En cette fin de mois de mai, mon employeur m'envoie en stage à Paris pour trois jours, l'opportunité de faire un peu de carsighting dans la capitale. J'avais déjà fait il y a quelques semaines un bilan d'une journée de spotting à Genève donc pourquoi ne pas faire la même chose avec Paris ? A condition évidemment de rassembler suffisamment de matière pour que ce soit intéressant. Première difficulté, le matériel. On a beau être au printemps, la nuit tombe rapidement et je sais que j'arriverai chaque soir assez tard sur Paris. Pas d'hésitation sur le trépied, il me le faut. La logique veut que je prenne le grand angle pour les photos devant les palaces où les voitures sont toujours assez serrées. D'un autre coté, pour isoler une voiture dans la circulation parisienne, le 70-300 est indispensable. Hélas, il m'est impossible de partir comme d'habitude avec mes deux boitiers: ça reste avant tout un stage professionnel, pas un safari photo. Au final, je décide de prendre le 40D avec les deux objectifs et de faire les échanges suivant les besoins. C'est ce que font la plupart des photographes mais je n'y suis pas habitué.
J'arrive donc lundi soir à Paris par le TGV mais je dois d'abord aller poser ma valise et prendre la chambre d'hôtel à St Germain en Laye donc il est plus de 21h quand je sors du métro Charles de Gaulle Etoile. La luminosité est déjà critique. Heureusement, en moins de 5 minutes, une R8 s'engage dans la circulation pour inaugurer la soirée.
Heureusement que l'objectif est stabilisé; malgré cela, on reste loin de la qualité des images prises en pleine lumière. Je peux tout de même poursuivre un moment, le temps d'attraper une étrange Jaguar Type E de couleur orange.
La pénombre s'installe et je commence la tournée des palaces par le Royal Monceau avenue Hoche: fiasco; puis par le Hilton rue de Courcelles: idem. Je reviens vers le George V qui me porte d'habitude bonheur. Effectivement une F430 spider est garée sous les lumières de l'entrée, sn 155256. Enfin une Ferrari.
Dans une rue transversale, une Aston Vanquish est stationnée à une dizaine de mètres de l'endroit ou je l'avais déjà vue lors de Rétromobile. Une habituée des lieux donc.
Je descends ensuite jusqu'à l'avenue Montaigne et le Plazza Athénée mais je fais de nouveau chou blanc. La Tour Eiffel me fait de l'œil et je prends quand même quelques secondes pour la photographier. Ce serait dommage de venir dans la ville lumière et de ne pas faire un peu de vrai tourisme.
Il est déjà tard mais je décide malgré tout de pousser jusqu'au Crillon, place de la Concorde. Je n'avais à vrai dire pas réalisé que les Champs Elysées étaient aussi longs: ça fait un sacré bout à pied. Heureusement, une nouvelle R8 m'accueille sur place, histoire de dire que je n'ai pas fait le voyage pour rien mais le stationnement devant le Crillon est assez peu pratique pour les photos, sans parler de la lumière plus que limite.
Je plie bagage et vais me coucher sur une impression mitigée.
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Le lendemain, j'arrive sur Paris vers 18h45, ce qui me donne un peu plus de lumière pour travailler. Je prends le métro directement jusqu'à Concorde, pas question de me retaper tous les Champs à pied. La R8 est toujours devant le Crillon, accompagnée d'une Ferrari 456 GT noire.
Je pousse ensuite jusqu'à la place Vendôme mais le Ritz n'accueille que des limousines. En trois quarts d'heure sur la place, j'attrape quand même une AM V8 et une Bentley Conti GT Speed mais je m'attendais à de meilleures prises pour cet endroit ultra luxueux. Peut être que je n’ai tout simplement pas eu de chance
Mon instinct me pousse à changer de place. La ligne 1 me ramène au pied de l'Arc de Triomphe où un feulement rauque retentit dans mon dos au moment où je m'installe: il s'agit d'une Murcielago Roadster blanche. Bien qu'il s'agisse d'une rareté, ce n'est pas la première que j’en vois une donc je réussis à garder suffisamment la tête froide pour prendre deux bons clichés avant qu'elle ne soit avalée par le trafic: l'expérience parle.
Je reste en poste tant qu'il y a de la lumière ce qui me permet de voir une M6 cabriolet et une Vanquish noire, pour les plus remarquables (je ne parle pas des soixante Porsche).
La frustration me saisit quand je ne parviens pas à isoler une Gallardo Superleggera grise et une F430 noire qui restent dissimulées dans la circulation. Heureusement, la Murcielago fait un deuxième passage afin que je m'assure d'avoir au moins une photo convenable de la bête.
Ca me fait penser que j'ai vu la semaine précédente des photos sur Supercarfrance de deux Murcielago blanches dont un roadster prises sur Paris. Manque de bol, je ne me souviens plus devant quel hôtel, sans quoi je pourrais tenter d’aller attendre un peu là bas. J'appelle donc Stan, mon ami spotter genevois qui m'oriente sur le George V ou le Plazza Athénée. Au final, en rentrant à la maison, je m'apercevrai que les deux roadsters sont en fait différents. En attendant, toujours rien devant le Monceau ni devant l'Hilton. Heureusement, en repiquant sur les Champs, je trouve une F430 garée dans la rue, avec les compliments de la maréchaussée. L'occasion de m'amuser un peu avec les temps de pose pour introduire des traces de phares dans la photo. Pour ma part, j'aime assez l'effet mais c’est personnel.
A peine plus loin, je retrouve le spider de la veille qui passe devant une boite qui me rappelle d'amusants souvenirs d'enterrement de vie de garçon. L'occasion est trop belle pour la laisser passer.
Mais pas le temps pour une table dance ce soir : à une dizaine de mètres, une AM V8 cabriolet avec une ravissante capote bordeaux stationne. La soirée s'emballe.
En revanche, le George V et le Plazza sont déserts. A peine une DB9 garée devant un restaurant un peu plus haut dans l'avenue Montaigne.
Retour sur les Champs donc pour casser une croute. Non loin de ma cantine (le Quick pas le Fouquet's), je m'aperçois que Peugeot expose une 908 mais c'est déjà fermé. Ca fait un bon moment que j'ai envie d'en photographier une et je l'ai loupée à Genève pour avoir boudé le stand de la marque (je sais que c'est mal). Il faudra que j'y repasse demain au plus tôt. En attendant, je vais continuer à faire mon touriste de base en photographiant l'Arc de Triomphe avec un long temps de pose. Résultat satisfaisant.
Après qu'une Ferrari 612 blanche m'ait filé sous le nez, l'idée me vient que l'éclairage public offre un peu de lumière. Je rechausse le 70-300 pour faire quelques expérimentations. A partir de là, les photos seraient susceptibles de passer dans la catégorie "photos ratées" mais je préfère parler d'images conceptuelles expérimentales. Après tout, l'art n'est qu'une question de perception. Je vous laisse juger s’il s'agit de vanité de ma part. En tout cas, j'attrape deux voitures déjà connues: la 430 spider et la Murcielago Roadster. Tans pis si elles sont floues, moi j'aime bien. Les temps de pose sont vraiment longs pour du travail à main levée : entre 1/6 et 1/13 donc le résultat n’est pas si mauvais.
Ce que je n'attendais pas, c'est que l'appareil monte assez haut dans les ISO et génère pas mal de bruit mais bon, je ne peux pas non plus exiger le même piqué qu'à la lumière du soleil.
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Mercredi, dernier jour, dès ma sortie du métro vers 19h30 je me dirige comme prévu chez Peugeot pour photographier la 908. Le showroom propose une expo consacrée au Mans, avec également une vénérable ancêtre.
Sur l'Etoile, la circulation est particulièrement chargée, ce qui rend le spotting difficile. J'arrive quand même à isoler une Z8.
Petit Quizz, saurez vous identifier le people qui conduit ce cabrio Porsche Turbo? *
Le trafic étant encore une fois trop important, je loupe une Gallardo Spider grise. Du coup, je me dis que j'aurais meilleur temps d'aller faire les palaces de jour pour changer. Le Royal et le Hilton ne m'ayant guère réussi, je décide de les zapper et de partir direction le George V. Bonne intuition puisqu'à peine engagé dans l'avenue, j'aperçois à une centaine de mètres la Gallardo Spider loupée un peu plus tôt.
Et en tournant la tête devant le Fouquet's: une Murcielago noir mat intérieur rose vif. J'ai à peine besoin de regarder la plaque d'immatriculation pour deviner l'origine Moyen Orientale de cette horreur. En plus, elle est un peu poussiéreuse, certainement pas sortie de sa retraite depuis longtemps.
Comme d'habitude, j'enchaine avec le Plazza où je trouve une Aston Martin DB9 et un roadster Mercedes V12 dernier modèle. Bonne pioche.
La 430 Spider, toujours la même, fait un passage devant l'hôtel.
Après avoir poireauté en vain devant le Plazza pendant une demi-heure, je remonte vers les Champs où je découvre une nouvelle DB9 stationnée contre le trottoir.
La luminosité devient critique et l'éclairage public n'est pas encore en fonction donc les photos de voitures en mouvements sont toutes vouées à l'échec. Je tourne un peu en rond en attendant l'allumage des réverbères. Ca tombe bien, la Murcielago style réglisse Haribo a changé de place pour descendre dans une rue perpendiculaire avec un peu plus d'espace. L'occasion de la shooter un peu mieux.
Une fois la nuit complètement tombée, je retourne me poster au coin des Champs où je shoote plus de touristes que de voitures (avec leurs propres appareils bien sûr, ça promet d'être bien flou). Néanmoins, j'ai quand même la chance de voir repasser une Gallardo Superleggera après l'avoir ratée une quinzaine de minutes plus tôt.
Et je termine ce premier spotting parisien comme je l'ai commencé, par une R8 place de l'Etoile.
Au final, je suis plutôt satisfait de cet essai, puisque je n’avais encore jamais pris de photos dans des conditions de lumière aussi difficiles. Les résultats sont un peu approximatifs mais en étant un peu tolérant, on pourrait les qualifier d’originaux. Evidemment le taux de déchets est assez important donc il va falloir travailler un peu la technique pour améliorer tout çà. Peut être de nouveaux essais dans trois semaines pour la deuxième partie du stage.
* Cauet
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