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Le mois de septembre est passé très vite, avec de nombreux évènements suivis d'un déménagement de quelques kilomètres. Je parle de septembre mais si j'ai bien calculé, vous ne lirez ceci que vers la mi novembre. Le site devrait avoir été mis à jour au rythme d'une fois par semaine, à quoi il faut ajouter une coupure de mon accès internet d'une dizaine de jours lors du changement d'appart. Le coté positif de ce décalage dans le temps est de meubler octobre et novembre car après cette page, l'hiver s'annonce vraiment très calme. Même si il est intemporel, çà fait bizarre de penser que vous ne découvrirez cet incroyable lever de soleil que dans plus d'un mois. Réalisé sans trucages (ni HDR pour une fois), c'est le genre de ciel que je prie pour trouver au dessus d'un parking de Ferrari Days par exemple. Un jour peut être.

Parmi les autres nouvelles, je crains d'avoir commis un impair durant la dernière formation que j'ai donnée du coté d'Auxerre. En passant devant un magasin de miniatures, j'ai craqué pour l'Audi R10 vainqueur au Mans en 2007. J'entends déjà les tifosis chuchoter des mots tels que "hérésie" ou "infidélité". Je m'explique. Depuis que je suis revenu aux affaires il y a trois ans, je n'ai acheté que deux miniatures: la 375 Plus de chez BBR et le nosecone au 1/12ème de la F2008 chez Amalgam. Autrement dit des œuvres d'art. Honnêtement en Ferrari je pourrais difficilement acheter autre chose que des miniatures parfaites, autant dire des BBR à 200 euros pièces. Cela dit je suis très heureux de l'Audi de chez IXO à 35 euros dont le rapport qualité prix est époustouflant. De quoi alimenter des rêves de dioramas qui ne se réaliseront sans doute jamais. J'ai pourtant résisté assez longtemps à la tentation en sachant que mettre les doigts dans les miniatures est dangereux. On va voir maintenant comment je vais tenir le coup, mais çà m'étonnerait que je revienne bredouille de Dijon. Et la 599XX de chez BBR me fait déjà de l'œil. Au secours !

Mais revenons à nos moutons. Après une reconnaissance du circuit de Dijon en début d'année, voici le grand cirque du DTM qui débarque à Prénois pour la neuvième et avant dernière manche du "Deutsche Tourenwagen-Meisterschaft", le Championnat Allemand des Voitures de Tourisme. Comme son nom ne l'indique pas, quatre courses du Championnat sont disputées hors d'Allemagne et seuls 7 pilotes sur 21 (dont deux femmes) sont Allemands. En revanche, la mécanique est 100% germanique puisque les deux seuls constructeurs du plateau sont Mercedes et Audi, qui s'affrontent comme dans les années 30 (quand Audi s'appelait encore Auto Union).  

Le règlement impose aux deux marques des V8 de quatre litres développant près de 480 chevaux, ainsi que la propulsion, entre autres. Les carrosseries en carbone assurent une relative légèreté par rapport à la taille des voitures. Un système de pénalités de poids permet d'aligner des modèles développés de 2007 (1010 kg minimum) à 2009 (1050 kg minimum) sans déséquilibrer le plateau. Au niveau du Championnat, le tenant du titre Timo Scheider se présente avec douze points d'avance sur Mattias Ekström et quatorze sur Gary Paffett et pourrait donc être sacré dès ce weekend, tandis que du coté des teams, tout reste indécis puisque deux teams Audi sont a égalité (Abt et Abt Sportsline) avec deux points d'avance sur une équipe Mercedes (Salzgitter).

Comme d'habitude, je démarre tôt le matin, vers 6h45, et sous la pluie. Voilà qui n'était pas prévu par la météo, c'est hier qu'il devait pleuvoir. Heureusement, en arrivant à Dijon, le temps s'est amélioré. A plusieurs kilomètres du circuit, des panneaux stationnement interdit sont installés partout sur le bord de la route. Une indication de l'affluence prévue qui trouve une autre explication quand j'arrive sur le circuit: le parking coûte deux euros. Bon, il faut bien que tout le monde vive. En tout cas, les organisateurs ont vu grand: des champs immenses ont été rubalisés (?) pour garer tout le monde. La terre est déjà bien grasse et a tout pour se transformer en bourbier. Heureusement, j'arrive dans les premiers et je peux me garer pas trop loin, puis prendre mon bracelet d'accès au paddock en un temps record. Il me reste un peu de temps avant le début des hostilités donc je vais d'abord faire un tour dans le paddock. Majoritairement c'est un alignement de camions et tout est verrouillé donc impossible de se glisser sur la pitlane comme pendant les évènements "mineurs". Néanmoins, la patte DTM se fait sentir avec les espaces d'hospitalités des marques qui sont juste immense. Evidemment, quand il n'y a que deux constructeurs, ce n'est pas vraiment la guerre pour s'installer.

Je ressors rapidement pour découvrir la grande tribune qui a été dressée sur la butte devant le gauche de la bretelle. Cette fois au moins, je me suis bien organisé en commandant mes billets de longue date et heureusement car la billetterie de la tribune est clôturée depuis un moment. En montant sur la structure, une conclusion s'impose immédiatement: c'est génial. En contrebas des rangées de sièges, il y a un large espace qui semble étudié pour les photographes et assez haut pour dominer sans problèmes les grillages. Mes inquiétudes sur la difficulté à trouver une bonne place s'envolent immédiatement. Une tribune de ce genre à l'année, ce serait vraiment le top du top. En plus un écran géant a été installé juste en face pour ne rien perdre de l'action. On est dans l'évènement haut de gamme.

A 8h45, les concurrents du DTM prennent la piste pour près de deux heures d'essais libres. Le soleil est encore bas sur l'horizon et ne parvient pas à percer les nuages. Je commence par quelques images faites uniquement dans le but de les retoucher (en RAW donc). Un petit traitement HDR et le tour est joué (promis ce sont les derniers pour ce weekend).

       

Si vous préférez au naturel (enfin presque)

       

C'est l'occasion de faire connaissance avec les pilotes et leurs montures:

Timo Scheider: l'Allemand court sa neuvième saison. Il est présent dans la discipline depuis 2001, un an après le retour du DTM remanié après trois ans d'interruption. Il est le champion en titre et le leader du championnat 2009.

       

Tom Kristensen: on ne présente plus le Danois octuple vainqueur des 24 Heures du Mans qui court ici sa sixième saison de DTM, avec moins de succès que dans la Sarthe. Sa voiture est aux couleurs du centenaire d'Audi.

Paul Di Resta: le Britannique de 23 ans est dans sa troisième saison. Il a fini deuxième en 2008 à 4 points de Scheider. Sûrement un des grands espoirs de la discipline.

Ralf Schumacher: bon je ne pense pas qu'il soit nécessaire de présenter Ralf.

Matthias Ekström, le Suédois en est lui aussi à sa neuvième saison.  Le double champion DTM est encore en course pour coiffer une troisième couronne cette année mais avec 15 points de retard à deux courses de la fin, ce sera dur (l'attribution des points est la même qu'en F1).

Martin Tomczyk: le troisième vétéran, lui aussi en neuvième saison

       

Jamie Green: un Britannique, pour l'instant huitième au classement

Susie Stoddart: pilote Ecossaise dans sa quatrième saison. 

Bruno Spengler: le Canadien a terminé deux fois second du Championnat mais n'a encore jamais été sacré

Gary Paffett: pilote Anglais, Champion en 2005 il avait été récompensé par une saison en tant que pilote essayeur en F1 chez Mc Laren avant de revenir au DTM.  Il a 14 points de retard sur Scheider.

Mike Rockenfeller

Markus Winkelhock

Alexandre Prémat: le pilote Français du plateau.

Oliver Jarvis, un Britannique

Maro Engel: 24 ans dans sa deuxième saison

Mathias Lauda: le fils de vous savez qui, dans sa quatrième saison. Il a terminé deux fois quinzième au Championnat et n'a pas encore marqué de points cette année. Un nom prestigieux n'est pas forcément une garantie de succès (sauf peut être en politique?).

       

Christian Bakkerud, le Danois fait partie des débutants.

Johannes Seidlitz, l'autre débutant. Il a 19 ans et courait encore en kart en 2006. Une progression stratosphérique donc, pas encore concrétisée par un point.

Tomas Kostka, un pilote Tchèque.

Katherine Legge, la seconde femme du plateau. La Britannique vient du Champ Car et est dans sa deuxième saison.

Bien qu'elles n'aient pas marqué de point cette année, c'est bien que des femmes aient réussi à s'imposer dans l'univers encore machiste du sport automobile. Cela dit, certains clichés ont la vie dure et les deux femmes conduisent des voitures plus ou moins roses.

Pas de doute, la variété des modèles n'est pas le point fort du DTM

       

La piste est légèrement humide, ce qui ne semble pas perturber les pilotes. Franchement, j'ai été très impressionné par le comportement des voitures. Elles sont vraiment collées à l'asphalte, ne glissent quasiment pas et semblent très réactives: les corrections faites par les pilotes se répercutent de façon très vive. Quand à la pointe de vitesse, elle est de près de 270 km/h au bout de la très longue ligne droite.  

       

Les pilotes utilisent vraiment toute la piste pour gagner quelques centièmes. Et par la piste, j'entends tout ce qui n'est pas herbe ou gravier. L'exemple le plus frappant est la sortie de la bretelle ou les voitures passent carrément de l'autre coté du vibreur pour aller frôler les pneus.

       

Pour avoir pris des photos derrière ce rail lors du Rallye de Paris, je sais que c'est très impressionnant de voir les voitures arriver à toute vitesse en appui à cet endroit là. Et çà doit être bien pire avec le DTM.

       

A tel point que je me déplace pour aller voir à quelle distance ils passent réellement. Pas si loin compte tenu de la vitesse.

       

En revanche l'endroit ne se prête pas tellement aux photos de flamme, une seule voiture en dégageant à ce point du circuit. Donc voilà, c'est absolument tout ce que j'ai. Dommage.

       

La session étant très longue, je peux baisser les vitesses et laisser passer beaucoup de déchets pour obtenir quelques beaux filés. 1/125, puis 1/80 et enfin 1/50. Le taux de loupés est exponentiel.

       

Je suis rejoins par Arthur et Benoit, la jeune équipe de carstreetspotters qui profitent comme moi de cette longue séance d'essai. Elle est quasiment aussi longue que la course et les qualifs réunies, il aurait été vraiment dommage de s'en priver. Pourtant, la tribune est peu occupée.   

       

Un petit coup de chapeau mérité aux commissaires de piste en passant.

En fin de séance, le soleil fait son apparition. Tout de suite, les voitures changent de physionomie.

       

Une fois les voitures rentrées dans les stands, je vais d'abord faire un tour sur le parking réservé aux concurrents, qui est comme il se doit blindé d'Audi et de Mercedes. Les plus notables sont trois AMG SL63 accompagnées d'une SL65 V12 Biturbo.

       

Au loin, je vois entrer dans le paddock une Audi R8 qui fait vraiment beaucoup de bruit. Je vais voir de quoi il retourne. Il s'agit du Renntaxi, la voiture qui offrira quelques tours de piste à quelques VIP privilégiés.

       

Derrière elle, les grid girls se préparent pour la mise en grille des Formule 3 Euroséries.

Je traine un peu dans le paddock, tombant sur le trophée tant convoité qui sera remis dans quelques semaines à Hockenheim.

Et sur une Mercedes SLR 722 très bien centrée sur la voie Pompiers.

Toujours pas grand chose d'intéressant donc je retourne vers la tribune pour assister à la course de Formule 3. Les F3 de l'Euroseries sont basées sur des châssis Dallara propulsés par des moteurs Mercedes ou Volkswagen de 2L. Pas étonnant donc que le Championnat suive le DTM.

       

Les jeunes pilotes ont faim de se montrer et dès le deuxième tour, le safety car est en piste suite à un accrochage.

       

Et c'est reparti. Les photographes sont aux aguets mais il ne se passera rien de notable dans ce virage de toute la course.

       

J'aimerais vraiment être avec eux mais impossible d'obtenir une accréditation malgré tout mes efforts. Il aurait fallu que je prenne un statut d'auto-entrepreneur pour être immatriculé mais j'ai reculé devant les problèmes administratifs que j'ai découvert sur le net, notamment au niveau de la couverture sociale. J'en profite tout de même pour remercier Mme Morizot, la responsable des accréditations, pour sa disponibilité, sa réactivité et ses conseils.  

C'est le Français Jules Bianchi qui s'impose et s'adjuge le titre de Champion, succédant entre autres à Lewis Hamilton (champion 2005) et Romain Grosjean. D'aucuns lui prédisent déjà un grand avenir. Espérons le car la France a grandement besoin d'un nouveau grand pilote. Peut être qu'être le poulain de Nicolas Todt pourra l'aider.

Pause déjeuner, je décide de ressortir du circuit pour aller patrouiller un peu les parkings. Je commence par le parking VIP, le plus proche de l'entrée. A peine sorti, je vois une Ford GT40 en train d'arriver. Je ne saurais pas dire si elle est vraie ou fausse (vous savez que je me méfie de tout maintenant). Je la retrouverai un peu plus tard sur le parking 'concurrents'.

       

Sur le parking proprement dit se trouvent deux Nissan GTR strictement identiques.

       

Une superbe Porsche 964 Turbo.

Deux Panamera. C'est vrai qu'elles sont énormes mais sous certains angles elles peuvent être assez séduisantes.

       

Du coté du parking visiteurs, une Audi RS4 cabriolet et une Porsche 993 Turbo. Pas une Ferrari à l'horizon, c'est Germany Power jusqu'au bout, ce qui n'est pas forcément une surprise.

       

Du coup j'ai loupé les évolutions du Renntaxi mais ce n'est pas bien grave. Les choses sérieuses commencent avec les qualifications. Le principe est sensiblement le même qu'en Formule 1: éliminations progressive des derniers sur quatre manches puis les quatre meilleurs se qualifient en toute fin sur un seul tour. Bon j'admets que beaucoup de photos se ressemblent, en tout cas tant que les concurrents ne courront pas en peloton.

       

       

       

Scheider offre une belle opportunité à ses poursuivants en se faisant sortir dès la première session et partira en 16ème position.

       

Les conditions se dégradent très vite en cours de séance

       

Ici Schumacher à la limite de la correctionnelle. Chaud chaud.

C'est finalement Spengler qui s'impose dans le dernier carré en devançant Di Resta, Kristensen et Ekström sous la pluie (en 1'19"914). C'est Green qui fait le meilleur temps absolu en 1'09"867, juste avant la pluie.

       

En attendant les courses de promotion, une démonstration de drift est prévue. Trois voitures assurent un spectacle plus qu'honnête.

       

C'est vrai que c'est dommage que les pneus ne fument pas un peu plus mais sous la pluie...

       

Ils descendent la bretelle

       

puis font demi tour dans la parabolique avant de remonter, plusieurs fois

       

Le spectacle se termine par une ronde à trois.

       

Benoit et Arthur me demandent si je peux les ramener sur Dijon, ce qui ne pause aucun problème mais pas avant d'avoir fait une dernière ronde sur le parking. Voilà une Testarossa qui arrive, la première (et dernière) Ferrari de la journée. Ouf.

       

La pluie redouble carrément, il est temps d'accélérer. Audi TT RS cabriolet, Audi R8 (ce n'est pas mon genre de couper les voitures mais j'avais le 70-200 d'un coté, le 300 de l'autre et impossible de mettre le grand angle sous le déluge donc j'ai fait de mon mieux.) 

       

une des GTR, beaucoup plus mouillée maintenant.

C'est Arthur qui attire mon attention sur cette Audi A5 qui est en fait une version Sportback à quatre portes. La voiture a été présentée à Francfort il y a un mois et n'aura pas tardé a être mise en production. Je serais passé à coté sans rien voir. D'ailleurs, j'aimerais revenir sur mon opinion de Francfort, les portes supplémentaires ne nuisent pas tant que çà à la ligne de la voiture en fin de compte. Comme quoi, la rue est toujours le juge de paix au final.  

       

Le retour se déroule sans encombres. Une fois rentré, je consulte comme d'habitude les statistiques de visites d'Arthomobiles et je constate un pic de 150 hits entre midi et treize heures, qui semble correspondre à un nombre a peu près identique de mots clés Google sur Jean Pierre Slavic. Très bizarre. (Ce n'est que lundi que j'apprendrai qu'un reportage sur l'homme est passé dans l'émission Turbo sur M6. Incroyable l'effet que peut avoir un simple reportage télévisé).

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