Trois ans. Trois ans se sont déjà écoulés depuis mes dernières Finali Mondiali et la photo qui a largement contribué à placer Arthomobiles sur son orbite actuelle. Entre temps, l'évènement s'est exporté deux fois à Valence en Espagne, sans doute pour marquer l'arrivée de Fernando Alonso (et de Santander) à la Scuderia. Les Finales Mondiales sont un peu la Grand Messe annuelle de Corse Clienti, la division chargée de proposer des services de compétition aux clients. On y retrouve donc la dernière épreuve des différents championnats de Pirelli Challenge internationaux (Italie, Europe, Amérique du Nord et désormais Asie Pacifique), les XX et les F1 Clienti. En plus, les pilotes de la Scuderia font traditionnellement une apparition le dimanche après midi pour être salués par les fans. Sauf que cette année, il restera encore deux Grand Prix après cet évènement qui clôturait autrefois la saison de Formule 1. Il ne vous échappera non plus que le Shell Historic Challenge manque à l'appel. Après des années d'agonie, il a fini par disparaitre complètement et il est difficile de dire si les Ferrari classiques auront le droit de prendre la piste, et même s'il y aura des candidates. Ce serait une grosse déception si ce n'était pas le cas.
Logiquement, je devrais partir jeudi après le boulot pour
arriver vendredi matin au Mugello mais ce déplacement est un peu particulier.
D'abord parce qu'il est très long, presque huit heures, mais aussi car il me
fait passer à quelques kilomètres de Maranello. Le plan initial se développe un
peu pour inclure une étape dans la ville de Ferrari. L'accord tacite passé avec
mon épouse voudrait que je parte juste après avoir déposé Emma à la crèche à
huit heures. L'argument que j'ai utilisé pour partir plus tôt pourra paraître
spécieux à certains d'entre vous, et pourtant il est totalement sincère: en partant
à 8h15, l'heure d'arrivée prévue est fixée vers 15h00. Je serai obligatoirement
tenté de rouler plus vite pour optimiser mon temps de séjour sur place. Du coup,
je préfère partir à 4 heures du matin et rouler tranquille pour avoir une
journée quasi complète pour spotter. CQFD. Je démarre donc à 4h00 pile. Avec cet
horaire, je dois absolument éviter Milan. Je dévie donc de mon itinéraire
habituel par Bâle et le Gothard pour prendre celui du
Road Trip du mois de mai
par le St Bernard et Alessandria. Je dois dire que le voyage a été rendu bien
plus agréable par les souvenirs qui se rattachent désormais à cet itinéraire, de
l'ascension du St Bernard à un freinage / rétrogradage dantesque avec la GTO
dans la descente, sans oublier les pointes dans la vallée d'Aoste et la plongée
vers Gènes. Pas de neige (on est en novembre quand même et le tunnel est à 1900
mètres), tout se passe bien et j'arrive à Maranello vers 10h15. La ville est
plutôt calme. Pas d'invasion de Ferrari en route pour le Mugello. Par contre, le
parking de la Galleria est bondé. Je pousse jusqu'à Fiorano. Un stage Pilota sur
458 est en train de se dérouler.
Allez il est temps de traiter ma première priorité: débusquer une 458 Spider sur
la route. Je me dirige vers le rond point au Cavallino Rampante qui est mon
point préféré pour spotter: c'est une plaque tournante vers les différents
itinéraires de rodage.
A peine installé que voici la première: elle est noir mat
et porte un étrange camouflage sur le toit. Un des ultimes mulets de
développement?
La seule que je verrai décapotée. Mais ce modèle couvert de films protecteurs
n'est pas vraiment ce que je recherche non plus.
Et c'est valable aussi pour les FF.
Heureusement, celle que j'attendais arrive assez rapidement, et en plus elle est
jaune, ce qui ne gâche rien.
Ce n'est pas pour autant qu'il faut négliger les coupés bien sûr, qui restent
mieux proportionnés que le spider je trouve.
Le blanc arrive également chez Ferrari, et ça leur va bien. Le tout est de ne
pas tomber dans les excès de Lamborghini chez qui il y a à mon goût beaucoup trop
de blanc. Il s'agit certes de choix de la clientèle mais on ne peut pas nier que
celle ci soit influencée par la communication de la marque (et notamment les
couleurs de présentation sur les salons).
Bref, voici une F430 Spider en blanc également,
puis une autre 458.
Cette 458 rouge foncé est également séduisante.
Si j'en crois les proportions de voitures en rodage, la 458 est vraiment le
modèle phare. Sans surprise, la 599 GTB semble au point mort. Hélas, la
production de 599 GTO et de SA Aperta semble achevée. En tout cas, je n'en
verrai aucune aujourd'hui.
Les voitures de baptêmes défilent sans relâche, comme d'habitude.
D'ailleurs la spider blanche en fait partie.
C'est l'automne, j'essaie de jouer un peu avec les feuilles, sans grand succès
ici.
Il faut dire que le plafond est très bas et le ciel d'un gris uniforme d'une
rare tristesse. Les pires conditions que l'on puisse imaginer pour faire des
photos: une lumière désespérément plate.
Paradoxalement, la voiture de baptême qui m'intéresse le plus est cette
Lamborghini LP570 Superleggera. Normal, elle est en Ithaca Verde, la couleur la
plus parfaite de la marque au taureau.
Un rayon de soleil là dessus et c'est une tuerie. Mais ça n'arrivera pas hélas.
La spider jaune me refait un passage.
Il est midi passé, les essayeurs aussi ont le droit de manger. Je reprends la
voiture pour rejoindre le parking de la Galleria (eh oui, avant je faisais tout
à pied mais j'étais jeune et fou). Je fais un arrêt chez Toni Automobili. Devant
l'atelier se trouve une superbe 328 GTB dans laquelle je n'ai aucun mal à
m'imaginer,
ainsi que cette originale 355 spider jaune.
Une fois sur place, je suis sidéré par l'ampleur prise par les "test drive", les
baptêmes. Près de Warm up, la structure s'appelle désormais Push & Start et
compte près de dix voitures dont la Superleggera et une Scuderia.
Un bar a également été construit tout récemment ici.
Chez Pitlane, il y a au moins 7 voitures,
dont cette jolie 599 GTB.
Et c'est sans compter les voitures d'Ilovemaranello (Hors Ligne) ainsi que la
F430 spider blanche qui se trouve en face de Pitlane.
Le revers de la médaille, comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, est que
l'on ne peut plus bouger dans la zone de la Galleria sans être abordé par une
demi douzaine de rabatteurs qui veulent savoir si vous voulez conduire une
Ferrari. Même s'ils sont sympas et pas trop insistants (aujourd'hui en tout
cas), c'est assez lourd. Je crois que je vais me faire faire un T-shirt pour le
prochain voyage: "I don't want to drive a Ferrari!". Après avoir éconduit la
sympathique hôtesse de Pitlane, je m'aperçois que le bord de la route offre ici
un potentiel automnal très intéressant. Reste à trouver des voitures, qui ne
tardent pas.
Dommage pour ce ciel gris qui empêche ces couleurs flamboyantes d'exploser
littéralement.
J'entre quelques minutes dans le vestibule de la Galleria pour regarder leurs
bouquins (le Ferrari Magazine à l'air vraiment très bien, si ce n'est son prix
prohibitif) et aller aux toilettes. Je constate la présence d'une 250 Tour de France
inédite dans le Musée. Damned, je n'avais pas prévu ça. Vais je donner 13 euros juste pour
elle? Pas pour l'instant.
Je profite ensuite d'un moment de calme pour m'intéresser de plus près à la
Superleggera.
Les tarifs des baptêmes: un business très lucratif apparemment.
Je croise deux membres de différents forums, Vitajojo et Guy64 qui ont eu
la même idée que moi avant de descendre aux Finali. La délégation française
promet d'être particulièrement bien fournie.
Il est temps de reprendre un peu de spotting. Je me rends (à pied!) à l'entrée
arrière de l'usine, via Musso. Voici une FF dépourvue de films de protection.
Tellement mieux pour moi.
Sacrée gueule de l'avant quand même!!
Cette 599 est un peu bizarre avec son échappement très long: il y a du mulet là
dessous.
Honnêtement, c'est très très calme. En fait je crois que depuis que je viens ici
je n'ai jamais aussi peu de voitures en essai. Etrange.
Pas de surprises non plus: je voulais des 458 spiders et FF, je les ai eues mais
je n'aurai rien vu qui sorte vraiment de l'ordinaire comme Maranello sait
pourtant le faire parfois: pas de Challenge dans les rues, pas de belle
classique sortant de Classiche: nada! Par contre, j'ai certainement trouvé la
combo ultime pour une 458 Italia: je trouve cet exemplaire Rosso Monza / toit noir su-blime!
Je ne me suis pas privé de la mitrailler.
Il est 15h00 et on dirait qu'il va déjà faire nuit, ça craint. Devant le peu
d'animation, je reprends le chemin de mon rond point, non sans tomber sur un
spider supplémentaire.
C'est essentiellement du
déjà vu.
Je change juste d'angle en me positionnant dans un talus pour faire un peu de
ras du sol.
Un peu de jeu avec le cavallino, pour passer le temps.
Seize heures, me voilà un peu désolé. Je décide d'aller prendre ma chambre au
Domus en repassant tout de même par Fiorano avant. Les pilotas sont toujours là.
Il commence à faire sombre, autant faire chuter les vitesses. Jusqu'au 1/40 par exemple, pour le défi.
Voilà pour cette première journée à Maranello, qui a été un peu triste: temps
gris, pas de lumière, peu d'activité, pas de surprises... Enfin, mieux vaut être
là qu'au boulot quand même non? Maintenant se pose la question de demain
vendredi. Honnêtement, sans les historiques le programme des Finali n'est pas
bien folichon non plus. Qui plus est, je ne sais pas encore si j'aurai une
accréditation ou pas, ce qui est un facteur de stress: si je n'en ai pas, le
weekend sera un fiasco. Il y a à peu près d'une heure trente de route de Maranello au
Mugello. Je pensais spotter encore demain matin puis partir au circuit vers midi
mais arriver à quatorze heures pour négocier un passe alors que la nuit tombe à
16h30... Bref, je reste indécis. J'irais bien faire un tour chez Lamborghini
avant de partir, je suis sûr qu'ils ont une Aventador en display devant l'usine.
Bon, on verra demain, en fonction de la météo notamment. Une chose est sûre: pas
de grasse matinée!
Je passe la nuit au Domus. Le wifi ne fonctionne pas dans la chambre, je dois me replier sur l'ordinateur en self service de l'hôtel. Au retour, je dormirai au Maranello Village, ce qui me permettra une comparaison directe des deux hôtels.
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