S'il y a une chose que je déteste, c'est mentir. Mais trahir la confiance de quelqu'un est encore pire. Du coup, quand on m'envoie des informations sur le rallye du cinquante cinquième anniversaire de la Ferrari 250 GTO en me précisant qu'elles sont totalement confidentielles, je n'ai plus qu'à prier que personne ne vienne me demander frontalement si je suis au courant de quelque chose. Cette fois, j'ai eu de la chance. Au plus j'ai du omettre ce déplacement les fois où l'on m'a interrogé sur mon programme de la fin de l'année. Et même ça me met mal à l'aise. Bon, quand je parle d'informations, c'est presque déjà exagéré puisque tout ce que je sais est le nom de l'hôtel qui sert de camp de base à Florence et quelques allusions on ne peut plus vagues sur les boucles que feront les participants pendant quatre jours. Il faut espérer que nous trouverons des informations sur place.
Reprenons où nous nous étions arrêtés sur la page précédente. Je sors du Maranello Palace pour découvrir cette superbe GTC4 Lusso, bien placée en plus.
Je termine le trajet de deux heures vers Florence, durant lequel mes co-conspirationnistes Vincent et Thomas m'indiquent que le déchargement des voitures est déjà majoritairement terminé. Damn! J'arrive un peu après 9h30 et me gare à l'arrache en apercevant les premiers camions. Deux GTO viennent d'en descendre.
L'une d'elles ne tarde pas à prendre la route pour rejoindre l'hôtel à moins de cinq cent mètres.
Les camions continuent à se vider dans ce cadre pas très glamour.
Il est temps d'aller voir l'hôtel mais d'abord, il faut trouver une vraie place de parking. Une fois garé, je remonte à pied et trouve une grille qui donne une bonne vue sur le parc, avec de nombreuses voitures déjà alignées... et Thomas au milieu! Pas le temps de faire une photo, je me dépêche de rallier l'entrée en croisant les doigts pour pouvoir passer le portail moi aussi. C'est bon, ouf! Déjà çà, c'est inespéré. En plus, les voitures sont véritablement mises en place, et pas juste bêtement garées.
Il reste un trou juste sur le devant.
Ca fait quand même un choc de les voir toutes là.
L'exposition n'est certes pas optimale avec beaucoup d'ombres mais mon instinct me dit qu'il ne faut pas trop trainer.
Plusieurs voitures ont changé de livrée depuis notre dernière rencontre, et je suis très content de les voir avec leur nouvelle robe.
J'avais déjà revu NU25 à Chantilly depuis l'abandon de la livrée Francorchamps.
Logiquement, il devrait y avoir deux inédites pour moi, ce qui est un excellent résultat. La première est celle ci, la deuxième n'est pas encore arrivée.
L'ex-Norinder a bien récupéré de son gros choc lors du rallye des cinquante ans.
Les ombres et le contre-jour ne vont pas rester un problème longtemps car un responsable de l'organisation vient très gentiment nous prier de sortir, au vu de notre absence de badge. Devant sa grande amabilité, je décide de tenter le coup et lui demande s'il peut nous communiquer l'adresse du déjeuner demain, ce qu'il fait. Voilà déjà un indice. Nous voilà dehors. Quatre français, quatre allemands. Honnêtement je pensais qu'il y aurait plus de monde mais le secret semble avoir été bien gardé.
Il n'est que 11h00 du matin et je ne sais trop ce que nous allons faire du reste de la journée. Peu après, une des voitures ayant changé de livrée arrive par la route.
Nous remontons au parking de déchargement. La voiture de Nick Mason attend son propriétaire.
Revenus devant l'hôtel, nous voyons un camion bâché entrer dans l'enceinte. C'est le moment de jouer les espions. Tiens, celle ci aussi a changé depuis notre dernière rencontre, et pas que de peinture.
Je longe le mur de l'hôtel pour descendre jusqu'à la grille du parc. Surprise, elle est ouverte, le temps que la dernière arrivante prenne place.
Mais bien vite les grilles se referment.
Faire un reportage intéressant sur un GTO Tour est une gageure: il faut trouver des choses à dire et surtout présenter des photos variées alors qu'il n'y a que 18 voitures présentes, toutes identiques. Mais quand en plus on ne dispose que de dix mètres de grille pour faire des images, ça devient carrément périlleux.
Ne vous attendez donc pas à une extrême variété.
On grimpe sur un muret, on lève les bras, on change d'objectif, bref tout est bon pour essayer de ne pas passer l'après midi à refaire la même photo.
J'attaque les détails, en désespoir de cause.
Le contre-jour se calme un peu, histoire de pouvoir se tourner vers la droite.
Certains Italiens qui tournent la tête au bon moment s'arrêtent pour faire des photos. Ceux qui regardent droit devant eux ne sauront jamais à coté de quoi ils sont passés. En tout cas j'espère pour eux. Le pire étant sans doute d'être en bus et de voir ça sans pouvoir s'arrêter, argh!
Vers 16h00, après trois heures derrière la grille (!!) nous finissons par remonter à l'entrée principale. Les cartes du parcours de demain sont tombées du ciel, par une sympathique intervention divine. Tout à coup Thomas repère je ne sais comment la voiture de Mason qui arrive en plein trafic. Aux armes!
Une heure plus tard, la Norinder fait une sortie. Son échappement est incroyablement libéré, elle fait cinq fois plus de bruit que les autres. Et là c'est le drame: tout le monde regarde avec consternation les stickers de l'évènement, rouges pétants, sur le devant et les flancs. Et le pare-soleil!! Pourquoi?
La GTO ne tarde pas à revenir mais il a fallu encore moins de temps à mes deux compagnons pour décider d'abréger leur voyage de deux jours, au vu de cette insulte à l'esthétisme. Pour ma part, j'avais de toute façon prévu de m'arrêter mercredi soir donc ça ne change rien.
Quelques voitures du staff font des allées et venues.
A presque 19h00, il fait maintenant très sombre et deux voitures partent en escapade.
Au final nous n'aurons pas fait grand chose depuis midi. La raison principale de notre attente est qu'il manque encore une voiture et qu'il s'agit comme par hasard de l'une de celles qui nous manque, à Thomas et à moi. Une GTO qui n'a pas roulé en public au cours de ce millénaire. C'est donc un petit évènement, comme la Bardinon il y a cinq ans. "On" nous a annoncé son arrivée pour 14h00, puis que sa remorque était coincée dans les bouchons. Voir c'est croire mais ce ne sera pas pour aujourd'hui. De toutes façons il fait quasiment nuit et il est temps de rejoindre l'hôtel. Mes camarades sont beaucoup plus hardcore que moi: je serais rentré bien plus tôt. Eux auraient voulu revenir à la nuit pour une photo nocturne. Hélas, une des voitures du premier rang est bâchée. Après une pizza vite fait, mes courageux colocataires se mettent sur Google Streetview pour étudier le parcours du lendemain. Je m'endors...
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