Comme des vieux, nous avons décidé de renouveler à l'identique la formule satisfaisante des dernières vacances: une semaine en résidence à Roquebrune sur Argens. Et comme l'année dernière, nous sommes partis de chez nous à 2h45 du matin pour devancer les bouchons. Tactique payante qui nous permet d'arriver à destination vers 9h30. Les clés de l'appartement n'étant pas récupérables avant 15h00 au mieux, nous mettons de nouveau le cap sur Cannes pour tuer un peu le temps. L'occasion pour moi de spotter un peu les araberies de l'année. Tout au long du mois d'août, j'ai bavé devant mon ordinateur en voyant les photos de fous de tous les spotters de la côte. Parti chasser les Veyron, Florent en a croisé pas moins de 15 en un rien de temps. Mais la combo la plus folle est sans doute une photo du parterre du Majestic avec une Porsche 918, deux LaFerrari, une McLaren P1, une Porsche GT1, une Aventador et une Veyron Rembrandt. Autant dire qu'il y a du potentiel.
A peine installé dans le parking souterrain au bout de la croisette, j'avise cette Ferrari FF.
Première étape du circuit, la jetée des yachts géants, là où j'avais croisé la F50 RRR l'an dernier. Échec sur toute la ligne, il n'y a rien à voir. Je passe à coté d'une 458 Spider et d'une SLS sans m'arrêter. Voici tout de même le Paloma, le yacht de Vincent Bolloré célèbre pour avoir lancé la présidence la plus bling bling de l'histoire en mai 2007.
Bon, je commence à longer la Croisette pendant que les enfants vont faire un peu de manège: le timing sera serré. Ne vous attendez pas à des photos de qualité, j'ai fait au pas de charge et à l'arrache avant que madame ne tire sur ma laisse. Voici d'abord deux 458 qui étaient déjà présentes l'an dernier.
Et une SL65 AMG Black Series qui passe. Le problème est que la Croisette est très mal exposée le matin, orientée plein est pour le coté où stationnent les voitures.
Devant le Carlton, le traditionnel alignement commence par cette KTM X-Bow stickée Oakley Design,
puis cette SLS AMG avec un wrap chromé, un peu moins flashy que la chrome rouge de l'an passé.
Voici ensuite une superbe Aventador Roadster, très bien configurée. C'est presque surprenant de voir du bon goût ici.
La suivante dans la file est la Huayra qui avait créé l'évènement l'an dernier. Un peu moins cette année donc.
Elle est vraiment très sale, même si cela se voit assez peu sur les photos. Le flanc gauche est constellé de tâches de boue.
Je ne sais pas si elle est allée faire du rallye avec le monstrueux 6x6 AMG qui se trouve juste derrière elle.
La belle et la bête ont plus de points communs qu'on ne pourrait le croire, puisqu'elles sont notamment toutes les deux propulsées par un bloc AMG!
Puis une F12 et une 599 GTB.
Ça continue avec cette Aventador Roasdster discrètement kitée par DMC
Et juste derrière, cette série spéciale 50ème anniversaire.
Il s'agit d'un exemplaire de location de la société AAA.
Cette Lamborghini et cette Speciale sont elles aussi à louer.
Apparemment c'est un business très florissant par ici.
Au Martinez, voici une Veyron, avec un wrap doré.
Elle a une grosse tâche sur le museau.
Elle est accompagnée d'une Rolls et d'un Range du même tonneau.
Juste derrière, le Roadster 50ème anniversaire d'AAA.
Et une autre Aventador, à priori une DMC,
surnommée Reventador avec ses jantes de Reventon.
Enfin, une Maybach 57S par Project Kahn.
Au coin de la rue, un deuxième AMG 6x6, à vendre cette fois.
Je rebrousse chemin. Le soleil a un peu tourné.
Une 458 Spider est venue s'ajouter au line up. Un homme d'un âge certain la mitraille sous tous les angles, quitte à se mettre au milieu de la route et interrompre la circulation. Man, c'est qu'une 458 Spider. Même si elles vont devenir plus rares avec la sortie de la Speciale Spider à Paris.
Un bruit sourd attire mon attention de l'autre coté du terre plein:
Euh, non, voici une Murcielago! Ça change des Aventador.
En combo!
J'ai un peu l'impression de refaire les images de l'année dernière. Je ne sais plus qui m'avait donné la recette pour distinguer les touristes japonais et coréens des chinois: les chinois sont très mal habillés. Après en avoir vu passer tout un car, je peux confirmer: c'est une catastrophe! Les pauvres ont encore un sacré chemin à faire. Cela dit, juste sur le comportement il aurait été possible de les identifier je pense.
Ah, je retrouve la Murcie.
Bon, il est temps de pousser mon petit coup de gueule de l'été. Je n'ai rien contre les émirs du pétrole, même s'ils se payent notre patrimoine avec de l'argent qui ne leur demande pas un travail considérable. Je suis prêt à admettre leur passion immodérée pour la personnalisation de mauvais goût, et leur comportement de poseur qui les pousse à faire transporter par camion des voitures qui restent postées devant les palaces de Londres, Paris, Genève, Cannes ou Marbella. Ce qui m'énerve en revanche, c'est l'état dans lequel se trouvent les pauvres autos: la majorité de celles que j'ai vues aujourd'hui étaient dégoûtantes, couvertes de poussière, voire carrément abîmées. Ça montre une indifférence et un manque de passion particulièrement décevants. Ce ne serait tout de même pas insurmontable, vu leur degré assez obscène de richesse, de payer quelqu'un pour laver et prendre soin des voitures.
Ah, je retrouve la Black Series, très impressionnante.
Au Majestic, j'aperçois la Veyron Rembrandt, la McLaren P1 jaune et une LaFerrari. Je demande au cerbère s'il est possible d'avoir un petit tête à tête avec elles quelques instants. La réponse est sympathique mais ferme: c'est non. Dommage, c'était de loin les voitures les plus intéressantes du coin. Pendant que les enfants satisfont des envies naturelles, je vois passer cette Alfa Romeo,
puis cette Aston Martin Rapide.
Mais c'est cette FF qui attire mon attention.
Elle exerce sur moi une fascination morbide.
Ce n'est vraiment pas comme ça que je choisirais la mienne mais c'est une curiosité, comme tout le reste ici. Pour moi, une FF doit être d'origine (évidemment) et bien sale (pas poussiéreuse hein!) de son dernier trek en montagne.
Derrière le Majestic, voici la voiture qui va me faire mentir, la proverbiale exception à la règle. En effet, un homme est en train de briquer les flancs des pneus de cette Aventador rutilante.
Bon, c'est une Mansory mais on ne peut pas tout avoir, mais plutôt discrète, ce qui est quasiment antinomique.
Et en plus, elle roule!!
Je continue à spotter dans les rues adjacentes alors que nous cherchons un glacier.
Puis nous prenons le chemin du retour, par la jetée.
A part cette Classe A, c'est le désert. Ah, avec une LaFerrari à la place!
La 458 Spider est très mal placée.
Cette SLS AMG à peine mieux.
Tout au bout de la jetée, je photographie "Freedom", un yacht de 70 mètres qui n'entre même pas dans le Top 100 des plus grands yachts privés du monde. Comptez 600 000 euros la semaine tout de même pour une location.
Le Majesty 125 de 38 mètres est à vous pour 115 000 euros (HT) par semaine.
Puis je profite des "plus petits". Ce Mangusta 165 de 50 mètres va tout de même chercher dans les 30 millions d'euros, à titre indicatif.
Rahil mesure 48 mètres et peut accueillir douze personnes.
Le My Sisa mesure quant à lui 44 mètres.
Lady Tahiti et ses 41 mètres et 6800 chevaux.
Les voiliers font figure d'exception par ici.
Le Told U So fait 44 mètres.
Un peu plus que son homonyme.
Le long du port, voici une surprenante Lagonda.
La journée se termine avec cette F-Type.
Lundi à midi, sur la route des courses, une tâche jaune pâle attire mon attention vers le rond point de l'entrée de l'A8. Le destin m'offre une belle session de rattrapage pour les loupés de samedi puisque c'est la voiture la plus rare qui est garée là: la Porsche 911 GT1!
Pas d'appareil photo avec moi, je dois me contenter de photos iPhone mais qu'importe: c'est la première que je vois dans la rue. Et pour cause! Après la victoire de la McLaren F1 au Mans en 1995, Porsche décida d'investir la catégorie GT1. Pour éviter une longue série de crash tests, la firme greffa l'arrière de la 962 sur l'avant de la 993. Pour des raisons d'homologation, entre 25 et 30 versions de route (strassenversion) furent construites, en fait des voitures de course légèrement assouplies au niveau suspension, freins et transmission. La carrosserie carbone et le six cylindres biturbo de 544 chevaux en faisaient une véritable voiture de course immatriculée. Celle ci a pas mal tourné entre Cannes et Monaco cette année mais ça reste un véritable choc de tomber dessus par hasard au détour d'une route!
En tout cas une chose est sûre, voilà une véritable voiture de passionné!
A part ça, j'ai vu vu le premier Cayenne qui me plaise un peu, un nouveau GTS en British Racing Green bien sympa. Et je me suis arrêté pour prendre, à l'iPhone encore une fois, ce vieux pick-up Chevrolet aux couleurs du célèbre sponsor STP.
L'an dernier, nous étions retournés à Cannes avant de rentrer à la maison pour laisser partir le gros de la troupe, et j'avais été récompensé par une Zonda mais cette fois, j'ai assisté sur Facebook à l'exode de toutes les voitures, vers Paris, Londres ou Monaco donc nous avons décidé de rentrer directement. Un passage par la Principauté serait certainement source de tensions: une fois là bas, je ne sais plus m'arrêter.
Hormis ce spotting Cannois, le weekend du 16 août a été marqué par un évènement automobile majeur, la Car Week de Monterey. Ayant refusé le racket d'Odalys pour le wifi (20 euros la semaine), j'ai suivi ça tant bien que mal sur le smartphone (décidément, que ferais je sans lui?). La semaine a été marquée par plusieurs points d'orgue: les enchères, la catégorie spéciale Testa Rossa et le Concorso à Pebble Beach.
Au niveau des ventes, toutes les grandes maisons étaient présentes pour un résultat avoisinant les 400 millions de dollars (312 en 2013). Comme l'an dernier, environ 60% de lots ont été vendus, sur 1235 voitures proposées à la vente. Neuf Ferrari figurent dans le Top 10 des ventes les plus importantes. La 250 GTO de la Collection Maranello Rosso (Bonhams) a bien sûr établi un nouveau record pour une voiture aux enchères avec 38,1 millions de dollars commission incluse devant la 275 GTB/C Speciale Coupe (RM) à 26,4 millions. En troisième position, une 250 California châssis court à phares carénés (Gooding) pour 15,2 millions. La seule non Ferrari est une Ford GT40 Prototype Roadster à 6,93 millions en septième position. Enfin, la surprise vient de la 275 GTB/4 ex-Steve McQueen qui bénéficie de l'aura de son prestigieux propriétaire à 10,17 millions de dollars, soit 3 fois le prix d'une GTB/4 ordinaire!! Je ne peux pas juger ou commenter ces montants. Manifestement la GTO n'a pas atteint les sommets espérés. Je ne peux que m'en féliciter à titre personnel car de mon point de vue, les simples passionnés n'ont rien à gagner à une hausse vertigineuse des prix des voitures de collection. La conséquence en serait que les fonds spéculatifs viendraient en concurrence avec les vrais passionnés et que des voitures disparaîtraient de la circulation pour une durée indéterminée. Et même les plus passionnés hésiteraient sans doute à mettre sur la route ou sur circuit des voitures d'une valeur supérieure à 50 millions de dollars. Tout ça ne peut que contribuer à la création de collections secrètes et inaccessibles au public, ce qui serait évidemment regrettable. Je ne peux donc que souhaiter l'éclatement de la bulle spéculative et le retour à des sommes plus raisonnables mais honnêtement, ça ne semble pas parti pour.
A part ça, les pelouses de Pebble Beach ont accueilli une vingtaine de Ferrari 250 Testa Rossa pour un rassemblement unique et hallucinant, avec notamment toutes les TR58, toutes les TR59, toutes les TR59/60 et toutes les TRI/61. De quoi crever le cœur des absents, je peux vous l'assurer. D'autant que toutes les voitures sont ensuite parties pour un petit rallye privé à travers la Californie.
Enfin, le Best of Show du Concours d'Elégance de Pebble Beach est revenu à la Ferrari 375MM Scaglietti Coupe Rosselini de John Shirley. Un coup de tonnerre puisqu'il s'agit de la première victoire d'une voiture d'après guerre à PB depuis 1968! Après la Villa d'Este, c'est l'année des palmarès propices aux débats (voire aux polémiques), certains s'étant empressés de mettre ce palmarès surprenant sur le compte de la pression spéculative des enchères.
Bref, les vacances sont finies, il est temps de retourner au boulot mais bonne nouvelle, c'est aussi la rentrée pour les évènements autos. Je vous en ferai vivre encore quelques uns avant la fin de l'année, et j'espère un Maranello Winter Trip aussi! Restez fidèles.
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