ouvreuses sont en place. Je demande à la jeune femme chargée du placement ce qu'elle compte faire. Elle a des idées bien arrêtées: placement dos à l'Abbaye puis sur la pelouse le long de l'allée si nécessaire. Connaissant le ballet incessant des pauses déjeuner, je lui souhaite intérieurement bonne chance.
Voici une ouvreuse, idéale pour s'entrainer un peu
Et dans cette M4 Tour Auto Edition, le grand Ari Vatanen. Seuls 5 exemplaires de la Tour Auto Edition seront commercialisés, intégrant le Pack Compétition (450 chevaux), une débauche de carbone et des logos Tour Auto sur les montants B et les appuie-tête.
Juste à coté, le conducteur de cette Montreal se fait son petit shooting perso. J'arrive presque trop tard.
Vers 12h30, les premiers arrivent, dans le timing prévu.
Pas de doute, la journée s'annonce photogénique.
Pour les amateurs de Ferrari, mieux ne valait pas être en retard, déjà trois châssis court.
Avec la 225 S dans la foulée.
Il n'y a pas trop de monde. Les équipages vont tout de suite déjeuner, les organisateurs se font discrets et il y a quelques badauds mais rien d'ingérable.
Le châssis 3401GT est un habitué des évènements Peter.
Je retrouve 0168 ED, croisée pour la première fois à Goodwood.
Elle est accompagnée d'une 275 GTB/C, châssis 9007.
Cette 356 Pré-A est superbe, tout comme cette B
Voici la Studebaker Champion
Cette Lotus Europa semble avoir fait un peu de hors piste.
Ici 2221GT, idéalement placée
Et 2129GT, objectivement l'une des voitures les plus importantes du plateau puisqu'elle a remporté l'épreuve en 1960.
Cette Cobra 289 a un peu souffert.
Un groupe vient d'arriver, avec CSX2127 notamment,
alors que les premières Ferrari repartent déjà, après 45 minutes de pause.
La 625 TF vient d'arriver. C'est le seul châssis de Ferrari inédit pour moi lors de ce Tour. Il faut se retenir de se précipiter tout de suite sur la voiture car c'est le réflexe de tous les badauds. Alors qu'une fois l'excitation de la nouveauté passée, l'auto se retrouve quasiment seule.
Trois 625 TF ont été construites, toutes carrossées par Vignale: deux en spyder et une en berlinetta. Deux d'entre elles ont été détruites avant 1955, ne laissant que 0304TF comme unique survivante. Motorisée par un quatre cylindres de 2.5 litres, les initiales TF signifient Targa Florio. 0304TF a couru pour la Scuderia Ferrari à Monza avec Hawthorn (quatrième) et à la Coppa D'Oro delle Dolomiti avec Maglioli (troisième). Vendue en Argentine, elle termina quatre fois sur le podium en 1955. En 1974, elle fut retrouvée dans une casse de Naples, sans moteur, et restaurée.
J'élargis, j'élargis... toujours personne!
Presque un shooting personnalisé.
Une Porsche 904 GTS s'est installée (904-027).
Pendant que je m'occupais de la TF, il y a eu un gros arrivage au niveau du plateau compétition. Plusieurs Cobra,
et cette sublime Aston Martin DB2
Et ça continue, avec l'un des poids lourds du plateau, S850663, une des douze Jaguar Type E Lightweight.
Il commence à y avoir du monde, les voitures se garent sur la pelouse.
Cette GT40 est très probablement une réplique Sbarro.
Celle ci porte une plaque P/1029 mais il s'agirait hélas d'une réplique Superformance. Je vais devoir faire -1 sur la page de châssis dédiée.
Cette 308 Groupe IV, châssis 08380, porte le numéro de châssis le plus bas des Groupe IV mais est la huitième à avoir été construite par Michelotto. Le numéro de châssis est celui d'une 308 GT4 mais le châssis est bien celui d'une GTB, ce qui laisse supposer un tour de passe passe fiscal pour l'importation aux Etats Unis.
Concernant la 911 2.7 RS de Clive Joy, pas trop de doutes par contre.
P/1089 n'est pas une vraie non plus, même si elle fait partie de l'allocation de 100 voitures accordée par Ford à JWA. Décidément, ce n'est pas l'année des GT40.
Le futur vainqueur de cette 25ème édition s'en va,
alors qu'arrivent une BMW 3.0 CSL et une Alpine A310 Groupe IV.
C'est assez intense tout à coup.
Voici 20373, une vraie Groupe IV, et la fausse RSR.
Un petit drame se joue alors que je m'approche de la CSL. Mon appareil photo est désespérément bloqué sur une correction d'exposition de -1/3. Toute tentative de changer se solde par l'affichage d'un L sur l'écran. On/Off, changement d'objectif, batterie retirée, rien n'y fait. Je montre ça à un ami à qui ça ne dit rien non plus. Heureusement je suis quasiment toujours à -1/3 mais c'est quand même handicapant.
La TF s'en va, adieu!
Alors que les arrivées se succèdent.
Voilà ce qui arrive quand on ne peut pas corriger l'exposition.
Une de mes photos préférées de la journée.
Ici, 31135, une autre vraie Groupe IV
Une Porsche 2.8 RSR
et une 3.0 RSR. Elle ressemble très exactement à la voiture qui a remporté la catégorie GTS aux 24 Heures du Mans 1975 (cinquième au général). Son immatriculation monégasque pourrait même accréditer la thèse qu'il s'agisse de la vraie, qui porte le numéro de châssis 911 460 9116.
Tout comme cette Ligier JS2, châssis 03, qui a couru au Mans la même année et a terminé deuxième de l'épreuve.
Le club des larges.
On est bien loin de la sagesse de la 2.7 RS.
L'équipage "TF1" arrive.
Contrairement à hier, je ne m'ennuie pas une seconde. Pas le temps.
Ah, voilà la Maserati 200 SI, châssis 2419.
Les 308 repartent déjà, la pause aura été de courte durée, moins de 15 minutes pour la Pioneer.
Une RS 3.0 arrive
alors que cette 2.8 RSR ex-Kremer (châssis 911 360 0360) s'est installée à mon insu.
De quoi combler les amoureux de 911.
J'ai toujours dit que le meilleur des spots finissait par s'user mais je ne me lasse pas de celui là, même si toutes les photos se ressemblent un peu. Au moins, quelle que soit votre voiture préférée, vous pouvez la voir dans un cadre idyllique.
Une deuxième Porsche 904 se présente,
devant plusieurs Ferrari. Ici une 275 GTB, châssis 7333.
Cette 250 châssis court serait 3539GT, ou en tout cas sa reconstruction car la voiture a été détruite dans un accident dans les années 60. L'empressement avec lequel le capot est refermé dès que quelqu'un fait mine de s'approcher accrédite la thèse d'une voiture pas très nette.
Pas de problèmes en revanche pour 3143GT.
Ici une magnifique Siata 208 S
Le showbiz fait le... show, évidemment.
Et ENFIN, la voilà!! Après un jour et demi d'attente, la 250 Tour de France, 0629GT, s'offre à moi. J'ai les jambes qui tremblent un peu.
Elle est suivie d'un troupeau de 275 GTB mais euh, bon. 7819 et 10403
et 8059
Est il nécessaire de préciser que je me suis lâché?
Dommage qu'elle n'ait pas été dispensée de ces horribles stickers.
Trop lâché sans doute, au vu de cette horrible peinture métallisée. En fait c'est Franck Tournier (mon héros, qui m'a fait rentrer chez Zanasi!) qui a convaincu le propriétaire d'engager la voiture et Silvano Toni (de Toni Automobili à Maranello) de la conduire avec son fils. La voiture a reçu un voile de peinture protectrice et partira en restauration dès la fin du Tour pour recevoir notamment une robe plus conforme.
Et donc voilà. Vous savez que je ne peux pas choisir donc faites le, vous!
Une TZ, où çà? Elle passe presque inaperçue.
Allez, cette Camaro Z28 me sort de ma torpeur.
Ca continue à bouger de partout.
Les voitures du Musée Peugeot sont bien là.
Il ne faut pas en oublier la châssis court quand même!
L'avantage de ne pas bouger est la certitude que toutes les voitures passent devant moi, même si je reconnais ne pas leur accorder à toutes la même attention.
La Siata, sublime,
la Camaro, bestiale
Une Cobra et une AC ACE
Il est quinze heures et on est looooinnn d'en avoir fini avec les merveilles. Tiens, voici une 250 Lusso, 5157GT
Plus ça va, moins il y a de monde autour des autos.
Voici qu'arrive une autre 275 GTB, magnifique, 7473.
Tandis que d'autres s'en vont.
Une seule Lancia Stratos cette année, et je ne l'ai pas vue arriver.
Je reviens un peu sur 8059.
Toute seule, voici la dernière GT40 du plateau, le châssis P/1108, un châssis surnuméraire assemblé par David Piper en 1972. Décidément, toutes les GT40 présentes ont un défaut plus ou moins important.
Une 3.0 CSL plutôt sobre.
Et voici une Fiat 2300 S revue par Abarth.
On approche de 16h00 et si ça continue je vais me retrouver tout seul.
Ah, la Tour de France s'en va. J'en ai bien profité finalement, malgré mes craintes, et j'espère la revoir une fois qu'elle aura sa peinture définitive.
Une autre curiosité.
J'avoue que comme souvent au Tour Auto, j'ai négligé les Dino.
On n'en a pas encore fini, voici la plus belle des CSL. Elle pétarade agréablement.
Et une autre 911 3.0 RSR, châssis 911 460 9087, une ex-Almeras championne de France de la montagne Groupe IV en 1974 avec pas moins de 15 victoires et sixième du Tour de France la même année. En 1975, elle fut de nouveau championne de course de côte avec 6 victoires.
Un petit focus sur la CSL.
Il est temps d'envisager le départ pour moi également.
Il reste moins d'une dizaine de voitures de l'Abbaye, je commence à longer l'allée vers la sortie.
Je fais une dernière petite pause près du porche, que j'ai peu exploité aujourd'hui finalement.
Mais bon, l'endroit est vraiment très poussiéreux.
Dernières images de ce Tour 2016 pour moi, c'est déjà la fin.
Aujourd'hui j'ai jeté aux orties une des règles de base qui dit qu'il faut changer de spot le plus souvent possible mais vous conviendrez que cet endroit était trop remarquable pour agir autrement. Après la frustration d'hier, il me permet de finir cette édition sur une note largement positive, même si... j'y reviens dans un instant.
Je rentre chez moi pour 19h00, ce qui est agréable également. En manipulant l'appareil pendant que le transfert des photos, je remarque par hasard l'existence de la touche Lock, qui permet de figer la correction d'exposition. Voilà donc l'explication de la "panne". Je n'avais jamais utilisé cette fonction. Comme quoi on ne connait jamais assez son matériel. En tout cas je suis content d'avoir réalisé ça avant de me pointer chez le réparateur car pour le coup, il aurait sans doute eu raison de me prendre pour un guignol. Ouf!
Comme je le disais juste au dessus, je suis plutôt satisfait de ma couverture du Tour cette année. Néanmoins ces trois dernières semaines auront apporté quelques regrets. Je me réjouis toujours quand le Tour prend la direction de l'est car cela signifie facilité et confort pour moi: partir et rentrer à des heures raisonnables... Mais il n'y a pas que des avantages à céder à la facilité. D'abord la première étape est souvent la plus longue au niveau kilométrage, sans compter la nécessité de s'extraire de Paris le matin, ce qui entraine des passages tardifs, comme j'ai encore pu le constater. Ensuite, on ne va pas se mentir, les routes ne sont pas les plus passionnantes de France. Il y a de beaux spots mais ça reste assez plat, alors que la traversée du Vercors au cours de la troisième étape offre des possibilités bien plus vertigineuses. J'aurais donc pu faire Cluny, dormir chez un ami vers Lyon (je l'entends déjà me dire _ Mais pourquoi tu l'as pas fait!) et couvrir des paysages plus inhabituels et spectaculaires. Tout n'est que question de motivation et de négociation. A ce sujet, mon principal regret est d'avoir joué petit bras sur le dernier Louis Vuitton Run, baptisé Spirit of Yves, qui s'est déroulé fin mars au départ de Monaco. Je savais qu'il y aurait une étape à Megève et je me suis trouvé des excuses pour ne pas faire huit heures de route en milieu de semaine: ils arriveront de nuit, la météo dit qu'il va tomber des cordes, je suis crevé... Alors que je savais que le matin au départ de Megève il y aurait sûrement moyen d'assurer un minimum. Mais bon, au fond je me suis juste dégonflé et c'était stupide de ma part. C'est le genre d'évènement que je dois formellement m'interdire de manquer. Le précédent date de quatre ans et on en parle encore. Allez, j'arrête parce que je suis juste en train de m'énerver.
2014: troisième étape |
2014: première étape |
2013: deuxième étape |
2012: Grand Palais |
2011: Les Tuileries |
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2010: Le Jura |
2010: les Tuileries |
2009: Dijon Prénois |
2008: la première étape en intégralité |
2007: le Grand Palais et Evian |
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