Chaque année, Rétromobile attire les collectionneurs et les marchands de véhicules de collection du monde entier. Une aubaine dont les maisons d'enchères entendent tirer parti en organisant de grandes ventes à Paris. Traditionnellement RM réunit un plateau resserré de grande qualité, Bonhams exploite le cadre somptueux du Grand Palais mais pour des lots plus "grand public" et Artcurial surprend toujours avec quelques têtes d'affiche de grand prestige.
Comme l'an dernier, je commence mon périple parisien par la vente RM Sotheby's qui ouvre officiellement et gratuitement au public à midi. Comme d'habitude, la maison d'enchère reprend le chapiteau laissé vacant par le Festival Automobile, au pied du dôme des Invalides. Je sors du métro à 11h00 et tente le coup pour éviter de poireauter pendant une heure dans le froid. L'accueil est chaleureux, on me laisse entrer. Super, me voici en comité restreint avec les voitures pendant une heure.
Les prix annoncés dans les descriptifs ci-dessous sont ceux du coup de marteau, hors frais de vente de 12%. Je vous présente les voitures par numéro de lot croissant, tels qu'ils sont présentés dans le catalogue (à l'exception des deux premiers). Les lots les plus importants sont sur une estrade, je me dirige vers eux en priorité.
La première star de la vente est cette Porsche 917/10 Prototype, châssis
917/10-001, estimée à 5 millions d'euros. A sa sortie d'atelier en décembre
1970, elle ressemblait fortement à une 903/3. Au début de l’année 1971, ce
prototype a été utilisé pour des études en soufflerie sur le site de Weissach, avant d’accumuler des kilomètres d’essais. Le programme de 16 mois
d’essais sur piste a vu des pilotes du niveau de Willi Kauhsen, Jo Siffert, Mark
Donohue et Herrman Mimler enregistrer des tours de circuits à Weissach,
Hockenheim et au Nürburgring. Durant cette période, elle reçut différentes
motorisations: douze cylindres à plat turbo, 4.5 litres turbo, 5 litres atmo, 5
litres turbo... Au cours des essais en soufflerie, elle a reçu cinq différents
types de carrosseries. Le premier était finalement installé sur la 917/10-002 de
Jo Siffert, le Spyder aux couleurs STP qu’il pilotait pendant la série Can-Am,
en 1971. La deuxième configuration comportait des ouïes au-dessus des ailes
avant et une forme très angulaire alors que la troisième devenait la carrosserie
“client”, avec un nez plus rond et un aileron arrière court. La quatrième était
la très efficace carrosserie à nez plus plongeant et aileron arrière plus long.
Après la course du Mans 1971, la présente voiture recevait encore une autre
configuration, avec le nez de la 917 coupé “Langheck” de Rodriguez/Oliver, n°18,
aux couleurs Gulf, pour d’autres tests en soufflerie. C'est sous cette forme
qu'elle est présentée aujourd'hui. En 1972, la voiture fut vendue à Willi
Khausen qui l'engagea dans différentes compétitions: Interserie, Can Am, Coppa
Brazil, jusqu'à fin 1973.
Elle est assez graphique finalement
Le mélange des matières est intéressant.
L’avant aux couleurs Bosch et le capot arrière à numéros concordants sont vendus avec la voiture. Une carrosserie très célèbre car elle figure sur l'une des photos les plus emblématiques des 917/10: celle du fameux baptême réalisé sur un Nürburgring enneigé avec le président de la République Fédérale Allemande Gustav Heinemann. La voiture n'a pas trouvé d'acheteur malgré une enchère à 3.9 millions d'euros.
Le deuxième gros lot est cette Alfa Romeo Tipo B P3 de 1934, châssis 50006.
Dessinée fin 1931 par Vittorio Jano en partant de la P2, la P3 se montra immédiatement
compétitive, grâce à son poids plume, mais en 1933, Alfa Romeo fut placé sous administration judiciaire.
Le constructeur n’étant plus autorisé à effectuer des dépenses dans le domaine
de la course automobile, il se retira officiellement de la compétition et confia
ses voitures d'usine à son écurie non officielle: la Scuderia Ferrari. En 1934,
la règlementation changea et exigea des voitures plus larges et plus lourdes.
Alfa s’y conforma en élargissant la carrosserie des cinq premières P3. Une série
de six exemplaires supplémentaires fut alors produite aux nouvelles
spécifications, et ces voitures reçurent un plus gros moteur 2,9 litres. Le
début de la saison fut flamboyant, avec des victoires à Monaco, Alexandrie,
Tripoli et Casablanca ainsi qu’à la Targa Florio mais la concurrence se fit plus
pressante en cours d'année. Pour 1935, Enzo Ferrari réussit à convaincre Tazio
Nuvolari de revenir à la Scuderia et celui ci s'imposa à Pau et en Allemagne. La
Scuderia remporta également les Mille Miglia et la Targa Florio. La voiture
portant le numéro de châssis 50006 est le sixième exemplaire de sept voitures de
deuxième série à carrosserie large. Elle a prit part à la saison 1935 mais
aucune archive n'a été tenue sur les participations des différentes voitures aux
épreuves. Fin 1936, elle fut vendue en Angleterre.
L'historique de la voiture est totalement limpide jusqu'à aujourd'hui, ce qui explique qu'elle ait été adjugée pour 3.5 millions, quoiqu'en dessous de l'estimation pessimiste
Difficile de faire des choix dans les photos de voitures aussi exceptionnelles. Choisissez vous même!
Aujourd'hui, la voiture est équipée d'un
bloc moteur neuf pour participer à des courses. Le moteur d'origine, un 3.2
SF-50-A a été placé sur un socle et est inclus dans la vente.
Cette Inter 175A Berline de 1956, châssis 1199, a été réalisée par la Société
Nationale de Construction Aéronautique du Nord pour concurrencer le
Messerschmitt KR-175. Avec son look très typé aviation, ce modèle aurait été
produit à 300 exemplaires, dont seuls une trentaine survivraient à ce jour.
Vendue 70 000 euros sur son estimation haute.
Ce Fiat 600 Multipla de 1963 pouvant accueillir six personnes a été entièrement
restauré et s'est vendu 32 000 euros, au dessus de son estimation.
Cette Volkswagen Type 1 Beetle de 1952 à lunette arrière en deux parties est
entièrement d'origine et n'a connu qu'un seul propriétaire (suédois) jusqu'en
2014. La dernière vignette payée date de 1963, suite à quoi la voiture a été
stockée. Vendue 52 000 euros sous son estimation basse mais c'est déjà pas mal
pour une voiture produite à 21.5 millions d'exemplaires.
Cette Alfa Romeo Giulietta Sprint Speciale Bertone de 1962 est largement
d'origine, étant restée dans la même famille pendant 42 ans. Estimée entre 120
et 150 000 euros, elle n'a pas trouvé preneur.
Ici une Lamborghini Jarama 400 GT par Bertone, châssis 10018, adjugée 115 000
euros, bien en deçà de son estimation basse (130 K€)
Cette Austin-Healey 100 M 'Le Mans' est partie à 180 000 euros, dans
l'estimation.
La Renault 5 Turbo 2 présentée ici, qui n'aurait parcouru que 5900 kilomètres, a
été adjugée 80 000 euros, dans l'estimation.
Ici une Dino 246 GT 'L-Series', châssis 1004, vendue 400 000 euros, pile
au centre de l'estimation.
Voici une BMW 2002 Tii Alpina A4S, emportée pour 60 000 euros, sous l'estimation
Cette Lancia Aurelia B20 GT Coupé Series II, châssis B20-1824, est restée sous
l'estimation à 125 000 euros.
Cette Mercedes-Benz SLS AMG Black Series
dans sa superbe teinte Solar Beam
Yellow a dépassé son estimation haute en se vendant 420 000 euros. Une bonne
opération pour le propriétaire puisque le prix de vente neuf était d'environ 250
000 euros hors options.
Pas de vente pour cette Ferrari 550 Maranello WSR, châssis 120147. L'argument de
la série limitée à 33 exemplaires pour fêter le record de vitesse obtenu par une
550 à 304 kilomètres heures sur 100 kilomètres n'a pas suffi.
Cette Chevrolet Corvette de 1955 se présente dans une rare teinte "Corvette
Copper". Elle a été adjugée 75 000 euros, juste sous les estimations.
En ce début d'année, c'est la Renault 5 Turbo Groupe B
qui est à la mode dans
les ventes aux enchères. Cet exemplaire, le châssis numéro D0000020, a fait
partie de l'écurie d'usine, et participa au Monte Carlo en 1981 avec Bruno Saby.
Accidentée, elle fut vendue au représentant de Renault Grèce et termina huitième
du Rallye de l'Acropole 1982. Elle fut ensuite renvoyée chez Renault Sport, à
Dieppe, pour recevoir les modifications correspondant au Groupe B. La voiture
resta en Grèce, où elle réside toujours, accumulant de nombreux succès nationaux
en rallyes et courses de côte. Vendue 230 000 euros, droit dans l'estimation
Cette Lotus Elite préparée pour la course n'a pas trouvé d'acheteur.
Sublime en jaune, cette Ferrari 360 Challenge Stradale, châssis 138735, est
partie sous l'estimation basse à 150 000 euros.
Pas d'acheteur pour cette Jaguar E-Type Series 1 3.8-Litre Roadster
Cette pauvre Ferrari 550 Barchetta, châssis 124279, n'aurait parcouru que 393
kilomètres depuis sa livraison. Pour 340 000 euros, espérons que son nouveau
propriétaire saura davantage en profiter.
Cet étrange modèle est une Lancia Appia GT Zagato, développant pas moins de
53 chevaux. Vendue 170 000 euros, un peu sous l'estimation basse.
Cette Ferrari 599 GTO, châssis 178253, est restée très en dessous des estimations, vendue 450 000 euros contre 525 000 euros minimum espérés.
Les douze lots qui suivent proviennent d'une collection Suisse. Ils sont
proposés sans prix de réserve.
Voici d'abord une Porsche 356 Pre-A 1600 Speedster de 1955, châssis 80861,
vendue 330 000 euros dans l'estimation.
Cette Porsche 912 E a atteint l'estimation haute à 30 000 euros.
Beau résultat pour cette Porsche 924 Carrera GT, une version construite pour
l'homologation en Groupe 4 et produite à 406 exemplaires. Vendue 82 000 euros
dans l'estimation
Cette Porsche 911 GT2 Clubsport de 2004 a été adjugée pour 220 000 euros sur
l'estimation haute.
La Porsche 964 Turbo S 3.6 "Package" n'a été produite qu'à 17 exemplaires avec un nez
conventionnel (contre 76 exemplaires en nez plat), ce qui explique sans doute un
coup de marteau à 805 000 euros, au dessus des estimations.
Cette Porsche 914/6 est tombée au beau milieu de l'estimation, à 52 000 euros.
Cette Porsche 928 GTS a dépassé les estimations, à 75 000 euros.
Cette Porsche 996 GT3 RS de 2004 fait partie de la toute première série de GT3
RS de la marque. Son compteur affiche seulement 196 kilomètres au compteur et
c'est bien sûr une première main. Elle a dépassé l'estimation haute de plus de
100 000 euros à 350 000 euros
Ici une Porsche 996 GT3 Clubsport, vendue 100 000 euros sur l'estimation basse.
Voici ensuite une Porsche 911 Turbo 'Flat Nose', rappelant le look des 935,
vendue 125 000 euros proche de l'estimation haute
Le clou de la collection est cette très rare Porsche 959 Sport, dont seuls 29 exemplaires ont vu le jour. La 959 n'est déjà pas courante, du haut de ses 284 exemplaires mais celle ci est équipée d'un arceau habillé de cuir, d'un harnais quatre points et d'une sellerie en tissu. Un intérieur plus dépouillé lui permet de revendiquer 100 kilos de moins que la version Komfort. Ce châssis, le onzième des "S" a été acheté neuf par Vasek Polak, pilote et agent Porsche pour la Californie. Elle a été importée aux Etats Unis plus ou moins clandestinement puisque la 959 n'y était pas homologuée. Ce pédigrée exceptionnel se retrouve dans le prix de vente, à 1.75 millions d'euros.
Cette Porsche 996 Turbo S Cabriolet a été vendue 75 000 euros, en bas de
l'estimation.
Pour terminer, voici une Porsche 911 Carrera S Martini Racing Edition, une série
limitée à 80 voitures. Elle n'a parcouru que 150 kilomètres depuis 2014.
Apparemment quelques stickers ne suffisent pas à rendre une édition limitée collector puisque le marteau est tombé à 110 000 euros, pour une estimation
basse de 150 000.
Pas de vente pour cette Aston Martin DB4 Series IV, châssis DB4/838/L
Ici une Alfa Romeo 6C 2500 S Cabriolet Pinin Farina de 1948, châssis 916.009,
avec sa carrosserie d'origine, vendue sur l'estimation basse à 200 000 euros.
Contrairement à la Martini, voici une série limitée très spéciale, la 911 R. Sa
particularité est de bénéficier d'une boite manuelle, une vraie anomalie sur une
voiture moderne de ce calibre. Plutôt que de chercher le dernier centième de
seconde, çà c'est le boulot de la GT3 RS, la R se concentre sur le plaisir de
conduire et satisfait une vraie demande des clients. Malgré ses 991 exemplaires,
elle est partie pour devenir un vrai collector, celle ci changeant de mains pour
460 000 euros (prix de base au catalogue il y a moins d'un an: 200 000 euros).
Je vous épargne le coté "hommage exceptionnel à Steve McQueen" sous
prétexte que
les seuils de portière sont personnalisés avec une citation de l'acteur.
Cette Ferrari 250 GTE 2+2 Series III porte le numéro de châssis 4139GT.
Restaurée et certifiée, elle a été vendue 420 000 euros juste sous l'estimation
basse. Je suis pour la hausse de la cote des GTE, si ça peut les sauver de la
conversion en GTO ou SWB.
Pas de vente pour cette SS 100 Jaguar 2½-Litre Roadster, châssis 49061, faisant
partie des toutes dernières produites en 1941
Ce monstre est l'une des quinze Ruf CTR2 Sport produites. Celle ci fut livrée
neuve à Steve Beddor, pilote d’essais de RUF, à la suite de son excellent
résultat à Pikes Peak en 1997 (première place en qualifications, deuxième de la
course). Adjugée 470 000 euros.
Cette Ferrari 16M, châssis 168947, a été adjugée pour 310 000
euros, en dessous des estimations, malgré ses 674 kilomètres au compteur.
Cette Austin-Healey 3000 Mk III BJ8, châssis H-BJ8/27537, est l'une des trois
voitures d’usine préparées par le constructeur pour la saison 1964 et l'une des
cinq voitures d’usine ayant remporté une épreuve majeure: le rallye
Spa-Sophia-Liège. Estimée entre 340 000 et 450 000 euros, cette voiture
historiquement importante n'a pas trouvé preneur.
Beau résultat pour cette Alfa Romeo 2600 Spider Touring vendue 90 000 euros sur
l'estimation haute.
Une authentique voiture de course, cette Porsche 911 GT3 RSR a un impressionnant
palmarès: victoire aux 24 Heures de Spa et troisième de classe aux 24 Heures du
Mans en 2010 avec l'écurie BMS Scuderia Italia. En 2011, elle termina deuxième
du Monza Trofeo et conclut ainsi sa courte carrière en compétition. Elle a été
adjugée 420 000 euros pour une estimation haute de 300 000 euros.
Ici une Rolls-Royce 20/25 Three-Position Drophead Coupé par Barker, châssis GTZ48, celle qui était sur le stand Barker au Salon de Paris en 1933. Vendue 125
000 euros, très en dessous des espérances.
Cette Ferrari 365 GTB/4 Daytona Spider, châssis 16801, fait partie des 121
exemplaires produits par l'usine. Elle n'a connu que trois propriétaires depuis
1976 et a été restaurée à la fin des années 80. Adjugée 1 925 000 euros dans
l'estimation.
Cette Aston Martin V12 Zagato est l'une des 65 produites (sur 150 puis 101
prévues initialement, le succès n'ayant pas vraiment été au rendez vous).
Celle ci a reçu des éléments de personnalisation supplémentaires, comme un badge fabriqué à partir de véritables ailes de scarabée (dont certaines ont repris leur liberté).
A la demande du propriétaire,
cet exemplaire a été baptisé "N° Zero". Vendue 670 000 euros dans le haut de
l'estimation. De quoi donner des regrets à ceux qui l'ont boudée quand elle ne
coûtait que 485 000 euros et qu'Aston ne parvenait pas à s'en débarrasser?
Cette Maserati Bora 4.9 a été vendue 160 000 euros, sous l'estimation basse.
Ici une Ferrari 365 GTB/4 Daytona Berlinetta, châssis 12801, ayant appartenu à
Pierre Bardinon et au comte Frédéric Chandon de Briailles. En 2012, elle avait
suivi le rallye du 50e anniversaire de la 250 GTO avec son propriétaire de
l'époque, Jean Berchon. Vendue 630 000 euros, sous l'estimation pessimiste de
700 KE.
Du lourd avec cette Porsche 993 Turbo Cabriolet, dont seuls 14 exemplaires ont
été produits sur commande spéciale chez Porsche Exclusive. Une exclusivité qui
se payait cher: 264 000 Deutsch Marks, soit 112 000 de plus que le prix d’un
cabriolet 993 de série. Adjugée 1.2 millions d'euros, 20% au dessus de
l'estimation la plus optimiste.
Cette Ferrari 250 GT Cabriolet Series II Pininfarina, châssis 3803GT, est
l'avant-dernière produite. Certifiée Classiche, elle a été livrée avec un
hard-top d'usine. Vendue 1.1 million d'euros, pile dans l'estimation.
Seuls 24 exemplaires de l'Alfa Romeo Giulietta 750G Spider Competizione ont été
produits, et les survivants se compteraient sur les doigts d'une seule main.
Comme par hasard, c'est Max Hoffman qui aurait poussé pour la création de cette
version compétition de la Giulietta. L'historique en course de ce châssis,
numéro 301, est un peu nébuleux mais elle a tout de même atteint 425 000 euros.
Voici le premier exemplaire produit de l'Aston Martin DB7 Zagato, en 2003, et
qui est toujours une première main. L’actuel propriétaire de cet exemplaire, qui
porte le numéro 001 de la série, était en train de dîner avec Ulrich Bez
lorsqu’il a appris qu’Aston Martin préparait une nouvelle version Zagato.
Immédiatement séduit par la perspective d’une résurrection de l’ancienne collaboration entre
Aston Martin et Zagato, et sans même en avoir vu un dessin, il décidait de
passer commande sur le champ du premier exemplaire. Après le dîner, il pouvait
découvrir les premiers dessins de ce qui allait devenir la DB7 Zagato, et un
contrat improvisé était signé sur le premier support qu’ils trouvaient, une
nappe en papier. Selon l’assistant d’Ulrich Bez, cette fameuse nappe était par
la suite encadrée et accrochée dans le bureau du directeur général, pour rendre
hommage à cette première commande. Vendue 350 000 euros.
Un sacré duo!
Comme sa "sœur" de chez Porsche, cette Ferrari F430 GTC, châssis 2616, a elle
aussi été livrée neuve à la BMS Scuderia Italia et elle aussi a remporté les 24
Heures de Spa, en 2008. La même année, elle prend la deuxième place de sa
catégorie aux 24 Heures du Mans et réitère l'exploit en 2009. Vendue 410 000
euros au dessus des estimations.
Cette 964 n'est pas l'une des Carrera RS que l'on voit régulièrement sortir dans
les ventes dernièrement, mais une Carrera Cup. Celle ci se distingue des 270
produites car elle a prit trois fois le départ des 24 Heures du Nürburgring,
terminant troisième au classement général en 1991 et quatrième en 1993. Vendue
200 000 euros, sous l'estimation.
Cette Horch 853 Cabriolet par Gläser de 1938 à l'historique assez limpide n'a
pas trouvé d'acheteur.
Cette superbe Ferrari 275 GTB portant le numéro de châssis 07341, certifiée
Classiche et présentée dans sa teinte d'origne Verde Pino a été adjugée 1 725
000 euros
Pas d'acheteur pour cette Ferrari 575 Superamerica, châssis 143098
Voici le seul prototype de Porsche 901 Cabriolet connu et la deuxième plus
ancienne 901 existante, le châssis 13360. Presque tous les 13 prototypes usine
de 901 produits en 1963 et 1964 ont été ou bien détruits, ou bien démontés quand
ils ont perdu toute utilité. Au milieu des années 60, Porsche cherchait une
remplaçante au cabriolet 356. Sur le fil du rasoir financier, l'entreprise ne
pouvait se permettre d'erreur mais elle avait identifié un marché important pour
un cabriolet aux Etats Unis. Le châssis n°13360, un des prototypes 901, fut
envoyé chez Karmann qui coupa le pavillon et renforça le châssis. Au début du
mois de septembre, le prototype de 901 cabriolet était revenu chez Porsche, où
il fut soumis aux essais intensifs de l’usine. Le temps manquait pour réaliser
une capote hermétique et facilement repliable. Les ingénieurs finirent par
modifier un coupé avec une lunette arrière souple et un panneau de toit
amovible, donnant naissance à la Targa. Ce n'est que 20 ans plus tard que
Porsche proposa un vrai cabriolet 911. Ce modèle unique a été adjugé 580 000
euros, bien en dessous de l'estimation pessimiste de 850 000 mais comment
estimer un modèle aussi atypique?
Pas d'acheteur pour cette Maserati 3500 GT Spider Vignale, châssis AM101 1365,
de couleur Argento Luna.
Cette Porsche 911 Carrera 2.7 MFI de 1975 était estimée entre 170 et 200 000
euros. Personne n'a souhaité aller aussi haut.
Le succès des Porsche 911 Carrera RS 2.7 Touring ne se dément pas, celle ci a
été adjugée 480 000 euros, un peu en dessous de l'estimation.
Cette Ferrari F40, numéro de châssis 80747, n'a eu que deux propriétaires
depuis l'origine. Elle n'a pas encore trouvé le troisième.
Cette Dino 206 GT, châssis 00238, fait partie des 154 exemplaires dotés
d'une carrosserie en aluminium. Une particularité qui lui permet d'atteindre 470
000 euros, sur l'estimation basse.
Cette Porsche 911 Speedster porte le numéro 98 sur 356 produits. Vendue 210 000
euros, dans l'estimation.
Pas de vente pour cette OSCA MT4 1500 par Frua, châssis 1142, estimée autour de
1 million d'euros. En 1954 elle a participé entre autres au Giro di Sicilia, aux
Mille Miglia (terminant dixième du général), à la Targa Florio, au Grand Prix
d'Imola et à la Coppa d’Oro delle Dolomiti. Elle fut ensuite achetée par Alfonso
de Portago qui l'engagea au Tour Auto dans la livrée qu'elle porte encore.
Vendue, elle fut expédiée au Mexique et prit part à la Carrera
Panamericana. Une année bien remplie!
Cette Aston Martin DB6 Vantage, châssis DB6/2988/L a été vendue 390 000 euros.
Question de goût pour cette Porsche 911 Carrera 3.0 'Turbo Look' Targa restée
nettement sous l'estimation mais vendue 140 000 euros tout de même.
Cette Alfa Romeo Montreal a été adjugée 70 000 euros.
Pas d'acheteur pour cette Lancia Aurelia B24S Convertible
Magnifique, cette Porsche 356 A 1600 Super de 1958 est partie pour 110 000 euros
Cette Mercedes-Benz 600 Sedan n'a pas séduit.
Cette Alfa Romeo Giulia Sprint GTA par Bertone est estimée à près de 400 000
euros, un chiffre impressionnant qui n'a pas été atteint.
L'année dernière, les Testarossa étaient de sortie en masse mais sans grand
succès. Cet exemplaire, le châssis 66437, se présente dans la configuration la
plus désirable, en 'Monospecchio', et n'affiche que 18 000 kilomètres au
compteur. Elle a été vendue pour 125 000 euros.
Cette Porsche 964 est bien une Carrera RS. Avec 17 300 kilomètres au compteur,
elle a atteint 200 000 euros, pile dans l'estimation. Avec en prime un drapeau
français réalisé avec trucage.
Enfin, voici une Bentley Continental R par Mulliner Park Ward. Elle aurait pu
être à vous pour 52 000 euros
Je commence par vous donner mon sentiment: la vente RM est toujours ma préférée
de la semaine parisienne. Le nombre de lots est réduit mais toujours de qualité,
avec de belles têtes d'affiche. Pour qu'un compte rendu de vente ne soit pas
trop rébarbatif à écrire et à lire, il faut que les voitures aient des histoires
à raconter. Pas forcément qu'elles aient marqué l'Histoire de l'automobile mais
une simple anecdote, comme celle du bon de commande sur la nappe par exemple. Or
pas mal de lots de cette vente ont mérité plusieurs lignes de texte, preuve
qu'elles avaient quelque chose à dire.
D'un point de vue financier, RM Sotheby's a battu son record pour ses ventes
parisiennes avec 27 576 000 d'euros. 77% des lots ont été vendus, dont 42% sous
des estimations peut être encore trop optimistes par rapport au marché. En tout
cas, une tendance nette s'est dessinée: les Porsche rares se sont montrées très
performantes tandis que les séries limitées Ferrari sont restées sur le carreau.
Classic Driver remarque également qu'un faible kilométrage a influé
favorablement sur les prix, avec une conséquence prévisible: afin de conserver
leur valeur, aucune de ces voitures ne verra plus jamais un bout d'asphalte.
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