Dans mon programme habituel, Bonhams clôture mes deux jours à Rétromobile et cette année, c'est avec un pincement de cœur particulier. En effet, c'est la dernière fois avant plusieurs années que la maison de vente s'installe au Grand Palais. En effet, le bâtiment construit pour l'exposition universelle de 1900 va fermer ses portes au mois de décembre pour une grande opération de rénovation intérieure qui se poursuivra jusqu'au printemps 2023. Hormis la verrière et le renfort des fondations, ce sera sa première grande restauration et il faut reconnaitre qu'il en a grand besoin. Le programme de près de 500 millions d'euros permettra d'accueillir les épreuves d'escrime et de taekwondo des Jeux Olympiques de 2024, avant que le monument ne reprenne ses programmes habituels. Bon, mais quelle sera l'alternative? Où ira-t-on en janvier 2021? Dans un Grand Palais Ephémère situé sur le Champ de Mars, et qui restera en place jusqu'aux JO Paralympiques. Le projet devrait proposer une surface de 10 000 m² sur le plateau Joffre, pouvant être étendue à 18 000 m pour la FIAC par exemple. Ce sera pour moi l'occasion d'approcher un peu la Tour Eiffel que je n'ai pas vue de près depuis de nombreuses années.
Mais revenons à Bonhams, qui annonce pas moins de sept Bugatti pour cette vente, dont de très rares Type 55 et Type 57 Atalante, une Dino 206 S, une Mercedes 500K, une Invicta 4.5 Litre, une Delage D8S ou encore une Talbot AV105. Du lourd... principalement d'avant guerre. Contrairement à RM qui joue la modernité et mise sur les voitures que les fortunés d'aujourd'hui avaient sur le mur de leur chambre étant enfants, Bonhams poursuit dans une voie plus traditionnelle, tout en proposant des voitures pour toutes les bourses. Dans une belle interview à News d'anciennes, que je vous recommande de consulter, Philip Kantor indique que Bonhams ne doit pas être "un vendeur de voitures d'occasion" pour justifier l'absence de sportives récentes. Je me permets de citer: "Ces autos là, ça reste quand même “des voitures d’occasion”. Ce n'est pas notre but. On vend des automobiles de collection. Il y a quelques autos récentes qui peuvent devenir des automobiles de collection. Mais moi vendre une auto dont on retrouve 40 exemplaires sur internet, c’est Autoscout qui le fait, pas Bonhams." Pour ma part, je suis content d'assister à des ventes très différentes, même si la vente du Grand Palais m'a toujours un peu moins intéressé au niveau des lots proposés. Voyons ce qu'il en sera cette année!
J'arrive en début d'après midi, les semelles limées par Rétromobile et les épaules usées par le livre sur les 312 P mais le spectacle du Grand Palais me redonne du cœur à l'ouvrage. Chez Bonhams, les frais d'adjudication sont de 15% + TVA. Les prix indiqués ci dessous incluent les frais. Plus de 100 véhicules sont proposés, ainsi que 138 Automobilia divers et variés. Alors go!
Commençons par cette Zagato Mostro, dont cinq exemplaires ont été construits. Elle a parcouru mille kilomètres, ce qui est plutôt beaucoup pour une voiture de ce genre. Personne ne s'y est risqué.
Une Aston Martin DB MKIII coupé, châssis 1566, vendue 253 000 euros, sous les estimations.
Une rare Pegaso Z-102 à carrosserie usine ENASA, châssis 0102-153-0171.Vendue 713 000 euros, sous les estimations.
Une Alfa Romeo 1900C SZ coupé Zagato de 1955, châssis 02062, dont le moteur a été préparé chez Conrero à Turin. Elle a été vendue 724 500 euros malgré ce physique un peu ingrat. Pour ce prix, je pense que je me paierais un paquet de petites Alfa bien plus mignonnes.
Une Lancia Flaminia Sport 2.8 3C double bulle par Zagato, vendue 247 250 euros, sur l'estimation basse.
Une Porsche 911 Carrera RS 2.7 Touring, châssis 214. En 1974, elle fut modifiée aux spécifications RSR 3.0 et ce n'est qu'en 2018 qu'elle retrouva sa configuration d'origine. Elle n'a pas trouvé d'acheteur.
Une Mercedes-Benz 300 SL Roadster avec hard top d'usine, équipée de freins à disques et d'un bloc aluminium. Vendue 1 million d'euros, assez largement sous les estimations.
Et une magnifique Mercedes-Benz 280 SE 3.5 Cabriolet 'Flachküler' (radiateur bas), vendue 299 000 euros, conformément à l'estimation basse.
Une des voitures les plus attendues de la vente, cette Dino 206 S/SP, châssis numéro 022. Elle fut livrée neuve en Sicile à Clemente Ravetto avec une carrosserie dans le style des P3 par Drogo. Il l'engagea en courses de côte avant de la revendre en 1968 à Pietro Lo Piccolo, qui poursuivit dans les mêmes épreuves trois années de suite, remportant finalement le championnat italien en 1970. La même année, il engagea la Dino à la Targa Florio, terminant onzième au général et deuxième de classe. A ce moment là, la voiture avait déjà reçu sa carrosserie Montagna actuelle.
Par la suite, la voiture passa entre les mains de Jess Pourret puis en 1976 dans la collection du Mas du Clos. Le vendeur l'a acquise en 1984. Elle n'a pas été vendue.
Juste pour le plaisir (ou pas), mais en tout cas pas en vente aujourd'hui, voici la reconstruction d'une Avions Voisin C28 Aerosport.
La star incontestée de la vente est cette Bugatti Type 55 Supersport 1932, châssis 55221. Il s'agit d'une ancienne voiture d'usine qui a couru aux 24 Heures du Mans 1932 avec Louis Chiron. Réservoir percé, la voiture tomba en panne d'essence au vingtième tour. L'ACO ayant fixé à 22 tours la distance minimale avant ravitaillement, elle fut disqualifiée. Juste après, elle fut vendue à un éditeur parisien qui fit remplacer la carrosserie compétition par une nouvelle robe chez Figoni, ce qui ne l'empêcha pas de s'engager en course. En 1933, la voiture remporta le XIIe Critérium International Paris Nice avant de défiler au Concours d'Elégance du Bois de Boulogne. En 1937, ayant changé de mains, elle s'illustrait au Rallye féminin Paris - Saint Raphaël, prenant la sixième place.
Son propriétaire actuel l'a achetée en 1956 et a participé avec elle à de nombreuses épreuves. En 1994, elle fut emboutie par un conducteur en état d'ébriété mais pu être restaurée après 5000 heures de travail.
Elle a été adjugée 4.6 millions d'euros, dans le bas de l'estimation. L'une des plus grosses vente de la semaine.
Voici l'une des 25 MAT New Stratos, un projet au long cours. L'histoire de ce qui allait devenir la New Stratos commença au milieu des années 1990 quand un jeune passionné du nom de Chris Hrabalek acheta les droits du nom Stratos que Lancia laissé échapper (bien joué!). Dix ans plus tard, Hrabalek étudiant de troisième année du prestigieux Royal College of Art dans la section Vehicle Design, décida de construire sa propre version de la Stratos. Dix riches financiers le soutinrent et la Fenomenon Stratos fut exposée au salon de Genéve en 2005. Encouragé par l'accueil favorable à sa voiture, Hrabalek chercha le moyen de mettre sa création en production. L'un de ses dix sponsors, le milliardaire allemand Michael Stoschek, accepta de financer le projet, et la carrosserie italienne Pininfarina en devint le partenaire technique. Il fut décidé d'utiliser une Ferrari 430 Scuderia comme base de la New Stratos.
En se servant du projet d'étude de Hrabalek comme point de départ, Pininfarina retoucha le dessin pour l'adapter à la plate-forme de la 430 Scuderia, en raccourcissant de 20 centimètres l'empattement et en utilisant une soufflerie pour vérifier l'aérodynamique. En 2010 la New Stratos était prête. Malheureusement Luca di Montezemolo, alors Président de Ferrari, refusa de fournir les pièces pour les 25 voitures envisagées et Pininfarina fut contraint d'abandonner le projet. Huit ans plus tard, la Ferrari 430 Scuderia n'est plus en production et de nombreux exemplaires d'occasion sont sur le marché. Tout aussi important, Paolo Garella, qui était le directeur des projets spéciaux de Pininfarina à l'époque du développement de la New Stratos, dirige désormais sa propre affaire Manufattura Automobili Torino (MAT). Garella ressuscita le projet, cette fois en utilisant des Ferrari fournies par ses clients. La New Stratos a une carrosserie en fibre de carbone et son intérieur est délibérément spartiate. Doté d'un système d'échappement différent et d'une gestion électronique du moteur modifiée, le V8 Ferrari 4,3 litres développe 540 ch sur la New Stratos, 37 de plus que la Scuderia.
Prenant pour base une Ferrari 430 Scuderia de 2009 qu'a fourni le client, l'exemplaire proposé ici est le numéro 1 des 25 prévues. Cette voiture affichait environ 30 000 km au compteur quand sa transformation a commencé, la mécanique étant révisée dans le processus. La voiture a été achevée en 2019.
Le trois quart arrière est vraiment superbe.
Vendue pour 690 000 euros, sur l'estimation basse!
Et l'originale, une Lancia Stratos HF Stradale, châssis 611. Elle fut livrée neuve en Autriche et n'a eu que trois propriétaires en tout. Invendue.
On passe ensuite sur un duo de Delta.
Avec d'abord cette Delta HF Integrale 8V Groupe A, ex-usine, construite par Abarth Martini Racing. Avec cette voiture, Markku Alén remporta le Rallye de la Costa Smeralda. Elle fut ensuite utilisée comme voiture d'essai par Michelin et Abarth.
Invendue.
Puis cette S4 Stradale, châssis numéro 26. Pour pouvoir entrer en Groupe B, Lancia prétendit avoir construit les deux cent modèles de route requis mais il est probable que le vrai chiffre soit plus proche de 80. Elle n'a pas trouvé preneur.
Et voici une Alfa Romeo 75 Turbo Evoluzione A1, modifiée aux spécifications IMSA, châssis 026, qui a couru en Italie et en Hollande.
Pas d'acheteur.
Ici une version d'exposition de Toyota TF108 de 2008, châssis 05. Elle n'a pas de moteur ni d'électronique. Vendue pour 82 800 euros tout de même!
Une Elva Mk1/B barquette sport de 1955. Croyez le ou non, il semblerait bien que le nom Elva soit inspiré des mots français "elle va". Bref, les Elva étaient des kits-cars à carrosserie en fibre de verre. Celle ci n'a pas été vendue.
Cette Aston Martin DB2/4 Mark II Cabriolet, châssis AM300/1101. Il s'agirait du prototype de la Mk II, dont 15 exemplaires ont été produits. Non vendue.
Une Jaguar Type E Série 3 V12 roadster, adjugée 103 500 euros, sous les estimations.
Cette Jaguar Mk 2 3.8 Litres, que peu de choses distinguent d'un exemplaire lambda, est le châssis 217687. A son volant, Bernard Consten remporta sa classe au Tour de France 1961. La voiture avait été modifiée chez Jaguar à sa demande. Elle n'a pas été vendue.
Voici un prototype unique, la BMW-Glas 3000 V8 coupé Fastback par Frua. Le châssis V-1471, a été présenté aux salons de Francfort, Paris, Genève et Barcelone entre 1987 et 1969. BMW ayant pris le contrôle de Glas afin d'augmenter ses capacités de production, le coupé Frua resta un exemplaire unique, BMW préférant se concentrer sur la 3.0 CS. Etonnamment, cette voiture a été vendue à un particulier après le salon de Barcelone.
Vendue pour 209 300 euros.
Une Mercedes-Benz 300 SL Cabriolet de 1987, vendue 25 300 euros, en plein milieu de l'estimation.
Une très belle Lancia Aurelia B24S, châssis 1231, vendue 227 500 euros, sous les estimations.
Voici une Devin D à moteur Porsche (de 356A). Il s'agissait pour Devin de proposer une alternative aux clients ne pouvant se payer une 550 Spyder. Environ 46 exemplaires auraient vu le jour. Vendue pour 92 000 euros, dans l'estimation.
Cette Porsche 356B roadster n'a pas trouvé d'acheteur.
Une Austin Healey Sprite "Frog Eye" Mk 1 roadster avec son hard-top d'usine, adjugée pour 15 000 euros, 10 K€ sous l'estimation basse.
Une superbe Alfa Romeo Giulietta Spider Veloce de 1961, vendue 55 200 euros, dans le bas de l'estimation.
Une Porsche 356A Speedster, adjugée pour 241 500 euros, dans l'estimation.
Cette Ferrari 308 GTB, châssis 20795, est une version Vetroresina, à carrosserie en résine autrement dit. Seulement 808 de ces modèles ont été construits. Vendue 128 800 euros, sous les estimations.
Ici une Alfa Romeo 1900C Super Sprint coupé par Touring, châssis 10481, invendue.
Une Porsche 911E 2 litres Targa, vendue 97 750 euros, sur l'estimation haute.
Une Ferrari 575 Superamerica avec pack GTC, châssis 146669, vendue 244 375 euros dans l'estimation.
Une Porsche 930 Turbo 3.3, invendue.
Une Porsche 964 RS, non vendue.
Une Ferrari 430 Scuderia avec moins de 2 000 kilomètres au compteur, adjugée pour 155 250 euros.
Une Porsche 911 2.0 SWB, châssis 303509 de la première série. Le catalogue indique 140 000 euros de factures de restauration et elle a été vendue 149 500 euros.
Une Alfa Romeo GTV 2000, vendue 12 650 euros
Une Volkswagen Golf 1600 GL cabriolet, ex-Pierre Boulez, quasiment donnée pour 5 750 euros
Une Porsche 928 S4 américaine, partie pour 23 000 euros
Une BMW 850 CSI, sans acheteur
Une Mercedes-Benz 280GE première série de 1985, vendue 39 000 euros, dans l'estimation.
Une BMW 635 CSI, 18 400 euros, très nettement sous les estimations.
Une Volkswagen Karmann-Ghia 1200 vendue neuve au Japon. Sans acheteur ici.
Ouch, je n'aime pas du tout le look de cette 911T de 1968. Cette châssis court a été carrossée chez Karmann, Porsche ne parvenant pas à suivre la demande. Vendue 32 200 euros, à la moitié de l'estimation basse.
Une Golf 1 Cabriolet de 1993, vendue 12 075 euros, la moitié de son estimation la plus pessimiste.
Une BMW Z8 de première main. Livrée au Panama, elle fut exposée à Cuba avant de partir pour le Canada. Vendue 151 800 euros, dans l'estimation.
Une Ferrari 612 Scaglietti, châssis 145751, vendue 51 750 euros
Une Ferrari F355 Spider aux spécifications US, vendue 51 750 euros également, sous les estimations.
Une Porsche 911S 2.7 litres, invendue.
Une Porsche 993 Carrera RS, invendue.
Une Ferrari 308 GTS, châssis 27889, adjugée pour 43 700 euros. Le rêve de cruiser comme Magnum reste abordable.
J'essaie de souvent élargir mon cadrage pour profiter des verrières.
Une Ferrari 599 GTB, châssis 151959, vendue sans réserve, ce qui donne une bonne idée de sa cote actuelle: 89 700 euros.
Une magnifique Ferrari 365 GT4 2+2, châssis 17217. Elle n'a pas été vendue.
Une Maserati 3500 GT coupé, châssis 101.362, invendue également.
L'une des plus belles voitures de la vente à mes yeux, cette Alfa Romeo Giulietta SS coupé de 1961, châssis 2000551. En plus elle ne vaut que 86 250 euros, pile dans l'estimation.
Cette Maserati Bora 4.9 litres, châssis 556, est présentée dans une étonnante teinte Rame Metalizzato (cuivre). Vendue 139 000 euros, sous les estimations.
Cette Bugatti Type 39 Grand Prix de 1925, châssis 4607, a fait partie de l'écurie d'usine, confiée à Giulio Foresti. En 1925, Bugatti alignait les cinq Type 39 en catégorie voiturette (la Formule 2). Pour leurs débuts, les Type 39 réalisèrent un quadruplé dans leur classe au Grand Prix de Tourisme de Montlhéry, 4607 terminant troisième. Cette année là, le Grand Prix d'Italie fut organisé à Monza en même temps que la course de voiturettes. Bugatti envoya ses cinq voitures. Les Type 39 rejoignirent les deux litres Grand Prix en tête de la course. Les Bugatti raflèrent le podium des 1.5, avec la troisième place à nouveau pour 4607, et la première d'entre elles termina troisième au général. Les voitures y gagnèrent le surnom de "Monza". 4607 prit ensuite la direction de l'Australie où elle poursuivit sa carrière avec succès, s'imposant au Grand Prix d'Australie 1931. La suite est moins reluisante: en 1933, son nouveau propriétaire l'équipa d'un compresseur de sa propre invention, avant de remplacer le moteur par un V8 Ford. La "Day Special" se montra très compétitive jusqu'en 1938. Après la guerre, elle fut vendue à un personnage, surfeur, champion de ski nautique et catcheur amateur, Jack Murray. Celui ci utilisa la voiture jusqu'en 1954, terminant septième du Bathurst Easter Meeting cette année là, malgré la tendance à la surchauffe de son bloc vieillissant. Miséricordieusement, 4607 tomba ensuite entre les mains d'un passionné de la marque. Celui ci acquit le moteur d'origine, qui avait été monté sur 4604, la sœur jumelle et la voiture finit par être reconstruite dans sa configuration Monza.
Elle n'a pas été vendue.
Une silhouette familière que celle de cette Talbot AV105 Brooklands. En effet, le châssis AV35499 a déjà remporté son plateau au Mans Classic 2012. Avant cela, elle avait remporté une victoire à Brooklands en avril 1935. Pour la saison 1936, son propriétaire fit confectionner une carrosserie de monoplace par ERA et la voiture reçut un moteur 3.3 de type 110, qui lui donne encore aujourd'hui un avantage dans les courses historiques. La carrosserie biplace initiale avait été transférée sur une autre AV105 et se vit doter d'une portière passager. En 2010, un collectionneur acheta les deux voitures et réunifia AYL2 (son immatriculation) avec sa carrosserie originale. Vendue 879 750 euros, conforme aux attentes.
Cette Invicta 4 1/2 Litre Type S châssis sport surbaissé "Scout" de 1931, châssis S75, est remarquablement préservée. Soixante huit des soixante quinze Type S construites ont survécu. Et déjà avant la guerre, un club dédié à ce modèle existait, dont les membres donnaient des surnoms à leurs voitures. C'est ainsi que S75 se vit affubler du sobriquet "scout", éclaireur. Elle a été vendue pour 1.61 millions d'euros, juste au dessus de sa meilleure estimation.
Une Bugatti Type 23, châssis 1573, à l'histoire quasiment inconnue jusqu'aux années 1960. Invendue.
Ici une très belle Delage D8S Cabriolet Special par Chapron, châssis 39332, de 1935. Quand elle est repliée, la capote est totalement escamotée.
Elle n'a pas été vendue.
Une vraie beauté que cette Bugatti Type 57 Atalante à carrosserie Gangloff, châssis 57633. J'aime beaucoup cette combinaison noir / violet (on va dire aubergine pour être plus dans le ton), qui siérait sans doute tout aussi bien à une Chiron. Invendue.
Une autre Type 57C, en Stelvio Cabriolet par Gangloff, châssis 57836. Cette voiture a déjà été vue à Chantilly, où j'avais déjà relevé qu'elle avait été livrée à 300 mètres de mon travail, au garage Carnot de Besançon. Elle n'a pas trouvé d'acheteur.
Une superbe Mercedes-Benz 500K Cabriolet A, dont seuls 31 exemplaires ont été construits. Celle ci, le châssis 123779, fut livrée neuve à l'acteur Henri Garat. Par la suite, elle resta chez le même propriétaire de 1969 à 2019.
Vendue 1.61 millions d'euros, sur l'estimation basse.
Je ne sais pas si cette Type 13 doit être qualifiée de Bugatti puisqu'il s'agit d'un moteur authentique (numéro 155) entouré d'une réplique de châssis et d'une nouvelle carrosserie. Elle a tout de même été adjugée pour 184 000 euros.
Cette Rolls Royce 40/50 HP Silver Ghost Londres Edimbourg Limousine de 1915 (excusez du peu), porte le numéro de châssis 9AD. Elle devait être livrée en Russie mais fut réquisitionnée en 1917 par le ministère de la guerre. En septembre 1919, elle fut mise aux enchères par le ministère de l'approvisionnement. Par la suite, elle passa entre les mains d'un directeur de cirque et d'un casino de Las Vegas, ce qui explique peut être sa teinte assez osée. Vendue pour 253 000 euros, sur l'estimation basse.
Une Bugatti Type 40 Grand Sport Roadster, châssis 40273, vendue 333 500 euros, sous l'estimation basse.
Bonhams présente aussi lors de cette vente environ 140 lots Automobilia, dont de nombreux bronzes des années 20 ayant servi ou pouvant servir de mascottes de radiateur. Voici entre autres "Chèvre fumant un cigare", vendue 1900 euros, "Berger Allemand" par Jacques Cartier, 950 euros, "Marabout" par Artus, 630 euros
"Chef chevauchant un escargot" par E Lejeune, vendu 765 euros, "Domination" par Charles Paillet, non vendue
"Fille chevauchant un escargot" par P Delm, vendue 1000 euros, "Ange de la victoire" par Franz Bergman, 630 euros "Danseuse au tambourin" par Picciola, 510 euros. Il n'y a pas de doute, on n'est plus dans les années folles.
"Crâne et tibias croisés" par Bregeon, adjugé 892 euros, "Satyre jouant de la cornemuse" par Mic, 510 euros
Une maquette au 1/8 de Ferrari F500, numérotée 95/100, adjugée 2167 euros
Cette affiche publicitaire pour le Grand Prix de l'ACF 1935 a été très disputée, montant à 18 825 euros (estimée à 3K€). A coté, une affiche pour la double victoire des automobiles Richard-Brasier à la Coupe Gordon Bennett de 1904 et 1905, vendue 13 825 euros (même estimation)
Une peinture acrylique "Mille Miglia 1956" par Barry Rowe, vendue 1275 euros.
Une gouache de Dexter Brown représentant Marilyn Monroe et une 250 GT California Spider, vendue 1 650 euros.
Une impression en série limitée (4/20) d'un dessin célèbre d'Uderzo intitulé "Négociations" et qui représente l'auteur en train d'acheter une Ferrari 330P à Jean-Claude Bajol dans la basse-cour de sa maison de Toulouse. Invendue.
Revenons aux voitures avec cette Auburn Model 88 Boat-Tail Speedster de 1928, châssis 88-1306. Le vendeur en a fait l'acquisition en 2015 à Pebble Beach via Gooding, pour 275 000 dollars. D'après le catalogue, elle n'a jamais été conduite depuis et elle a été vendue pour 241 500 euros, comme prévu par son estimation.
Une Maybach SW38 Spezial Roadster, châssis 1834. Sur 620 châssis de SW38 construits, seuls environ 150 auraient survécu à la guerre. On imagine qu'elle faisaient des cibles de choix pour les aviateurs ou les chars alliés. Celle ci, comme la grande majorité, disposait d'une carrosserie de Limousine en très mauvais état. Il fut décidé de l'équiper d'une nouvelle robe dans le style des roadsters Spohn. Vendue 517 500 euros, dans l'estimation.
Une impressionnante Horch 853 Spezial Roadster de 1937, châssis 853177. En réalité le châssis a été retrouvé en Ukraine où il servait de tracteur agricole et Horch Classic a consacré sept années à reconstruire la voiture dans le style des Spezialroadsters d'Erdmann & Rossi. Mais plutôt que coller à la réalité, le dessin devait associer le meilleur des deux générations de Spezialroadsters, empruntant les phares montés sur les ailes et les portes échancrées du dessin original avec l'arrière arrondi de la seconde génération.
Elle a été vendue 563 000 euros, sous les estimations.
Une Fiat / Autobianchi 500 Giardiniera de 1972, vendue pour 8 000 euros
J'adore cette Mercedes-Benz 280 SE Coupé, c'est vraiment le genre de classique que j'aimerais avoir. Vendue 46 000 euros.
Cette Miller Break de Chasse de 1954 a été construite à la main par Geoffrey Percival Miller, avec un moteur Austin Healey 2.9. Elle a changé de mains pour la première fois en 1999. Invendue aujourd'hui.
Cette Delahaye 235 Cabriolet, châssis 818022, porte une carrosserie unique par Antem et a été exposée au Salon de Paris 1952, ici même. Vendue 207 000 euros, sur l'estimation basse.
Une des 26 Bristol 402 Cabriolet produites, le châssis 402706. Initialement, la Bristol Aeroplane Company construisait des avions mais en 1946, la société se trouva en sureffectif et se lança dans la production de voitures de luxe. Elle apprit de Touring la technique de construction Superleggera et le moteur était le 6 cylindres deux litres de BMW. Néanmoins, les exigences de construction avaient un prix et les Bristol coûtaient vraiment très cher. Ce châssis fut vendu au Prince Varananda Dhavaj Chudadhuj, membre de la famille royale Thaï résidant en Angleterre. Le prince Varananda s'était engagé dans la Royal Air Force en 1942, sous le nom de Nicky Varanand, et deux ans plus tard fut l'un des 12 pilotes de Spitfire à patrouiller au-dessus d'Utah Beach le Jour-J, lors du débarquement en Normandie. Elle n'a pas trouvé preneur aujourd'hui.
Ici une Delahaye 135 M Cabriolet Mylord par Chapron, châssis 48721, vendue pour 235 750 euros, sur l'estimation basse.
Cette Lagonda LG45 4 1/2 Litre Fox & Nicholl, châssis 12069, est une réplique de la voiture d'usine du Mans de 1936. Du moins celle qui aurait du courir puisque l'épreuve fut annulée cette année là en raison des grèves. Vendue 143 750 euros, juste sous les estimations.
Une Delahaye 135 Coupe des Alpes, châssis 46081. Il s'agit probablement de la seule 135 a avoir été carrossée par Henri Labourdette. Vendue 230 000 euros, juste au dessus de l'estimation haute.
Voici une Talbot LagoT120 3-Litre Baby Sport Cabriolet, vendue 126 500 euros, sur l'estimation basse.
Une Lancia Lambda châssis long, numéro 21286, invendue.
Encore une mignonne Alfa Romeo, une 2000 Spider Touring de 1960, invendue.
Une Jaguar XK120 coupé, vendue 85 100 euros, sous l'estimation basse.
Cette Facel Vega, châssis 56056, est l'une des 30 FV2 produites. Invendue.
Une Jaguar Mark 2 3.8 Litres, vendue 29 900 euros, sur l'estimation basse.
Une voiture très particulière: cette Citroën DS19 Prestige 1959 par Chapron, châssis 61964, est la plus ancienne DS Prestige connue, la seule survivante de l'année 1959 et la seule survivante également des Prestige livrées à l'Armée Française. Elle fut utilisée comme voiture officielle par l'attaché militaire français à Rome. Vendue 74 750 euros, en plein milieu de l'estimation.
Un Volvo L3314-H-T Laplander militaire, adjugé 19 550 euros, sur l'estimation basse.
Et une BMW R75 Militaire de1943, un engin tout terrain utilisé par la Wehrmacht. Vendue pour 32 200 euros, bien au dessus des estimations.
Depuis quelques années, la demande de peintures bleue et orange a du exploser car les tracteurs Lamborghini fraichement repeints écument les ventes. Celui ci a été vendu pour 15 000 euros, nettement moins que le chiffre attendu.
Là une Buick Series 50 coupé chauffeur de 1934, à carrosserie Fernandez & Darrin, châssis 2757770, non vendue.
Une Brasier 16 HP à carrosserie Guilloux unique, châssis 212. Quand son premier propriétaire fut mobilisé pour la première guerre mondiale, il emmura la voiture à son domicile. Hélas il ne revint jamais et la voiture ne fut redécouverte que 60 ans plus tard, quand le mur fut démoli pour construire une extension. En 1983, la voiture apparut dans le film La vie est un roman, avec Alain Delon. Non vendue.
Une Invicta 12/45 Tourer de 1934, châssis L239, vendue 55 400 euros, sous l'estimation basse.
Cette Hispano Suiza H6B à carrosserie Derham, châssis 11392, est globalement originale et complète. Et le moteur tourne! Dans son jus, elle a été adjugée pour 333 500 euros, un peu en dessous des estimations. Une somme qui montre bien sa valeur en tout cas.
Cette remorque trencar a été construite par Labourdette. Estimée à plus de 18 000 euros tout de même, elle n'a pas trouvé d'amateur.
Une Steyr-Puch 500D TRII, version sous licence de la Fiat 500, vendue 17 250 euros, sous les estimations.
Une Jaguar Type E 1ère série plancher plat, vendue 138 000 euros, sur l'estimation basse.
Une Mercedes-Benz 280 SL Pagode, non vendue.
Une Mercedes-Benz 220S Ponton Cabriolet, vendue 143 750 euros, sur l'estimation basse.
Une Mercedes Benz 280 SEL ayant appartenu à Luciano Pavarotti, invendue.
Une Jaguar XK120 cabriolet, invendue.
Une Alvis TE21 Cabriolet ParK Ward, châssis 27321, vendue 103 500 euros, dans l'estimation.
Une Rolls Royce Silver Cloud II, châssis LSAE499, invendue.
Alors que je commence un peu à zoner, mon tour terminé, une attachée de presse me propose de faire partie d'un groupe autorisé à monter sur les balcons. J'accepte avec plaisir, c'est une occasion rare.
Comme vous pouvez le voir, l'exposition Bonhams est la seule de la semaine a être parfaitement géométrique. Rétromobile est un labyrinthe, RM Sotheby's est quasiment ordonnée et Artcurial est un joyeux fouillis. Ici, on passe dans les travées pour photographier les voitures une par une. C'est quasiment germanique.
Par contre, vu l'espace disponible, on pourrait facilement imaginer un peu plus d'espace entre les autos, qui sont finalement inutilement serrées.
C'est un peu émouvant d'être là une dernière fois. L'un des objectifs de la rénovation que j'ai évoquée en préambule est de rendre au public l'accès aux 3700 m² de balcons qui sont aujourd'hui vétustes. La régulation thermique est aussi au programme, pour se passer de ces énormes souffleries peu efficaces (bon courage)
Ici, vous pouvez distinguer la partie des Automobilia, et la structure centrale qui accueillera la vente proprement dite.
Et voici le grand escalier. Il me tarde 2024 (ou 2025 plus probablement) pour découvrir mon monument préféré dans sa version modernisée. Je suis sûr que ce sera sublime
J'ai souvent dit que la vente Bonhams me semblait plus faible que les autres mais ça n'a clairement pas été le cas cette année. Les lots intéressants étaient nombreux et bien répartis, des Bugatti d'avant guerre à la New Stratos. Le nombre limité de voitures d'avant 1920 n'est sans doute pas pour rien dans cette impression. D'ailleurs Bonhams a battu lors de l'édition 2020 son record avec 19 435 000 euros de vente, dépassant RM et progressant nettement par rapport à 2019 (11.4 millions). Certes la Bugatti Type 55 y est pour beaucoup mais de nombreux gros lots sont restés invendus. Quatre lots ont dépassé le million: la Bugatti, l'Invicta, la 500K Cabriolet et la 300SL. Malgré tout, seuls 64 lots ont été vendus sur plus de 100 présentés, ce qui n'est pas transcendant. Rendez vous l'an prochain face à la Tour Eilfel!!
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