Tempus fugit. Sans doute le cliché le plus
implacable de tous. Si vous avez besoin d'une preuve supplémentaire, nous voici
déjà à la veille de la troisième édition du Concours Chantilly Arts et Elégance
Richard Mille. On peut toujours se rassurer en se disant que seules deux années
pleines se sont écoulées depuis la première édition. Hélas l'évènement reste en
concurrence frontale avec le Concours of Elegance de Windsor et Salon Privé à
Blenheim qui ont lieu eux aussi cette fin de semaine, ce qui oblige les grands
collectionneurs à se disperser et faire des choix. En tout cas il n'aura pas
fallu longtemps à Peter Auto pour que son énorme organisation atteigne son
allure de croisière et cette troisième édition confirmera sans doute que
Chantilly est déjà devenu un incontournable.
Des nouveautés sont d'ailleurs annoncées, avec notamment un rallye supercars
prévu le samedi, en plus de la ballade des anciennes. Patrick Peter semble avoir
vite remarqué le succès du Club Ultracar mis en place par Stéphane Ratel en
marge des séries Blancpain, et compris que des voitures modernes prestigieuses
augmenteraient la visibilité de son évènement. J'avoue être resté ébahi devant
mon écran le samedi en voyant le plateau: McLaren P1 et P1 GTR, Ferrari F40
noire, F50, 288 GTO (deux), Gumpert Appollo, Bugatti EB 110 et pas moins de huit
Bugatti Veyron pour ne citer que les plus marquantes. Un début en fanfare!
On verra comment je m'organise l'année
prochaine mais pour celle ci, je pars tranquillement de chez moi à 18h00 le
samedi pour dormir en périphérie de Paris. Dimanche matin, il me reste une heure
de route, de quoi arriver au Château à 08h00 pour devancer les bouchons sans
subir de fatigue. Vingt minutes plus tard, je récupère le bracelet et c'est
parti! Ce dimanche est le seul jour de la semaine que la météo annonce carrément
maussade, voire pluvieux. Ceux qui étaient déjà là hier ont en plus pu faire des
photos de la mise en place des voitures sous le soleil... Au loin, je vois
arriver une auto qui m'intéresse: une F12 tdf très particulière.
Une fois passées les grilles, coup d'œil au club Lamborghini à gauche,
mais surtout à Ferrari à droite. Voilà la fameuse tdf qui m'intéresse, une
superbe version Tailor Made bourrée de détails. J'y reviendrai plus tard.
Quelques anciennes sont déjà en position.
Et une F40, la plus belle voiture du monde.
Juste à coté, voici le parking des supercars, avec déjà pas mal de qualité, dont
cette Aston Martin DB7 Zagato.
Et la fameuse F40 noire, habillée jusqu'à la vitre arrière en perspex. Pas sûr
que la peinture ou le covering résistent très longtemps.
C'est original mais je reste sur la rouge sans hésiter.
Une Enzo est également présente, toujours aussi fascinante
La SLR passe quasiment inaperçue.
En face, le club Iso affiche déjà deux merveilles: une impeccable Bizzarini avec
capot riveté
et tout son contraire à coté, un modèle dans son jus tout aussi séduisant.
Ici une rare Iso Fidia, le seul modèle à quatre portes de la marque, dessinée
par Giugiaro pour Ghia. En tout seuls 192 exemplaires furent produits entre 1967
et 1975.
Il est temps de passer coté concours. Je tombe directement sur l'Aston Martin
DB4 GTZ, qui est récemment revenue en Europe en provenance des Etats Unis. Comme
quoi les flux de voitures de collection vont heureusement dans les deux sens. Elle est inédite pour moi.
Ensuite comme d'habitude je me disperse un peu. Au lieu d'attaquer d'emblée le catalogage raisonné de toutes les voitures, je pars directement vers celles qui m'intéressent le plus, en passant rapidement devant les Bugatti, bien connues,
et les stands des partenaires.
Ici Bugatti avec la Grand Sport, châssis 032.
Me voici devant les Ferrari de course avec un impressionnant alignement de 512
BB LM. Aucune n'est inédite pour moi mais ce n'est malgré tout pas commun.
Toutes les trois ont couru au Mans sans succès.
La classe consacrée à l'écurie Pozzi est complétée par cette 308 Groupe IV.
Honnêtement il ne manque qu'une F40 LM pour atteindra la perfection. Dommage, je
reconnais que je comptais dessus.
Juste à coté, une 365 GTB/4 Groupe IV.
Evidemment, les autres voitures qui m'intéressent en priorité sont de l'autre
coté des pelouses, qui sont immenses. En plus, il faut contourner les bassins
donc faire un assez grand détour. A l'occasion de son centenaire, BMW a apporté
quelques voitures dont cette March 782, châssis 782-S1, une F2 identique à celle
avec laquelle Bruno Giacomelli a remporté le championnat 1978. Celle ci serait
un exemplaire de démonstration conservé par BMW.
Egalement une spectaculaire M1 Procar.
La réplique de la 328 Touring Coupé
et celle de la 328 Kamm Racing Limousine.
Mais ma préférée est cette Brabham BT52, conçue par Gordon Murray et absolument
magnifique (on peut toujours faire abstraction de son moteur turbo BMW 4
cylindres de 1.5 litres, qui développait tout de même 1000 chevaux). C'est sur
une voiture de ce type que Nelson Piquet est devenu Champion du Monde en 1983.
Ce me rappelle des souvenirs car l'une des premières voitures miniatures au 1/43
que j'ai eue dans mon enfance était une Brabham BT50. Je suis longtemps resté
persuadé que Parmalat était un constructeur de Formule 1 et ce n'est que plus
tard que j'ai réalisé, à ma plus grande déception, qu'il s'agissait d'un
marchand de lait. A ma décharge j'avais 9 ans. En tout cas aujourd'hui je ne
peux pas voir une inscription Parmalat sans penser à ça (la force du sponsoring
en course automobile, qui a rendu plus d'une marque absolument mythique).
On continue avec les voitures de compétition avec une classe consacrée à Jean
Todt, qui comprend plusieurs phases. D'abord les autos dont il a été copilote.
La Ford Escort aura eu les honneurs cette année avec un exemplaire à la Villa
d'Este et un à Chantilly.
Les voitures de son époque team manager chez Peugeot, et pas n'importe
lesquelles
et enfin sa période Ferrari, logiquement consacrée aux F1.
La volonté d'être exhaustif est certes louable mais hélas les trois F1 présentes
ne sont pas de véritables machines de course mais des maquettes de démonstration
destinées aux salons et autres Ferrari Store. C'est dommage, surtout que les
modèles présentés sont disponibles entre des mains privées dans le cadre du
programme F1 Clienti, donc il aurait sûrement été possible de montrer des
voitures ayant réellement roulé.
Les F2007 et F2008 sont pour moi les dernières F1 vraiment belles à ce jour,
même si elles commençaient à être passablement torturées.
Cinquantième anniversaire des Miura oblige, l'iconique Lamborghini dispose de sa
classe mais avec seulement trois entrantes. On est encore loin de Pebble Beach.
La blanche a beaucoup fait parler et je reviendrai dessus plus bas.
En attendant, notez le kilométrage indiqué sur le compteur.
Bon, il est temps de prendre la pelouse par un bout et de faire le tour complet
de toutes les voitures engagées, d'autant qu'il y a 20 classes à balayer.
L'avantage du temps gris est que je ne serai pas gêné par les contre-jours.
Commençons arbitrairement par la classe "Un grand carrossier italien:
Zagato, avant guerre".
Voici une Lancia Aprilia Sport. L'unique exemplaire de cette voiture,
construit en 1938, fut détruit dans un bombardement pendant la guerre. En 2006,
pour le centenaire de Lancia, Zagato décida de faire revivre la voiture mais
seules deux photos en noir et blanc attestaient de l'existence de la voiture.
Des techniques avancées de digitalisation et de conception 3D ont permis de
recréer la voiture. A un moment donné, une production de neuf exemplaires était
prévue. Bon, mais ça reste tout de même une réplique...
Une Alfa Romeo 6C 1750 GS Spider de 1932 vendue neuve au patron de Moto
Guzzi, superbe dans cette livrée inhabituelle.
Puis une Alfa Romeo 8C 2300 Spider de 1932 également,
châssis 2111020
qui a manifestement couru sous les couleurs de la Scuderia Ferrari.
Une OM 665 Superba de 1927. La première édition des Mille Miglia fut dominée par un trio d'OM 665.
Enfin, une Lancia Lambda 221 Mille Miglia de 1929. Selon le programme,
cet exemplaire aurait terminé quatrième des Mille Miglia en 1929, au milieu
d'une kyrielle d'Alfa Romeo 6C 1750 et d'OM 665.
Trois concurrents seulement dans la classe "Les carrosseries atypiques
(Bois, tissu, osier...)"
Une Panhard & Levassor X19 Skiff-Torpedo de 1912 carrossée en lames
d'acajou par Labourdette. Il s'agit de la dernière carrosserie dessiné sous la
supervision de Jean Henri Labourdette, qui a personnellement veillé à sa
restauration en 1972.
Les pneus ne sont pas "à flancs blanc"
Une Vauxhall 30/98 Wensum de 1925, à la carrosserie en aluminium poli.
et enfin une Bentley 3 Litre Sports Tourer de 1927, châssis HT1637, à la
carrosserie constituée de couples de bois sur lesquels est tendue une toile
imperméabilisée appelée "Rexine". Il s'agit d'une matière synthétique
ressemblant à du cuir obtenue en appliquant sur du tissu un mélange chimique pas
très rassurant: nitrocellulose (une substance explosive), huile de camphre et
alcool. Imperméable mais certainement aussi inflammable. La matière a du être
réinventée à partir d'une épave car personne n'en avait plus fabriqué depuis des
décennies.
Deux inscrits seulement dans la classe des "Voitures à vapeur",
des américaines: une White Rear-Entry de 1903
et une Locke Puritan Runabout de 1902, qui
arrive un peu en retard.
Une classe toujours prisée: "Bugatti, les voitures de Grand Prix".
On commence avec cette sublime Type 59 qui a remporté le Grand Prix de
Belgique avec René Dreyfus en 1934, châssis 59124.
Une Type 54 de 1931, avec son incroyable huit cylindres de cinq litres
développant 250 chevaux! C'est le châssis 54201, victorieux au Grand Prix de
Monza 1931, avec Varzi. C'est aussi à son bord que le Prince de Bohème Georg
Christian Lobkowicz trouva la mort en 1932 sur le terrifiant circuit de l'AVUS.
Une Type 35B de 1928 ayant remporté le premier Grand Prix de Monaco en
1929 avec William Grover-Williams, châssis 4914. Elle a également remporté les
Grand Prix de la Marne et de Dieppe et se trouve aujourd'hui dans un état
d'origine exceptionnel.
Une Type 35 de 1925 qui a fini quatrième à la Targa Florio cette année là, pour
le compte de l'écurie usine, châssis 4830.
et enfin cette Type 13 Brescia prise d'assaut par un groupe
d'enthousiastes; le châssis 2628. Deux solutions: passer et revenir plus tard,
ce qui n'est pas souhaitable, ou faire une photo étriquée dès qu'un créneau se
présente. C'est ce que j'ai fait. Il s'agit du châssis 2628, qui a dormi pendant
plus de 40 ans dans une grange en Bourgogne.
Elle est dans son jus.
Classe suivante: "Les marques anglaises disparues, après guerre ouvertes"
Une Sunbeam Alpine Mk I de 1953. Je ne suis pas sûr que les stickers du
Tour Auto Optic 2000 et l'élégance soient très compatibles mais bon.
Une Swallow Doretti Roadster de 1954, dérivée de la Triumph TR2
Une Frazer Nash Le Mans Replica de 1954, version routière de la voiture
qui prit la troisième place au Mans en 1949.
Une AC Ace 2.6 de 1963, dotée d'un six cylindres Ford.
et cette Alvis TD 21 DHC, assemblée chez Park Ward.
Toujours dans le thème des "marques anglaises disparues, les après guerre
fermées", trois concurrents en lice.
Une Bristol 401 de 1948 carrossée par Touring, châssis 217. Seuls sept
châssis auraient été construits sous cette forme, et deux seulement seraient
roulants à ce jour.
Une Frazer Nash Le Mans Coupe de 1955, châssis 421/200/203. En 1959, elle
fut la dernière Frazer Nash à courir au Mans.
Et cette Jensen Interceptor Mk I de 1968
Fort logiquement, voici ensuite la classe des "marques anglaises
disparues, avant guerre"
Une Wolseley HP 10 Doctor's Coupe de 1922. Wolseley est l'une des doyennes des marques britanniques puisqu'elle a été fondée en 1896.
Une Sunbeam 3 litre Straight Eight
Grand Prix de 1922, qui a remporté le Tourist Trophy sur l'Ile de Man
Un SS SS1 Four Light Saloon de 1935
Une Railton Little Fairmile DHC de 1938
Et une AC 16/90 HP Supercharged de 1939
De nombreux jeux en bois sont disséminés sur les pelouses. D'ailleurs, la crème (chantilly) de la photographie franco-belge est en train de s'amuser...
Dans la classe "Hommage à l'Ecurie Pozzi", on trouve donc les deux
Ferrari 512 BB LM décorées par le peintre Fougerol. Ici 26685 qui a couru
au Mans en 1979 et 1980, ainsi qu'à Daytona en 1979. Elle ne termina aucune de
ces trois courses.
et 26681. En 1979, elle aussi prit part au Mans et à Daytona, elle aussi abandonnant les deux fois, avec Andruet au volant.
Ici la 512 BB Competizione, 24127. Celle ci à échoué aux 24 Heures du
Mans 1978 avec Andruet avant d'être achetée presque immédiatement par Albert
Uderzo.
Voici ensuite la 308 Groupe IV Michelotto, 21071, qui a remporté le Tour
de France en 1982, avec... Andruet.
Quant à cette 365 GTB/4 Competizione, 15667, elle a remporté le Tour en 1972 et terminé cinquième au Mans la même année (première GT) avec l'inévitable Andruet.
Deux classes sont ensuite consacrées aux "Voitures du Tour de France
automobile, de 1969 à 1986" d'abord. La 308 et la Daytona sont également
inscrites dans cette classe...
Ainsi que cette Renault 5 Turbo Groupe IV, châssis B000036, avec
laquelle Ragnotti tint tête aux Stratos lors du Tour 1980, avant d'abandonner.
Une BMW 3.0 CSL, cinquième en 1977 et première Groupe 2, châssis 2275454.
et une Ligier JS1, châssis JS1-002, qui a couru au Mans et au Tour de
France en 1970, abandonnant les deux fois.
Puis les "Voitures du Tour de France automobile de 1951 à 1964",
avec cette Porsche 356 B Carrera Abarth GTL au palmarès éloquent:
première de classe à la Targa Florio 1961 et quatrième au Tour de France 1960
derrière trois Ferrari. Le châssis 1002.
Une Jaguar Mk II, vainqueur du Tour de France 1963 en catégorie tourisme
avec Bernard Consten.
La Ferrari 250GT Berlinetta Competizione «Tour de France» est très
entourée. Il s'agit de la vainqueur du Tour 1957, qui a également fini troisième
des Mille Miglia, le châssis 0677GT.
Cette Mercedes-Benz 300 SL est elle aussi remarquable. Préparée par la
marque à l'étoile, elle n'est pas engagée par l'usine suite à l'arrêt du
programme compétition en 1955. Stirling Moss l'engage alors à titre privé dans
le Tour 1956 et termine deuxième!
Enfin cette OSCA MT4 1500, châssis 1149, a participé à l'édition 1954.
Une autre classe consacrée à "Zagato, spécial Alfa Romeo", avec
cette TZ 23 Stradale hors concours, sur base de Dodge Viper.
une 1600 TZ de 1965, châssis AR750099
une Giulietta SZ de 1960
et une RZ de 1992, produite à 350 exemplaires seulement.
Puis voici les "Zagato, après guerre", avec cette Fiat 8V,
châssis 0078. 114 exemplaires ont été fabriqués dont 30 carrossés par Zagato. Ce
sont ces derniers qui se sont le mieux illustrés en compétition.
Une Fiat Abarth 750 GT de 1959, dont le moteur 747 centimètres cubes
développant 47 chevaux permettait une vitesse de 150 km/h, grâce à sa
carrosserie toute en rondeurs.
La fameuse Aston Martin DB4 GTZ, châssis 0180/L, qui a participé aux 24
Heures du Mans en 1961, sans terminer.
Une Lancia Flaminia 3C Sport de 1962
Une rare Osca 1600 GTZ de 1965, produite à 98 exemplaires seulement.
Celle ci est le châssis 099. En effet, 128 coupés ont été construits en tout.
Et une Lancia Flaminia Super Sport de 1967.
Pour attaquer la deuxième aile du jardin, place aux "Chefs d'œuvre de la
carrosserie française avant guerre, voitures ouvertes"
D'abord une Bugatti Type 38 Cabriolet de 1928 par Figoni & Falaschi,
étonnamment sobre, châssis 38345.
Cette Hispano-Suiza K6 Roadster de 1933 fut habillée par Saoutchik. Après
les origines italiennes de Figoni, c'est du coté de la Russie qu'il faut
chercher les racines de ce carrossier français.
Une Hispano-Suiza Type 68 Bis J12 Roadster de 1934, par Saoutchik
Une Bugatti Type 57 C Aravis de 1939 carrossée par Letourneur & Marchand,
châssis 57826.
L'un des évènements du concours est la présence de cette unique Alfa Romeo 8C 2300 Roadster par Figoni, châssis 2211079, qui a couru deux fois Paris - Nice en 1933 et 1934. Dans les années 30, elle fut ensuite vendue à un français qui l'offrit à son fils de 21 ans. Celui ci la conserva toute sa vie et la voiture ne réapparut que tout récemment. Il s'agit seulement de sa deuxième apparition en public. Même si la carrosserie ne présente pas une folle originalité, le pédigrée est exceptionnel.
"Chefs d'œuvre de la carrosserie française avant guerre, voitures fermées"
Voici d'abord une Delage D6-11 S Coupé de 1935 par Brandonne
Une classique mais toujours spectaculaire Bugatti Type 57 Atalante de
1935, châssis 57254. Il s'agiraitt du deuxième prototype d'Atalante construit
par Bugatti et elle aurait dormi durant des décennies dans un garage à quelques
kilomètres du désormais célèbre château de la famille Baillon.
Une Delage D6-70 S par Letourneur & Marchand
et une Delahaye 135 MS Coupé de 1938 habillée par Chapron
Voici maintenant "Les prémices de l'aérodynamisme, voitures de route
ouvertes"
Une Rolls Royce Sports Phantom de 1928, portant le numéro de châssis 17EX
qui trahit un exemplaire expérimental. Quatre EX virent le jour et celui ci fut
finalement vendu au Maharajah Hari Singh Bahadur
Cette Lancia Astura Pinin Farina Cabriolet «Bocca» de 1933 fait forcément
partie des favorites, le même modèle ayant remporté le Best of Show à Pebble
Beach cette année. En tout seuls six exemplaires semblables ont vu le jour.
Celui ci porte le numéro 33-3287.
Et cette extraordinaire et unique Alfa Romeo 6C 2300 Aerodinamica Spider «Aerospider»
de 1935, châssis 700316, un engin conçu pour remporter des courses de vitesse.
Elle dispose d'un moteur arrière et d'une position de conduite centrale. C'est
Vittorio Jano qui lança secrètement ce projet, avec l'intention d'équiper la
voiture d'un V12 de Grand Prix. Le châssis et la carrosserie furent conçu en
Croatie, par les frères Jankovits, afin d'assurer le plus grand secret.
Hélas Vittorio Jano fut évincé d'Alfa Romeo avant la fin du développement. Les
frères conservèrent donc le six cylindres et modifièrent la voiture pour un
usage routier. En 1946, la légende veut que Gino Jankovits ait traversé la
frontière italienne en passant à toute vitesse sous la barrière de la douane
communiste, essuyant le feu des garde frontière, afin de se réfugier en Italie.
La voiture fut vendue à un anglais et disparu pendant vingt ans avant d'être
retrouvée et restaurée. Une pièce incroyablement en avance sur son temps.
Et hors concours, la Benz 21/80 Prinz Heinrich de 1910
Ici les "Chefs d'œuvre de la carrosserie française, après guerre",
avec cette Talbot Lago T26 Grand Sport Coupé de 1950, par Saoutchik,
châssis 110151.
Une des cinq Bentley Type R Continental Coupe habillées par Franay, juste
avant la cessation d'activité du carrossier, châssis BC9LE.
Une Talbot Lago T14 Lago Sport 2500 de 1956
et cette Citroën DS 19 «Majesty» par Chapron
Classe suivante, les "Grandes berlines et limousines de voyage, avant
guerre", avec cette Renault Type NM 40CV Découvrable de 1927.
Avec son moteur de neuf litres, la française rivalisait avec les plus grandes
marques de luxe de l'époque.
Une Panhard & Levassor 6 CS Special X69 Limousine, carrossée par
Delaugère.
Une Hispano-Suiza HS6 Pillarless Saloon par Vanvooren, de 1931
Une Packard Eight 1602 Coupé Chauffeur, carrossée et exposée par Franay
au Salon de Paris en 1938
et hors concours, cette Peugeot Type 184 Landaulet qui semble fabriquée
dans une matière bien plus fragile que ses congénères (du sucre peut être?) car
elle est la seule à s'abriter sous une tonnelle qui garantit qu'aucune photo
digne de ce nom ne pourra être prise...
Seulement trois voitures dans la classe consacrée au "Cinquantenaire de la
Lamborghini Miura P400 présente au Salon de Genève 1966" (texto)
Une P400 (surprise!), châssis 3246
Une P400 (eh oui), châssis 3177, ayant appartenu à l'horloger Fred Lip. Il n'est donc pas impossible que cette voiture ait réveillé les rues de Besançon!
Quant à cette P400 Prototipo, il s'agit de la deuxième produite, qui a
servi à Bertone pour les études d'industrialisation (sur un total de cinq
prototypes). On peut noter qu'elle est un plus courte, plus basse et qu'elle
dispose d'une trappe sur le toit, abandonnée pour des questions d'étanchéité
notamment. Elle porterait le numéro de châssis 0862, choisi hâtivement à
l'époque avant l'exposition du modèle au Salon de Turin en 1966. Elle fut
ensuite la première Miura livrée à un client.
Beaucoup d'hors concours dans la classe "Hommage à Jean Todt, 50 années
d'une carrière hors norme":
Les Ferrari, et pour cause, F1-2000, F2004 et F2007, sont là juste pour
la figuration.
Les Peugeot du Musée: 905 Evo 1, victorieuse au Mans en 1993
la 205 T16 Evo 1 Groupe B
En compétition, on trouve cette Talbot Sunbeam Lotus de 1980. Avec Todt
comme copilote, Guy Frequelin et cette voiture terminent deuxième du Championnat
du Monde des Rallyes 1981 avec une victoire en Argentine.
Une Peugeot 504 Rallye Groupe 4 de 1977. Cet exemplaire a remporté le
Rallye d'Argentine 1979 avec Jean Guichet, à qui elle appartient toujours, et
Jean Todt.
Une Fiat 124 Abarth Rally, deuxième du Monte Carlo avec Mikkola et Todt
et cette Ford Escort Twin Cam Mk 1, quatrième au général du Monte Carlo
1969. Il y a du lourd en terme de palmarès.
Le héros du jour est là, toute montre dehors, avec madame.
On approche de la fin avec les "Formule 1 à moteur avant": ici une
BRM P25, qui prit la suite de la fameuse Type 15 et son V16. La P25
dispose d'un 4 cylindres plus simple et compact.
Une Ferrari Dino 246 F1, châssis 011, avec comme il se doit le moteur V6
de 2.5 ou 1.5 litres selon la formule dans laquelle elle était engagée.
Une Ferrari 555 «Super Squalo», propulsée par un quatre cylindres. Avec Paul Frère, elle a terminé quatrième du Grand Prix de Belgique en 1955. Après sa carrière officielle, ce châssis 555/1, fut vendu à un anglais qui le fit rallonger de 3 pouces pour accueillir un moteur 860 Monza. Il reçut à cette occasion le numéro FL/9001 et partit courir en formule libre en Australie et Nouvelle Zélande, avec pas mal de succès (une dizaine de victoires) jusqu'à un accident en 1963. L'épave fut stockée et le moteur installé dans un bateau. En 1964, la voiture reçut un V8 Chevrolet et un carrosserie de Morris Minor et fut surnommée la "Morrari". Au début des années 70, elle fut entièrement reconstruite et retrouva son moteur Monza. Puis dans les années 90, une nouvelle restauration eut lieu pour remettre la voiture dans sa configuration Super Squalo avec un moteur 2.5 litres.
Dernière classe, "Les prémices de l'aérodynamisme d'avant guerre, voitures
de route fermées", avec seulement deux concurrents...
une Fiat 2800 Berlinetta Superleggera, châssis 211940, qui fut offerte
par Mussolini à sa concubine Clara Petacci.
et la grande favorite du concours, l'Alfa Romeo 8C 2900B Lungo Berlinetta
de 1938, châssis 412035. Seuls cinq exemplaires de ce type ont été construits.
Celle ci a remporté le Best of Show à Pebble Beach en 2008, à la Villa d'Este et
à Windsor.
Hors concours, la reconstruction de la Mercedes Benz 540K Streamliner de
1938 qui était censée démontrer la supériorité de la marque lors de la course
Rome - Berlin. La guerre en décida autrement.
Au moment où je termine mon tour, la fanfare de Cavalerie de la Garde
Républicaine convoque les spectateurs dans le rond central pour le premier
défilé, celui du Concours d'Elégance dédié aux concept-cars. Comme les années
précédentes, chaque œuvre roulante sera accompagnée d'un mannequin habillé par
un couturier. Les concurrents se préparent.
Je m'installe au même endroit que l'an dernier, qui m'avait plutôt bien réussi.
Zagato, fidèle de la première heure, étant à l'honneur cette année, le designer
italien présente hors concours une moto MV Agusta spécialement habillée pour un
client japonais, baptisée F4Z.
BMW présente un concept de 2006, le Mille Miglia Coupé. J'avoue que j'aurais été
curieux de voir la Turbomeister mais bon, celui ci est très sympa.
Le mannequin est habillé par Balmain
Suit la DS E-tense, un concept de l'année
accompagnée par une création de Eymeric François.
Deux mannequins pulpeux sur deux, c'est un record.
Mais c'est fini, retour aux toutes maigres. Rolls Royce présente ensuite une
Wraith issue de sa gamme pour rebelles, Black Badge. Il s'agit donc d'une série
spéciale Bespoke.
Le mannequin porte une création de Timothy Everest.
Lexus annonce la commercialisation prochaine de sa LC 500, en compagnie d'un
modèle créé par Jørgen Simonsen.
Bugatti propose sa Chiron, que je vois rouler pour la première fois. Une voiture
de petite série.
Elle est accompagnée par un modèle Giorgio Armani. Tout comme la Vision GT, elle est désormais immatriculée en Arabie Saoudite, un fidèle de la marque ayant fait une offre impossible à refuser pour acquérir les deux modèles.
Voici un autre concept car de l'année, la Mercedes Maybach Vision, une voiture à
la ligne interminable. Mercedes-Benz avait sabordé Maybach il y a quelques
années mais apparemment le nom reste en stock pour quelques coups d'éclat.
En tout cas, le concept mérite amplement son patronyme, avec une exubérance un peu lourde typique de Maybach.
Il n'est accompagné de personne d'autre que son pilote qui marche derrière avec une télécommande.
La McLaren 570 GT MSO. Pour une version Bespoke, elle manque singulièrement d'originalité à mes yeux.
Le couturier est Jean Paul Gaultier de nouveau
Du coup, je pars avant le défilé du dernier concept, qui en est pourtant un vrai
et de l'année, l'Aston Martin Vanquish Zagato. La même qu'à la Villa, mais en
blanc. Les voitures et leurs accompagnatrices rejoignent leurs podiums.
Je spoile un peu mais on s'en fout. Histoire de faire plaisir à un maximum de
monde, Peter Auto a inventé le Le Prix de la cohérence automobile et mode,
récompensant le plus bel ensemble. Ok, ça me va. Là où je m'insurge, c'est que
le prix revient au couple McLaren / Gaultier alors que de mon point de vue, le
vainqueur totalement évident est Rolls Royce / Everest. A Genève, Rolls a
communiqué intensivement sur le Black Badge pour expliquer que cette gamme
s'adressait à une clientèle jeune, "à ceux qui sont insaisissables et
provocateurs, ceux qui n'ont pas peur de prendre des risques, aux
anticonformistes qui transgressent les règles et se moquent des conventions." La
marque vient avec un modèle tatoué de partout, à la moue "Fuck You" parfaite, et
habillé d'un pantalon strict totalement opposé aux créations plus extravagantes
des autres. Cohérence 100%.
La belle Valentina Belleza a même montré sur une photo des coulisses postée sur
Instagram qu'elle était prête à aller encore plus loin sans qu'on ait besoin de
la pousser trop. Si ça ce n'est pas mettre en phase la philosophie du "concept",
le tempérament du modèle et la création du couturier, je ne sais pas ce qu'il
faut de plus. J'imagine que le flegme britannique a empêché les gens de chez
Rolls d'être frustrés mais pour moi, le prix leur revient cent fois!
Valentina a même abandonné sa moue quelques instants en découvrant l'emplacement
du parapluie dans la porte de la Rolls. Ce n'est pas parce qu'on est rebelle
qu'on aime se faire mouiller.
Bon, j'ai fini avec les pelouses, il temps de passer coté clubs. Au niveau du
parking supercars, la Diablo SE 30 est sortie de sous sa bâche.
Elle a été rejointe par une Alfa Romeo 8C et une 288 GTO.
Voici également ma première LaFerrari jaune, enfin!! Depuis le temps que je
voulais en voir une. Hélas, elle est cernée de barrières.
Coté F12 tdf et F40, on a maintenant affaire à des duos.
Au moment ou j'approche de cette châssis court, les nuages laissent échapper la
grosse averse de la journée. Il n'y a nul part où s'abriter, je reste stoïque en
espérant que ça ne dure pas. Heureusement c'est le cas. Il s'agit de 2321GT, que
j'ai déjà rencontrée dans une livrée jaune. Depuis elle est passée chez
Classiche et a reçu cette couleur grise. Mais elle était apparemment rouge à
l'origine.
Le Club Ferrari France est moins fourni en anciennes cette année.
Je poursuis vers les autres clubs. Vous l'aurez compris, Lexus est désormais un
partenaire privilégié. C'est tout à leur honneur de ne pas avoir oublié d'amener
une LFA.
Du coté du club Mercedes-Benz, ça ne rigole pas. Les 190 SL sont légion.
Pas moins de dix Pagode sont alignées,
ainsi que quatre 600 Pullman. C'est ouf.
La tente de la vente Bonhams se trouve par ici, généreusement ouverte à tous.
J'y reviendrai dans la page suivante. En poursuivant, voici une sublime
Testarossa première série blanche
Ici la quintessence de l'Art de vivre à la française que Peter Auto souhaite
mettre en exergue. Ils sont fous ces froggies.
Et c'est presque par hasard que je tombe sur le clan des Veyron. Commençons par
cette Grand Sport Vitesse qui pourrait figurer dans le top 5 de mes Veyron
préférées tant elle est superbe avec ces touches orange. Il s'agit du châssis
numéro 041.
Une Super Sport, châssis numéro 015
Une Grand Sport Vitesse, châssis numéro 010
Ici une des cinq Super Sport World Record Edition, le châssis numéro 020
Le châssis Veyron numéro 141
Le châssis Veyron numéro 050
Pas moins de trois exemplaires de présérie sont présents. Ici le châssis 500
501
et la Grand Sport de démonstration de l'usine, châssis 301.
Je n'en fini plus de les compter. Elles sont toutes sur cette photo, essayez vous même. Si vous arrivez à neuf, vous avez gagné.
Le hasard fait parfois bien les choses.
Chez Citroën, un photographe fan de SM attire mon attention sur cette voiture: un concept sur base SM (mi DS, mi SM en réalité) carrossé par Frua en 1972. Sans son intervention, il y a fort à parier que je serais passé à coté de cet exemplaire unique.
avec la très belle DBS d'un lecteur. Chose promise...
Et je termine le tour par l'Amicale Tricyclecariste de France qui remportera le
Grand Prix des Clubs, prix qui semble amplement justifié au vu de l'humeur
festive et de l'inventivité de ses membres.
Je retrouve la F4Z et d'autres motos devant le château.
Manifestement les dorures font partie du concept.
Je franchis une nouvelle fois les escaliers,
regarde un peu les œuvres d'art,
L'autre Vanquish Zagato a enfin tombé la bâche! J'avais un peu raté mes photos
au Mans Classic, c'est le moment de me rattraper.
Je m'arrête de nouveau près des Ferrari.
Ma première Lusso en plein air.
Et la fameuse F12 tdf Tailor Made qu'on a beaucoup vue se promener dernièrement.
Sa livrée rend hommage à la 330 P4 de l'Equipe Nationale Belge, châssis 0856.
Dans cette livrée elle a terminé troisième des 24 Heures du Mans 1967 avec
Mairesse et Beurlys.
Le propriétaire n'a pas lésiné sur les détails et a semble-t-il dû tordre le
bras à Ferrari pour obtenir certaines spécifications. Ainsi, des ailes spéciales
ont été conçues à prix d'or sans le logement pour le Scudetto, afin d'accueillir
l'écusson peint en grand format.
Je repasse un coup devant le Club Iso qui a un peu modifié son placement.
La fanfare retentit de nouveau pour appeler les spectateurs à la remise des prix
du concours d'état. Je me dirige doucement vers la fontaine.
Ce n'est pas encore tout à fait l'heure. Les concurrents primés viennent se
positionner.
Et c'est parti. Première remise pour la classe "Hommage à Jean Todt, 50 années d'une carrière hors norme", remportée par la Peugeot 504 de Jean Guichet, qui la conduit lui même.
Prix Spécial du Jury pour la Talbot Sunbeam Lotus
Dans la classe Les marques anglaises disparues (Avant-Guerre), le premier prix
revient à la Sunbeam 3 Litres Straight Eight Grand Prix
Deuxième place pour l'AC 16/90 HP
Ex-aequo avec la SS1
Pour Les marques anglaises disparues (Après-Guerre) - Voitures Ouvertes, c'est
la Sunbeam Alpine MK1 qui est récompensée
devant l'AC ACE
Et dans la catégorie Les marques anglaises disparues (Après-Guerre) - Voitures
Fermées, le premier prix est remporté par la Frazer Nash Le Mans Coupe
devant la Bristol
Du coté des grandes berlines et limousines de voyage (Avant-Guerre), la gagnante
est la Packard Eight 1602 Coupé Chauffeur
devant la Renault
La classe Cinquantenaire de la Lamborghini Miura P400 présentée au Salon de
Genève 1966 est remportée par... une P400. La rouge.
devant la "Prototipo" qui remporte le Prix Special, au grand désarroi de son
propriétaire qui s'attendait visiblement à mieux. Les voitures sont notées sur
100 points, répartis dans cinq catégories: authenticité, historique, design et
élégance, état intérieur et extérieur et état de fonctionnement. Il y a de
grandes chances que cet exemplaire plus neuf que neuf ait subi des pénalités
dans la première catégorie.
La catégorie Les voitures du Tour de France Automobile (1951-1964) revient à la
Ferrari 250GT Berlinetta Competizione Tour de France.
Devant l'OSCA.
Pour ce qui est des voitures du Tour de France Automobile (1969-1986), c'est la
Ferrari 308 GTB Gr. IV Michelotto qui est sacrée
Devant la Renault 5
Coté Hommage à l’Ecurie Pozzi, le premier prix est pour la Ferrari 365 GTB/4
Competizione
devant l'une des 512 BB LM. C'est une très jeune femme qui vient chercher le prix du jury au volant du monstre.
C'est Denis Brogniart qui officie au micro. Ses commentaires ne sont pas spécialement notables ni dans un sens ni dans l'autre mais sa principale bourde a lieu maintenant quand il annonce que le prix spécial est adjugé à la sœur jumelle de la vainqueur de la classe. Pas besoin de lunettes pour s'apercevoir que les deux voitures n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Quelqu'un a dû parler des deux LM identiques et la confusion est sans doute partie de là. Vu le paysage audiovisuel automobile français, je comprends qu'il soit difficile de trouver quelqu'un de pointu dans le domaine. Peut être en allant chercher dans la presse écrite spécialisée?
Concernant Les Formule 1 à moteur avant, c'est la Gordini Type 11 qui remporte le premier et unique prix car, je cite, c'est la plus authentique des quatre voitures en compétition. Une raison valable à mes yeux.
Dans la classe Les prémices de l’aérodynamisme d’avant-guerre - Les voitures de
route ouvertes, le premier prix est pour la Lancia Astura 3ème série Pininfarina
cabriolet "Bocca"
et un prix spécial revient à Alfa Romeo 6C 2300 Aerodinamica Spider "Aerospider"
La Rolls Royce est aussi primée, donc tout le monde gagne dans cette catégorie haut de gamme.
Pour Les prémices de l’aérodynamisme d’avant-guerre - Les voitures de route
fermées, c'est bien sûr l'Alfa Romeo 8C 2900B Lungo Berlinetta qui s'impose.
Dans la catégorie Bugatti, les voitures de Grand Prix, le premier prix revient à
la Type 59
devant le Prix Special pour la Type 13
La Type 35B reçoit quant à elle le Prix FIVA de la meilleure préservation
Une seule primée chez Les voitures à vapeur, la White.
Dans Les carrosseries atypiques (Bois, tissu, osier…), le premier prix est pour
la Vauxhall 30/98 Wensum
devant la Panhard & Levassor
Classe Chefs d’œuvre de la carrosserie française (Avant-Guerre) - Voitures
Ouvertes, premier prix pour l'Alfa Romeo 8C 2300 Roadster Figoni.
Prix du Jury pour l'Hispano Suiza
Chefs d’œuvre de la carrosserie française (Avant-Guerre) - Voitures Fermées,
c'est la Bugatti Type 57 Atalante qui s'impose.
La Delahaye arrive seconde
Et concernant les Chefs d’œuvre de la carrosserie française (Après-Guerre), le
premier prix est pour la Facel Vega HKII
devant la Bentley.
Enfin, dans les catégories consacrées à Zagato: la classe Un grand carrossier
italien : Zagato (Avant-Guerre) est remportée par l'Alfa Romeo 8C 2300 Spider
devant la 6C 1750 GS
et la Lancia Lambda
Celle d'Un grand carrossier italien : Zagato (Après-Guerre) revient à l'Aston
Martin DB4 GTZ
devant l'OSCA
Et le prix Un grand carrossier italien : Zagato (Spécial Alfa Romeo), est pour
l'Alfa Romeo 1600 TZ
devant la 1900 SSZ
Pour terminer, c'est l'Amicale Tricyclecariste de France qui remporte le Grand
Prix des Clubs,
tandis que cette George Irat Torpedo Sport s'adjuge le Prix de l’Authenticité et
que le Rolls Royce Enthusiast's Club est récompensé du Prix Perspective Art &
Design Floral
Quelques animations,
et c'est l'heure d'annoncer les grands gagnants du Concours. Les rangs des
spectateurs sont très clairsemés: il est déjà 17h30 et le nombre de prix
distribués semble avoir eu raison de la majorité des visiteurs. Jean Todt est
resté jusqu'au bout.
Pour les concept-cars, c'est E-tense qui l'emporte.
Le Prix du Public revient à la Maybach radiocommandée
La F4Z obtient elle aussi un prix spécial.
Coté concours d'état, c'est sans surprise l'Alfa Romeo 8C 2900B Lungo Berlinetta
de John Shirley qui s'adjuge le Best of Show. Ayant remporté les récompenses
suprêmes à Pebble Beach et Villa d'Este, il était difficile pour les juges
d'aller contre un pédigrée de ce genre. Et c'est amplement mérité, en plus.
Là il n'est plus question de photographe officiel, tout le monde se précipite
pour faire les images indispensables. La voiture monte sur le podium,
accueillie par une explosion de confettis.
Je ne sais pas s'il s'agit de marcher dans les traces de Pebble Beach mais les trois Best of Show du concours depuis sa création ont été construits en 1936, 1938 et 1938. Les voitures d'avant guerre continuent de régner sur les concours d'élégance, à défaut de voir leur cote augmenter.
Les deux gagnants se déplacent ensuite devant le château pour la photo de
groupe.
C'est fini. Les concurrents vont progressivement se retirer. C'est le meilleur
créneau pour les photographes, amateurs ou confirmés.
Je reviens vers l'Alfa Figoni. Apparemment elle a frôlé le Best of Show.
L'an dernier, j'avais fait le choix
d'aller dans la forêt avec Vincent et Thomas, pour prendre les concurrents sur
le chemin des camions. Un spot qui offre assez peu de variété de points de vue
et j'avais loupé des choses sur les pelouses. Il faut faire un choix. Changeons
un peu.
Je reviens naturellement vers les Ferrari.
La TDF est enfin un peu tranquille, après avoir été très entourée toute la journée.
Un petit air de Villa d'Este?
Elles font mine de vouloir partir. Un départ groupé, ce serait bien.
Après une assez longue attente, voilà!
Les concurrents quittent peu à peu les pelouses.
alors que les Aston ont terminé la journée.
L'EB 110 cherche le chemin de la sortie.
Au loin, je vois que la TDF et la tdf sont en train de faire un shooting
ensemble. Je cours et demande au propriétaire de patienter encore quelques
instants. Il accepte volontiers.
Avant que vous ne fassiez la remarque, j'ai bien conscience que les deux voitures n'ont rien en commun, hormis leur patronyme. La TDF célèbre sa réussite aux Mille Miglia tandis que la tdf rend hommage à une livrée du Mans. Mais bon, c'est toujours sympa quand même.
Au loin toutes les Veyon partent en groupe. Hélas impossible d'être partout à la fois.
Et c'est terminé.
Le propriétaire est tombé sur un autre groupe de spotters qui lui demande de
prendre la pose. Il semble vraiment très accessible et arrangeant.
La Maybach est idéalement placée pour mettre en valeur sa superbe ligne.
Ca fait plus de 30 minutes que je dis que je dois partir. Direction la sortie!
Je m'arrête encore un moment devant la superbe Fiat de Loïc
La Vanquish s'en va elle aussi.
A 19h00, il est vraiment temps de prendre la route. Elle est longue et demain,
retour à la dure réalité du boulot. Après quelques difficultés à m'extirper de
région parisienne, je trace sans soucis. A la sortie de l'autoroute, je fais
l'intérieur du rond point à un trainard et soudain plus de puissance sous le
pied. Je me range tout de suite sur le bas coté (à la grande surprise de celui
que je viens de dépasser qui semble passablement déconcerté), coupe le contact,
remet en route, et repars comme si de rien n'était. Bizarre mais vu qu'il est
23h30, tant mieux.
Trois éditions et tout est déjà réglé comme du papier à musique. L'ambiance des déjeuners au milieu des voitures d'exception est unique, les voitures présentées sont de qualité, avec quelques pièces vraiment exceptionnelles. Et surtout les plaquettes explicatives ont été éloignées des voitures et ne gênent plus les photographes comme l'année dernière. Peter Auto annonce une fréquentation stable à 13500 spectateurs et revendique un objectif à terme de 25000. Au vu de l'ampleur de l'évènement, j'ai passé la journée à courir et n'ai pas assez vu les clubs à mon goût. La seule visite du concours d'état m'a pris la moitié de la journée. Je pense que le concours mériterait d'être resserré: 20 classes, c'est beaucoup, voire trop. Certaines se retrouvent avec seulement deux ou trois participants et la parade de remise des prix s'allonge au delà du raisonnable: il n'y a quasiment plus de spectateurs au moment de l'annonce du Best of Show. Le concours est très orienté sport, c'est le moins que l'on puisse dire, avec une majorité de voitures rapides, et beaucoup carrément issues de la compétition. Normal pour Peter Auto et ça me convient très bien, c'est là que vont mes préférences également. Je comprendrais cependant que cela puisse contrarier certains puristes de l'élégance mais il faut bien se distinguer.
En réalité, ce qui a soulevé le plus de critiques auprès des personnes avec qui j'ai parlé est le manque de subtilité avec lequel Peter Auto embrasse le sponsoring le plus débridé. A ce rythme, le concours sera bientôt plus dédié aux partenaires qu'aux spectateurs. C'est particulièrement évident dans le concours d'élégance, où les voitures de série se mêlent sans complexes aux concept cars. Voire de grande série pour la McLaren qui repart avec un prix qui semble créé pour elle. Du coté du concours d'état, les classes peuvent aussi surprendre: une classe Pozzi et trois classes Zagato, les partenaires fidèles, et une classe dédiée au Président de la FIA en exercice. Bien sûr, le coût d'organisation d'un tel évènement doit donner des sueurs froides au plus solide des entrepreneurs et il est normal de récompenser ses soutiens mais je l'ai rarement vu faire avec la subtilité d'un marteau piqueur comme à Chantilly. Bon, il reste heureusement assez facile d'en faire abstraction et il me tarde de participer à la quatrième édition, sans doute sur deux jours cette fois!
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