Cette année encore, le Tour Auto (désormais Optic 2000) a choisi de faire un large crochet par l'est de la France. Je m'estime très chanceux puisqu'au cours des trois années que j'ai couvertes pour Arthomobiles, les arrivées ont pourtant été très variées: Evian en 2007, Marseille en 2008 et Deauville cette année. Après avoir étudié le parcours des concurrents, j'ai tracé mon propre itinéraire. Si tout se passe bien, je rejoindrai donc la première étape pour le déjeuner au Château de Montjalin dans l'Yonne avant de prendre l'autoroute pour retrouver les concurrents sur le circuit de Dijon Prénois et enfin lors du parc fermé à Beaune. C'est plus ou moins le même trajet que l'an dernier où tout s'était bien passé. Pour la seconde étape, c'est dans le cadre somptueux des Salines d'Arc et Senans que les concurrents déjeuneront. Cà ne remplacera pas le 40ème anniversaire GTO que j'ai loupé au même endroit (à quinze kilomètres de chez moi) en 2002 mais ce sera toujours çà. Ensuite, je tacherai de couper au plus court pour intercepter les voitures le long d'une route familière du coté d'Ornans. Au niveau du plateau, c'est du classique avec une trentaine de Ferrari au départ dont la moitié de 275 GTB. Pas de GTO dans la liste des engagés cette année hélas mais les ouvreuses devraient être intéressantes: Enzo et Scuderia 16M.
Avant de commencer, je dois avouer une petite inquiétude. Deux jours après avoir tenu à bout de bras pendant une journée les 2.5 kg du couple 40D + 300mm, j'ai ressenti d'assez vives douleurs au deux épaules. Etant donné que je vais passer douze jours complets dans le mois qui vient (!!) l'appareil au poing, je me demande vraiment dans quel état mes muscles et mes tendons vont finir. Je pense qu'il va falloir systématiser l'usage du monopode chaque fois que le 300mm sera de sortie, sous peine de transformer le plaisir des sorties en douloureuse corvée.
J'ai 200 km à faire pour arriver au premier lieu de rendez vous donc j'ai le temps d'emmener Alexandre à la crèche: c'est son premier anniversaire aujourd'hui! J'arrive au Château de Montjalin vers 10h30 soit plus d'une heure avant l'arrivée prévue des premiers concurrents. Voilà qui va me permettre de reconnaitre tranquillement les lieux. Le Château possède un parc respectable et abrite un Musée des voitures présidentielles (que je n'aurai pas le temps de visiter.)
Hélas, les voitures seront parquées dans un immense champ un peu à l'écart ce qui va limiter les opportunités de faire des photos spectaculaires. A ma grande surprise, les abords recèlent pas mal d'épaves à divers stades de décomposition. Le genre de choses que j'ai longtemps rêver de trouver pour faire des HDR dramatiques. Mais pour çà il est préférable d'avoir un beau ciel d'orage ce qui heureusement n'est pas le cas aujourd'hui: le ciel est uniformément bleu (même un peu trop pour mon goût mais bon).
Je me déplace ensuite à l'extérieur du parc pour voir si il y a un coin sympa aux abords. Effectivement je trouve une petite chapelle avec un point d'eau devant qui devrait donner de bons résultats. Il n'y a plus qu'à attendre l'arrivée des ouvreurs et des premiers concurrents. Une première GT3 RS me permet de régler mon cadrage.
A l'heure prévue (11h45), deux ouvreuses s'annoncent d'abord par des bruits rageurs qui retentissent dans la campagne alentours avant de montrer leur nez. Enzo et Scuderia 16M
Suivies une dizaine de minutes plus tard par les premiers concurrents, et non des moindres: une 275 GTB Competition et une magnifique 250 Passo Corto couleur crème que vous n'avez pas fini de voir car elle m'a vraiment tapé dans l'œil.
Les arrivées se font vraiment au compte goutte, à peine une quinzaine de voitures en 45 minutes puis un convoi important. Apparemment un accident dans une spéciale à mis tout le monde en retard.
Cette année c'est le plateau compétition qui est parti en premier. Une 512M accompagne le cortège.
Du fait du retard, la pression du départ pour Dijon se fait déjà sentir. Je laisse donc tomber mon point de passage pour aller retrouver les voitures sur les pelouses. Le long des 300 mètres qui me conduisent aux grilles, j'avais prévu de faire de belles prises de vues avec la chapelle en arrière plan, comme celle ci dessous mais les voitures des spectateurs garées sur le bas coté gâchent un peu le paysage. Voilà qui n'était pas prévu et qui me contrarie un brin. Aucun plan ne survit au premier contact avec la réalité.
Je ne vais pas être consolé par le spectacle qui s'offre à moi ensuite. Les spectateurs sont assez nombreux, ce qui est un bon point dans l'absolu mais moins pour faire des photos sans personne dessus. Mais surtout les voitures sont relativement serrées les unes contre les autres et en plein contre jour. Pas de bol. Je retrouve les premiers arrivés.
puis les arrivées se succèdent à un rythme plus soutenu, avec de nombreux bijoux comme cette somptueuse Aston Martin DB4 Zagato.
ou ces DB 2/4 et DB 4 GT
Comme toujours au Tour, les 275 GTB sont très bien représentées.
Les vues vraiment photogéniques sont rares. Et il y a souvent quelqu'un dans le champ mais çà, c'est le jeu.
La seconde Enzo accompagnatrice est arrivée en toute discrétion (hormis l'attroupement qu'elle n'a pas manqué de provoquer évidemment).
Les Jaguar sont nombreuses également, parfois dans des tenues surprenantes.
La voiture d'assistance de Brandon Wang, le propriétaire de la GTO bleu foncé est là également.
Comme je le craignais, dès 13h00, les premières voitures manœuvrent pour prendre la direction de Dijon.
Ce genre de déjeuner est difficile à gérer car le parc est sans cesse en mouvement. Les arrivées des voitures s'étalent sur plus de deux heures trente et rester pour attendre les dernières signifie louper le début des festivités à l'étape suivante.
Je décide donc d'abandonner les lieux de rejoindre Prénois ou j'attendra tout le monde. Je me consacrerai plus longuement au déjeuner demain à Arc et Senans. Sur le chemin pour rejoindre ma voiture, je profite des arrivées pour faire encore quelques clichés.
Le trajet pour Dijon dure environ une heure par l'autoroute, ce qui me permet de refaire une bonne partie de mon retard sur les premiers partis. Quand j'arrive au circuit, il y a déjà un nombre de spectateurs impressionnant. Heureusement je peux aller me garer à l'intérieur du circuit où je récupère mon accréditation. Avant l'arrivée des concurrents, une quinzaine de clients Pozzi avaient reçu le feu vert pour tourner sur le circuit. J'arrive pile au moment où ils libèrent la piste et regagnent le parking: plusieurs 612, deux 599, une Challenge Stradale, une Scuderia et deux California notamment.
Les ouvreuses ont à leur tour le privilège d'une courte session.
Je dois bien avouer que quand j'ai entendu pour la première fois parler de la Scuderia Spider, j'ai eu de gros doutes sur l'utilité d'un tel concept. Les chroniques dans les journaux spécialisés (pas forcément objectifs je vous l'accorde) l'ont qualifiée de voiture plaisir ultime et c'est vrai que pour voir profiter en direct des aboiements du V8 doit être une sensation Ô combien plaisante. Le comportement routier semble avoir conservé toutes les qualités du coupé.
C'est ensuite au plateau 3 de prendre la piste: le premier des plateaux compétition. Ici une seule règle, faire le meilleur temps possible pendant les 10 minutes d'essais puis remporter la course de 8 tours.
Les Alfa Romeo tirent leur épingle du jeu, en particulier les légères TZ
mais les 1600 GTA sont aussi à la fête, alors que cette 1750 GTV prend un peu de risque
Ces 1600 GTA roulent en formation serrée. Dommage que la photo ne soit pas un poil meilleure
Dans la série "Light is Right", cette Lotus Elite est également très rapide, quitte à lever un peu la patte, et cette Austin Cooper S profite tout autant de son poids plume pour faire des passages très spectaculaires.
La Jaguar Mark II orange montre de belles velléités offensives même si au bout de quelques tours les freins arrière semblent quelque peu en surchauffe.
En retrait la DB 2/4 et une Alfa Romeo 1900 TI
Les Alfa sont vraiment en force cette année.
J'ai failli oublier cette 275 GTB/C
Après une pause qui m'a semblée interminable (eh oui, on trouve le temps long en bord de piste quand il ne se passe rien), c'est le tour du plateau 4. Deux 275 GTB sont de la partie et donnent ) entendre le chant de leur V12.
Ce plateau contient davantage de gros cubes, à l'image de cette AC Cobra ou de cette GT40
ou de cette Mustang pour rester outre Atlantique
Les Type E sont là également
Porsche 904 GTS, Sunbeam Alpine Tiger
Une impressionnante Alfa 1750 GTAM
et les Aston DB4 GT
J'élargis un peu le cadre pour vous montrer le nombre de spectateurs perchés sur les buttes pour admirer les concurrents. Et ce n'est rien par rapport à ceux qui se pressaient dans le paddock. A l'image de Rallystory, Peter Auto a joué la carte de l'ouverture en laissant accès libre aux circuits et aux lieux de déjeuner, ce qui a permis à de nombreux passionnés de voir toutes ces voitures de très près. Une très belle et généreuse initiative.
Au vu de l'attente entre les plateaux, je décide de tenter une sortie avant le plateau 5, le dernier des compétition. Je rejoins donc le paddock. Les concurrents des plateaux de régularité arrivent progressivement et sont rassemblés au fond, prêts à prendre la piste. C'est le cas de ces Aston Martin
de cette Jaguar
et de ces Passo Corto et Lusso
Tout à coup, alors que je discute avec un passionné avec qui j'ai déjà échangé pas mal de mails, une invitée surprise se présente au checkpoint. Il s'agit de 4153 GT, une 250 GTO qui remporta le Tour de France en 1964. Cette invitée de prestige ne figurait pas sur la liste des inscrits.
Deuxième bonne surprise, l'équipage est entièrement féminin.
Pour être tout à fait transparent, l'apparition de la GTO n'est qu'une demi surprise car je l'avais vue sur des photos prises la veille aux Tuileries donc les chances étaient très bonnes qu'elle soit à Dijon. C'était donc un de mes objectifs prioritaires. Qui plus est, je suis très heureux qu'une troisième GTO coure le Tour Auto (en ma présence en tout cas), ce modèle étant indissociable de l'histoire du Tour.
Satisfait, je reprends la direction de la piste. En chemin, je m'arrête brièvement vers cette nouvelle Mégane Trophy mais elle n'est pas très bien placée.
J'admire également en vitesse le moteur Gurney d'une GT40
Cette Porsche RS 3.0l n'a apparemment pas parcouru plus de quelques mètres. Arrivée sur plateau, elle n'ira pas plus loin. Je n'ai pas revu non plus la DB4 Zagato, hélas.
Je me consacre un peu plus longuement aux Ferrari Pozzi, évidemment. Vous savez que je suis tout à fait réconcilié avec la nouvelle California.
Les balcons du paddock sont toujours là à point nommé pour des angles inédits.
Pour les essais du plateau 5, je remonte un peu le long du circuit pour aller dans un autre endroit photogénique du circuit. Les pauses entre les manches sont vraiment très longues. Ce plateau est un peu le royaume des Porsche 906.
mais pas seulement bien sûr
Entre les essais et la course, j'ai largement le temps de revenir vers la bretelle.
J'en profite pour rendre un hommage admiratif à Jean Ragnotti. Voir en action un vrai pilote au volant d'une voiture qu'il connait par cœur est un spectacle absolument bluffant. La Berlinette A110 vole littéralement.
Evidemment les voitures anciennes se prêtent parfaitement à ce genre de démonstration. En tout cas les spectateurs étaient aux anges.
De fait, les contre braquages et passages en dérive sont monnaie courante.
Les Porsche dominent ce plateau
Ca va ensuite être aux plateaux régularité de s'exprimer, ceux qui concentrent la majorité des Ferrari. Mais d'abord, encore de l'attente. Du coup, il est déjà passé 18h00 quand les premiers concurrents du plateau 1 entrent en piste. L'avantage, c'est que la lumière est devenue vraiment très douce et très chaude. Un plaisir, tant qu'elle durera. On commence avec cette Lusso.
Pour alterner, voici une étonnante et séduisante Lancia Flaminia Super Sport Zagato
275 GTB, bien sûr.
Le rythme est évidemment bien plus tranquille qu'en compétition, les concurrents essayant de coller au plus près au temps au tour qu'ils se sont fixés comme objectif.
Néanmoins, c'est sur ces plateaux que j'ai vu le plus grand nombre de portes fermées et de queues de poisson (involontaires bien sûr). Les photos qui suivent sont sans rapport avec ce constat.
Dino 246 GT
Une Alfa Romeo 1900 CSS
Une somptueuse BMW 507 et une Jaguar XK 120
250 Passo Corto
et bien sûr la GTO, un rêve avec cette lumière
Sur la toute fin, je tente de baisser les vitesses mais sans grand succès. Ici au 1/15e quand même
Enfin les derniers concurrents entre en piste: plateau 2, régularité. Un plateau très bien doté. Là non plus, les Ferrari ne manquent pas. 275 GTB bien sûr:
Dino 246 GT
La sœur: Lancia Stratos !
Revenons aux Ferrari avec les châssis courts
et une superbe 250 GT Boano
et qui sera la seule qui fera une figure devant moi. Hélas, j'avais le mauvais objectif en main. En tout cas pas de casse et c'est bien là l'essentiel.
Il y avait pourtant un peu d'attaque chez certains
Parmi les originalités, citons cette DB HBR5 et cette Lotus Europa
ainsi que cette Saab 96 et cette Lancia Flavia Coupé. J'espère ne froisser aucune sensibilité en traitant ces voitures d'originales mais ce sont de modèles dont je ne suis absolument pas familier.
Tiens, une dernière, que tout le monde connait mais qui n'en est pas moins inattendue ici.
Les Alfa sont bien sûr présentes, comme dans tous les plateaux.
Une des 906 a décidé de jouer la sécurité et de s'aligner en régularité
Terminons cette session circuit avec une Jaguar Type E et une BMW 2002. Comme d'habitude, je suis relativement éreinté par le poids des deux boitiers avec les zooms.
Le temps passe vite quand on s'amuse. Le temps de rallier l'entrée du paddock et les derniers concurrents sortent de la pitlane pour prendre directement la route de Beaune pour l'étape. Il est près de 20h00.
J'en profite évidemment jusqu'au dernier moment.
Une des châssis court fait un stop vers son assistance pour remettre (à grand peine) les valises dans le coffre.
Un dernier demi tour tandis que le soleil darde ses derniers rayons et le circuit devient totalement calme.
Je jette un œil au GPS qui m'indique une arrivée approximative à Beaune à 21h00 passées. Le soleil est couché. J'arriverai à la nuit complète et le parc fermé est éclairé par des projecteurs orangés qui ne sont pas du meilleur effet. En plus çà me fera rentrer à la maison après 23h00 alors que la journée a déjà été longue. Je décide donc de rentrer directement à la maison pour reconditionner le matériel et être prêt pour le lendemain. Pour finir un grand merci à la Giulia Sprint grise qui revenait vers le circuit au moment de mon départ car sans son avertissement, j'aurais sans doute laissé un point sur mon permis, vu l'endroit où ces enfoirés avaient positionné le radar.
J'avais plus ou moins prévu de mettre les deux étapes sur une même page mais la pause déjeuner à Arc et Senans a été si exceptionnelle que je n'aurai pas de trop d'une page spéciale. J'espère pouvoir la mettre en ligne avant mon départ pour la Villa d'Este. Sinon ce sera dès mon retour.
2010: les Tuileries | 2010: le Jura | 2009: Arc et Senans | 2008: la première étape en intégralité | 2007: le Grand Palais et Evian | |
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