Rarement weekend aura donné lieu à un choix aussi cornélien. Que Chantilly tombe en même temps que le Goodwood Revival, c'est une chose. Je ne suis pas un abonné de la grande fête british de toute façon (et je le regrette, c'est vrai). Mais surtout, c'est aussi le weekend des célébrations des 70 ans de Ferrari à Maranello. La marque a annoncé cash que l'évènement serait très privé, demandant même aux clubs de ne pas organiser de déplacement pour l'occasion. Chaque concession européenne dispose de dix places (à prix d'or, pas gratuites hein) pour rejoindre Milan puis Fiorano. Un concours d'élégance est également organisé sur la piste du circuit d'essai. J'avoue que j'ai très longuement hésité, envisageant même de faire les deux. Mais la route est longue entre Modène et Paris. En plus, il y a de grosses incertitudes sur les possibilités d'accès en Italie alors que Peter Auto balance des liste d'engagés des plus impressionnantes. Le coup de grâce est l'annonce de la présence de la 250 SWB Sperimentale, une voiture qui n'a pas été vue en Europe depuis 25 ans. En plus de la Bugatti Atlantic bien sûr. C'est décidé, ce sera Chantilly.

L'année dernière, le rallye des supercars avait été assez fou, avec une F40 noire, une P1 GTR, une Miura, une F50, une 288 GTO... Et en plus l'accès aux pelouses dès le samedi permet de prendre un peu d'avance et d'avoir moins de monde sur les photos. Je décide donc de couvrir l'évènement sur deux jours, pour la première fois. Je pars tranquillement vers 6h30 du matin pour arriver sur place un peu avant la pause déjeuner. Le rallye supercars et le classique n'ont qu'un point de leur parcours en commun: le déjeuner. Je m'installerai donc tranquillement un peu avant pour voir passer quelques autos avant d'aller hanter le parking. J'arrive sur place vers 11h00 et fait une petite reconnaissance. L'emplacement de la pause midi n'a aucun charisme. J'avance un peu sur le parcours du rallye classique et trouve un spot correct. A midi, voici une Alfa Romeo.

Puis la Peugeot 302 Darl-Mat

Voici ensuite une Ferrari 225S Vignale, châssis 0172ET.

Une superbe BMW 507 et une Alfa Romeo 1900SS Zagato

Une Moretti 1200S

Lusso et Daytona. Apparemment le rallye n'est pas strictement réservé aux participants du concours.

Lors d'un temps mort, j'avance d'une centaine de mètres pour trouver un meilleur angle.

Un pote s'arrête devant moi pour me dire que les suiveurs lui ont fait signe que c'était fini. Heureusement, je suis avec un photographe officiel qui émet quelques doutes. Nous patientons, malgré une soudaine averse. On a bien fait d'attendre, car voici un groupe qui envoie du lourd. Voici d'abord une incroyable Alfa Romeo 6C 2300MM

Une châssis court victorieuse au Tour de France auto

une 250 GTO 64 et une California

Cette fois je crois que c'est fini. Ah non, en repartant vers la voiture je vois débouler cette Daytona Groupe IV.

Je rallie le point déjeuner. Toutes les voitures sont garées dans un champ tandis que les propriétaires mangent en face. D'entrée, je tombe sur la vainqueur des 24 Heures du Mans 1958. Ca fait quand même un choc. Elle est bien posée.

Les Ferrari sont là.

Bon, il n'y a pas que des beautés. Par exemple cette pauvre F40 LMisée.

Et le pire du pire, cette Sbarro SB2 Tornado sur base de 456 GT.

Le propriétaire n'est pas très regardant mais risque une petite surprise à son retour.

Par contre, cette EB110 est superbe.

L'an dernier, Peter Auto avait rassemblé un nombre remarquable de Bugatti Veyron. Cette année, c'est le club des Mercedes SLR qui est l'invité d'honneur.

Tout à coup, la pluie se transforme en véritable déluge. Heureusement que j'ai mis mon célèbre poncho.

Rapidement, il n'y a plus grand monde autour des voitures.

Une Dodge Viper ACR est arrivée

et voici une Aston Martin Zagato.

D'autres classiques font leur apparition, et non des moindres.

Alors que le soleil tente une timide percée.

Regardez cette sublime Siata

aux cotés des BMW, Alfa Romeo ou Peugeot.

Les premiers participants reprennent déjà la route.

Je pars dans la foulée en direction du château. Arrivé un peu en avance pour récupérer l'accréditation, je fais un petit tour en ville.

Puis très vite, c'est parti, le Concours commence véritablement pour moi.

Et commence plutôt bien d'ailleurs, même si étant dans l'incapacité d'identifier formellement cette California, je dois la considérer comme une belle réplique.

Je m'arrête un moment devant l'espace du club Lamborghini

avant de passer coté pelouses pour un premier aperçu du plateau, sans trop de personnes autour. Les participantes du rallye portent les stigmates de leur escapade du matin mais en réalité c'est dans les allées que les voitures se salissent le plus.

Ce n'est pas grave, j'aime les voitures sales, même si c'est inhabituel dans le cadre d'un concours d'élégance.

Ferrari prépare un stand très sportif, GT3 et Challenge.

Voila la livrée numéro 34 de la série 70ème anniversaire, qui rend hommage à la 250 LM, châssis 6119.

Je pensais que cette F40 allait rejoindre les deux autres V8

mais en fait non.

Aujourd'hui, on en est encore largement en montage

Les voitures des partenaires sont en train de s'installer: Mercedes-Benz

et Lexus entre autres.

Bien, il est temps de jeter un œil aux voitures en compétition, que les juges sont déjà en train de noter. Commençons par une ligne de Bugatti 57 assez démente.

Couronnée par la star absolue des voitures de collection, l'Atlantic.

Et voici sans doute ma photo préférée du weekend: l'opportunité d'immortaliser une Bugatti Atlantic maculée de boue ne se présente sans doute qu'une seule fois dans une vie, quand on a beaucoup de chance.

C'est fou!

Les Alfa ne sont pas en reste.

Là aussi il y a du lourd.

Ah, cette petite OSCA très originale n'est pas une inconnue. Bien sûr, je détaillerai toutes les engagées dans le prochain reportage.

Enfin bref, on ne va pas se mentir, je suis venu avant tout pour les Ferrari donc il est grand temps de s'intéresser à elles, en commençant par cette sublime F40 que je n'avais pas revue depuis bien longtemps.

L'alignement des 250 est à couper le souffle, avec absolument tout ce qu'il se fait de mieux dans la catégorie

Deux GTO, rien que ça.

Le Breadvan, incontournable chez Peter Auto

Et donc la fameuse Sperimentale.

Coté prototype, ce n'est pas mal non plus.

Avec la présence de la plus belle Ferrari de course jamais construite. Ca ne compense pas la 330 P4 initialement annoncée puis retirée mais pas loin.

Alors que les prototypes ouverts restent désespérément bâchés, il reste encore cette impressionnante ligne de Daytona Groupe IV.

En fin de journée, je reconnais que je passe plus de temps à discuter qu'à photographier les voitures mais Chantilly est sans doute l'évènement où je rencontre le plus d'amis et de connaissances. Autant en profiter pour échanger plus facilement que via Facebook. J'irais même jusqu'à dire que j'ai un peu fait le fainéant. Je tente tout de même ce doublé de F40: la vraie GTE et la jalouse.

Encore quelques vues et il va falloir y aller.

La journée de demain devrait se trouver allégée par les images faites aujourd'hui, on verra.

Nous en sommes à la quatrième édition et je n'ai toujours pas accordé la moindre attention au château. Trop tard.

En sortant, je tombe sur cette F40, qui fête cette année ses 30 ans. Pourtant je n'ai vu aucun rassemblement significatif autour de ce modèle, c'est bien dommage.

Voilà pour cette première journée qui m'a donné un avant goût d'un concours qui s'annonce très relevé. Je ne sais pas comment les juges vont pouvoir départage l'Atlantic et la TR58 pour le Best of Show. Je n'ai vu que la fin du rallye, juste à temps pour quelques belles images et j'ai déjà mon bracelet, ce qui devrait me permettre d'entrer plut tôt demain matin (le media center n'ouvre qu'à 08h30 le dimanche) donc tout s'annonce pour le mieux.

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