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A peine redescendu sur Terre après ce voyage de rêve en Floride, voilà qu'arrive le principal salon Français de la voiture ancienne, Rétromobile. Evidemment vous pouvez vous demander pourquoi aller voir des voitures sur des stands étriqués après en avoir vu à profusion sur un circuit et sous les palmiers trois semaines plus tôt. Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que je ne me lasse jamais des courbes de ces voitures superbes et que, pour ma part, je suis encore loin d'avoir fait le tour des nombreuses déclinaisons des modèles Ferrari des premières années. J'ai donc encore la chance de découvrir assez facilement de nouvelles lignes. Et puis il y a l'aspect "collection" qui m'impose d'avoir en photo non pas un exemplaire de chaque modèle mais tout simplement chacune des Ferrari de l'époque, puisqu'elles sont de façon si pratique identifiées par un numéro de série le plus souvent répertorié de façon précise (pour les modèles qui sortent régulièrement en tout cas).

 
Première surprise en arrivant Porte de Versailles à 10h30, il y a déjà foule devant les guichets pour acheter les billets alors que les portes ne s'ouvrent qu'à 11h. J'en profite pour préparer mon matériel: le 17-40 sur trépied avec le flash cobra en position verticale et un diffuseur Lumiquest que je vais utiliser pour la première fois pour quitter le trépied de temps en temps. Première constatation: c'est lourd et très encombrant.
 
A tout seigneur tout honneur, quelques Ferrari très significatives sont exposées:

Chez Hall & Hall, 330 P sn 0820  vainqueur des 1000 km du Nurbürgring en 64 avec Ludovico Scarfiotti et Nino Vaccarella puis au Grand Prix du Canada la même année avec Pedro Rodriguez. Des noms qui résonnent dans la légende de la course automobile. Elle a également été pilotée avec moins de succès par Mike Parkes, David Piper et Graham Hill avant d'être possédée par Paul Pappalardo, Albert Obrist et Bernie Ecclestone. Ouf, c'est tout !

         

       

312 B2 de 1971 chassis 007, deuxième au GP d'Allemagne 1971

       

       

Dino 206 S Spyder sn 022

       

Chez RM Auctions, Ferrari Dino 246 S sn 0778, 4ème à la Targa Florio en 1960, 1ére de classe au 12H de Sebring en 1961. Pilotée notamment par Froilan Gonzales, le taureau de la pampa. 

       

       

       

Et 0923 GT, la troisième 250 GT LWB California produite. Les deux voitures feront partie de la vente du mois de mai à Maranello. Ce qui est très dommage, c'est que le stand est incroyablement petit: les voitures sont serrées l'une contre l'autre et les barrières à moins de 20 cm de l'ensemble.

       

Chez Sport et Collection, la bien connue est toujours magnifique 0607GT et une 121 LM sn 0558LM, dans la collection d'Antoine Midy depuis 20 ans: cette voiture a été pilotée en course par Umberto Maglioli (deuxième du Tour de Sicile en 55), Eugenio Castellotti (Mille Miglia 55, sans succès), Phil Hill au Mans lors de la funeste année 1955 avant d'être victorieuse avec Caroll Shelby, ainsi qu'avec Maglioli à la course de cote Aoste - Grand Saint Bernard en 1956. J'en profite pour féliciter les gens de S&C car leur stand est enfin de la taille qu'il mérite (par rapport au minuscule stand de l'an dernier) et ils ont fait l'effort de créer un fond spécial du plus bel effet. Bravo !

       

 

Bon je commence a ronchonner dès maintenant? La plus grosse critique vient de la lumière. Elle est franchement catastrophique, on a l'impression que les spots sont équipés d'ampoules de 50 watts jaunâtres. C'est franchement indigne d'un Hall d'exposition international. Il n'y a qu'à comparer avec Palexpo à Genève pour sentir toute la différence. Je n'ose imaginer le résultat obtenu par les visiteurs qui photographient avec des compacts ou des portables. En tout cas, pour ma part, je ne suis pas du tout satisfait de mes photos. Les plus pragmatiques diront que Retromobile se savoure avec les yeux plutôt qu'a travers des photos mais quand on dispose d'un plateau pareil, il est dommage de ne pas repartir avec des souvenirs de qualité.

Quelques bouchons de réservoir avant d'attaquer la suite:

       

Deuxième critique, mais cette fois c'est même un coup de gueule. Je trouve le mépris de Bonhams pour les visiteurs absolument SCANDALEUX. La vente aux enchères a lieu le premier samedi du salon. Le mardi suivant, hormis quelques unes, les voitures étaient entassées dans tous les sens sans aucune volonté de les exposer, certaines carrément cachées, comme la Lusso par exemple. C'était particulièrement flagrant dans le hall 3.1 où se trouvait la plupart des Ferraris. Je trouve que ce mépris pour les visiteurs qui n'ont pas acheté le catalogue est vraiment déplacé, d'autant que l'espace réservé aux véhicules de la vente est immense et donc gâché. Voilà ce que j'avais à dire. Chez Bonhams donc, voilà le travail:

Dino 246 GTS sn 03902     126 500 EUR    

250 GTE 2+2 sn 3395GT   94 300 EUR

365 GT 2+2 sn 11627    51 750 EUR

365 GTB/4 Daytona Spyder conversion sn 12779: 216 500 EUR 

       

et une 365 GTS sn 12269 stationnée sur le stand Bonhams, sale comme si elle avait roulé et non inscrite au catalogue. un mystère

Le reste de Bonhams: Bugatti type 43 Grand Sport 1,327,500 EUR, bien cachée mais débusquée au 70-300

En évidence par contre, et pour cause: Mercedes 26/12/180 S-type 6.8 litre Supercharged Torpedo de 1928  2,317,500 EUR !! Je ne suis pas rancunier, je leur fais de la pub sur la photo.

Mercedes Benz 500K Cabriolet de 1936, propriété de Georges Mathieu 887 500 EUR. Je précise que ces dernières voitures se sont vendues dans la fourchette basse de leur évaluation.

Mercedes Sauber C9

       

et une Rolls très spéciale avec un toit en perspex, Silver Wraith 4.9 de 1956. Avec un Spirit of ecstasy très ... extatique (éloignez les enfants)

       

Le stand Borrani présente comme l'année dernière un barn find, dans un état particulièrement délicat. Très grosse restauration à prévoir pour celui qui voudra s'y risquer. 250 GT Cabriolet PF Serie II sn 2473 GT, offres bienvenues.

       

       

Au hasard des stands, quelques autres modèles portant le Cavallino: 250 GT Cabriolet PF sn 3453 GT

       

une 250 GTE qui ne porte d'ailleurs pas la fameux écussons (mais les trous sont là) sn 4865 GT

 

308 GTB

500/625 F1 sn 54/1

       

Bien sûr, il y a beaucoup d'autres marques et de merveilles à découvrir au hasard de la visite. Notamment sur l'extraordinaire stand Hall & Hall, Aston Martin DB3S et Bugatti Type 39A

       

       

       

Stratos !!

       

Deux Delahaye qui ont réalisé le doublé au 24H du Mans en 1938. C'est le genre de pépite que recèle Retromobile et à coté desquelles le non initié peut passer à coté assez facilement tant le salon est touffu.

           

une superbe Auburn 851 SC Speedster de 1935

Bugatti et Facel Vega dans son jus

       

Cistalia, dans son jus aussi

Une Talbot à la croupe torturée

       

des Miura dans un décor courageusement kitschissime

       

  ou pas 

Une mise en scène particulièrement sympathique ici. Un exposant qui fait quelques efforts peut rendre son stand très attractif.  

       

Retromobile, c'est aussi un très grand nombre de stands où il n'y a pas de voitures: énormément de bouquins, des miniatures de partout dont certains dioramas beaux à pleurer, des pièces détachées pour les amateurs et une allée judicieusement réservée aux artistes. C'est là que je trouve le stand du frère d'Etienne qui expose ses superbes tableaux sur la carrosserie Française. Evidemment, difficile de ne pas être tenté quand toutes ces merveilles se bousculent devant vos yeux ébahis.

       

       

J'avoue que je suis passé à deux doigts de revenir avec la 375 Plus de chez BBR aux couleurs de la Carrera Panamericana. "Heureusement", le prix de 245 euros a eu un effet dissuasif: à 50 euros de moins, je ne répondais de rien. Par contre, j'ai craqué pour le livre "Emotion Ferrari (Europe 1947 - 1972)", un recueil d'un millier de photos compilé par Maurice Louche en un pavé de 500 pages. L'auteur - éditeur présent sur le stand confirme l'impression que j'ai eue en feuilletant l'ouvrage: selon lui, 80% au moins des photos sont inédites. Voilà qui s'annonce comme un vrai régal. 

Pour conclure sur le salon: il est évident que Rétromobile est le salon majeur de la voiture ancienne en France, avec des offres très diversifiées, aussi bien en véhicules (des Bugatti et Ferrari aux 2CV) qu'en terme de commerce (livres, miniatures, pièces...) et ce n'est que justice que l'affluence soit au rendez vous. D'ailleurs, moi qui me consacre presque exclusivement aux Ferrari, je suis certainement passé à coté de bien des merveilles (je n'avais pas vu que les Delahaye étaient des vainqueurs du Mans par exemple) et je pense que l'année prochaine je resterai toute la journée au Salon pour lire plus précisément les fiches présentant toutes les voitures, y compris celles qui ne sont pas rouges. Cependant il serait bon que Bonhams respecte le public en alignant correctement ses modèles et que les organisateurs trouvent un moyen d'éclairer le salon d'une façon décente. Au vu du plateau présenté, ce ne sera ensuite que du bonheur pour nous autres photographes qui ne goutons pas qu'avec les yeux. Allez, un petit effort!   

Une dernière chose, je suis bien content du Lumiquest Pocket Bouncer qui adoucit bien l'éclat du flash et se montre particulièrement efficace pour les intérieurs de véhicules.

A 15h, je décide de partir un peu en chasse devant les palaces. C'est l'heure des kilomètres à pied. Place de la Concorde devant le Crillon, chou blanc. Place Vendôme devant le Ritz, que des limousines. Ca commence mal, les Saoudiens n'aiment pas le froid on dirait. Je me dirige donc vers le Plazza Athénée, avenue Montaigne. Petite récompense, une Granturismo blanche. Je n'en avais jamais vu de cette couleur, c'est déjà ça de pris. Et une Bentley Conti GTC mais ça c'est du commun.

         

Puis je remonte vers le George V qui est à deux pas: une F430 (spider, rouge, F1, intérieur noir sn 155256 pour les connaisseurs) et une Aston Vanquish noire sont garées dans une rue adjacente. Ouf, enfin quelque chose à se mettre sous la dent. Devant l'hôtel en lui même, nada. Je dois vraiment ressembler à un touriste avec mon appareil photo car un Roumain me fait pour la troisième fois de l'après midi le coup de la bague tombée par terre (pas le même Roumain hein!).

Je vais manger un morceau sur les Champs avant de revenir vers le George V. Un Cadillac Escalade vient de se garer devant. Une dizaine de photographe se sont massés vers l'entrée et hurlent "_ Pamela, Pamela !!" quand une blonde s'engouffre dans l'hôtel (le Petit Journal confirme à l'instant). J'aurais volontiers troqué çà contre une voiture un peu exotique. Je traverse les Champs pour aller rue de Courcelles, au Hilton. En chemin, un sympathique X5 noir mat jantes noires. Vite, la luminosité devient critique.

 

Au Hilton, juste une Aston DB9 volante à se mettre sous la dent. Je remonte ensuite vers l'Etoile par l'avenue Hoche pour passer devant le Royal Monceau mais encore une fois, rien à part un Cayman blanc au pare brise couvert de publicités et de contraventions et frotté sur le bouclier avant. Triste. Je m'installe quelques minutes place de l'Etoile mais la lumière disparait à vitesse grand V. Le résultat sur une Granturismo qui passe m'indique qu'il est temps soit de remballer soit de ressortir le trépied pour retourner devant les palaces. Je choisis la première option.

  

Voilà pour cette belle journée. Rendez vous dans trois semaines, encore en intérieur mais avec cette fois un éclairage puissant et si vous êtes sages, de ravissantes hôtesses (enfin peut être).

 

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