Un mois à peine après le Rallye de Paris, toute l'équipe de Rallystory reprend la route avec le GT Rally Paris - St Tropez (je sais, çà fait trois fois Rallye (quatre du coup) dans la même phrase mais difficile de faire autrement). J'ai rarement été aussi indécis concernant ma participation à un évènement, principalement à cause d'un blocus complet sur les informations: impossible d'avoir une idée du plateau et de savoir si l'accès au circuit sera possible. Dans le pire des cas, je me retrouverais à poireauter devant l'entrée sous de possibles averses si j'en crois la météo. Finalement les choses se décantent d'un coup la veille au soir: un SMS de Pierre de Paris (merci!) me donne un aperçu du plateau (458 et Carrera GT notamment), Benoit de carstreetspotters me demande si je viens et je prends rendez vous avec Stéphane, le webmaster du tout jeune site kmotorsports pour partir ensemble. A défaut d'autre chose, ce sera toujours l'occasion de discuter. Les concurrents sont attendus à Dijon vers onze heures ou midi mais nous décidons de prendre un peu d'avance. Après un voyage agréable, nous arrivons devant les grilles du circuit vers 10h30. C'est désert mais pas pour longtemps.
Très vite, une première Porsche arrive: il s'agit de l'une des toutes nouvelles GT3 RS. La couleur est moins fantaisiste que sur la génération précédente mais la ligne est encore plus agressive.
L'entrée du circuit ressemble un peu à un jeu de piste: la grille principale est fermée mais dispose d'un interphone, un vague panneau manuscrit renvoie vers un parc en cul de sac et une troisième voie dirige vers le circuit de karting et les tentes d'hospitalité. C'est cette dernière la bonne mais manifestement même le personnel de l'organisation est indécis. Pour nous en tout cas, çà veut dire que les voitures stationnent quelques secondes de plus le temps de faire le point, voire s'engagent dans le cul de sac avant d'en ressortir: deux passages au lieu d'un.
Pour l'instant, les voitures arrivent au compte goutte. Amis Porschistes, Arthomobiles pense à vous, voici une Targa très originale puis une GT3 RS.
Benoit nous rejoint en vélo. Nous avons largement le temps de discuter et en habitué des séances de roulage, il me confirme l'évincement des amateurs au profit de photographes qui paient une exclusivité au circuit. Les sessions en bord de piste risquent donc d'être de plus en plus rares, sauf à la demande exprès des organisateurs et à condition que ceux ci puisse présenter les garanties d'assurance responsabilité civile professionnelle nécessaires. La température n'est pas bien élevée et le vent souffle, comme souvent sur le site. Bon, on se réchauffe à chaque nouvelle arrivée, en particulier quand il s'agit de Ferrari. Voici justement une F430 immaculée.
Suivie quelques minutes plus tard d'une 599 GTB et d'une Scuderia.
Magnifique duo qui hésite un peu sur la conduite à tenir. Tant mieux.
Encore une Scuderia: normal c'est avant tout un rendez vous de pistards.
Puis la première 458 arrive dans un bruit de tonnerre, accompagnée d'une Jaguar elle aussi très bruyante.
Le problème de la plaque d'immatriculation avant a été assez brillamment résolu, bien que de façon totalement illégale puisque les plaques doivent être rivetées et d'une certaine taille. 750 euros d'amende si la maréchaussée est mal embouchée.
Les conducteurs sont très chauds, les voitures tournent comme des lions en cage avant de partir comme des furieux en direction du karting.
Une Lotus très originale avec ces liserés dorés.
Encore une Porsche. Je remarque d'abord les jantes RuF avant de détailler la voiture: elle semble bénéficier d'un kit complet très intrigant. Elle aussi à droit au tour gratuit.
Il y a quelques temps morts dans les arrivées (çà fait maintenant 1h30 que nous sommes là) mais la récompense est au bout, surtout quand cette 458 et cette Carrera GT pointent leur nez. La couleur de la 458 étant plutôt rare, il est facile de faire le rapprochement avec celle qui a participé au Rallye de Paris. D'ailleurs plusieurs voitures ont déjà participé le mois dernier, dont la Carrera GT.
Benoit doit partir à 13h00 et il commence à s'impatienter. Du coup, il fait une reconnaissance cycliste vers les tentes d'hospitalité. Apparemment la majorité des voitures y sont garées. Nous décidons donc de tenter notre chance. Personne ne nous barre la route.
Attendez vous à voir de plus en plus ces angles de vue sur le site, car avec le Liveview et le piqué du 7D à 70mm, je trouve ces photos bluffantes.
Les Scuderia sont toujours aussi belles,
mais c'est la 458 qui retient le plus mon attention.
En particulier quand la seconde vient se garer juste en face de la verte.
Il devrait y avoir moyen de tirer des photos sympas de cette confrontation.
Tiens, çà fait un bon moment que je ne vous ai pas proposé un petit HDR. Le ciel s'y prête parfaitement aujourd'hui (à défaut de nous réchauffer et de faire briller les carrosseries).
Quelques voitures continuent d'arriver, comme cette GT3 RS, cette V8 Vantage
ou cette California. Au passage Remy (de GT Pictures) me reconnait et vient me saluer. C'est toujours sympa de pouvoir mettre un visage sur les gens avec qui on échange sur le net, même si au vu des circonstances, chacun s'est dépêché de profiter pour faire ses images.
J'allais oublier cette Maserati Gran Cabrio, qui n'est pas encore une vision très commune. Je préfère définitivement le coupé dont les lignes sont plus ramassées et plus équilibrées. Comme çà, je la trouve trop longue.
Cette RuF m'intrigue vraiment beaucoup. Je la surveille du coin de l'œil pour demander quelques précisions à son propriétaire quand il aura fini de déjeuner.
L'une des dernières arrivées est cette Scuderia qui vient s'ajouter à la ligne des 458.
Les concurrents sont pressés d'en découdre sur la piste et le repas est vite expédié. Les moteurs rugissent de nouveau. Les 458 semblent particulièrement impatientes d'y aller.
J'aurais bien demandé à un concurrent de placer sa voiture devant cette vieille remorque décatie mais je n'ai pas osé. Toujours cette attirance pour les décors un peu délabré, désolé pour ceux qui préfèrent les pelouses rases des greens de golf. J'arrive quand même partiellement à mes fins.
Voici le pilote de la RuF. Cette fois par contre je lui saute dessus. Ca tombe bien il est très sympathique. Il m'explique que la voiture est une CTR caisse large. Je ne connaissais que les "Yellow Bird" sur caisse étroite, qui ne sont déjà pas légion mais cette caisse large serait encore moins commune. En tout cas, le moteur biturbo semble bien développer les 470 chevaux d'origine. Un monstre et une surprise totale dans ce genre de rallye généralement réservé aux voitures de dernière génération.
Nous profitons de la grille ouverte pour les concurrents pour pénétrer également sur le circuit. Personne ne fait attention à nous. Il y a en tout une quinzaine de curieux passionnés qui ont pu se glisser. Pas suffisamment pour que nous soyons une nuisance, donc l'organisation ferme les yeux. Finalement l'après midi s'annonce très bien, même si dans l'improvisation j'ai laissé le 300mm dans la voiture et que je risque donc de me trouver un peu court. Pas question d'aller le chercher et de risquer d'être enfermé dehors. Les concurrents finissent l'enregistrement, collent les derniers stickers, et c'est parti.
Je me déplace vers la traditionnelle bretelle. Tiens, certaines voitures ont du arriver avant nous car je n'avais pas repéré cette 512 TR ni cette Porsche GT2.
L'Alfa Romeo SZ est inédite également.
Comme souvent, les pilotes de Porsche GT2 et GT3 sont très rapides. Leurs passages à la limite sont un vrai plaisir à observer.
Les Scuderia semblent menées un peu moins rapidement, à moins que leur absence totale de roulis les rende moins spectaculaires (phénomène déjà observé à la Bresse). Avec elles, le plaisir vient du déchainement de l'échappement lors des remises de gaz.
La Gran Cabrio mène évidemment un train de sénateur. Elle sera plus à sa place devant le Byblos.
Mais la vraie révélation n'est pas là. Fred m'avait prévenu en revenant des Ferrari Owner's Days à Magny Cours qu'il avait été très impressionné par la rapidité des 458, y compris sur piste humide. Ici par chance il ne pleut pas mais je ne peux que confirmer: elles semblent vraiment très très efficaces et elles le montrent.
Je monte ensuite vers les Gorgeolles pour changer de point de vue. Les constatations sont les mêmes depuis ici. L'expérience du pilotage est particulièrement flagrante suivant la trajectoire et l'attaque des vibreurs. Volontaires:
ou prudents:
On peut y varier quelque peu les angles de vue pour faire des filés notamment, à travers le grillage.
A la pause, je vais faire un tour sur la pitlane où je découvre cette Ford GT dans une livrée Gulf traditionnelle mais toujours seyante. La GT3 RS est prête à retourner manger le bitume.
Les concurrents repartent déjà. Juste le temps de prendre de la matière pour ce deuxième HDR
et je refais le même trajet dans l'autre sens.
La Ford GT loupe son premier freinage. Elle est indiscutablement moins agile que sa très illustre ainée. Même constat pour la Mustang Shelby. Ces pachydermes américains sont sûrement plus à l'aise en accélération sur les highways que sur la piste.
Il est temps de passer à des filés plus audacieux, direction le 1/50.
Je sais que sur ce type d'évènements au plateau prestigieux j'ai toujours tendance à ignorer les Lotus, alors qu'elles font un bruit magnifique et qu'elles sont les plus agiles. Pour me faire pardonner:
La rapidité des 458 ne se dément pas. Ca aura été le gros bonus de cette journée que de les voir enfin en action. Leur potentiel semble vraiment énorme.
La rouge approche à faible allure en warnings. Une fois seul dans le virage, le pilote mets les gaz à fond pour essayer de la faire partir en dérive mais quasiment sans succès: l'arrière part un peu mais revient très rapidement en ligne. L'électronique veille de façon implacable et la voiture pardonne sûrement beaucoup d'imprécision avant de voir ses limites dépassées.
Stéphane m'a rejoint et nous décidons de prendre le chemin du retour à la fin de cette deuxième session. Il est 16 heures. Bien sûr nous repassons par le paddock avant de sortir.
Certains concurrents prennent déjà le chemin de l'étape à Beaune. Apparemment certains pneumatiques ont déjà bien souffert et ils souhaitent les économiser pour le Castellet vendredi.
Les pneus ne sont pas les seuls à avoir souffert. L'assistance est plongée dans le moteur de la CTR et sa mécanique impressionnante.
Nous montons sur le balcon pour quelques vues de dessus. Les plus acharnés se préparent pour la troisième session de roulage.
Voir les occupants de cette Scuderia enfiler les harnais me rappelle d'excellents souvenirs. Un moment très particulier offert par cette voiture exceptionnelle.
Cette 599 GTB est vraiment très en retard. A un moment donné j'appréciais beaucoup les jantes noires mais j'en suis un peu revenu, en tout cas sur la Fiorano standard qui ne fait pas assez bad girl pour ce genre d'accoutrement. Il en ira sûrement très différemment pour la 599 GTO dont le coté méchant s'accommodera mieux des jantes sombres.
Une fois la nouvelle arrivante enregistrée, nous prenons la direction de la sortie, qui est d'ailleurs totalement bouclée. Nous devrons attendre quelques minutes le passage d'une voiture pour que les grilles s'ouvrent. La présence du public n'était donc pas prévue. Le retour se passe sans histoires et dans la bonne humeur puisque ni Stéphane ni moi ne nous attendions à être à pareille fête aujourd'hui. L'audace et l'investissement ont été bien récompensés.
La semaine prochaine ont lieu deux évènements majeurs du printemps: le Tour Auto Optic 2000 et le Concours d'Elégance de la Villa d'Este. De quoi ramener de belles images aux amateurs de voitures anciennes.
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