Les voitures de Fouinnasse, saison 3, épisode 1. Même si le mois de mai s'annonce d'ores et déjà particulièrement exceptionnel, l'appel de Fred m'a fait très plaisir. Il appelait pour me dire qu'il venait de nettoyer sa nouvelle Modena de fond en comble et que ce serait le bon moment pour un shooting. Venant de lui, ça sûrement veut dire qu'elle est plus belle que le jour de sa livraison. En quelques minutes, nous décidons de l'endroit. Il y a quelques années que la principale place du centre ville de Besançon, la place de la Révolution, a été réhabilitée, pour un résultat plutôt réussi. L'an dernier déjà, nous avions parlé ensemble d'y faire un shooting. J'étais même allé faire quelques repérages, puis le temps a passé, toujours bien trop vite.

Le secteur étant majoritairement piéton et très fréquenté, le seul créneau réaliste est le dimanche matin. Nous nous donnons donc rendez vous à 07h15 ce dimanche de Fête du Travail (tu parles!). Bien sûr, j'arrive quelques minutes avant pour repérer les lieux. L'heure théorique du lever du soleil est 6h20 mais sans surprises la place est encore dans l'ombre. La fontaine ne fonctionne pas, ce qui n'est pas non plus une surprise. Par contre, il y a des barrières métalliques stockées de part et d'autre (plus une qui a été jetée dedans par un abruti) et le sol est jonché de détritus. Je déplace trois barrières qui gênent vraiment et nettoie le plus gros des ordures dans mon cadre. Malgré cela, l'endroit n'est pas aussi glamour qu'on pourrait l'espérer. Au réveil, sans maquillage, des fois c'est dur.

Le soleil affleure à peine sur le toit des immeubles quand j'entends le grondement du V8 qui résonne entre les immeubles. Je découvre la belle pour la première fois. Rouge cuir tan, comme d'habitude.

Nous installons la voiture sans tarder. Je comprends très vite que le ciel très clair du matin et l'ombre dans laquelle est plongée la place vont me rendre la tâche compliquée. J'ai développé les RAW en appliquant des filtres d'exposition dégradés mais le résultat n'est pas entièrement probant. La lumière est assez molle et ne rend pas les teintes comme il le faudrait. Le ciel est pâlot. Pour ne rien arranger, je shoote plein est mais c'est le seul angle qui donne une vue à peu près propre. Petite déception.

Ca va tout de suite mieux en plans rapprochés, sans le ciel.

Comme je m'y attendais, plus propre que çà, c'est neuf.

J'évite de trop faire déplacer la voiture pour ne pas indisposer les riverains en ce dimanche matin.

Mais au bout de quelques prises, je tourne en rond. Fred suggère de se rapprocher du Musée des Beaux Arts. Aussitôt dit, aussitôt fait.

La Modena a été produite de 1999 à 2004, à près de 17 500 exemplaires. Elle dispose d'une carrosserie intégralement en aluminium et son V8 de 3.6 litres développe 400 chevaux à 8500 tours. Celle ci est une version F1, à boite robotisée.

Je ne veux pas mentir, la Modena est la Ferrari V8 qui me plait le moins, son design est un peu trop rond à mon goût, ce que la Challenge Stradale corrigera de façon subtile mais décisive.

De fait, c'est le bouclier avant qui me pose le plus de problèmes. Fred m'a d'ailleurs déjà avoué qu'il préférait de loin le physique de la 355 mais la 360 représente tout de même une avancée significative en termes de performances, d'habitabilité et donc d'agrément de conduite.

ll est temps de faire quelques images de l'arrière. Je propose de se mettre en travers d'un pont qui se trouve à proximité. Juste le temps de faire un stop devant le restaurant d'un ami pour lui faire une petite photo plaisir.

Nous voici en travers sur le pont, une position inimaginable en pleine journée. Encore une fois, le contraste entre les zones claires et foncées rendent un post traitement poussé obligatoire. Je vous mets l'image originale à coté de l'image finale pour que vous puissiez voir ce que le RAW permet, même aux mains de quelqu'un qui ne manipule que les bases comme moi. J'ai du réchauffer l'image pour retrouver un rouge satisfaisant et j'aurais pu utiliser un masque de fusion pour remettre la partie supérieure de l'image dans ses couleurs d'origine mais je trouve que çà ne rend pas trop mal comme çà, d'autant que je n'aurai jamais de rendu naturel sur la partie inférieure.

Je pense qu'il y avait moyen de bien exploiter ce spot bien connu des bisontins mais même à 07h20 du matin, on ne peut pas être tranquille. Un imbécile qui s'est torché toute la nuit arrive en hurlant et en se mettant dans le cadre. Heureusement, nous avons discuté juste avant d'un deuxième plan. Nous plions immédiatement bagage vers le plan B, afin de ne pas prendre de risques pour la voiture. Dommage.

Le second rendez vous est fixé à quelques centaines de mètres, sur le quai opposé de la gare. J'ai repéré en descendant en ville qu'il y avait plusieurs trains à l'arrêt. On commence par un TGV. Le contraste avec le spot précédent est total.

La lumière est déjà beaucoup plus chaude.

Maintenant qu'on est au calme, je peux faire quelques plans de l'intérieur.

Vous noterez le sens du détail de Fred, avec le porte-clés assorti.

Zoom sur les jantes. Si si, je vous assure que cette voiture roule régulièrement.

Bon, la Modena a tout de même des courbes intéressantes.

Revue de détails/

Tout à coup, j'avise un peu plus loin sur le quai une vieille locomotive bien cubique, très proche de celle à laquelle je pensais depuis que j'ai repéré ce coin. Nous nous déplaçons donc d'une centaine de mètres.

Il est temps de vérifier si le compartiment moteur a lui aussi été passé à la peau de chamois. Ah oui.

Après avoir fait l'avant au centre ville, je me suis vraiment concentré sur l'arrière. Avec le soleil rasant, je ne peux de toute façon shooter que d'un coté.

C'est sûrement l'un des shootings où j'ai le moins utilisé le 70-200. Il faut dire que l'environnement était assez important, à mes yeux. Et l'écrasement de la perspective du zoom a tendance à trop rapprocher un fond complexe du sujet, ce qui brouille un peu ce dernier. Mieux vaut garder un peu de distance grâce au grand angle.

Fred flashe sur un graffiti argenté qui nous aguiche de ses reflets. Hélas, la photo ne rend pas ce coté brillant.

Peut être un peu sur celle ci, que j'aime d'ailleurs beaucoup.

Huit heures pile, on a fini pour aujourd'hui et je vais devoir aller chercher le pain pour le petit déjeuner. Je ne suis pas satisfait à 100% du résultat même si je pense que nous avons tiré un bon parti des conditions que nous avions. Sur les évènements, je considère souvent que ma première année de présence est une année de découverte, et que je n'en tire le meilleur parti que la seconde fois. Ici, c'est un peu la même chose. Ce premier essai en centre ville pourrait être un ballon d'essai. Apparemment, le soleil va se lever de plus en plus tôt jusqu'au 10 juin, où l'heure officielle de lever sera 5h39, quarante minutes plus tôt qu'aujourd'hui. Le créneau durera jusqu'au 23 juin. Entre ces dates, il est possible que le soleil touche le sol sur la place plus tôt, ce qui permettrait une meilleure exploitation (quoiqu'avec la quasi garantie d'un contre jour si je conserve l'angle d'aujourd'hui, qui est le meilleur). Bon, on verra. Pour l'instant il me reste une idée de spot que je n'ai pas encore validée, une usine de recyclage de métaux avec des pinces très impressionnantes. Et il faut absolument que nous fassions du dynamique. On verra peut être pour la prochaine Fouinnasse-mobile?

Voilà, nous nous remercions mutuellement pour cette séance. Personnellement, je suis toujours très heureux de côtoyer ce genre de voiture, de faire des photos et de les partager ici. Fred semble content de participer et d'avoir de belles images de ses montures donc tout est parfait. Vous aurez l'occasion de retrouver très vite cette Modena dans les prochains reportages d'ailleurs, même si elle n'en sera sans doute pas le sujet principal.

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