Tous les deux ans pour Pâques, le club de voitures anciennes bisontin, "Passionnés de Véhicules Anciens", assisté de la SEM Micropolis, organise un petit salon sympathique au parc des expositions de Besançon. L'occasion pour moi de découvrir quelques bijoux qui stationnent à mon insu dans le département. Il y a deux ans, j'avais couvert la partie salon proprement dite le vendredi soir de l'installation, en toute sérénité. Cette année, je n'ai pas eu le courage de m'y rendre en rentrant de Stuttgart. En fait, le plus intéressant pour moi est le parking réservé aux voitures de collection, mais celui ci se trouve dans l'enceinte du salon et nécessite un billet pour y accéder. Comme j'habite à une dizaine de minutes du Parc, je serais bien venu à intervalles réguliers faire un état des lieux mais difficile sans pass. Qui plus est, l'obtention d'une accréditation s'est révélée plus compliquée que pour le Salon de Genève ou Rétromobile. On m'a tout de même accordé trois invitations, ce qui me permettra de venir une fois pendant chaque journée d'ouverture.
Ma première visite a lieu samedi en milieu d'après midi. Pas de doute, le salon est un succès, il y a beaucoup de monde dans les allées. Dans un premier temps, je traverse tout le hall sans trop regarder autour de moi pour me rendre au parking. Les voitures exposées ne vont pas se sauver. Sur le parking visiteurs, je découvre donc, cette Alpine GTA,
cette Mercury Marquis, première de très nombreuses américaines,
et cette magnifique Mustang qui exhibe des flammes très sobres: parfaite.
Dommage que le temps soit si désespérément gris.
L'une des attractions du parking est cet énorme Hummer H1. Un véhicule
monstrueux qui attire les curieux.
Avec cette Alpine A310 V6 équipée d'un Pack GT, j'ai à peu près fait le tour des
voitures remarquables présentes pour le moment.
Je repasse donc à l'intérieur. Le premier modèle qui m'accueille est en ruine.
Il s'agit d'une Ford Taunus mais pas n'importe laquelle puisque c'est celle qui
a battu 108 records du monde en tournant jour et nuit de juillet à novembre 1963
sur le circuit de Miramas, à plus de 106 km/h de moyenne. Elle a ainsi parcouru
358 273 kilomètres, l'équivalent de la distance entre la Terre et la Lune.
Plus au fond, voici une Peugeot 202 pick-up parfaitement restaurée.
A ma grande surprise, je découvre qu'il existe aussi des camions de collection.
Plusieurs Willème sont exposés, et je dois dire que chaque modèle a un charme
bien à lui. L'entreprise Willème de Nanterre a commencé dès 1919 à
reconditionner des camions de l'armée américaine. Juste après la guerre, une
quantité énorme de camions se retrouve disponible à des prix modiques. Plusieurs
constructeurs ne se relèveront pas de cet afflux massif mais Louis Willème
rachète des châssis Liberty en surplus pour les transformer. Petit à petit, les
modifications à apporter sur les châssis deviennent plus importantes, notamment
pour augmenter la charge utile. Willème deviendra l'une des principale marque de
camions française, produisant certains des modèles les plus gros et les plus
puissants sur le marché. Voici un rare LD610 T à moteur UNIC.
Puis un modèle LD à cabine sahara, rustique et résistante pour un usage en
travaux publics notamment.
La mode est ensuite à la cabine avancée. Willème fait fabriquer la cabine de ce
LD610 TB par Cottard. Une belle carrosserie à la française en goutte d'eau, qui
rappelle un peu le Renntransporter de Mercedes. Je ne savais pas que les camions
avaient un jour fait preuve d'autant d'élégance.
Ici un modèle TG, un tracteur spécialisé dans les convois spéciaux super lourds.
Une bonne surprise que cette petite exposition, complétée un peu plus loin par
ce très long Bernard citerne, à la cabine elle aussi superbement travaillée.
Cette 403 fera un bon chantier de restauration pour les amateurs,
avant de retrouver sa gloire d'antan.
Comme cette Amilcar de 1929 qui est flambant neuve. C'en est presque dommage, on
a l'impression qu'elle n'a pas vécu.
Tout l'inverse de cette Renault qui ferait un bel objet de décoration patiné.
A l'occasion de ma visite de la Collection Schlumpf de Mulhouse, j'ai découvert
pas mal de constructeurs d'automobiles du début du XXème siècle mais j'ignorais
que Besançon avait accueilli des constructeurs. Pourtant, cette Théophile
Schneider 10 HP de 1912 est bien originaire d'ici. Elle a même tourné dans un
film: "la bande à Bonnot" avec Jacques Brel.
¨
Voici une superbe Renault Floride,
et une Rover très british.
Cette Delahaye Type 32 sort d'une longue restauration.
Le Club des Teddy Cruisers,
spécialisé dans les voitures américaines, occupe l'un des plus grands stands du
salon. Vous verrez qu'ils ont assuré pas mal d'animation sur le parking
extérieur. Pour les amateurs de l'est de la France, je signale d'ailleurs que le
club organise un "Eight Ball Day" sur l'aérodrome de Besançon-Thise les 29 et 30
juin prochains. Pour l'instant, les Cruisers présentent plusieurs Hot Rods,
sur base de Ford
dans le style du Ford Eliminator de ZZ Top.
Cette Chevrolet Fleetline de 1949 est particulièrement impressionnante.
Transformée en low rider, la voiture originale n'a, à ma connaissance pas été
produite en version break.
Cette jeep a elle aussi été profondément remaniée, avec notamment l'ajout d'un
V8 de cinq litres.
Cette Chevrolet Caprice de 1991 a été décorée à la façon de la California Highway Patrol.
Ici une transformation sur base de Citroën C4 de 1930.
Chez mes amis de GTCollection, voici une jolie Mini,
une somptueuse Ferrari Testarossa jaune,
et cette impressionnante Maserati GranTurismo Novitec.
Je déambule dans les allées en choisissant mes modèles préférés, comme cette BMW
635 CSI,
Je m'arrête longuement devant cette Lamborghini Espada immatriculée dans le
Doubs.
Sur le stand du Club 404, voici un superbe cabriolet rouge.
J'en profite pour placer mon petit coup de gueule. De nombreux stands étaient
vraiment très encombrés de babioles, peluches ou mannequins posés devant ou sur
les voitures. On a beau être en province (pardon, en région), ce n'est pas une
raison pour faire un best of du kitsch et cacher les voitures. Hormis pour
l'exemple, j'ai laissé tomber les modèles qui étaient en partie cachés par des
cochonneries. Espérons que Rétromobile soit toujours épargné par cette horrible
habitude.
Le stand Alpine est fort bien achalandé en berlinettes.
Le club CG a fait un bel effort également
mêlant modèles de course et de route.
Ces Alfa Romeo dessinées par Bertone resteront à jamais indémodables.
De retour dehors, le parking s'est un peu garni, avec cette Oldsmobile eighty
eight de 1958.
Une Alpine GTA V6 Turbo le Mans: un progrès indéniable au niveau esthétique mais
une surprenante régression au niveau de la puissance puisque le moteur perd 15
chevaux (alors qu'en même temps la R25 V6 Turbo passait à 205 chevaux, allez
comprendre). Seuls 325 exemplaires ont été produits. En réalité, c'est
l'allemand Heinz Christian Kleinmeir, concessionnaire Renault et spécialiste du
tuning qui a le premier décidé de donner davantage de personnalité à la GTA en
lui dessinant un kit carrosserie plus agressif. Renault a racheté et retravaillé
le dessin pour obtenir cette version Le Mans, qui a permis de temporiser jusqu'à
l'arrivée de l'A610.
Je reviens un moment vers la Mustang.
A l'écart, une autre Mustang est tapie. Il s'agit d'une nouvelle génération dans une robe noire mate particulièrement agressive.
La Le Mans s'en va.
Il y a quelques mouvements, comme l'arrivée de cette Dodge Aspen mais ça reste plutôt calme.
Il est environ 17h30 quand je retraverse le salon, m'arrêtant devant cette R8 Major très... féminine
et cette très belle Mercedes 250 SE Cabriolet. C'est tout pour aujourd'hui.
Dimanche. Après la chasse aux œufs et le repas de famille, me voici de retour dans l'enceinte du Parc vers 15h00. Sur le parking ordinaire, je tombe immédiatement sur cette magnifique BMW Z8. Vivement que BMW nous ressorte enfin une vraie supercar.
Une nouvelle fois, je priorise le parking avant tout. Les américaines sont de nouveau là en force, avec cette Buick GS 400,
ou cette excessive Cadillac 1959
Cadillac encore avec cette DeVille
Voici une Buick Regal qui semble beaucoup regretter de ne pas être née Dodge Charger. On ne choisit pas ses parents...
Ici une sublime Pontiac Sylver Streek de 1949.
Une Chevrolet Bel Air
Allons au bout des US, si vous le voulez bien, avec quelques pick-up, dont ce Chevrolet C10,
ce Chevrolet 3100 Série II,
ou encore ce Ford F100.
La série se termine avec cette impressionnante Dodge Dart Swinger.
Bon, il n'y avait pas que des américaines non plus. Ici, une des 100 Alpine GTA Mille Miles produites.
Un trio de Morgan
Une belle M3 E30
Une petite Panhard Dyna X
Autre petite voiture, une Renault 5 Alpine Turbo, relativement rare.
Voici une Nissan 300 ZX Z32 biturbo.
Une autre Alfa Romeo par Bertone, superbe,
une improbable Renault 17
et puisque j'en suis à essayer de faire plaisir à tout le monde, une Harley Davidson.
Allez, je traverse de nouveau en prenant quelques photos d'ambiance,
Je ne suis pas fan d'armes à feu mais cette 12.7 m'a rappelé mon service militaire, durant lequel j'avais tiré avec ce genre d'engins. Assez spécial, puisqu'il fallait viser en se guidant d'après les gerbes soulevées par les balles et que, contrairement aux films américains, il était conseillé de changer le canon assez régulièrement tant le tube s'échauffait.
Une fois sur le parking visiteur, j'avise cette superbe Chevrolet Camaro Cabriolet que j'ai croisée non loin de chez moi il y a quelques jours seulement.
Cette R5 Turbo 2 cherche une place.
Tout au fond du parking, deux taches de couleurs vives attirent mon attention. Je vais voir de quoi il s'agit et tombe sur un séduisant trio: Bentley, Camaro et Dodge Challenger SRT
Du coup, j'ai passé près de vingt minutes seul avec elles, à mitrailler sous tous les angles.
J'ai essayé de les combiner mais elles n'étaient pas si près l'une de l'autre et pas si seules que ça.
Allez, un coup au 70-200 pour terminer.
Lundi. Cette fois j'arrive plus tôt et il y a enfin moins de monde dans les allées, même si ça ne va pas durer. J'en profite pour faire les voitures qui ne sont pas protégées par des barrières, comme cette Porsche 914.
ou ce pick-up australien sur base de Peugeot 203, que j'avais rencontré il y a deux ans sur le parking.
Cette Benjamin fait partie des marques que je découvre.
Une magnifique Jaguar XK150.
Cette Ford Vedette de 1953 est impeccable également.
Voici une microcar Messerschmitt.
Cette Matra Djet nous indique bien où nous sommes! On aurait peut être pu se passer du mannequin: on se doute que cette voiture est faite pour les êtres humains, pas pour les gastéropodes ou les cétacés.
Je termine sur cette Tatra 2-603 de 1975, une ancienne voiture officielle du gouvernement tchèque. On est loin de l'élégance des T77 ou T87 mais les Tatra m'intriguent. C'est pour ça que je vous présente celle ci malgré la corde qu'il y a devant.
Mais l'essentiel est ailleurs. Je me retrouve rapidement dehors. En plus, pour une fois il y a du soleil. Pour débuter, c'est un véritable défilé de Mustang. De la plus ancienne
à la plus méchante.
En passant par cet étonnante version un peu surélevée.
Si je devais choisir, je resterais sur la bleue du samedi, qui me parait la plus équilibrée.
Les Corvette n'auront pas été très nombreuses par contre, c'est étonnant.
J'en termine sur les américaines avec cette brûlante Ford LTD de 1974.
Coté françaises, voici plusieurs Alpine GTA.
De nombreux propriétaires ont décidé de troquer le badge Renault pour un badge Alpine mais il est moins bien intégré que sur le modèle qui dispose de l'emplacement dédié encastré.
C'est toujours un grand plaisir de rencontrer une Venturi, ici en version Cup 111 produite à 21 exemplaires seulement (celle ci est la n°10)
Un inattendu duo de Simca Chambord.
Voici également une Panhard et une DS très présidentielle.
La Lancia Fulvia m'attire toujours autant.
Voici une 911 bien connue, que j'avais shootée au milieu d'une quatre voie déserte, un jour de pluie.
Mais c'est définitivement la 964 qui a ma préférence.
J'essaie de ne pas abuser de ces moments de liberté, il est temps de retourner en famille. A 16h00, je retourne tranquillement à ma voiture. Et je tombe sur l'une des seules Ferrari du weekend, avec la Testarossa jaune et une Mondial dont j'ai complètement foiré la photo. A ma grande surprise, après la grande diversité de marques et de carrosseries que je viens de voir, la 458 ne me fait pas plus d'effet que ça. J'ai la tête dans les anciennes.
Voilà pour ce salon qui aura attiré près de 13000 visiteurs en trois jours. Ca
m'a fait plaisir de voir un peu ce qui se passe au niveau local, avec une
passion pour l'automobile encore très vivace. Le seul regret que je j'aurais est
que les clubs locaux sont très peu mis en avant, sur internet notamment. Ca peut
évidemment être une volonté de rester discret mais même Rétropolis est très
discret sur la toile. Me voilà à un croisement de ma vie de passionné: soit je
propose mes services pour shooter et promouvoir les voitures locales, j'achète
une voiture plaisir et je vis ma passion dans ma région, tranquille, soit je
continue à courir l'Europe à la recherche des voitures les plus belles et les
plus rares du monde. Malheureusement pour madame, je ne suis pas du tout blasé
des grands évènements et il me reste de nombreuses voitures importantes ou
d'évènements à découvrir donc je continue comme avant. On en reparle dans dix
ans!
A mon grand regret, mon agenda sorties déjà tellement chargé que je ne sollicite même plus de shootings car je ne peux pas les assumer (sauf cas exceptionnel, vous verrez bientôt j'espère). Cela dit, si c'est dans le Doubs, ça peut sûrement s'arranger facilement donc n'hésitez pas à me solliciter à l'adresse webmaster @ arthomobiles.fr (supprimez les espaces)
Post Scriptum: pour preuve que beaucoup de choses m'échappent à deux pas de chez moi, une dernière anecdote. Ce dimanche matin, jour de publication de ce reportage, je vais à la boulangerie du village voisin chercher le gâteau d'anniversaire d'Alexandre. En remontant dans l'auto, je vois une vieille voiture tourner dans une rue un peu plus loin. Réflexe de chasseur, je m'engage derrière elle, pas du tout dans le sens de la maison. Au bout de quelques centaines de mètres, je me retrouve derrière une file d'une dizaine de classiques. Je continue à suivre. Par chance, elles s'arrêtent devant un garage du village suivant. Pas d'appareil photo avec moi, pas trop le temps, j'immortalise les deux plus belles avec le smartphone avant de rentrer à la maison. Le regarde de madame me dissuade d'annoncer que je repars avec le réflex. Une rencontre sympa tout de même!
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