Dimanche matin, même technique que la veille: départ vers sept heures (après un demi tour pour cause d'oubli de la carte bancaire) dans un brouillard à couper au couteau. L'avantage du dimanche matin, c'est que çà roule vraiment très bien et je mets moins d'une heure pour arriver à Talant. Ensuite, une longue file se forme mais le trafic reste fluide. Après avoir donné mes deux euros, je me gare un peu plus loin qu'hier, dans un peu plus de boue. Je commets alors une erreur un peu stupide. Il y a deux billets, un pour l'entrée et un pour le paddock. Je les présente les deux l'un sur l'autre à l'entrée sans réfléchir et le vigile en déchire le coin. Les conséquences prévisibles plus bas.
Immédiatement, je file à la tribune pour la première course: la Seat Leon Supercopa. Cette fois le soleil est au rendez vous, ce qui ne m'arrange qu'à moitié car le matin toute la bretelle est à contre jour. Heureusement, des nuages vont vite venir le voiler, réduisant ses rayons tout en laissant passer la lumière douce du matin. Le safety car ouvre la piste, et c'est parti.
La course est animée et agréable.
Les voitures sont suffisamment lentes pour permettre un peu de fantaisie, comme le passage à plusieurs de front dans la bretelle.
Les concurrents sont au coude à coude
voire même un peu plus. Il faut savoir s'imposer à l'autorité même si il en reste des stigmates sur la carrosserie.
Les voitures du DTM entrent ensuite en piste pour le warm up, qui se déroule sans histoires hormis pour Katherine Legge qui fracasse l'arrière de sa voiture contre une pile de pneus.
J'essaie de me déplacer sur la longueur de la tribune et de varier les focales pour ne pas être trop monotone.
Et les vitesses bien sûr. Ici 1/80 s.
Il y a ensuite une pause d'une demi heure avant le début de la deuxième course de la F3. Je décide donc d'aller voir dans le paddock. Quand je présente mon bracelet bleu à la porte, on me dit qu'il en faut un jaune. Et quand je me présente au guichet pour le récupérer, on me dit qu'il ne faut pas que le billet soit déchiré et de retourner à l'entrée du circuit. Bon j'admets que j'ai fait le con en présentant mes deux tickets à l'entrée mais je ne vois pas le problème de prévoir un bracelet valable pour le weekend. Bref, je décide de ne pas gâcher une belle journée et de ne pas m'énerver. De toutes façons, le paddock était déjà sans intérêt hier. Je prends donc le chemin des parkings. Les spectateurs continuent d'arriver à un rythme soutenu. Je découvre une Mercedes préparée par Carlsson, une des GTR de la veille,
une Audi R8 et une Porsche GT3 RS
Une 575, bientôt rejointe par une 612 tout aussi rouge.
Retour dans l'enceinte. Ici rien n'est laissé au hasard. Les A5 cabriolet qui vont servir à la parade des pilotes sont déchargées d'un camion.
Dans un coin, je déniche une 348
Sur le parking des concurrents, une Audi RS6 accompagne deux A5 Sportback. Les AMG SL ont désormais des stickers au nom des pilotes. Elles participeront donc aussi à la parade des pilotes. Nicolas m'appelle sur mon portable pour me dire qu'il est parti de Dijon à neuf heures. A dix heures trente, il est encore dans les bouchons (il y a moins de 10 km de Dijon à Prénois). Je crois que le monde appartient vraiment à ceux qui se lèvent tôt (Nicolas, si tu lis çà...)
Je retourne à la tribune pour voir la fin de la course de F3. Bianchi s'impose (après sa deuxième place de la veille). Le meilleur tour des F3 s'établit à 1'10"111, soit presqu'aussi vite que les DTM. Cela dit, les monoplaces sont tellement efficaces que la vitesse est beaucoup moins spectaculaire que sur les berlines. Il faut vraiment les vitesses ahurissantes des F1 pour que le spectacle des monoplaces vaille le coup (enfin, c'est mon avis).
Bianchi fête son titre comme il se doit face à la tribune. Merci!
La course suivante est celle de la Porsche Carrera Cup Allemande (Je sais, la profondeur de champ est désastreuse).
Ici encore le spectacle va être au rendez vous, avec un safety car dès les premiers tours après que quatre concurrents se soient entassés dans un bac à gravier.
Une fois remis en piste, ils restent facilement identifiables.
Les Porsche sont les spécialistes des blocages de roues. A défaut de flammes ou de tête à queue, on se console comme on peut.
Les premiers tours sont un duel furieux entre le néerlandais Jeroen Bleekemolen et le Français Renaud Derlot, pilote invité et leader de la Carrera Cup française.
Malgré une pression intense, le Français ne parvient pas à passer et laisse au contraire le britannique Nick Tandy , lui aussi invité, revenir sur lui. Les positions changent quasiment à chaque tour entre ces deux là.
Après un duel homérique, Derlot part dans les graviers et ne revient en piste qu'en cinquième position.
C'est au tour de Tandy de harceler le néerlandais, manifestement moins rapide. La pression est très très forte.
Dans les tous derniers tours, il y a même un peu de poussette mais sans conséquences sur l'issue de la course. Tandy avouera ensuite qu'il a préféré ne pas perturber le Championnat Allemand en essayant de forcer le passage. C'est tout à son honneur. En tout cas, une course passionnante et spectaculaire de bout en bout.
Cette fois je reste en position sur la tribune pendant la pause déjeuner. Trois voitures vont finalement faire les taxis. La R8 LMS vue hier
Une Mercedes et une Audi A4.
L'A4 attaque fort, passant de l'autre coté des vibreurs comme les vrais (à la même allure?)
Je ne sais pas si le pilote de l'Audi DTM (Peter Terting) a un contentieux avec celui de la R8 mais à un moment donné, il l'a proprement serré en haut de la bretelle (je devrais dire *celle* de la R8 puisqu''il s'agit de Christina Surer). A mon avis le passager à du avoir les cheveux dressés sous son casque. Vous pouvez d'ailleurs apprécier le regard de Christina dans l'R8). Voilà pourquoi il faut être prêt à photographier en permanence, même si c'est parfois embêtant.
Pour varier les plaisirs, je décide de faire des baisses de vitesses extrêmes. D'ordinaire je suis plutôt un fanatique de la netteté mais j'ai remarqué que les magazines proposaient souvent des photos avec un flou "artistique". Je passe donc au 15ème pour tenter de sortir quelque chose de beau et original (surtout original en fait).
Pas facile, je pense qu'il faut au moins qu'une partie de la cible, même petite, soit nette pour que l'effet soit réussi. Voilà le résultat, on aime ou on aime pas.
A 13h30, les concurrents se mettent en grille. La tribune est bondée, les buttes aussi, le speaker annonce une affluence de 26000 spectateurs. Incroyable. Et génial. La parade des pilotes est lancée, avec les Mercedes AMG et les Audi (on ne se mélange pas). Ralf Schumacher a l'air pleinement épanoui (plus qu'en F1 à mon avis)
Lauda (et Engel)
Kristensen, la légende
et Susie Stoddart qui est bien mignonne, ce qui ne gâche rien.
Quelques minutes avant le départ, un énervé de la sécurité vient faire le ménage sur la plateforme ou les photographes se sont installés, demandant à tout le monde de monter s'asseoir sur les sièges. Ordre qui provoque quelques grommèlements et dont l'exécution ne dure que le temps qu'il ait le dos tourné, après quoi tout les reporters en herbe redescendent (moi compris). Avec le recul, je suppose qu'il s'agissait plus ou moins de vérifier que la capacité de la tribune n'était pas dépassée. En définitive, il y aura eu peu d'élus à cette place de choix, la précommande étant obligatoire. Tant mieux, pas de bousculades pour les meilleures places comme çà. Et c'est parti.
Le long serpent du premier tour ne va pas tarder à se segmenter. Il s'agit d'un sprint de 52 tours (un peu plus d'une heure) avec deux créneaux de ravitaillements imposés. La météo est idéale.
Spengler tient la tête pendant dix tours malgré les assauts de Kristensen mais perd ensuite du temps quand le comportement de sa voiture se dégrade.
Scheider revient progressivement de la seizième place sur la grille à la sixième, son classement final, malgré avoir failli emboutir Schumacher dans les stands et n'évitant que de justesse le Safety Car garé au bout de la ligne des stands. il subit également une crevaison qui défigure un peu l'aérodynamique de sa voiture. Aller chercher des petits points dans les moments difficiles est aussi la marque des grands champions.
Ekström s'installe lui fermement au commandement, suivi comme son ombre par Paffett. Malheureusement pour le Suédois, la technique largement employée de sauter les vibreurs finit par aboutir à une crevaison. Le pilote s'en aperçoit au début de la ligne droite et freine pour entrer dans les stands. Paffett à l'aspiration l'évite de justesse en lui enlevant un bout d'aile.
Dans la bretelle, les choses sont assez calmes, les voitures prennent trop d'appui pour essayer un dépassement. Le bout de la ligne droite est plus propice à ce genre de manoeuvre.
Kristensen reçoit un drapeau noir après avoir loupé son entrée aux stands suite à une crevaison.
Crevaison aussi pour Bakkerud qui lui arrache carrément tout le carénage de son Audi.
Dans les deux derniers tours, tout le monde semble péter les plombs, d'autant qu'un resserrement général a eu lieu.
Les pilotes se mettent dans des positions invraisemblables pour tenter de dépasser. Prémat est éjecté et perd quatre places. On se croirait dans un final de Nascar.
Au final, c'est Paffett qui l'emporte et qui fait la meilleure opération en revenant à sept points de Scheider alors qu'Ekström perd toute chance d'être Champion. Ca s'est joué à peu de choses. Resserrement général pour la troisième place du Championnat avec trois pilotes en deux points: Di Resta, Ekström et Spengler. Mercedes truste l'intégralité du Top 5 et l'équipe de Paffett prend une sérieuse option sur le Championnat par équipe. Une manche désastreuse pour Audi en délicatesse avec ses pneumatiques alors que les Mercedes ont mieux réussi à économiser les leurs, sans doute la raison de leur succès.
Pour ceux que cela intéresse, la finale du DTM a eu lieu fin octobre à Hockenheim. Paffett a fait de son mieux en remportant une deuxième victoire consécutive mais Scheider en terminant juste derrière lui a conservé son titre de Champion. Prémat a fini quatrième de la course.
Dès la fin de la course, la majorité de la foule quitte le bord de la piste, sans attendre la dernière course de Radical du weekend (comment, je ne vous ai pas dit qu'il y avait aussi des Radical?). Ca filtre toujours à l'entrée du paddock donc je décide de quitter les lieux au plus vite avant que les bouchons ne deviennent trop importants. Depuis un point opposé aux stands, on peut apercevoir de loin le podium ou les triomphateurs s'arrosent de champagne. Le 70-200 me permet d'immortaliser ce moment.
En revenant vers ma voiture, je tombe sur une nouvelle A5 Sportback, vraiment pas mal (moins fluide que le coupé quand même). C'est la dernière photo de la journée.
Il me faut environ 20 minutes pour quitter le circuit (autrement dit faire 1 kilomètre). Des voitures sont garées dans les champs vraiment très très loin du circuit, c'est impressionnant. Evidemment, les flics sont déjà planqués derrière leurs jumelles. L'entrée dans Dijon bouchonne encore un peu et ensuite, c'est fluide jusqu'à Besançon. Alors quel est le bilan de ce weekend? Très très positif. J'avais quelques doutes sur les possibilités de trouver de bons spots pour les photos mais la tribune a tout solutionné en dominant les grillages qui font habituellement obstacle. Evidemment, comme je suis resté dessus en permanence, çà a aussi pas mal restreint la variété des images mais parler de variété quand il n'y a que deux voitures différentes... Donc c'est vrai qu'au niveau photos, le weekend a été un peu décevant, d'autant qu'il ne s'est absolument rien passé de marquant à la bretelle (pas de tête à queue ou de carbone froissé). En revanche, au niveau du spectacle, c'était vraiment génial. Les voitures sont très impressionnantes, les courses ont été très disputées (surtout celle de la Carrera Cup) et incertaines, l'ambiance était là, l'écran géant très utile. C'est juste que je ne suis pas prêt psychologiquement à poser l'appareil et à profiter du spectacle sans prendre de photos. J'espère vraiment que toutes les parties en présence auront apprécié cette première et que l'expérience sera renouvelée. Prénois est un circuit superbe qui mérite d'attirer ce genre de courses prestigieuses. (J'apprendrai mardi d'une source bien informée qu'un contrat a été signé pour trois ans supplémentaires, ce qui indique bien que tout le monde est satisfait du déroulement des opérations, youpi!)
En rentrant à la maison, j'ai craqué en commandant sur le net quelques miniatures pour un montant indécent. La principale est une FXX de chez BBR, la N°23 de Franck Müller. Il va falloir rapidement que je me borne à un thème précis si je ne veux pas partir dans tous les sens. Pour l'instant, ce serait sans doute des voitures que j'ai vues, appréciées et photographiées. Ca laisse déjà l'embarras du choix.
Voilà donc qui clôture l'année au niveau des évènements prévus de longue date. J'ai promis une rencontre au Musée Peugeot ou à Porrentruy à un internaute passionné donc çà devrait se faire avant la fin de l'année. Sinon je vous donne rendez vous pour les vœux et le bilan de 2009 le 1er janvier puis pour Rétromobile fin janvier. Maranello commence à me démanger pour débuter 2009, mais cela reste à négocier avec madame.
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