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La vie d'Arthomobiles
J'ai la confirmation du coup de boost donné par la 599 GTO à la fréquentation du site puisqu'Arthomobiles vient de réaliser son meilleur mois depuis sa création avec 27 354 visites. Un résultat remarquable pour un mois de février, qui récompense la prise de risque du voyage hivernal à Maranello. Et qui fixe de nouveaux objectifs pour la suite de cette année qui s'annonce animée.
Déjà le dernier jour. Réveil à 7 heures, la télé annonce le déluge pour aujourd'hui. Une fois dehors, il faut se rendre à l'évidence: les prévisions étaient correctes. Bon, j'ai eu du gris, du soleil, voici la pluie; autant aller prendre de nouvelles images au rond point, qui seront encore différente des autres. J'enfile mon fidèle poncho et c'est parti. Il fait encore vraiment très sombre.
Il fait vraiment un temps de chien, les automobilistes me dévisagent avec curiosité.
Tiens, revoici l'une des GTO, ma préférée avec sa teinte bicolore rappelant la 599XX.
J'avoue que je trouve assez vite le temps long sous cette pluie. J'attends juste ce qu'il faut pour réaliser deux vues auxquelles j'ai pensé hier soir, et je rejoins ma voiture. Cà aurait sûrement donné de meilleurs résultats sous le soleil.
Je me dirige ensuite vers une impasse de la zone industrielle voisine où je sais que les essayeurs ont leurs habitudes. Bonne pioche, une California est sur place. Le temps de me ranger et la voiture se met en place pour des essais de Launch Control. L'occasion de confirmer que la petite Ferrari fait un bruit d'enfer.
Quarante minutes plus tard (l'endroit n'est pas très fréquenté mais j'avais un bouquin), voici une 458 Italia. Elle s'arrête quelques secondes mais le pilote ne sort pas, ce qui est compréhensible vu le temps qu'il fait. C'est ma première occasion de faire des photos statiques en extérieur.
Puis la voiture repart
L'essai de démarrage a lieu un peu plus loin. Les passages de vitesse sont diaboliques et l'anti-patinage est très efficace: ni la 458 ni la California ne font cirer les roues alors qu'elles démarrent dans les tours.
La 458 suivante arrive moins de 5 minutes après mais repart directement. Peut être que je dérange, je ne sais pas.
De toutes façons, j'avais prévu d'aller trainer du coté de Fiorano à cette heure là pour essayer de voir quand même tourner quelque chose. Mes multiples passages vers la piste se sont jusqu'à maintenant toujours finis par des fiascos. Je vais au plus court et m'installe vers le pont de la Via Abetone. Je jaillis de la voiture en trombe en entendant une 599 commencer à tourner.
Je comprends dès le premier tour que le point de vue n'est pas idéal: les grillages m'empêchent d'avoir une bonne amplitude. Je saute dans la voiture et fonce de l'autre coté du circuit. Deux Slovaques sont là mais ils n'ont pas pris la place stratégique vers les gonds de la barrière. Je m'y installe, les pieds dans le tas de neige que les chasse neige ont poussé juste là, comme par hasard. La 599 qui tourne est clairement une "GTO".
Une 458 se joint à la fête.
La pluie qui tombe sans discontinuer permet au moins quelques effets sympathiques.
Je passe ensuite au 300mm pour m'approcher un peu plus. Mais l'extrémité de l'objectif est coincée dans l'étroit espace au niveau des gonds des portes donc le débattement est quasi nul. C'est toutefois valable dans deux sens: avant et arrière.
Un peu avant midi, le ballet s'interrompt. Ca tombe bien, c'est l'heure à laquelle j'avais prévu d'aller à la Galleria. Pendant deux jours, à ma grande surprise, il y a quasiment toujours eu des cars garés sur le parking. D'ailleurs il y en a encore un quand j'arrive. A peine sorti de l'auto, une jolie jeune fille vient m'aborder pour me demander si çà m'intéresserait de conduire une Ferrari, moyennant 50 euros. Que ce commerce soit manifestement florissant, c'est une bonne chose, mais qu'on fasse de la retape sur tous les parkings, voilà qui me dérange un peu plus. Enfin, c'est dans la droite ligne de la stratégie mercantile de Ferrari.
Le rez de chaussée est toujours occupé par les monoplaces de course, l'âme de Ferrari. Je décide d'opter pour la même stratégie que la veille chez Pagani: 10-22 à main levée la plupart du temps et le 17-40 sur trépied en appoint. On commence par cette 246 F1 de 1958. Imaginez vous piloter ce bolide avec le réservoir de carburant sous le coude.
Une 156 F1 de 1963. Je vous laisse apprécier l'espace disponible pour les jambes du pilote.
Une très jolie 312 T5 de 1980. Installez vous à bord et sentez sous vos doigts le pommeau du levier de vitesse en bois.
Le carbone n'était pas de mise à l'époque.
1981 fut l'année de la 126 C motorisée par un 6 cylindres de 1496 cm3. On continue la visite subjective: le siège n'offrait qu'un confort, et probablement un maintien, très relatif, le volant était en cuir et les quelques interrupteurs n'étaient pas encore regroupés sur celui ci.
Au besoin, je monte les ISO à 1600 et je trouve que le 40D s'en tire fort bien en terme de bruit. Ca me permet d'obtenir une vitesse de 1/50, bien pratique pour tenir l'appareil à bout de bras tandis que le Liveview me permet de cadrer comme il faut. Une combinaison efficace et pratique, je me demande pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt.
En 1985, la F156-85 commence à montrer des éléments en fibre de carbone.
Je vous laisse vous installer et imaginer être dans l'aileron arrière de la voiture vous précédant, à 300 km/h. Les pilotes ont vraiment un courage hors norme.
De l'autre coté, F1-87 et F1-89
et les voitures de l'âge d'or de la Scuderia: 2003 et 2004
sans oublier 2000.
Sur le palier intermédiaire, on trouve la traditionnelle 750 Monza
La salle suivante semble être devenue la vitrine de Classiche.
On y trouve une 512 M
et la fameuse Can Am, ex P4, qui était restée sur le carreau à la vente RM l'an dernier. Le liveview montre encore sa supériorité sur la visée à bout de bras au jugé.
Le capot arrière me laisse toujours rêveur.
Encore et toujours un intérieur des plus spartiates.
A coté, la salle autrefois obscure ne propose plus de films mais différentes vues de l'usine ainsi qu'un grand écran expliquant la nouvelle philosophie de travail Formula Uomo. Le tout est beaucoup plus lumineux.
La salle circulaire est entièrement consacrée aux V8. J'avoue que j'ai déjà vu des line up plus impressionnants ici même.
On y trouve donc une 308 et une 208 Turbo, une 288 GTO,
Une 355, mais pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de celle du World Tour, ainsi qu'une Modena dont la carrosserie porte d'étrange cotes. Toutes ces voitures ne sont donc pas tout à fait n'importe quelles V8 non plus.
Toujours sur le même thème, une magnifique 430 Scuderia blanche
et une 458 Giallo Modena Tristrato. Il a fallu que je le voie écrit pour que je réalise que le nom de cette couleur signifie triple couche.
Pour boucler la boucle des V8, une Lancia Ferrari D50 et une F2007
En post production, j'ai tenté mon premier format carré, une idée que j'ai trouvée dans un numéro récent du magazine Chasseur d'images. Je ne sais plus qui était l'artiste en question mais c'est vraiment très particulier: on se sent vraiment étriqué en largeur quand on est habitué aux formats habituels.
La grande salle supérieure ne propose rien de bien nouveau.
Si ce n'est les prémices de l'exposition en cours depuis le 31 octobre, "Non Solo Rosse". Les expositions contiennent le plus souvent des peintures. Cette fois, ce sont celles d'Enzo Naso qui sont à l'honneur (un prénom prédestiné). Cet ingénieur et designer originaire de Naples a commencé à peindre en 1977 et il commença à collaborer avec Ferrari en 1994, aboutissant notamment à la création du logo du cinquantième anniversaire
Ici une capsule de cristal contenant un échantillon de peinture Rosso Corsa, intégrée dans la sonde Mars Express lancée en 2003. Le marketing va se nicher dans les endroits les plus inattendus.
J'apprécie particulièrement celle ci, où l'on sent vraiment le regard de l'ingénieur et qui me rappelle un peu le travail de Guillaume Lopez avec cette dérive vers le crayonné le plus dépouillé.
L'artiste utilise de la peinture à l'huile pour jouer plus facilement sur les transparences et les effets de lumière.
Ici une réplique du capot de la 599 GTB China Edition, un exemplaire unique dessiné par l'artiste Chinois Lu Hao, qui s'est inspiré des motifs de porcelaine antique chinoise (dynastie Song). La voiture avait été adjugée 1.2 millions d'euros aux enchères. Bon, c'est d'un peu meilleur goût que les lubies des Emirats.
Toujours pour rester dans le thème de la peinture, Ferrari expose également une carrosserie de F430 fraichement passée en peinture ainsi qu'un capot montrant les différentes étapes de la mise en couleurs: aluminium brut, puis sous couche traitée anticorrosion et enfin la peinture en tant que telle.
Un exemple de Giallo Fly sur cette 275 GTB
et de Bleu Tour de France sur rien moins qu'une FXX, sans doute l'une des plus belles et qui a pour moi une résonance particulière car c'est la photographie de celle ci crachant des flammes au Mugello qui a contribué à populariser le site. C'est en partie grâce à elle qu'on en est là aujourd'hui.
Somme toute une belle exposition, qui a en plus eu le mérite de faire disparaitre la fausse 250 California qui était exposée depuis un bon moment déjà. Avec un peu de chance, on ne la reverra plus après le bruit que cette découverte avait fait sur Ferrarichat, et à raison.
En sortant, je passe devant cette F2008.
En sortant, il pleut toujours autant. Je retourne du coté de Fiorano et après une heure d'attente dans la voiture, aucune activité n'a repris. Je ne vois pas ce que davantage de spotting pourrait m'apporter donc je décide de prendre le chemin du retour. Voyage sans histoire à nouveau qui me permet d'arriver à la maison à 21h30 sans circulation excessive. Ces allers et retours m'auront démontré l'intérêt de partir en fin d'après midi (17h30 maxi) plutôt qu'en début de soirée (20h00), ce qui facilite grandement la gestion de la fatigue.
Pour ce qui est du bilan, il est évidemment très positif. J'ai vu la 458 dans des couleurs plutôt originales, débusqué des 599 GTO qui ont créé un peu de buzz sur le net et boosté l'audience, admiré une Pagani unique... D'un autre coté, le temps n'a vraiment pas été favorable. Les photos du premier jour sont vraiment terriblement ternes (quand je revois un voyage précédent sous le soleil), et celles du troisième sous la pluie ont certes du cachet mais je ne serais pas resté au bord de la route des heures par ce temps. J'ai donc eu de la chance au final mais je choisirai une autre période pour mon prochain pèlerinage.
Enfin, même si le salon de Genève reste à venir au moment où j'écris ces lignes, vous en aurez probablement déjà découvert le reportage quand vous lirez ceci. Le prochain évènement sera donc le Rallye de Paris. Celui ci ne passe pas vers chez moi cette année (Magny Cours et Val de Vienne) mais je ferai le déplacement à Paris pour voir les concurrents au pied de la Tour Eiffel.
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