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Dernier jour! Après le coup d'hier, je prends mon temps (relativement) pour déjeuner et rendre la chambre. Le ciel est bleu, la journée promet d'être belle. En arrivant devant l'entrée du circuit, les vigiles me disent qu'aujourd'hui, les voitures de presse ne sont plus acceptées dans le paddock. Vu le contenu de mon coffre, je suis bien embêté mais je vais me garer sur un parking extérieur. Alors que je rallie l'entrée à pied, je vois Vincent et Thomas pénétrer dans le circuit... en voiture. Décidément, ils sont plus malins que moi. Du coup, reprise des négociations, et à contre cœur, le vigile me dit OK mais que je serai le dernier. Peu importe. Je retourne à la voiture et passe. Franchement, avec ma valise, mon ordinateur et la moitié de mon matériel, je préfère çà. Nous nous rendons tous ensemble sur la pitlane où nous attend un spectacle inattendu. La Maserati 300S et son pilote sont en train de se livrer à une séance photo privée.



Nous nous greffons immédiatement dessus, évidemment.



Le but est apparemment de prendre le pilote en train d'avancer vers l'objectif en retirant ses gants.



Pour ma part, je me concentre sur la voiture. La lumière est superbe. Petite leçon de profondeur de champ à destination des néophytes. f6.3 à gauche, f2.8 à droite.

       

Evidemment, j'aurais préféré une voiture d'une autre marque mais impossible de faire la fine bouche, ces premières images feront partie des plus belles du séjour.



Dans les boxes, le soleil commence à réveiller les belles assoupies en caressant doucement leurs carrosseries.

       



La Daytona est déjà prête à l'action dirait on.



On a souvent comparé la 599 GTB à la 365 GTB. Effectivement, l'air de famille est indéniable.



Dans l'un des boxes, je trouve 2015GT, une California châssis court à phares couverts, la configuration la plus désirable du cabriolet le plus désirable du monde. Je ne l'ai pas reconnue tout de suite car la dernière fois que je l'ai rencontrée, au soixantième anniversaire à Fiorano, elle portait de gros numéros 20 en lettres noires. Pas de doute cependant: avec son bouchon de remplissage rapide sur le coffre et le saute vent sur le capot, la voiture est préparée pour la compétition. Et en effet, elle a participé aux 24 heures du Mans en 1960 avant de terminer 12ème aux 12 Heures de Sebring en 1961, un sacré exploit. Après 34 ans passés dans la collection de Paul Pappalardo, elle vient d'être acquise par un collectionneur Polonais, ce qui explique peut être la disparition des numéros de course.



Les GT modernes se pressent sur la pitlane pour l'ouverture de la piste.

       

De l'autre coté, le plateau est sensiblement le même qu'hier pour l'instant, mais qui pourrait songer à s'en plaindre?

       



Pour commencer, Vincent, Thomas et moi nous dirigeons vers le bout de la ligne droite des stands, qui se termine par une épingle assez corsée. Nous sommes une nouvelle fois proches de la piste, ce qui permet de shooter au grand angle.

       



Le pilote de la Scuderia blanche découvre que les conditions d'adhérence ont bien changé depuis ses longs drifts d'hier.



Très vite, c'est au plateau des anciennes de prendre le relais.

       



On y retrouve les mêmes voitures qu'hier,

       

       

auxquelles viennent s'ajouter plusieurs Daytona,

       

       

cette Dino 246GTS



et la California qui montre qu'elle sait encore y faire.

       

Un plaisir de la voir évoluer, tout comme la Dino 196S

       

Hier comme aujourd'hui, plusieurs Alfa tournent mais j'espère que vous comprendrez que je ne me soit pas trop attardé dessus.



La 300S a fini de faire la belle pour revenir des choses plus sérieuses.



On n'avait pas vu cette 308 en piste.

       

Idem pour cette Maserati 3500GT. C'est fou comme quelques pièces de chrome en moins peuvent changer le look d'une voiture.



La carrosserie minimaliste de cette barquette cache une voiture très prestigieuse, qui l'eut cru? Il s'agit ni plus ni moins d'une Porsche 908/3. Ce modèle à certes souffert de courir en parallèle des mythiques Porsche 917 mais en réalité, la marque de Stuttgart développait volontairement les deux voitures en parallèle. La très rapide 917 entrait en action sur les circuits de vitesse comme Le Mans, tandis que la 908 était réservée aux tracés sinueux, comme la Targa Florio ou la Nordschleife.

       

Entre autres victoires, les 908 ont d'ailleurs remporté la Targa Florio et les 1000km du Nürburgring en 1970. Les apparences sont trompeuses.

       

Je prends un moment pour faire un peu de vidéo. Le bruit des anciennes est quelque chose d'inimitable.


Il est temps de bouger un peu.

       

       

       

       

Parmi les voitures qui prennent la piste pour la première fois aujourd'hui se trouvent deux De Tomaso Pantera. On comprend facilement pourquoi leurs propriétaires n'étaient pas très chauds pour rouler sous la pluie.

       

Une Lola T212 de 1971 (merci Pascal)

       

Nous traversons la piste (au feu vert du commissaire bien sûr) avant l'intervention du plateau des Formule 1. Ca devrait permettre de varier un peu les angles de vue par rapport à hier. La F2003 tire tout droit dans les graviers dès le premier virage, sans dommages.

       

Dans cette catégorie, la principale nouveauté du jour est la Ferrari 641/2 d'Alain Prost avec laquelle il a remporté les Grand prix à Silverstone et au Paul Ricard en 1990. J'avoue que j'ai toujours bien aimé cette voiture même s'il s'y rattache des souvenirs douloureux de Suzuka (mon premier traumatisme automobile je pense).

F300

126 C2

       

412 T1

       

       

Et la tueuse de tympans, F2003.

       

et la Williams FW18



De cet endroit, j'ai vue sur la sortie de la Mercedes Arena d'un coté, et à dix mètres à peine de l'autre coté, au bout de la ligne droite des stands. Un emplacement stratégique.

       

En marchant un peu plus, je trouve cet emplacement qui donne un point de vue intéressant. Juste derrière une bosse, il donne l'impression de prendre les voitures au ras du sol.

       

Ce qui permet d'apprécier la garde au sol de chacune,

       

       

et notamment de la 126 C2 et de ses jupes. Celles ci sont très basses puisque leur fonction est de piéger l'air qui passe sous la voiture. Comme le fond plat se relève sur l'arrière, l'augmentation de la distance entre le sol et le fond plat provoque une diminution locale de la pression de l'air qui plaque la voiture au sol. Plus la voiture va vite, plus elle est collée au sol. Ce système effrayant avait rapidement été interdit car sa défaillance soudaine pouvait avoir des conséquences catastrophiques.



L'inconvénient de ce spot et que les voitures sont en pleine accélération, ce qui pour une F1 signifie qu'elles surgissent déjà très très vite. L'appareil a peu de temps pour faire la mise au point et le photographe pour s'aligner.



Sur cette vue arrière, on distingue les échappements rougeoyants.



Satisfait de mon point de vue, je reste au même endroit jusqu'au début de la session des voitures de sport.

       

       



Les De Tomaso ne sont pas les plus rapides mais elles ne sont pas moins terriblement impressionnantes, surtout la noire. Bad bad girl!

       

Ah, la voiture que tous les fans de voitures exotiques attendaient: la Porsche GT1 EVO qui courait elle aussi en BPR. En 1995, Porsche avait développé la GT1 comme une voiture de course avant de l'adapter à la route pour les 25 exemplaires nécessaires à l'homologation, au contraire de McLaren avec la F1 ou de Ferrari et la F40. En 1996, elle prend les deuxième et troisième places au Mans. En 1997, la version EVO apparait, avec notamment l'apparition des optiques de phares annonçant la 996. En 1998, c'est l'heure de gloire pour la GT1 qui réalise un doublé aux 24 Heures du Mans.



Sur cette photo, on voit parfaitement le carrossage négatif important du train avant.



La 962C a elle aussi contribué au palmarès de Porsche dans la Sarthe en s'imposant en 1986 et 1987.



Quelques GT se sont glissées dans cette meute de fous furieux.

       

La vue arrière est compliquée, çà passe très vite.

       

Il est temps de bouger. Je reviens sur mes pas, entre les deux pistes.

       

Le 7D reste toujours un peu aléatoire dans la gestion de la mise au point...



Et je me concentre sur les stars. Hélas, la F40 Pilot ne vient pas compléter les vétérantes du BPR.

       

               

un coup à droite, un coup à gauche

       

même si le bout de la ligne droite est un peu à contre jour.

       

Le passage de l'épingle à la corde, qui est assez creusée, est spectaculaire.

       

       

Certains passent prudemment au large

       

       

mais globalement, çà attaque bien, comme le montre la trajectoire de la 512M

Il y a parfois un resserrement dans le trafic mais chacun trouve sa place.

       

       



La Scuderia blanche recommence a rouler en crabe.



Quelques duos

       

anachroniques.

       



Je vous confirme que la position de la 360 N-GT n'est pas naturelle.

Encore quelques unes:

       

       

       

Au moment où je m'aperçois que la GT1 crache de jolies flammes juste après l'épingle, c'est la fin de la session. A un tour près, j'aurais pu tenter ma chance. Tant pis.

       

       

       

C'est la pause déjeuner. Il est temps de revenir vers le paddock qui propose lui aussi quelques inédits dignes d'intérêt, comme cette LP640 Roadster



et surtout cette Mercedes SL 65 AMG Black Series équipée d'un V12 biturbo de 6,0 litres développant 670 ch. C'est la première que je vois en extérieur, un petit évènement, même si elle est vraiment mal placée pour en faire des images de qualité. Dommage.

       

Mal placée également, cette Carrera GT. Jusqu'à son départ en tout cas.

       

Très originale, cette Scuderia gris clair mat. Je suis fan!

       



512BB, LM002.

       

Au vu du nombre de GTO, je décide de faire un petit inventaire. Le duo inséparable.

       

Une rouge déjà présente hier. Trois.



Une autre qui vient d'arriver. C'est celle qui jouait à saute mouton sur les vibreurs de Magny Cours lors du Rallye de Paris.

       

Plus la noire. Cinq.



Rouge encore, qui ajoutée à la Vinaccia fait un total de sept rien que pour aujourd'hui. Je continue les maths en ajoutant la blanche de Dubaï et la rouge qui l'accompagnait lundi pour un total de neuf 599 GTO en quatre jours. A comparer avec le nombre d'Enzo, facile à comptabiliser: zéro. Apparemment il y aurait comme une tendance de fond sur les supercars à la mode, même si les deux voitures ne sont pas tout à fait comparables. C'est quand même bizarre de voir un meeting de ce calibre en Allemagne sans une Enzo.

       



Franchement, le parking est plus agréable qu'hier. Ca tient sûrement à la météo.

       

       

Ah, la 599 GTB turquoise mat est là aussi. Avec le mal que je me suis donné samedi pour la choper, j'aurais préféré qu'elle reste une exclusivité. Tant pis.



J'aperçois une autre tache de bleu, mais d'un autre calibre. La F40 Pilot attend son tour pour pénétrer dans un box transformé en studio photo. J'en profite pour mitrailler un bon coup.

       

Allez j'avoue, j'ai même fait des photos couché par terre pour être encore plus bas. Beaucoup de photos. En les contrôlant, je m'aperçois qu'elles sont toutes floues sans exception. Je cherche, je cherche... l'objectif était passé en mise au point manuelle au lieu d'automatique je ne sais comment. Et la voiture est rentrée dans le boxe évidemment.



Juste à coté, voici 3327GT, une 250 Passo Corto. Décidément, c'est la caverne d'Ali Baba par ici.

       

La California et une autre Passo Corto passent devant moi. En fait, le meeting propose également un concours d'élégance. Pas d'exposition formelle ici, de toute façon il n'y a pas de pelouses, mais les juges se déplacent pour voir les voitures des intéressés. Les vainqueurs sont ensuite rassemblés sur la ligne de départ pour une sympathique photo souvenir.



A vrai dire, j'ai un peu snobé le concours en décidant que pendant que tout le monde serait concentré dans cette zone, j'aurais le champ libre pour de belles images.



Et j'avais raison sur ce point.

       

       

Voici la seconde 312 PB, #0882. La 312PB est la dernière Ferrari ayant officiellement concouru pour le scratch au Mans en 1973, mais qui échoua à la seconde place. Ferrari a abandonné la compétition de sports prototypes dans la foulée.

       

Heureusement que Thomas m'a parlé de cette petite perle qui n'a pas bougé des boxes des deux jours. Je serais totalement passé à coté sans lui. Il s'agit en fait d'une Porsche 917/10 Can Am. Certes, la carrosserie profilée est moins frappante que sur la version sport prototype (comme pour les Ferrari P4 transformées en 350 Can Am) mais il s'agit tout de même de monstres spectaculaires.



je continue à remonter la pitlane, avec 0196A



puis le prototype de l'Enzo. Malgré son empattement démesuré, il faut lui reconnaitre un certain charisme. Ce n'est pas pour rien que c'est l'un des seuls mulets à ma connaissance a être passé entre des mains privées (il est à vendre chez Modena Motorsport si jamais).

       

J'aime bien cette Maserati décidément.



La California châssis long passe devant moi.

       

Là, j'admets une erreur stratégique quand je repasse coté parking. Il est certes désert mais mes photos y sont d'un intérêt limité.

       



Une certaine fascination morbide pour cette chose.

       

Quand je repasse de l'autre coté, je m'aperçois que finalement, le concours d'élégance n'est peut être pas sans intérêt après tout: les plus beaux modèles sont tout de même rassemblés sur la piste. Mon accès presse me permet d'entrer sur l'asphalte et je pique un sprint pour arriver avant que la piste ne soit envahie.

       

En fait, un élévateur a été amené et monte certains photographes inscrits trois par trois pour des images "aériennes". J'en profite pour essayer de rattraper mon retard. J'ai été un peu con sur ce coup mais sans gravité. Ouf.

       

Au bout d'un moment, les photographes prennent possession de l'espace. Les deux California sont l'une à coté de l'autre, c'est là dessus que je vais me concentrer principalement.

       

       

       

La noire de M. Willms remporte la catégorie des voitures de tourisme des années 50, la blanche de J. Pawluk celle des voitures de course des années 60.

       

       

       

       

La Dino 196S d'A. Birkenstock est jugée plus belle voiture de course des années 50 et la plus belle voiture de tourisme des années 60 est cette 250 Passo Corto rouge appartenant à H. Koel. Désolé pour le croisement de dates.

       

Même topo pour les Dino dorées: la GT de M. Bartz remporte la catégorie des voitures de tourisme des années 70 et la GTS de V.Spielmann des voitures de tourisme au delà de 1984.



En voiture de course, les années 70 consacrent la 312 PB de C. Glaesel alors que la 512 M de M Stieger est distinguée post-1984.

       

Pour compléter le palmarès, la 275 GTS de M Moseler est le plus beau cabriolet, la 365 GT4/BB verte de M. Willms la plus belle restauration.



La plus belle monoplace est la 312 F1 de J-P. Clement

       

       



et son fameux échappement en spaghettis

       

tandis que le Best of Show revient à la 126 C2. Elle appartient elle aussi à M. Willms.

       

C'est un peu "tout le monde gagne" mais qui s'en soucie? L'essentiel est d'en prendre plein la vue et c'est le cas!



Les voitures ont été jugées par Marcel Massini, Jean Louis Bezemer, Keith Bluemel et Hilary Raab, qui posent ici derrière la Dino.



J'aurais été vraiment stupide de passer à coté de çà. Les concurrents libèrent la piste pour la reprise des sessions de roulage. Les California ont l'excellente idée de rouler ensemble.

       

       

Je retrouve la châssis long peu après pour une ultime photo.



Sur le parking, une 275 GTB fait des allers retours à bonne allure. Son entrain est tel que je me demande même si elle ne va pas finir par faire des donuts.

       

Il est 15h00 et le ciel se couvre de nouveau. J'ai déjà tout ce qu'il me faut en photos de piste et la route est longue pour rentrer à la maison donc je décide d'en rester là. Une dernière photo pour la route, avec l'idée du HDR en tête mais le résultat n'est pas si terrible.



En sortant du circuit, je tombe sur cette magnifique 458 jaune, une couleur trop rare mais qui lui va à merveille. Ce sera donc celle ci la dernière photo en fin de compte.



La route du retour se déroule sans encombres. J'arrive à 20h30 pour un repos bien mérité. Le seul évènement notable du voyage est que j'ai croisé une Audi R8 Spyder orange, une couleur habituellement réservée aux Lamborghini et très surprenante sur une Audi.

Sans aucun doute, les Modena Track Days ont gagné leurs galons d'évènement incontournable (encore un!) grâce à un plateau de voitures de sport absolument incroyable. L'ambiance est très bonne et les spectateurs bénéficient d'accès rares, notamment pour côtoyer les Formule 1. J'ai juste été un peu étonné du peu de Ferrari présentes sur les parkings mais il est vrai que l'évènement se déroule en pleine semaine et n'est pas excessivement médiatisé. Ces six jours auront été exceptionnels: le Nürburgring a rempli toutes ses promesses et plus encore. Le seul revers, et de taille, est qu'il est tout de même difficile de rester loin de la famille aussi longtemps.

Le prochain reportage devrait constituer une belle surprise pour tous les amateurs de voitures mythiques.


 

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