Reprenons donc le cours de ma journée à Francfort. Je suis dans le Hall 6 où je viens de me prendre un râteau de la part de la 458 Spider qui va rester cachée jusqu'à 14h00. J'ai déjà donné mon sentiment sur le sujet: une intense frustration. Cette année, le salon accueille 1012 exposants sur une surface d’exposition de 235 000 mètres carrés répartis sur 9 halls différents. C'est immense. Du coup, se retrouver devant des stands où tout ce qui est intéressant est bâché n'est vraiment pas glop. Maserati, Lamborghini,
Mercedes, Bugatti, Jaguar, Ferrari, Lotus, Porsche... même combat partout.
Résultat, la matinée est très calme puis tout le monde s'agglutine au même
endroit avec une inertie qui fait qu'il faut bien une heure avant de pouvoir
accéder vraiment à la nouveauté. C'est stupide au point que je me demande si je
n'aurai pas meilleur temps dorénavant d'aller le deuxième jour quand tous les
"pseudo-mystères" sont dévoilés. C'est juste la conférence Ferrari qui m'embête
car j'aime bien couvrir celle ci, avec cette ambiance très particulière.
Je m'attarde tout de même chez Maserati. J'y retrouve avec plaisir la MC
Stradale bleu électrique que j'avais croisée dans un
souterrain de Modène (ou sa
jumelle).
Voici une nouvelle série spéciale de GranCabrio, appelée Fendi, du nom de la
marque de haute couture italienne dont le directeur de création est Karl
Lagerfeld et qui est plus connue des amatrices de sacs à main. Un clin d'œil
direct à la clientèle féminine donc.
La carrosserie est peinte avec une teinte triple couche spéciale nommée Grigio
Fiamma Fendi qui intègre une finition dorée iridescente à sa surface.
On retrouve à l'intérieur une garniture en bois de ronce, baptisée Pergamena
Fendi, et qui s'étend sur toute la largeur du tableau de bord, sur les portes et
au sommet du levier de vitesses, le tout dans le jaune emblématique Fendi.
On retrouve cette teinte sur les étriers de frein et le trident brodé dans les appuie têtes.
Le logo caractéristique de Fendi, en double F, est brodé sur le siège. Le Cuoio
Romano, cuir précieux de la ligne Selleria de Fendi, a été utilisé pour des
détails tels que le dessus du tableau de bord, le levier de vitesses et le
profilé des tapis de sol. Mais là, je suis dépassé. Pas dans le cœur de cible
tout simplement.
Pour ma part, je reste sur la GranCabrio S et sa couleur Rosso Trionfale.
Il est 9h00 du matin et l'hôtesse a déjà l'air d'en avoir marre.
Alors qu'à deux pas de là, chez Abarth, c'est toujours le sourire.
Chez Alfa Romeo, la 4C a laissé tomber le rouge mat pour une couleur chromée (Fluid
Metal, on se croirait dans Terminator). Il s'agit strictement du même concept
qu'à Genève et non du modèle
supposé passer en production dès 2013. Décidément, j'ai du mal, d'autant que le
faible recul des barrières oblige a photographier la voiture de haut et ne
l'avantage guère.
Je regrette déjà de ne pas avoir pris le 10-22 au lieu du 17-55.
Pour les hôtesses, composante traditionnelle des journées presse, j'ai choisi le
70-200 en y intégrant pour la première fois le flash pour déboucher les ombres.
Ca a l'air de fonctionner.
Chez Lotus, cette Talbot Sunbeam Lotus porte sur l'aile un nom très prestigieux.
C'est la voiture qui a remporté le championnat du monde des rallyes en 1981.
Sinon, des bâches.
Les préparateurs sont moins timides que les constructeurs et Techart ne cache
pas sa Porsche GTStreet RS, basée sur la GT2 RS et qui développe désormais 720
chevaux.
Chez Jaguar, la XKR-S s'affiche cette fois en blanc, en attendant que le concept
prévu soit présenté.
Aston Martin présente sa gamme complète, c'est dire si on se croirait dans une
usine de clonage. A leur décharge, un effort a été fait sur certaines couleurs
comme la Virage bordeaux ou les DBS orange métallisé.
La One-77 fait figure d'ovni là au milieu, avec une teinte marron absolument
superbe. La plupart des One-77 ont l'air d'être proposées dans des couleurs
subtilement originales. Amusante coïncidence, c'est la 77ème photo que j'ai
prise aujourd'hui.
La V12 Zagato est également présente.
Je sais que j'ai tendance a être très critique envers Aston Martin, et c'est
sans doute un peu mérité. A Genève, Lamborghini a présenté une extraordinaire
Aventador sans sa carrosserie, une véritable œuvre d'art. Ici, Aston a posé
trois éléments d'aluminium en vrac sur le stand, sans aucune indication visible
quand au modèle concerné ou aux techniques utilisées. C'est nase.
Wiesmann est présent en force, avec quasiment toutes les déclinaisons de sa MF.
MF4, MF5, coupé, roadster, il y en a pour tout les goûts, en couleurs sobres ou
éclatantes, brillantes ou mattes.
Mais c'est la MF3 Special Edition qui attire l'œil. On a du mal à croire que la
MF3 fête déjà ses 18 ans tant son design est indémodable (à moins qu'il n'ait
jamais été à la mode), mais il est temps pour ce modèle de tirer sa révérence.
En particulier à cause de la disparition du 6-cylindres en ligne 3.2 litres
atmosphérique BMW. Le bloc de 343 ch de la BMW M3 E46 motorisait jusqu'alors le
Roadster MF3.
Tous reçoivent une livrée particulière réalisée en partenariat avec la marque de
luxe Sieger. Si j'ai bien compris, aucun modèle ne se ressemblera. Les couleurs
utilisées (carrosseries, jantes et intérieur) rendent chaque exemplaire unique.
Le design reprend celui du roadster classique avec de grandes bandes depuis la
grille du radiateur jusqu’à l’arrière, ainsi qu’un laquage latéral harmonisé. A
l’intérieur, on retrouve également un nouvel habitacle au niveau des portes,
sièges et volant.
Les noms sont évocateurs: Ivory, Vampire, Rocket, Racing Blue, California
Sunset, Panther, Urban jungle, Scuba Mobile, Habana, Polar Bear (présentée ici
en blanc), Swiss Blue, Mountain Mobile, Dolce Vita (la verte), Chocolat, Ice
Blue, Black and White, Oxford et Sieger.
Me voici chez Mansory, qui s'est un peu calmé sur le nez de la SLS AMG,
heureusement.
Je me rends ensuite chez un premier constructeur Allemand, Mercedes. Chaque
marque germanique a son propre bâtiment ici, et ils sont gigantesques.
Si le but est d'en mettre plein la vue, c'est réussi: on ne peut qu'être saisi en découvrant le Hall Mercedes et ses trois étages. C'est de la folie. Il y a même un double escalator.
La première voiture intéressante que je rencontre sera l'un de mes coups de cœur
du salon: la C63 AMG Black Series.
Trapue, large mais sans en faire trop (comme la SL65 par exemple?), la bête
dispose de 517 chevaux sous le capot,
Mercedes AMG et la marque de moto italienne Ducati ont signé un partenariat au
début de l’année, ce qui explique que les deux marques profitent du salon de
Francfort pour présenter une Ducati Diavel AMG Special Edition. Le roadster
italien bénéficie de divers composants inspirés par AMG dont des roues carbone à
cinq rayons, des embouts d’échappement spécifiques et une selle rembourrée en
alcantara. La Diavel AMG se pare pour l'occasion d’une peinture noir mat.
J'observe avec amusement la SLS AMG en constatant qu'il y a toujours autant de
monde qui se cogne la tête dans la porte en sortant de la voiture.
Et dans les étages, je retrouve la version e-cell. Pas de roadster pour le
moment.
Il faut que je trouve comment descendre maintenant. On se croirait chez IKEA.
Par contre, je tombe sur le concept Classe A qui pourrait préfigurer la
prochaine petite berline de la marque. Finie la toute petite et hideuse classe
A, place à une nouvelle concurrente pour les Audi A3, DS4 et autres Mégane.
On retrouve bien ici le nouveau style Mercedes inauguré notamment sur la CLS.
Pas de doute, ça va être le bain de sang dans le segment des berlines compactes.
Il reste de la place pour quelques ornements.
Et voici le SLK par AMG, qui dissimule un V8 de 5.5L développant 422 chevaux. Ca
doit bien déménager dans une si petite voiture.
Je sors ensuite de chez Mercedes. Il pleut un peu. Je suis en T-shirt et il y a
de longues distances à parcourir à pied. Une Audi R8 e-tron se met à l'abri. Est
ce que les voitures électriques craignent la pluie?
Devant le Hall 4, je repère un visage familier, celui de Simone Schedoni, le
patron de la sellerie Italienne éponyme qui nous avait si bien reçu à Modène
pour nous faire visiter son
entreprise. Il s'en rappelle, nous discutons quelques instants.
Me voici maintenant chez VAG. La nouvelle série spéciale de la Lamborghini
Gallardo est encore dissimulée.
Elle est flanquée de deux Aventador.
Comme d'habitude chez Lamborghini, les atouts charme sont présents. Et en plus,
elles ont l'air de bonne humeur ce qui est relativement inhabituel.
Ce n'est qu'en passant derrière que je réalise que l'Aventador foncée est en
fait noir mat.
J'avais déjà vu sur le net une configuration de ce genre avec des étriers orange et c'est vraiment diabolique.
En attendant de découvrir la voiture dans les couleurs vives de Lamborghini,
cette configuration est ma préférée et je dois dire que j'ai déjà écarté les
réserves que j'avais sur cette voiture. Il me tarde d'en voir une dans la
circulation.
Beaucoup de belles choses déjà sur le stand Lamborghini donc.
Juste à coté, Porsche célèbre la fin de la 997 avec son ultime version radicale:
la GT3 RS 4.0
mais c'est surtout sa voisine qui me captive. Il s'agit de la Porsche Manthey
qui a remporté sous mes yeux les 24 Heures
du Nürburgring.
Ca, j'adore. Il y a un paquet de moustiques dans l'Eifel, un véritable génocide.
Je suis surpris de voir que la voiture est badgée Porsche alors que sa sœur que j'avais photographiée aux ateliers Manthey portait un badge maison. Mais après vérification sur mes photos de la course, c'est bien conforme.
Groupe VAG toujours, je me dirige ensuite chez Bugatti. La marque présente toujours des personnalisations très réussies mais je dois dire que cet exemplaire full rouge est celui qui me plait le moins de tous les salons que j'ai fait jusqu'à maintenant.
Je devrai revenir plus tard pour voir le modèle bâché. Je pensais qu'il s'agirait de la Grand Sport Super Sport que la rumeur annonce mais en fait, un examen plus attentif de la bâche en transparence m'aurait immédiatement permis d'identifier le modèle mystère, qui est bien connu.
Je zappe Porsche, où la 991 se cache toujours. Pour l'instant, il n'y a que cette ancêtre
et ce qui est à n'en pas douter l'avenir de la marque (bim!)
Je me dirige ensuite chez Audi, qui a carrément construit une nouvelle structure au milieu de l'esplanade centrale. Ah ben pourquoi pas?
Il y a même un petit circuit à l'intérieur où les voitures roulent.
Pas de nouveauté significative chez la marque aux anneaux, qui continuent à développer sa technologie e-tron
Voici l'Urban Concept, une citadine très high tech 1+1 en fibre de carbone, qui n'est pas sans rappeler les Messerschmitt de jadis. Sauf qu'elle n'est pas si étroite qu'il n'y parait puisqu'elle fait 1.78m de large. Un faux petit gabarit donc, mais donc le poids est contenu à 500 kg, avec une propulsion électrique comme il se doit. Ici en version Spider.
Tandis que le coupé se trouve dehors.
C'est amusant de voir comme certains hôtesses se transforment en statues de cire dès qu'un objectif se fixe sur elles.
Egalement présentée, la toute nouvelle Audi A5 DTM. Elle est plutôt sobre dans ses formes.
Bien! Il est 10h30, les premières conférences de presse doivent être terminées maintenant. Un coup d'œil au planning m'apprend que Lotus a fini. Je prends la direction de leur hall. Voici d'abord l'Exige S, qui remplace le traditionnel 4 cylindres 1.8l compressé par le V6 3.5l de l'Evora. L'Exige passe au dessus de la tonne et prend environ 15 000 euros au passage: 1080 kg et 70 060 euros. Je laisse le soin de commenter aux aficionados de la marque.
Au niveau des points positifs, un intérieur dépouillé mais spectaculaire mêlant carbone et aluminium et un moteur apparent.
Juste à coté se trouve la version R-GT qui reprend habilement les couleurs de la Talbot Sunbeam. Elle devrait être engagée dans un nouveau Championnat des rallyes GT FIA qui serait disputé sur asphalte. En tout cas, Lotus s'oriente de plus en plus vers la compétition, et c'est une excellente chose, bien meilleure pour leur image que de faire étalage de stars hollywoodiennes, à condition bien sûr qu'un minimum de résultats suivent.
Toujours chez Lotus, voici l'Evora GTE. L'Evora doit prendre du muscle pour garder ses distances avec l'Exige. Le moteur est poussé à 444 chevaux tandis que la belle perd 105 kilos à 1276 kg. Là, on va dans le bon sens et je dirais même que c'est la première fois que je trouve l'Evora séduisante.
Juste à coté se trouve Range Rover qui montre un très bel Evoque bicolore et un concept découvrable qui était tellement pris d'assaut que je n'ai pas pu en faire une image correcte.
Au niveau des préparateurs, Alpina continue à décliner la gamme BMW. Au moins le designer ne doit pas être surmené: jantes, bleu Alpina, stickers et le tour est joué
avec parfois une extravagance: du blanc!
Pas de Ferrari chez Hamann, dommage leurs préparations sont souvent sobres et soignées. Brabus était encore sous bâche quand je suis passé et j'ai totalement zappé d'y revenir ensuite, tant pis.
Je reviens maintenant chez Jaguar, qui présente un nouveau concept hybride, le C-X16.
Il s'agit d'un modèle compact qui sera probablement commercialisé en 2013 en coupé et roadster sous le nom XE, clin d'œil à la Type-E qui fête cette année ses cinquante ans.
Jaguar vise un rapport prix performances excellent, si le tarif de 50 000 euros se confirme.
Le concept C-X16 embarque un inédit V6 3.0 essence suralimenté par compresseur, qui développe 380 chevaux, ainsi qu'un moteur électrique de 95 chevaux capable d'apporter son aide pendant une dizaine de secondes et de fonctionner seul jusqu'à 80 km/h.
Très franchement, après le concept C-X75, ce que fait Jaguar actuellement me plait beaucoup: ce nouveau style agressif et musclé est très séduisant, même s'il prend à contrepied la clientèle traditionnelle des berlines confortables. L'avenir nous dira si la marque parvient à faire cohabiter ces deux images opposées: confort et sportivité.
Les conférences doivent maintenant être terminées chez Mercedes, je reprends donc la direction de leur pavillon, non sans attribuer ma palme du mauvais goût en chemin.
La SLS AMG roadster a été dévoilée. L'une d'elle trône en altitude, isolée.
Dans la gamme des 300 SL, je préfère de loin la gullwing au cabriolet mais c'est l'inverse pour la SLS: le coupé m'a toujours semblé un peu disproportionné, avec la cabine un peu trop en arrière par rapport à un capot un peu trop long.
Ici au contraire, la ligne très élancée et la longueur du capot fonctionnent à merveille. C'est splendide.
Et plus de problèmes de bosses sur le crâne.
Tout à coup, je repère un attroupement au rez de chaussée, à l'endroit où se trouvent les voitures de compétition. Effectivement, Dieter Zetsche, le PDG de Daimler est présent pour dévoiler la nouvelle Mercedes Classe C DTM 2012, en compagnie de Michael Schumacher et Nico Rosberg. C'est la première fois que je vois ce dernier en vrai et j'ai été vraiment frappé par sa jeunesse. On dirait un gamin.
Il a d'ailleurs l'air bien moins rôdé aux opérations promotionnelles que Michael. Rosberg à l'air de s'ennuyer ferme alors que Schumi s'acquitte de sa tâche (corvée) de bonne grâce.
Pour ce qui est des voitures, outre la Formule 1,
voici donc la voiture qui courra dans le championnat DTM en 2012, face à Audi et BMW.
Franchement elle est superbe! Depuis quelques années, Mercedes suit exactement le chemin inverse de BMW. Alors que les voitures de ces derniers s'adoucissent de plus en plus, jusqu'à devenir fades (comme la série 6 par exemple), les Mercedes deviennent de plus en plus agressives et méchantes. Cette Classe C est la quintessence de cette philosophie, avec la C63 Black Series bien sûr.
Norbert Haug, vice président de Mercedes-Benz Motorsport, était également présent. J'en profite ensuite pour déjeuner. Le jus d'orange est fantastique et la nourriture compense toujours une quantité réduite par une qualité exceptionnelle. Merci Mercedes!
Dehors, il pleut désormais à verse. Je traverse le hall où se trouve Renault sans m'arrêter
pour rejoindre celui de VAG où çà devrait commencer à bouger. Dans les allées, je tombe sur Jacky Ickx. C'est toujours agréable de croiser au hasard un mythe de la course automobile.
Porsche réalise donc un reboot de sa 911 en présentant la nouvelle mouture qui adoptera le nom de code 991. Pas de révolution dans le style mais l'empattement se voit rallongé de dix centimètres pour une hauteur de pavillon plus faible. La voiture devrait donc sembler plus ramassée mais il faudra probablement voir la 991 à coté de la 997 pour vraiment s'en apercevoir.
Les feux arrières sont plus aplatis et étirés, comme sur la 918 Spyder, ce qui est pour moi la grande réussite de ce restyling. Le poids baisse de 45 kilos, un exploit quand chaque nouveau modèle a tendance à prendre de l'embonpoint par rapport à la version précédente.
On est tout de même loin de la version initiale.
Le flat six a été remplacé par un poste de radio stéréo.
Il n'y a qu'une seule voiture de démonstration et la politique de Porsche du "zéro barrières", quoique méritante, rend les photos assez compliquées.
L'intérieur évolue, plus ergonomique mais également plus consensuel. Et apparemment confortable. Le tarif débutera à 90 000 euros et nous pouvons nous attendre dans les mois qui viennent à la longue litanie des déclinaisons: 4S, Cabriolet, Targa, GT2, GT3, RS...
Je passe en vitesse devant la up!, un buggy assez fun de Volkswagen qui ne verra probablement jamais un grain de sable.
J'assiste de loin à la présentation de la Lamborghini Super Trofeo Stradale: c'est la folie aux abords du stand.
Je m'approche progressivement, alors que tout le conseil d'administration de la marque pose aux cotés de la nouvelle venue.
Une seconde conférence de presse est annoncée pour 15h00, c'est ce qui s'appelle occuper la scène médiatique. Stephan Winkelmann charme les photographes.
Pour le moment, je ne peux que faire quelques images de détails à cause de la foule. Je reviendrai dans quelques minutes, quand tout le monde aura migré vers la conférence Bugatti.
Juste à coté, la nouvelle Bentley Continental GTC est désormais accessible. C'est une sorte de jeu de piste en fait, dans lequel le but serait de toujours arriver en retard, quand les autres sont déjà partis à la recherche de la pépite suivante.
Elégante et sans surprises: succès assuré.
Alors voyons cette "nouvelle" Lamborghini de plus près!
A première vue, c'est une Superleggera rouge, mais...
Le patronyme officiel de cette voiture est Lamborghini Gallardo LP570-4 Super Trofeo Stradale. Ce qui donne déjà deux indications: 570 chevaux et 4 roues motrices. Elle sera produite à 150 exemplaires seulement.
La voiture est donc un croisement entre la Superleggera et la voiture qui court en championnat Super Trofeo. L'influence de cette dernière se fait particulièrement sentir dans l'énorme aileron arrière, à l'inclinaison réglable manuellement. Ainsi que dans le capot arrière qui s'enlève entièrement grâce à un système d'attaches rapides. L'aileron et le capot sont en fibre de carbone.
La principale caractéristique de la Stradale est sa légèreté, en accord avec les engagements pris par Lamborghini de se concentrer sur l'allègement, l'accélération et les sensations de conduite. Le poids à sec est annoncé à 1340 kilos, 70 de moins que la LP560-4, ce qui permettrait d'atteindre 100 km/h en 3.4 secondes à peine (ok, on s'en fiche un peu).
Autre particularité, c'est la première fois que Lamborghini revendique la couleur rouge réservée aux voitures de course italiennes dans les années 50, quand chaque pays était identifié par une couleur. La couleur est baptisée "Rosso Mars".
Les éléments en carbone brillant sont nombreux sur la carrosserie, comme le diffuseur par exemple.
La Super Trofeo Stradale sera également disponible en gris ou blanc. Je trouve çà un peu dommage de ne pas imposer le rouge sur l'ensemble des 150 exemplaires, pour une plus grande cohérence, mais bon. Le toit noir est une option.
L'intérieur est assez dépouillé, en alcantara rouge et blanc
et en carbone sur la console centrale, les sièges et les portes.
Harnais 4 points, arceau et extincteurs sont en option, tout comme le GPS. Je ne m'arrête pas sur la mécanique, qui est proche de celle de la Superleggera.
Je ne suis évidemment pas revenu pour la seconde conférence de presse mais les informations importantes sont les suivantes: l'arrivée du championnat Super Trofeo en Asie, et la mise en production de la Sesto Elemento. Celle ci sera produite à 20 exemplaire seulement et non homologuée puisqu'elle ne pourra rouler que sur circuit. Un fonctionnement un peu similaire à celui des 599XX et Pagani Zonda R qu'il sera intéressant de suivre. Premières livraisons prévues début 2013, pour les cinquante ans de la marque. Voilà qui promet d'être passionnant.
Chez Bugatti, point de nouveauté donc mais la fameuse Veyron Grand Sport L'Or Blanc déjà vue notamment à Pebble Beach. Mais avant, voici ma troisième légende automobile de la journée: Ferdinand Piëch qui passe justement sur le stand. Il s'agit du petit fils de Ferdinand Porsche. Il détient à ce jour 13.2% des actions Porsche et est l'un des concepteurs de la 911. Il a également été responsable du service compétition à l'époque des Porsche 908 et 917. Quittant l'entreprise pour Audi, il est à l'origine des transmissions Quattro avant de voler au secours de Volkswagen en 1993. Après avoir redressé l'entreprise grâce à la mutualisation des équipements entre les différents modèles, c'est lui qui est à l'origine des rachats de Bentley, Lamborghini et Bugatti. Il quitte la direction de VW en 2002 mais reste président du conseil de surveillance. La lutte entre Ferdinand Piëch et son cousin Wolfgang Porsche pour déterminer qui de VW ou de Porsche absorbera l'autre est digne d'un reportage entier. Contrairement à de nombreux grands patrons automobiles qui sont avant tout des financiers, voire des cost killers, c'est vraiment face à un géant de l'automobile que je me trouve ici.
Si toutes les Veyron coupé et toutes les Super Sport ont trouvé preneur, Bugatti éprouverait de grandes difficultés à écouler ses Grand Sport dont seule une quarantaine sur les 150 prévues aurait trouvé preneur. Il faut donc que la marque de Molsheim frappe fort pour attirer l'attention sur sa version découvrable. On peut dire que c'est chose faite avec cette version appelée L'or blanc, qui intègre notamment des éléments en porcelaine.
Avant tout, la voiture est bicolore, comme toute les Veyron peuvent l'être mais le bleu et le blanc s'entremêlent ici en de fines lignes tendues sur les courbes de la carrosserie.
Ces lignes ont été créées grâce a des rubans adhésifs par les designers de la marque, avant que la voiture ne passe en peinture. Pas n'importe quelle peinture puisque celle ci a été réalisée entièrement à la main, comme sur un vase précieux, avant d'être recouverte par cinq couches de vernis.
Le rapport entre le bleu qui prédomine en bas et le blanc s'inverse progressivement, le blanc dominant le capot et le toit.
L'autre tour de force de cette voiture unique est constitué par les douze éléments de porcelaine utilisés à l'intérieur comme à l'extérieur.
Ils ont été conçus à la Manufacture Royale de Porcelaine de Berlin, avec une grande précision: la porcelaine se rétractant d'environ 16% durant le séchage, des calculs très pointus ont été nécessaires pour assurer la bonne intégration des éléments tels que les bouchons de réservoir
l'emblème EB ou les inserts sur les jantes.
En fait, c'est toute la voiture qui semble être faite de porcelaine.
On retrouve aussi une incrustation en porcelaine entre les sièges. Tous ces éléments reprennent l'éléphant dressé créé par Rembrandt Bugatti et qui fut utilisé comme bouchon de radiateur sur la Bugatti Royale.
On s'en fiche un peu mais cette pièce unique à une valeur: 1.65 millions d'euros. Une chose est sûre, personne ne peut rester indifférent devant cette voiture, où devrais je dire cette œuvre d'art qui se rapproche de l'esprit des art cars de BMW. Et on ne peut que saluer Bugatti qui tient son rang de constructeur le plus extravagant en acceptant des défis hors normes tels que celui ci. Je suis cent fois pour ce retour des designs uniques, que ce soit à travers les projets spéciaux des carrossiers ou ce genre de décoration extravagante mais soignée.
Abarth présente la version competizione de sa 695 qui reprend la mécanique de la Tributo Ferrari. Le prix n'a pas été communiqué mais cette Fiat 500 musclée ne va pas tarder à se rapprocher du prix d'une BMW 1M. Ca calme.
Après un long intermède chez Ferrari, je passe chez Maserati. J'avais crié au fake en voyant un photoshop d'un SUV Maserati sur leblogauto mais là, impossible de nier, le concept Kubang est en face de moi.
La création d'un SUV Ferrari fait partie des rumeurs ridicules qui apparaissent régulièrement comme des serpents de mer mais je n'aurais jamais cru possible que des moteurs de SUV puissent un jour être produits à Maranello. Et pourtant, on n'en a jamais été aussi près. Certes un concept Kubang avait déjà été présenté à Détroit en 2003 mais tout a changé depuis. Et notamment la possibilité d'exploiter des synergies intéressantes avec Jeep.
Pour moi, un SUV est un SUV et aucune audace stylistique n'est vraiment permise. J'ai l'impression de voir n'importe quelle voiture du segment sur laquelle a été adaptée une calandre de Granturismo. Au même titre que les plateformes communes entre Peugeot et Fiat qui ne se différenciaient que par leur face avant caractéristique.
Le moteur sera conçu par Paolo Martinelli, qui a longtemps travaillé chez Ferrari et sera construit à Maranello!
Le communiqué de presse est conjugué au futur et non au conditionnel. Maserati semble donc vouloir imiter la trajectoire de Porsche avec au bout, peut être, un diesel. J'ai trouvé tout çà glaçant.
Adolfo Orsi, un des plus grands spécialistes actuels de Maserati, qui porte le nom de l'homme qui racheta leurs parts aux frères Maserati en 1940. Il avait l'air tellement surpris que je le photographie que j'ai eu un doute et je ne lui ai pas demandé ce qu'il pensait de cette nouvelle orientation.
On approche de 17h00 et il reste plusieurs halls où je n'ai pas encore mis les pieds, même si leur intérêt et moins évident pour moi. Ils sont assez loin des autres bâtiments donc il n'y aura pas de retour en arrière. De toute façon, j'ai prévu de repartir vers 18h00 pour ne pas arriver trop tard à la maison. Je traverse donc la majorité des stands au pas de charge, sauf exception.
Ca va probablement vous paraitre très étrange mais le stand que je ne veux pas oublier est celui de Citroën. Il y a là bas un concept car qui m'intrigue et me plait beaucoup: le Tubik.
Il dispose d'emblée d'un double atout: d'abord j'ai beaucoup apprécié les derniers concepts de la marque: GT et Volt. Ensuite, je suis un très grand fan de science fiction et ce véhicule futuriste aux allures de navette spatiale a tout pour me séduire. L'hommage au Cube est visible dans le fameux groin mais çà s'arrête là.
Le poste de pilotage est intéressant, avec un siège cylindrique que ne déparerait pas dans le Millenium Falcon. Il est d'ailleurs baptisé cyclotron et sa porte en élytre s'élève à 2m50 de hauteur.
De l'autre coté, une porte de 4 mètres de large (et 150 kilos) remonte à
l'horizontale tandis qu'un marche pied se déploie automatiquement.
Trois rangées de canapés permettent des loger jusqu'à neuf personnes, avec un maximum de modularité.
Voilà, je suis fan. Un autocollant Arthomobiles et je m'en sers de camping car pour aller d'un évènement à l'autre!
Encore un mot sur Citroën, c'est la seule marque depuis longtemps que j'aie vu présenter une voiture avec les roues braquées: la DS3 WRC. C'est tellement plus photogénique!
Je tombe ensuite totalement par hasard sur l'Audi R18, qui est sur le stand d'un accessoiriste.
On peut vraiment parler de cockpit d'avion de chasse.
L'intérieur est incroyablement exigu. Je ne comprends même pas où le pilote doit mettre ses jambes, c'est dire.
J'arrive ensuite chez Peugeot, dont la gamme SW me plait toujours bien.
Les évolutions du règlement ACO permettront peut être rapidement à la 908 Hybrid de devenir autre chose qu'un simple showcar.
Peugeot présente son immense HX1, sorte de limousine SW
A toutes fins utiles, on peut rappeler que le constructeur au lion n'est plus du tout présent sur le créneau de la berline haut de gamme depuis l'arrêt de la 607. En fait, c'est toute l'industrie automobile française qui a déserté le créneau du luxe. Il y a un sacré complexe d'infériorité la derrière non? Peut on éternellement se contenter de vendre des berlines compactes ou des petites citadines et garder une image de qualité?
AC Schnitzer s'attaque à la 1M. Superflu?
Opel présente une Astra GTC aux faux airs de Mégane RS.
J'ai parlé dans ces pages de mes différents coups de cœur automobiles, qui sautent de toute façon aux yeux en fonction du nombre de photos que je publie sur chaque modèle. Il est maintenant temps de vous dévoiler mon coup de cœur catégorie hôtesses. C'est vraiment par acquis de conscience que je suis allé jusqu'au fond de ce hall d'accessoiristes mais j'ai bien fait puisque je suis tombé sur le stand Hankook qui présentait deux modèles de DTM.
Une Audi et une Mercedes, soit la totalité du plateau 2011.
J'entends déjà quelques amis proches rigoler car ils ne seront pas du tout surpris par mon choix.
Mais outre leur physique, j'ai vraiment été séduit par l'attitude des filles, que toutes les autres devraient sans doute adopter: disponibles, souriantes, avenantes, joueuses... Si Hankook avait plutôt choisi les F430 et 458 GT2 Farnbacher pour leur stand, je pense que j'y serais resté une bonne heure. En tout ca, ça donne envie d'aller couvrir le Tokyo Motorshow un de ces quatre (smylait).
Autre manufacturier, autre technique de vente.
J'accélère, je passe chez Volvo comme un éclair
m'arrête chez Chevrolet uniquement pour admirer la Corvette GT2
J'ai bien failli passer à coté de la Cadillac Ciel sans la voir. Il faut dire qu'en vrai, elle ne casse pas trois pattes à un canard, malgré quelques idées intéressantes.
Me voici maintenant dans l'antre du groupe BMW, qui sera aussi ma dernière étape. Je passe rapidement à coté de la Rolls Phantom Coupé.
Je fais une pause chez Mini, dont j'apprécie toujours le stand. Non pas pour les voitures qui y sont présentées mais pour son ambiance déjantée. Et çà fait du bien de boire un coup. La meilleure ambiance du salon (catégorie jeune)!
Chez BMW, j'avoue que j'ai vraiment été déçu. Rien ne m'a vraiment sauté aux yeux. Les concepts commencent a être beaucoup trop uniformes.
Peut être la fatigue? Ou pas, car cette nouvelle Série 1 me semble bien illustrer la fadeur croissante du design de la marque.
Il est 18h00, l'heure de remonter dans le bus et de rallier la voiture. J'ai quelques craintes sur le retour car il y a pas mal de zones de travaux à traverser. Pas de bouchons, c'est déjà ça. En fait, les distorsions temporelles d'Arthomobiles font que vous n'apprendrez que dans une semaine que la Mégane a souffert d'un petit accrochage pendant la Gstaad Classic: avec une aile fendue et un bouclier avant retouché, j'étais bien décidé à ne pas trop pousser sur les zones no limits allemandes mais mon chemin à croisé ce que j'ai d'abord identifié comme une 599 GTO.
Après une petite poursuite à 170 - 180, j'ai eu confirmation qu'il ne s'agissait que d'une GTB bicolore mais çà m'a quand même fait bien plaisir de la suivre un moment. Sur ma lancée, j'ai continué dans le flot de circulation à 160 jusqu'a la France. Le reste du voyage s'est déroulé sans histoire pour terminer cette longue journée à la maison vers 22h30, presque vingt heures après mon départ. Pfiou!
Pour ce qui est de la conclusion, je pense que vous me voyez venir. J'ai passé la moitié de la journée dans un état de frustration intense avant de courir tout l'après midi pour rattraper le retard. Et courir n'est pas un vain mot à Francfort, tant le site est étendu. Néanmoins, j'ai vu de fort belles choses qui justifient le déplacement: chaque salon a sa propre identité et ses propres caractéristiques et c'est très bien comme çà. Mais cette histoire de bâche m'a bien énervé quand même: j'ai fait deux fois plus de kilomètres que j'aurais du, pris des photos à la chaine et pas très créatives, d'abord parce que j'étais d'humeur maussade, puis parce que je n'avais plus le temps. Mais bon, le prochain, c'est Genève, mon préféré.
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