En janvier, le monde des salons traditionnels s'est quasiment effondré. Qu'en sera-t-il de Rétromobile? Sur le papier, le rendez vous de début d'année semble afficher une santé insolente, avec plus de 600 exposants répartis dans trois halls. Parmi les expositions à suivre cette année: Bertone, Tatra, des McLaren F1 chez Richard Mille et les méga-stands commerciaux, historiques ou émergents: Fiskens, Tradex, Lukas Hüni, Girardo, Kidston, Ascott... Quoi qu'il en soit, je ne me souviens pas d'une édition de Rétromobile décevante donc tous les espoirs sont permis une fois de plus, en espérant une belle moisson de nouveaux châssis.
Nous sommes donc mardi, j'ai couvert RM Sotheby's entre midi et deux et j'ai décidé de tenter ma chance Porte de Versailles. L'an dernier, j'avais été refoulé mais cette année c'est OK. Je suis donc à l'intérieur du Hall 1 vers 15h00 pour découvrir la phase finale de l'installation. Je tombe déjà sur quelques super youngtimers.
et des super young youngtimers Par les temps qui courent, on ne va pas faire la fine bouche si quelques modèles pas trop rétros sont présents, ou si les constructeurs en profitent pour exposer leur toute dernière production. La survie d’abord.
Comme chaque année, l'un des stands les plus intrigants sera celui de Tradex. On y trouve souvent des Ferrari exceptionnelles. Je sens que je vais beaucoup tourner autour une fois les protections des moquettes enlevées.
Attention avec ce canapé! L’installation est toujours un moment un peu terrifiant où des voitures hors de prix sont frôlées par différents objets lourds et pointus.
Comme toujours, les voitures de course sont en bonne place, pour la plus grande joie des amateurs, dont je suis.
Commençons véritablement la visite avec le stand Corse e Strada, une société italienne de restauration de voitures de compétition et de GT.
En exposition, une 360 GTC
une F430 GTC, un modèle double vainqueur de sa catégorie au Mans
et une 458 GTC, quadruple vainqueur au Mans.
Hélas, l'un des quatre volants exposés a été volé dès la première nuit. Ce n'est pas la première fois que j'entends parler de vols nocturnes à Rétromobile, ce qui est bien regrettable.
Non loin de là, une superbe Enzo jaune et l'une des 25 Aston Martin DB4 GT Continuation flambant neuve.
Juste à coté, une autre Enzo, désormais un classique.
Cette 911 GT2 a terminé vingtième au Mans en 1998. Parmi ses pilotes, Hervé Poulain, ce qui explique qu'il s'agisse d'une art-car, décorée dans son style très personnel par Wolinski.
Une Peugeot 908 HDI FAP et une Sauber Mercedes C9, le châssis 89.C9.A1, une voiture de réserve qui n'a jamais couru. Par contre, sa carrosserie a été échangée juste après Le Mans avec celle de la voiture victorieuse et elle porterait encore aujourd'hui quelques éléments de carrosserie prestigieux.
Le stand de l'ACO rend hommage à l'un de ses héros, Henri Pescarolo. Avec d'abord sa Matra Simca MS 670 B, châssis 06, victorieuse dans la Sarthe en 1974.
La Rondeau M379 C, châssis 06 également, qui a abandonné en 1981 alors qu'elle occupait la deuxième place.
Et enfin une Pescarolo Sport Courage C60, classée huitième en 2003.
Sur le stand Ascott, voici l'une des grosses attractions de cette édition, la Nissan R390 GT1, châssis R8. Cette voiture est restée stockée au Japon depuis qu'elle a franchi la ligne d'arrivée au Mans en 1998, à la cinquième place. Avec les sept autres exemplaires construits, elle était restée au sein du Nissan Heritage Collection de Yokohama.
Déçu d'avoir loupé la victoire à l'apogée des Groupe C, Nissan se rapprocha de Tom Walkinshaw pour tenter sa chance en GT1, et la R390 vit le jour en quatre mois à peine. Le moteur des Groupe C fut adapté, un V8 biturbo développant 640 chevaux. La monocoque carbone était très similaire à celle des Jaguar XJR-15 conçues chez TWR. Une seule R390 de route fut construite, pour justifier l'homologation. En 1997, trois voitures furent engagées avec des pilotes respectés comme Patrese, Comas ou Brundle. Une seule termina, douzième. En 1998, quatre voitures furent engagées et les quatre terminèrent, classées troisième, cinquième, sixième et dixième. Les Porsche s'étaient montrées plus fortes. Evidemment désormais tous les passionnés espèrent voir courir le seul exemplaire de R390 entre des mains privées au Mans Classic, dans le plateau des Global Endurance Legends par exemple.
Cette Bizzarini 5300 GT Strada aluminium, châssis A3*0281, ex-Jean Claude Bajol, vient de récupérer sa livrée d'origine après une restauration de 2000 heures. Je vous laisse apprécier la proximité entre la nacelle d'installation des luminaires et la précieuse carrosserie en alu.
Cette Porsche 910, châssis 027, est parfaitement documentée. Elle a connu deux abandons en 1967 en tant qu'engagement d'usine avant de passer entre des mains privées, avec quelques résultats honnêtes.
Une Viper GTS/R C9, championne du monde GT2 en 1998
et une Surtees TS9B, châssis TS9-005 complètent le stand. John Surtees lui même a piloté cette voiture en 1971 avant de la passer à Mike Hailwood pour la saison suivante.
Voici la première d'une cohorte de Miura P400, le châssis 3171. C'est LA voiture à la mode.
Le stand de Max Girardo est le premier à lever les bâches et... wow!
Une des douze Maserati MC12 Corsa, châssis 29631, repeinte dans une tapageuse teinte orange (toutes les Corsa sont sorties d'usine en Blue Victory).
Une Enzo de première main, châssis 138879 avec moins de 2500 kilomètres au compteur, dans une rare teinte Grigio Alloy.
Une F50, châssis 106150, qui n'a eu que deux propriétaires italiens, une F40 ayant parcouru moins de 500 miles, châssis 88584, et une 288 GTO, châssis 55631, avec moins de 15000 kilomètres au compteur (en 35 ans)
Cette TZ, châssis AR 750057, a été exposée au Salon de Genève 1964 sur le stand Zagato.
Une Miura P400 S, châssis 4680, sortant de restauration.
Une 275 GTB 6C, châssis 07085
Une superbe 275 GTS, châssis 08313
22409, une des quatre 308 GTB Michelotto Group B, pilotée par Toivonen en 1984. Je l'avais croisée lors de Modena Trackdays.
La fameuse 250 GTE 2+2 Polizia de la police de Rome, châssis 3999GT
Une Alfa Romeo Giulia Sprint GTA en état d'origine.
J'ai passé énormément de temps à regarder le stand, mais j'ai finalement fait assez peu de photos. Tel Orphée, j'ai donc dû ramener certaines de l'enfer du flou. Et j'ai complètement zappé la M1. En tout cas cette 412 T2, le châssis 157, est particulièrement importante. En effet, elle fut la première Ferrari de Formule 1 pilotée par Michael Schumacher à Fiorano en 1995. Cinq jours plus tard, il la pilota de nouveau à Estoril. Auparavant, Jean Alesi avait piloté 157 lors de la saison de championnat du monde, l'amenant notamment à la deuxième place en Argentine et à Imola. On peut noter également que la 412 T2 fut la dernière des Ferrari de Grand Prix à moteur V12. Au volant de l'une d'elle, Jean Alesi fut d'ailleurs le dernier pilote à remporter un Grand Prix avec un V12, au Canada.
Simon Kidston frappe fort une fois de plus, et de façon plus diversifiée que l'année dernière. A commencer par cette spectaculaire Lancia Aurelia B24 Spider America, châssis B24-1034
Une Aston Martin DB4 GTZ connue, châssis 0178/L
Une Ferrari 275 GTS, châssis 7297GT
Une 250 MM, le châssis 0310MM, ex-Pierre Noblet. Elle aussi je l'ai déjà vue, dans trois couleurs différentes.
Une 275 GTB/4, châssis 10447
Une Lancia Flaminia Zagato
Cette Aston Martin 1.5 Litre Sports, châssis LM7, est une ex-voiture d'usine qui a terminé cinquième aux 24 Heures du Mans en 1931. Et aussi avant dernière.
J'aime bien les phares grillagés sur les Porsche 356.
Au moins je n'ai pas loupé toutes les M1.
Après des années de galère, la quasi-intégralité de la Porte de Versailles est maintenant passée à des éclairages à leds blancs, ce qui change la vie des photographes. Certains stands, comme Axel Schuette, continuent pourtant à se cacher dans une pénombre jaunâtre. L’installation de toiles tendues pour diffuser la lumière part d’un bon sentiment mais il faut mettre un peu de puissance derrière. En plus, les voitures présentées sont de grande qualité, à l’image de ce duo de dream cars germaniques portant des numéros de course.
1079 GT, une Ferrari 250 GT Cabriolet Pinin Farina Serie 1. Il s'agit de mon premier châssis inédit!
Une deuxième 507 et une deuxième 300 SL! Le roadster noir est la voiture du Salon de Turin 1957.
Une BMW 328, ce stand envoie du lourd.
En parlant d’éclairage, voici un deuxième contre-exemple avec de spots très puissants dirigés en certains points de la voiture. Je sais que les stands ne sont pas étudiés pour le bonheur des photographes mais même à l’œil, ce n’est pas très agréable.
Dommage pour cette splendide Fiat 8V, châssis 106.000008. C'est seulement la deuxième voiture de série produite, après 6 exemplaires de pré-série. Elle a participé aux Mille Miglia en 1957.
Et cette Siata "Daina" Sport, châssis SL*274*B, un des deux exemplaires à carrosserie en aluminium. Elle a pris part aux Mille Miglia en 1952, terminant cinquième de sa classe.
Elles sont accompagnées sur le stand d’une Stratos et d’une Carrera 2.7 RS
Ici une Daytona très originale avec cette bande verte qui ceinture la caisse. Le châssis 13745 a été livrée neuve à Santa Cruz.
Un autre pôle d’attraction est ce duo de Bugatti EB110 de compétition, les deux seules de ce type, et les deux dernières Bugatti de compétition. La première est une EB 110 S Le Mans (châssis 39016), engagée dans la Sarthe en 1994 en catégorie GT1. Elle n’avait pas pu terminer l’épreuve.
La seconde est une EB110 Sport Competizione de 1995 (châssis 39044) engagée en IMSA par Gildo Pastor, en duo avec Patrick Tambay. Elle a notamment couru aux 24 Heures de Daytona.
Deux CD Panhard ayant participé aux 24 Heures en 1964, abandonnant toutes les deux. La numéro 44 est le châssis 64/2, la numéro 45 le châssis 64/1.
Cette bête aux allures de monstre préhistorique est en réalité toute récente. Il s’agit d’une construction de la société argentine Pur Sang, spécialisée dans la construction de répliques de voitures d’avant-guerre, et en particulier Bugatti. Ce modèle est équipé d’un moteur d’avion de 14.7 litres
Un stand discret mais très impressionnant: Hamann Classic cars
La fameuse XK120 des records, qui a atteint plus de 276 km/h en kilomètre lancé sur une autoroute belge.
Voici 0246AL, l'une des trois 342 America coupé Pinin Farina construites. Elle a été exposée au salon de Genève en 1953. Elle a longtemps été noire avec la grille dorée mais heureusement elle a été remise en configuration d'origine. Je l'avais croisée à Coppet.
Une rare Audi Quattro Sport
Une Maserati 250 F, châssis 2515
Ah, encore une 356 "grillagée".
Une Pegaso Z102B par Saoutchik, jamais dans la retenue.
Et une Miura SV, châssis 4946.
Cette voiture est toute neuve, construite de toute pièce par Belrose Classics. On dirait que Jaguar et Aston Martin ont ouvert une sacrée boite de Pandore avec leurs continuations officielles.
Le Lamborghini Polo Storico expose le châssis 4860, l’une des quatre Miura SVJ sorties d’usine. Cette voiture fut initialement livrée au pilote allemand Hubert Hahne, en noir. Ce n’est qu’en 1977, plusieurs années plus tard, que le pilote la fit repeindre en argent, à l’usine. Elle a donc été restaurée dans sa deuxième teinte, un choix quelque peut étonnant, même s'il met mieux en valeur les particularités de la voiture.
La SVJ est accompagnée de pièces détachées d’une P400S pour présenter un nouveau service intitulé « Certified Lines » qui proposera des pièces neuves et conformes, de la carrosserie aux cylindres. Une bonne idée car je pense que beaucoup de propriétaires n’osent pas rouler de peur de casser une pièce introuvable de leur voiture. Voilà qui devrait les rassurer et qui sait les pousser à profiter un peu plus de leur bijou.
Enfin, les passionnés noteront qu’un rallye sera organisé par le Polo Storico du 10 au 13 septembre dans les Dolomites.
Ici une Bugatti Type 57 Atalante, châssis 57432, et une Type 23 Brescia, châssis 2064.
Richard Mille a fait monter la pression en annonçant plusieurs McLaren F1. Au final, le stand est à la fois une déception et une satisfaction. Déception parce qu’encore une fois, l’éclairage direct par des spots sur les flancs est une vraie catastrophe et c’est dommage. Comme chaque année, le principal de l’exposition est fourni par Woking, avec cette Senna GTR.
De nouveau 01R, qui était déjà présente ici il y a deux ans. Je ne vais pas me lasser si facilement d’une vainqueur du Mans mais… Au moins, j’ai eu l’occasion d’apprendre la nature de la Tokyo Ueno Clinic, l'un des principaux sponsors. Messieurs, si vous avez des problèmes de virilité…
20R est un nouveau châssis pour moi, et non des moindres. Cette GTR Long Tail a terminé deuxième au général au Mans 1998. Elle est propriété de McLaren.
05R, la César, est bien connue.
Enfin, 069 est restée entre les mains de McLaren (via MSO) de 1998 à 2016, date à laquelle elle a été mise en vente. Il s’agit de la soixantième voiture de route construite sur le total de 64.
Et voici une rare M6 GT, la toute première des McLaren de route, construite à trois exemplaires seulement. Il s’agit d’une version un peu civilisée de la M6A Can Am, avec le V8 5.7 litres de 375 chevaux (pour 750 kilos !). Bruce McLaren envisageait un engagement au Mans mais le règlement imposa une production de 50 exemplaires pour s’aligner en catégorie GT. Impossible pour le petit constructeur qui décida de recycler la voiture en routière. Hélas, le 02 juin 1970, Bruce McLaren perdit la vie à Goodwood et emporta avec lui le projet M6.
RM Sotheby’s fait toujours de gros efforts pour présenter des previews de ses ventes à venir. Ainsi, à Monaco seront vendues cette Ferrari 550 GTS Prodrive, châssis 108418. Une voiture qui a pris part aux 12 heures de Sebring en ALMS puis a participé au championnat FIA GT en 2002 à 2004, remportant quatorze victoires. Elle a ainsi remporté les 24 Heures de Spa en 2004 (après une victoire de classe l’année précédente) et le championnat la même année. Je ne l'avais jamais vue.
Une Alfa Romeo Tipo 33/3, châssis 105.80.023, qui a participé à la Targa Florio et aux 24 heures du Mans en 1970.
Et pour Essen, cette Mercedes-Benz 540K Cabriolet A, châssis 154081
Bugatti SAS enfonce le clou planté l’année dernière. Aux côtés d’une Veyron
et d'une Type 35C, châssis 4935,
voici une EB110. L’an dernier la marque avait adoubé sa période italienne. Elle récidive avec la continuation germanique en exposant une Dauer EB110 SS, châssis 39029. Cette fois toute la famille est vraiment réconciliée.
En réalité, le châssis 029 fait partie des deux voitures inachevées achetées par Jochen Dauer quand il a repris les actifs de l'usine de Campgalliano (avec 024). La toute première tâche des ateliers Dauer fut de terminer l'assemblage de ces deux EB110. Les voitures disposaient d'un moteur de GT et non de Supersport. En 1999, les châssis 024 et 029 participèrent à un shooting place Vendôme pour annoncer la résurrection de l'EB110.
Skoda expose cette Tudor Sport 1100 Le Mans de 1949 à carrosserie alu.
Cette Porsche 993 GT2, châssis 394075, a couru deux fois Le Mans en 1998 et 1999. Elle également remporté sa classe aux 4 Heures de Jarama.
Encore une grillagée, une 356 C2.
Cette 300SL, châssis 1980404500021, est celle du salon de Paris 1954
Il y a des voitures que je ne me lasse pas de retrouver au fil des évènements. La 312P en fait évidemment partie et c’est une joie de la revoir, surtout dans cette nouvelle livrée.
0872 a retrouvé sa livrée du Mans 69. Elle est ici dans la configuration du départ, avec les phares masqués.
Il manque toutefois le rétroviseur intérieur imposé par le règlement de l'époque. Quelques minutes plus tard, le réservoir en flammes de la Porsche 917 du malheureux John Woolfe se coinçait sous la 312P, obligeant Chris Amon à sauter en marche pour sauver sa vie.
Réparée et vendue à Luigi Chinetti, la voiture fut engagée en 1970 aux 24 Heures de Daytona (quatrième), aux 12 Heures de Sebring (sixième) et au Mans (non classée).
Et l'année suivante, de nouveau Daytona (cinquième) et Sebring (huitième). Pas si mal!
Toujours sur le stand Historic Cars, une Porsche 904 GTS, châssis 049. Elle a été victime d'un accident lors des essais des 24 Heures et n'a pas pu prendre le départ.
Et une Ferrari 250 GT Cabriolet Serie II
C’est au tour de Fiskens de lever le voile sur son stand, et c’est comme d’habitude très impressionnant.
Commençons par cette GT40, châssis P/1069, ex salon de Genève 1967, qui resta longtemps dans la flotte de presse de Ford et dont le premier propriétaire fut Anthony Bamford. Elle a semble-t-il été reconstruite récemment suite à un incendie.
Je ne l'avais jamais vue.
Une Ferrari 312 B2, châssis 005. Lors de sa toute première course, Clay Regazzoni l'a menée à la victoire à Brands Hatch. En 1971 et 1972, avec Regazzoni, Ickx et Andretti, le châssis 005 termina régulièrement sur le podium dont une victoire au Grand Prix d'Allemagne 1972.
Cette Gulf Mirage a commencé sa vie sous le numéro de châssis M601. Elle était alors le prototype des des Mirage M6. Elle a couru Daytona, Sebring, Spa, au Nürburgring, a remporté les 500 kilomètres d'Imola et terminé deuxième à Kyalami. En 1974, elle a été upgradée aux spécifications GR7, recevant le nouveau numéro de châssis GR701. Elle a continué à enchainer les succès, échouant toutefois à terminer Le Mans.
Une 275 GTB/C, châssis 09027, classée dixième aux 24 Heures du Mans en 1966. Elle a été restaurée et certifiée Classiche. Elle a déjà participé au Tour Auto dans une livrée rouge à bande jaune.
Une Ferrari 550 GT, châssis 115811 construite par Italtecnica pour le Team Rafanelli. Elle a connu des débuts difficiles à partir de 2001 avec de nombreux abandons, avant de décrocher enfin plusieurs victoires lors de la saison de GT Italien en 2004. Elle aussi est nouvelle pour moi.
Cette Audi R8 LMP900, châssis 405, a terminé deuxième au Mans en 2000, puis troisième aux 1000 kilomètres du Nürburgring avant de partir en ALMS où elle s’est placée de nombreuses fois sur le podium.
Elle a roulé au Mans Classic il y a deux ans.
Une Bentley 4 ½ Litre, châssis XT3627, carrossée chez Maythorns of Bigleswade, restée entre les mêmes mains depuis 60 ans.
Une Maserati Tipo A6GCS/53, châssis 2071
Une Talbot Lago T26C de 1948, châssis 110002. Il s'agit de la deuxième Monoposto 4.5 Litre française, et elle fut engagée en compétition entre 1948 et 1953 avec Mairesse, Chiron ou encore Etancelin, avant de partir pour l'Australie. Elle revient en Europe pour la première fois depuis.
Une Jaguar Type C, châssis XKC 031, livrée au beau frère de Phil Hill aux Etats Unis, qui l'utilisa en compétition sur la côte ouest en 1953 et 1954. Je l'ai déjà croisée aux Mille Miglia.
Une Squire Supercharged Lightweight, châssis 1052.
Une Aston Martin DB4 Convertible, châssis 1086; dont seuls 70 exemplaires ont vu le jour.
Une préparation aux spécifications de Jaguar Type E 3.8 de 1961, châssis 878658.
Une Bentley 3 Litre, châssis 1197, par Vanden Plas.
Chez Auxietre & Schmidt, le plateau est dément également.
Une 250 Boano
Une 275 GTS
Une véritable 550 Spyder, châssis 550-050
Une Miura P400, châssis 3420
et une 250 GT Châssis court, châssis 2563GT. Que j'ai hélas déjà croisée au hasard d'un Tour Auto. Ca devient dur de voir de nouvelles SWB.
Peter Auto présente une M1 Procar pour représenter le Tour Auto et une Delahaye 135S pour Le Mans Classic. Au mois de juillet dans la Sarthe seront célébrés les 50 ans de la première victoire de Porsche au Mans, les 40 ans de celle de Rondeau et les 25 ans du succès de la McLaren F1 GTR. Et si ça ne vous suffit pas, sachez que les heureux présents pourront entendre résonner l'un des bruits les plus caractéristiques de l'histoire des 24 Heures: le moteur rotatif de la Mazda 787B victorieuse en 1991 qui fera son grand retour pour les 100 ans de la marque. Je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus!
Sur le stand voisin, Classic Racing Cars by Geoffroy Peter, voici une voiture que j'aurai sans doute plaisir à voir tourner au Mans Classic, sans prétention. Par contre, elle n'intégrera pas mes pages de châssis.
A ses côtés, une Ford GT ayant couru en Blancpain
et une troisième Ferrari 550 GT!! Le châssis F133 GT 2102 est le seul que j'ai déjà rencontré, au Mans Classic.
Sur le stand de Sport & Collection, voici une des 512 BB LM 3M, le châssis 26685 et une Alpine A442.
Voici une très belle et très rare Porsche 904/8. Cependant, le papillon d'assurance collé sur le pare-brise présente un numéro de série qui sème un sérieux doute.
Une Aston V8
Chaque année je découvre de nouvelles voitures inconnues, ce qui fait aussi le charme de Rétromobile. Ainsi je n'avais jamais entendu parler de cette Lola Corvette, châssis HU8811-01. Taillée pour l'IMSA et le Groupe C, elle dispose d'un V8 10.2 litres de 950 chevaux!! Seulement sept Corvette GTP ont été construites avec l'aide de Lola. Seulement deux reçurent un V8, les autres se contentant d'un V6. Celle ci, la dernière des sept, fut confiée à l'écurie Peerless Racing. En 1988, elle termina cinquième de classe à Watkins Glen avec Jacques Villeneuve. En 1990, elle fut engagée au Mans mais elle échoua à se qualifier.
Au chapitre des raretés toujours, voici une Healey Elliot de 1948. Cet exemplaire a été construit spécialement pour la compétition. Elle a participé aux Mille Miglia 1948 et aux 24 Heures de Spa, devenant la toute première Healey à courir sur un circuit. Elle termina huitième, et deuxième de classe. Elle fut ensuite engagée à Montlhéry puis à la toute première course organisée sur le circuit de Goodwood, où elle établit le tout premier record du tour.
Une autre Viper GTS/R, le châssis C38. En FIA GT entre 2000 et 2002, elle a remporté cinq victoires et huit deuxièmes places.
et une Corvette.
Chez Aguttes, voici une Jordan 191, le châssis 6. Il s'agit de la toute première Jordan de Formule 1, introduite en 1991. La 191 est la voiture sur laquelle Michael Schumacher a fait ses débuts.
Une extraordinaire Alfa Romeo Giulietta SZT, châssis 00197, ex Le Mans 1963 et Targa Florio 1964.
Cette Ferrari 365 GTB/4 porte le numéro de châssis 14065. Elle a été convertie en Competizione chez Holman-Moody. Comme le moteur original ne donnait pas satisfaction, elle reçut à l'époque le moteur de 14271, la Daytona qui avait remporté le Cannonball en 35 heures et 54 minutes, boosté à 450 chevaux! La voiture fut engagée à Sebring mais dut abandonner, les fixations de la transmission n'ayant pas supporté l'excès de puissance.
Elle fait partie des huit conversions reconnues officiellement par l'usine de Maranello.
Et une Fiat 1100 ES Coupé Pinin Farina
Wow, cette Lancia Astura Pinin Farina convertible restaurée chez Auto Classique Touraine a semble-t-il tout ce qu'il faut pour devenir une bête de concours.
Ici une Venturi 600 LM, châssis 036, convertie sur base de 400 Trophy.
La reconstruction de la Mercedes Simplex victorieuse au Grand Prix de Dieppe 1908. Les trois exemplaires construits à l'époque ont été détruits.
Une Lancia 037 Stradale.
Une des nombreuses 300 SL présentes.
Le Musée des Blindés de Saumur présente ce Somua S35 de 1935. Plus de 400 exemplaires de ce char très efficace furent construits et près de 300 furent saisis par les Allemands qui les réutilisèrent avec une nouvelle tourelle.
Passons aux mauvais exemples maintenant. Les stands qui ont des voitures très intéressantes à montrer mais qui les serrent au plus près des barrières. Comme cette Lamborghini Countach LP400 Periscopio
mais aussi cette Porsche 959 pré-série "V5" qui a servi aux tests routiers de la voiture avant sa commercialisation.
Et que dire de cette Aston Martin Zagato, le nez dans le mur.
Difficile également de profiter de cette F40, hélas.
Mais le pire exemple est sans doute cette Countach. C'est vraiment pour vous montrer car d'habitude je ne prends pas de photos de ce genre de mise en place.
Une Miura P400 assez inhabituelle, en blanc, châssis 3574.
Plus classique en orange, numéro 3171
Aux côtés d'une Daytona
d'une 911 RS 2.7 Touring, châssis 1571
et d'une Jaguar Type E, que des icones!
Sans oublier cette BMW 635 CSi Groupe A.
Chez Aston, j'ai noté cette DB4. En réalité, j'ai un peu zappé, désolé M Stroll.
Me voilà de retour chez Tradex. pour regarder 0858 sous toutes les coutures.
J'ai déjà rencontré cette voiture à Maranello en 2009 quand elle portait encore sa robe de 350 Can Am.
Je me souviens encore des longues minutes de négociation entre Rob Myers le boss de RM Auctions et James Glickenhaus à 7.25 millions d'euros pour une dernière enchère qui n'eut jamais lieu. Et l'histoire aurait sans doute été totalement différente dans le cas contraire.
Flairant une bonne affaire, Talacrest et David Piper s'emparent de la voiture et la remettent dans la configuration initiale, la 330 P4. En 2014, le résultat est exposé sur ce même stand, avec le numéro 21. Et la revoici après un nouveau lifting, portant un numéro 6 qu'elle n'a visiblement jamais arboré dans sa version coupé.
Certains puristes disent que la carrosserie est ratée mais je ne la trouve pas si horrible. En fait, les deux Ferrari de compétition les plus belles de l'histoire sont présentes cette année à Rétromobile: la 312P et la 330 P4.
Le moteur est toujours le 4.2 litres de Can Am.
Franchement elle est superbe.
Une surprise encore meilleure que cette 250MM Vignale Spyder. Il s'agit du châssis 0330MM, qui n'a semble-t-il pas été vu depuis trèèès longtemps, peut être depuis les Mille Miglia 1997. Elle a été vendue neuve au Portugal, où elle a immédiatement remporté le Grand Prix national à Porto. A un moment donné, il semble qu'il y ait eu un mix peu clair avec 0276MM.
Et encore une inédite, cette 166 MM Touring Berlinetta LM, châssis 0048M. Elle a terminé vingt et unième des Mille Miglia en 1951, et surtout troisième de classe. Elle a ensuite connu une belle carrière nationale, avec plusieurs victoires, notamment à la Coppa InterEuropa à Monza, ou dans sa classe au Tour de Sicile.
En 1956, elle gagnait encore des courses de côte en Suisse. Dans les années 80, elle était abandonnée dans une casse, en fort mauvais état. Les trois Ferrari présentes sur ce stand ont donc des historiques très tumultueux.
Porsche n'est pas en reste avec cette 911 ST 2.5
et cette RSR 3.0
Avec comme souvent chez Tradex, un camion, cette année celui du Kremer Racing.
Chez Movendi, voici une deuxième conversion "officielle" de Daytona Groupe IV, le châssis 14107.
Livrée au NART, la Daytona a été préparée et engagée à Sebring en 1971, terminant douzième au général.
Une superbe Mercedes Benz 710 SSK
Une Veyron Grand Sport Vitesse. Livrée en 2013, elle affiche seulement 10 500 kilomètres. Pour autant, sa garantie a expiré il y a deux mois, le Pack de service est inclus jusqu'à fin 2022 et un jeu de roues neuves est déjà entreposé à l'usine pour elle. Je vous laisse imaginer le prix de revient au kilomètre parcouru.
Une Delahaye 135 MS par Franay
Et cette étonnante Porsche 911 Spyder par Paul Stephens
Ici une sublime Alfa Romeo Giulietta Sprint Speciale
Une Hispano Suiza Type 16 Junior Prototype par Vanvooren
Chez Gooding, trois voitures sont présentées en avant première, dont cette Aston Martin DB4 GT Zagato, châssis 0176/R. Les deux GTZ rouges existantes sont donc présentes cette année. Elle est estimée autour de 8 millions de livres.
Une Miura P400 SV, châssis 4878. Il s'agit d'une version spéciale, le moteur bénéficiant des leçons de la Jota: un très rare carter sec et un différentiel à glissement limité ZF.
Encore une belle découverte que cette Bugatti Type 59 très patinée. Le châssis 57248 n'a eu que cinq propriétaires en 75 ans! Dont un roi. C'est ce qui explique sans doute son incroyable état de préservation. Après sa carrière en Grand Prix, elle fut utilisée comme voiture de sport pendant plusieurs saisons, avec Jean Pierre Wimille le plus souvent et avec grand succès. Fin 1937, la voiture fut vendue au Roi Leopold de Belgique, qui la fit peindre en noir avec une bande jaune
Elle sera proposée aux enchères à Londres le 1er avril, avec une estimation à 10 millions de livres.
Du coté des stands constructeurs officiels, Citroën présente une réplique du Scarabée d'Or, une des autochenilles qui rallièrent Touggourt à Tombouctou en 1922, un périple de 3200 kilomètres. En 2022, cent ans plus tard, l'Ë-POPEE tâchera de renouveler l'exploit avec des véhicules électriques. Un concept-car et deux autochenilles devraient être de la partie, dont celle ci. Les chenilles seront renforcées avec du Kevlar.
Chez FCA, on fête les 110 ans d'Alfa Romeo avec cette 6C 1500 SS de 1928 qui a remporté les Mille Miglia en... 2019.
et la 24 HP de 1910, le premier modèle de la marque.
Cette Lancia Delta Integrale fait la promotion de l'offre "Heritage Parts" de la marque. Les moules d'origine des pare-chocs ont été retrouvés et restaurés pour pouvoir servir à nouveau et proposer des pièces détachées conformes.
Renault a une nouvelle fois l'un des plus grands stands du salon (570 m²). Renault Classic a choisi cette Fuego Turbo américaine
et cette très rare Primaquatre SAPRAR par Pourtout de 1939
Mais surtout, et je trouve l'idée géniale, le reste de l'exposition est participatif. Les passionnés ont été appelés à choisir 10 voitures exposées parmi une sélection de 40 modèles. Voici une Renault Riffard de 1956, une Vivasport Cabriolet de 1935. Le tank a été acheté par Renault Classic ici même lors de la vente Artcurial en 2018, avant d'entamer une restauration de six mois. Au tout début, la voiture est née "Guépard", un assemblage de pièces disparates: châssis tubulaire, moteur de 4CV, essieu arrière de Juvaquatre. La voiture est victime d'un accident au Bol d'Or 1954 et son propriétaire demande l'aide de Marcel Riffard pour concevoir une carrosserie à même de battre des records de vitesse en 750 cm3. En 1968, hors d'usage et bonne pour la ferraille, elle est sauvée par un collectionneur et se trouve reléguée dans les réserves de l'ancien musée de Briand. Le moins que l'on puisse dire est qu'elle a eu beaucoup de chance.
Une Renault 12 Abidjan - Nice de 1976, une Torino de 1972. La R12 est une version break à quatre roues motrices produite en Argentine. Elle a pris la troisième place de l'épreuve derrière deux Range Rover. Quant à la Torino, elle était elle aussi produite en Argentine par la marque IKA avant qu'elle ne soit rachetée par Renault. Développée dans les années 50, la Torino est le résultat d’un élan du gouvernement argentin pour lancer l’industrie automobile du pays. Pour l’aider dans son développement, l’Argentine se tourne d’abord vers les États-Unis, et notamment vers le constructeur Kaiser, qui crée en 1956 sa filiale argentine Industrias Kaiser Argentina (IKA). En 1959, IKA s’associe avec Renault, lequel devient actionnaire minoritaire de la société pour produire des R6 et des R12. En 1970, Renault prend le contrôle total d’IKA, qui en 1975 devient simplement Renault Argentina. Plutôt que d’importer un véhicule qui existe déjà, le constructeur décide de continuer un projet déjà en cours pour développer une voiture 100 % argentine : la Torino. Positionnée sur le marché comme une voiture de luxe, elle bénéficie d’un “gros” moteur américain de 6 cylindres appelé “Tornado”, développant 176 chevaux dans sa version sport. En 1966, la Torino est l’unique voiture nationale en Argentine, et devient le symbole de la fierté et de l’attachement du peuple argentin entier. C’est LA voiture argentine par excellence, qui ne tarde pas à séduire des clients célèbres, tels que Fangio, Leonid Brezhnev ou Fidel Castro. Renault n’en a importé que trois unités en France, dans les années 70, et ce seulement à des fins de recherche. Elle figure dans la Collection Renault Classic depuis plusieurs décennies, et il n’existe, à la connaissance de la marque, qu’un seul exemplaire de la voiture aujourd’hui en France. Elle a été restaurée en 2017 grâce à la collaboration d'un collectionneur argentin. Une belle découverte pour moi.
Tout comme le Prototype H d'ailleurs. Cette voiture qui n'a même pas de nom connait son premier salon après 54 ans d'une existence très discrète. En 1966, Renault aimerait concurrencer les DS sur le marché haut de gamme. La marque se rapproche alors de Peugeot pour créer des modèles communs. Pour leur fleuron, Peugeot fournit un V8 de 3.5 litres. Le style rappelle une super R16 de 4.9 mètres de long. En 1967, les deux constructeurs font les comptes et annulent tout mais tout n'est pas perdu. Le design sera repris par Renault pour les R20 et R30. Et avec Volvo, les deux marques transformeront le V8 en V6, le fameux PRV.
Il est temps d'aller voir ce qui se passe dans les autres halls. J'emprunte les escaliers puis la passerelle, où se trouve une très belle exposition sur Tatra. Je suis très content de pouvoir parler de Tatra à l’occasion de cette exposition dédiée. La société Tchèque « Nesseldorfer » a été fondée en 1850 lorsqu’un dénommé Ignaz Schustala créa un atelier de fabrication de véhicules hippomobiles. Après la mort du fondateur et le retrait de son fils, c’est le baron Theodor von Liebig qui construisit en 1897 un prototype équipé d’un bicylindre 2 750 cm3 d’origine Benz. En 1899, il atteignit la vitesse de 82 km/h.
Suivirent la Type S en 1906 et la Type U en 1915, conçues par l’ingénieur avant-gardiste Hans Ledwinka. En 1920, l’entreprise devint « Tatra », du nom des montagnes les plus élevées de la tout nouvelle Tchécoslovaquie. Ledwinka revint dans l’entreprise en 1921, après un passage chez Steyr. Il conçut la nouvelle Tatra 11, qui se distinguait par son petit bicylindre à plat refroidi par air et un châssis à poutre centrale. La grande robustesse du modèle 11 en fit l’une des voitures favorites d’Adolf Hitler.
Suivirent les Tatra 12, 17, 31 et 70 comme celle ci. La production était très faible, de l'ordre de 50 exemplaires.
En 1931, le constructeur tenta de développer une voiture populaire bon marché dotée d'une carrosserie aérodynamique, la V570. Le deuxième prototype, ici présent, sortit en 1933 deux ans avant la première Volkswagen. Y a-t-il eu détournement de la part du Dr Porsche sous les ordres d’Hitler ? Nul ne saurait le dire. Néanmoins: c’est à cette époque que Hans Ledwinka rencontra Adolf Hitler et Ferdinand Porsche… Durant un dîner, Hitler aurait dit qu’il voulait « ce genre de voitures sur les autoroutes ». Quant à Porsche, il aurait admis – au sujet de Ledwinka – qu’il « regardait parfois au-dessus de son épaule et que, parfois, c’est lui qui regardait au-dessus de la mienne » alors qu’il travaillait sur le projet ‘Volkswagen’. Hitler ordonna que Tatra ne puisse exposer ses modèles au salon de Berlin. Enfin, dans les années 60, Volkswagen a accepté de payer 3 millions de marks à Tatra pour mettre un terme aux poursuites sur l'utilisation de brevets… Pour l'anecdote, l'unique prototype de seconde série, ici présent, a été vendu et son propriétaire l'a utilisé tous les jours pendant 30 ans, avant de la remettre au musée de l'usine Tatra.
La société de gestion décida que les idées révolutionnaires introduites devaient plutôt être présentes dans les grandes voitures de luxe, et l'équipe a dû abandonner le projet de petite voiture en faveur de la Tatra T77, la première voiture aérodynamique au monde à être produite en série, qui apparut dès 1934.
Elle sera suivie de la T77A, de la T87 et de la T97A. La production des T57 et T87 se poursuivra jusqu’en 1943, sous contrôle allemand. La fabrication de la T87 repris dans l’immédiat après-guerre, jusqu’en 1950. Voici une T87, la plus belle des Tatra.
En 1945, Tatra décida de donner une remplaçante à la défunte et éphémère T97. Mais sans Hans Ledwinka, qui venait d’être arrêté pour collaboration. Sorti de prison en 1951, il ne retournera jamais en Tchécoslovaquie. Finalisée en 1947, la nouvelle T600, dite « Tatraplan » (en référence aux plans quinquennaux mis en place par le gouvernement communiste) a bien failli disparaître prématurément. En effet, le pouvoir comptait cantonner Tatra à la production de camions, et l’entreprise dut se battre pour maintenir la fabrication d’automobiles. Tatra dut néanmoins accepter la délocalisation de la production de la Tatraplan chez Škoda, à Mlada Boleslav, à partir de 1951. La carrière de la voiture s’arrêta à la fin de l’année 1952.
Pendant les quatre années qui suivirent, Tatra travailla sur un nouveau projet,
la 603. La voiture fut présentée à la Foire de Brno en septembre 1956. Le style
se voiulait une nouvelle fois moderne et surprenant, comme en témoignent les
trois phares avant, abrités sous une unique glace. Sous le capot arrière se
trouvait un V8 2,5 l développant 95, puis 105 chevaux. En 1962, la partie avant
accueillait désormais quatre phares très rapprochés. La troisième série arriva
en 1968: on note quelques améliorations esthétiques et l’apparition de freins à
disque. La carrière de la 603 prit fin le 25 octobre 1975, après plus de 20 000
exemplaires produits.
Dans les années 1960, Tatra construisit quelques prototypes censés assurer la descendance de la 603, mais ils seront tous abandonnés. Le constructeur contacta alors le carrossier italien Vignale et lui commanda deux berlines et un coupé. Si les trois prototypes furent prêts dès 1968, la production de la berline ne démarra qu’en 1973. Avec ce nouveau modèle, nommé 613, Tatra tourna le dos aux lignes aérodynamiques, mais entra de plain-pied dans les années 1970. Le V8 arrière était néanmoins toujours au rendez-vous, développant 165 chevaux. La production chuta considérablement, oscillant entre 200 et 600 unités par an. La libéralisation du marché au début des années 1990 fut un passage difficile pour Tatra : le constructeur n’était plus le fournisseur attitré des voitures officielles du gouvernement, Mercedes et BMW envahissaient les routes du pays. Quant à la 613, les derniers modèles 613/5 furent assemblés en 1996 après 23 ans de carrière et 11 009 exemplaires produits.
En 1996 apparut la T700, en réalité une 613/5 remise au goût du jour par l’anglais Geoff Wardl. En 1997, la T700 vit sa partie arrière restylée, mais il était trop tard, et la voiture disparut au catalogue au printemps 1999, après 97 exemplaires produits. Tatra fabriqua ainsi sa dernière automobile, avant de se consacrer exclusivement aux camions.
Des camions que connaissent tous les passionnés de course automobile car ils ont
participé au rallye Paris- Dakar pendant plus de 25 ans et ont remporté six
victoires et huit places d’honneur. En mars 2013, criblé de dettes, la
société Tatra est vendue aux enchères pour environ 7 millions d'euros. En 2019,
un peu plus de 1 000 camions sortirent de ses usines. Environ 80% de cette
production était destinée à l’exportation.
La voiture la plus spectaculaire de la lignée est présentée par le Musée de Zlin. Elle raconte l'histoire de Miroslav Zikmund et Jiri Hanzelka, deux amis passionnés de récits d'aventure. Le 22 avril 1947, ils partirent pour un tour du monde. L'état Tchécoslovaque décida de les aider et Tatra leur fournit une T87. Avec elle, ils ont traversé 44 pays et parcouru 160 000 kilomètres, pendant 4 ans. En chemin, ils rencontrèrent Haroun Tazieff sur le tournage de son film "Les rendez-vous avec le Diable". Ils s'appliquèrent à documenter leur périple, tenant un journal diffusé sur les radios tchèques.
Pendant leur voyage, le parti communiste prit le pouvoir dans leur pays et ils furent sommés de rentrer mais ils refusèrent et sous la pression populaire, les diffusions radio furent maintenues. A leur retour en 1950, leur notoriété les protégea des représailles. En 1960, ils reprirent la route avec deux camions Tatra 805 et mirent le cap sur l'Union Soviétique et l'Asie. En 1964, à leur retour, ils furent mis sous surveillance et en 1968, on leur interdit de quitter le territoire.
Miroslav Zikmund est encore en vie, à 101 ans. Certaines des photos affichées sur le stand sont vraiment incroyables.
Les images sont assez surréalistes, de cette berline statutaire roulant dans les pierres du désert égyptien.
J'enchaine sur le vente Artcurial, qui est de nouveau accessible le mardi soir. En sortant, je tombe sur cette Sunbeam Supreme
Une Rolls Royce Phantom II S, châssis 76MS, et une Alfa Romeo 6C 2500 Sport Cabriolet, châssis 915003, font la promotion d'un futur concours d'élégance au Pays Basque.
Cette Bugatti Type 56 est un véhicule électrique. Elle fut présentée au Salon de Paris en octobre 1931 en même temps que la Royale. Elle est presque aussi exclusive: 10 exemplaires.
Comme d'habitude à Rétromobile, le spectacle est partout. Cette Miura P400S, châssis 4332, proposée par Osenat, est entre le mains de son propriétaire depuis 40 ans. Elle n'a jamais été restaurée, hormis une peinture il y a 30 ans.
Ici une Aston Martin DBRS9, châssis numéro 2, qui a couru en championnat d'Europe GT3.
L'Equipe Europe présente deux monstres: la Jaguar XJ12 Broadspeed, dont le V12 développe 560 chevaux. Les quatre XJ12 préparées par Broadspeed se montrèrent très rapides mais elle furent quasiment incapables de finir une course. En 27 départs, elles abandonnèrent 14 fois. Broadspeed et British Leyland finirent par jeter l'éponge.
Je suppose que celle ci est une version Lightweight de 1977, la dernière des quatre XJ12 Broadspeed construites. En trois courses, elle s'est qualifiée deux fois deuxième mais n'a jamais terminé.
Un autre monstre se trouve juste à coté, une des deux Porsche 935/81 construites par Joest, le châssis JR-001, inspiré par la fameuse Moby Dick d'usine. Pour l'un de ses meilleurs clients, Porsche a d'ailleurs fourni les plans de sa monstrueuse 935/78 mais Joest dût se contenter du moteur biturbo 3.2 litres classique. De quoi tout de même développer plus de 700 chevaux pour un poids de une tonne.
La voiture s'aligna en DRM à Zolder, terminant troisième puis fut livrée aux Etats Unis à Gianpiero Moretti, qui l'engagea en IMSA. Un autre exemplaire a également été construit, JR-002. Rolf Stommelen perdit la vie à son volant à Riverside en 1983. JR-001 avait déjà été vue ici en 2011, alors en livrée blanche.
Voisines de stand, une AC Cobra et une Chevron B16, châssis CH-DBE-43
Cette Ford GT40 n'est pas une réplique comme je l'ai d'abord supposé mais P/1020, la voiture du Musée des 24 Heures au Mans.
Bon, il est 22 passée, l'heure de rallier mon hôtel. Depuis ma fenêtre, je peux admirer cette Huracán spyder en baby blue. Ce n'est pourtant pas le grand luxe.
Le lendemain à la porte principale, les
vigiles me disent qu'on ne peut pas rentrer avant 10h00. J'avais anticipé ce
genre de tracasserie donc je ne suis venu que pour 9h30. Je me dirige toutefois
vers une entrée secondaire et là, ça passe. Le but est de repartir au plus vite
dans le Hall 1 pour terminer mon tour avant l'arrivée du public. Mais un peu
désorienté, je me trompe de direction et me retrouve devant l'exposition Bertone.
Ouf, sans cette erreur d'aiguillage, je pense que je l'aurais carrément zappé
pour m'en mordre les doigts une fois de retour à la maison. C'est l'Automotoclub
Storico Italiano qui a acheté aux enchères en 2015 les 79 pièces de la
Collection Bertone. Dix d'entre elles ont été autorisées spécialement à quitter
le territoire italien pour Rétromobile. Voici d'abord le prototype de la
Citroën BX de la Volvo Tundra, dont plusieurs éléments de style seront
repris pour des modèles de série.
Qui aurait cru que ce break de luxe est une Lamborghini? Le Genesis de 1988 est le dernier concept Bertone sur base de Lamborghini. Il dispose bel et bien d'un V12 en position arrière. Un beau sleeper pour faire Le Mans Classic confortablement!
La Citroën Zabrus de 1986 est basée sur la BX. Et elle dispose de portes à ouverture en élytre.
L'Opel Filo date de 2001.
La Citroën Camargue de 1972, sur base de GS.
Ici le BMW Pickster de 1998, un pick-up ne ressemblant pas du tout à un pick-up.
Le Suzuki Go de 1972 dispose d'un moteur 750 cm3 de moto. Avec un look de barque sur roues.
Ma préférée est cette Chevrolet Ramarro de 1984, avec ses portes coulissantes.
Le Runabout de 1969 sur base d'Autobianchi A112
et pour terminer la Ferrari Rainbow de 1976, sur base de 308 GT4.
Bon, puisque j'y suis, autant terminer les halls supérieurs, dans lesquels je trouve cette inattendue McLaren M10B
Une Bugatti Type 13
Alfa Romeo, DB Panhard
Une Lotus aux couleurs Gulf
Une Bugatti Type 44, le châssis 441231
Une 300 SL
Plusieurs générations de Citroën de compétition. La SM a participé aux 24 de Spa Francorchamps.
Une BMW 3.0 CSL avec un étonnant capot transparent.
Une Matra MS120, châssis 03!
Je ne me suis pas attardé sur le hall consacré aux voitures classiques à moins de 25000 euros mais l'offre était conséquente, près de 200 véhicules. J'ai tout de même été impressionné par ce tracteur (qui n'était pas à moins de 25000 euros)
Je passe devant cette Bizzarrini avant de retrouver le hall 1.
Une MG Metro 6R4 Groupe B!
La collection Trident Classiche a apporté un superbe assortiment de Maserati sur un stand immense mais hélas, les voitures sont placées de telle façon qu'on ne peut les photographier que de l'avant. Voici d'abord une barchetta de 1991
Une Khamsin, coupé 2+2 à moteur V8 central avant signé Marcelo Gandini et une Mexico 4700
Bora 4700 et Ghibli Spyder 4700
Ghibli et Mistral Spyder
3500 GT Spyder Vignale et 3500 GTi Touring
Une Bentley
Chez William i'anson, il y a toujours de belles voitures de course, même si elles sont un peu serrées. Ainsi, cette Porsche 911 Carrera 3.0 RS, châssis 911 460 9034 a remporté sa classe au Mans en 1976. Elle a participé à l'épreuve quatre fois et terminé à chaque fois. Elle a également été engagée au Tour de France, au Tour d'Italie et au Rallye Monte Carlo. En 1976, Jean Claude Andruet la mena à la victoire à la Ronde Cévenole.
Cette Lancia Stratos Stradale, châssis 829 AR0 001003 est la troisième a avoir été produite. Elle a été achetée par Philip Morris qui l'a utilisée comme voiture de presse et de démonstration, dans cette livrée Marlboro.
Une Bugatti Type 35B, châssis 4696, ex-Malcolm Campbell, qui n'a changé de mains qu'une fois en 54 ans.
Ici une reconstruction de BRM P25, châssis 255/R.
Cette Shadow DN3, châssis 2A, a été pilotée par Jean Pierre Jarier, prenant la troisième place à Monaco en 1974.
Cette MG/B, châssis GHN3/35587 a été utilisée en course de 1964 à 1970 par Roy Ashford.
Cette Renault 5 Turbo Groupe 4, châssis 020, aurait terminé huitième du rallye Acropole en 1982, et deuxième du championnat de Grèce des rallyes.
Enfin, cette Williams FW19, châssis FW19-05, a remporté le Grand Prix de Saint Marin en 1997 avec Heinz Harald Frentzen, terminant deuxième du championnat pilotes. Elle a également pris la pôle à Monaco, terminé deux fois deuxième et quatre fois troisième. Seulement sept FW19 ont été construites.
Voici une Peugeot Grand Prix Indianapolis. Saviez vous que la Peugeot là plus chère jamais vendue aux enchères est une L45 Grand Prix? Le châssis numéro 1 a été vendu par Bonhams en 2017 pour 6.2 millions d'euros!
Comme chaque année, j'ai repoussé ma visite chez Lukas Hüni au dernier moment. Il faut dire que le stand est intimidant. Avec pas loin de 30 voitures, c'est quasiment un petit musée à lui tout seul. Et pas super facile à photographier qui plus est. Commençons par cette Bugatti Type 22 Brescia, châssis 918
Une Ferrari 250 GT SWB competizione SEFAC, châssis 2845. Le suffixe SEFAC indique qu'elle fait partie des 20 derniers exemplaires compétition produits, avec toutes les dernières évolutions.
2845 a été vendue à la Scuderia Serenissima, terminant troisième du Tour de France 1961.
Cette Ferrari 212 Export Vignale porte le numéro de série 0128E
Cette Miura P400 SV est le châssis 5068. Il s'agit de la 741ème Miura produite sur un total de 764. Figurez vous qu'à ma grande surprise, seulement 6 SV sont sorties d'usine en orange, contre 46 en rosso corsa et 18 en jaune.
Ici une Bentley 4 1/4 MR Vanden Plas Drophead coupé, châssis B106MR, qui dispose d'une carrosserie unique à trois places. Elle a même participé au RAC Rally en 1939.
Deux Rolls Royce très spéciales sont aussi exposées. D'abord cette Silver Ghost, châssis 2121 de 1912, construite aux spécifications exactes du châssis 1701 de 1911 qui avait établi un record entre Londres et Edimbourg. En 1921, elle reçut cependant une carrosserie Landaulette par Barker. En 1994, elle fut acquise par un collectionneur, Tim Forrest, qui redécouvrit la nature très sportive du moteur. Forrest était un admirateur de 1126, un modèle unique surnommé Silver Dawn avec une carrosserie deux places très légère. La voiture avait été démantelée en 1919 et Forrest décida de recréer la carrosserie Grosvenor de la Silver Dawn sur 2121.
Cette autre Silver Ghost est le châssis 1701 dont nous venons de parler juste au dessus, la voiture du record Londres - Edimbourg. Son nom correct est 'Experimental Speed Car'. Le record eut lieu en septembre 1911, la distance de 794 miles étant couverte à la vitesse moyenne de 19.59 miles par heure. Dans la même configuration, elle établit ensuite deux records de vitesse à Brooklands, à 101 miles par heures sur le demi-mile lancé.
Voilà pour les à-côtés mais en réalité, le stand est consacré à Alfa Romeo, avec une exposition assez incroyable. Au centre, voici la 2000 Sportiva de 1954, châssis 00004, une des deux berlinettes dessinées par Franco Scaglione pour Bertone. Il existe aussi deux exemplaires de spiders.
Cette Alfa Romeo Tipo 33 TT 3, châssis AR11572 010, a fait partie de l'écurie Autodelta officielle. Elle fut la dernière Alfa Romeo engagée au Mans avec De Adamich et Vaccarella, en 1972. Malgré des problèmes d'embrayage, de freins et un tête à queue, 010 termina quatrième de l'épreuve.
Quatre magnifiques modèles Zagato occupent le reste de l'espace central (oui, c'est vraiment très grand)
Une Giulietta Sprint Veloce Zagato (SVZ) de 1957, châssis F04657
Une SZ Coda Tonda de 1961, châssis 00131
Une Giulietta Sprint Zagato (SZ) Coda Tronca de 1962, châssis 600212
Et la fameuse Giulia Tubolare Zagato (TZ) de 1964, châssis 750033. Cette voiture fut exportée aux Etats Unis et préparée par le N.A.R.T avant de terminer d'emblée troisième des 500 kilomètres de Brigdehampton.
Sur le pourtour du stand, commençons sagement avec des voitures de route, comme cette Giulietta Sprint Veloce Tipo 101 de 1961, châssis 158788.
Ici une sublime Giulietta Spider Veloce Tipo 750F de 1959. Des années véritablement bénies pour le style Alfa Romeo. Celle ci porte le numéro de série 06721
Et une Giulia Spider Veloce Tipo 101 de 1965, châssis 101.18-390417
Voici un modèle exceptionnel, l'Alfa Romeo Bimotore de 1935, conçue pour la Scuderia Ferrari par son directeur technique Luigi Bazzi. Deux exemplaires furent construits dont le châssis SF48 ici présent. L'autre aurait été ferraillé.
Comme son nom l'indique, la voiture dispose de deux moteurs Tipo B de 3165 cm3, l'un placé devant le pilote, et l'autre derrière, en position inversée. Les deux moteurs amenaient la puissance aux roues arrières via des arbres jumeaux. Les réservoirs de carburant sont placés dans les flancs
L'ensemble développait 540 chevaux, bien plus que les Mercedes et Auto Union. La voiture avait été pensée pour les circuits rapides de Formule Libre et Enzo Ferrari avait un pilote en tête: Tazio Nuvolari. Les deux Bimotore furent engagées à Tripoli mais Nuvolari dut stopper dès le troisième tour pour changer les pneus, terminant finalement quatrième devant son coéquipier, Louis Chiron. Sur le circuit de l'Avus, Chiron prit la deuxième place. La Bimotore souffrait d'un poids élevé (1300 kilos) et d'une usure prématurée des pneumatiques entrainant de fréquents arrêts aux stands. En juin 1935, sur l'autoroute entre Florence et Lucques, Nuvolari emmena la voiture à plus de 362 km/h. Trois cent soixante deux kilomètres à l'heure!!! Si vous cherchez encore le meilleur pilote de tous les temps, ne cherchez plus.
Ici une 8C 2300 cabriolet Pinin Farina châssis long de 1933, numéro 2211075
Et on passe à la partie la plus démente. Voici d'abord une 6C 1750 Grand Sport Brianza Spider de 1932, le châssis 10814395, un des six châssis habillés à la carrosserie milanaise Brianza. Celle ci est l'une des trois survivantes. Elle a apparemment passé beaucoup de temps en Inde.
Plus classique, hormis sa teinte "avorio", voici une 6C 1750 Grand Sport Zagato Spider de 1930, châssis 8513039.
Cette 6C 1750 Grand Sport Zagato est une version Testa Fissa, un modèle de 102 chevaux (contre 85 pour les versions normales) réservé aux écuries d'usine et dont seuls six exemplaires auraient été construits. Celui ci porte le numéro de châssis 10814355 et a été piloté par Nino Farina aux Mille Miglia 1934.
Cette 8C 2300 Le Mans Touring est le châssis 2311248.
Ici une 8C 2300 Touring Spider de 1933, châssis 2211096, qui a participé aux 24 Heures de Spa.
Cette 8C 2300 Monza, châssis 2211130, a été achetée par le pilote anglais Brian Lewis qui l'a menée à la victoire à Brooklands et sur l'Ile de Man. Par la suite, avec Luis Fontes, elle s'est de nouveau illustrée à Brooklands.
Voici maintenant une Tipo B (P3) première série (six exemplaires seulement), le châssis 5006 de 1932. Elle a commencé sa carrière dans l'écurie d'usine Alfa avant d'être transmise à la Scuderia Ferrari.
Il pourrait s'agir de la voiture victorieuse à Monaco en 1934 mais les archives d'époque sont pour le moins nébuleuses.
A ses cotés, la 8C 2600 Monza Brianza, châssis SF32. Pour la Scuderia Ferrari, cette voiture et Louis Chiron ont terminé troisième des Mille Miglia en 1934. Immédiatement après, elle a été vendue en Angleterre.
Enfin, et non des moindres, voici 2111018, l'Alfa Romeo 8C 2300 Zagato Spider exposée au Salon de Paris en 1931. Raymond Sommer en fit l'acquisition et demanda à son ami Figoni de modifier sa carrosserie avec des composants plus légers et des ailes aérodynamiques. Avec Chinetti et cette voiture, il remporta les 24 Heures du Mans 1932.
Après un abandon à Spa, la voiture fut revendue à un monégasque qui la fit rhabiller chez Brandone dans un style plus exubérant. Après 1996, son propriétaire anglais commissionna Dino Cognolato pour redonner à la voiture sa robe Zagato originale.
Je termine doucement avec cette Renault 750 Sport de 1954, qui a participé aux Mille Miglia en 2018 et une belle Testarossa Monospeccio
Cette voiture est une Nardi Danese 6C 2500, le châssis numéro 1 de trois voitures construites par Enrico Nardi et Renato Danese. Avec un moteur Alfa Romeo, ces voitures avaient été construites pour courir les Mille Miglia et la Targa Florio. Cet exemplaire, qui est arrivé neuvième de classe en 1949 aux Mille Miglia, est en train d'être restauré chez JSW, mais gardera sa carrosserie intacte.
La présence d'Egon Zweimüller sur le stand est sans doute un gage de qualité.
Ici je suppose qu'il s'agit, comme l'an dernier, de la 560 SEC AMG ex-Johnny Hallyday.
Encore de la Miura, une P400, châssis 3462.
J'avoue que pour certaines marques, je n'ai pas l'œil acéré. Ainsi j'ai fait cette photo sans me douter une seconde qu'il s'agissait d'une SM restomod. Je me serais sans doute plus attardé sinon. Le restomod est très en vogue sur les Porsche 911 mais je n'aurais jamais imaginé que ça existe sur des Citroën. Le châssis a été renforcé et l'isolation acoustique améliorée. Des matériaux modernes ont été utilisés, permettant d'économiser 140 kilos. Le moteur a été poussé à 210 chevaux et les roues sont passées en 17 pouces. Deux autres exemplaires seraient déjà en commande.
A coté, voici la SM Tissier plateau à cinq essieux, qui vient d'être reconstruite. Elle porte un autre modèle unique, la SM carrossée par Frua.
Cette Delahaye 135 MS a été carrossée par Faget Vernet en prévision du salon de l'automobile mais entre temps, la marque avait disparu. Elle resta donc inachevée jusqu'en 1981, quand un passionné décida de la rendre roulante.
Cette Avions Voisin aurait participé à deux épreuves sur le circuit des routes pavées: accomplir 19 tours (247 kilomètres) en moins de 6 heures et le meilleur temps sur 500 mètres départ arrêté. Elle aurait remporté la première et terminé deuxième de la seconde.
Il est midi passé, c'est la fin du salon en ce qui me concerne, je vais devoir filer chez Bonhams. Traditionnellement, je vais consacrer la dernière heures aux miniatures, librairies et artistes. Je fais l'erreur d'acheter le nouveau livre sur la Ferrari 312P: ce truc est horriblement lourd et je vais devoir le trainer comme un boulet pendant au moins six heures. Vive les frais de port!
Les monteurs sont toujours aussi impressionnants.
Admirez le moteur de cette motocyclette.
Le camion Ferrari existe désormais en version CMR, à ne pas confondre avec CMC
Prix raisonnable pour ces 512.
Spark, le fabriquant de miniatures, présente cette Ford Sierra Cosworth vainqueur du Tour de Corse 1988 avec Didier Auriol. Et c'est Auriol Compétition qui l'a restaurée en 2018.
Une grosse Toyota
Celle là est à l'échelle 1:1.
Je m'approche de la galerie des artistes.
Je le répète encore une fois, je ne suis pas forcément amateur de peintures photo-réalistes. Je préfère les choses originales, comme ces collages par exemple, de Samuel Pineau.
Ca aussi j'aime beaucoup.
Evidemment la sensation de vitesse des dessins de Guillaume Lopez reste unique. Je suis fan.
Des tableaux avec des panneaux de carrosserie.
Les peintures / sculptures d'Hervé Nys
Les œuvres de Denis Poutet.
Natacha Toutain continue à décliner les grandes icones sur tableaux mais aussi sur des matières plus inattendues, comme des panneaux de carrosserie ou des bidons: James Bond, Steve McQueen, Bardot, Mick Jagger, Ayrton Senna, David Bowie... Je suis toujours fan.
Quelques triptyques,
et je termine chez Yan Denes, qui partage son stand avec Arnaud Meunier.
Ce sont des amis et beaucoup d'autres amis n'arrêtent pas de défiler donc j'y reste un long moment.
Cette quarante cinquième édition a fermé ses portes dès dimanche soir, sur une fréquentation de 122 000 spectateurs. C'est 10 000 de moins que l'an dernier mais ça reste un beau résultat, alors que la surface et le nombre d'exposants augmente chaque année. Les organisateurs semblent avoir entendu les accusations d'élitisme des plus anciens habitués car même si le Hall 1 reste le rendez vous des constructeurs et des gros marchands, le nombre de stands de miniatures et de pièces détachées reste impressionnant. Quant aux voitures à moins de 25000 euros, susceptibles de satisfaire les bourses plus modestes, elles occupent une surface non négligeable. Si je me suis concentré sur les voitures de course et de prestige, je pense que tout le monde peut trouver son bonheur.
Cette édition a été une nouvelle fois de très bonne tenue, et sous des lumières enfin correctes. Parmi les voitures marquantes, je citerais évidemment la Nissan GT1, la 312 P, la Bimotore, les EB110, la Type 59, les Tatra, la Torino ou encore la Joest Moby Dick. C'est déjà beaucoup pour un seul salon. J'ai loupé quelques autos comme l'unique Barquette Gordini de 1938 mais à priori rien de trop grave. Comme chaque année, Rétromobile donne un bel élan pour lancer l'année, et booste la motivation et l'envie de découvrir de nouvelles voitures. Et dans les semaines à venir, je vous proposerai de découvrir les trois ventes associées, qui étaient plutôt de bonne qualité.
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