Pour la troisième année consécutive, Mathias Doutreleau a pris son pic et sa lanterne pour extraire de leur gangue de secret quelques magnifiques gemmes automobiles suisses. Un travail de fourmi dans un pays où les richesses ont tendance à rester bien cachées. Le résultat de ses efforts est présenté dans le parc du Château de Coppet, à quinze kilomètres de Genève. Après deux premières éditions très encourageantes, l'heure est à la confirmation.
Pour ma part, dans un programme de sorties très chargées, j'ai joué l'apaisement familial en proposant la visite tous ensemble le dimanche, jour d'ouverture au public. Je "sacrifie" donc le samedi réservé à la presse et aux invités, traditionnellement assez calme, pour le jour de foule mais c'est pour la bonne cause. Au final, la petite se lève en se plaignant de maux de ventre, le grand n'a pas l'air si motivé que ça, donc je finis par partir tout seul. C'était bien la peine. Cela dit selon mes calculs, Emma aurait vomi dans l'auto juste avant la frontière Suisse donc c'est peut être aussi bien qu'elle soit restée à la maison. Après ces tergiversations, j'arrive sur place à 10h30, une demi-heure après l'ouverture. En retard pour en retard, je commence par visiter le parking. Voici une 812 Superfast,
J'entre dans l'enceinte du château et me présente à la tente média,
court-circuitant une encourageante file d'attente. Une dame
très sympathique m'accueille et m'explique que je pourrai avoir accès au buffet
et au café, ce qui est très bien. Hélas, elle me mets au poignet le mauvais
bracelet, qui ne donne accès qu'à l'entrée. Ce n'est pas grave, je perdrai moins
de temps à manger.
Dans la première cour, Rolls Royce a tenu parole: voici en exclusivité
européenne le SUV Cullinan. La marque de Goodwood ne pouvait viser que le sommet
de la chaine alimentaire, c'est chose faite avec ce mastodonte de 5m34 de long
et 2.66 tonnes, emmené par un V12 de 6,75 litres. Et bien que le Cullinan vante
dans sa promotion ses capacités de franchisseur, le confort reste le maitre mot:
la suspension hydropneumatique anticipe les cahots grâce à deux caméras scrutant
en permanence la nature du terrain abordé et une vitre de séparation pourra en
option isoler le passager de l'ouverture du coffre en hayon.
Pour baptiser ce segment inédit, impossible d'aller chercher dans l'histoire de
la marque comme pour les Phantom ou les Wraith. Rolls Royce a donc choisi le nom
d'un diamant de 3.106 carats (621 grammes) découvert en 1905 dans la mine de Sir
Thomas Cullinan, en Afrique du Sud. Considéré comme le plus gros diamant du
monde, le Cullinan figure en bonne place dans la Tour de Londres, parmi les
joyaux de la Couronne d'Angleterre : il fut taillé en 105 pierres, dont 9 gros
diamants baptisés Cullinan I à Cullinan IX. Le I orne le sceptre impérial
britannique tandis que le II est serti sur la face avant de la Couronne
impériale d'apparat.
Pour ma part, je dois déjà reconnaitre que Rolls Royce a parfaitement réussi son
opération de communication: je m'intéresse de plus en plus à la marque qui a su
ajouter progressivement et subtilement un peu d'audace et d'impertinence à son image très luxueuse. De ce fait,
l'arrivée de cet énorme 4x4 très statutaire dans la gamme n'est pas choquant
puisqu'il vient d'office coiffer tous ses concurrents, et en particulier le Bentayga. Esthétiquement, c'est exactement ce à quoi on pouvait s'attendre. Les
limousines sont déjà très carrées donc le design du SUV reste cohérent. J'ai par
contre un peu plus de mal à saisir le positionnement. Avec les Black Badge,
Rolls Royce avait déjà incité ses clients à conduire certains modèles plutôt que
de se faire conduire. Et je ne vois pas l'intérêt d'un Cullinan avec chauffeur
par exemple. Si c'est pour de la route, autant prendre une limousine, si c'est
pour du franchissement, çà risque tout de même de secouer un peu. Il y a fort à
parier que Rolls Royce cherche à conquérir de nouveaux clients: marchés
émergents, chasseurs à courre, propriétaires de maisons de campagne loin des
sentiers battus, ou juste américains dont la voirie part en sucette, qui sait?
J'arrive sur le champ d'exposition, où la foule est relativement dense,
accompagné par les voix de cinq chanteuses vintage.
Je commence par la plus proche de moi, cette Rolls Royce Wraith
Ici la Delage D8-120S de la Fondation Hervé, basée à Aigle, châssis 51754.
Une autre Delage D8-120, par Chapron, issue de la Collection Mullin, et que j'ai déjà rencontrée il y a moins d'un mois à la Villa D'Este. Le choix des couleurs est plus heureux que sur sa voisine, et il s'agit d'un cabriolet (châssis 51760).
Ces capots...
Une superbe Cord 810
Une vue très inhabituelle, même dans les plus grands Concours: deux Bugatti T57S Atalante l'une à coté de l'autre: 57383 en jaune et 57384 en rouge. En plus elles portent des numéros de châssis consécutifs!
En fait, c'est 57384 la première Atalante sortie des ateliers Bugatti mais sa carrosserie porte le numéro trois. 57383 était sans doute sa voisine d'assemblage, et sa carrosserie porte le numéro un mais elle n'est sortie de l'usine qu'une semaine après sa sœur, en septembre 1936.
La partie arrière est très différente entre les deux exemplaires. Apparemment 57383 serait passé chez un carrossier Suisse, Köng, pour quelques modifications.
Je vous parle tout de suite de la grosse déception de cette journée, bien indépendante de la volonté des organisateurs. En voyant les photos ci dessus, vous vous êtes peut être déjà demandé: "_ euh mais l'herbe elle est où?". Effectivement sur tout le bas du terrain il n'y a plus que de la terre brûlée, ce qui est fort dommage car c'est là que sont exposés les plus beaux modèles. Entre réverbération du soleil de plomb et couleur peu attrayante, ça gâche un peu le spectacle. Sur une photo prise en hauteur que j'ai trouvée dans le communiqué de presse final, il semble qu'une structure semi-permanente ait été installée devant le château dans les semaines qui ont précédé, sonnant le glas de la verdoyance (!). Vraiment dommage.
Bref, continuons dans les Bugatti, avec cette Type 43, châssis 43280. Il s'agit ni plus ni moins de la version routière de la fameuse Type 35, ce qui la conduisit à se retrouver elle aussi engagée en compétition à de nombreuses reprises.
Et une Type 57 par Graber, châssis 57539.
Ici une Hispano Suiza T49 "Weyman", qui remportera le prix de la meilleure préservation,
et une Isotta-Fraschini Type 8 A par Castagna
Une autre Hispano, une H6B Dual Cowl.
Une Cadillac Fleetwood V12
et une Marmon Type 145
Ici une Amilcar C6
et une Alvis Speed 20 SC
Voici une Mercedes Benz 500 K, châssis 123779. Grâce à sa robe d'usine, elle remporte le prix de la carrosserie la plus élégante (ce qui dans un concours d'élégance pourrait presque s'approcher d'un Best of Show non?)
Une deuxième 500K, par Graber, châssis 105142. Celle ci remporte le Prix du Cercle des Passionnés de la voiture vendue neuve en Suisse ou restée résidente Suisse pendant plus de 20 ans.
Une Alfa Romeo 6C 2300 B MM par Graber, châssis 815045.
Deux Alvis carrossées par Graber: une TE 21 Super et une TC21-100 Super
Deux modèles fêtent leurs 60 ans cette année et sont mis à l'honneur à Coppet. D'abord l'Aston Martin DB4, la première véritable voiture de Grand Tourisme britannique, avec une carrosserie en aluminium dessinée chez Touring selon la technique Superleggera (des panneaux soudés sur une armature tubulaire).
Voici une superbe Series 1
La même en bleu "Perle des Caraïbes"
Une Series II. En tout environ 1200 DB4 ont vu le jour, toutes séries confondues, entre 1958 et 1963, dont seulement 70 cabriolets!
Paradoxalement celle qui me plait le moins est cette DB4 Serie III Lightweight, châssis 682/R, avec arceau, baquets et une peinture très métallisée.
Encore une Serie I
Et enfin une Serie IV, qui inaugure une nouvelle calandre.
J'avoue une gros faible pour la couleur de celle ci.
Allez, il est temps d'en venir au gros plateau de Ferrari qui caractérise cette troisième édition. Le second modèle à célébrer son anniversaire n'est autre que la 250 GT coupé Pinin Farina. Quatre exemplaires sont rassemblés:
2003GT
1621GT
1205GT, la voiture du Salon de Genève 1959
et 1617GT.
Une autre classe regroupe les Ferrari à moteur avant de 1965 à 1971.
Elle comprend une 275 GTB/4, châssis 10869
Une 330 GTC, châssis 09503
Une autre 275 GTB/4, châssis 09767
Une deuxième 330 GTC, châssis 09973
et une troisième, châssis 12439
Et enfin une 365 GTB/4, châssis 14355
Mais LA classe est celle qui présente les Ferrari à moteur avant de 1947 à 1964. Voici d'abord une 330 GT 2+2 , châssis 6545GT.
Voici la voiture qui a assuré la transition entre la 250 GTE et la 330 GT 2+2: la 330 GT America. Le châssis 5019GT présenté ici est l'un des 50 produits.
Cette 250 GT Lusso porte le numéro 5187GT
Et voici la 250 GT SWB, châssis 3269GT, dessinée par Giorgetto Giugiaro pour Bertone. Ferrari collaborant à l'époque avec Pininfarina, Nuccio Bertone acheta lui même une châssis court pour la rhabiller. Sa création fut exposée à Genève puis à Turin en 1962. Je ne suis pas toujours fan des créations de Bertone mais celle ci est vraiment superbe.
Je suis très heureux de la revoir en extérieur pour la première fois depuis 10 ans, l'exposition à Rétromobile rendant assez peu honneur aux carrosseries.
Son nez très caractéristique rend hommage à celui des 156 F1 Sharknose qui couraient en 1961. Elle remporte le prix de la voiture exposée au Salon de Genève.
Voici ensuite deux châssis inédits pour moi, une vraie fête.
D'abord la 342 America, châssis 0246AL. Ce coupé Pinin Farina a été exposé au Salon de Genève en 1953 et a même un petit historique en course.
Seules six 342 America ont vu le jour, trois coupés et trois cabriolets dont un carrossé chez Vignale. Les feux arrière de celle ci ne sont d'ailleurs pas sans rappeler les formes chères à Vignale je trouve.
Bien qu'elle se présente dans une superbe livrée bi-ton, sa couleur d'origine est le noir.
Et voici 0297EU, l'un des deux prototypes de 250 Europa. A ce titre, elle est basée sur le châssis de 2600mm de la 212 Inter dont elle dérive. Elle dispose également d'un V12 Colombo. Les 250 Europa Serie I produites ensuite bénéficieront d'un V12 Lampredi sur un châssis de 2800mm.
J'étais complètement passé à coté à Rétromobile en 2016 mais c'est mieux de se voir pour la première fois ici, malgré l'ambiance Terre Brûlée.
Avant de contourner la fontaine et de m'intéresser à la deuxième partie des concurrents, un petit tour vers les partenaires.
Aston Martin présente deux superbes modèles: une nouvelle Vantage et cette DB5 Volante
Alpine présente ses deux modèles emblématiques.
Chez Ferrari, une châssis court non identifiée.
Elle a même inspiré un artiste.
Ici je serais extrêmement prudent, la Maserati 4CS arborant un numéro de châssis (1518) assez obscur.
Cette mystérieuse DS Chapron ne fait pas partie de la liste des engagés mais elle est superbe.
Sur la deuxième partie de la pelouse, avec de la vraie herbe verte cette fois,
voici une Lancia Aurelia B24S.
Une Ferrari 250 GT California SWB, châssis 1883GT, une belle surprise! Elle remporte le Prix de la voiture préférée du Président du Jury.
La seule photo d'ambiance que j'ai faite de toute la journée, mais au moins elle m'a sauté aux yeux tout de suite.
L'un de mes gros coups de cœur de la journée, cette Mercedes-Benz 300 SL Roadster d'une couleur très spéciale, appelée Senf (moutarde). La voiture a été peinte de cette couleur à la demande expresse d'un très bon client de la marque et Mercedes a ensuite décliné toute demande de la répliquer, laissant l'exclusivité au propriétaire Suisse de 198.042.10.002516.
Elle éclipse totalement ses voisines.
Ici une très belle Fiat 8V Rapi Corsa avec un historique de course aux Mille Miglia. Il s'agit de l'une des trois voitures spécialement préparées en vue de l'épreuve. Ce châssis, 000032, fut livré à la Scuderia Ambrosiana et termina 18ème à Brescia en 1953. Son accompagnateur, un photographe que je croise souvent, me confie qu'il a remarqué qu'il présentait la seule voiture de course de tout le concours (hormis la DB4 Lightweight et l'Amilcar en fait).
Son optimisme en a pris un coup quand l'Alfa Romeo 6C Villa d'Este est venue se
garer à coté de lui. L'avenir lui donnera raison.
Je reconnais que je sélectionne un peu plus les voitures sur lesquelles je
m'attarde dans cette partie. L'une des plus intéressantes est cette Monteverdi
375/4, qui remportera la classe des futures classiques, catégorie berlines de
luxe de 1969 à 1979.
Une Rolls Royce Silver Spur, gagnante de la classe des berlines de luxe de 1980 à 1985
Une Bentley Type R.
Voici deux Dino, une 206 GT et une 246 GT, un modèle qui fête cette année ses cinquante ans et qui n'a pas tellement vieilli. Près de 150 Dino se sont rassemblées à Maranello fin juin.
Ici une Autobleu 4CV qui porte parfaitement la livrée biton. Et c'est une marque française s'il vous plait. Superbe!
Parmi les partenaires, Touring Superleggera est venu avec une superbe Disco
Volante. J'ai cru voir sur des photos que hier il s'agissait d'une Sciadipersia.
Dommage qu'ils n'aient pas présenté les deux cote à cote.
Je me dirige ensuite vers les deux perles du fond de la pelouse. Hélas elles
sont toutes deux grandes ouvertes: une Lamborghini Miura, châssis 5100, d'une
couleur très inhabituelle: Luci del Bosco
et cette incroyable LP400 violette intérieur blanc, châssis 1120248.
Un pur produit du début des années 70 qui a retrouvé récemment cette combinaison de teintes d'origine.
Elle n'usurpe pas son immatriculation UFO (OVNI)
Tout au fond, j'ai failli louper ce gros 4x4 qui est tout de même un Monteverdi
Safari.
Deux Alpina, une B9 et une B7
et une très rare Aston Martin Lagonda Tickford. Tickford était le carrossier
attitré d'Aston Martin et Lagonda depuis les années 50 avant de devenir une
sorte de préparateur maison. A priori seules cinq Lagonda ont bénéficié de
ce traitement de carrosserie pas très gracieux pour un prix vraiment délirant.
L'après midi avance gentiment, les artistes sont au travail.
Dernière chansonnette avant l'évacuation de l'estrade.
C'est l'heure de la remise des prix, une animation à laquelle je n'ai encore
jamais assisté puisque c'est mon premier dimanche cette année. Le patron fait un
discours inspiré tandis que le jury reste au frais.
Le deuxième puis le vainqueur de chaque classe vont monter sur l'estrade pour
recevoir leur prix, en présence des membres du jury qui ont pris part à la
délibération. Je trouve çà plutôt bien vu. Voici d'abord la Bugatti Type 43 A de
Pascal Behr, deuxième place de la classe 1920 - 1929, voitures ouvertes.
Et le vainqueur, l'Hispano Suiza H6B de Jose Maria Fernandez.
Dans la classe 1930 - 1939, voitures ouvertes, l'accessit revient à la Cord 812
SC de la Collection Burkhardt.
Fort logiquement, la victoire revient à Merle et Peter Mullin et leur Delage
D8-120.
L'Hispano Suiza T49 de Marco Gastaldi prend la deuxième place de la classe 1930
- 1939, voitures fermées.
La victoire revenant à la Type 57 S Atalante du Musée National de l’Automobile,
Collection Schlumpf de Mulhouse. C'est vraiment bien que la voiture ait été
autorisée à quitter la France pour participer à un concours. Espérons que cela
annonce d'autres engagements du même genre car le Musée a le potentiel pour
ramener quelques trophées en Alsace, ce qui est toujours positif.
La Ferrari 330 GT America d'Albert Obrist termine deuxième de la classe Ferrari
à moteur avant de 1947 à 1964.
Elle est devancée par la 342 America de Bruce Vanyo, en provenance des USA.
Dans la classe des Ferrari à moteur avant de 1965 à 1971, c'est une 275 GTB/4
issue "d'une collection privée" qui est deuxième
derrière la Daytona de Paulo Bianchi.
La classe reine est celle des Carrosseries Suisses. En deuxième place, la
Mercedes-Benz 500K Graber de Hans Schweizer
La première place, et le Best of Show, reviennent à l'Alfa Romeo 6C 2300 MM du
Dr. Matthias Metz
Dans la classe consacrée aux Aston Martin DB4, c'est la Sports Classics Geneva
Collection qui termine deuxième avec la Vantage serie IV
tandis que Michel Acquaroli l'emporte avec la Series II
Pour ce qui est des 250 GT coupé Pinin Farina, la deuxième place revient à "une
collection privée"
Le trophée revient à André Sanchez and Jean-Yves Charriau.
Catégorie Coupés Sport 1940 - 1959, la deuxième place est pour la Mercedes-Benz
300 SL de Andries Meuzelaar
La victoire revient à l'Alfa Roméo 6C 2500 super sport Villa d’Este d'Ermanno
Keller, qui termine également deuxième du "général"
J'ai particulièrement apprécié la présentation des prix de la catégorie Coupés
Sport à moteur avant de 1960 à 1975. En effet, l'un des membres du jury a pris
la parole les deux fois pour raconter une anecdote sur la voiture. Le
deuxième prix revient à la Lancia Flaminia Super Sport Zagato de Werner
Zücker. Quand le premier propriétaire de cette voiture souhaita la changer et la
faire reprendre par un concessionnaire, la somme offerte était tellement
dérisoire qu'il déclara qu'il préférait la donner à un jeune homme qui en
prendrait soin. Et c'est le fameux (ancien) jeune homme qui la présente
aujourd'hui.
La gagnante est la Jaguar Type E de Christian Jenny, l'exemplaire présenté au
Salon de Genève en 1961. Le même juge raconte que quand il était enfant, il
était présent au Salon cette année là et qu'il avait rêvé devant cette même voiture.
La catégorie des coupés sport à moteur arrière de 1960 à 1977 est dominée par
Lamborghini. En deuxième place, la Muira P400SV de William Heinecke, présentée
par l'inusable Valentino Balboni.
Et la victoire revient à Simon Kidston pour sa sublime LP400. Le speaker de la
Villa d'Este s'étonne avec
humour d'être celui qui reçoit le prix et non celui qui le remet. Et c'est vrai
mais amplement mérité pour ce collectionneur au goût sans faille.
Catégorie cabriolets sportifs de 1956 à 1975. La deuxième place est pour la
fameuse 300 SL Senf de René Noppel
et la victoire revient à l'Aston Martin DB5 d'Elmar Wiederin.
J'ai vu sur Facebook qu'une LaFerrari Aperta a été aperçue sur le parking VIP.
Les autres classes m'intéressant moins, je vais voir si je la trouve. Je sors du
château.
Des Portofino, une Lusso, une 308 mais pas de LaAperta, hélas.
Par contre voilà le spot de l'année: une magnifique Toyota 2000 GT, une vraie
rareté.
Sans rubalise, il y aurait vraiment moyen de faire quelque chose ici.
Sinon il y a aussi pas mal de Porsche, et non des moindres
Pas si loin, l'orage se met à gronder. Je décide de rentrer à la maison voir
comment se porte la petite. En direction du parking, je croise une autre
Portofino. Décidément, c'est la voiture à la mode.
Et sur le parking, dernière photo du jour. A peine entré sur l'autoroute, je
croise la pluie, mais de courte durée. Waze m'évite ensuite de me jeter dans un
colossal bouchon sur l'autoroute et le reste du trajet se déroule sans histoire.
J'ai maintenant une vue globale de l'évènement, ayant participé au samedi et au
dimanche. Le samedi reste idéal pour des photos dégagées, la foule étant
beaucoup moins dense, mais la cérémonie de remise de prix était vraiment très
sympa. Je pense qu'il faudrait généraliser la petite anecdote racontée par l'un
des juges sur chaque véhicule, quitte à prendre un peu plus de temps.
Concernant le plateau, il est toujours un peu déséquilibré entre les anciennes
et les "futures classiques" qui manquent un peu de... rareté. Cela dit il y
avait une vingtaine de très gros lots, ce qui est vraiment admirable. D'autant
plus que Mathias Doutreleau s'impose de lourdes contraintes: rassembler
majoritairement des voitures ayant un rapport avec la Suisse, ce qui n'est pas
forcément aisé quand on voit le nombre de véhicules engagés sous un prête-nom ou
sous couvert d'anonymat. Et éviter les voitures de course, qui représentent une
importante part du plateau de la Villa d'Este ou de Chantilly (pour mon plus
grand bonheur, attention!). Cette édition aura hélas été un peu gâchée
photographiquement parlant par l'état déplorable de la "pelouse" mais ça, c'est
de la responsabilité du conservateur du château.
Si je devais faire quelques suggestions, qui n'engagent que moi, je
conseillerais peut être de limiter le nombre de Young Timers et de les remplacer
par une ou deux classes de supercars qui seraient plus à même d'attirer un jeune
public. La présence d'une Apollo IE, d'une Koenigsegg, d'une LaAperta et d'une
Chiron permettrait d'amorcer et à cette époque de l'année, il serait sans
doute possible d'attirer ensuite un beau rallye comme pour le salon de Genève.
Et qui sait, peut être qu'un jeune spotter finirait pas apprécier les vieilles
carrosseries?
J'essaierais aussi de profiter un peu plus du cadre en recentrant les classes
les plus huppées autour de la fontaine par exemple (j'ai bien compris que les
gagnants de classe allaient se ranger là le dimanche après midi mais c'est
marginal). En tout cas c'est déjà très bien: les voitures sont là, le jury est
de classe internationale, les partenaires semblent fidèles (donc satisfaits). On
peut dire que le Concours d'Elégance Suisse est sur de bons rails! Rendez vous
du 21 au 23 juin 2019!
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