Pour l'une des dernières sorties de l'année, j'ai décidé de tenter quelque chose d'un peu différent de mes habitudes. Mais commençons par le commencement. Ce weekend c'est la Motorscup, un nom qui cache en fait l'ancien programme du Grand Prix de l'Age d'Or. En effet, depuis que Peter Auto a repris le dernier nommé, il y a eu deux éditions mixtes mais cette année, l'Age d'Or a été uniquement consacré aux plateaux Peter habituels: Groupe C, CER, Nastro Rosso... Du coup, les anciens plateaux de l'Age d'Or ont du se recaser, ce qui est chose faite avec la Motorscup. Les courses du weekend incluront donc les F2 historiques, les F1 pré-1966, ainsi que des GT et des protos. Pour ma première visite, j'ai décidé d'y aller sans pression, sans accréditation, et probablement de ne pas du tout faire de piste.

Pourquoi est ce que je parle de quelque chose de différent? Dernièrement je lisais une interview de la photographe Amy Shore sur internet et l'un des paragraphes m'a interpelé. Le voici:

// Any tips for photographing racing sports?

Don’t think that racing sports is all about the cars. The cars are awesome, yes, but they’ve been photographed thousands of times from all angles on every corner of the track. The moments that are happening with the people you are with are new moments, new people. The cars become the secondary subject at racing events. Also, hang around until after the sun goes down. Some of my favourite photographs of events have come from wandering around at night when the crowds have gone and you have to look for light to work with.

Traduction par moi même:

// Des conseils pour photographier les courses?

Ne pensez pas que la course automobile se résume aux voitures. Les voitures sont superbes, c'est vrai, mais elles ont déjà été photographiées des milliers de fois sous tous les angles, dans tous les virages du circuit. Les moments qui se produisent avec les personnes qui vous entourent sont de nouveaux moments, avec de nouvelles personnes. Les voitures deviennent des sujets secondaires sur les courses. Egalement, n'hésitez pas à trainer dans le coin quand le soleil se couche. Quelques unes de mes photos préférées ont été prises en flânant la nuit quand la foule est partie et que devez chercher une lumière avec laquelle travailler.

Evidemment, après 10 ans sur le terrain, cette philosophie n'est pas nouvelle pour moi. J'ai toujours admiré les gens capables de restituer l'ambiance d'un évènement, de photographier les gens, comme Rémi, Alexis ou Amy (et bien d'autres). J'ai souvent voulu m'y essayer mais les voitures finissent toujours par m'accaparer. C'est mon coté archiviste. Et même si une voiture a été photographiée des dizaines de milliers de fois, ce n'est pas pareil quand c'est moi qui appuie sur le bouton. "_ c'est moi qui l'ai fait", ça compte aussi. Cela dit, je commence a avoir vu la majorité des voitures historiques qui tournent régulièrement en Europe donc cela a-t-il encore du sens de continuer à les photographier encore et encore?

Aujourd'hui, les voitures en piste m'intéressent un peu moins donc c'est l'occasion ou jamais. En regardant un peu le matériel utilisé par Amy, je réalise que mon 50mm est compatible avec le 6D (on pourrait même dire je me souviens que j'ai un 50mm). Je décide donc de le mettre à profit pour me forcer à changer de point de vue. Voilà, je vous propose de découvrir le résultat de mon challenge du jour.

Il est un peu plus de 08h00 quand j'arrive sur le circuit et m'acquitte des 10 euros de droit d'entrée pour la journée. C'est parti pour un tour de reconnaissance dans le paddock.

Voici déjà une Stanguellini Formula Junior

une Cooper et une Ferrari Dino

La Scarab, toujours exceptionnelle,

et cette magnifique Cooper T51. En 1959, la T51 fut la première voiture à moteur arrière à remporter une course de Formule 1 avec Jack Brabham.

Les gens, ne pas oublier les gens!

J'arrive au niveau de la pré-grille. Le Youngtimer Touring Car Challenge s'apprête à entrer en piste. Le plateau est assez hétéroclite, avec ces Porsche, présentées comme des RSR

ou cette très impressionnante Pontiac Trans Am qui développe pas moins de 700 chevaux.

Les voitures sont déjà appelées à prendre la piste!

Ici une très belle Mustang

Des Alpine A310

et A110

une Lotus Sunbeam

une Ferrari 308

les Porsche

une Saab

ou encore cette BMW E21

Je finis mon tour par le haut du paddock où se trouvent les voitures du NKHTGT (championnat néerlandais de voitures de tourisme historiques, en VO le Nederlands Kampioenschap voor Historische Toerwagens en GT’s).

Un van d'assistance sympa.

On s'affaire sur cette petite Elan.

Les Formule 1 Pré-66 du plateau HGPCA (Historic Grand Prix Cars Association) sont en train de se ranger en pré-grille. Il est temps de passer aux travaux pratiques.

Je chausse le 50mm, je mets mes yeux et mon cerveau en mode "détection de détails" et je me concentre sur chaque voiture l'une après l'autre, en commençant par la Lotus 24.

Une Cooper

Lotus 44.

La particularité du 50mm est de pouvoir ouvrir à f1.4, ce qui donne une très faible profondeur de champ, et permet de focaliser sur un détail en rendant tout le reste très flou.

Avec la lumière rasante du soleil qui se lève, je m'éclate, quitte à accepter quelques aberrations chromatiques.

Vous l'aurez remarqué, j'ai en plus décidé d'appliquer un traitement particulier à la plupart des images. Après avoir un peu tâtonné, j'ai trouvé ce qui me plaisait, basé notamment sur une réduction du contraste (l'inverse de ce que je fais d'habitude). J'ai bien conscience que ça rebutera certaines personnes mais souvenez vous, j'ai dit différent.

Dans chaque image il y a un point de netteté sur l'élément que j'ai voulu mettre en valeur.

Ces voitures sont de véritables mines de détails.

Bon, j'avoue que je n'ai pas appliqué à la lettre les préceptes d'Amy: si je me suis attaché à bousculer mes habitudes, je ne me suis pas concentré sur les gens. Même s'il y a quand même quelques images qui me plaisent beaucoup:

Evidemment ça me gêne de ne pas faire de photos des voitures entières, comme cette Heron-Alfa Romeo mais au 50 fixe, ce n'est pas évident dans un espace restreint.

Je reviens vers cette Copper T66

retour aux détails

Hélas les sifflets retentissent déjà pour demander aux pilotes de démarrer les moteurs. Bon, j'ai eu une demi-heure vraiment excitante.

Il est temps de faire un petit inventaire de ce plateau, on ne se refait pas. Je remets le 24-105 en place rapidement et prends un peu de recul. Voici donc une Lotus 22, châssis 944, ex Masten Gregory

La Cooper T51, châssis F2-1-59, ex-British Racing Partnership qui terminera troisième des deux courses

Une Cooper T53, châssis F2-8-60, voiture d'usine qui fut pilotée par Jack Brabham en 1961

Une Lotus 44

Une Lotus 21, châssis 939/952 (le châssis 952 ayant à l'époque remplacé le 939 suite à un accident)

Une Lotus 18, châssis 370

Une Cooper T51

Une Cooper T45

Une Lotus 18/21, châssis P1, qui s'imposera dans les deux courses avec un meilleur tour à 151.8 km/h de moyenne

Une Cooper T53, deuxième de chaque course

Une Lotus 24, châssis 942, sur lequel Mike Hailwood fit ses débuts en Grand Prix

La Heron

Une Cooper T53, châssis F1-1-61, ex Surtees

Une Cooper T71/73

Une Lotus 32

Une Lotus 21/24

Une Cooper T45

et la T66, châssis F1-2-63.

En attendant la suite, je vais voir de plus près les GT, comme cette 964

La Ferrari 308

Encore des Porsche

Je vais ensuite voir les "RSR"

Le numéro de série de l'orange me confirme qu'il ne s'agit pas d'une vraie RSR mais d'une préparation. Je suppose qu'il en est de même pour la Martini.

En pré-grille, les participants de la course de 200 kilomètres se mettent en place. Ici une Tiga

C'est la monstrueuse Chevrolet Monza qui monopolise mon attention

Tout comme la 3.0 CSL

Une Lola T290

Elle est bien dans son jus.

C'est déjà dans le reportage sur l'Age d'Or en 2013 que je m'étais indigné sur le "révisionnisme tabagique" de la loi Evin, qui imposait le masquage des publicités pour le tabac sur les affiches d'époque. Cette fois, ce sont les inscriptions sur les voitures qui doivent être modifiées. Avec le recul, ça me semble plus logique: les voitures sont en action sur la piste, on est dans l'instant, il n'est pas si choquant qu'elles doivent se conformer à la règlementation en vigueur. Alors que dans une revue ou sur une affiche, c'est un document historique. Pour marquer le premier Point Godwin de l'histoire d'Arthomobiles, je dirais que les croix gammées ne sont pas masquées des livres d'Histoire pour éviter de donner aux jeunes l'envie de lire Mein Kampf donc pourquoi flouter les inscriptions Rothmans ou Marlboro? Je me doute bien que les cigarettiers sont assez retors pour faire leur pub de façon détournée en utilisant des documents d'époque mais le contexte devrait compter.

Il faut quand même savoir que Gitanes est dans le collimateur du Ministre de la Santé car son seul nom " fait la promotion du tabac" en évoquant "la féminité", alors que Lucky Strike et Marlboro Gold sont liées à la "chance" et au "succès". Si si cherchez bien c'est subtil mais ça se tient: qui n'a jamais fantasmé sur Valérie Kaprisky? Bon, je ne veux surtout pas me faire l'avocat des empoisonneurs mais on se trouve dans le même cas qu'avec les voitures: on pourrit la vie des utilisateurs sans vouloir tuer la poule aux œufs d'or fiscale. Pourtant pour le tabac c'est simple: soit on considère que 75 000 morts par an est intolérable et on l'interdit purement et simplement (pardon à mes lecteurs addicts), soit on a un besoin immédiat des taxes et on arrête l'hypocrisie. Tout ça pour dire qu'aujourd'hui on peut se contenter de deux petits scotchs pour transformer GITANES en GIIANES ou CITANES mais qu'on n'est pas à l'abri que demain ce soit toute la voiture qui doivent être masquée.

Encore quelques détails avant la mise en route.

N'oublie pas les gens!

Et c'est parti. La Monza, devant la Tiga SC79

Une Osella PA3 et une Crosslé 9S, modèle dont des continuations sont encore produites aujourd'hui, ce qui semble être le cas de celle ci.

Une Elva Mk8 et une Porsche 914/6

Une Lola T492 et la CSL

Une Royale RP17

devant une Grac MT14S et une Grac MT14B, des voitures françaises

Une Toj SC303, châssis 23-78 et une Tecma 755

La Lola T290 et une Martin BM9.

La séance d'essai va durer 40 minutes, j'ai le temps d'aller faire un petit tour, avec le 50mm toujours.

Ca bricole

J'essaie de garder l'œil ouvert sur les jeux de lumière, même si le soleil de 10h00 s'y prête moins que celui de 08h30.

Je me suis vraiment beaucoup amusé à chasser le détail, surtout que la focale fixe impose plus de discipline qu'un zoom

Mais c'est un peu tout ou rien. Je n'aime pas trop jongler avec les objectifs (ou je suis trop paresseux, c'est possible) donc je me vois mal faire du détail et des plans larges en même temps, sauf à revenir au fonctionnement à deux boitiers que j'ai un peu abandonné dernièrement (dur de seconder le 6D avec un 60D).

Il faut aller doucement, prendre son temps, regarder partout,

ce qui n'est pas forcément compatible avec ma volonté d'être exhaustif sur de grands évènements comme Le Mans Classic, ou même Chantilly, où je dois déjà courir pour voir toutes les voitures.

Cela dit, au Mans et ailleurs ce sont souvent les mêmes voitures qui reviennent donc il faut voir. Tout dépendra des retours que j'aurai sur cette page

Je pense que l'évènement qui se prête le mieux à ce genre de traitement est le Goodwood Revival, où le plateau est relativement stable d'une année sur l'autre et où il suffit de tourner la tête pour tomber sur une demi-douzaine de scénettes incroyables.

Ouille ici, deux personnes sont carrément en train de changer le bloc d'une monoplace.

Il n'est pas encore 11h00 et je suis à deux doigts de rentrer déjà à la maison, tant je regrette la lumière de ce matin.

Mais je m'aperçois que je ne suis pas allé voir ce qu'il y avait dans les boxes. Sans accréditation je ne sais pas trop si j'ai le droit d'aller sur la pitlane mais je tente le coup. Pour l'instant c'est relativement calme donc personne ne vient me chasser.

Dans le premier stand, je tombe sur une Maserati 250 F et je comprends que je ne suis pas près de partir: j'avais complètement oublié ce plateau.

Dans le box suivant, deux autres Maserati dont une qui semble non restaurée. Magnifique.

Je ne sais pas s'il y a beaucoup mieux pour transmettre la passion à son fils que de remplir ensemble le réservoir d'huile d'une Maserati 250F mais ce n'est pas à la portée de tout le monde.

En remontant la ligne des stands, je tombe ensuite sur un autre plateau, celui des Formule 2. Là aussi il y a du lourd.

Puis je pénètre dans la caverne d'Ali Baba, un double box plein à craquer de Maserati!

Et une Lola GIIANES

Du coup je fais l'une de mes photos préférées de la journée, avec cette 250F au milieu d'un bric à brac d'outils divers, comme un diamant découvert dans une gangue de terre.

En redescendant la ligne des stands, je retrouve la Monza, totalement déshabillée.

Apparemment il n'y a pas que les anciennes qui nécessitent un peu d'huile de coude.

J'aime beaucoup l'atmosphère de ce paddock à l'ancienne. Ici, majoritairement, pas de richesse exhibée, pas d'immenses camions, pas d'arrivée en hélicoptère: le camping car avec la voiture en remorque et un scooter pour les déplacements, c'est tout.

Evidemment il y a aussi des grosses équipes structurées mais ce n'est pas la majorité.

Coté parking, je trouve une GTC4 Lusso

Le propriétaire de cette Fiat 500 a trouvé une façon ingénieuse et bon marché de masquer sa plaque d'immatriculation.

Sur le parking, je trouve juste cette 308.

Les F2 vont aller se mettre en pré-grille, je les suis de loin.

Je m'arrête devant la mécanique incroyablement dépouillée de la Scarab.

       

Voici donc les F2, qui offrent une variété de carrosseries qui illustre assez bien l'évolution de l'aérodynamique

Bon, il est temps de remettre le 50mm.

On a déjà perdu la beauté et les rondeurs des F1 de ce matin.

Les pilotes, j'ai failli oublier!

Je vous laisse apprécier les noms de ceux qui ont piloté ces voitures par le passé.

Une fois de plus, les sifflets m'indiquent qu'il est temps de me placer. J'essaie de garder le 50.

Et c'est parti pour l'inventaire. Avec le numéro 2, le futur vainqueur dans une March 772, châssis 772-3. Derrière, la March 79B, châssis 79B-4, qui réalisera le meilleur tour à 179.1 km/h de moyenne.

Une March 752, châssis 752-11, et une March 782, châssis 782-12

Une autre March 782, châssis 782-06 et une Chevron B40

Encore une March 782 et une Brabham BT36, châssis BT36-11

Deux March 712M, châssis 712-11 et 712-5

Une Lotus 69, châssis 7169-F2 et une Modus M7

Une March 732 et une March 712M

Une Brabham BT18, châssis F2-21-66 et une March 782

Et enfin une Surtees TS15, châssis TS15-03

A peine les F2 sont elles parties en découdre que la catégorie suivante vient s'installer. Il s'agit des F1 Pré-61. C'est parti.

Pour une fois, je fais l'impasse sur les Ferrari

C'est principalement aux 250F que je vais me consacrer.

S'il y a des fétichistes de rivets parmi vous, ils vont être aux anges.

La verte est une tuerie.

Système D, ce serait dommage de perdre le capot en route.

J'ai quand même pensé à regarder les autres.

Coup de sifflet, ça commence à gronder.

Inventaire des forces en présence, vous avez compris le principe. La Scarab Offenhauser démarre en premier.

Puis la Lotus 16, châssis 368, qui fut pilotée par Graham Hill en 1959

Une Maserati 250F, châssis 2501/2523

Une autre, châssis CM7, qui trahit une des répliques construites par Cameron Millar avec des pièces d'origine.

La Ferrari Dino, châssis 007, bien connue

Une Cooper T41

Une Maserati 250F, 2533

250F encore, châssis 2521

250F toujours, châssis CM5, une autre réplique donc

Une Cooper Bristol

La superbe Monza Lister Jaguar, une voiture unique créée pour participer à la fameuse 'course des deux mondes', ou Monzanapolis, qui a vu s'affronter pilotes de Formule 1 et américains du championnat USAC. Cette voiture a été créée à la demande de l'Ecurie Ecosse pour la deuxième et dernière édition de la course, en 1958. Malgré son moteur de Type D, une préparation trop rapide empêcha la Lister de lutter contre les américaines rompues aux ovales. Elle fut convertie en voiture de sport mais subit deux accidents avant de retrouver sa carrosserie de monoplace et d'être vendue à Phil Scragg qui l'engagea en course de côte. La voiture connut enfin de nombreux succès.

Une Alta F2

Cooper T43

La plus belle des 250F présentes, châssis 2507

Une autre Cooper Bristol

Dernière Maserati 250F, châssis 2522. Aucune inédite pour moi, hormis CM7 mais bon.

Et pour terminer une Cooper T41

Les F2 ont terminé leur course et viennent se ranger au parc fermé. Je vais en profiter encore un peu.

Aïe, il va y avoir un peu de travaux de fibre de verre sur celle ci.

J'aime beaucoup la décoration de la Surtees

Même sans accréditation, je trouve super que l'on puisse passer des moments tranquilles en tête à tête avec ce genre d'auto, sans personne autour.

Tout ça me rappelle pourquoi ce sont les voitures de course qui ont de plus en plus mes faveurs: j'aime ce coté brut et sans concessions pour le confort ou le paraitre. Ces voitures n'ont pas été conçues pour en mettre plein la vue devant un hôtel ou un casino. Elles ne sont pas des vitrines technologiques, s'embarrassant d'un lourd système hybride pour sacrifier à la mode. Non, elle sont juste dépouillées au maximum pour aller chercher le dernier centième de seconde possible. L'expression de la performance. Elles ne font pas assaut de chiffres sur le 0 à 100 dans des communiqués de presse ronflants: elles y vont, sans fioritures.

Et si en plus elles portent les stigmates de cette course à la performance, elles ont encore plus d'âme que leurs sœurs bichonnées et refaites à neuf après chaque épreuve.

D'habitude je m'intéresse moins aux monoplaces qu'aux GT mais je dois avouer qu'en terme de détails, les premières ont beaucoup de potentiel.

Hesketh, un nom largement popularisé par le film "Rush"

La vainqueur de la course:

Je pense que la Surtees illustre parfaitement ce que je voulais dire au sujet de l'absence de raffinement des voitures de course.

Il est 12h30, je traverse le paddock une nouvelle fois.

Ici le changement de moteur touche à sa fin,

alors que là, le travail commence suite à une visite dans les graviers.

La Tesla semble en ordre de marche.

Je n'avais pas encore vu cette Maserati 300S.

Cette F40 est une habituée du circuit.

Au niveau du parking, voici une DB6

et une autre Aston Martin, plus récente.

Bon, ce n'est pas que j'en ai marre mais je pense que j'ai détaillé toutes les voitures intéressantes et la famille a été pas mal mise à contribution ces dernières semaines. Qui plus est, je suis très satisfait de ma matinée. Je décide donc de prendre déjà le chemin de la sortie. Mais il reste une dernière étape avant de retourner à ma voiture. En effet, une vente aux enchères est organisée par la maison Marc-Arthur Kohn en marge de la manifestation. Allons voir ça. Les frais de vente sont de 25.2%!! Les spectateurs sont accueillis par cette compression de César, hors catalogue.

Voici d'abord une Porsche 911 SC de 1982, préparée Groupe 4, estimée entre 100 et 120 000 euros.

Une Amilcar C3 de 1934, estimée entre 43 et 45 000 euros.

Une Alpine A310 reconditionnée en Groupe IV en 2008, estimée entre 72 et 75 000 euros (c'est précis)

Ici une Seeley G50, proposée à 34 000 euros

Une Porsche 930 Turbo, estimée entre 150 et 180 000 euros.

Cette Mercedes-Benz 300 SL Roadster ne figure pas au catalogue.

Une Simca 1200S, qui vous coûtera entre 28 et 32 000 euros.

Une Mini Pick Up "Evocation Assistance Montecarlo". 7500 à 9500 euros pour cette voiture. Le catalogue précise utilement que "ce n'est pas un véhicule de concours"

Cette Chevron n'est pas au catalogue

Ici une Ford Shelby "reconstruite en 2002 en respectant strictement le modèle de 1972", estimée vers 45 000 euros.

Une Georges Irat MDS 1025, estimée 40 000 euros

Une Austin Seven Ulster, estimée vers 31 000 euros.

Une Moto Guzzi 500 Falcone, 14 000 euros

Cette Honda 125 S3 Challenge est estimée à 4000 euros

Ici une Terrot LR, estimée 8000 euros environ.

Seulement 1000 à 1500 euros d'estimation pour cette Bugatti Type 50T au 1/8

A mes yeux la pièce maitresse de la vente est cette extraordinaire maquette de hors bord Ferrari en acajou, estimé 1200 à 1500 euros. Si j'avais vu cette estimation plus tôt, j'aurais presque pu casser ma tirelire (même s'il faut remettre 25% derrière quand même).

Pour ce qui est des résultats, je vous mets une capture d'écran de la fiche assez lapidaire présente sur le site de la maison d'enchères. Pour résumer, de tous les lots en photo ci dessus, seuls ont été vendus, hors frais: la maquette de Bugatti pour 800 euros, la maquette du bateau pour 1300 euros (snif), la Honda pour 3800 euros et la Terrot pour 6500 euros. Aucun véhicule à quatre roues n'a été adjugé. A vrai dire je ne sais même pas s'ils ont essayé. En tant que fans de voitures, je crois qu'on a vraiment de la chance d'avoir des maisons comme RM, Bonhams ou Artcurial qui font de vrais efforts de présentation, de diffusion et de promotion de leurs ventes.

Je rejoins le parking où je rencontre une deuxième Vanquish.

13h30, direction la maison. Alors que j'approche de l'entrée du périphérique de Dijon, un grondement derrière moi attire mon attention. Mon cœur loupe un battement. J'ai déjà eu pas mal de belles voitures dans mon rétro, pendant le Tour Auto par exemple, mais la F40! Quel présence, quel ovni, c'est juste énorme! Dès qu'on passe en double voie, je m'écarte et la suis des yeux aussi loin que possible. Quel belle conclusion pour cette journée!!

Je suis très content d'être venu assister à cet évènement, dans lequel j'ai retrouvé tout ce qui faisait le charme de l'ancien Age d'Or: un paddock un peu chaotique avec le pilote et son mécano qui bricolent la voiture sous l'auvent du camping car. C'est l'idée que je me fais de la course automobile il y a quelques décennies. Au niveau du plateau, il manquait des F1 plus récentes mais celles de 1968 à 1978 courent sous la bannière du FIA Masters Historic Formula One Championship. Il faut donc aller à l'Oldtimer Grand Prix au Nürburgring ou aux Six Heures de Spa pour les voir. Tiens tiens, deux évènements qui manquent à mon tableau de chasse...

Pour ce qui est du challenge "Think different", je me suis vraiment éclaté en début de matinée, alors que la lumière rasante mettait en valeur chaque détail des carrosseries. Oui car au final j'ai plus fait de détails que de personnes mais Rome ne s'est pas faite en un jour, elle non plus. Une fois la lumière plus directe, c'était un peu moins fun. En tout cas c'était une expérience intéressante, même si je ne peux pas envisager de ne pas prendre un peu les voitures entières. Qui plus est, je me retrouve avec plus de 440 photos publiées alors que je ne suis resté sur place que cinq heures. Imaginez après un weekend au Mans ou à Goodwood!! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez mais je pense essayer de poursuivre un peu dans cette voie, sur les évènements qui s'y prêteront.

Libre à vous de quitter cette page par ici si vous avez terminé la consultation du site. A bientôt