Je dois vous avouer un petit accès de faiblesse. En préparant
mon calendrier, j'avais fait l'impasse sur le Championnat de France des circuits
à Prénois, dont la date tombe entre deux weekends d'absence. Seulement voilà,
l'opportunité de découvrir la Ferrari 458 GT3 en piste pour la première fois est
trop tentante.
Qui plus est, c'est aussi l'occasion de découvrir le grand cirque du GT Tour,
nouvelle mouture de la Super Série FFSA. C'est le Groupe ORECA qui a été choisi
pour assurer le rôle de promoteur/organisateur du GT Tour pour les trois années
à venir. L'objectif est de dynamiser l'image de la Série en offrant davantage de
spectacle: les qualifications fonctionnent sur un système de Super Pole regroupant
les dix meilleurs pilotes. La première course, de 75 minutes, est typée «
Endurance » tandis que la seconde, de 45 minutes, est un « Sprint ». Le
Championnat compte 7 étapes: Lédenon, Nogaro, Dijon, le Val de Vienne,
Magny-Cours, Albi et la finale au HTTT. Les courses GT sont accompagnées
d'autres formules: la Porsche Matmut Carrera Cup et la Supercopa Seat Leon.
D'autres séries de support sont annoncées, comme le Championnat de France F4, la
Clio Cup et la Mitjet Series mais elles ne sont pas du voyage à Dijon. Toutes
les épreuves sont diffusées gratuitement en « live streaming » sur le web.
Enfin, Oreca promet de placer le spectateur au cœur de l'attention, avec
notamment des animations destinées au public familial.
Tiens, la famille justement. Je me sens un peu mal d'être absent trois dimanches
de suite, donc j'ai décidé de ne couvrir que la course des GT, ce qui implique
un départ vers 09h30 et un retour à la maison à 17h00. Quelques minutes avant de
partir, un bruit dans la rue attire mon attention. Par la fenêtre je vois passer
quatre Ferrari dont une 512 TR. Je ne peux qu'espérer qu'elles aillent au même
endroit que moi. J'arrive sur le circuit pour onze heures, inséré dans une
longue file de voitures. La parking commence a être bien rempli, avec notamment
cette Porsche 996 GT2.
Le sport automobile fait encore recette, c'est rassurant. Je ne crois pas si
bien dire, avec une petite surprise à la caisse: l'entrée est à 15 euros, juste
pour la journée. Une fois à l'intérieur, je me dirige d'abord vers le parking
des supercars mais les 4 Ferrari que j'ai vues ne sont pas là. S'y trouvent tout
de même deux 458 Italia, une 348 et une 355.
Parmi de nombreuses Porsche, voici une GT3RS qui se déguise en GT2RS, avec un
vrai capot en carbone.
Je trouve d'ailleurs une vraie GT2RS quand je commence à m'aventurer dans le
paddock.
C'est à peu près à ce niveau que je rencontre
Nicolas avec qui
j'échange quelques potins. Il m'annonce notamment qu'il y a une F40 tout au fond
du paddock. Pendant ce temps là, les vainqueurs de la Carrera Cup retournent
vers leur box au milieu d'une foule assez dense.
Arrivé au fond du paddock, je tombe sur l'ensemble des Porsche, qui attendent le
signal de retour aux boxes.
Quelques unes ont des décos originales.
Voici la fameuse F40, un régal.
Avec quelques mètres plus loin, une 308 GT4.
Pendant que je photographie les Porsche, je tombe sur le directeur du circuit.
En discutant, il me propose de me procurer une chasuble qui fera office de passe
partout pour pouvoir réaliser le meilleur reportage possible. Je pensais faire
le meeting en spectateur lambda car je n'ai pas demandé d'accréditation, mais la
proposition ne se refuse pas.
Une fois endossé le gilet fluorescent, je commence à remonter la pitlane. outre
la 458 GT3, il y a d'autres voitures que je n'ai jamais vu. La première d'entre
elles est la BMW Z4 qui a fait une sacrée cure de stéroïdes.
Une sirène retentit pour avertir de l'arrivée des Seat dans la ligne des stands.
Dont une éclopée.
Une Porsche Cup semble s'être égarée.
Le GT Tour dispose de safety cars prestigieux. C'est sûrement une de mes
premières photos de Panamera.
Apparemment Audi est partenaire et organise des baptêmes de piste pendant la
pause déjeuner.
D'ailleurs c'est l'heure. Vont participer aux "baptêmes" une Carrera GT,
et la F40. Je mets baptême entre guillemets car les participants ne couvrent
même pas un tour, revenant aux stands dès la première boucle. Ce qui n'a pas
empêché la Corvette de se faire une grosse frayeur en sortie de cuvette sur la
piste légèrement humide.
Oh mon Dieu, il y aurait une Dacia Cup dans l'air!
Je continue à remonter les boxes alors qu'une pluie fine commence à tomber.
J'avais vu débuter la R8 LMS en 2009 lors des Super Séries justement.
Une Porsche GT3 Cup encore. Le 6 cylindres n'est pas très accessible.
La Viper, un dinosaure issu du GT1.
Et voici enfin la 458 GT3, dont le box vient de s'ouvrir.
J'avoue que le tout premier spyshot pris à Fiorano ne m'avait pas emballé mais
finalement, elle est superbe (cela dit, le spyshot représentait la GT2, très
différente esthétiquement de la GT3).
En particulier dans cette livrée bi-ton rouge et blanche.
Les voies sont considérablement élargies,
les jantes sont très travaillées.
Alexandre Delperrier est là pour la couverture de l'épreuve. Je dois dire que je l'ai trouvé extrêmement sympathique et pédagogue avec les enfants.
Avec la pluie, les voitures sont vite remises à l'abri et je me retrouve enfermé
dans le box. Je n'aurais pas fait mieux si j'avais voulu faire exprès.
il y règne une atmosphère de tension d'avant course agréable, sans tension
excessive.
L'utilisation du carbone est intensive sur la voiture.
J'avoue que ce n'est qu'après avoir vu son nom sur une des F430 que j'ai fait le
rapprochement entre l'homme au crâne rasé et Fabien Barthez. C'est vous dire
comme j'aime le foot.
Avec la 458 Italia, Ferrari a de quoi s'occuper. Portées aux nues par la presse
spécialisée, la voiture à l'air de très bien se vendre si j'en juge par le
nombre que j'ai déjà pu croiser. Le département Corse Clienti de Maranello a
ensuite présenté la version Challenge puis s'est attelé au développement de la
GT3, qui en est dérivée, pour être prêt
pour la saison 2011. Sans oublier la version GT2 qui courra dans les séries les
plus prestigieuses comme les 24 Heures du Mans. La voiture n'a pas trop mal débuté en remportant une
victoire de classe dans les 6 Heures du Castellet, une course il est vrai bien
amputée par un cafouillage rocambolesque au départ. Exploit réitéré avec
l'équipe Hankook Team Farnbacher lors d'une course de 6 heures sur le
Nürburgring en VLN.
La version GTC est livrée avec des roues de 18 pouces, un grand aileron arrière, une transmission séquentielle Hewland à six vitesses et les systèmes de sécurité obligatoires. Pour être conforme au règlement, le V8 de 4.5l de la 458 GTC perd une centaine de chevaux par rapport à la 458 Challenge, pour afficher une puissance de 470ch, tandis que son poids serait en hausse (+27kg) atteignant les 1245kg.
Quand je ressors du box, la pluie a cessé.
Olivier Panis est devant sa voiture, la Mercedes AMG SLS GT3, une autre nouveauté.
Oreca a prévu de faire plaisir aux spectateurs en ouvrant la voie des stands pendant la pause déjeuner. Le public est donc de plus en plus nombreux à se presser devant les stands.
Le camion sono de l'organisation va se mettre en place sur la grille de départ.
En effet, le programme contient également un grid walk: les voitures vont être
installées dès 13h00 en épi sur la ligne de départ, et tout le monde pourra y
accéder pendant plus de 45 minutes.
Les Mercedes y vont tractées par un quad; comme les Aston Martin
alors que les Ferrari s'y rendent moteur lancé,
et la BMW. Heureusement que je l'ai eue ici celle ci.
Dès la seconde 458 passée, je me rends au pas de course sur la piste afin de
devancer de peu son envahissement.
J'ai juste le temps de faire quelques images à peu près claires.
Qui dit Grid Walk dit Grid girls évidemment.
Je pense que vous comprendrez assez vite lesquelles j'ai préféré.
Hugues de Chaunac, le patron d'Oreca, est venu superviser en personne le
déroulement des opérations.
Les F430 GT3 sont encore nombreuses.
Je ne sais pas quelle est cette règle tacite qui veut que toute Aston Martin
engagée en compétition reçoive systématiquement le N° 007 mais je trouve çà
vraiment ridicule.
A peu près la même Scuderia GT3 que celle de Philippe, qui j'en suis sûr
apprécierait beaucoup un séance de shooting de ce genre, hélas impossible.
Une photo que l'on a rarement l'occasion de faire.
A mon avis, tous les spectateurs n'ont pas réalisé aussitôt l'accès qui leur
était accordé.
Par contre, au bout d'un moment c'était vraiment bondé. Il a fallu commencer à
privilégier les détails.
La 458 GT3 conserve le boutons START bien connu.
on entend souvent dire que les Ferrari sont des aspirateurs à filles,
mais les grid girls sont incontestablement des aspirateurs à photographes (je
n'ai d'ailleurs pas fait exception comme vous avez pu le constater).
Renaud Derlot devant sa SLS, une photo prédestinée.
C'est l'heure de l'évacuation de la grille. Je traine dans les derniers pour
attraper quelques derniers clichés des pilotes en train de se préparer.
Gilles Duqueine, le copilote de Fabien Barthez est en fauteuil roulant depuis un
accident de la route au retour d'une course en 1985. La Ferrari est donc
spécialement préparée pour lui. Les deux hommes roulent en Gentlemen Trophy, une
catégorie réservée aux "amateurs", au sein du plateau principal.
Cette LP560 joue les bad girls du plateau. Superbe.
Cette fois, c'est parti, les voitures démarrent pour la mise en grille
officielle.
La première manche de l'année à Ledenon avait été dominée par la SLS du Graff
Racing pilotée par Renaud Derlot et Gérard Tonelli, vainqueurs des deux courses
du weekend. Porsche a remporté les deux manches de Nogaro, avec Larbre
Competition (Groppi/Bornhauser) et Pro-GT by Almeras (Beltoise/Pasquali). Enfin,
la manche 'endurance" de Dijon a été enlevée hier par la R8 LMS du Team Audi
France (Ortelli/Hallyday). On dirait bien que c'est le tour de Ferrari de
s'imposer non?
Les F430 et les Gallardo sont majoritairement engagées en Gentlemen Trophy
Les voitures effectuent plusieurs tours avant de s'arrêter sur la grille,
l'occasion de longer la piste pour rejoindre le premier point de vue
intéressant, le S des sablières qui permet une enfilade idéale pour les premiers
tours de course.
A 14h15, les voitures passent derrière le safety car pour le tour de chauffe avant le départ lancé. C'est durant ce tour que la SLS d'olivier Panis et la BMW Z4 se sont accrochées, laissant les deux voitures sur le carreau. Dommage pour la BMW que j'aurais aimé voir courir.
Dès la deuxième boucle, l'un des 458 est en difficulté tandis que la première
s'échappe devant une Porsche et la SLS survivante.
Au troisième tour, il ne reste déjà qu'une 458 en piste. Heureusement qu'elles
étaient deux.
Le S est vraiment photogénique, avec l'attaque sur le vibreur.
Du coup, je monte rapidement le 300mm sur le 40D.
Je pense que vous vous attendiez à un maximum de photos de Ferrari, je ne veux pas vous décevoir.
Même si je n'ai pas oublié les autres.
Même si avec le crop du 7D, la différence avec le 200mm est un peu gommée.
Je me déplace vers le haut de la bretelle pour faire des vues arrière
et voir si jamais il y a un peu de flammes.
De fait, seules les DBRS9 crachent du feu,
mais assez généreusement.
La netteté est acceptable mais pas totalement parfaite.
Je descends maintenant au fond de la bretelle, le parcours traditionnel du
photographe à Prénois.
Bien pratique pour les filés.
Je tombe les vitesses jusqu'au 1/50 car le temps passe vite.
La 458 tient la tête jusqu'au ravitaillement et au changement de pilote.
Ensuite, la SLS fond sur elle et la dépasse.
La Porsche se rapproche également mais sera remise à distance suite à un tête à
queue.
Ce qui me fait dire que le problème vient plus d'une petite faiblesse du
deuxième pilote que de la voiture, celle ci n'ayant pas été menacée durant le
premier relais.
Il serait peut être temps de varier un peu les cadrages.
Les quarante cinq minutes sont déjà écoulées, c'est la fin de la course. Je n'ai
même pas eu le temps de faire une vidéo.
C'est donc la SLS qui s'impose et vient saluer le public des buttes à faible allure. Le donut un moment espéré n'aura pas lieu.
En Gentlemen Trophy, Fabien Barthez a arraché la première place à une Gallardo
dans le dernier tour.
C'est seulement maintenant que je me retourne pour trouver la porte dans le
grillage qui va me ramener au paddock, et que je constate qu'elle a disparu. Les
grilles ont été entièrement changées et il n'y a désormais plus de raccourci.
Qui plus est, deux buttes ont été raccordées, ce qui devrait permettre de mieux
voir pour les spectateurs. Je constate également au passage que la course a été
un beau succès populaire, les buttes sont pleines. Je dois donc marcher sur la
moitié de la longueur du circuit pour revenir au départ. J'ai la compagnie d'un
autre photographe avec qui je discute sur le chemin du retour. Nous tombons
d'accord pour dire que 45 minutes est un format bien trop court. D'ailleurs je
ne vois pas bien l'intérêt de cette distinction 45 minutes, 75 minutes. Pour
moi, deux courses de 75 minutes ou de 60 minutes seraient plus logiques. Mais
même ainsi, çà reste bref. Mon compagnon de randonnée me conseille le Blancpain
Endurance Series dont les courses durent trois heures, ce qui permet de faire
tranquillement le tour du circuit, et de couvrir un ravitaillement dans les
stands. Le seul bémol est que le plateau n'est pas encore au niveau de ce qui
était annoncé initialement, même si l'arrivée très prochaine de la McLaren
MP4-12C GT3 devrait rendre la série encore plus attractive. A suivre.
Nous arrivons enfin sur la pitlane où la Carrera Cup va bientôt se mettre en
grille.
Mais pour le moment, c'est la cérémonie du podium.
Barthez à l'air particulièrement content de son bon dernier tour, et çà se comprend.
La pitlane a été ouverte pour que le public puisse assister à la remise des prix. Les voitures sont cernées par la foule.
Il est 15h30. Si je veux être rentré à 17h00 comme promis, je dois partir maintenant, surtout si je veux faire un tour des parkings avant. Je rend la chasuble avant de repasser au parc supercars.
En plus, je dois marcher assez loin pour récupérer cette CL65 AMG que j'ai repérée de l'autre coté du grillage en revenant tout à l'heure.
Pressé, je n'aurais pas forcément fait le détour pour une GT-R mais en noir mat, la curiosité l'a emporté.
En revenant vers ma voiture sur le parking extérieur, je tombe sur ces deux Porsche. La jaune, particulièrement basse, semble jaune mat. Il est temps de sauter en voiture et de prendre le chemin du retour. Arrivée à la maison à 17h05, pari tenu!
Au final, je suis évidemment très satisfait de cette journée. Un grand merci à Lorenzo pour m'avoir grandement facilité la vie. La 458 GT3 est absolument superbe et il me tarde de la revoir. La nouvelle formule du GT Tour comporte de nombreux points positifs, parmi lesquels une ouverture au public exceptionnelle. Le grid walk de près d'une heure est vraiment une excellente idée pour que les spectateurs puissent admirer de près les bolides et approcher les pilotes, même si j'ai cru comprendre que les teams appréhendaient un peu l'exercice. Au niveau des moins, un prix un peu élevé à la journée et une durée de course bien trop courte pour être vraiment intéressante. Une fois les spectateurs sur place, je pense qu'ils aimeraient profiter du spectacle pendant plus d'une heure. Cela dit, la série est tout de même en progrès et le plateau est très attrayant. Changement d'ambiance radical à venir puisque les prochains reportages seront consacrés au concours d'élégance très feutré de la Villa D'Este. Encore que la P4/5C de James Glickenhaus devrait y mettre une ambiance compétition bienvenue.
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