Samedi matin. Emma s'est réveillée hier soir à 23h00 en pleurant et en se
plaignant d'une oreille. On sait ce que ça veut dire. Je décide de rester à la
maison aujourd'hui pour aider ma femme à gérer le médecin et Alexandre. De
toutes façons je ne risque pas d'avoir la flemme d'y retourner demain: j'ai leur
chasuble, ils ont ma carte d'identité. Au final, ce n'est pas plus mal:
aujourd'hui c'était une fois le CER2 et deux fois les Groupe C alors que demain
c'est l'inverse. J'aurai donc vu deux fois le CER2 et deux fois les C sur le
weekend, c'est plus équilibré.
Dimanche matin. Le premier plateau qui m'intéresse ne commence qu'à 10h00 donc
je peux y aller cool et partir de la maison vers 08h15. Le ciel est encore
menaçant mais il ne pleut pas. J'en suis presque frustré. Cela dit mieux vaut
que le soleil reste caché en début de journée car comme au Castellet, à Prenois
les meilleurs spots sont tous à contre-jour le matin. Sur le parking réservé aux
classiques, je trouve cette Pantera.
Je suis bien accueilli alors que le CER2 se prépare à partir en piste: la Lancia Beta Montecarlo et la M1 sont prêtes.
La Porsche extra-large est presque prête. L'occasion de voir ce qui se cache sous son immense aileron. Impressionnant!
Comme le CER1, le CER2 est divisé en deux catégories: GT2
et PROTO2
Hélas je n'aurai pas vu tourner cette Porsche 924 GTR. C'est déjà trop tard pour elle, son weekend est terminé. Ah, le dimanche...
Idem pour cette Spice, que j'aurai tout de même vue en piste vendredi
Les moteurs rugissent et les voitures s'ébrouent.
La 934 part en pré-grille. Je la suis.
Bon, finalement, aucune photo intéressante à faire dans la zone d'attente. Trop de monde, trop serré.
Je passe sur la pitlane. Apparemment la 905 a connu un début d'incendie hier mais tout est fait pour qu'elle participe à la manche d'aujourd'hui.
Toutes les Groupe C sont déshabillées et en maintenance.
Le CER 2 s'aligne pour prendre la piste.
Mes préférées, toutes des GT, que vous verrez beaucoup sur cette page: une BMW 320i Groupe 5. En 1977, BMW sortit la première déclinaison extrême de sa série 3, bien avant les premières M. Les voitures reprennent les fameuses couleurs des 3.0 CSL. Le 4 cylindres de 2 litres développe 300 chevaux. Trois voitures sont confiées à une Junior Team composée de Eddie Cheever, Marc Surer et Manfred Winkelhock (la voiture présente ici porte le nom de Cheever). Puis une 320i décorée par Roy Lichtenstein est engagée au Mans. Au total, vingt huit voitures sont produites et dominent le championnat européen de Formule 2
Groupe 5 également pour la Beta Montecarlo, construite en onze exemplaires dans les ateliers Abarth. Les Lancia connaissent un grand succès puisqu'elles s'imposent en division 2 en 1979, 1980 et 1981. Ce châssis; le 1009, a couru aux 24 Heures de Daytona et au Mans, terminant cette dernière course à la huitième place. Elle reviendra au Mans l'année suivante, et terminera douzième.
Cette 911 porte le numéro de châssis 930 670 0645, qui ne semble pas correspondre à la revendication de son propriétaire qui la présente comme une 934-5. Sans doute une conversion de 930 turbo donc. A priori elle développerait entre 650 et 900 chevaux selon la pression du turbo.
Les BB LM sont bien connues, châssis 35523 et 35525
Et voici une authentique 934, châssis 911 670 0168, qui a commencé sa carrière en 1976 sous les couleurs Jägermeister, terminant troisième d'une manche de Championnat d'Europe GT au Norisring. Sous ces mêmes couleurs elle a prit part aux 24 Heures du Mans 1978, sans terminer. Elle a aussi couru deux fois les 24 Heures de Daytona, finissant neuvième en 1982.
Je longe la ligne droite pour voir si ça crache un peu des flammes au freinage mais non.
La De Tomaso a l'air encore plus redoutable au freinage.
Le cliché que tout photographe pro se doit de faire. Pas moi donc, mais allez, juste pour le fun.
En remontant vers le S, je profite pour faire quelques culs.
La vue à travers la calandre grillagée!
La Beta crache un peu mais je n'ai pas trop le temps de m'attarder.
Et me voilà en place à l'endroit habituel. Juste pour voir passer cette TOJ SC304. TOJ est un constructeur allemand fondé par Jorg Obermoser. Il construisit une voiture de sport équipée d'un 2 litres BMW puis une Formule 2 avant de se lancer dans une voiture d'endurance trois litres. Cette voiture, châssis 11-76, fut vendue à un pilote Suisse une semaine avant les 24 Heures du Mans 1976. Elle arriva sur le circuit sans même avoir été peinte et le moteur cassa dès les essais libres, mettant un terme à l'aventure.
Mes GT préférées. J'aime beaucoup ce spot qui permet de faire des combos sympas, même si j'ai loupé le moment où les deux LM roulaient en formation.
Coté protos, voici une Chevron B36 et une Lola T298
Je baisse ma vitesse à 1/30.
La 320i et celle qui lui a succédé, la M1 Procar.
Allez, encore un petit duo avant de bouger.
Je progresse vers la cuvette.
Hop, encore les mêmes, désolé.
Oups, petite chaleur pour cette Sauber BMW
C'est au tour des Formule Junior d'en découdre. J'avoue que j'ai zappé.
Puis l'Heritage Touring Cup fait sa course
C'est quand même un plateau pour les amateurs de Ford
et une Mercedes-Benz 350 SLC un peu isolée. Pas facile de trouver des infos sur cette version préparée.
Je me rappelle qu'on m'a suggéré d'intégrer un peu plus les spectateurs dans mes photos. Ici c'est possible.
J'aime bien ce spot qui permet pas mal de combos.
Parfois c'est désordonné...
et parfois ça s'aligne pile poil!
Ce spot me plait bien, je le réutiliserai.
Il y a aussi quelques Alfa.
Je continue vers la parabolique. Oups!
Me voilà dans le virage, au grand angle.
L'entrée est assez spectaculaire: flammes, blocage de roues, contre-braquage, dérive...
Les 635 CSI sont toujours magnifiques et agressives.
Et la sortie de l'épingle, avec une remise de gaz elle aussi spectaculaire. C'est la Capri RS qui remporte sa catégorie (1966 à 1971), et la Mustang (orange) l'autre (1972 à 1984).
Game Over pour cette 635. J'ai bien du prendre 20 photos pour arriver à celle ci.
Je reviens sur mes pas pour le départ du Nastro Rosso.
Cette 250 Châssis Court part en vrille au milieu du peloton mais s'en sort miraculeusement sans rien toucher.
A priori il n'en sera pas de même quelques tours plus tard, hors de ma vue.
La Birdcage et le Breadvan vont se suivre durant toute la course.
Combos!
On me dit dans l'oreillette qu'on connait le Breadvan par cœur et que je peux commencer à le zapper. C'est vrai que je ne compte plus le nombre de fois où l'on s'est croisés.
Allez, encore quelques unes.
Il est temps de faire quelques filés.
Je suis en confiance, je me mets entre 1/60 et 1/40.
Même principe, je monte à mi-parabolique. Ici aussi certains passages sont très spectaculaires,
ou moins,
et la sortie. C'est Vincent Gaye et sa 275 GTB/C qui auront remporté les deux manches.
C'est la pause déjeuner. Je trouve que l'espace club est un peu dégarni cette année.
Retour vers le paddock
où la Montecarlo est en grands travaux.
Puis je vais me reposer un moment sur le muret de la pitlane. Au fait, je ne vous ai pas encore montré le nouveau bâtiment qui a été construit lors de la trêve hivernale pour accueillir la direction de course. Le voici, adossé à l'ancienne structure.
Je me suis moqué gentiment de certains plateaux mais cette Ford Capri RS a participé au Tour Auto en 1972 avec Gérard Larrousse. Elle a abandonné mais sa sœur a prit la troisième place.
Je reviens toujours vers les Groupe C. Je pense que là on touche les limites des courses historiques: on est déjà dans une complexité mécanique et électronique incroyable et il y a peu de structures capables de mettre ces monstres en condition pour rouler.
D'ailleurs, la Lola qui a remporté la manche d'hier refuse purement et simplement de démarrer, malgré les efforts des mécaniciens (ingénieurs?)
Le moment attendu approche, les voitures sont sorties des boxes.
La 905 est très entourée, une diva!
Direction la piste pour tout le monde.
J'ai bien compris qu'il ne serait pas possible de m'aventurer sur la grille de départ pour faire quelques images de la meute donc je me dirige en vitesse vers les voies de sécurité. Et c'est parti.
Je reste quelques minutes au S mais je m'aperçois que je refais les mêmes photos que vendredi mais en moins bien. La pluie, c'était bon quand même.
Ca reste sympa.
On dirait que la Nissan a commencé par une escapade hors piste.
Du coup c'est un peu sale.
Je pars ensuite au pas de course vers mon spot du matin, en faisant une mini pause en haut de la butte.
Puis en haut de l'autre butte.
et me voilà revenu.
Plus près.
Je remonte ensuite vers la parabolique, en m'arrêtant pour faire quelques filés. Je n'ai quasiment pas fait de profils du weekend, pour les C en tout cas.
La seule petite flammèche que j'aurai réussi à capturer. Sans m'en rendre compte en plus.
Me voilà dans le virage. Ce n'est pas la pente du raidillon mais ça grimpe quand même. Ce n'est pas non plus la Source ou le virage 4 du nouveau Nürburgring, où l'on pourrait quasiment toucher les voitures en tendant le bras, mais c'est un passage assez lent où l'on est très proche de l'action. Bref, c'est plaisant
Pour vous donner une idée de la performance des Groupe C, la Lola a réalisé le meilleur tour du weekend en 1'11"948 à 190.2 km/h de moyenne. Le meilleur tour officiel du circuit a été établi en 1984 par Alain Prost sur McLaren en 1'05"257, lors du dernier Grand Prix de Formule 1 dipsuté ici. Mais surtout, l'évènement le plus impressionnant que j'aie vu à Dijon était la manche du DTM en 2009. La sensation de vitesse était fantastique. Or à l'époque, le meilleur tour en course avait été établi par Di Resta en 1'11"644!! Avec 20 ans de handicap, les Groupe C tournent aussi vite que les DTM, je n'en reviens pas.
Quant à moi, je baisse ma vitesse: 1/30
Puis 1/13, soyons fou!
J'avais dit en préambule que je préférais éviter le dimanche car le taux d'attrition peut parfois être important. Nous en avons ici l'exemple extrême puisque sur les 22 inscrits en Groupe C, seuls 8 concurrents sont arrivés au terme du weekend.
Malgré la petite faute du début, c'est la Nissan qui remporte cette deuxième course avec un meilleur tour à 183.6 km/h de moyenne quand même! Elle devance la Gebhardt de 3.5 secondes sur la ligne d'arrivée.
C'est ensuite au Trophée des Légendes de nommer son vainqueur. C'est la première fois que je les vois en piste du weekend. La série rassemble les voitures de Grand Prix ou de Sport jusqu'en 1939.
Le plateau est d'une qualité impressionnante: Bugatti
BMW 328
Alfa Romeo 8C 2300 MM et 8C 2600 Monza
Delahaye 135S, châssis 48758
Et c'est la Talbot Lago Monoplace décalée qui l'emporte, à près de 120 km/h de moyenne quand même.
A 17h20, c'est le départ de la dernière course du weekend, le CER 2. J'ai loupé toutes mes photos de départ, quand les voitures sont encore en meute.
Voici une Lola T286 et deux T298
Des gros paquets de GT.
La Sauber C5 BMW
L'Osella PA 5 sort large
La Chevron B23 va s'imposer en catégorie Proto, avec un meilleur tour à 164.6 km/h de moyenne.
En GT, c'est la M1 qui remporte la course, à 147.9 km/h de moyenne
Le duo de Porsche est vraiment sympa. Dommage qu'il ne s'agisse pas de deux authentiques 934.
Encore "quelques" vues.
Je remonte tout doucement.
Direction la sortie, mais doucement.
Il y aura quand même eu quelques empoignades épiques.
Regardez l'inscription sur cette Cheetah G601 en perdition. Elle devrait vous rappeler des souvenirs si vous avez suivi le reportage sur la Villa d'Este. A priori la voiture a bien été engagée par le Walter Wolf racing pour les 24 Heures du Mans 1980, mais n'a pas réussi à se qualifier.
Je me rapproche encore de la sortie. Il est temps de partir si je veux être à la maison pour le coucher des enfants. Encore quelques vues au S.
La gagnante:
Et go! Je monte à la tour Média restituer la chasuble, passe devant cette Porsche sur le parking classique et c'est terminé. Je pars avant le gros des spectateurs, ce qui me permet de ne pas rester trop longtemps dans les embouteillages à l'entrée de Dijon.
Que conclure de ce weekend? D'abord
l'évidence: l'Age d'Or n'est plus vraiment l'Age d'Or mais une manche lambda du
championnat VHC de Peter Auto. Les plateaux sont ceux que l'on retrouve à Spa,
Jarama, Imola ou au Castellet. Exit l'Historic Grand Prix Car Association ou le
FIA Masters Historic Formula One Championship qui permettaient de voir des
Formule 1 de diverses époques. A priori, le HGPCA revient en octobre dans le
cadre de la Dijon Motor's Cup et tout le monde se retrouve aux 6 heures de Spa.
Bref, je ne sais pas qui a divorcé de qui et peu importe.
A part ça j'ai bien apprécié la pluie en quantité modérée pour les belles gerbes
d'eau et les Groupe C sur le tracé spectaculaire de Dijon. Si le plateau était
un peu léger, il devrait en être tout autrement au Mans Classic. Quel
propriétaire d'une auto en état de rouler ne sauterait pas sur l'occasion de
parcourir le grand circuit au volant de son bolide? Deux Mercedes-Benz C11, deux
Peugeot 905, des Jaguar XJR-12 et XJR-16 sont d'ores et déjà annoncées, pour une
liste de 48 voitures. Bon nombre des concurrents présents ce weekend seront
d'ailleurs présents dans la Sarthe mais dans un contexte bien différent, plus
gigantesque et écrasant, qui me permettra moins de me focaliser dessus. Il y
aura tant de choses à voir et à faire, comme d'habitude.
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