Alors que Genève et la présentation de LaFerrari est encore
fraiche dans mon esprit, voici déjà venir le salon d'automne qui va donner le
signal de l'hibernation. Cette année, c'est au tour de Francfort, le moins
pratique de tous pour moi. Et cette fois encore, Ferrari va présenter un nouveau
modèle, ou tout au moins l'évolution d'un modèle de sa gamme: la 458 Speciale,
version affutée de la berlinette V8. Depuis que je couvre les journées presse
des salons, je crois que c'est la première fois que je ne vais couvrir que le
deuxième jour, pour des raisons d'agenda professionnel. D'un coté, je vais
louper toute l'excitation des conférences de presse officielles, de l'autre ça
m'évitera de ne voir que des voitures bâchées pendant une demi-journée, ce qui
est tout de même important quand le temps disponible est aussi condensé.
Si je donne systématiquement dans mes reportages l'heure à laquelle je quitte
la maison, ce n'est pas pour vous faire un compte rendu heure par heure
exhaustif, c'est surtout pour avoir une référence pour les voyages suivants.
Là , j'avoue avoir eu un petit choc en relisant que je dois partir à trois
heures du matin. Ouch! Qui plus est, après une semaine d'école seulement, Emma a
déjà attrapé un rhume carabiné et la nuit précédant celle du départ a été très
courte. Autant dire que j'appréhende un peu le voyage. Je démarre à 3h30 pour
une heure estimée d'arrivée à 7h30, soit trente minutes avant l'ouverture des
portes. Une marge plutôt maigre car ce que je craignais se réalise rapidement:
avant même la moitié du voyage, je dois faire une pause sieste d'une vingtaine
de minutes, puis une autre un peu plus tard, malgré Red Bull et café. Je crois
que mon corps est immunisé contre les stimulants légaux. Et du coup, ce décalage me
mets dans les bouchons à 50 kilomètres du but. Finalement, après le transfert
en bus j'arrive à la Frankfurt Messe à 09h15. Ca commence mal, je déteste être en retard!
Heureusement, la délivrance de l'accréditation est très rapide.
Je traverse le premier hall, dédié au groupe BMW, en vitesse. J'y reviendrai plus tard. Je m'arrête juste une minute pour la i8 quand même.
L'inconvénient majeur du Salon de Francfort est qu'il a lieu dans une multitude
de halls de taille moyenne disséminés sur une surface immense. Je saute dans une
navette presse. C'est une BMW i3. L'intérieur est très "feng shui", tout en
courbes avec du bois clair. C'est classe.
Bien, me voici dans le Hall 6 des voitures Italiennes. Qui s'en serait douté, je me précipite chez Ferrari en espérant qu'il ne soit pas trop tard. Ca va, le stand est encore relativement libre, même si je ne ferai pas de photos de la voiture absolument seule. J'entre sans difficulté.
Sans détailler la petite nouvelle, je file directement vers l'Atelier de
personnalisation, car l'accès n'y est pas toujours évident quand la journée
avance. C'est une FF
présentée en Grigio Abu Dhabi sans
modifications extérieures majeures qui s'y trouve. Les personnalisations sont
surtout sur les matériaux intérieurs, en cuir Frau, tissu et bois précieux mais
je n'ai pas pris le temps de faire ouvrir l'auto.
Il est temps d'entrer dans le vif du sujet. En plein milieu de mes vacances dans
le sud, Ferrari a dévoilé la version musclée de la 458, baptisée Speciale,
déclenchant immédiatement le lot habituel de commentaires enthousiastes ou
rageurs. Comme toujours, la voiture est immédiatement jugée de façon tranchée
sans avoir été vue. J'entends souvent qu'on n'a pas deux fois l'occasion de faire
une bonne première impression et c'est vrai que les photos officielles de
Ferrari ne sont pas toujours très flatteuses malheureusement.
On pourra disserter sans fin sur le nom de celle à qui la rumeur a
longtemps attribué le nom de Monte Carlo. Après le choc "LaFerrari", la marque
de Maranello continue dans les noms très littéraux et descriptifs. Toutes les
Ferrari ne sont elles pas spéciales, au même titre que la dernière née
représente forcément la quintessence de la marque? Ce manque d'originalité
est surprenant pour une marque aussi rôdée au marketing que Ferrari.
Les principales modifications esthétiques sont à l'avant avec un capot
creusé et contenant une prise d'air, un peu à la manière de la 458 GT2.
Les ouvertures sur les ailes, juste à coté des
phares, gagnent de petites ailettes pour diriger les flux d'air.
L'échancrure entre l'optique et le capot est élargie et grillagée.
Le bouclier avant devient beaucoup plus anguleux, avec un décrochage façon F1 au
centre et
deux prises sur les cotés, aigues elles aussi. Encore une fois, l'aéro prime sur la
finesse. Ce qui est logique sur une version affûtée.
Quand à la bande, il semble que la 458 Spider exposée dans l'atelier Tailor
Made du stand de Genève ait servi de test car celle ci est presque identique:
rappelant une fameuse décoration utilisée en course par le NART,
(pour mémoire: ), elle frôle la livrée historique, ce qui me va très bien! Elle sera encore plus conforme avec des jantes dorées. Toutes les Ferrari de dernières générations ont un look très expressif, ce qui peut expliquer que beaucoup de gens n’aiment pas. La Speciale a vraiment l’air fâchée.
Les jantes à branches fines rappellent celles de LaFerrari, assez décriées
mais que j'apprécie bien pour ma part.
Les pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 ont été spécialement développés pour la
voiture, avec pour but de maintenir une efficacité maximale sur de nombreux
tours de circuit. Les freins Brembo reprennent les solutions adoptées sur
LaFerrari avec des plaquettes avant plus petites et dissipant la chaleur plus
efficacement.
A l'arrière, les trois pots laissent place à deux sorties de beau diamètre,
pour permettre l'installation d'un gros diffuseur dont la forme n'est pas sans rappeler la F12 dans sa
partie centrale.
L'arrière est en fait entièrement redessiné pour laisser une plus large place au
refroidissement.
Enfin, un spoiler très travaillé vient augmenter l'appui aéro, afin de pouvoir
continuer à se passer d'aileron.
Sur le flanc, le principal changement vient de l'ailette devant les roues arrières,
qui augmente elle aussi l'appui.
On devine parfaitement le chemin des flux d'air, formés sur le bouclier avant
pour longer les flancs et venir refroidir tous les composants arrière.
Comme d'habitude, l'objectif est de hausser le niveau de performance et de
plaisir de conduite, en conservant un contrôle le plus aisé possible.
Le poids est annoncé juste en dessous de 1300 kilos, soit une économie de 90
kilos par rapport au modèle précédent.
Faisant suite à LaFerrari, dont elle reprend bon nombre
d'innovations, la Speciale est présentée comme la Ferrari de série la plus
efficace au niveau aérodynamique. Pourtant, la F12 présentait déjà des
solutions assez radicales en la matière.
C'est le centre de style Ferrari, en coopération avec Pininfarina, qui a apporté
les modifications au dessin initial.
La voiture dispose notamment d'éléments d'aérodynamique active brevetés à l'avant et à
l'arrière. C'en est fini des lèvres de caoutchouc déformables à l'avant, qui
n'ont apparemment pas donné entièrement satisfaction.
A faible allure, les flaps avant sont fermés pour garantir le refroidissement du moteur en dirigeant l'air vers les radiateurs. Au delà de 170 km/h, ils s'ouvrent pour réduire la trainée. Derrière ces flaps verticaux se trouvent des flaps horizontaux qui s'activent au delà de 220 km/h.
Les aides électroniques, le point fort de Ferrari, continuent de progresser,
avec l'introduction d'un système appelé "Side Slip angle Control" (SSC) qui
facilitera le contrôle de l'auto à ses limites. Ce système analysera en temps
réel l'angle de dérive de la voiture, le comparant au taux optimal pour
adapter la distribution du couple entre les roues et optimiser le contrôle de
l'auto. La programmation de la boite à double embrayage rend les accélérations
plus impressionnantes et une fonction Rétrogradage Rapide a été intégrée.
Les performances sont en nette hausse avec un tour du circuit de Fiorano en
1'23"5.
Au niveau du moteur, le V8 de 4.5 litres développe désormais 605 chevaux, soit 135 chevaux au
litre, un record pour un moteur atmosphérique, ce qui devrait permettre une accélération de 0 à 100 en trois secondes. C'est le
V8 atmosphérique le plus puissant de l'histoire de la marque. Des transferts de
technologie depuis la F1 ont été réalisés au niveau de la fonderie pour
permettre au moteur de supporter 9000 tours par minute. Le gain de
puissance et de couple sans augmentation de la cylindrée a été obtenu par
l'utilisation de nouveaux matériaux réduisant la friction et le poids. Huit
kilos ont été gagnés sur le moteur avec une utilisation plus intensive de
carbone et d'aluminium sur l'admission et l'échappement.
Le voici dans son berceau.
A l'intérieur, la formule de la Scuderia est reconduite:
aluminium brut,
débauche de carbone
et Alcantara sont de rigueur. Avec un mélange de tissu technique pour les sièges.
La portière est réduite à sa plus simple expression.
Entre les sièges, une simple aile en carbone contient trois commandes de transmission, dont le launch control.
Asseyons nous un moment au salon et parlons des résultats semestriels de Ferrari qui ont été publiés fin juillet.
Au 30 juin, le bénéfice d'exploitation a bondi de 22 % (176 millions d'euros),
alors que le bénéfice net s'est élevé à 116,2 millions, en augmentation de 20
%. Le chiffre d'affaires a enregistré une hausse de 7,1 % pour atteindre 1 177
millions d'euros. La position de trésorerie nette industrielle de l'entreprise,
est néanmoins la meilleure jamais enregistrée : 1 220 millions d'euros.
Au total, 3 767 véhicules homologués ont été vendus au réseau de
concessionnaires, ce qui représente une augmentation de 2,8 % sur l'année. Un
ralentissement logique qui découle de la décision de la marque de restreindre sa
production afin de conserver son exclusivité et soutenir la cote de l'occasion.
La tendance devrait se confirmer d'ici la fin de l'année. La répartition
géographique est la suivante: 1048 véhicules vendus en Amérique du Nord. En
Europe, la Grande-Bretagne est devenue le premier marché (+6 %, avec 415
véhicules vendus), devant l'Allemagne qui stagne à 388 véhicules vendus (+ 1%).
Sans grande surprise, les ventes en Italie continuent de chuter avec 116
véhicules vendus. La France n'est toujours pas mentionnée dans le communiqué de
presse. Les ventes au Moyen-Orient et au Japon ont connu une croissance à deux
chiffres au premier semestre, de respectivement +39 % (264 véhicules vendus) et
+28 % (172 véhicules vendus), le Japon retrouvant son niveau d'avant la crise.
Des signes de ralentissement se sont fait sentir en Grande Chine (République
populaire de Chine, Hong Kong et Taïwan) après des années des croissance
exponentielle. Un peu moins de 350 véhicules ont été vendus, soit 50 de moins
que l'an passé. Ferrari bride volontairement les ventes sur Hong-Kong, marché à
très forte croissance. La marque poursuit ses efforts de rationalisation de ses
activités d'octroi de licences. En un an, elle a fait passer son nombre de titulaires de
licence sous la barre des 60. Enfin, la fréquentation du Museo a augmenté de
plus de 30 % par rapport au premier semestre 2012, avec près de 140 000
visiteurs. Il va être de plus en plus dur d'y faire des photos tranquille.
Les autres modèles présents sur le stand sont cette F12berlinetta en Ferro Met intérieur noir,
avec l'option lame en carbone.
Et son moteur exposé à coté.
Une 458 Spider en Nero Stellato intérieur Sabbia. On voit bien les niveaux de finition intérieure excellents atteints depuis que la California a donné le ton dans le domaine. Superbe.
Une California 30 en Bianco Italia. Selon mes informations, le prochain Salon de Genève devrait voir la présentation de la remplaçante de la California, qui aurait le cas échéant connu une carrière fulgurante de 5 ans seulement, version "30" modifiée comprise.
Et une FF en Rosso Maranello avec toit panoramique. Pour développer cette gamme complète, 1.4 milliards d'euros ont été investis sur les cinq dernières années et 2 milliards suivront au cours des cinq prochaines, sans compter l'activité de la Scuderia. Durant ces cinq ans, les émissions de CO² ont diminué de 40% tandis que la puissance moyenne des voitures augmentait de 100 chevaux!
Honnêtement je suis nul pour reconnaitre les Formule 1 (mon intérêt pour la discipline commence d'ailleurs sérieusement à fléchir) mais celle ci ressemble tout de même étrangement à la F138 de 2013, alors que d'habitude c'est clairement une voiture des années précédentes qui est présentée.
Quoiqu'il en soit, c'est une show car, une maquette dont tous les éléments confidentiels ont été expurgés.
Si vraiment c'est une F138, c'est peut être parce que la voiture est en passe d'être complètement démodée avec la révolution règlementaire à venir en 2014.
La Scuderia vient d'annoncer son duo de pilotes pour l'an prochain, et il s'annonce explosif avec deux anciens Champions du Monde, Fernando Alonso et Kimi Raïkkonen. Ferrari semble vouloir des pilotes capables de ramener de gros points à tous les Grand Prix pour décrocher le titre Constructeurs, le plus important pour la marque. En tout cas, il me tarde de voir comment les deux pilotes vont s'apprivoiser (je me rappelle encore Alonso dépassant Massa à l'entrée de la voie des stands de leur premier Grand Prix en équipe, prenant d'emblée l'ascendant psychologique). Et si c'est nécessaire, la réaction de Kimi si la radio lui demande de laisser passer Fernando risque d'être assez savoureuse (leave me alone!). Peut être la F1 retrouvera-t-elle un peu de piment qui sait?
Il est temps de chausser la GoPro pour vous faire une petite visite virtuelle du
stand Ferrari, afin que ceux qui n'ont jamais eu la chance d'y aller puissent
mieux juger de sa physionomie exacte. Je coupe à la fin le petit moment
embarrassant ou la commande électrique rabattant le siège avant de la FF a
décidé de me garder prisonnier des places arrière.
Je reviens ensuite vers le stand Maserati que j'ai dépassé en arrivant. Pendant un instant, je me demande si
la marque au trident a signé un partenariat avec Mansory. Non, il s'agit juste
d'une version particulièrement clinquante de la MC Stradale.
Du coté d'Abarth, on a eu la bonne idée de présenter une ancienne, pour fêter
les 50 ans de la présentation de la première Fiat 500 préparée, la 595. Une
version spéciale baptisée 50th anniversary et développant 180 chevaux sera
proposée à 299 exemplaires, avec une livrée blanc mat.
Et cette version est mise en valeur dans un cadre très soigné.
Oui, vous verrez des hôtesses, pas d'inquiétude.
Je quitte le hall du groupe Fiat et entre dans le suivant, au petit bonheur.
Apparemment c'est la maison des accessoiristes. Chez Arkapovic, voici une
magnifique Aston Martin V12 GT3. Une voiture chargée en émotion depuis
l'accident d'Allan Simonsen.
Cette 300SL trône sur le stand d'un installateur de climatisations.
Je me dirige ensuite vers cette McLaren MP4-12C sur le stand Akebono. Il s'agit
d'un fabricant de freins qui équipe de nombreuses équipes de course,
Et voici la supercar la plus lente du monde, la Fahrradi. La FFX est en fait un
quadricycle (on m'a judicieusement fait remarquer que Fahrrad signifiait vélo en
Allemand). Elle peut être motorisée par deux pédaleurs à la fois.
Nouveau changement de hall, me voici chez Volkswagen. Je commence par Bugatti
qui présente deux exemplaires de sa Vitesse. La première est magnifique dans
cette combinaison alu brossé et gris argent. Elle est en revanche très difficile
à exposer correctement (photographiquement).
Il y a deux ans, Bugatti m'avait très agréablement surpris en présentant ici sa
sublime version "L'Or Blanc". L'une des forces de la marque est la peinture
bi-ton traditionnelle qui offre des possibilités de personnalisation sans
limites. Outre le choix des clients, cela permet à Bugatti de proposer régulièrement
ses propres combinaisons de couleurs, avec un petit nom de baptême en cerise sur
le gâteau. On ne peut pas parler de série spéciale mais la recette marche très
bien avec les clients. Selon une impression purement subjective, j'ai
l'impression que la Vitesse s'écoule plus rapidement que sa petite sœur la
Grand Sport. Dernièrement, Bugatti a décidé de valoriser son histoire, ce qui
est toujours une bonne stratégie. Ainsi, la Vitesse se décline pour rendre
hommage aux grands noms de la saga Bugatti dans le cadre d'une opération
baptisée "Légendes". A Pebble Beach, c'est la "Jean-Pierre Wimille" qui a été
dévoilée, célébrant les deux victoires du pilote aux 24 Heures du Mans en 1937
et 1939 au volant de Type 57 Tank. Trois voitures seront produites dans une
livrée bleue rappelant la 57G victorieuse en 1937.
La voiture présentée ici est la version "Jean Bugatti". Elle rend hommage à la
création la plus emblématique du fils d'Ettore: la Type 57SC Atlantic, et plus
particulièrement au châssis surnommé "La voiture noire". Il s'agit du mythique
châssis 57453, premier construit et conduit par Jean lui même et qui a été perdu
durant la seconde Guerre Mondiale. De quoi alimenter les fantasmes de barn find
les plus fous chez les enthousiastes de la marque. Le schéma de couleur de 57453
est reproduit précisément ici, avec un extérieur entièrement en carbone noir.
Pour appuyer l'hommage à la voiture d'origine, qui représentait le pinacle du style et du luxe à son époque, Bugatti a utilisé du platine pour l'entourage de la calandre et le logo EB à l'arrière de la voiture,
tandis que le couvercle de réservoir est gravé de la signature de Jean Bugatti. L'intérieur est fidèle également, entièrement en cuirs beige et chocolat.
Pierre-Henri Raphanel, le pilote d'essai officiel de la marque, est présent pour faire un peu de relations publiques. L'homme a pris 17 départs en Formule 1 et terminé deux fois deuxième aux 24 Heures du Mans.
Chez Lamborghini, la remplaçante de la Gallardo, surnommée Cabrera par la
sagesse populaire, semble être en phase de mise au point. En attendant, voici
une Nième édition limitée, appelée LP 570-4 Squadra Corse. Squadra Corse est le
nom du nouveau département fondé chez Lamborghini pour gérer les programmes
compétition, du GT3 au Super Trofeo. La petite nouvelle reprend sans
modifications le moteur V10 de la Super Trofeo,
un aileron arrière imposant et un capot moteur équipé d'un système d'ouverture rapide. Avec 1340 kilos, elle pèse 70 kilos de moins que la LP560.
Théoriquement, la Squadra Corse sera disponible en jaune (Giallo Midas), blanc (Bianco Monocerus), gris (Grigio Thalasso) et rouge (Rosso Mars)
avec une bande tricolore sur les flancs.
Du coup, tout le stand est orienté compétition puisque la nouvelle venue est
accompagnée d'une voiture du Blancpain, et d'une GT3 (en tout cas je suppose).
Dans cette couleur et avec ses appendices aérodynamiques, la version Nova me
dérange moins. Peut être aussi que je m'habitue. J'ai encore du mal avec les
diagonales sous les feux arrière tout de même.
A l'étage se trouve une Aventador Roadster en version 50ème anniversaire. Retour
au blanc pour Lamborghini.
Quelques vues depuis le balcon.
Ah, la dame a capté le paparazzo.
Buongiorno. Hier en préparant mon sac, j'ai regardé le flash et je l'ai laissé de coté pour rester léger. C'est seulement maintenant que je me rappelle de la seule utilité du flash sur un salon (pour moi): déboucher les ombres sur le visage des hôtesses. Oups.
Chez Porsche, c'est à Genève en 2010 que le premier prototype de la 918 Spyder
a été présenté, précédent l'inégalable concept RSR. Depuis quelques mois, la 918
entretient un buzz quasi constant en faisant des apparitions surprise un peu
partout dans le monde, dans des endroits aussi peu discrets que Monaco. Dès
lors, sa présentation officielle, en "première mondiale" a un petit goût de
réchauffé. Mais ce serait sous estimer Porsche de le croire. En effet, pour
redonner un coup de fouet à sa présentation, la marque a sorti un simple
chiffre; 6 minutes et 57 secondes, ramenant de main de maitre l'attention sur
elle. Il s'agit bien sûr d'un temps autour de la fameuse Nordschleife du
Nûrburgring, un chrono particulièrement impressionnant. Il y a quelques semaines, une
rumeur invérifiable avait laissé entendre que la McLaren P1 avait échoué de peu
à descendre sous les sept minutes, conduisant la marque à renoncer à une
annonce officielle.
Dans un espace privatif non loin de là , un second modèle est exposé.
Celui ci est équipé du Weissach Pack avec un énorme aileron et des appendices
aérodynamiques en carbone.
J'aime beaucoup l'arrière, le plus beau des trois supercars récemment présentées
selon moi, et ces échappements jaillissant directement vers le ciel, les Top
Pipes, y sont pour
beaucoup. Les futurs propriétaires ont intérêt à isoler le plafond de leur
garage à la feuille d'or, ça va chauffer après une bonne séance de circuit.
L'avant est un peu lisse à mon goût, même si les optiques sont superbement
futuristes.
Seule tout petit bémol, aucune des voitures présentées ne porte les livrées
historiques Martini qui ont tant tourné ces derniers temps. D'autant plus
dommage que selon le communiqué de presse, toutes les voitures en kit Weissach
devraient voir leurs couleurs inspirées de légendaires Porsche de course. Outre
les éléments aérodynamiques, les voitures équipées disposeront de roues en
magnésium qui feront baisser le poids de 35 kilos (qui plus est en masse non
suspendue, la plus critique) et de harnais 6 points.
Cette borne de recharge placée dans le garage devrait déjà planter le décor.
Mais revenons aux performances. Depuis trois ans, et voyant venir la concurrence, Porsche a revu sa copie pour finalement arriver à 887 chevaux, qui permettent d'atteindre 100 km/h en 2.8 secondes. Le V8 de 4.6 litres apporte 608 chevaux, avec un régime maxi de 9150 tours/minute, soit un rendement de 132 chevaux au litre. Il s'agit donc d'un véhicule hybride pour lequel Porsche revendique une efficacité hors norme: sa consommation moyenne ne serait que de 3 litres au cent.
Le moteur à combustion et un moteur électrique transmettent leur puissance à l'essieu arrière tandis qu'un second moteur électrique s'occupe de l'essieu avant. Le conducteur pourra faire appel à toute la puissance disponible en enfonçant simplement la pédale d'accélérateur à fond. Les trois moteurs sont coordonnés par une gestion intelligente proposant 5 modes de fonctionnement qui s'activent au volant (ça me rappelle quelque chose). Mode E-Power, enclenché par défaut au démarrage: c'est le mode totalement électrique, permettant une vingtaine de kilomètres d'autonomie et des pointes à 150 km/h.
Le mode Hybrid servant à limiter la consommation, les moteurs prenant le relais les uns des autres en fonction des besoins. Le mode Sport Hybrid sollicite constamment le moteur à combustion et les moteurs électriques interviennent pour le boost de puissance évoqué plus haut. Le mode Race Hybrid sollicite tous les moteurs à leur capacité maximale, le moteur à combustion utilisant les moments où il n'est pas à fond pour recharger les batteries. Le bouton Hot Lap au centre du commutateur exploite la batterie jusqu'à épuisement complet.
La batterie de traction est garantie 7 ans et se recharge en quatre heures sur secteur, ou 25 minutes sur la borne Porsche!
Les roues arrières sont directionnelles mais sur 3° seulement, afin d'augmenter ou de diminuer virtuellement l'empattement en fonction des besoins.
Les pneumatiques sont des Michelin Pilot Sport Cup 2.
La 918 profite d'éléments d'aérodynamique active, avec l'aileron arrière déployable et des flaps devant l'essieu avant. Certaines prises d'air sont réglables.
A l'intérieur, les éléments de commande dédiés à la conduite sont regroupés autour du volant.
Le module d'infodivertissement se trouve sur une console centrale aérienne, et les réglages se font sur un panneau tactile (climatisation, déploiement de l'aileron, système audio...). Un dispositif que je trouve pour ma part un peu trop sujet aux traces de doigts.
Comme son nom l'indique, la 918 spyder sera la seule des trois nouvelles hypercars à disposer d'un toit amovible, une option généralement très prisée des clients. Tout est donc désormais en place et la grande bataille peut débuter. Contre toute attente, Porsche a tiré le premier avec son temps sur la boucle nord. Les mois à venir s'annoncent très... intéressants.
C'est une avalanche de nouveautés chez Porsche, avec également les 991 Turbo et
Turbo S, présentées en première mondiale également.
La Turbo fête son 40ème anniversaire (première présentation à l'IAA en 1973). Cette version bi-turbo à transmission intégrale développe 560 chevaux.
Ici, deux versions d'une édition limitée pour les 50 ans de la 911, présentée à
Francfort en 1963. Cette édition 911-50 sur base de Carrera S sera fabriquée à
1963 exemplaires (c'est plus rentable que 50 mais moins que 2013). Il s'agit
d'une propulsion, mais avec la caisse large des modèles à transmission
intégrale.
Les roues de 20 pouces rendent hommage aux fameuses jantes Fuchs avec leur teinte noir mat et leurs rayons polis.
Ce modèle du jubilé sera disponible en gris graphite, gris geyser ou noir uni (mais ce serait gâcher).
A l'intérieur, les inscriptions sur les compteurs sont vertes, comme il y a 50 ans.
Les sièges en cuir tissu sont ornés de motif à carreaux Pepita des années 60.
Je ne savais même pas que la nouvelle GT3 était déjà sortie mais il est vrai que je ne suis l'actualité de Porsche que de loin.
Comme toujours, le stand semble un peu triste. Allemand quoi.
Mais une perle se cache dans le lounge, à l'abri des regards.
Dans une autre partie du stand, en hauteur, Porsche clame haut et fort ses ambitions pour son retour au Mans l'année prochaine, avec deux modèles ayant remporté l'épreuve: d'abord cette 991 RSR, superbe,
qui a terminé en tête des GT en 2013.
Et cette 917 queue courte, châssis 053 en magnésium, qui s'est imposée en 1971.
Je l'avais déjà croisée dans un moins beau cadre au
Musée Porsche.
Je serais resté ici des heures.
Chez Bentley, la version V8 de la Continental GT s'enrichit d'une version S plus puissante (528 chevaux), avec un châssis un peu plus sportif.
Même si les conférences importantes ont eu lieu hier, des spectacles ont encore lieu de façon récurrente sur certains stands. Parfois, c'est assez conceptuel.
Chaque groupe allemand a son bâtiment rien que pour lui. Me voici chez Audi. Je
suis accueilli de la meilleure des façons: par la R18 e-tron qui a remporté les
dernières 24 Heures du Mans, avec son trophée. C'est vraiment très bien.
Quelques détails de l'un des trophées le plus convoité du monde.
Compétition encore avec cette Ducati. L’an dernier, Audi s’est offert la marque de moto italienne, que Ferdinand Piëch apprécierait beaucoup.
Ca fait un moment que tous les constructeurs ont abandonné la mode du vert sur
les stands mais Audi fait encore un peu de résistance,
à deux pas de sa gamme RS. RS Q3, c'est vraiment n'importe quoi.
Le Parcour de Giugiaro a donné naissance au Nanuk chez Audi, motorisé par un V10 TDi de 5 litres. Haut d'1m34, ce coupé aux airs de 4x4 est pourtant moins haut qu'une Audi TT. Ses quatre roues sont directrices et sa vitesse de pointe théorique se monte à 305 km/h.
Recyclage encore, avec la Quattro Concept, évolution du concept de Paris en 2010. Audi laisse toutefois entendre qu'une mise en production est possible. Cette évolution dispose d'un V8 biturbo de 560 chevaux épaulé par un moteur électrique pour un total de 700 chevaux.
Plusieurs ambiances sur le stand Audi: vert, sport, classe...
Hôtesses? Hôtesses!
Et votre hôte en flagrant délit d'auto-portrait sur le chemin du bâtiment suivant. Fais pas chaud! A Francfort, tout est fait pour s'assurer que vous rentriez à la maison malade. On transpire dans les halls avant de sortir à l'extérieur où il fait 15° pour rejoindre le bâtiment suivant. A mon avis, la tactique va s'avérer payante.
Dehors aussi il y a quelques animations mais on n'a pas forcément envie de s'attarder.
La palme du gigantisme revient à Mercedes et son immense bâtiment sur 4 ou 5 niveaux.
A l'entrée se trouve la SLS du Black Falcon qui a remporté les 24 Heures du Nürburgring cette année, strictement préservée en l'état. On voit que la météo a été mauvaise et la course éprouvante. C'est comme ça que je préfère les voitures, même si un team comme le Black Falcon ne peut sans doute pas se permettre de retirer définitivement un châssis victorieux à fins d'exposition. A moins d'un échange standard par Mercedes, il faudra sans doute la remettre en état et la nettoyer pour reprendre la piste rapidement.
Le Hall Mercedes est un peu sur le principe des magasins IKEA: un escalator vous
emmène tout en haut et il faut ensuite suivre un parcours obligatoire pour
retrouver la terre ferme. Le double escalator est tellement long que Mercedes a
installé des objets entre les rampes pour passer le temps.
Les nouveautés abondent: GLA, nouvelle Classe S... Les Allemands se retiennent
pendant deux ans pour tout lâcher à Francfort on dirait.
Les nouveautés sont parfois présentées dans des livrées étonnantes pour Mercedes.
Voici la SLS Black Series. Je suis assez fan de la couleur mais les
modifications esthétiques l'alourdissent inutilement je trouve.
Un assistant est posté près de la voiture pour veiller à ce que les gens qui
en sortent ne se cognent pas la tête dans la porte.
En Black Series, je reste sur la C63.
Mais mieux vaut la SLS en BS qu'en Electric Drive.
Ici aussi la part belle est faite à la compétition.
Et voici le Concept S Coupé, qui viendra remplacer la CL dans la gamme. Le modèle définitif devrait faire son apparition à Genève.
Je ne sais pas si je suis le seul à lui trouver un petit air de BMW série 6?
Bien sûr, le bâtiment abrite également le stand Smart, où l'on est toujours bien accueilli au niveau rafraichissements.
Encore une fois c'est parfaitement subjectif mais depuis que Mercedes à revu son fameux CLS, je trouve que tous les concepts ont un air de famille, avec une face très torturée. Volvo (moins), Subaru, Infinity (plus)... Peut être que je me trompe, je ne suis pas designer.
Je vous propose une pause technique avant de changer radicalement de style.
Mansory clame haut et fort que la sobriété n'est pas son fonds de commerce.
Je trouve leur stand peu après dans le hall des préparateurs.
Il y a deux Aventador Carbonado.
Cette McLaren 12C d'une couleur plutôt originale,
et une F12 baptisée "La Révolution". Je ne vais pas dire que je suis fan mais je
suis moins choqué que d'habitude.
Ce que je n'aime pas chez Mansory, ce sont les mailles épaisses de leur fibre de carbone, comme sur les Carbonado. Ici la fibre est fine et dans une couleur rouge foncée vernie plutôt sobre (enfin, vous voyez ce que je veux dire). C'est même du super boulot d'alignement.
La couleur foncée gomme les aspects les plus torturés du kit carrosserie, et mets en valeur l'aspect très reptilien de l'auto. Pour une fois, je trouve ça plutôt habile.
Sur le stand Hamann, une M6 et une Aventador. Rendez vous l'an prochain à
Cannes.
Chez Brabus, la star est ce monstre à 6 roues de 700 chevaux qui va sûrement
faire fureur dans le monde des rappeurs et des russes. Je rappellerai juste que
la version « normale » de 544 chevaux figure au catalogue de Mercedes.
Et une SLS pour les sorties sportives.
Depuis peu, Brabus présente des voitures plus anciennes, dans le cadre de sa division Brabus Classic. Je trouve que c'est une excellente idée.
Changement de Hall. Chez Jaguar, pas de Projet 7 hélas. Ce roadster énervé sur la base de la Type-F a été présenté à Goodwood avec sa robe bleue à bande diagonale blanche rappelant la livrée de l'Ecurie Ecosse et depuis j'ai vraiment envie de le voir.
La nouveauté chez Jaguar est ce concept de SUV. En définitive, beaucoup de
constructeurs de prestige bavent d'envie devant la réussite insolente du Porsche
Cayenne et aimeraient investir le créneau. Certains paraissent sérieux (Maserati
ou Jaguar), d'autres fantaisistes (De Tomaso ou Lagonda) ou irréalistes (le très
extrême Lamborghini Urus) mais finalement personne ne s'est vraiment lancé,
remettant souvent les projets sur la planche à dessin (Bentley). Cela dit,
personne n'a vraiment réussi à révolutionner le genre, hormis BMW et son X6
dans un segment moins haut de gamme, le Jaguar et le Maserati ressemblant à un
SUV lambda sur lequel on aurait plaqué les traits les plus distinctifs de la
marque.
Chez Aston Martin, rien à signaler, en tout cas pour moi qui ai déjà profité
de la CC100 dans le cadre de la Villa d'Este.
J'ai souvent critiqué Aston pour faire et refaire éternellement des variations
du même design mais je dois avouer que la nouvelle Vanquish est très jolie. Et
particulièrement dans ce gris souris qui tranche un peu sur l'élégance British.
La Vanquish Volante est très réussie également, ici personnalisée par la
division Q.
Il y a juste ces nouveaux intérieurs que je trouve un peu bizarres.
Je ne pense pas que beaucoup de V12 Vantage sortiront de cette couleur mais il
faut noter l'effort d'Aston sur les teintes de ses voitures de présentation, qui
sont souvent originales.
Chez Volvo, cette P1800 est placée en zone VIP mais je parviens à négocier de
monter deux minutes, accompagné, pour l'immortaliser. La sensation générale de
cette édition est que tout le monde s'est montré extrêmement poli, serviable et
gentil tout au long de la journée, ce qui participe grandement au sentiment
d'une journée agréable. Privilège du deuxième jour aussi, les agents de sécurité
se détendent un peu.
Le stand Volvo est superbe. Il faut dire que cela fait maintenant quelques
années que les stands n'ont guère évolué dans leur forme et leur esthétique.
Me voici maintenant dans le Hall des français. Renault a fait fort pour satisfaire ceux qui, comme moi, se moquent éperdument de la gamme traditionnelle. L'Initiale Paris préfigure le retour de l'Espace. Je découvre en rédigeant ce reportage que Renault articule depuis quelques années ses concept autour d'une "Fleur de Vie" qui représente les étapes de la vie: Amour avec DeZir, Exploration avec Captur, Famille avec R-Space, Travail avec Frendzy, Jeu avec Twin’Z et enfin Sagesse matérialisée par ce nouveau concept-car haut de gamme. Je trouve ça plutôt cool. J'aurais préféré découvrir ce principe avant le salon.
Voici la Twin'Run, une twingo "alpinisée" avec un V6 3.5 litres de 320 chevaux.
Très jolie, avec cette réinterprétation carrée des projecteurs de rallye.
DeZir est présent et fait toujours aussi bonne impression. R-Space est là
également. Peut être aussi les autres pétales mais je n'ai pas fait attention.
Renault appuie vraiment très fort sur son héritage sportif, avec quatre Formule 1 pendues au mur du stand.
Le Twizy F1 est là aussi, un délire d'ingénieurs qui rappelle l'Espace F1. Equipée d'un KERS, la Twizy peut développer jusqu'à 100 chevaux pendant une quinzaine de secondes. Ca doit déménager sur ce genre de voiturette qui pèse seulement 560 kilos. Ca fait plaisir de voir ce genre de non sens purement gratuit. En tout cas, cette débauche de produits sportifs pourrait être de bon augure pour la renaissance d'Alpine. La volonté semble être là.
Et pour terminer, du concret. Voici une Formule E, la Spark-Renault SRT01E. Dévoilée par Jean Todt, cette monoplace est 100% électrique et devrait participer à un championnat du monde prévu à partir de septembre 2014. Renault fournira les moteurs, Michelin les pneus, McLaren l'électronique, Williams les batteries... Il devrait s'agir au départ d'une formule monotype qui s'ouvrira ensuite aux autres constructeurs pour favoriser l'innovation. Les manches devront être courtes puisque l'autonomie est estimée à 25 minutes. Les étapes prévues sont Berlin, Londres, Rome, Los Angeles, Miami, Pékin, Buenos Aires, Rio de Janeiro, Bangkok et Putrajaya (Malaisie). On verra bien si ça prend.
Le salon est plutôt riche en voitures de compétition, ce qui n'est pas pour me déplaire. Toyota présente sa LMP1.
Et Nissan la voiture de course la plus laide de l'histoire.
Citroën est plutôt calme. Voici juste une des prochaines voitures de Loeb (qui
touche un peu à tout en ce moment, comme les pilotes de la grande époque):
la C-Elysée WTCC. Si la base ne vous dit rien, c'est normal, la voiture est
destinée aux marchés internationaux à forte croissance, comme l'Amérique latine,
la Chine ou la Russie.
En fait tout le tour du hall est occupé par des manufacturiers de pneus. Ca
tombe bien, il y en a un que je veux absolument trouver. En le cherchant, je
tombe sur une voiture que j'avais oubliée mais que je suis très heureux de
découvrir: la 208 T16 Pike's Peak.
En la détaillant, j'ai la confirmation qu'elle n'a de 208 que le nom est une carrosserie vaguement ressemblante. Peugeot a mis toutes ses connaissances de la course pour préparer un véritable monstre: coque en carbone, trains roulants et aileron de la 908 HDi, V6 bi-turbo développant 875 chevaux à 7800 tr/mn, placé en position centrale arrière sur un châssis tubulaire en acier, quatre routes motrices, et 875 kilos sur la balance. De quoi atteindre 200 km/h en moins de cinq secondes. Bien sûr, il fallait un pilote hors du commun pour dompter la bête. Ca tombe bien puisque Peugeot dispose du meilleur: Sébastien Loeb. Avec toute la puissance d'un constructeur, seule une casse mécanique ou une erreur de pilotage pouvait empêcher la victoire de Peugeot sur les "privés" mais le Lion y a ajouté la manière: avec un temps de 08'13"878, le précédent record détenu par Rhys Millen est pulvérisé de plus d'une minute trente. 25 ans après l'incroyable montée de Vatanen dans la Peugeot 405 T16, qui reste encore dans la mémoire des passionnés, Peugeot a réussi à frapper fort pour un budget probablement contenu.
Onyx est aussi présent. C'est peut être une impression mais la partie du concept
car fabriquée en cuivre semble s'oxyder, ce qui serait bien naturel et pourrait
donner petit à petit une patine intéressante à la voiture, qu'il faudrait
alors rebaptiser Oxyd. Par contre, les traces de doigts partout sur la
carrosserie, c'est très mal, où sont les petites mains de Peugeot?
Voici le magnifique et très agressif concept 308 R, qui pourrait développer 270
chevaux. C'est amusant de voir les constructeurs français se lâcher en
Allemagne, le pays où il ne vaut mieux pas trainer sur la voie de gauche, même
à 160 km/h, et balancer des modèles qu'ils n'oseraient pas forcément présenter
à Paris. Rien que la peinture bi-ton, je n'aurais jamais imaginé ça sur une
Peugeot. Ca fait du bien que voir que l'esprit sportif de la marque au Lion a
survécu au naufrage des 908.
Ah, voilà enfin le stand que je cherche. Il y a deux ans, j'avais été
traumatisé par les hôtesses du stand du manufacturier Coréen Hankook et
j'espérais les retrouver ici. Bingo! J'arrive pile au moment de la relève. Je me
dépêche de mettre en joue. La jeune femme m'aperçoit et fait un geste sympa.
Elle est remplacée par une autre toute aussi mignonne et sympathique.
J'avoue que je suis repassé deux fois sur le stand. La seconde fois, la jeune
femme a encore changé.
Un photographe asiatique lui demande de faire tout un tas de mimiques,
Je trouve que les hôtesses asiatiques sont beaucoup plus fraiches et spontanées
que les européennes, souvent crispées ou enfermées dans des poses stéréotypées.
C'est quand le salon de Tokyo déjà ?
Subaru expose la première voiture de son histoire à avoir été produite en
grande série, la 360.
Chez Honda, hommage là aussi à la compétition avec cette McLaren MP4 et cette
maxime du très sage Sōichirō Honda: "Without racing, there is no Honda", sans
compétition, Honda n'existe pas.
Du hall réservé aux américaines, je n'ai retenu que peu de choses: ce concept
Cadillac Elmiraj.
Et me voici de retour devant le Hall du groupe BMW. La boucle est bouclée. Je
commence par Rolls Royce qui présente une Wraith absolument sublime.
C'est porte ouvertes donc j'entre sur le stand puis dans la partie réservée à
la personnalisation où le champagne coule à flots.
Envie d'un pique nique distingué?
En tout cas, le marché prioritaire semble clairement identifié. J'ai du mal à imaginer quel propriétaire de Rolls autre que Chinois ferait broder des poissons ou des dragons sur le cuir de sa voiture.
Chez Mini, tout est fait pour cultiver une image jeune, dynamique et différente.
Le visiteur est accueilli par un mur de flashs crépitants qui donne l'impression
de grimper les marches du festival de Cannes.
Evidemment Mini est tout autant dans le système marketing / ajout d'un maximum
d'options que les autres mais il faut reconnaitre qu'ils se donnent du mal, avec
un toboggan dont la course chronométrée est retranscrite directement sur un
chrono géant. Les descendeurs sont ensuite invités sur des ordinateurs à
partager directement le cliché sur leur compte Facebook. Futé!
Chez BMW, trois i8 sont présentes. Il s'agit de la version définitive que les
clients vont pouvoir acquérir. Elle est motorisée par un 3 cylindres 1.5 litres
de 231 chevaux (!!) couplé à un moteur électrique de 131 chevaux. Le prix
devrait être fixé autour de 125 000 euros.
Bizarrement, la M4 n'est pas là.
Cette voiture de DTM est en fait un simulateur monté sur vérins.
Bon, il est encore assez tôt. Je décide de refaire un tour pour bien border ma
visite. Certaines navettes presse ont plus de classe que d'autres.
Il faut que j'étoffe un peu ma galerie d'hôtesses.
Chez Jeep, il y a du niveau.
Je file chez Skoda, l'un des pourvoyeurs les plus sûrs, mais il manque ma
préférée.
Me revoici chez Porsche pour essayer d'avoir la 918 un peu plus tranquillement.
Un journaliste étranger et ses deux caméramans / assistants squatte le plateau
tournant de la Spyder. J'attends qu'ils terminent mais ils font un nombre incroyable de prises.
J'attends. Je m'occupe avec les hôtesses. Le personnel de Porsche est très
patient.
Finalement, comme l'animateur a tout de même un style, je décide de l'inclure
dans le cadre. Je craque!
Je vais me consoler en allant m'installer dans la Turbo.
Malgré l'embonpoint pris par la 911 au fil du temps, les passagers n'ont toujours pas plus de place pour les jambes.
On approche de 18h00 et les allées se vident. Le stand Lamborghini est déserté.
C'est un bon moment pour faire des photos un peu plus propres mais quand je
calcule mon heure d'arrivée à la maison, mes cheveux se dressent sur ma tête.
Je bosse demain! Qui plus est, vu la distance entre les stands, ce n'est guère jouable. Je sors
donc du hall VW, l'un des plus éloignés de l'entrée, pour constater qu'il tombe
des cordes. Heureusement, j'arrive à me glisser dans une navette qui me ramène
à l'entrée.
Je récupère la voiture et me retrouve d'emblée dans les embouteillages de
Francfort. Puis c'est la litanie des travaux, sous une pluie battante. Des
portions entières d'autoroute sont amputées d'une ou plusieurs voies sans
qu'aucun engin ne soit en vue. Heureusement, le retour se passe tout de même
plutôt mieux que l'aller et il est 23h00 quand je referme la porte du garage.
Ouf! Sans surprise, les microbes d'Emma ajoutés aux chauds et froids de
Francfort ont eu raison de ma santé.
Pour ce qui est du bilan de cette édition, je dois dire que j'ai été content de
découvrir la 918 Spyder et de nombreuses voitures de compétition au palmarès
prestigieux. Pour le reste, il s'agit surtout de mises à jour de voitures déjà
connues, ce qui n'est pas aussi excitant qu'une vraie première. Le fait d'aller
le deuxième jour m'a permis d'être plus cool puisque toutes les voitures étaient
déjà dévoilées mais il manquait bien le coté excitant des shows et des
conférences de presse. En étant 100% objectif, je dirais que le plateau de cette
année ne valait pas un voyage aussi pénible mais c'est toujours sympa de
retrouver l'ambiance studieuse des salons. Arthomobiles continuera à couvrir
pour vous les grands salons Européens (en attendant Séoul ou Tokyo).
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