Ceux qui suivent Arthomobiles depuis longtemps le savent bien, je déteste être à
la bourre. Cela dit j'ai peut être un peu forcé sur ce coup là. Pour la première
étape du Tour Auto Optic 2000 qui mène les concurrents du Château de Vaux le
Vicomte à Beaune en passant par le circuit de Dijon Prenois, j'ai décidé de
faire l'impasse sur le circuit pour me concentrer sur la rase campagne. Je vais
commencer par retrouver les concurrents à la pause déjeuner qui a lieu au
Château de Thenissey, non loin de Dijon. Je resterai un bon moment là bas avant
de doubler tout le monde en zappant le circuit pour retrouver les premiers à
leur retour vers Beaune.
Je démarre un peu avant huit heures pour avoir une bonne marge de sécurité et
assister à l'arrivée des ouvreurs qui précèdent généralement le cortège de près
d'une heure. Une fois passé Dijon, je remarque une ligne d'éoliennes qui ferait
un fond original. Je m'arrête pour poser l'autocollant Presse sur le capot, ce
qui me facilitera le parking, et je lance la journée "live" sur Facebook avec une photo
de ma fidèle Mégane; elle le vaut bien.
En fait, je suis vraiment très très en avance à Thenissey, l'arrivée des
premiers n'étant pas prévue avant 2h30. Le cadre est agréable, avec un immense
parc et une longue allée, mais qui n'est pas bordée d'arbres hélas.
Je fais une petite reconnaissance à pied des alentours et découvre un petit
tunnel
qui me semble prometteur, notamment car il semble y avoir un rayon de lumière
qui tombe en plein milieu. Les premiers essais avec des voitures particulières
ne me semblent guère concluants. Au bout d'une heure, un doute m'étreint. Je
retourne à la voiture vérifier le Road Book: en fait les concurrents vont bien partir
par là mais ils arriveront de l'autre coté du domaine. J'ai failli me faire avoir.
Je vais donc me poster sur la bonne route cette fois. A midi, avec plus d'une
demi heure d'avance sur l'horaire, les premiers moteurs déchirent le calme de la
campagne de Bourgogne. A ma grande surprise, ce n'est pas la 037 qui arrive mais une Alfa
Romeo du plateau compétition. Etrange.
J'avance encore un peu le long de la route car j'ai repéré une croix un peu plus
loin qui semble avoir du potentiel. J'ai souvent songé à faire un shooting dans un
cimetière sans jamais oser concrétiser car, bien qu'étant athée convaincu, je
trouve l'iconographie religieuse intéressante. Une croix, ou mieux un ange,
feraient j'en suis persuadé un très bon thème pour un shooting. Si les films de
Michael Bay sont souvent très stéréotypés, je dois dire que ses images sont
souvent frappantes. Le plan qui me revient en tête se trouve dans The Island,
quand tous les protagonistes se retrouvent dans une immense salle en ruine avec
une statue d'ange au milieu, ailes déployées. Je rêve d'un décor pareil pour une
séance...
Par contre, ici il faudra shooter au grand angle. Voilà les deux premières TZ qui arrivent à bonne allure.
Mon idée à l'air de fonctionner.
Je teste encore sur cette Alfa Romeo. J'ai choisi une vitesse élevée (1/1600éme)
pour que la voiture et la croix ressortent nettes. Le but est de figer l'action,
au contraire d'un filé.
Bien m'en a pris car voici déjà la 250 GTO qui arrive. C'est toujours là que les
mains risquent de trembler.
Tension... vérification... ouf, c'est pile poil ce que je voulais! La journée
est déjà récompensée d'une belle image.
Elle vaut bien une deuxième interprétation.
Je ne pensais pas devoir faire face à l'éternel dilemme "partir ou rester" aussi
tôt mais il faut trancher. Sans hésitation, je me dirige vers le château. Je
vous l'avais dit dans le reportage précédent: vous allez bouffer de la 250 GTO.
Elle est là, posée, impériale.
Son arrivée très précoce fait qu'il n'y a personne autour, tant mieux.
Le décor est immense, pas facile à faire rentrer dans la lucarne.
Bon, la TZ n'est pas mal non plus.
Suivent une DB2 qui semble avoir besoin de se rafraichir,
Sur le parking réservé aux véhicules d'assistance et de presse, je repère une
LP640 Verde Ithaca. Je me rapproche d'elle mais le propriétaire l'a laissée en
position "nez levé", ce qui n'est pas très esthétique. Je me contente d'une vue
avant pour l'instant.
Les ouvreurs arrivent avec plus d'une demi heure de retard sur les premiers.
J'entends que ça charrie au sujet du road book. Je ne serais pas étonné qu'il y
ait eu une petite erreur d'aiguillage quelque part. Qui plus est, la 037 est
absente. Il semblerait qu'elle ait été vue arrêtée dans la première spéciale.
Une fin si prématurée serait une mauvaise nouvelle.
Tout à coup c'est très calme. Je reviens vers l'entrée du domaine.
J'immortalise une 456 venue en spectatrice,
puis me dirige vers mon fameux tunnel. Les premiers sont déjà sur le départ.
Comme je le craignais, le spot est une fausse bonne idée. Impossible de réaliser
le même genre de photos que dans le fameux tunnel du Nürburgring.
La GTO arrive, suivie de près par une voiture récente!
Et à la sortie du tunnel, de quoi se rappeler que nous sommes en pleine
campagne!
J'arrive quand même à sauver une photo.
Je ne m'éternise pas ici et reprend le chemin de mon premier spot. Juste à temps
pour l'arrivée de cette GT40, toujours impressionnante sur route ouverte.
Me revoici à l'endroit initial.
J'alterne les vues rapprochées au zoom et les plans larges avec la croix.
Cette Alfa est dans le mauvais sens...
La seconde GT40, ma préférée, ex Mairesse.
Je suis désormais allongé dans l'herbe. Une Type E
J'ai promis de sortir un peu du cheval cabré.
Mais bon, superbe FF tout de même.
Voici la première 308 Michelotto.
Je change de point de vue et avance encore un peu le long de la route.
La deuxième 308 arrive,
puis les Porsche: 906 et 910,
et 914, un peu moins impressionnante.
J'avance encore pour me caler dans le virage. Je ne vais pas pouvoir rester très
longtemps car j'ai les pieds de part et d'autre d'un ruisseau et je commence
déjà à m'enfoncer dans la terre humide.
Imposantes, les Pantera le sont!
Je ne sais pas comment on peut dormir dans une De Tomaso de compétition mais ça à bien l'air d'être le cas.
La Ligier n'est pas en reste, avec sa garde au sol tout juste suffisante pour
les petites routes de campagne très bombées.
qui précède la Daytona Groupe IV. Elle me donne l'occasion de dire que j'ai été
surpris par le nombre de camions d'assistance qui suivent le parcours cette
année. C'est peut être parce qu'ils me couvraient de poussière à chaque passage
mais j'ai eu le sentiment qu'il y en avait beaucoup plus que les années
précédentes. Du coup, les chances pour qu'ils soient dans le champ d'une photo
augmentent. Le summum du ridicule étant la Daytona qui arrive avec son
assistance collée au train. Ce serait dommage que le Tour Auto se transforme en
caravane du tour cycliste avec plus d'accompagnateurs que de concurrents (et
j'ai l'impression qu'on tend vers ça).
Heureusement, on trouve presque toujours un angle où l'indésirable est dissimulé.
C'est quand même un vrai bonheur que de voir et d'entendre tous ses monstres sur
une petite route bucolique.
Voici la 599 GTO ouvreuse officielle.
Jean Ragnotti illustre bien ce que je disais plus haut, à son corps défendant.
Les Ferrari arrivent en force. Les 275 GTB.
Je dirais que cette 365GT 2+2 fait partie de l'écurie de Brandon Wang, mais sans
certitude. En tout cas, il est bien parti faire son propre itinéraire comme
prévu. 4219GT a disparu de la surface du Tour.
Ah, voici les deux 599 GTO dont Nicolas m'a parlé hier soir!
La seconde est une réinterprétation de la livrée historique, qui rappelle un peu
la SA Aperta de Chris Evans (l'homme qui a vendu la quasi totalité de ses
Ferrari pour acheter une GTO 64).
Après le passage de deux FF, je décide d'aller retrouver les GTO dans le parc.
Je sais que c'est le Tour des anciennes mais la tentation est trop forte.
Au moment où j'arrive, une noria de Ferrari se présente, principalement des 458
et des California. Celles qui retiennent le plus mon attention sont cette 458
blanc perle et cette California Giallo Tristrato / toit noir.
Ca ressemble presque au Tributo qui précède les Mille Miglia.
Je ne fais pas partie des gens que la hausse des ventes de Ferrari inquiètent
mais je suis bien obligé de reconnaitre une certaine "banalisation" des V8.
Entre celles qui sont arrivées devant le Grand Palais hier soir et celles ci, ca
en fait quand même un paquet. Même à Besançon, j'ai le sentiment d'en croiser
plus qu'avant. Je ne vais pas m'en plaindre, même si j'avoue que hier comme
aujourd'hui, j'ai totalement ignoré tous les V8 de couleur grise.
La California jaune m'a bien plu par contre.
La 512 BB est une bonne surprise. Le Tour Auto draine souvent de beaux modèles
des alentours.
La 365 accompagnatrice est garée là également.
La châssis court essaie de se faufiler dans mon dos.
Je m'attarde encore un peu sur les modernes. La GTO rouge souffre d'un syndrome
que j'ai déjà constaté à plusieurs reprises: un défaut au niveau d'un joint du
capot avant. Dommage.
La deuxième me plait vraiment beaucoup.
Je lève les bras mais le liveview sans écran orientable, ce n'est vraiment pas
évident. Ce n'est qu'en écrivant ça que je me rappelle que j'ai un escabeau qui
dort en permanence dans le coffre de l'auto et que ça aurait été un bon moment
pour le sortir. Trop d'équipements tue les équipements
Je suis sur le chemin qui mène à la sortie du parc, donc je ne crains pas trop
de louper quelque chose d'essentiel mais bon.
Allez, il est temps de retrouver les belles anciennes. Une dernière photo
d'ensemble,
et je retrouve la cour du château, et la châssis court.
Je suis revenu au bon moment car voici quelques gros modèles: 250 LM
A partir de là, je dois dire que j'ai consacré pas mal de temps à shooter la LM,
qui reste un spectacle rarissime en pleine nature,
et à discuter avec son propriétaire, qui en plus de partager très volontiers des
anecdotes sur ses voitures, connait Arthomobiles.
C'est flatteur de voir que le site perce jusqu'aux plus hautes sphères des
collectionneurs, et que ceux ci prennent le temps de le consulter dans un emploi
du temps que j'imagine très chargé.
Je suis assez fan de cette Mercedes.
et cette 906 me semble idéalement placée pour quelques images sympathiques.
Vincent et Thomas sont arrivés entre temps. Eux vont suivre toute l'épreuve et
sont plus aguerris à ce genre de couverture.
De nombreux concurrents prennent le chemin du circuit de Prenois.
Il ne va pas falloir trop tarder.
D'autres, tout aussi nombreux, sont en train d'arriver.
Et certains, plus rares heureusement, se demandent comment ils vont pouvoir poursuivre.
Ca aurait été dommage de louper la Stratos.
Merci Patrick de me signaler que je vais bientôt me faire écraser!
Nous décidons d'avancer dans le parcours. Suivre le road book sans copilote est
assez dangereux puisqu'il demande à être consulté à chaque carrefour ou presque.
Vincent et Thomas partageant leur voiture, je me cale derrière eux. Qui plus
est, l'expérience a montré qu'ils étaient plus exigeants que moi dans la
recherche des bons spots: je leur fais confiance. Allez, go!
Nous nous arrêtons au bord de la route au bout de quelques kilomètres. Toute la
difficulté pour trouver le bon spot est qu'il faut le trouver dans le
rétroviseur, sauf à ne vouloir faire que des vues arrières. L'œil dans le rétro
avec le road book sur les genoux et en maintenant une allure normale pour ne pas
se faire dépasser par tout le peloton, vous imaginez pourquoi il est préférable
d'être à plusieurs. Je sais que Vincent attache beaucoup d'importance a ses
arrière plans. Ici une colline à quelques centaines de mètres derrière la route.
Je sais qu'il va cadrer serré pour éviter les éoliennes, alors que pour ma part
je vais au contraire tout faire pour les inclure dans mon champ. Question de
goût.
Hormis les poteaux blancs, inévitables, le spot est bon.
Et rapidement, les poids lourds arrivent.
Nicolas, pas que les Ferrari, rappelle toi!! Des Dino alors?
Je déconne!
Les différents plateaux sont escortés par la Garde Républicaine qui semble
profiter à plein de cette semaine de vacances.
Certains journalistes sont plus gâtés que d'autres on dirait,
et certaines voitures d'assistance sont elles aussi vintage. Je ne me plains pas
de celle ci, qui accompagne les SM.
Comme toujours, le plus dur est de choisir le bon moment pour partir.
Heureusement que nous avons temporisé un peu, pour voir passer la 718 RSK
dont le carrossage des roues est impressionnant.
Après la Stratos, c'est parti. Nous sommes tous d'accord pour zapper totalement
Prenois (nous n'avons plus bien le choix de toutes façons car une grande partie
des plateaux sont passés désormais) et doubler tout le monde sur la route de
Beaune.
En voiture! Après un trajet assez long, la route commence à s'élever en lacets.
Nous nous arrêtons dès que nous trouvons un espace suffisant. Le paysage est
vraiment très différent du spot précédent. On se croirait en montagne. En usage
intensif comme hier et aujourd'hui, pour commenter et illustrer la journée en
direct, la batterie du smartphone souffre, elle est déjà dans le rouge.
Heureusement, j'ai fait l'acquisition d'une coque avec une batterie d'appoint
intégrée qui permet de recharger le téléphone de manière autonome. Cela dit, pas
sûr que ça suffise sur deux jours consécutifs.
Les TZ sont de nouveau dans le peloton de tête.
On a bien rigolé sur ce spot en essayant de reconnaitre les moteurs qui
montaient depuis la vallée. Reconnaitre le V12 Ferrari à l'aveugle n'est pas
aussi simple que voudraient nous le faire croire les magazines. Pour ma part, je
n'ai jamais eu d'oreille donc pas de surprise de ce coté là: reconnaitre une
moto d'une voiture est presque un exploit pour moi. Voilà, vous pouvez vous
aussi faire votre coming out, car je ne pense pas être le seul.
Nous avons bien dépassé l'intégralité des concurrents, ce qui est parfait.
Les deux 599 GTO "invitées" arrivent, précédées de l'escorte présidentielle.
Autant dans les villages, les contrôles de vitesse sont stricts et réguliers,
autant hors agglomération, le rythme est soutenu. En l'occurrence, les deux GTO
bombardaient de façon impressionnante pour suivre les motards.
Ah voici la LP640, à un rythme bien plus calme et redescendue en position
normale.
Une Alpine s'est immiscée dans le cortège.
Par rapport à ce que je disais plus haut, les borborygmes des AC Cobra sont tout
de même assez caractéristiques.
Elles sont accompagnées des GT40.
La GTO "ouvreuse" officielle et la 308 GT4 "VIP".
D'autres voitures non engagées suivent le tracé, comme cette Ford GT, cette R5
Turbo 2
et cette Toyota Celica. J'aime beaucoup cette dernière.
Voilà également une deuxième LP640.
Viennent encore quelques 275 GTB
puis un assez long trou. Nous décidons de bouger une nouvelle fois. Changement
radical pour le nouveau spot puisqu'il s'agit de faire des filés au milieu des
champs de colza.
Nous nous retrouvons donc les trois au milieu d'un champ à attendre les
voitures. Il pleuviote par moment et la bise est coupante mais pour l'instant,
nous ne sommes pas à court de bêtises à raconter. Tout va bien.
Par contre, il commence à faire un peu sombre et le soleil est de l'histoire
ancienne depuis longtemps, donc les colzas ne sont pas aussi éclatants qu'ils le
devraient.
C'est le moment de jouer avec les vitesses.
Nous tentons de descendre jusqu'au 1/20 mais avec des fortunes diverses. En
général je reste au 1/60
Des fois il y a quelques surprises.
Mais globalement, le résultat est assez aléatoire, en particulier l'emplacement
de la photo nette de la rafale par rapport à l'environnement.
Des fois, c'est assez loin...
Manque de chance, il y a soudain un très très long blanc qui laisse penser à un
incident. Effectivement, il semblerait que l'une des Porsche 910 se soit
accrochée à Prenois, avec à la clé un drapeau rouge assez long.
Ca ne nous arrange pas car il commence à faire carrément très froid et de plus
en plus sombre. Je descends au 1/40
Je tremble de froid, ce qui ne facilite pas le geste fluide nécessaire à la
réussite du filé.
L'objectif est plus ou moins de rester jusqu'au passage de la 250 LM mais elle
se fait attendre.
J'abandonne mes deux acolytes dans leur champ pour venir à l'intérieur du
virage.
Le clocher m'a semblé prometteur.
Comme je l'ai dit, j'aime bien avoir un élément caractéristique à l'arrière
plan.
Je réussis à avoir les voitures dans les deux sens, avant et arrière.
Il est grand temps de virer le filtre polarisant,
puis de faire monter les ISO pour garder un peu de vitesse, gage de netteté sur
de tels angles de vue.
J'ai le sentiment que ça ne passe pas trop mal.
Par contre, la météo nous fait vraiment nous sentir misérable.
J'arrive tant bien que mal à jongler entre horizontal et vertical
Il est près de 20h30 et toujours pas de 250 LM à l'horizon. En fait,
j'apprendrai demain qu'elle est tombée en panne d'essence, ce qui l'a pas mal
retardée.
Vu l'heure, inutile pour moi de partir pour le parc fermé de Beaune, sous peine
de rentrer à la maison à une heure impossible.
Nous remontons tous en voiture. Pour moi, c'est la fin de la journée. J'arrive
chez moi à 22h00 pour reconditionner rapidement le matériel en vue de l'étape de
demain. Tout s'est très bien passé, avec de nombreux points de vue différents
pour varier un peu les images et pas de raté majeur parmi les concurrents.
Quatre endroits différents le long du parcours, c'est sans doute mon record et
ça souligne l'importance du copilote pour suivre le parcours sans se tromper. A
méditer en attendant la journée de demain, qui devrait être plus calme.
Libre à vous de quitter cette page par ici si vous avez terminé la consultation du site. A bientôt