Exceptionnellement, j'ai illustré ce reportage par des photos d'époque des voitures reproduites en miniatures. Bien évidemment, ces photos ne sont pas les miennes et pour la plupart, je n'en connais pas l'auteur. Je n'en détiens pas le copyright bien sûr et je serais ravi de créditer le photographe si vous le connaissez.
Histoire de bien marquer le coup sur le cinquantenaire de la
Ferrari 250 GTO, je vous propose d'en remettre une couche cette semaine, mais de
façon plus... inattendue. Ca fait 18 mois maintenant que j'ai rencontré Olivier
lors du Raid Suisse Paris à Arc et Senans et le courant est tout de suite bien
passé avec cet authentique passionné. Je lui ai pardonné sans mal le fait d'être
un Porschiste avant tout (d'où l'apocalyptique
shooting de sa Porsche en mai
dernier) car il est aussi fanatique de la 250 GTO. J'avais déjà vu sa magnifique
collection de miniatures et nous avions convenu de la photographier, mais sans
trouver l'occasion de donner suite. J'ai donc mis la pression en décembre pour
qu'il empoigne sa bombe à air et dépoussière ses modèles afin de pouvoir vous
les présenter au plus tôt en janvier. Chose promise chose due, rendez vous est
pris le dernier jour de 2011.
Je débarque donc chez Olivier au petit déjeuner avec tout mon matériel: le 7D
équipé du 17-40, un flash équipé d'un cactus (déclencheur à distance), trépied
et télécommande, deux softbox de différentes tailles, deux lampes de bureau
équipées d'ampoules "lumière du jour", une prise multiple et mon netbook. Ouf!
Après un petit échange d'amabilités durant lequel il me rappelle qu'il était au
quarantième anniversaire aux Salines et moi pas, nous nous mettons au boulot.
J'installe le matériel sur une table basse, un peu comme sur la photo ci
dessous. Il est possible de contrôler l'appareil depuis l'ordinateur et de voir
immédiatement s'afficher le résultat sur l'écran mais vu le volume que nous
devons traiter, ça prendrait trop de temps.
Vous vous en doutez, je ne suis pas venu pour photographier du Burago ou du
Hotwheels. Les pièces maitresses sont des miniatures au 1/12 personnalisées à
partir de bases Revell par un artisan de Haute Saône. Mystérieusement, ma
préférée est celle que j'ai le moins photographié. C'est par elle que nous avons
attaqué donc j'ai peut être été un peu timide. La carrosserie est nue, montrant
par endroit les coups de marteau lui ayant donné sa forme définitive: superbe.
Elle ressemble trait pour trait à 3607GT telle qu'elle apparait dans les
dernières pages du livre de Jess Pourret et Keith Bluemel.
On voit bien l'aileron arrière boulonné.
La deuxième est 3445GT dans sa livrée Targa Florio 63, avec Ludovico Scarlatti
et J.M. Bordeu.
Une petite touchette ne l'a pas empêchée de terminer sixième au général et
deuxième de classe. La miniature a été soigneusement martelée pour montrer les
dégâts, ce qui donne une touche vraiment unique au modèle.
Voici une photo montrant 3445 GT en action sous cette livrée. Je vous rappelle
que 3445GT porte aujourd'hui la livrée bleue à bande jaune voulue par le
propriétaire suivant, Ulf Norinder! Pour plus d'infos, n'hésitez pas pas à vous
reporter au reportage spécial GTO de la semaine
dernière.
Voici 3589GT dans sa livrée Tourist Trophy de 1962 (troisième au général avec
Mike Parkes).
Vous noterez les traces des essuie-glaces sur le pare-brise.
Aujourd'hui la voiture serait d'un bleu plus foncé et avec juste un liseré
blanc autour de la calandre.
Et à l'époque:
4399GT a été menée par Graham Hill à la victoire au Tourist Trophy 63 pour le
compte de Ronnie Hoare.
Si elle a conservé la livrée du team Maranello Concessionnaires avec ses touches
bleu clair, elle ne ressemble plus du tout à ça puisque dès 1964, sa carrosserie
a été transformée en modèle 64.
Voici 3505GT à la fin de son épopée Mancelle de 1962 avec Innes Ireland et
Masten Gregory, une fin prématurée puisque la course s'est achevée par un
abandon.
Je ne garantis pas la rigueur historique de chaque souillure.
Appréciez les détails de l'intérieur!
Pour comparer:
C'est vrai qu'il est difficile d'être rigoureusement exact dans les conversions. Voyez ici 4491GT qui disposait à un moment donné (notamment à Brands Hatch en 64 où elle portait ce numéro 38 pour David Piper) d'un pavillon très surbaissé. Difficile à réaliser sur ce genre de modèle.
Le reste est quasi-conforme, notamment le capot moteur plus court et plat, la suppression des clignotants et la pose de masques de phares en aluminium.
La vraie, lors d'une course différente. Elle a retrouvé sa configuration standard en 1981, hélas si l'on peut dire.
On quitte le 1/12 pour passer à une échelle plus classique: le 1/18. Celle ci n'est pas la plus belle des miniatures d'Olivier mais elle a tout de même un historique significatif: 3757GT est arrivée 3ème au Mans 1962 avec Beurlys et Elde pour le compte de l'Ecurie Francorchamps. Elle a gardé une configuration similaire de nos jours chez Nick Mason. Ce sont principalement les roues qui choquent.
Les échappements sont conformes alors que sur la version actuelle, ils sortent sur le coté.
Si je parle des roues qui choquent, c'est surtout par rapport aux autres modèles où les roues ont été remplacées. Olivier
me disait que depuis qu'il a sa collection, le prix des roues à rayon a
littéralement explosé. Et après une rapide recherche sur internet, je ne peux
que constater que le prix est effectivement très élevé. Mais il faut avouer que
ca transfigure la voiture. Comme 4153GT dans sa première incarnation, Le Mans
63, où la voiture termina quatrième au général avec Léon Dernier et Pierre Dumay.
On peut noter quelques différences, au niveau des clignotants par exemple, mais l'accent a été mis sur la livrée plutôt que sur les particularités de carrosserie. Par pitié, ne m'écrivez pas pour me lister les détails non conformes, ce ne sont que des miniatures! Il faut bien s'arrêter quelque part dans le soucis de la perfection sans quoi soit le travail de l'artisan n'est plus rentable soit le prix devient ingérable pour le client. Ou alors il faut le faire soi-même pour son propre compte, sans regarder ses heures (ça s'appelle la passion, je sais de quoi je parle) mais très peu de gens ont le talent pour le réaliser parfaitement.
Ici 3769GT dans sa livrée du Mans 62, qui se solda hélas par un abandon pour Fernand Tavano et André Simon.
Je trouve génial de faire revivre toutes ces livrées aujourd'hui disparues. Mais bien sûr, les GTO ont souvent été repeintes durant leurs longues carrières en compétition donc vouloir être exhaustif relève de la mission impossible.
Une version 64 maintenant, 5571GT dans sa livrée NART des 12 heures de Reims avec Pedro Rodriguez et Nino Vaccarella qu'elle termina à la 11ème place.
La photo la représente au Mans deux semaines plus tôt, avec seulement deux bandes blanches sur le nez. Vous avez dit bizarre?
Et revoici 4399GT avec sa carrosserie 64 aux couleurs du colonel Hoare
Les couleurs du Mans 1964 qu'elle termina sixième au général avec Innes Ireland et Tony Maggs à moins que ce ne soient les 12 Heures de Reims où elle portait également le N°25. En fait, il s'agit de la version Le Mans car durant l'épreuve le capot avait été découpé pour réduire le givrage des carburateurs et laissé en l'état pour Reims (je sais, c'est tiré par les cheveux)
En 1962, une seule GTO participa à la Targa Florio: 3451GT qui fut livrée directement en marron avec le toit blanc (sans doute pour éviter la chaleur de la Sicile). Ferraro et Scarlatti la menèrent à une victoire de classe et à la quatrième place au général.
Une couleur atypique, une parmi bien d'autres.
C'est le cas aussi de 3387GT dans cette version Le Mans 62 qu'elle termina 6ème au général avec Bob Grossman et George Roberts Jr pour le NART.
Je dis qu'elle est particulière car l'œil affuté aura remarqué de fortes similitudes avec la livrée de l'ennemie jurée de la GTO: la Cobra Daytona.
Voici de nouveau 4153GT, dans les couleurs sous lesquelles elle a remporté le Tour de France en 1964 avec Lucien Bianchi et Georges Berger.
et qui sont encore les siennes aujourd'hui, à l'exception du numéro 172.
A l'époque:
Encore 4153GT qui fut peinte en jaune en 1965, aux couleurs de la Belgique.
Voici de nouveau 4491GT en version 500km de Spa 1965. Le nouveau propriétaire, Peter Sutcliffe termina quatrième au général, remportant sa classe. Sutcliffe étant plus grand que Piper, il dut faire réaliser un bossage dans le toit pour compenser le profil "low roof" de 4491GT. Bossage parfaitement réalisé sur la miniature. Chapeau!
Nous quittons maintenant les 250 GTO pour deux 250 GT Châssis Court particulière. La première est carrossée par Drogo. 2053GT?
La seconde est aussi une version Drogo, la plus célèbre de toute puisqu'il s'agit de 2819GT, le Breadvan.
Olivier possède aussi une spectaculaire conversion de Breadvan au 1/12 mais elle était hélas en service après vente au moment du shooting. Je ne désespère pas de vous la montrer plus tard, je pense que çà vaut le coup.
Autre pièce incontournable pour moi, c'est superbe F40 LM Pilot dans sa version Le Mans 95.
Olivier étant Porschiste, je me dois tout de même de montrer ici quelques voitures de sa marque fétiche: une 911 GT2 Larbre Compétition (Le Mans 98)
Et cette version FFSA
Une 911 GT3-R du Dick Barbour Racing (Le Mans 2000)
et la même en version Manthey / Gunnar Racing
Et enfin, la benjamine de la collection: cette BMW 3.0 CSL Art Car by Alexander Calder de 1975: superbe!
Voilà, deux heures trente de sprint sans répit pour shooter toutes ces voitures, pas forcément avec le soin que j'aurais espéré: la profondeur de champ est parfois limite mais il faut faire du mieux possible avec les contraintes du moment. Pendant que je replie le matériel, Olivier me sort de sa caverne d'Ali Baba deux petites merveilles: des plans cotés de la 250 GTO et de la 330 LMB: très sympathique.
Voilà, j'espère que vous aurez apprécié cette escapade au pays des petites échelles, même si vous n'êtes pas vous même modéliste (mais je sais que beaucoup d'entre vous le sont). Pour être honnête, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir à réaliser ce reportage car même si la matinée en compagnie d'Olivier a été extrêmement agréable, les photos ont nécessité un post traitement important, de l'ordre de 10 - 15 minutes par photo. Comme il y en a près de 75, il m'a fallu presque 15 jours pour venir à bout de cette tâche très fastidieuse. Autant dire que je suis content d'en avoir fini. Il est possible que de la lassitude transpire dans le texte et si c'est le cas, je m'en excuse.
Et comme j'aime la difficulté, j'ai décidé de tester une première. Les tutoriaux vidéo m'ont en partie aidé à me former à la retouche d'image (ceux d'emob notamment) et après avoir visionné celui d'Anthony Gelot récemment, j'ai eu l'idée de vous en proposer un à mon tour. Figurez vous que c'est beaucoup plus difficile qu'on ne le pense de parler pendant dix minutes dans un micro sans dire d'âneries, sans parsemer ses phrases de "euh" ou encore se planter lamentablement (comme à la fin de la vidéo ci dessous). En fait, il est préférable d'écrire un script à l'avance et de faire plusieurs prises. Toujours est il que pour les retoucheurs en herbe (je ne suis moi même pas un spécialiste), voici comment j'ai procédé pour les photos ci dessus. Vous pourrez y découvrir les bases des calques et des masques de fusion principalement. Bon visionnage et... donnez votre avis!
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