Pour le cinquième épisode de notre série "les voitures de Fouinnasse" (voir tout en bas de la page), nous avons décidé de changer un peu de cadre. Cette fois, l'objectif est de profiter des parures d'automne des arbres pour faire un shooting un peu plus bucolique que d'habitude. Ca tombe bien, à Besançon on n'a pas beaucoup de friches industrielles mais on n'est pas en manque de fortifications. Autant s'en servir, et en plus çà me fait réviser l'histoire de ma ville. La nuit tombe de plus en plus vite et nos agendas respectifs sont toujours complexes à manipuler, d'autant que je dois désormais assumer tous les voyages à la crèche d'Alexandre. Nous avons donc pris la décision de faire le shooting un vendredi à la pause déjeuner.
Le lieu choisi est Fort Morand, plus communément appelé fort de Bregille par les bisontins. Ceux qui ont lu le reportage sur les Abarth ont déjà eu un petit cours sur la Citadelle Vauban; le fort de Bregille est situé sur la colline qui fait face à la Citadelle, à 446 mètres d'altitude. Il domine ainsi la principale place forte de la ville. De ce fait, malgré la protection de la Citadelle, Besançon a capitulé deux fois: une fois en 1674 devant Louis XIV puis en 1814 devant les Autrichiens. Les deux fois, les assaillants se sont installés sur la colline de Bregille pour bombarder la ville et ses fortifications. Le fort est donc construit tardivement entre 1820 et 1832. Aujourd'hui il fait office de fourrière animale et de locaux pour la police municipale. Voilà qui explique pourquoi à l'instant où j'entends l'échappement Quicksilver de la 355 résonner dans la forêt, une voiture de la municipale passe devant moi dans le sens de la descente. Oups, j'attrape le portable avant de me dire qu'il serait encore pire que Fred les croise avec le téléphone à l'oreille. Finalement, la rencontre se passe bien. Et voilà la belle!
Arrivé une dizaine de minutes avant, j'ai pu confirmer que l'endroit dispose de plusieurs spots très prometteurs. On commence par s'installer devant un panorama qui surplombe la ville. En préparant le shooting, j'avais envisagé de le faire exclusivement au 50mm f1/4 car c'est un objectif qui a une excellente réputation mais que j'utilise très rarement. Effectivement, le bokeh (flou d'arrière plan) est très bon, en particulier à f2/8 (première photo).
Mais je dois rapidement me rendre à l'évidence: pour ce type de shoot avec un arrière plan impressionnant, le grand angle est un avantage. Je passe déjà au 10-22, d'autant que Fred m'annonce que son moteur n'a jamais été aussi propre, ce qui n'est pas peu dire venant de lui. En effet, on mangerait dessus.
Une autre décision que j'ai prise pour cette séance est de tout shooter en RAW (+JPG). En effet, j'ai tout de suite vu que le ciel était assez clair mais que le sol restait relativement ombragé et donc qu'un post traitement serait nécessaire. La première conséquence est qu'il m'a fallu environ le même temps pour développer 60 fichiers bruts que pour traiter 250 photos en temps normal. La deuxième conséquence, ... vous la verrez bientôt. En tout cas, comme prévu, il a fallu que j'assemble deux photos pour créer l'image ci dessous: une en surexposant la partie basse et l'autre en sous-exposant le ciel pour lui rendre un peu de bleu.
Heureusement, je me rappelle très vite que CameraRaw inclut un outil formidable: le filtre dégradé, qui permet sans assemblage de sous-exposer une partie de l'image et de surexposer une autre partie. Ouf!
Je me laisse même aller à un petit HDR.
Bel endroit pour une soirée en amoureux non? A deux sur le banc face aux lumières de la ville, avec le moteur de la Ferrari qui cliquète derrière en refroidissant. Mmmh!
En tout cas, l'endroit est bien sympa et il est fort possible que je m'en serve à nouveau dans l'avenir.
Il est temps de monter vers le fort proprement dit.
Fred installe sa belle devant la grille. Je repasse au 50mm mais le monument est un peu défiguré par les affichages fonctionnels.
Il va falloir essayer de les éliminer. Je passe cette fois au 70-200.
En définitive, nous laissons bien vite tomber ce qui était initialement l'objectif principal de la séance pour revenir vers les magnifiques panoramas qui s'offrent à nous. Retour du 10-22.
Et du marche pied qui dort en permanence dans mon coffre. Besançon s'est bien étendue depuis l'époque où la ville tenait dans la boucle du Doubs.
Voici la fameuse Citadelle Vauban à l'arrière plan. De toute évidence, il ne fallait pas être visionnaire pour comprendre que la colline sur laquelle nous nous trouvons constituait une menace pour les fortifications de la ville. Comme quoi, il n'y a pas qu'aujourd'hui qu'on à l'impression de marcher sur la tête. Enfin, aujourd'hui c'est beau et c'est tout ce qui compte.
Vue opposée sur le fort retardataire.
Evidemment, le symbole du shooting d'automne se doit d'être la feuille, de préférence d'une belle couleur dorée. Ca tombe bien, l'une d'elle vient juste de tomber sur la carrosserie immaculée de la Ferrari ! Bon, disons que je l'ai un peu aidée. En réalité, çà a même été très compliqué de la faire tenir en place tant le traitement de la voiture rend la carrosserie glissante. Mais je voulais cette image!
Je remets le 50mm. Vauban semble à portée de main.
Le 50 donne sa pleine mesure: l'arrière plan est flou tandis que le premier plan est parfaitement net, à l'image des branches qui descendent au dessus de la voiture. Excellent!
C'est à ce stade que j'ai commencé à déraper. Pas pendant le shooting, pendant le post-traitement. Déjà lors sur les photos précédentes, j'ai artificiellement réchauffé les images en utilisant la balance des blancs (un autre avantage du RAW) car je les trouvais passablement ternes par rapport à la réalité. Puis j'ai commencé à appliquer des traitements plus extrêmes, tout en essayant de garder une certaine homogénéité (on peut enregistrer les traitements pour les reproduire automatiquement). Dans mon esprit, je me suis inspiré des souvenirs que je gardais des photos du Mans Classic de Laurent Nivalle, en touchant principalement la saturation, les niveaux et l'exposition. Principalement donc: image désaturée et violente surexposition en haut et en bas grâce aux filtres dégradés. Après vérification, pas beaucoup de point communs entre mes images et celles de M Nivalle.
Nous déplaçons ensuite la voiture dans la partie haute de la descente ombragée. Honneur au 50mm toujours.
Je reviens au 70-200
et a des traitements plus extrêmes. Il est évident que certains vont aimer et d'autres, partisans du naturel, détesteront. Néanmoins, après avoir présenté 20 Ferrari 355 la semaine dernière, j'ai pensé que je pouvais me permettre quelques libertés avec ce shooting, et tenter des choses différentes. Non?
Cela dit, je n'ai pas encore les vraies couleurs d'automne. Nous descendons donc maintenant dans une épingle repérée en montant et qui me semblait assez prometteuse au niveau des couleurs. Je propose encore une fois plusieurs traitements: chaud et partiellement surexposé.
Je sais que je n'ai aucun besoin de me justifier mais voici une photo brute sortie de l'appareil et la même une fois "réchauffée" et un peu de vibrance en plus. Pour moi, le choix est fait.
Je mets ensuite le 17-40 sur le boitier. J'aurai ainsi utilisé aujourd'hui mes 4 objectifs (ok, sauf le 300mm). Tant mieux, c'est fait pour çà. Et même principe.
et ainsi...
de suite.
Ou un traitement différent:
Le principal problème de ce genre de manipulation est que le rendu peut être très différent d'un écran à l'autre. J'ai l'habitude de travailler sur double écran à la maison et les photos qui étaient exactement comme je voulais sur mon écran principal étaient déjà moins satisfaisantes une fois passées sur le second. J'espère donc que cette expérimentation ne va pas tourner à la catastrophe pour de simples problèmes de calibrage.
A vous de voir.
J'ai essayé de profiter au mieux de cette "lumière divine" mais sans grand succès. A vrai dire, la lumière de midi est loin d'être la meilleure.
Pas mieux en HDR.
Il est déjà 13h10 et il va être temps de terminer pour aujourd'hui. Un bref regard sur un intérieur bien connu puisque j'y ai passé un weekend entier il n'y a pas si longtemps.
Fred me propose de remonter un peu pour faire quelques photos au passage de l'épingle. Bonne idée mais difficile a réaliser en une seule prise, d'autant que je ne suis pas un expert du filé au grand angle.
Voilà, c'est terminé. Malgré une lumière difficile, je suis très heureux de cette séance: j'ai trouvé un spot très prometteur (le panorama avec un beau couché de soleil!!), j'ai renoué le dialogue avec mon 50mm et fait quelques expérimentations inhabituelles. J'ai encore quelques idées pour la voiture mais l'hivernage est proche. L'avenir proche nous dira si la météo nous permettra de les concrétiser cette année. Sinon, 2011 arrive.
Pour le moment, plus de reportages en stock. Il me reste quelques pistes pour terminer l'année, dont une Alpine A310 qui devrait apparaitre courant décembre mais je crains que ce soit la fin du rythme hebdomadaire de publication que j'ai réussi à tenir je ne sais comment depuis le début de l'année.
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Mais si, la Porsche 993 est la sienne! |
La BMW Z3M Coupé |
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