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Comment aller couvrir un évènement dans la région de Florence sans faire un stop à Maranello? Impossible! Ce qui explique que je me sois ménagé quelques heures sur place avant de poursuivre mon périple. L'étape ayant lieu un dimanche, je ne suis pas pressé. Je pars donc un peu après 8h00 du matin et je prévois une nuit sur place. A ce sujet, les chambres proposées au Maranello Village, mon point de chute habituel, sont toutes à plus de 200 euros. Je n'ai jamais vu ça. Par contre, je trouve une chambre au Maranello Palace pour moins de 70 euros. Ce sera ma première nuit là bas. En attendant, les voyages de jour sont bien plus faciles que ceux de nuit et je fais le trajet d'une traite sans difficultés. J'arrive à Modène vers 15h00 et je me dirige immédiatement vers le Museo Enzo Ferrari. J'achète un ticket pour chaque musée, 26 euros, bien décidé à enchainer dans la foulée.

L'exposition en cours est intitulée "Driving with the stars" et est consacrée aux voitures de célébrités. J'ai du mal à imaginer un thème qui me parle moins que celui là. Je me fiche totalement des people et autres "stars", et je ne pense pas que la marque ait besoin de leur aura pour faire briller un prestige obtenu sur la piste, dans la sueur et le sang. Bon, je devrais facilement pouvoir occulter l'aspect paillettes et me concentrer sur les voitures. Facile quand on se trouve d'emblée en face de la 166MM 0064M, ex Gianni Agnelli et la 340MM 0280AM, vainqueur des Mille Miglia 1953.

       

       

Une très belle Dino 206 GT et une 365 GT 2+2, toutes deux dans des teintes originales.

       

Une 275 GTB

Une voiture unique, la 330 GTC Speciale, châssis 9439, commissionnée par la Princesse de Belgique Liliane De Rethy.

       

Et cette 250 GT clôture déjà la liste des classiques.

Pour satisfaire le plus grand nombre, une bonne dose de modernes s'impose. Je le comprends, même si ça me désole.

       

       

Les supercars sont là, évidemment.

       

       

Dont la LaFerrari d'un célèbre chanteur.

       

       

La Tdf est dans la configuration idéale.

A intervalles réguliers, les lumières s'éteignent pour laisser place à un film. Pour moi, c'est surtout une perte de temps pendant lequel je ne peux pas faire de photos mais bon, il n'est pas mal.

La surprise est la présence de la SP12 EC, une voiture unique spécialement construite pour Eric Clapton. Basée sur une 458 Italia, elle rend hommage à la 512BB. Il y a quelques semaines c'était une maquette qui était présente, avec des vitres opaques. Maintenant c'est soit la vraie, soit une maquette beaucoup plus évoluée. 

       

Dire qu'à son ouverture j'avais loué l'éclairage puissant du musée, aujourd'hui réduit à ces spots que je déteste.

       

       

Me revoilà dans le hall

Je passe dans la seconde partie, réservée principalement aux moteurs.

J'ai déjà vu la plupart des voitures, auxquelles je n'accorde que peu d'attention.

       

Je me concentre sur la principale attraction du Musée en ce moment, cette 458 Challenge apparemment toute bête.

       

       

Quelques indices laissent penser que ce n'est pas une voiture ordinaire.

Et... ta-daaaaa!!!! En fait cette voiture est l'un des mulets de développement de la LaFerrari. C'est le V12 de la supercar qui se cache dans ses entrailles, comme celui de l'Enzo s'était en son temps niché dans un châssis de 348 adapté. La suite est plus obscure mais j'ai cru comprendre que la voiture a été vendue par Ferrari à Greg B, un richissime amateur de la marque. Ce qui expliquerait son état immaculé, loin de l'état habituel des voitures de développement. En tout cas, le fameux acheteur a réussi à faire ce qu'Eric Clapton n'a pas obtenu de Ferrari pour sa SP: disposer d'une 458 à moteur V12.

Changement de ville, changement de musée. Me voici à Maranello, pour découvrir le nouveau musée amélioré. Il a une nouvelle fois été agrandi et c'est la première fois que je le visite depuis.

       

Le sens de la visite a été modifié. Maintenant on commence par le haut et on descend pour sortir en traversant la boutique, comme dans tout musée qui se respecte. La première salle est grande, avec seulement deux voitures. La 250 LM, châssis 5995, qui campe ici depuis très longtemps. Elle est accompagnée d'un gabarit de monoplace 156 F1.

       

       

A coté, la réplique officielle de la 125S, numéro de châssis 90125, et son moteur.

       

       

Cette mise en scène introduit l'exposition temporaire "Under the skin", qui a pour sujet le processus créatif et d'ingénierie de Ferrari. L'exposition migrera au London Design Museum en novembre.

       

Voici par exemple les dessins de Gioachino Colombo pour la Ferrari 125S, réalisé dans sa chambre sur une planche à dessins d'emprunt.

La salle suivante est très sombre et continue dans le même thème, avec ce gabarit de 250 GTO.

Un autre gabarit, fabriqué chez Pininfarina et envoyé chez Scaglietti pour que les artisans puissent marteler la carrosserie de la 365P.

       

Le plus intéressant, la maquette en glaise de la J50, une série limitée à 10 exemplaires fabriquée pour célébrer les 50 ans de Ferrari au Japon. Basée sur la 488 Spider, je trouve que c'est l'une des plus belles créations de la marque depuis bien longtemps. Les chances d'en croiser une un jour sont malheureusement proches de zéro.

       

A ses cotés, une carrosserie de 250 LM, qui montre comment se présente l'aluminium après martelage.

       

       

Et une carrosserie de 750 Monza, finalisée.

En face, c'est une 488 Spider qui dévoile son squelette d'aluminium.

       

Enfin, voici des maquettes de différents modèles: 599 GTB, 612 Scaglietti,

       

330 GT 2+2 et 250 LM

       

P6 et Daytona

400 Superamerica

et même la Sigma. Tout ça est bien sombre malgré tout.

Je poursuis dans les nouvelle salles pour tomber sur cette superbe LaFerrari Aperta.

       

       

       

Suit une lignée de voitures de course

       

dont cette superbe 312 F1

       

et une 166MM, châssis 0040M

       

       

C'est très graphique mais pas forcément facile pour le photographe.

       

Dans la même pièce, Ferrari a pensé aux passionnés d'automobilia

Avec une F40 et une 275 GTB. Pour tout vous dire, je suis arrivé en même temps que plusieurs groupes de touristes que j'ai eu un peu de mal à semer, puis l'horizon s'est soudain éclairci. Et du coup, malédiction fréquente du photographe, j'ai du tout reprendre du début. L'occasion d'ajuster (un peu exagérément c'est vrai) la balance des blancs directement sur le boitier car en réalité, la lumière est horriblement jaune partout.

       

Cette nouvelle mouture du musée souffre de la plaie de nombre de ses semblables: une mise en scène qui se veut classe et mystérieuse avec des pièces sombres et des éclairages localisés et pas toujours maitrisés: regardez cette bande d'ombre sur cette sublime 166/195 Berlinetta Touring. Je sais que certains rétorqueront qu'il n'y a pas de mauvaises conditions, juste des mauvais photographes mais dans un musée, on n'a pas forcément toujours envie de passer des heures à chercher des angles, placer des flashs déportés ou à retravailler en post production. Il suffit de voir les musées Porsche ou Alfa Romeo qui ont tout compris: des lumières blanches et franches, pas de mise en scène lumineuse élaborée et c'est très bien comme ça.

       

       

La partie suivante a été conservée telle qu'elle.

       

Elle mène à la fameuse salle des victoires

       

       

       

Alors qu'elle cherche désespérément son prochain champion, la Scuderia n'oublie pas pour autant les anciens.

       

       

Et voilà pour les passionnés de miniatures:

       

       

Me voilà au rez de chaussée. L'avant dernière salle ressemble plutôt à un parking mais bon, au moins on peut approcher les voitures (trop peut être quand on voir le comportement de certains imbéciles irrespectueux). Je ne reviens pas sur l'éclairage...

Voici donc une 500 Superfast, 5951SF, transfuge du musée de Modène. Anecdote amusante, cette photo est la 500ème du voyage (eh oui, déjà)

Une Daytona et une Dino très originale.

       

La 340MM, châssis 0284AM

       

Une Tour de France, 0773GT

       

Une 750 Monza

       

Une 290MM, châssis 0628, deuxième des Mille Miglia 1956

       

et 0244M, une autre 166MM

       

Une 512BB et une 308

       

Et voici la seule voiture qui va rejoindre les pages de numéros de châssis, cette 195 Inter Vignale, châssis 0119S. J'avoue que j'espérais quelques reliquats du 70ème anniversaire, comme la 412P jaune, au hasard.

La dernière salle avant la sortie est consacrée aux supercars, avec cette F50

une LaFerrari

       

       

et une superbe K qui s'avère... inédite!

       

A la sortie, on peut se faire immortaliser dans cette Speciale A

et passer par la case souvenirs.

Une fois dehors, je me promène un peu à pied. Les loueurs sont toujours plus nombreux. Ils ont gangréné la ville à une vitesse incroyable.

       

Mais le plus fort reste ce parking privé intitulé "Parking du Museo". Je ne sais pas s'il est vraiment adoubé par Ferrari mais je trouve ça un peu dégueulasse alors qu'il y a une immense esplanade devant le musée. 

Un peu de spotting sauvage

et c'est l'heure d'aller au Palace. La chambre est vraiment très bien, avec un petit tableau d'ambiance sympa, un lit extraordinaire et pas de bruit. Une excellente surprise. Tout le contraire des deux musées au final, dont l'éclairage se dégrade de plus en plus au fil du temps. C'est flagrant à Modène, qui était très bien éclairé avant d'entrer dans le giron Ferrari, et très décevant à Maranello puisque tout est neuf, et donc sans doute pas près de changer hélas.

 

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