Je l'ai déjà souligné à plusieurs reprises dans ces pages, le
premier passage sur un évènement ou un spot de shooting sert souvent à tâter les
lieux et à faire des erreurs (pardon, accumuler de l'expérience). Il y a une
quinzaine de jours, lors du shooting de la Porsche 911, j'avais dit que je
voulais exploiter de nouveau le nouveau contournement de Besançon avant son
inauguration officielle et son ouverture à la circulation. Depuis, je guette la
conjonction du beau temps (de plus en plus rare), de l'ouverture de la route
(bloquée le weekend) et de la possibilité de quitter le boulot plus tôt. Ah, et
j'oubliais, il me faut aussi une voiture. Fred, l'heureux propriétaire de la 458
Bleu Tour de France, a donné son accord de principe. Ce mercredi, les étoiles
sont dans la position idéale. Fred me confirme qu'il est dispo pour 17h00:
rendez vous est pris. Un coup de fil à Fouinnasse pour le prévenir, au cas où il
serait possible d'avoir une petite deuxième, et go!
Quand j'arrive sur les lieux, Fred est déjà là avec Fouinnasse. Par contre la
Modena est restée au parking. Tant pis. Nous nous mettons au travail
immédiatement. En voyant les images faites avec la 911, je me suis aperçu que je
n'avais pas assez mis en valeur le ruban d'asphalte désert qui fait toute la
particularité du lieu. C'est donc le moment de sortir l'arme secrète qui dort en
permanence dans mon coffre: le marche pied! Les nuages étant bien formés, je
pars d'emblée avec l'idée d'un léger HDR.
De toutes façons, je n'ai guère le choix car comme Google Earth me l'avait
laissé craindre, nous sommes à la limite du contre jour et les photos non
retouchées ne sont vraiment pas terribles, avec une voiture très sombre. Pour ma
part, j'aime beaucoup ce rendu, ainsi que le portique sous lequel j'ai
volontairement fait positionner la 458.
Juste pour information, voilà le résultat du fichier brut avec les retouches minimales habituelles (contraste automatique) à gauche et avec une manipulation des tons clairs / tons foncés à droite. Pas de doute, parfois le HDR se justifie pleinement (selon moi).
Voilà exactement l'effet que je recherchais, au point que quand j'ai fait une
preview sur facebook, on m'a demandé si ce n'étais pas dangereux de s'arrêter
ainsi au milieu de l'autoroute. Bingo!
Je poursuis un moment avec de me rendre à l'évidence, rien de bon ne sortira en
photographiant de ce coté, en tout cas sans de très lourdes retouches.
Si le spot est plein de potentiel, il est aussi un peu stressant au niveau de
l'utilisation. Nous sommes en zone interdite et j'ai entendu dire qu'il y avait
déjà eu des verbalisations pour des personnes qui se trouvaient sur les voies.
En plus, il y a un peu de circulation de camions et de camionnettes du chantier.
Bref, je ne suis pas très serein et je n'ai encore une fois pas forcément
exploité l'endroit au maximum. En plus, on n'est jamais à l'abri de l'arrivée
d'un excité!
Du coup, par rapport à la séance précédente, nous traversons entièrement le
tunnel pour remettre le soleil dans notre dos. C'est sûr qu'on ne risquait pas
de rencontrer ce problème avec la Porsche.
La gueule béante se prête vraiment bien à l'exercice,
surtout avec l'agressivité de l'avant de la voiture.
Du vacarme retentit dans le tunnel. Je me précipite pour faire signe au
chauffeur d'un camion de ralentir tandis que Fred se dépêche d'enlever la
voiture. Le chauffeur me dit qu'il risque d'y avoir encore du trafic derrière
lui et qu'il vaut mieux ne pas se faire choper ici. Du coup, je décide de mettre
un terme à la séance, en particulier par crainte d'un accident. Les employés du
chantier ne s'attendent pas à voir une Ferrari en travers des voies et la
sécurité est un peu limite.
Nous parcourons environ la moitié des six kilomètres du contournement pour
trouver un endroit où il est possible de traverser les glissières et remonter à
notre point de départ dans le sens de circulation. Il me reste tout de même
quelque chose à tenter. Il y a quelques jours à peine que j'ai reçu un
dispositif de télécommande de flash par ondes radios (un cactus V5 pour les
curieux) et c'est l'occasion de l'étrenner. Pour commencer, j'installe le flash
entre les sièges.
Le flash se déclenche bien comme prévu. Le rendu est un peu particulier mais je
trouve que c'est quand même un grand plus par rapport à des photos d'intérieur
sans équipement qui sont souvent difficiles à gérer. Ici, toutes les ombres sont
parfaitement débouchées.
Je réitère dans l'autre sens en plaçant le cobra vers le pédalier. C'est sûr que
dans ce cas, c'est un peu de l'overkill car la luminosité était déjà importante,
ce qui aboutit a des parties presque cramées sur l'assise des sièges, mais qui
sont à mon avis plus dues au soleil qu'au flash. Je suis sûr que cette méthode
sera un superbe atout dans le cas de luminosité plus faible, en particulier sur
les salons. A suivre!
Le chauffeur d'un porte-engins s'arrête vers nous pour discuter un moment. Nous
avons croisé son camion à plusieurs reprises et le chauffeur aimerait avoir une
photo de son monstre avec la Ferrari. Pas de soucis.
Je teste ensuite le flash déporté en extérieur. Encore une fois, il n'y a pas
beaucoup d'ombres à déboucher en plein soleil, si ce n'est un peu le pare choc
de l'auto. En fait, c'est tout à l'heure pendant les shoots en contre jour que
j'aurais du tenter le coup pour éclairer la voiture. Quel idiot! Bon, j'ai
commandé un second flash d'occasion qui me permettra d'expérimenter plus avant
ces techniques, et qui sait me réconcilier avec cet accessoire si difficile à
manier.
Encore quelques images de l'intérieur.
Et il est temps de se séparer. J'attends évidemment le départ de la Ferrari pour
en profiter jusqu'au tout dernier moment.
J'aurais mieux fait de la suivre car Fred a choisi la bonne route pour repartir
sur Besançon, et moi la mauvaise. Il me faudra pas moins de 45 minutes pour
parcourir les 5 kilomètres qui me séparent de la ville. Et les travaux du tram
n'ont même pas encore commencé (officiellement)!
Voilà, le shooting a été intéressant pour une demi douzaine de clichés
marquants, et qu'il était important de faire car ils sortent vraiment de
l'ordinaire. Je m'aperçois une nouvelle fois que mon manque de préparation me
coûte cher une fois en action mais j'ai un peu de mal à "visualiser" à l'avance
les photos que je voudrais faire (et surtout à trouver le temps de le faire sans
être dérangé par les besoins d'un enfant ou l'autre). Il reste bien peu de
semaines pour organiser une troisième séance, assez improbable, mais il faudrait
qu'elle se déroule soit plus tard une fois tous les ouvriers partis (ce qui
n'éliminerait pas complètement le risque d'un kamikaze qui voudrait déjà battre
le record du parcours) ou le weekend une fois les blocs de béton condamnant
l'accès mis en place (mais il faudra se montrer très ingénieux).
Ce qui est sûr par contre, c'est que les trois prochains
reportages auront pour cadre le circuit du Nürburgring, où se dérouleront
consécutivement les 24 Heures et les Modena Track Days.
Post Scriptum: A la veille de la publication de ce reportage, nous nous sommes retrouvés pour fêter l'anniversaire de l'un des membres du "groupe de Maranello". A cette occasion, Vincent était venu avec sa 430 Spyder. Je dois dire qu'à chaque fois que je vois un arc et ciel dans le ciel, je regrette de ne pas avoir de Ferrari à ma disposition pour faire un shooting. Or hier, le ciel était en pleine ébullition et un arc en ciel a fait une apparition fugitive. J'ai tout de suite demandé à Vincent de reculer de quelques mètres, et fait quelques photos à l'arrache dans des conditions de lumière plus que limite. Mais bon, le résultat n'est pas si mal et j'ai enfin pu réaliser ce projet difficile.
Je vous le disais, le ciel d'hier, c'était un truc de malade! Sans trucage sur les couleurs (HDR light)
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430 Scuderia |
Testarossa |
Ferrari 355 berlinetta |
Une autre Ferrari 355 berlinetta | 360 Modena | et la présentation officielle de la 458 à Francfort en 2009 |
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