Chaque année Rally Story organise plusieurs évènements automobiles dont le Rallye de Paris qui fête cette année sa 16ème édition. Vendredi, les 200 voitures engagées se sont rassemblées dans l'ombre de la Tour Eiffel avant de prendre la route pour le circuit de Nevers Magny Cours où elles tourneront toute la journée de samedi. L'étape aura lieu à Beaune, d'où les participants rejoindront le circuit de Prénois. C'est là que j'ai prévu des les retrouver.
Dès que les concurrents du Rallye auront quitté Magny Cours samedi en fin d'après midi, ils seront remplacés par les Ferrari Owner's Days pour un roulage nocturne et toute la journée du dimanche. 140 voitures sont annoncées. Samedi matin, on m'informe très gentiment qu'un convoi de voitures de la région doit se former à l'entrée de l'autoroute vers 13 heures. Je m'y rends évidemment avec plaisir. La Scuderia arrive la première, bientôt suivie d'une superbe 355 à la peinture tout juste refaite.
Puis deux Modena Spiders
et une petite sœur.
Une fois toutes les voitures rassemblées et quelques échanges très conviviaux, il est temps de se mettre en route. La Scuderia étant juste venue saluer ses semblables, le cortège devrait faire la route de façon assez discrète.
Dimanche. Ne connaissant pas avec certitude l'horaire d'arrivée des concurrents, je décide d'arriver tôt sur le circuit. Circulation matinale aidant, il est à peine 7h40 quand je pénètre dans l'enceinte. Même l'équipe d'organisation n'est pas encore arrivée. Seule une CLS AMG V8 trône sur le parking. Elle laissera sa place dans un bruit que ne renierait pas un muscle car de la grande époque.
Quelques minutes plus tard, un camion et plusieurs voitures entrent dans le paddock et l'installation des tentes débute. J'en profite pour récupérer mon pass et je me réfugie dans ma voiture: avec la bise qui souffle, il fait vraiment très froid. J'assiste de loin au ballet des commissaires qui vont prendre leur poste le long de la piste. Quand le premiers concurrents passent sous le pont vers 8h30, c'est donc avec bonnet et gants que je les accueille (je sais que c'est le printemps). En ouvreurs, une Gallardo et deux Porsche arrivent lancées comme des boulets: une GT3 et une GT2 blanches.
Une Lotus vient se garer non loin de moi, sans doute pour attendre d'autres concurrents.
Les premiers arrivés font partie du plateau A, les voitures les plus anciennes (sur une plage assez large tout de même) qui vont prendre la piste les premiers. Maserati, Venturi
et une première Ferrari: 512 TR
Suivent deux autres Venturi: une Atlantique et une 400 Trophy,
une Mustang et une petite Abarth 1000.
Bien sûr, je ne peux pas vous montrer la totalité des 200 engagés donc on poursuit avec une sélection des mes préférées et des plus exclusives. Ferrari California et Superamerica.
Challenge Stradale et Alfa Roméo 8C
L'arrivée de la Bugatti Veyron ne se fait pas sans émotion. Même si au fond j'en ai vu plus sur route que d'Alfa 8C par exemple (une demi douzaine maintenant), la présence de cette voiture et son aura font qu'elle provoque toujours quelques battements de cœur supplémentaires. Et ce même si on ne souscrit pas à son physique de gros scarabée.
Une Mustang Saleen S302 Extreme qui me laisse la même impression que la Challenger de Retro Classics: trop massive pour assumer son allure sportive.
Une Aston Martin DBS: même problématique? Et une AMV8 plus légère
Suit une belle série de Ferrari: Dino 246 GT, 612 Scaglietti,
599 GTB,
et bien sûr la seule Enzo du plateau. Hélas les F40 ont préféré rester à Magny Cours pour les Owner's Days.
Les arrivées s'espacent mais je reste encore un peu, par acquis de conscience. Patience récompensée par l'apparition d'une R8 et d'une des 3 Carrera GT participantes. La Pagani Zonda annoncée ne sera finalement pas de la partie. Elle sera plus regrettée que la pluie annoncée prématurément.
Les premiers moteurs rugissent sur la piste, il est temps d'aller récupérer une chasuble donnant accès au bord de la piste et de se mettre en place. En sortant des bureaux de la direction de course, je repère tout de même cette impressionnante Ford GT qui vient d'arriver.
Je rejoins donc la piste où je vais passer toute la matinée. Comme d'habitude, c'est le soleil qui va m'imposer mon placement et je commence par m'installer à la sortie du Gauche de la Bretelle.
Je descends rapidement de la butte jusqu'au niveau de la piste.
La semaine dernière en quittant le circuit, j'avais croisé plusieurs camions transportant des engins de "bitumage". Et en effet, toute la Bretelle et la Parabolique ont reçu un nouveau revêtement noir et lisse. Je ne saurais dire si cela a un rapport avec l'arrivée prochaine du DTM ou si il s'agit d'un programme régulier d'entretien.
En tout cas le nouveau revêtement à l'air de bien chauffer car des volutes de chaleur s'en échappent alors que la température extérieure est encore bien fraiche.
Les passages en meute sont particulièrement impressionnants.
La California démontre de belles dispositions à la conduite sur circuit, même si elle prend tout de même plus de roulis qu'une Scuderia.
Moins en tout cas que cette Maserati dont l'amortissement semble particulièrement souple.
Sans aucun doute les Ford GT et Aston Martin DB9 font partie des moins à l'aise. Ici l'embonpoint se paie cash.
Sauf la Gulf qui semble avoir été préparée. A moins que son pilote ne soit simplement plus aventureux.
La Mustang Saleen tournera peu, elle aura sans doute compris que le circuit n'est pas son terrain de prédilection, contrairement à La Venturi,
et surtout à l'Ariel Atom et à la Caterham Levante qui sont dans leur élément. Elles sont vraiment très rapides mais tellement efficaces que çà en devient peu spectaculaire.
C'est bien sûr lors du passage du plateau D que je déclenche le plus souvent: c'est celui où se trouvent les voitures les plus exclusives.
Une Murcielago a rejoint la meute des Gallardo
Evidemment j'essaie de me concentrer à chaque passage de la Veyron mais celle ci semble disposer d'un dispositif de brouillage d'autofocus car les photos vraiment nettes sont rares. Heureusement il y en a quand même.
Le bruit de la Bugatti est très étonnant, très sourd, presque discret.
Bien sûr je me concentre également sur l'Enzo, plus claironnante.
Tandis que le plateau D tire à sa fin, je commence à me déplacer (en guettant bien ce qui arrive derrière moi) vers la sortie de la Parabolique pour prendre des vues de l'arrière des voitures quand elles escaladent la butte. On reprend au plateau A pour la deuxième session
J'ai aussi une vue plongeante sur le virage à 160°. Ce n'est que la deuxième fois que j'utilise le 300mm mais je m'aperçois que j'ai beaucoup de difficultés à faire des filés. Tant que je reste au dessus du 500ème, les photos sont bien nettes mais dès que je fais chuter les vitesses, le résultat devient catastrophiques. Je suppose que l'autofocus est assez lent mais des avis ou des conseils seront bienvenus.
Voilà qui risque de cantonner l'objectif en partie aux prises de vues de face ou d'arrière, en tout cas tant que l'éloignement de la piste ne m'oblige pas à me servir exclusivement de celui-ci.
Que l'on se comprenne bien, à des vitesses élevées, les résultats me donnent toute satisfaction.
Le soleil m'empêche de prendre les voitures à la sortie de la Parabolique.
Somme toute peu de sorties de route pour le moment, hormis la glissade de cette Lotus qui vient se reposer délicatement sur les pneus, sans dommages. Etant donné que les mètres de Barco endommagés sont facturés au pilote responsable, mieux vaut éviter les sorties trop brutales.
Un essaim de Lotus, voiture très populaire auprès des pistards on dirait.
Le groupe D est de nouveau en piste mais au bout de deux tours, leur session est interrompue par une sortie de route.
C'est le moment de bouger. Je monte au dessus de la butte et je rejoins la Courbe des Gorgeolles qui passe au pied de la passerelle. Je n'étais pas allé jusque là la semaine dernière, à tort. Je retrouve à cet endroit Arnaud et Vincent, mes compères de photos-automobiles et Eddy de Caradisiac. Après quelques minutes d'échange, les voitures sont de nouveau lâchées et chacun se consacre à ses images. D'abord régler la hauteur du bac à sable.
L'endroit est plaisant et la combo 70-200 / 300mm donne de bons résultats: le 70-200 permet des filés et des vues plus larges quand des groupes de voitures se présentent
et le 300mm permet de serrer davantage les cadrages. Le fait d'avoir deux boitiers est un avantage évident, puisque je peux jongler facilement entre les deux types de prises de vue.
Une fois le plateau D de retour dans le paddock, c'est l'heure de la remise des prix et du déjeuner. Il est environ 13h30 et je vais enfin pouvoir aller faire un tour sur le parking pour admirer les voitures à l'arrêt. Le 300mm retourne dans son étui, remplacé par le 17-40.
Le parking est tout à fait impressionnant, en quantité comme en qualité. J'y trouve notamment une California qui n'a pas tourné.
Comme sur la piste, la Veyron reste pour moi une des attractions principales.
Elle subit un vrai mitraillage en règle.
En plus, elle est garée juste en dessous d'un balcon, ce qui permet des angles de vue vraiment inhabituels.
Plus rare qu'une Veyron, cette Caterham Levante a été produite à 8 exemplaires seulement. Son moteur compact délivre plus de 500 ch et l'utilisation du carbone permet de maintenir le poids aux alentours de 530 kg. Une bombe qui se paye quand même plus de 120 000 euros mais les sensations sont sans doute à l'avenant.
Cette Z8 est elle aussi inhabituelle, dans cette robe noire matte (même si il s'agit d'adhésif et non de peinture).
Les Porsche sont bien entendu présentes en force, des Carrera GT
aux 911 musclées, discrètes
ou un peu plus tapageuses.
Pas mal de Lamborghini également. Nombre d'entre elles portent des stickers du taureau: à se demander si ce ne sont pas des voitures du réseau en opération promotionnelle (en fait c'est presque une certitude).
Cette Superleggera en pneus semi slicks très usés faisait un bruit diabolique. Pas pour rien d'ailleurs car elle était très rapide en piste.
Après l'effort, les grands fauves ont soif.
Qui a dit que toutes les voitures modernes se ressemblent?
Vers 15h00, certains participants prennent le chemin du retour. D'autres retournent en piste pour un séance de roulage libre. Mon chemin me fait automatiquement passer au pied de la Bretelle, ou je reste un moment pour profiter notamment du passage de cette 355.
Puis j'en profite pour aller me poster à un endroit que je n'ai pas encore fait: le S des Sablières. Posté en haut du S, la vue sur l'enchainement en côte est particulièrement photogénique.
Les Lambos jaunes ne se quittent pas d'une semelle.
Nombre de ceux qui sont revenus en piste semblent aguerris. Notamment le pilote de cette 997 GT3 RS orange dont la maitrise et la vitesse de passage sont très très impressionnants. On sent vraiment le poids et l'inertie de ce genre de voiture de tourisme.
La Lotus et la Superleggera passent également comme des flèches
Quand au pilote de cette Scuderia, il (ou l'électronique embarquée) maitrise in extremis une embardée en haut des S où la vitesse et loin d'être négligeable.
Je reviens ensuite sur mes pas pour finir tranquillement dans la Bretelle. Les Lamborghini commencent à envoyer vraiment fort
et les GT3 RS ne lâchent rien.
A coté, la DBS accuse son poids même si son pilote a démontré sa maitrise du contre braquage plus tôt dans la journée.
Dans l'ensemble, tout le monde est rapide
La GT3 RS en plein freinage. En vrai c'est une vision très très impressionnante.
A 16h30, le rythme tombe. Je discute un peu avec un commissaire de piste, notamment de l'arrivée du DTM, qui est attendu avec excitation et inquiétude. Vu les manières des pilotes Allemands, les commissaires savent qu'ils devront jouer du balai et surtout faire très attention à leur sécurité. Puis je repasse par le parking du paddock pour rejoindre ma voiture. C'est quasiment le désert. Seule reste une F430 incapable de rentrer chez elle par ses propres moyens, suite à un vilain choc.
Une LP560 et une 599 attendent également leur chauffeur mais c'est à peu près tout.
Epuisé par cette grosse journée, je prends le chemin du retour avec des images plein la tête. Le Rallye de Paris est vraiment un bel évènement, qui attire d'ailleurs de plus en plus de voitures de prestige. L'organisation m'a paru très efficace: de toutes façons il faut l'être pour gérer un convoi de 200 voitures de sport. Contrairement à ce qu'on m'avait laissé entendre, le public était tout à fait le bienvenu et a pu accéder sans entraves aux voitures, ce qui est une excellente chose et qui confirme ce qui m'avait été dit sur le stand de Rallystory à Retromobile: la convivialité était au rendez vous. Indiscutablement le Rallye est un évènement annuel incontournable pour les passionnés de voitures de prestige.
Après la frénésie de ces dernières semaines, je fais une petite pause. Le DTM vient faire des essais le 14 avril à Dijon donc je serai peut être présent mais derrière les grilles cette fois. Sinon, la semaine 17 sera très chargée avec deux étapes du Tour Auto et le concours d'élégance de la Villa d'Este au bord du lac de Côme. Je vous rappelle que vous pouvez vous inscrire à la newsletter pour être prévenu des mises à jour du site. Restez fidèles !
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