Difficile de râler contre la rentrée quand
elle s'accompagne d'un évènement du calibre du Concours Chantilly Arts et
Elégance Richard Mille. D'autant qu'à la lecture de la liste des engagés, le
petit point faible de la première édition semble corrigé. Encore une fois, la
date est très concurrentielle puisque se déroulent en parallèle Salon Privé et
le Concours of Elegance, établi pour 2015 à Edimbourg. Peter Auto aura sans
doute à cœur de cultiver sa différence, initiée l'année dernière, avec une
ambiance très particulière, de nombreuses animations et un gros accent sur les
clubs.
En 2014, le voyage avait été assez
difficile et quoi qu'il en soit, il ne semble pas très bon de commencer un
évènement de cet envergure et concentré sur une journée par un lever à 03h00.
J'opte donc pour la solution qui est en passe de devenir la norme: départ le
soir, dodo à l'hôtel en chemin et fin de trajet le matin. C'est le Formule 1 de
Brie Comte Robert qui va servir d'étape cette fois. L'organisation a envoyé un
mail de rappel à tous les photographes accrédités rappelant que le Dress Code
s'appliquait à eux également et demandant un effort sur le sujet (ainsi qu'un
autre léger détail sur lequel je reviendrai juste en dessous).
Un dimanche matin à 07h00, le
contournement de Paris passe comme une lettre à la poste et je me gare sur la
pelouse du parking presse un peu avant 08h00.
Julien est déjà là et
me dit que le bureau des accréditations n'est pas encore ouvert. Nous nous
mettons à la recherche des voitures de la vente Bonhams. En une vingtaine de
minutes, je couvre la totalité des lots, c'est toujours ça de pris sur la
journée. Au moment de retirer le précieux sésame, un membre de l'organisation
nous informe que seuls les photographes munis d'un brassard rouge (travaillant
directement pour l'évènement je suppose) pourront accéder au podium où se
déroulera la parade. Peter Auto vient "d'inventer" les photographes VIP.
Bref, Vincent nous a rejoint et nous entrons dans le château par la porte des
clubs, contournant les bassins pour arriver sur le coté gauche des pelouses
réservées au concours. Bonjour Chantilly!
C'est le territoire de Bugatti, où est exposée une Super Sport (châssis 018)
Les pelouses sont encore quasi désertes, et très humides.
Je traverse tout pour me rapprocher des Ferrari: pas moins de deux 250MM sont
présentées et divine surprise, les deux sont inédites pour moi!
Bon, je vais essayer de ne pas constamment faire des comparaisons avec la Villa
d'Este, le concours que je connais le mieux et de loin, mais comme en Italie,
l'organisation des classes reste la même d'une année sur l'autre: les plus
anciennes coté gauche et les Ferrari majoritairement coté droit. Problème, comme
au Lac de Come, mes voitures préférées se retrouvent à l'ombre durant le moment
le plus calme de la journée.
Concernant l'exposition des modèles, les différences avec l'année précédente me
sautent aux yeux, pour le meilleur et pour le pire: d'abord les plaques de
plastique vert installées sous les roues ont disparu, ce qui est bien mieux pour
les photos. Hélas, il y a désormais profusion de panneaux autour de quasiment
chaque auto: un présentant le modèle et un enjoignant de ne pas toucher le
véhicule. Sauf que les pancartes sont souvent collées contre l'avant du modèle,
empêchant toute photo correcte de face et de trois quarts. Et ce alors que de
tous les Concours du monde, Chantilly est sans doute celui où les voitures sont
les plus espacées: il suffirait de les reculer de trois mètres pour que le
problème soit résolu, ou de décaler les pancartes d'un mètre cinquante sur le
coté. Pour moi, c'est le gros point noir de cette édition, comme ça, c'est fait.
Bon, je repars au soleil, vers une classe qui m'intéresse particulièrement: les
Formule 1 de 1966 à 1972. Je reviendrai plus en détail sur chacune d'elle mais
les grands noms sont là: Brabham
BRM
Lotus
McLaren
Tecno
et bien sûr, Ferrari. Etourdissant.
L'ambiance se met en place doucement aussi.
Cette Type 35 semble chercher sa place.
Pour l'instant, je picore de façon un peu désordonnée.
En partie parce que les voitures sont encore un peu humides, voire beaucoup.
Mais aussi parce que la plupart des propriétaire est en train d'essuyer et de
lustrer la carrosserie. Ou juste de débâcher.
Me voilà revenu au point de départ.
Une deuxième Super Sport est présente, châssis 021, série spéciale World Record Edition. Elle aurait bien besoin d'un coup de chiffon.
Il y a aussi ça mais les conditions ne se prêtent pas aux images pour le moment.
Pour le dress code, comme vous pouvez le voir ici derrière Richard Mille, j'ai opté pour un ensemble décontracté à base de chemise blanche / cravate / veste de costume, surmontant un jean foncé et des Converse rouges. Et j'ai découvert que plus on applique soi même le code, moins on tolère que les autres ne le fassent pas.
En tout, ce sont pas moins de 15 classes qui vont être disputées!
Allez, je retourne vers le milieu. Comme je le craignais, la 250 Interim est
connue.
La GTO aussi, il s'agit de 4153GT, mais c'est la première fois que je la vois
dans cette nouvelle livrée! Elle a abandonné la bande jaune transversale avec
laquelle elle a remporté le Tour de France 1964 pour revenir à la bande
tricolore avec laquelle elle a disputé les 24 Heures du Mans 63, terminant à une
remarquable quatrième place. La configuration "sortie d'usine" est en train de
devenir le must pour les voitures de prestige.
La GT40 est une première rencontre également! Décidément, cette édition annonce
une très belle récolte de nouveaux châssis.
Quant à cette sublime 275 GTB, elle sort de restauration et se présente au
public pour la première fois.
Une photo (à gauche) qui me rappelle une autre du même genre l'an dernier (à droite).
Je m'approche de deux voitures hors concours qui ont la faveur des spotters. La première, bien connue pour moi, est 05R, la McLaren F1 César. Il s'agit au moins de notre quatrième rencontre.
Et juste à coté, bien mieux mise en valeur qu'à Rétromobile, voici la seule et unique Mercedes-Benz CLK-LM Strassenversion existante. Il s'agit du châssis 002, le 001 ayant été détruit lors du crash test. Cet exemplaire avait pour seule raison d'être l'homologation en compétition de sa sœur, la CLK-LM, qui devait succéder à la CLK-GTR.
L'ambiance très particulière de Chantilly se met en place, avec notamment la
circulation de bateaux sur les canaux du jardin.
Pas moins de quatre Cobra font partie des participants cette année.
Deux Ferrari 166 MM sont aussi de la partie. La Oblin, bien connue des
parisiens,
et une autre qui va venir se glisser dans un espace vacant d'une page de
châssis!
Autre surprise, mais qui me rend plus circonspect cette fois, la présence de
cette Avions-Voisin C28 Aerosport. D'après les recherches que j'avais faites
lors de sa présentation au
Mondial de
Paris, il s'agit d'une réplique, ce qui est vraiment inhabituel dans un
concours d'élégance international.
Il reste encore un peu d'ombre sur cette Talbot.
McLaren a réitéré le tour de magie de l'année dernière en faisant passer sa 570S
pour un concept car, bien joué.
Allez, ce n'est pas le moment de se reposer.
En attendant la fin des derniers préparatifs, je monte sur le parvis du château
où se trouve cette Rougier PJ6 Torpédo Sport par Million-Guiet.
Les activités vont être nombreuses, pour occuper tout le monde, passionnés de
voitures ou pas.
Les parades seront annoncées au cor de chasse.
Les voitures sont partout.
Mais pas que.
Et voici pour moi la principale surprise de la journée: le Club Ferrari France a
choisi le thème "bleu" pour le concours. Et le club qui, sous l'impulsion de son
ancien président, avait surtout présenté ces dernières années l'image d'un
rassemblement de pistards frénétiques en Scuderia et 458, a réussi à faire venir
de nombreuses anciennes. Dontt la majorité dans cette teinte inhabituelle pour
Ferrari.
Trois 275 GTB bleues quand même!
Un superbe plateau.
Quelques unes sont d'une autre couleur mais on ne va pas les jeter dehors.
Chez Lamborghini par contre, c'est assez calme.
Le propriétaire de cette F12 Tailor Made a opté pour la bande Francorchamps au
moment où 4153GT abandonnait la sienne. Elle a tout de même une particularité
que nous verrons plus tard.
Pour les amateurs de Lancia Fulvia, ce trio était particulièrement bien placé.
Je reviens sur le devant du château. Voici la fontaine autour de laquelle aura
lieu la parade. Sans photographes qui courent en tout sens donc.
Il y a une grosse classe consacrée aux Mercedes-Benz cette année.
Et plusieurs Avions-Voisin
Ou encore cette Ballot.
Il n'est pas encore temps de faire le tour exhaustif de la pelouse.
Je reviens trainer vers ma période préférée: les voitures de sport de l'après
guerre.
Cette Osca était aux derniers Modena
Trackdays.
La 250 California de Brandon Wang a souvent été vue en France.
Tiens, une XKSS déjà aperçue du coté de la Villa.
La 356 Speedster ou la DB4 GT attirent moins l'œil. Le mien en tout cas.
A 11h00, le premières sonneries retentissent, pour annoncer la parade des
concept cars. Tous les photographes se demandent un peu où ils peuvent se
mettre. Je finis par m'asseoir dans les graviers (merci le dress code) devant
l'une des tribunes.
On commence par un défilé de vélos d'époque.
Puis la parade débute. Comme l'an dernier, chaque voiture embarque un mannequin
habillé par un grand couturier. Voici d'abord la Mercedes-Benz Concept Classe S
Coupé, un modèle présenté au Salon de Francfort en 2013.
A une dizaine de mètres de moi, la jeune femme descend. Assez logiquement, elle
est habillée par Hugo Boss, qui équipe également l'écurie de Formule 1 de la
marque.
Après une vingtaine de mètres, elle remonte en voiture et ne fera de nouvelle
apparition que sur le podium. Très loin de moi mais mon placement chanceux me
permet au moins d'immortaliser le défilé.
Un deuxième tour et puis s'en va.
Le concept suivant a déjà 3 ans, il s'agit de la DS Numéro 9, présentée à Pékin
en 2012. On parlait à l'époque d'un vaisseau amiral conçu pour attaquer la
marché chinois mais la 9 avait depuis complètement disparu des écrans radars.
La concept est accompagné d'un modèle tout en courbes, une fois n'est pas
coutume, audacieusement habillé par Eymeric François. Le duo remporte le Prix du
Public, sans que l'on sache très bien si c'est la robe ou la voiture qui a tapé
dans l'œil des visiteurs.
Quasiment prête à entrer en production, pour une série très limitée de 250 exemplaires, voici la Ford GT. Elle remporte un Prix Spécial du Jury.
Le mannequin porte une robe signée Haider Ackermann.
L'an dernier, les voitures étaient présentées par un candide, Guillaume Durand
(qui avait présenté la McLaren 650S comme une P1 GTR) et un sachant, Alain de
Cadenet. Cette année, c'est Denis Brogniart qui officie seul et appelle au micro
les représentants des marques partenaires. Le résultat est plus dynamique et
plus intéressant, sous le vernis commercial traditionnel.
Voici ma préférée, qui a d'ailleurs remporté le premier prix: la BMW 3.0 CSL
Hommage R. Un R qui fait toute la différence avec le concept présenté à la
Villa d'Este (je n'ai pas fait exprès cette
fois!) puisqu'il reprend les couleurs Motorsport évoquant la CSL victorieuse à
Laguna Seca en 1975 et célèbre plus généralement les 40 ans de BMW North America.
Franchement, c'est sublime, au point que je n'ai presque pas remarqué la
brindille habillée par Balmain qui l'accompagnait.
Franchement j'aime toutes les photos de cette voiture donc je vous laisse choisir vous même.
L'Alpine Celebration devrait déboucher sur un modèle de série en 2016, si l'on
en croit l'annonce faite au micro.
Alpine joue finement en faisant défiler un couple habillé par Chapal: son pilote Nelson Panciatici et sa séduisante compagne. En théorie du moins car si je l'ai vu à un moment devant moi, je ne retrouve l'homme sur aucune de mes photos.
Elle remporte un deuxième Prix Special du Jury.
Voici ensuite la Zagato Mostro.
Elle est bien accompagnée par un modèle en Costume National.
Finalement Denis Brogniart joue lui aussi un peu les candides en posant la
question typique du mec vaguement intéressé par les bagnoles: elle monte à
combien? M Zagato se trouve un peu embarrassé, expliquant qu'il s'agit certes
d'une voiture de course emmenée par un moteur Maserati mais que les quelques
exemplaires produits seront avant tout destinés à devenir des collectors, plus
adaptés à rester au garage en attendant de prendre de la valeur qu'à aller en
piste. Pas de langue de bois chez Zagato!
Enfin, voici la McLaren 570S MSO, accompagnée par un modèle lui aussi habillé
par Balmain. Bon, certes c'est la première que je vois en vrai mais enfin il
s'agit tout de même d'une voiture produite en série.
Au final, le bilan de ce Concours d'Elégance des concept cars est contrasté: je
trouve l'idée de marier voitures et grands couturiers excellente. Les faire
cheminer l'un à coté de l'autre est encore mieux. Hélas l'exécution me semble
perfectible. Coté textile, un doublon, pas vraiment de grands noms et des robes
d'une rare tristesse pour l'œil non entrainé qui est le mien (hormis pour
Eymeric François). Je me souvenais de plus d'extravagance (et de beauté) l'année
dernière.
En l'occurrence, une robe de la Collection précédente d'un très grand couturier
passerait sans doute plus inaperçue qu'un concept de trois ans d'âge. Je me
doute qu'il n'est pas évident d'obtenir chaque année cinq ou six concepts
récents et capables de rouler mais Peugeot aurait pu avancer la première
mondiale de son Fractal de quelques jours pour soutenir un évènement français
aspirant à devenir majeur sur la scène internationale. Quant à McLaren, la
présence de la 570S frôle l'inadmissible dans un Concours d'Elégance où éthique
et tradition devraient dominer. A Chantilly plus qu'ailleurs, l'argent ne
devrait pas tout permettre.
Les concepts rejoignent leurs tentes. Vous remarquerez que je n'ai quasiment fait aucune photo sous celles ci, alors que l'an dernier elles m'avaient offert un fond noir idéal pour au moins la P1 GTR et l'Aston Martin Centennial. Cette année, le placement des voitures ne s'y prêtait pas, celles ci étant sorties pour la parade et ayant été replacées de façon non optimale, et en faisant de grosses traces de poussière blanche sur la moquette noire au passage.
L'heure tourne. Alors que l'an dernier j'avais le souvenir d'avoir été large (la parade des concepts avait lieu l'après midi), là je me sens pressé. Il faut dire que je n'ai pas trop exploité le petit matin et que j'ai croisé à peu près 50 personnes avec qui j'ai eu plaisir à échanger quelques instants. Il est donc temps d'endosser les habits du professeur et de vous emmener faire un tour complet des merveilles en lice pour le prestigieux Best of Show. Pas moins de 49 jurés vont passer près de chacune pour attribuer une notation sur 100 points (avec un maximum de 101 en comptant le point bonus en cas de participation au rallye du samedi), répartis en 5 catégories de 20 points (authenticité, historique, design et élégance, état intérieur et extérieur, état de fonctionnement).
Commençons par la classe Grand Tourisme: les voitures de course et de ville fermées de 1948 à 1956.
Voici d'abord la Talbot Lago Grand Sport de 1948, châssis 110105, qui a participé à cinq éditions consécutives des 24 Heures du Mans, de 1949 à 1953. La Grand Sport poursuit la lignée des SS d'avant guerre, avec un châssis allongé par rapport à la version de course. Cet exemplaire fut livré à André Chambas, qui dessina et modela lui même la superbe carrosserie de berlinette dont l'exécution finale fut confiée à l'entreprise Contamin. En 1949, avec son propriétaire, elle termina quatrième des 24 Heures mais fut déclassée pour être tombée en panne d'essence pendant le tour... d'honneur (le règlement imposait alors de boucler un tour supplémentaire après la fin de l'épreuve). L'année suivante, elle termina treizième, pénalisée par un poids excessif. Pour l'édition 51, la voiture fut recarrossée en barquette mais tomba à la dix septième place. Dotée de deux compresseurs, elle remonta à la neuvième place en 1952. Pour sa dernière participation, le moteur 4.5 litres développait 240 chevaux mais la boite cèda et la Talbot termina sa carrière sur son seul abandon. Chambas fit remonter la carrosserie Contamin et mit la voiture en vente un peu plus tard. Elle est présentée aujourd'hui par Jose Fernandez.
Le principal fait d'armes de cette Ferrari 340 America Ghia, châssis 0150A, est d'avoir terminé cinquième de la Carrera Panamericana 1952 avec Jack et Ernie McAfee. Un résultat remarquable!
C'est Johan Van Puyvelde qui la présente aujourd'hui.
A priori seuls 30 exemplaires de Fiat 8V auraient été habillés par Zagato. Celui ci porte le numéro 106*000026 et vient d'une collection privée anonyme.
Forcément un air de famille pour cette Maserati A6G/54, châssis 2123, par Zagato également. Engagée par Jeremy Lancksweert.
Cette Ferrari 250 MM est une vraie découverte. Le châssis 0340MM fait sa première apparition depuis sa restauration dans sa teinte unique d'origine. Le numéro 356 qu'elle arbore est celui du Tour de Sicile, qu'elle termina septième, avant de porter le 552 aux Mille Miglia 1954 (abandon). Elle est donc de retour dans sa configuration initiale. Elle est présentée par l'auteur Christian Bertschi qui n'en est pas le propriétaire. Ou alors c'est que les droits d'auteur ont drôlement augmenté.
Cette Aston Martin DB3S, châssis DB3S/119, est l'un des trois exemplaires clients à avoir reçu une carrosserie de coupé dessinée par Frank Feeley. Le design était inspiré de celui des deux DB3S préparée spécialement pour Le Mans 54. Les deux carrosseries coupé furent détruites dans des accrochages. Elle est aujourd'hui dans une collection privée.
Le plateau est complété par laMercedes-Benz 300 SL de Hans Kleissl.
Le Prix Investir On-Line revient à la Talbot Lago, tandis que l'Aston Martin et la Fiat 8V reçoivent un Prix Spécial du Jury.
La classe Les voitures des grandes dames rassemble des modèles ayant appartenu à des femmes célèbres.
Voici donc la Bugatti Type 35 B de madame Hellé Nice, une danseuse de cabaret qui devint pilote de course après un accident de ski. De 1931 à 1939, elle participa à près de 70 courses, terminant souvent dans les dix premiers. En 1949, elle fut accusée publiquement par Louis Chiron d'avoir été un agent de la Gestapo durant la guerre. Bien qu'encore aujourd'hui aucune preuve ne vienne étayer cette accusation, elle détruisit la carrière et la vie d'Hellé Nice, lâchée par tout le monde. Elle mourut en 1984 à Nice, dans la misère et oubliée de presque tout le monde, jusqu'à ce qu'une plaque commémorant ses exploit soit apposée sur sa tombe en 2010. La Bugatti porte le numéro de châssis 4863 et appartient à William E Connor.
Cette Delahaye 135 MS par Figoni et Falaschi a appartenu à Lucienne Dhotel, alias La Môme Moineau, une chanteuse à succès des années 20. En 1929, elle épousa un homme d'affaires porto-ricain et devint "la femme la plus riche du monde", propriétaire d'un yacht, d'un DC3 privé, de plusieurs villas et de cette Delahaye plutôt sobre présentée par Frédéric Leroux.
Je ne me suis pas trop arrêté sur la Ferrari 250 Europa GT Vignale de la princesse Lilian De Rethy car je l'ai déjà couverte sous tous les angles en mai à la Villa d'Este. Elle est engagée par Jaime et Cecilia Muldoon
Cette BMW 507 a été offerte par Elvis Presley à Ursula Andress après le tournage du film "l'idole d'Acapulco". Elle appartient aujourd'hui au grand collectionneur suisse Christian Traber
Cette Rolls Royce Silver Cloud II Convertible a appartenu à Brigitte Bardot, bien qu'elle ait été blanche à cette époque. Elle a été inscrite par Gérard Lopez.
Cette Ferrari 275 GTS, châssis 07359, a été conduite par Raquel Welch dans le film "Une fille nommée Fathom" et l'actrice l'a tellement appréciée qu'elle l'a conservée après le tournage.
Cette Mercedes Benz 280 SE Cabriolet fut offerte à Madonna par son mari, Sean Penn. On peut notamment l'apercevoir dans le clip de la chanson "Deeper and Deeper". Elle aussi est présentée par Hans Kleissl.
Le Prix Mestrezat Grands Crus revient à la Ferrari Europa, la Bugatti et la BMW repartant avec un Prix Spécial du Jury.
Catégorie Grand Tourisme: les voitures de course et de ville ouvertes
Cette Ferrari 166 MM est 0040M, impliquée dans un accident mortel aux Mille Miglia 1950. La voiture a été Best of Show à Salon Privé en 2012. Elle appartient à Dudley Mason Styrron.
Mille Miglia également au palmarès de cette Osca 2000S, châssis 2004, l'une des trois produites, avec un dénouement plus heureux: vingtième place en 1954. Elle est inscrite au nom de Michael Trösser.
La Jaguar XKSS est XKSS769, la toute dernière produite, engagée par Rebecca Prytherch.
La Porsche 356 Speedster fut développée à la demande de Max Hoffman pour le marché américain: un cabriolet dépouillé pour profiter au mieux de la puissance du moteur de... 1.6 litres. Elle est venue avec Richard Crosthwaite.
La Ferrari 250 GT California de Brandon Wang, 2383GT, a toute sa place dans cette classe puisqu'elle a remporté plusieurs courses en 1961 en Allemagne, et terminé onzième du Grand Prix de Solitude 1962.
Là, il y a du lourd, avec CSX2129, une Shelby Cobra 289 FIA ex-usine. En 1963, la voiture courut avec Ken Miles sous le numéro 98, terminant neuf fois sur le podium. Elle appartient à William Heinecke.
C'est la Cobra qui emporte le prix Carmignac Gestion, les deux Ferrari repartant avec un Prix Special du Jury.
La CLK a refermé ses élytres.
La classe suivante est intitulée: Grand Tourisme: les voitures de course et de ville fermées de 1957 à 1973. La liste des engagés et le programme annonçaient une Ferrari 250 Tour de France qui est hélas absente.
Cette Ferrari 250 Interim, 1509GT, a appartenu à Jo Schlesser, qui l'a menée sans succès au Tour de France 59, mais aussi à la onzième place des 1000 kilomètres du Nürburgring, à la deuxième place du Grand Prix de Rouen et à la septième place au Tourist Trophy de Goodwood. Son propriétaire suivant fit également une tentative infructueuse au Tour de France 1960. Enfin la légende veut que son quatrième propriétaire l'ait fait courir à Nassau, après avoir conduit de Zurich au Havre, pris le bateau jusqu'à New York avant de descendre par la route à Miami, où ils auraient traversé jusqu'aux Bahamas. Elle est aujourd'hui la propriété de Mohammed Syed.
Voici ensuite une Aston Martin DB4 GT, 0105/R, très séduisante avec son châssis court.
Inutile de présenter 4153GT, l'une des Ferrari 250 GTO les plus connues, vainqueur du Tour de France 64 et quatrième au Mans en 1963 sous ses couleurs actuelles.
Cette Porsche 356 2000 GS Carrera 2 date de 1962, 14 ans après le lancement de la première 356. Elle est engagée par Christian Hartmann.
Une superbe Lancia Flaminia 3C 2500 Sport par Zagato. Inscrite par David Holder.
Cette Ferrari 275 GTB, 07373, sort de restauration et affiche une teinte aussi originale que sublime. Elle est présentée par Alessandro Tonolli.
La Ford GT40 est P/1013, qui fut utilisée comme prototype pour les GT40 routières avant de devenir une voiture presse, se retrouvant dans de nombreux magazines. En 1969, elle fut victime d'un incendie assez important mais ce genre de voiture est immortel. C'est la Scuderia Blue qui figure sur le bulletin d'engagement.
On termine par cette Porsche 911 Carrera RS 2.7 Touring engagée par Régis Mathieu.
C'est la GTO qui emporte le Prix Qatar Tourism Authority, la GT40 et la 356 obtenant un Prix Special.
Me voici maintenant devant les Mercedes-Benz de 1924 à 1942 à compresseur
Voici d'abord une 680 S Torpedo Roadster par Saoutchik. Le six cylindres en ligne de 6.8 litres recevait l'aide d'un compresseur pour monter à 180 chevaux! Engagée par Uwe Schuler.
Une 540K par Freestone & Webb. Cette allemande a été carrossée en Grande Bretagne car elle appartenait à l'ambassade d'Allemagne à Londres. De le diplomatie de haut vol. Troisième voiture engagée par Hans Kleissl, qui semble un grand amateur de la marque à l'étoile.
Voici ensuite une 500K Special Roadster, un modèle mythique construit à seulement 26 exemplaires et considéré comme l'une des plus belles Mercedes-Benz de tous les temps. Ses proportions restent parfaites malgré un empattement gigantesque. La carrosserie biplace est l'œuvre du designer Hermann Ahrens. C'est le Musée Louwman qui l'a apportée.
Ici une 500 K Cabriolet par Erdman & Rossi, plus classique. Engagée au nom de Saulius Karosas
Et une très spectaculaire Mercedes Benz 710 SS Grand Prix, qui a remporté le Tourist Trophy en 1929 avec Rudolph Caracciola, sous une pluie torrentielle.
Trois autres Mercedes-Benz sont présentées hors concours. D'abord une deuxième 500K Roadster!
Une 630 K
et cette Type S Sports quatre places.
C'est la 500K Special Roadster qui remporte le Prix Mercedes-Benz (!), la SS Grand Prix et la 680 S Saoutchik recevant chacune un Prix Special du Jury.
Citroën est à l'honneur cette année avec pas moins de deux catégories entièrement consacrées aux chevrons. Voici d'abord Les Citroën DS à carrosserie spéciale
Nous avons donc une DS 19 Chapron Cabriolet, création originale qui sera plus tard intégrée dans la gamme du constructeur. Environ 118 cabriolets seraient sortis des ateliers Chapron entre 1958 et 1972.
Une DS 19 coupé Chapron Le Paris de 1960, fabriquée à 9 exemplaires seulement
DS 19 Chapron toujours, avec ce modèle La Croisette, dont 59 exemplaires ont vu le jour. Les clignotants gardent leur position sur l'aile arrière mais celle ci est désormais d'un seul tenant.
une DS 19 Chapron Concorde à pare-brise surbaissé, fabriquée à 38 exemplaires.
Une DS 19 Chapron Le Caddy, 34 exemplaires, propriété de Lord Irvine Laidlaw.
Chapron a aussi réalisé cette DS 21 Présidentielle de 6.53 mètres de long, assez disgracieuse en position haute. On dit que le Général de Gaulle ne l'aimait pas car la vitre de séparation avec le chauffeur ne descendait pas.
Ensuite, voici une DS 21 Chapron Lorraine, fabriquée à 20 exemplaires. La Lorraine, avec son toit droit et ses hautes portières, était très prisée du corps politique.
On n'aura pas vu toutes les Chapron mais pas loin, avec cette DS21 Le Léman, à deux portes. 27 exemplaires ont été fabriqués.
Pour terminer, ambiance course avec la Citroën DS Prototype Groupe V Ronde de Chamonix. Avec un V6 Maserati de 250 chevaux, Björn Waldegard arracha une roue mais termina tout de même deuxième de la course sur glace, suspension en position haute et sur trois roues!
Châssis court pour la DS Prototype Groupe V TAP, qui perd 60 centimètres par rapport à la version civile. Le TAP signifie trasportes aereos portugeses, il s'agit de la manche portugaise du championnat d'Europe des Rallyes.
C'est la version La Croisette qui remporte le Prix DS devant La Concorde et Le Paris.
Passons ensuite à la catégorie Les Citroën SM à carrosserie spéciale
Voici d'abord une grande berline SM Opera Chapron, l'un des derniers dessins du carrossier
et une Mylord, par Chapron toujours.
Ici une SM Espace Heuliez, un prototype targa construit à deux exemplaires seulement.
Celle ci est la SM Présidentielle, construite par Chapron à la demande de Georges Pompidou.
Autre exemplaire unique, cette SM V8, véritable licorne de la marque. En effet, cette voiture ne fut pas préparée chez Citroën mais chez Maserati, alors propriété de la marque aux chevrons. Le moteur est un prototype sur base de V6 Merak, auquel deux cylindres supplémentaires ont été greffés afin d'obtenir ce big block de 4 litres. Destiné à la Quattroporte II, il fut monté dans une SM pour être testé. Giulio Alfieri lui même la conduisit jusqu'à Rome et retour. Alors que Maserati passait sous le contrôle d'Alessandro De Tomaso, la SM fut démantelée et le moteur remisé. Bien plus tard, il fut récupéré par la famille Panini, comme toutes les voitures de la collection de l'usine. Vendu, il finit par arriver en 2009 entre les mains d'un collectionneur enthousiaste qui installa le moteur dans une SM de couleur rouge Rio, comme l'originale. C'est Daunat qui fut chargé de la greffe et qui présente la voiture aujourd'hui.
Le Prix DS (!!) revient à la Mylord; l'Espace Heuliez et la V8 remportant chacune un Prix Spécial du Jury.
Ah, nous voici devant Les Formule 1 de 1966 à 1972
Plus spectaculaire qu'efficace, cette BRM H16 Mk II est une 16 cylindres, résultant de l'accolement de deux moteurs huit cylindres à plat posés l'un contre l'autre, les deux vilebrequins connectés par un pignon. L'objectif était de se conformer au plus vite à la nouvelle règlementation autorisant les moteurs 3 litres. Le poids important et le manque de fiabilité valurent à la voiture le surnom de "British Racing Misery". Lotus bénéficia aussi du moteur H16 et réussit même à le faire gagner, à Watkins Glen. Voici le châssis 115/1, appartenant à Richard Mille.
Jack Brabham eut l'immense privilège en 1966 de devenir champion du monde de F1 sur sa propre voiture. L'année suivante, c'est Denny Hulme, l'ancien mécanicien néo-zélandais qui est sacré avec la Brabham BT24. Ici le châssis B24-2.
Voici une Lotus 49B, le châssis R6 qui a disputé trois saisons consécutives, remportant à chaque fois un Grand Prix! Mexico 68 avec Graham Hill, Watkins Glen 69 et Monaco 70 avec Jochen Rindt. Elle est issue de la Collection Donnington Park.
La McLaren M9A, châssis M9A-1 à une particularité remarquable: elle dispose d'une transmission intégrale! Pilotée par Derek Bell au Grand Prix de Grand Bretagne 69, elle se qualifia quinzième, loin de M7A et cassa une suspension en course. Bruce McLaren testa l'auto lui même et aurait déclaré "_ piloter la M9A, c'est comme faire votre signature avec quelqu'un qui bouge votre coude en permanence". La voiture fut retirée immédiatement de la compétition.
L'aileron arrière caractéristique, en forme de "plateau à thé". J'imagine qu'il faut être anglais pour comprendre.
Voici la De Tomaso 505, châssis 505-381, conçue par Gian-paolo Dallara. Elle fut engagée en 1970 par l'écurie Frank Williams Racing Cars et participa à onze courses, avec notamment Piers Courage à son volant. Elle ne marqua aucun point.
En 1970, BRM et Ferrari sont les dernières écuries à réaliser elles même le châssis, la boite et le moteur de leurs Formule 1. Pedro Rodriguez termina notamment septième du championnat 1970 sur une P153 comme celle ci. Il s'agit ici du châssis P153/03, dont les résultats, aux mains de George Eaton puis Howden Ganley, sont moins flatteurs (huitième à Monaco en 1972 avec Helmut Marko quand même). Elle est présentée par Graham Adelman.
Voilà ce qu'on appelait des pneumatiques à l'époque.
Cette Ferrari 312 B2 est le châssis 007. Après une saison 1971 où elle servit essentiellement de voiture de réserve, elle fut engagée en 1972 avec Mario Andretti, Arturo Merzario et Clay Regazzoni. C'est avec ce dernier qu'elle monta sur la deuxième marche du podium au Grand Prix d'Allemagne. Engagée par Francesco De Baldanza.
Enfin, voici une Tecno F1 PA 123, châssis PA123/3, qui courut avec Derek Bell et Nanni Galli. De toute la saison 1972, elle ne termina aucune course. Elle est présentée par Manfredo Rossi di Montelera.
C'est la BRM H16 de Richard Mille qui remporte le Prix Alain Figaret, les Prix Spéciaux du Jury revenant à la Brabham et la Ferrari.
Nous voici maintenant devant Les châssis Européens à moteur américains, voitures ouvertes
La première concurrente appliquait à la lettre la formule légèreté + puissance puisqu'il s'agit d'une Allard J2 équipée d'un V8 Cadillac, châssis 2090, engagée par Alain Ruëde.
Cette petite Siata 300 BC l'a jouée plus modeste, avec un bloc quatre cylindres Crossley de 750 cm3. Eh oui, les américains ont aussi fait de petits moteur. Présentée par Christophe Pund.
La Facel Vega FV 2B Cabriolet, châssis FV2B-57-097, était quant à elle propulsée par un V8 Chrysler. Celle ci est éngagée par Olivier Jacout.
Viennent ensuite pas moins de trois AC Cobra! Commençons par cette 289, châssis CSX2055 dont l'historique, sur internet en tout cas, ne semble pas limpide.
Sa voisine, son quasi-clone, est aussi une AC Cobra 289, châssis CSX2424. L'historique de cet exemplaire serait à priori bien plus clair.
La troisième AC Cobra, une 427, à priori CSX3217, ne semble pas avoir un historique continu non plus.
C'est l'une des 289 qui remporte le Prix Charles Heidsieck, et un seul Prix Spécial du Jury est attribué, à l'Allard.
Suite logique, voici maintenant Les châssis Européens à moteur américains, voitures fermées.
Voici d'abord une Facel Vega HK2, présentée par Harmut Ibing.
De nombreuses fées se sont penchées sur le berceau de l'Iso Rivolta 300 GT: Giugiaro au dessin, Bizzarrini au châssis, et Corvette pour le moteur. Elle est présentée au nom de Marella Rivolta.
Une Bizzarrini A3L, résultat du divorce entre l'ingénieur éponyme et Iso. Au nom de la Scuderia Blu elle aussi.
Bristol était à la base une firme fabriquant des moteurs d'avions mais elle créa également une division réservée aux voitures de luxe. La Bristol 410, dont 72 exemplaires sortirent d'usine, est motorisée par un V8 Chrysler.
L'Intermeccanica Italia est due au coup de crayon de Franco Scaglione, designer de nombreuses Alfa Romeo et de la toute première Lamborghini, la 350 GTV. Elle est présentée par Marc Deltenre.
Une De Tomaso Pantera, pourquoi pas?
Voici une Monteverdi 375/4 High Speed, une limousine de 3.15 mètres d'empattement. Entre 13 et 28 exemplaires auraient été produits, dont certains acquis par la famille royale du Qatar. Peter Monteverdi en aurait offert un exemplaire au gouvernement Suisse mais ce dernier ne s'en est jamais servi, préférant ses limousines Cadillac. Inscrite par Simon Kidston.
Hélas, je n'ai pas percuté que j'étais devant la Monica 560 et je n'en ai fait qu'une photo à moitié pourrie. Cette voiture de luxe française voulue par Jean Tastevin est plutôt internationale: conçue par un anglais, Chris Lawrence, dessinée par un roumain,Tony Rascanu, motorisée par un V8 Chrysler. Elle remporte aussi le prix du plus mauvais timing puisqu'elle est présentée en 1973, en pleine crise pétrolière. L'aventure s'arrête donc après une vingtaine d'exemplaires à peine.
Le Prix Bonhams revient à la Facel Vega HK2, avec des Prix Spéciaux du Jury pour la Monteverdi et la Pantera.
Voici une autre classe réservée aux voitures françaises: Hommage à Bugatti: les voitures de course
Voici d'abord une Type 18 de 1913, construite à seulement 6 ou sept exemplaires, dont trois survivraient. Celle ci, châssis 474, porte le surnom de Black Bess, donné par son propriétaire des années 20, Ivy Cummings, en référence à la jument du bandit de grand chemin Dick Turpin. Elle est présentée par le Musée Louwman (il faut vraiment que j'y aille!!)
Ici une Type 13 Brescia Sport, châssis 1528, de 1922, présentée par Francesco Guasti.
Cette Type 43 Grand Sport porte le numéro 43181. C'est la voiture de route de la gamme Bugatti de l'époque, mais elle reçoit tout de même le moteur de la 35B. La carrosserie est d'ailleurs assez proche, mais adaptée pour proposer 4 places. Elle est engagée par Antoine Conet de Ways de Ruart.
Cette Type 53, châssis 53002, est très atypique: conçue par des employés de Bugatti, et ne présentant pas les codes esthétiques habituels de la marque, elle dispose d'une transmission aux quatre roues. Seuls trois prototypes furent construits. Grâce à sa motricité, le châssis 53002 remporta deux courses de côte avec René Dreyfus et Robert Benoist mais je suis bien incapable de me prononcer sur le degré d'authenticité du modèle présenté.
Cette Type 50S Le Mans, châssis 50177, est la troisième 50 construite pour courir les 24 Heures du Mans en 1931. Suite à l'accident d'une des voitures sœurs après l'éclatement d'un pneu, Jean Bugatti décida de retirer les deux autres voitures. Celle ci fut alors vendue à Pierre Veyron qui l'engagea dans la Sarthe à trois reprises. En 1935, elle abandonna alors qu'elle était en tête. 50177 est le dernier exemplaire survivant et dispose toujours de sa carrosserie originale.
Cette Type 57 S, châssis 57491, est l'une des huit carrossées par Corsica. Son propriétaire, TASO Mathieson fit réaliser une carrosserie de course légère avant de remettre la carrosserie d'origine quand il s'avéra que la Bugatti n'était pas assez compétitive.
Grand saut dans le temps pour arriver à cette EB110 SS de 1995, châssis 39017. Gildo Pastor et Patick Tambay s'assocèrient pour préparer une EB110 Super-Sport aux courses de GT américaines WSC. Et avec un certain succès, la voiture terminant cinquième à Watkins Glen et sixième à Sears Point. Elle participa même aux 24 Heures de Daytona et aux pré-qualifications des 24 Heures du Mans 1996 (l'aventure s'arrêta hélas sur accident). Autre fait d'armes, 39017 atteignit 296.34 km/h sur le kilomètre lancé sur... la mer de glace d'Oulu en Finlande.
La Veyron 16.4 Super Sport est présentée hors concours.
C'est la Type 50 qui emporte le Prix Relais & Châteaux, devant les Prix Spéciaux des Type 13 et 18.
Toujours appréciées, voici les catégories qui concernent les exemplaires non restaurés: Les voitures en état d'origine de l'entre-deux guerres, voitures ouvertes
Avec d'abord cette Bugatti Type 35 C, ex-Maurice Trintignant, présentée par Lukas Hüni.
Cette Bentley 8 Litre Le Mans Type 4 Seater Sports par Vanden Plas porte le numéro de châssis YX5119. Elle aurait été commandée par le capitaine Vivian Hewitt pour s'engager en course mais l'homme disparut avec que la voiture ne soit terminée et elle ne connut donc pas la compétition.
Cette Alfa Romeo 6C 1750 GS Touring Spider Speciale Superleggera, châssis 10814326, a participé aux Mille Miglia 1931, terminant cinquième, avant d'adopter une carrosserie plus adaptée au Grand Tourisme. Elle est engagée par Wolfgang Muenster.
Une BMW 328 Roadster
et l'un de mes gros coups de cœur du concours, cette sublime Alfa Romeo Tipo B P3, châssis 50007 (ou 50002 selon les sources). La P3 s'est taillée une solide réputation en course, alignée notamment par la Scuderia Ferrari. Elle est notamment l'héroïne de l'une des plus mémorables victoires de Tazio Nuvolari, en 1935 au Nürburgring, au nez et à la barbe des Mercedes et des Auto Union. Celle ci, 50007, est aussi remarquable car elle a couru aux 500 Miles d'Indianapolis en 1939 (quinzième) et 1940 (abandon). Elle remporta ensuite la dernière grande course routière américaine avant la deuxième guerre mondiale, à Flushing Meadow. Après la guerre, elle revint sur le Brickyard sous le sobriquet de "Don Lee Special" pour trois participations consécutives de 1946 à 1948. Engagée au nom de Hugh Taylor.
La sublime P3 reçoit le Prix Mathieu Lustrerie, tandis que la Bentley et la 35C sont titulaires d'un Prix Spécial du Jury.
Trois concurrents seulement dans la catégorie Les voitures en état d'origine de l'entre-deux guerres, voitures fermées
D'abord cette Avions Voisin C14, châssis 28893, superbement patinée, présentée au nom de Rétro-Gallerie.
Une Bentley 4 1/4 Litre Pillarless Coupé par Gurney Nutting appartenant à Anthony Pozner.
Et cette Bugatti Type 57C par Van Vooren, châssis 57835, incroyablement préservée, qui remporte le Prix Radio Classique. Engagée au nom de la Keller Collection at the Pyramids.
L'Aga Khan est l'imam des musulmans chiites imamites ismailis. Le Prince Karim Aga Khan est entre autres fonctions le Président de la Fondation pour la sauvegarde et le développement du Domaine de Chantilly. La classe suivante est dédiée à sa dynastie: Les voitures de la famille Aga Khan
Cette Rolls Royce Phantom II a été carrossée par Thrupp & Maberly, carrossier de la couronne d'Angleterre. Elle appartient à Sir Michael Kadoorie.
Quant à la Ferrari 250 MM, châssis 0338MM, j'ai eu un peu de mal à la relier à la famille Aga Khan. En effet, elle semble qu'elle y soit entrée par alliance. C'est le mannequin d'origine anglo-indienne Nina Dyer qui en fut la première propriétaire. Elle avait quitté l'ile de Ceylan à 20 ans et devint rapidement un mannequin vedette de la maison Balmain. En 1953, elle engagea une liaison avec le baron Hans Heinrich von Thyssen Bornemisza, qui lui offrit une île en Jamaïque, deux panthères noires, la 250 MM et pour 400 millions de francs en bijoux. Le baron quitta sa femme et épousa Nina pour se rendre compte presque immédiatement qu'elle avait un autre amant. Un an après le divorce, en 1957, la jeune femme épousa le Prince Sadruddin Aga Khan, se convertit et prit le nom de Shirin Aga Khan. Le Prince la couvrit à son tour de bijoux et lui acheta l'île voisine de celle qu'elle possédait déjà. Le couple se sépara en 1960 et le divorce fut prononcé en 1962. Trois ans plus tard, à 35 ans, Nina Dyer mit fin à ses jours à Paris. Sa voiture est inscrite par Uwe Schuler.
Cette Maserati 5000 GT est une commande spéciale passée à Pietro Frua. Présentée par Mario Linke.
La Ferrari 375 MM initialement annoncée, détenue par le Musée Schlumpf de Mulhouse n'est malheureusement pas présente mais je découvre avec étonnement qu'une voiture peut courir dans deux catégories différentes, comme la Mercedes Benz 300 SL par exemple, qui appartenait au Prince Sadruddin. Au final, la Rolls remporte le Prix Arts & Elégance Domaine de Chantilly, devant la Maserati et la Mercedes-Benz. Comme quoi les divorces laissent toujours des cicatrices.
La dernière catégorie s'intitule Les intérieurs iconoclastes et vous allez rire, je n'ai aucune photo des intérieurs en question...
Voici d'abord une Ballot 2LT à carrosserie Mouche & Cie. Atmosphère lumineuse, fauteuils en tapisserie et ciel de toit en marqueterie sont au programme.
Revoici la Mercedes Benz 680 S Saoutchik, avec un habitacle en cuir rare et bois précieux.
Cette Avions Voisin C14 bénéficie d'un intérieur Art Déco dessiné par le couturier Paul Poiret. Elle est présentée par Francesco de Baldanza.
Atypique, cette Avions Voisin C27 Grand Sport Cabriolet par Figoni & Falaschi. Deux exemplaires seulement de C27 ont vu le jour et celui ci a été carrossé spécialement pour le Shah de Perse. L'intérieur est réalisé en cuir d'autruche. Elle est en provenance directe du Musée Mullin.
L'intérieur de l'Avions Voisin C28 Aerosport était réalisé par Hermès.
Pour une voiture de course, la Ferrari 166 MM carrossée par Oblin fait preuve d'une élégance rare avec des sièges de cuir noir à surpiqure. Elle est présentée par Frédéric Leroux.
Et revoici la Ferrari 250 MM. Destinée à une femme, elle bénéficie d'un inhabituel intérieur Hermès qui justifie pleinement sa surprenante présence dans cette classe.
C'est la 250 MM qui remporte le Prix Le Point, les Prix Spéciaux du Jury revenant aux C14 et C28.
Voilà, c'est fini pour ce grand tour d'horizon, vous pouvez vous détendre. Moi pas car il est déjà 14h15 et je n'ai pas encore du tout vu les gigantesques espaces dédiés aux clubs.
Je passe devant quelques motos plutôt spectaculaires.
Et me voici d'abord devant le Club Delahaye, toujours intéressant.
Cette 175 S par Motto, châssis 815042, est particulièrement significative puisqu'elle a participé à la Carrera Panamericana avec Louis Chiron. S'étant hissée à la sixième place, elle fut disqualifiée pour un changement de pneus non conforme. Elle aurait aussi participé au rallye Monte Carlo avec Jean Trévoux.
Chez Bugatti, la table est mise. Vu l'heure tardive j'avais peur d'arriver après le dessert mais apparemment ça va. Là aussi il y a des choses étonnantes.
Ici le club Facel.
Cette Facellia, châssis D178, fut la voiture d'usine pour le Monte Carlo 1961, où elle remporta une victoire de classe (80ème au général).
Quelques Talbot.
L'emplacement du club DS n'a pas trop à rougir de la comparaison avec la classe du concours. Voici d'abord un exemplaire unique, la GT19 de Hector Bossaert, un coupé réalisé sur un châssis raccourci de 47 centimètres, sur un dessin de Frua. Douze ou treize exemplaires auraient été fabriqués mais celui ci est le seul survivant connu.
Cette DSuper "Le Provençal" serait aussi un exemplaire unique (à moins que ce ne soit deux) commandé à Chapron par le journal Le Provençal pour suivre le Tour de France 1970.
Une Chapron La Croisette. Une en lice au concours, une sur le parking, pas mal vu la rareté du modèle.
Une châssis court de compétition. Réalisation usine ou maison, mystère.
Le propriétaire de cette superbe 911 souhaitait que l'on se rencontre mais hélas, on s'est loupés.
C'est le moment détente pour beaucoup de participants.
La variété des modèles est totale.
Des Ferrari bien sûr, dont ce panel de 308
Le club Karmann
Pas mal d'américaines dans ce coin.
Voitures rouges, pelouse bien verte, ciel bleu avec quelques nuages, c'est top!
Un sens de l'humour noir très développé.
Le propriétaire de cette superbe Ferrari 250 GT Pininfarina Cabriolet Série II est en train de donner un cours magistral.
Il y a un paquet de Shooting Brakes Lynx Eventer
Ca fait vraiment plaisir de voir une telle foule de passionnés. Nul doute que beaucoup d'anecdotes croustillantes ont été échangées autour d'une bouteille de vin durant ce déjeuner sur l'herbe.
La quantité de voitures est exceptionnelle. Je suis sûr que beaucoup de pépites sont dissimulées au milieu de la masse mais je n'ai hélas pas le temps de faire un inventaire en profondeur. Il y a certes moins de voitures qu'au Mans Classic mais aussi moins de possibilités d'en profiter. Et surtout, l'immense majorité de celles ci sont en plaques françaises!
En parlant de pépites, cette Lotus 24 F1 en est une. Parmi ses illustres pilotes se trouvent Innes Ireland en 1962 et Maurice Trintignant au Grand Prix de France 1963.
Bien plus que cette Bentley. La personnalisation "Style & Design" pourrait être sympa mais je me suis trouvé récemment derrière une Twingo qui était absolument identique. Pas de bol.
McLaren a aussi investi l'espace club
Et voici les AC.
Les prix des clubs reviennent aux "Amis de Delage" pour le Grand Prix des Clubs Moynat et à "Vincennes en Anciennes" pour le Prix "Art de Recevoir". Bravo à eux.
Et c'est pas fini, il y a aussi les parkings extérieurs. Là malheureusement, c'est juste impossible. Je ne fais qu'effleurer la partie émergée de l'iceberg.
Le club des Ferrari 400 est relégué par ici.
Oulà, Henri Chapron doit se retourner dans sa tombe.
Je vais quand même voir l'espace réservé au Supercars Club, toujours très bien
fourni. Cette année ne fait pas exception à la règle.
Les têtes d'affiche sont tout aussi impressionnantes que la foule qui gravite
autour (la Veyron a gentiment dégagé toutes les autres en jouant l'aimant à
badauds).
Allez, retour dans l'enceinte.
Je reviens vers le Club Ferrari France et le stand Pozzi, où se trouve cette
LaFerrari très conventionnelle.
Revenons un instant sur la F12 "Francorchamps". Contrairement à la 599 GTO en
livrée racing optionnelle, celle ci copie exactement l'apparence de 4153GT lors
de sa victoire au Tour de France, avec le numéro 172 sur fond noir. Quelque
chose que même 4153GT n'avait pas quand elle avait encore sa bande jaune
transversale. Du perfectionnisme qu'assez peu de gens qui la croisent doivent
être en mesure d'apprécier.
Je détaille un peu plus les voitures du Club.
Le trio de dingue.
Juste en contrebas se trouvent deux autres Dino 246
et surtout cette 250 Lusso, comme si de rien n'était.
On approche de 15h00, la parade des voitures ayant remporté un prix va
commencer. Le public répond présent sur les sièges et bien au delà. Bon, je
comprends fort bien pourquoi les organisateurs ne veulent pas avoir trente
photographes accrédités en train de courir partout au milieu de l'aire de
parade, ou agglutinés au pied du podium, mais c'est tout de même frustrant,
d'autant que le champ d'action n'a pas été clairement expliqué et semble à la
libre interprétation des vigiles. Bref, j'ai zappé la parade.
Pour l'instant, je m'intéresse aux lauréats qui sont en attente de leur tour.
C'est la troupe équestre de Mario Luraschi qui, comme l'année dernière, se produit en introduction.
Les gagnantes semblent prestigieuses.
Voilà ce que c'est d'avoir des échappements orientés vers le sol.
Il y a un peu moins de foule autour des voitures autant en profiter. En tout cas pour celles qui ne sont pas cernées de pancartes, sans quoi il y a peu de possibilités pour les mettre en valeur, hélas.
Toute la journée, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup plus de monde que l'an dernier. Il n'y avait quasiment aucune possibilité de se retrouver seul avec une voiture dans les immenses jardins Le Nôtre, alors que je n'avais pas ce genre de souvenir de la première édition.
les grands aussi, mais pas avec les même jouets.
Les voitures vont et viennent pour aller défiler mais l'espace est tellement
gigantesque qu'il est difficile de prévoir leur itinéraire. Coup de bol, voilà
la GTO.
La Cobra et la California sont déjà de retour.
J'approche tout de même du cercle.
En discutant plus tard avec un photographe très proche de certains participants,
j'ai appris que les gagnants n'avaient pas très bien compris pourquoi on les
récompensait (pour les Prix Spéciaux du Jury je suppose). La cérémonie était
apparemment un peu du genre: bonjour, tenez voilà votre trophée, merci, au
revoir. Et en effet, les Prix du Jury, distribués en abondance, sont un peu
nébuleux pour moi aussi.
Ah, une F1 arrive pour parader. Pardon madame!
Je décide d'aller les attendre au retour. En attendant, je profite de l'ambiance
champêtre.
A la poussette pour la Brabham, ce n'est pas vraiment ce que j'espérais.
Une photo qui aurait pu être sympa si la mise au point avait été faite sur l'un
des deux sujets principaux plutôt qu'entre les deux mais je me suis planté.
Voilà donc Richard Mille au volant de sa BRM. Ca ne doit pas être un mince
exploit que de maintenir le 16 cylindres en état de marche!
Et la Ferrari qui se gare à l'arrache.
J'en profite pour faire quelques plans de détails.
A 17h15, on approche de la fin.
L'an dernier, Vincent avait sorti quelques photos superbes en sous bois, que j'aimerais assez imiter. Je le suis donc alors qu'il repart vers ce spot. Il s'agit d'une longue ligne droite au milieu des bois qui mène vers le parking où sont stationnés tous les camions de transport, un passage quasi obligé donc. Je comprends rapidement que si tout à l'air facile sur les photos de Vincent, la réalité va être un peu différente. La route est aussi empruntée par pas mal de piétons et divers véhicules pas très glamours.
Voici d'abord l'Alfa Romeo 6C 1750.
La route sert aussi pour le départ de voitures de clubs.
De nombreux véhicules souhaitent aussi prendre le chemin dans l'autre sens, pour aller démonter des stands ou récupérer des voitures, obligeant les gens de la sécurité à coordonner les départs pour éviter les croisements. Ca parait simple mais par moments, c'était un peu confus.
Après avoir vu toutes ces belles sur les pelouses, c'est une occasion de les voir rouler, dans un environnement différent.
Voilà les concepts
Le rythme est soutenu et c'est agréable de voir passer tous ces mythes devant nous.
Je fais de mon mieux pour adapter ma position aux gens et aux voitures qui gravitent dans le secteur afin de toujours garder un cadre propre mais ce n'est pas si facile qu'il y parait.
Et voici le Best of Show, la Mercedes-Benz 500 K Spezial Roadster du Musée Louwman.
Il est 18h15 et je commence à regarder ma montre en ajoutant mentalement 4h30, la durée minimale du voyage de retour. Ouille, faut aller au boulot demain! Mais bon, j'aimerais vraiment voir passer la 250 MM bleue et il manque encore quelques merveilles à l'appel.
En parlant de merveilles...
Ah, la Ford GT40 fait partie des plus attendues.
La GTO arrive avec un timing parfait...ement catastrophique et s'infiltre avec autorité dans un trafic qui devient assez bordélique.
La 300 SL Aga Khan a peut être des problèmes de vérins, ou alors elle espère s'envoler.
L'heure tourne mais je tiens bon.
Vers 19h00, l'attente est enfin récompensée! Les Ferrari arrivent.
La voilà!
Il est plus que temps d'y aller. En remontant la route, je croise Loïc, un ami qui a bossé d'arrache pied sur sa petite Fiat pour qu'elle soit prête aujourd'hui. Elle a été finie dans la nuit. Bien joué!
Les jardins sont quasiment déserts. Ce genre d'évènement est fait de choix, qu'il faut assumer. J'ai choisi de faire la forêt, j'ai vu de bien belles choses mais je n'ai pas fait de photo choc. Ceux qui sont restés dans les jardins ont pu photographier les deux 250 MM côte à côte, ainsi que l'Hommage R seule face au château, ou en tandem avec le Best of Show. C'est comme ça, on ne peut pas savoir ce qui est mieux avant d'avoir essayé. L'an prochain, je ferai peut être un choix différent, on verra.
A 19h30, dernière photo. Rendez vous l'année prochaine, Chantilly, c'était top!
Il est grand temps de prendre la route.
Waze me fait passer par une route assez étonnante pour repartir et rejoindre
l'autoroute mais j'apprendrai un peu plus tard que l'A1 était fermée suite à un
accident. Vive la gestion du trafic en temps réel. Le retour se déroule sans
encombres. En quatre heures d'écoute sur trois radios différentes (dont une
d'information continue quand même), le résultat du Grand prix de l'après midi
n'est pas mentionné une seule fois. J'arrive à la maison pour minuit. Il était
sans doute judicieux de ne pas partir ce matin à 4 heures.
Alors, quel est le bilan de cette deuxième édition? Le Concours monte en
puissance: la fréquentation a augmenté (+35% à 13 500 visiteurs) ce qui s'est
nettement senti sur les pelouses. Par chance, la pluie nous a été épargnée
malgré un temps parfois couvert. Parmi les points les plus positifs, l'ambiance
reste excellente et unique. On est loin du coté jet-set de la Villa d'Este. Ici,
c'est plus... français (dans le meilleur sens du terme), plus populaire aussi,
même si je pense que plus de 90% de visiteurs ont fait un effort particulier sur
leur apparence. Quant au plateau, chacun voit midi à sa porte mais en ce qui me
concerne, le fait que je revienne avec trois Ferrari, une GT40 et une Aston
Martin que je n'avais jamais vues avant montre que nous n'avons pas affaire à
des concurrents qui ont déjà écumé tous les grands concours. Même si ces
derniers sont présents aussi. Les constructeurs français ont été mis à l'honneur
avec trois catégories rien que pour eux, la preuve d'un bel attachement à nos
racines et sans doute le seul endroit où l'on pourra voir ça. Bravo. La classe
des Formule 1 a aussi été une bonne surprise, très inhabituelle. Mes coups de
cœur ont été pour la BMW Hommage R, la 250 MM bleue et l'Alfa Romeo P3, avec un
Prix Spécial pour la 275 GTB verte.
Qui aime bien châtie bien, et il y a aussi des aspects qui devront être améliorés pour intégrer le club des plus grands concours mondiaux. Le plus choquant est bien sûr la présence d'une réplique parmi les concurrents. Certains concepts étaient un peu datés mais c'est la présence au forceps de la McLaren 570S parmi eux qui constitue une faute de goût à mes yeux. Choyer ses (nombreux) partenaires commerciaux est une bonne chose mais là, c'est trop. Enfin, certaines catégories étaient un peu déséquilibrées. Il aurait peut être mieux valu fusionner les classes de voitures en état d'origine qu'en laisser trois se regarder dans le blanc des yeux. La présence de trois AC Cobra dans une classe, ou d'une Pantera, est aussi symptomatique d'un besoin de remplissage. Il faut certes occuper les gigantesques pelouses mais pas à n'importe quel prix. Enfin, pour le photographe, la surabondance de pancartes trop près des voitures était particulièrement gênante mais c'est anecdotique (enfin pas pour moi mais bon).
Du coup, je suis obligé de faire mon autocritique aussi. Une nouvelle fois, je n'ai pas su rendre l'ambiance de l'évènement. Je ne sais pas si j'y arriverai un jour mais j'ai tendance à ne voir que les voitures. Pour lesquelles je suis rapidement passé à une séance de catalogage. Je me suis laissé déborder par le nombre, de voitures mais aussi de visiteurs, que je n'attendais pas si nombreux. Résultat, je n'ai pas pris le temps de composer soigneusement mes photos, n'y d'attendre que le cadre soit dégagé. C'était impossible si je voulais faire un résumé exhaustif de la journée (même si je me suis un peu emballé, comme d'habitude). Une journée pour tout ça, c'est court.
La semaine prochaine, je vous parlerai de la vente Bonhams qui s'est tenue samedi soir dans les écuries du château. Restez fidèles.
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