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Je ne veux pas faire la fine bouche alors que les pages relatant les salons automobiles font partie des plus grosses audiences d'Arthomobiles (trois des six meilleurs audiences de l'année en cours, Rétromobile détenant la palme) et que les organisateurs tolèrent toujours ma présence lors des journées presse. Cependant, il est vrai que Francfort n'est pas le salon le plus facilement accessible pour moi. Genève est assez proche et je me rends à Paris en train tandis que le salon Allemand m'impose 4h30 de route. Ma marque de prédilection ne me facilite pas la tâche en proposant une nouveauté à chaque grand salon européen puisque c'est au tour de la Ferrari 458 Spider de faire son show. Après le feu d'artifice de Genève, quelques nouveautés notables seront tout de même de la partie, avec la toute dernière déclinaison de la Lamborghini Gallardo, la nouvelle génération de Porsche 911, la Mercedes SLS roadster et d'autres.

La relecture du reportage de 2009 m'indique que je dois partir à 3h00 du matin. Ouch! En tout cas, ça fonctionne puisqu'en appliquant cette recette et avec un arrêt sieste d'une demie heure sur l'autoroute, il est 7h45 quand je me présente dans le hall d'entrée de l'IAA. Cette année, la règle est inflexible: pas d'entrée avant 8h00. Comme c'est maintenant une habitude quand Ferrari présente une nouveauté, je me dirige directement vers leur stand pour photographier tranquillement la nouvelle avant que ce ne soit la grande foule. Le salon s'étend sur une surface immense et le hall 6 où se trouvent les marques Italiennes est assez éloigné. Et une mauvaise surprise inédite m'attend quand j'arrive sur le stand: la Spider est bâchée.

Et la conférence de presse n'est prévue qu'à 14h00, après quoi ce sera une cohue sans nom. Et vous verrez dans le reportage suivant que le même principe s'est répété sur quasiment tous les stands. Franchement, la voiture a déjà été montrée en privé, en photos et en vidéos; alors qu'est ce çà coûte de la montrer dès le début du salon, quitte à la recouvrir avant le début de la conférence de presse officielle pour le décorum? Je vais faire un peu mon caliméro mais d'habitude je fais Ferrari à fond pendant deux heures en début de journée avant de venir assister à la conférence de presse, ce qui me laisse le temps de faire tout le reste tranquillement alors que là je n'ai quasiment rien fait de la matinée avant de courir tout l'après midi. Mais bref! C'est l'heure à laquelle on peut entrer sur le stand facilement donc j'y vais quand même. Les voitures visibles sur le stand au cavallino sont les suivantes: une très belle California blanc Fuji intérieur bordeaux avec le toit noir, une des plus belles configurations à mon sens.

       

Avec une lame avant en carbone du plus bel effet mais attention aux ralentisseurs. L'esthétique ne s'embarrasse pas toujours de coté pratique.



Les même 599 HGTE et 458 Italia qui étaient présentes à Genève. Cette dernière a vu son électronique encore plus affutée, notamment sur la boite de vitesse, afin de maximiser les performances et les sensations, sans doute en réponse à la MP4-12C qui se montre très pressante.

       



S'y ajoute bien sûr une FF anthracite, vraiment très jolie avec ces jantes.

       

       



Et la traditionnelle Formule 1.

       



Dans l'arrière boutique, un autre Spider se cache.



Finalement, la seule manière de bien voir l'auto est au 1/43.



Dépité, je repars donc pour le moment. Pendant que je parcours les autres halls, je tombe sur le stand Mansory qui a mis de l'eau dans son vin, au niveau couleurs en tout cas. L'ignoble Syracuse a abandonné sa robe jaune tapageuse pour un monochrome à peine plus discret. J'espère juste que c'est la même voiture repeinte et qu'ils n'ont pas défiguré une autre Italia.



L'arrière prend des airs de McLaren MP4-12C, ce qui est un comble pour ces deux rivales.



J'ai été prévenu sur Facebook hier au soir que la néo-Stratos serait dans le Hall 4, celui des accessoiristes. Nul doute que je serais passé à coté sans la voir, ce qui n'aurait au final pas changé grand chose. La voiture est totalement ouverte et on n'a pas le droit d'entrer sur le stand. Dommage... Le style néo-rétro est particulièrement en vogue en ce moment et c'est ainsi que Michael Stoschek, le président du groupe Brose, équipementier automobile sur le stand duquel est présenté l'auto, a demandé à Pininfarina de réinterpréter la mythique Lancia Stratos. Pininfarina s'est exécuté en prenant pour base la berlinette de son partenaire privilégié: la Ferrari F430. La voiture a connu un succès immédiat et plus de 40 clients potentiels se sont rapidement manifestés.



Sauf que Ferrari a fait savoir officiellement qu'il s'opposait à la production en nombre de la voiture. Lancia a apparemment loupé le coche et Ferrari n'a évidemment aucun intérêt à fournir une plateforme pour une voiture plus exclusive et plus performante que la sienne. Il y a donc de fortes chances pour que la Stratos reste un one-off, sauf si Michael Stoschek décide de garder le design pour repartir d'une feuille blanche sur une nouvelle base. Un projet difficile à mettre en œuvre.



En tout cas, le moteur de celle ci est badgé Ferrari, ce qui explique la présence de l'auto sur cette page. Je n'ai pas eu le temps de repasser dans la journée voir si la voiture était fermée. Tant pis.



Honnêtement, j'étais décidé à zapper la foule de la conférence de presse et à revenir en fin de journée sur le stand Ferrari, une fois l'orage passé mais en définitive, j'étais comme par hasard au bon endroit à 13H30, ce qui m'a permis de trouver une bonne place pour la présentation. Comme d'habitude, tout le gratin de Ferrari est présent: Luca Di Montezemolo, Piero Ferrari, Amadeo Felisa,

       

Paolo Pininfarina,  Sergio Machionne, Lapo Elkann.

       

Tentative sur Piero Ferrari



J'ai déjà disserté à l'occasion du salon de Genève sur les difficultés que rencontrent les constructeurs les plus prestigieux à garder le secret jusqu'au bout sur leurs nouveautés. Ainsi, les photos officielles de la 458 Spider sont sorties sur le net dès le 20 août. La réponse de Maranello est arrivée le 23 sous la forme d'un mini site consacré au nouveau modèle, sans que l'on sache bien si la date était prévue ou si elle a été précipitée après les fuites (volontaires?) de la semaine précédente. Le marketing est une guerre. Le lancement de cette première variation sur le thème de la 458 n'a pas donné lieu a une grand messe en direct comme celui de la FF: au début, seule une vidéo de la cinématique a été publiée, suivie quelques jours plus tard d'un résumé de la présentation officielle du modèle devant 800 invités en présence de Fernando Alonso et Felipe Massa, et enfin par une virée sur les hauteurs de Maranello avec Alonso encore.

La conférence commence par le nouveau film promotionnel de la 458 Spider, qui est superbe.

Puis Luca Di Montezemolo présente rapidement la FF qui est encore toute récente avant d'embrayer sur la 458 Spider.

Je vous mets la vidéo d'une bonne partie de la (courte) conférence pour ceux qui voudraient voir un peu comment se passe ce genre de choses.

Luca Di Montezemolo est écouté religieusement.



Le voile est enfin levé sur ce modèle rouge.



Il était acquis pour moi que le toit de la 458 Spider serait en dur mais le mystère restait entier sur la cinématique.



Ainsi, c'est une partie du capot moteur bascule vers l'arrière

       

avant que le toit ne fasse une rotation à la façon de la 575 Superamerica.

       

Les capuchons qui reposent sur les appuie têtes pivotent à angle droit pour venir s'insérer dans leur logement.

       

C'est simple, c'est fluide, c'est superbe. L'arrière n'est pas du tout alourdi comme c'est le cas de la plupart des cabriolets à toit en dur (dont la California). Une obligation puisque la 458 Spider est la toute première berlinette à moteur central équipée de ce genre de dispositif.

       

Le toit est en aluminium et permet un gain de poids de 25 kilos par rapport au coupé.

       

Il se déploie en quatorze secondes et est suffisamment compact pour conserver un peu de place derrière les sièges pour loger deux valises spécialement calibrées

       

       

ou un sac de clubs de golf.



La plage arrière est étudiée pour optimiser les flux d'air en direction des radiateurs, ce qui sera sans doute fort utile car la chaleur dégagée par le moteur risque de se marier difficilement avec le délicat mécanisme manœuvrant le toit. J'imagine qu'il s'agit là du principal défi de ce modèle, les questions de rigidité semblant aujourd'hui plus faciles à régler. Le communiqué de presse précise d'ailleurs que de nouvelles technologies (non précisées) garantissent une rigidité équivalente avec ou sans le toit et que la voiture est déjà conforme aux normes de sécurité 2020.

       

Par contre, cette fameuse partie arrière est désormais très torturée, loin de la sobriété d'une F430 Spider.

       

       

On sent des impératifs aérodynamiques résultant notamment de la nécessité de créer des flux d'air vers le moteur, l'embrayage et la boite de vitesse.

       



Hélas, l'optimisation en soufflerie est rarement synonyme de sobriété dans les formes, comme le prouvent depuis quelques années les Formule 1 et leurs multiples appendices.

       

Le fameux drapé si caractéristique de l'aile arrière a bien sûr du être sacrifié.

       

       

Les profilages derrière les appuie têtes sont rendus obligatoires par le mécanisme d'ouverture.

       

       

       

       

De l'avant rien ne change, tout comme à l'intérieur. Normal.

       

Revoyons la cinématique au ralenti:

       

Chaque fermeture étant suivie d'une ré-ouverture immédiate, je n'ai pas eu trop le loisir d'admirer la belle en position fermée, mais elle semble un peu moins élégante qu'en coupé.



J'avoue que je n'en étais déjà pas trop fan sur la SA Aperta: on est à mi chemin entre un pur spider et un targa.

       

       

Dès la conférence terminée, c'est la ruée pour récupérer les dossiers de presse. Je ne m'en tire pas trop mal avant de revenir photographier la belle depuis l'extérieur du stand avant que celui ci ne soit pris d'assaut.

       

       

Une fois tous les press kits distribués, la folie se calme un peu, sauf au moment où Ferdinand Piëch, le patron de Porsche, vient discuter un moment avec Luca Di Montezemolo. Rencontre au sommet!

Cette fois, je viens faire la queue pour rentrer sur le stand. Le physionomiste (je ne trouve pas de terme plus approprié) filtre les gens qui ont une preuve d'identité média en plus de leur pass. Je fais profil bas et attend poliment devant la porte. Au bout d'une vingtaine de minutes, il a pitié de moi et me laisse entrer.

       

Voici l'ouverture du capot moteur,

       

on se rapproche de chez Porsche en terme de difficulté d'accessibilité.

       

Je ne suis pas suffisamment spécialiste pour juger mais il me semble que certaines opérations sur le moteur risquent de nécessiter une dépose du mécanisme complet, ce qui va sans doute alourdir le budget maintenance. Pour une voiture qui va être produite en grand nombre et donc qui risque de subir une décote importante, je ne sais pas trop quelles conséquences cela aura sur le marché de l'occasion.



Voici le fameux bouton permettant de profiter des vocalises du V8 en prise directe dans les oreilles. D'ailleurs la sonorité du moteur a été révisée pour obtenir un son encore plus agressif pour les passagers.

       

La vitre escamotable permettrait de tenir une conversation normale jusqu'à environ 200 km/h.

       

Ma conclusion à chaud? La voiture s'annonce sans doute extraordinaire de l'intérieur: performances hallucinantes, bruit fantastique, facilité d'utilisation... Au niveau ligne, c'est vrai que je demande encore a être convaincu en voyant la voiture dans un environnement banalisé (au Mugello en novembre sans doute) car pour l'instant, cette partie arrière ne me satisfait pas pleinement. Bon, en salon, il est toujours difficile de juger précisément des proportions d'une voiture. A suivre donc.

       

Pas un mot n'a été prononcé durant la conférence sur le nouveau programme de personnalisation "Tailor Made". Je vais donc devoir le découvrir par moi même. L'arrière du stand contient toujours l'espace de convivialité dont je profite pour me désaltérer ainsi qu'une salle privative dédiée à la personnalisation des voitures. Elle n'est pas accessible pour le moment. Le vigile me dit de patienter un quart d'heure le temps que le sol et la voiture soit impeccable. Je m'exécute. Bon, la compagnie est agréable.



Avec une des plus belles hôtesses du salon.



Une nouvelle fois, la patience paie et je suis finalement admis dans le temple du Tailor Made.

       

Au mur se trouvent différents exemples des personnalisations possibles. On dépasse ici, et de loin, les personnalisations offertes par l'Atelier One to One, car il s'agit vraiment de sur mesure. Il existe trois collections nommées Classica, Scuderia et Inedita, qui rassemblent plusieurs dizaines de cuirs et de tissus. Chaque nouvelle combinaison de couleur ou de texture fait référence au passé de Ferrari, que ce soit en compétition ou en voitures classiques. Un designer personnel est associé à chaque client dans l'élaboration de la voiture inscrite au programme Tailor-Made.

       

J'avoue que je suis assez fan de cette potentielle FF



ou de cette 458 au tableau de bord riveté. La 599 GTO en livrée Historique reprenant la bande jaune de l'écurie Francorchamps était finalement le prémisse de cette nouvelle division.

       



Après c'est une question de goût mais les sièges en velours me plaisent moins

       

       

et je trouve les nouvelles roues à rayons Borrani (déjà vue sur la Maserati Bellagio) absolument affreuses (j'en ai tremblé en prenant la photo)

       

       

Pas de 599 GTB dans les exemples fournis: çà sent la fin de cycle pour cette extraordinaire GT. Le prochain salon sera sans doute l'occasion de présenter la remplaçante, hélas.



Pour résumer, les clients ont donc désormais accès à l'Atelier One to One pour choisir leurs options, au Tailor Made pour pousser plus loin la personnalisation cosmétique de leur auto, puis à la division des projets spéciaux pour un vrai one-off à la carrosserie unique, par ordre de prix croissant évidemment. Sur le modèle exposé,

       

on peut noter les sièges en tissu technique,

       

et les liserés rouges sur le volant et la console centrale.

       

Tout est résumé ici:

       

Voilà, je ne sais pas combien de temps j'ai passé chez Ferrari dans la journée mais ça a été considérable, alors que j'aurais pu tout boucler bien plus vite si la voiture avait été visible dès le petit matin. Bref, je fonce pour vous faire profiter de la suite du salon, mais la session Corse Clienti des 599XX à Spa est quasiment déjà là et je ne sais pas si je pourrai publier avant de partir.
 

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