Dans la série "quand c'est bien, il faut en parler autour de soi", je souhaite attirer votre attention sur un site qui propose la fabrication de cartes de visites personnalisées. J'ai commencé par faire fabriquer des cartes au graphisme puisé dans une base standardisée (un compte-tours) mais on m'a déjà dit deux fois "_ Je les connais celle là!" Du coup, je me suis mis à la recherche de quelque chose de différent et je suis tombé sur Moo.com, un site qui propose des lots de cartes illustrées avec vos propres photos. Je viens de recevoir les miennes et je suis très content du résultat. J'ai choisi trois de mes photos (mais j'aurais pu faire 50 cartes différentes), le texte se trouve au dos. La qualité est superbe, en carton très épais avec une finition matte et le SAV du site est très sympa et très réactif.
Evidemment tout cela se paye mais à 30 euros les 100 cartes, j'ai de quoi voir venir car j'ai tendance à les distribuer avec parcimonie.
C'est ce lundi en passant faire un tour sur le site barchetta que j'ai découvert que le salon Retro Classics de Stuttgart se tenait ce week end et qu'il comprendrait un hommage à Ferrari pour fêter les 60 ans de la première victoire de la marque aux 24H du Mans. Le programme annonce la présence de 35 Ferrari en majorité des années 50 et 60 avec notamment la présence d'une 212 Export, d'une Testa Rossa 1958 et d'une California. Il n'en a pas fallu plus pour attiser ma curiosité. Un mail aux organisateurs et dès le mardi matin, on me répondait avec une rare politesse (you are more than welcome!) que mon pass m'attendrait pour la journée de pré-ouverture jeudi.
Pour une fois, pas besoin de se lever tôt, les halls d'exposition n'ouvrant qu'à 14h00. J'ai certes bien pensé à faire le nouveau Musée Porsche le matin mais çà aurait fait une journée un peu trop speed. Je referai donc le voyage plus tard pour çà. Je peux donc démarrer tranquillement après avoir déposé Alexandre à la crèche.
Le voyage aller se passe sans histoires (les voyages aller se passent toujours bien). Bien entendu, je sors de l'autoroute à Mulhouse pour aller voir en vitesse ce qui se passe chez Modena Motors. La California est garée devant, comme le mois dernier. Derrière, un trio de F430 dont une Scuderia.
Je passe ensuite sur les terres Allemandes et leurs autoroutes "no limits". Ici le panneau fin de limitation de vitesse est à prendre de façon littérale. La voie de gauche circule en vitesse de croisière a environ 160 km/h. Il faut croire que la paternité vous change car je ne ressens pas de compulsion à accélérer. Je profite tout au plus d'un tronçon dégagé pour vérifier l'état de fatigue de la Mégane: 205 compteur en légère descente, je suis agréablement surpris. En arrivant sur les échangeurs de Stuttgart, je rattrape un prototype lourdement camouflé: apparemment une grosse berline quatre porte, probablement une Mercedes.
J'arrive au parc des Expositions qui jouxte l'aéroport un peu avant midi. Je me présente sereinement avec la copie du mail d'accréditation au centre de presse mais tout ne se déroule pas aussi aisément que prévu. Devant mon absence de carte de presse, l'hôtesse tient absolument a constater que mon nom figure sur la page d'accueil du site. Heureusement que je l'y ai mis ! Après de longues minutes, elle finit par me tendre un pass. En tout cas, cette rigueur inédite et toute Allemande m'indique que si Ferrari présente une nouveauté à Francfort, l'accréditation devra être obtenue en bonne et due forme. Ca risque d'être compliqué de forcer la main comme à Paris. En tout cas, me voilà à l'intérieur. L'ouverture officielle est à 14h00 mais apparemment on peut déjà accéder aux salles.
et me voici sur le stand qui a en grande partie motivé ma visite. J'ai bien fait de me dépêcher car les barrières sont en cours d'installation. Je fais donc un premier tour d'horizon en vitesse, en commençant par ce que j'ai d'abord pris pour une 166 MM mais qui est en réalité une 212/225 Export Touring sn 0084E. Malgré son numéro de série pair qui caractérisait à l'époque les voitures destinées à la course, celle ci ne semble pas avoir d'historique significatif dans le domaine. Ce qui ne l'empêche pas d'être absolument magnifique.
Egalement cette étrange Alba Ferrari AR2 Groupe C
BMW
Une babiole
Hall suivant, tracteurs et véhicules utilitaires. Là aussi, j'ai assez vite fait le tour, le temps de repérer ce car "dans son jus" et ce camion dont le rapport coût de transport / quantité transportée a l'air d'avoir fait l'objet d'une étude minutieuse.
Trois Audis Quattro presque impossibles à photographier. Dans de nombreux salons, la plupart des voitures n'ont définitivement pas été placées dans l'idée d'être photographiées, ce qui m'amène à un débat qui a eu lieu tout récemment sur Supercarfrance pour savoir si les spotters spottent pour voir les voitures ou pour les photographier. Chacun a bien entendu son avis sur la question. Personnellement je suis venu à la photo par les voitures mais cette activité a désormais pris une importance primordiale. Non seulement je n'aime pas voir une voiture intéressante sans en prendre au moins une photo souvenir mais aujourd'hui, je suis en plus exigeant sur la qualité des photos que je prends. J'ai toujours à l'esprit la publication sur le site, ce qui me pousse par exemple à éviter les filins de sécurité dans les salons ou à attendre qu'il n'y ait plus personne autour des voitures. A mon grand regret, il y a des voitures que je n'ai même pas essayé de photographier parce qu'elles étaient partiellement masquées par exemple. Il faut croire que la plupart des visiteurs viennent dans le salons en simple visite dominicale et que le plaisir des yeux immédiat leur suffit.
Ici une des nouvelles Dodge Challenger SRT 8. Initialement, j'avais beaucoup aimé l'idée de remettre au goût du jour la ligne très agressive des muscle cars mythiques. En définitive, cette Charger, tout comme la Mustang, se sont bien trop embourgeoisées et ont un gabarit vraiment trop imposant. La Charger m'a vraiment déçu.
ahem
Et bien sûr, toujours les Mercedes
A ce stade, mon ressenti sur le salon est assez contrasté. La taille du salon est gigantesque, 7 Halls de la taille de Retromobile à peu près. Pas mal de clubs, ce qui attire des centaines de voitures qui ne sont pas toutes d'un intérêt gigantesque (quand on a vu dix 911, on en a vu cent) mais rien de véritablement extraordinaire. Hormis le display Ferrari, ce que j'ai vu jusqu'à maintenant ne justifie pas un pèlerinage annuel. Mais c'était avant que je ne pénètre dans la caverne d'Ali Baba, le Hall 1. Je tombe dès l'entrée sur cette Aston Martin V8 Vantage Le Mans: développée sur la base de V8 Vantage, le 5.3l bi-turbo délivre une puissance de 600 chevaux. La bête a été construite à 40 exemplaires seulement.
Une Auto Union. Jusqu'à maintenant, je n'ai vu quasiment que des voitures de course (très impressionnantes au demeurant) et je n'avais même pas envisagé que le métier premier de la marque soit de fabriquer des voitures particulières. En voici une, donc.
Une monoplace
Ce Hall est apparemment majoritairement occupé par de grands vendeurs, mais çà me va bien. Kienle propose une exposition de Mercedes absolument incroyable, avec une demi douzaine de 300SL Papillon dans un état parfait.
Je passe quasiment autant de temps dans ce Hall que dans l'ensemble des autres mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Je découvre enfin le stand de Ferrari Classiche. Double choc: s'y trouve une 375 MM de toute beauté et des spots ultra violents sont braqués sur les voitures. Accessoirement se trouvent également sur le stand une Daytona et une 275 GTB/4.
Mais c'est évidemment la 375MM, sn 0376MM qui accapare toute mon attention.
Elle est dans une superbe livrée de la Carrera Panamericana "Mexico" à laquelle elle a participé en 1954 avec le célèbre Luigi Chinetti: triple vainqueur du Mans dont une fois avec Ferrari, importateur de la marque aux Etats Unis, fondateur de la mythique écurie NART, Chinetti est une figure importante de l'histoire de Ferrari, au même titre que Jacques Swaters ou le colonel Hoare.
0376MM est restée active en course jusqu'en 1957, une belle longévité. Elle est passée dans la collection Bardinon puis de 1994 à 2005, son propriétaire avait participé à de nombreuses courses historiques ou manifestations. Vendue en 2006, c'est une bonne chose que de la voir sortir de nouveau au grand jour. Aux Mille Miglia maintenant!
Je m'acharne un bon moment à essayer de photographier la voiture de l'arrière mais le spot situé juste en face gâche toutes les photos. pour la plupart des voitures, je me serais contenté de photos de l'avant mais pour celle ci, je demande à la personne qui s'occupe du stand si elle peut éteindre l'éclairage, ce qui me permet enfin de faire des photos correctes de la croupe de la belle.
Encore et toujours des Mercedes. Je pensais que la 300 Papillon était une voiture produite en petit nombre mais je m'aperçois qu'en fait, la salon en recèle un nombre vraiment important, la plupart dans un état irréprochable. C'est tant mieux, car c'est une voiture vraiment magnifique et emblématique.
A croire que toutes les merveilles se dissimulent, voici une Mercedes AMG Black Series. Elle est vraiment ultra agressive, très large mais pas dans le style Fab Design. Elle est franchement tout près de rentrer dans mon garage idéal.
Pour terminer, je retourne dans le Hall 4 finir de photographier les Ferrari. Les barrières sont en place mais les reflets provenant des baies vitrées sont atténués. Je ruse un peu pour me débarrasser des chaines qui me gênent. Je reprends les modèles les plus emblématiques
la 212 et ses feux arrières inhabituels
la 250 Europa au toit assorti à l'intérieur, grande classe !
et je complète les voitures que j'avais négligées précédemment: 365 GTC/4 et 250 GTE sn 2513GT
330 GTC
Juste à la sortie, cette F1 a également fait son apparition.
Il est 18h00 et j'ai déjà pas mal marché. J'espère que je n'ai rien loupé de majeur mais je décide de plier bagages. Le temps d'apprendre que les McDo Allemands n'acceptent pas les cartes bancaires, me voici englué dans un spectaculaire embouteillage. Je me disais bien que l'aller se passait toujours mieux que le retour. Au bout de 30 minutes, le trafic se fluidifie suffisamment pour que je découvre que le soir, la vitesse pratiquée sur la voie de gauche se rapproche désormais de 180 km/h. C'est sûr que les durées de voyages sont raccourcies mais on n'en sort pas forcément reposé (sans parler de la consommation).
Au final, ma première visite avec Retro Classics aura été très positive. Le salon est absolument gigantesque: bien sûr tous les modèles ne sont pas de raretés ou d'une folle originalité mais il y a quand même un grand nombre de perles. La salon possède une identité Allemande très prononcée. On y trouve énormément de Porsche et de Mercedes, ce qui n'est pas très étonnant à Stuttgart. Néanmoins, Retromobile par exemple est beaucoup moins connoté, peut être parce que notre industrie automobile est moins prestigieuse ou dynamique. Je ne sais pas si j'y reviendrai chaque année mais en tout cas je suis très heureux de cette visite. Cà aurait été une folie de vouloir faire le Musée Porsche ou Mercedes dans la journée, donc cela devra faire l'objet d'une nouvelle visite.
Maintenant je vous dis à mardi (ou mercredi) pour le résumé de ma première sortie avec Christophe Tinseau à Dijon Prénois.
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