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L'année dernière, j'avais collaboré pour la première fois avec GTCollection, un marchand de voitures de prestige local, pour réaliser son calendrier. Il était convenu de faire de même cette année mais la météo a été absolument exécrable pendant plus de trois mois, puis nous avons décidé de patienter jusqu'à la livraison d'une Ferrari 458. Laquelle a fini par arriver avec près d'un mois de retard sur la date prévue. En tout cas, elle est là et c'est tout ce qui compte. Sauf que... comme souvent le shooting va devoir se faire à la bourre. Nous avons rendez vous à 15h30 chez le pédiatre pour vacciner Emma et Alexandre, qui devrait être à la crèche, est malade. Pour ma part, j'ai rendez vous à 14h00 et je disposerai donc d'à peine trente minutes pour les photos. J'arrive avec un peu d'avance, et suis accueilli de fort belle manière.

Je connais les spécifications de la voiture depuis un moment déjà et elles sont très prometteuses: elle est d'un profond bleu Tour de France avec les jantes sport 20 pouces, les plus belles selon moi, les étriers de frein jaunes qui viendront en rappel des écussons d'ailes et un somptueux intérieur crème. Maintenant que la voiture est devant moi, je dois dire qu'elle remplit toutes ses promesses. Elle est absolument sublime: discrète, classe. La combinaison a été murement réfléchie et c'est un succès total. Le propriétaire, qui n'a la voiture que depuis deux jours, est déjà fou amoureux de sa polyvalence.  

Je comprends aisément pourquoi quand je m'installe à l'intérieur. Faute de temps, nous n'irons pas plus loin qu'un sous bois au bout d'une rue de lotissement à quelques centaines de mètres du lieu de rendez vous. Après quelques dizaines de mètres, le propriétaire attire mon attention sur le fait que nous sommes déjà en cinquième, à quarante kilomètres heure. Je n'ai pas senti le moindre à-coup lors des passages de rapports. En mode automatique, la boite de vitesse à double embrayage est d'une douceur invraisemblable. Pour ma part, je suis totalement fan du tableau de bord avec cette intégration très organique du cuir et de l'aluminium.

Nous commençons par installer la voiture sous les arbres, ce qui crée des reflets dont le polarisant ne peut pas venir à bout.

       

La plaque avant a été un peu retaillée pour mieux s'intégrer au pare choc: son installation est généralement un casse tête sur cette voiture mais ici c'est plutôt réussi.

J'ai du mal à croire qu'il y a moins de onze mois que je partais à Maranello pour aller découvrir cette voiture après sa présentation à Francfort. Depuis, j'ai eu la chance d'en voir un nombre considérable, tant le succès de ce modèle est énorme. Il faut dire que la 458 a fait l'unanimité dans toute la presse spécialisée, raflant de nombreux titres de voiture de l'année (notamment celui décerné par Top Gear). Pour autant, elle me coupe le souffle à chaque fois. Si sa ligne n'est pas aussi épurée que celle d'une Alpine par exemple, elle regorge de courbes sensuelles et de détails qui ne peuvent que ravir l'œil du photographe.

       

On pourrait passer des heures à la détailler au téléobjectif. Je m'en suis d'ailleurs déjà donné à cœur joie dans le passé.

Evidemment, les bois en hiver ne sont pas forcément un arrière plan très coloré. Le shooting d'automne semble loin.

       

Vous savez que j'apprécie les contrastes

mais nous déplaçons tout de même la voiture devant une haie voisine, plus colorée et qui provoquera moins de reflets indésirables.

       

J'alterne le 17-55 avec le 70-200. En recevant ce dernier, j'avais peur de son poids vraiment conséquent mais je dois dire que j'ai totalement oublié ce détail durant le shooting. Reste à voir ce que çà donnera sur une journée complète évidemment.

       

Les jantes forgées sont des classiques cinq branches mais leur finesse et leur sobriété sont très réussies: la beauté est souvent dans la simplicité.

Il est temps de jeter un œil à l'intérieur, qui vaut vraiment le coup. Les sièges Daytona sont vraiment superbes, un grand classique, surtout dans cette couleur crème qui contraste avec la carrosserie sombre.

       

Le tableau de bord est en cuir noir mais avec des surpiqures blanches parfaitement adaptées au reste de l'habitacle.

L'affichage est digital, sauf pour l'énorme compte tour central qui a toujours une aiguille. A fond blanc pour la cohérence avec le reste.

       

Pas de carbone ni de volant sport, le propriétaire préférant garder un intérieur plutôt classieux que sportif à outrance. Franchement les finitions m'ont semblé irréprochables.

       

Je sais que de nombreuses personnes n'apprécient pas le design des phares avant, et leur longue rampe de leds.

       

Pour ma part, je les trouve très réussis, en particulier avec le bossage du capot et cette fente triangulaire qui repart vers le centre. Une caractéristique forte qui se retrouvera certainement sur les prochains modèles de la marque.

       

Le V8 de 4.5 litres me fait de l'œil à travers les vitres, ne demandant qu'à laisser s'exprimer ses 570 chevaux.

Mais alors que la DB7 vient voir où nous en sommes, je m'aperçois que le temps a passé. Il est passé 14h30, l'heure que je m'étais fixé pour prendre le chemin du retour. Néanmoins, difficile de résister quand on me propose d'aller faire un petit tour sur une départementale voisine. Allez, mais vite fait. Sur les deux kilomètres environ du trajet aller, nous roulons tranquillement: les suspensions sont douces, le ronronnement grave du moteur reste discret mais le plus impressionnant est incontestablement les passage de vitesse: ils sont totalement indécelables. Aucun à-coup ne vient secouer les passagers. Au retour, les clapets s'ouvrent et le V8 commence à chanter dans les aigus comme les Italiennes savent si bien le faire. Ca pousse incroyablement fort, les rapports montent toujours avec la même souplesse et les virages se jettent sur nous. Wow! La ballade aura été courte mais j'ai eu un aperçu d'une voiture véritablement exceptionnelle.

Je prends ensuite rapidement congé pour remplir mes devoirs. Heureusement, le pédiatre avait plus de retard que nous.  La semaine prochaine, c'est Rétromobile dont la trente-sixième édition promet d'être très riche en voitures de compétitions. Il me tarde de partager çà avec vous. Je pense également que vous aurez l'occasion de revoir cette voiture plus en détails dans le courant de l'année, quand il fera beau.

Au fait, çà ne fait que quatre jours que Ferrari à dévoilé les premières images de son nouveau modèle, la FF, destinée à remplacer la 612 et qui sera présentée à Genève dans un mois. Il est donc encore temps de donner mon avis sur la voiture qui, comme d'habitude, n'a laissé personne insensible et a immédiatement suscité des commentaires d'adoration ou de haine. Le fait qu'il s'agirait d'un shooting brake était déjà connu depuis longtemps, donc pas de surprises de ce coté là. Le succès de la Bentley Continental GT ne peut que donner des idées aux autres constructeurs. Coté profil, j'adhère totalement: la FF est très longue, presque 5 mètres, ce qui est normal pour une 2+2, mais pas plus que la 612. Les flancs sont un peu moins travaillés que sur cette dernière mais les ailes arrières très musclées et l'intégration agressive des feux font vraiment forte impression. Gérer un empattement aussi long n'est pas chose facile au niveau du style.

Muscles encore au niveau de l'avant, dont les feux reprennent le look étiré inauguré sur la 458. Et comme sur cette dernière, ils sont prolongés par un bossage du capot du plus bel effet. Agressif à souhait. Une voiture qu'il sera intéressant de voir débouler dans le rétroviseur.

C'est à l'arrière que j'adhère le moins. J'attendrai donc Genève pour me faire une idée plus précise. Si je pense pouvoir m'habituer rapidement à l'intégration des feux arrières, j'aurai certainement plus de mal avec le second cisaillement de la prise d'air juste en dessous. A voir en vrai mais la photo ne me plait pas du tout.

Techniquement, le sigle FF signifie Ferrari Four. Four pour quatre places mais aussi pour quatre roues motrices. La FF sera la première voiture de Maranello a utiliser une transmission intégrale. Annoncée comme 50% plus légère qu'un système traditionnel, la transmission favorisera légèrement l'arrière (53% sur l'axe arrière). De fait, Ferrari annonce un poids à vide de 1790 kilos quasi équivalent à celui de la 612, tandis que la FF sera propulsée par un V12 de 6.2 litres et 660 chevaux. Cent vingt chevaux de plus que la Scaglietti, voilà qui devrait donner des performances hors normes dans ce segment. J'avais peur du downsizing mais le V12 est sauvé pour le moment, et grâce au système HELE, les émissions de CO² sont limitées à 360 g/km, soit 25% de moins que la 612 malgré l'augmentation de la cylindrée et de la puissance: une bonne conscience écologique.  Enfin, il semblerait que Ferrari annonce quatre vraies places utilisables ou la possibilité d'étendre la contenance du coffre à 800 litres ! Une vraie Ferrari pour partir en vacances ou à utiliser pour de longs trajets, ce dont certains n'ont pas hésité à se moquer. Pourtant, entre quelqu'un qui prend le parti de partir en vacances, au ski qui sait, avec sa Ferrari FF ou celui qui se contentera de tourner autour du casino de Monaco avec sa 458, qui est le plus passionné des deux? Alors effectivement, au grand dam d'un certain nombre de fans, Ferrari a décidé de rompre avec son passé et de prendre des risques, alors qu'ils auraient pu se reposer sur une avance déjà considérable sur la concurrence. L'expérience de la Formule 1 démontre sans aucun doute que rester sur place, ou ne pas avancer assez vite, c'est reculer. Pour autant, on n'est pas encore dans la quatre portes ou le diesel. Je ne peux donc que saluer l'audace de ma marque préférée et attendre avec impatience de la voir en vrai. L'avenir nous dira très vite si la FF sera une Fantastic Four!

J'aurais bien terminé sur ce bon mot mais je me dois de dire que je suis étonné par le parti pris de Ferrari pour les photos de présentation de la FF. Celle de profil est certes classique, quoiqu'un peu clinique, mais présenter la face avant en plein et l'arrière en contre plongée, quelle prise de risque! Incontestablement, la voiture n'est vraiment pas mise en valeur par ces deux dernières. S'agit il de psychologie inversée pour provoquer une agréable surprise lors de la présentation physique? En tout cas, je ne peux pas dire que je sois Porschiste mais les photos de présentation de la 918 RSR sont mes fonds d'écran actuellement: même s'il s'agit uniquement de rendu numérique, je trouve çà sublime et les trois quarts au ras du sol restent un must pour une sportive. Bon, enfin...

       

PS: d'ailleurs, sur une photo qui vient de sortir, elle est déjà beaucoup beaucoup plus belle. Là je suis fan

 

430 Scuderia

Testarossa

 Ferrari 355 berlinetta

Une autre Ferrari 355 berlinetta et la présentation officielle de la 458 à Francfort en 2009

Retrouvez les précédents shootings de Ferrari

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