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S'agissant d'un carnet de voyage, je commence comme d'habitude par vous dire quelques mots sur la route. Six cent bornes avant Brescia et comme je le craignais, l'attaque de dents d'Alexandre a rendu les quatre dernières nuits assez agitées. Dès lors, je pars vers 20:00 après la traditionnelle boisson énergétique (qui passe plutôt mieux le soir qu'à quatre heures du matin). Dès le passage de Mulhouse, la pluie se met de la partie, encore. Le mot d'ordre étant de toujours minimiser les risques, je m'arrête donc dès les premiers signes de fatigue à 23 heures pour une première sieste de deux heures. A la sortie du Gothard, il tombe des cordes mais au moins il ne neige pas. J'arrive finalement au péage de Brescia vers 6h30, après trois stops supplémentaires, et sous un temps redevenu clément. Montée sur un plateau devant moi, une 250MM: la journée commence pour de bon!

Un peu d'histoire pour commencer. Les Mille Miglia sont nées d'un contentieux entre les villes de Milan et de Brescia. En effet, en 1922 le Grand Prix d'Italie avait été transféré du circuit de Montichiari près de Brescia à l'autodrome de Monza, près de Milan. Les habitants de Brescia se sentirent d'autant plus insultés que leur ville était considérée comme l'un des berceaux du Sport Automobile Italien, des courses y étant organisées depuis 1899. A la création de l'Automobile Club de Brescia en 1927, il fut décidé d'organiser une course longue distance couvrant une large part de l'Italie, ce qui permettrait de promouvoir l'automobile aux portes même des clients potentiels. L'industrie automobile y vit immédiatement l'occasion de prouver la fiabilité de ses voitures et le gouvernement la possibilité de montrer la modernité de l'Italie tout en popularisant l'automobile, source d'emplois et de taxes.

Il fut donc décidé que la course irait de Brescia à Rome (pour flatter le régime fasciste) puis retour à Brescia pour un total de 1600 km. La flatterie fut payante puisque l'objection du Sénateur Crespi (incidemment patron de l'Automobile Club de Milan) jugeant la course trop dangereuse fut ignorée. L'avenir donnerait raison au Sénateur mais pas avant d'avoir écrit une page mythique du sport automobile. Restait a trouver un nom: la légende l'attribue à Franco Mazzotti qui, de retour d'un voyage aux Etats Unis, convertit les 1600 km du trajet en 1000 miles et proposa le nom de Mille Miglia Cup, ce qui fut accepté au prétexte que les Romains aussi mesuraient les distances en miles.

La première course tenue en 1927 attira 77 compétiteurs. 25000 soldats furent disposés le long des routes pour assurer la sécurité des spectateurs. Les 1628 kilomètres de l'épreuve furent couvert à la vitesse moyenne de 77 km/h, déjà impressionnante pour l'époque. Il fut alors décidé, par Mussolini notamment, que l'évènement devait être répété et certains constructeurs commencèrent à développer des modèles spécifiques, comme Bugatti et sa Type 43. Je ne reviendrai pas ici sur les 25 éditions que connut la course mais certains pilotes entrèrent bel et bien dans la légende par leurs exploits, tels Tazio Nuvolari qui aurait conduit tous feux éteints en 1930 pour cacher sa présence à son adversaire direct, Achille Varzi, qui le précédait et remporter la course, ou Juan Manuel Fangio et sa folle chevauchée sous la pluie en 1956, sans oublier Giannino Marzotto qui remporta la victoire en 1950 habillé en costume cravate. Parmi l'imagerie mythique de la course, on notera également les numéros de course correspondant à l'heure de départ, peints directement à même la carrosserie des concurrents. Aujourd'hui encore, de nombreuses Ferrari historiques arborent fièrement leur numéro de départ (535, 537, 600, 724 pour celles que vous trouverez ailleurs sur le site). Sans oublier la fameuse flèche rouge qui sert d'emblème à la course.

En 1938, l'accident d'une Lancia causa la mort de 10 spectateurs dont 7 enfants et la course fut suspendue jusqu'en 1947. 1947 est évidemment une année mémorable puisqu'elle marqua l'engagement de Ferrari pour la première fois, l'année de la création de la marque. Le constructeur de Maranello allait régner sans partage sur la course pendant 7 ans avant que Lancia (et Alberto Ascari) puis Mercedes (et Stirling Moss) ne parviennent à mettre un terme à cette domination. Ferrari gagna de nouveau en 1956 et lors de la dernière édition en 1957. Après avoir culminé à 521 en 1955, le nombre d'inscrit fut limité à 298 en 1957 et Piero Taruffi l'emporta à une vitesse moyenne de 152 km/h. Rappelons tout de même qu'il s'agissait de couvrir 1600 km sans faire de pause, sur des routes parfois en mauvais état et que le pilote était souvent seul pour conduire pendant plus de 10 heures consécutives. Ces éléments plutôt déraisonnables ne pouvaient que mener à des accidents et c'est ce qui arriva quand à quarante kilomètres de l'arrivée, un pneu de la Ferrari du Marquis Alfonso de Portago explosa: la sortie de route coûta la vie à dix spectateurs en plus de celle du pilote et de son copilote Edmund Gurner Nelson. Après le terrible drame du Mans deux ans plus tôt, le gouvernement Italien prit immédiatement la décision d'interdire la course.

Une tentative fut faite les trois années suivantes pour perpétuer la tradition, sous le nom de Mille Miglia Rally mais cette promenade respectueuse des limitations de vitesse avec quelques épreuves spéciales ne souleva pas l'enthousiasme. En 1977, un rallye commémoratif fut organisé pour les 50 ans de la première course. Cette fois, ce fut un succès, aidé par le nouvel intérêt pour les voitures anciennes. En 1982, un nouveau rallye fut organisé, au départ de la traditionnelle plateforme Viale Venezia à Brescia. Le succès fut de nouveau au rendez vous en 1984 et 1986, ce qui poussa les organisateurs à passer à un rythme annuel plutôt que bisannuel. La limite fut fixée en 2002 à 375 voitures engagées, deux fois moins que le nombre de prétendants à l'inscription, ce qui permet aux organisateurs de sélectionner des voitures vraiment significatives, nombre d'entre elles ayant réellement pris part à la course.

Revenons à cette année: pas moins de 33 Ferrari sont engagées. Le jeu va consister à les débusquer dans les petites ruelles de la vieille ville. Je partirai ensuite direction Maranello tandis que les concurrents iront passer la nuit à Ferrara avant de prendre le chemin de Rome via la République de San Marin. Au retour samedi, la course passera au cœur même de l'usine Ferrari vers 17h00 mais çà, c'est une autre histoire.

Après m'être garé sous la Piazza Vittoria, je me mets en quête du Quadriportico pour récupérer mon accréditation. Je tombe par hasard sur un display Mercedes, un des sponsors de la course. Deux éditions spéciales de la SLR sont là: une 722S Roadster,

et une Stirling Moss qui, avec les couvre tonneaux en place, me fait meilleure impression qu'à Genève. Le grand air fait souvent cet effet.

       

Je retrouve ensuite Ludo, qui a l'expérience de l'évènement et sera un guide fort utile pour moi toute la journée. Un grand merci à lui. Pour l'instant, seule une DB2 traîne dans une rue déserte.

       

Un peu plus loin, une place est entièrement barricadée: c'est là que se tiendront les dernières vérifications avant que les voitures ne se répartissent dans les rues et les places adjacentes pour être livrées à l'attention du public. Le pass presse donne accès à la place, le reste est entièrement ouvert à tous. C'est apparemment BMW qui a repris l'organisation du rallye suite à des malversations de l'équipe précédente. Il est donc logique que des BMW soient les premières installées.

       

Vers 9 heures, les rues s'emplissent d'échos de moteurs puissants et les premiers concurrents arrivent des rues de la ville, passent sous un portail gonflable pour accéder aux vérifications. Il y a 375 engagés donc le reportage va évidemment se concentrer sur les Ferrari et quelques autres voitures marquantes. Il y aura déjà de quoi faire. Commençons donc par cette 750 Monza de 1955, sn 0530M. La 750 Monza est propulsée par un 4 cylindres en ligne de 3 litres (d’où son nom) de 250 chevaux. Elle a été produite à 31 exemplaires, tous sous la forme de Spyder Scaglietti. Rapporté à la production, vous allez voir que le nombre d’engagé est respectable. Celle-ci a été vendue neuve en Sicile ou elle a gagné plusieurs courses de côte mais n’est jamais parvenue à l’arrivée de la Targa Florio. Depuis son retour en Italie en 2000, c’est sa 6ème participation aux 1000 Miglia, il s’agit donc d’une habituée.

       

Il s'agit de simples formalités, donc tout va très vite, heureusement.  Voici ensuite une 250 GT Europa de 1955, sn 0399GT, une autre habituée. L’Europa GT est propulsée par un V12 de 3L développant 300 chevaux. Il s’agit de la première version de 250GT destinée à la compétition et à ce titre, elle échange le V12 Lampredi contre le V12 Colombo.

Pendant un temps mort, nous allons reconnaître la plus grande place, et effectivement l'Europa est bien là. Il va falloir composer entre l'enclos des vérifications où toutes les voitures doivent passer et la place, plus photogénique.

       

Retour aux vérifs, où se trouve désormais une armada de photographes, pour l'arrivée de cette 857S Monza de 1955, sn 0584M. Encore un 4 cylindres, de 3.5L. Ce modèle ne fut construit qu’à 4 exemplaires et 0584M fut piloté par Phil Hill et Olivier Gendebien aux Mille kilomètres d’Argentine en 1956, suite à quoi, son histoire semble se mélanger avec celle de 0578M. Tout çà n'est pas très clair

       

Puis de 0128E, une 212 Export dont le V12 ne développe « que » 180 chevaux. Les 27 exemplaires produits l’ont été sous 9 formes différentes par 5 carrossiers. Celle-ci fait partie d’une série de 7 berlinettes Vignale. Rappelons que la série des « Export » est destinée à la compétition, par opposition aux « Inter » qui sont des voitures de tourisme.   

       

Puis les arrivées se font plus denses: 225S Export sn 0190ET. Ici aussi, les carrosseries sont variées pour habiller le chassis et le moteur V12 de 2.7L, ici en version Berlinette Vignale. 21 exemplaires de la 225S ont été construits. Cette voiture a un historique chahuté puisque en 1952, quelques mois après sa livraison, Marius Heyman trouva la mort à son volant lors de la course Liège – Rome – Liège. La voiture a ensuite brûlé lors d’une course de cote dans les années 50. Ce n’est qu’en 1999 que la voiture fut reconstruite après que l’épave ait changé plusieurs fois de mains.

       

Parmi les autres, une superbe Maserati A6G/54 Zagato, et Abarth 750 GT, par Zagato également

       

Bugatti Type 35 et Lancia Aurelia B24 Spider

       

195 Inter sn 089S Ghia de 1950. 27 exemplaires carrossés par Touring, Motto, Vignale et Ghia, motorisés par un V12 2.3L de 130 chevaux. Cet exemplaire avait été proposé à la vente RM de l’année dernière mais n’avait pas trouvé preneur à 300 000 euros avant d’être négociée après la vente.  

       

Au niveau des photographes, c'est un peu l'anti Villa d'Este. C'est même carrément irritant. Il y en a toujours un pour essayer de se mettre deux mètres devant les autres ou ne pas tenir compte des collègues. Autant je peux pardonner aux badauds de passer devant l'objectif, autant de la part de professionnels, j'ai du mal à l'accepter. Je commence donc par aller m’accroupir le long des barrières pour être un peu plus tranquille.  Voilà 026M, la 166/195S Touring LM vainqueur de l'épreuve en 1950 aux mains de Giannino Marzotto. Ca me fait très plaisir de la retrouver après notre première rencontre outre Atlantique.

       

Une Ermini Sport Siluro et une Cisitalia 202 Coupé Gran Sport. J’en découvre des nouvelles marques.

       

212 Europa de 1953, sn 0291EU, propulsée par un V12 de 150 chevaux.

       

La densité de photographes est telle que je préfère retourner sur la place publique.

Les Ferrari sont là, j’aime vraiment beaucoup la peinture bi-ton de la 212 Export, avec le capot souligné par cette bande de chrome.

       

       

026M

       

       

A partir de onze heures, c'est la grande foule dans les rues et sur les places. Pour ceux qui n'aiment pas trop çà, comme moi, ce n'est pas forcément idéal. Cela dit, la caractéristique principale des Mille Miglia est l'extraordinaire engouement populaire que suscitait la course. Et cela ne se dément pas. La densité de la foule est impressionnante. Inutile donc d'essayer de faire des photos style Villa d'Este sans personne dessus ici. Les spectateurs font, et doivent faire, partie intégrante de l'évènement. La seule condition que je me fixe et qu'aucune partie de la voiture ne soit couverte par une personne.

       

Une étonnante Cooper Jaguar T33 et une Fiat 8V.

       

On est vraiment très loin des meetings habituels: ici les voitures sont posées au milieu d'une foule compacte qui peut les toucher et les admirer avec respect. Un monde à part. Je descends une rue en direction d'une autre place où se trouvent les Mercedes. En chemin, je tombe sur 038M, une 166MM/195S seconde en 1950 qui revient du Japon pour participer à l'épreuve. Cette merveille est passée entre les mains d’Ascari, Villoresi, Chinetti et Froilan Gonzales, que des grands noms.

       

Encore une autre place, avec une 330 GT 2+2 simple spectatrice. On n’a pas fini de marcher pour ne rien rater.

 0528MD, une 500 Mondial, se fraye un chemin au milieu du public dans la rue qui sort des vérifications. Vous pouvez juger de la foule qui se presse dans les rues : ce n’est pas l’Alpe D’Huez mais çà risque de le devenir ce soir.

Je continue ma quête des Ferrari et je tombe sur 0217EL, une 212 Inter Vignale. En 1953, elle appartenait à Julio Batista Falla de La Havane qui la fit repeindre en bronze. Elle fut vendue juste avant la révolution. Depuis 2000, revenue à ses couleurs d’origine, elle est la propriété des 3 fils Batista, désormais domiciliés en Espagne.

       

Et revoici la 500 Mondial. 0528MD fut vendue neuve en 1955 au comte Carlo Leto di Priolo de Milan. En l’espace d’un mois, elle participa à trois épreuves : les Mille Miglia, le Grand Prix de Bari et le Grand Prix Supercortemaggiore où le moteur cassa trois fois. Le comte exigea le remboursement, ce qu’il obtint. La voiture partit ensuite pour des endroits plus exotiques : Macau, Hong Kong, la Malaysie, la Nouvelle Zélande. Elle revint ensuite en Allemagne et participe régulièrement aux MM. 

       

Vers les SLR se trouve désormais une impressionnante quantité de 300 SL Gullwing. Il me semble qu'elles sont 18 engagées.

Pas mal de Porsche 356 également

       

En remontant sur la première place, je tombe ... amoureux de 0264M. Moi qui rêve de rencontrer 052M, une 166MM retrouvée il y a peu et conservée dans son jus, je ne peux que tomber sous le charme de cette autre 166MM à la peinture magnifiquement patinée. Aucun modèle restauré ne peut aujourd'hui rivaliser avec ce genre de rendu. Ce n’est d’ailleurs sûrement pas un hasard si elle est passée dans la collection du Mas du Clos.

       

       

       

On continue avec les 750 Monza, ici 0534M. Charme des Ferrari anciennes, les plus illustres historiens ne peuvent se mettre d’accord pour dire si il s’agit d’une 750 Monza ou d’une 500 Mondial. Le mystère reste entier. 

Les arrivées s'accélèrent. 250 Europa GT, sn 0415GT. Cette voiture, carrossée comme une 250MM, a appartenu à Alfonso de Portago, l’homme qui allait sonner le glas de Mille Miglia. C’est une grand habituée des manifestations diverses mais ce n’est que l’année dernière qu’elle retrouva son moteur d’origine, son nez et sa couleur blanche. La voici donc maintenant totalement conforme.

Autre beauté que je suis très satisfait de rencontrer, 0112E, une 212 Export Touring Berlinetta, la sœur de 026M, absolument magnifique. Bien qu’elle ne termina pas les deux MM auxquelles elle participa, elle connut tout de même quelques beaux succès en course. Au début, j’avais un peu de mal avec ces carrosseries mais je dois avouer qu’elles font désormais partie de mes préférées.

       

       

Les 250 Boano : 0661GT

et 0533GT, qui faisait le Tour de France il y a quelques jours. On peut dire qu'elle aura fait un maximum de kilomètres en un temps record. Elle finit 69ème au MM en 1957 mais finir est déjà un exploit. Elle fut accidentée dans les années 60 et un espagnol entreprit de refaire la carrosserie à sa façon. A son décès, un de ses employés emprunta la voiture et serra le moteur. Elle dut attendre 1976 pour finalement bénéficier d'une restauration complète bienvenue.

       

Maserati 250S, apparemment celle qui est inscrite à la vente RM de dimanche. Une prise de risques pour le propriétaire qui ne pourra sans doute pas finir la course s’il veut montrer un peu la voiture aux acheteurs potentiels. Pour l'instant, elle est dans un état irréprochable.

       

Les deux 250 bicolores font une paire superbement assortie.

       

Ah, la 250MM sn 0298MM rencontrée ce matin au péage. Cette voiture au nez très particulier n’a apparemment jamais participé à l’épreuve orgininale, aussi tente-t-elle depuis de justifier son pseudonyme en ayant pris part 9 fois au rallyé historique.

       

Dans une rue adjacente, 0526M, une 750 Monza bien connue, est assaillie de spectateurs tandis que les mécanos de Classiche (dont certains sont vraiment étonnamment jeunes) sont bien occupés dans le moteur.

En explorant dans une nouvelle direction, je tombe sur un nid! D'abord 0462M, une 750 Monza. Le nombre de 750 Monza engagées cette année est vraiment impressionnant. Une anecdote amusante sur cette voiture qui participe quasiment chaque année : en 1954, Mike Hawthorne connut une panne mécanique au Goodwood Trophy. 0462M fut ensuite achetée par Jaguar qui la démonta entièrement pour tenter de comprendre pourquoi Ferrari dominait si outrageusement la marque anglaise. Ils la remontèrent ensuite en réparant au passage les dommages de Goodwood. La voiture passa ensuite entre les mains de la compagnie Cooper de Jack Brabham mais l’histoire ne dit pas si celui-ci fit la même chose.

Puis 0629GT, une Tour de France 14 Louvres superbe, ma version préférée. Après une sixième place au Tour de Sicile 1957, 0629 remporta plusieurs victoires jusqu’en 1959, notamment dans des courses de côtes.  

       

0442M, 250 Monza, cinquième de la Carrera Panamericana 1954. Elle s’est également illustrée dans de nombreuses courses jusqu’en 1958 (Grand Prix du Salvador). Tellement mieux ici que sous l'éclairage pénible de Rétromobile, et tant pis pour les gens autour!

       

       

500TRC, 0658MDTR pour sa onzième participation au rallye.

       

aux cotés de 0580MD, une 500 Mondial Série 2 qui participe pour la treizième fois ! Certains propriétaires sont d’une constance impressionnante.

L'Abarth de la Villa d'Este, toujours aussi mignonne. Et une Aston Martin Ulster à la bien jolie croupe.

       

750 Monza encore, 0554M, dans une livrée originale. En 1955, elle figura sur plusieurs podium avec Masten Gregory (dont une victoire au GP de Lisbonne) et continua a courir et a gagner jusqu’en 1959 ! Elle appartient désormais a un collectionneur Mexicain. 

       

et enfin (pour ce seul endroit), 340 America Ghia, 0150A, qui, sous ses airs de ne pas y toucher, finit 5ème de la Carrera Panamericana 1952.

       

       

Et ce n'est pas fini, parmi les voitures garées en épi dans les rues, je trouve cette 212 Export sn 0102E, plutôt atypique, carrossée par Morelli. Il me semble que les Ferrari avec des échappements sur les flancs comme celle ci sont très rares. Celle ci a connu plusieurs succès en course en 1951.

       

tout comme 0176ED, cette 225 Export carrossée par Vignale; une carrosserie unique. Cette voiture est une miraculée (encore une) puisqu'après une carrière honorable en compétition, son moteur fut utilisé en 1960 pour équiper un bateau de course sur le Lac de Garde et la voiture fut placée sur le toit d'une casse automobile à titre d'enseigne. C'est en 1971 qu'elle arrive chez son propriétaire actuel, Guido Artom, qui lui fait retrouver son état original en 1999.

       

0564MD, une 500 Mondial dans son jus.

       

Ludovic m'indique qu'au sortir des vérifications techniques, Mika Hakkinen et David Coulthard ont créé une émeute au volant d'une Stirling Moss et d'une SLR historique. Les voitures m'importent davantage que les pilotes, surtout cette SLR.

       

Je n'avais encore jamais vu ce genre de choses. Hallucinant. Les flammes sortant de ces échappements doivent être impressionnantes.

       

La seconde Stirling Moss est littéralement submergée par la foule, c'est du délire.

       

Sans le signalement de Ludo, je serais sans doute passé à coté de cette 166MM sn 0272M dite "Autodromo", à la plastique aussi unique que singulière, et loin d'être déplaisante. Elle apparait dans le film "Racers" avec Kirk Douglas.

       

Dans le "parc fermé" ou je reviens pour la première fois de l'après midi, tout est calme. Il reste cette 250 Europa sn 0331EU dont l'empattement alourdit considérablement la ligne, en tout cas à mon avis. En tout ca c'est une belle surprise puisqu'elle n'apparaissait pas sur la liste des engagés (qui comprenait en revanche deux fois 0629)

       

Tout comme cette Lusso badgée Presse et totalement imprévue.

       

Parmi les choses qui m’ont plues, j'ai remarqué à plusieurs reprises des grands pères qui montraient les voitures à leurs petits enfants émerveillés. J'avoue que çà m'a donné quelques idées et j'espère pouvoir faire le même genre de choses avec Alexandre dans l'avenir. Les Mille Miglia me semblent une occasion idéale pour transmettre la passion de l'automobile. Bien sûr, mes commentaires manqueront peut être d'originalité par rapport à ceux de ces papis qui ont peut être vu passer les vraies Mille Miglia dans leur jeunesse.

       

Il est 16h30 et de nombreuses voitures sont parties ou partent se positionner à proximité de la rampe de départ.

       

Le public suit doucement, ce qui permet d'avoir un peu plus d'intimité avec les voitures qui restent. A force de patience, il est même possible d'en avoir certaines totalement seules.

       

Nous nous dirigeons maintenant (non sans mal) vers la viale Venezia ou se déroulera le départ. Pour nous consoler des multiples détours qui mettent nos pieds à rude épreuve, nous sommes dépassés par 0264M, et par quelques supercars, comme cette DBS.

       

Comme nous arrivons très en avance, nous avons l'embarras du choix pour l'emplacement, qui s'impose finalement de lui même: derrière la barrière réservée à la presse, juste à hauteur de la rampe de départ, seul endroit puissamment éclairé. Il n'y a plus qu'à attendre.

A une demi-heure du départ, l'arrivée d'une actrice apparemment célèbre en Italie déchaîne les vivats de la foule et les cris des photographes. Au moins de ce coté rien de nouveau. Et pourtant il n'y a pas de quoi s'exciter. Ici avec Alessandro Casali, le président du comité d'organisation.

       

Puis les voitures des sponsors se présentent, pas mal de Z4 pour BMW et une incroyable cohorte de SLR pour Mercedes. Toutes les variétés sont représentées. Stirling Moss,

coupé et Roadster

       

722 coupé et Roadster. En tout une quinzaine de voitures. Même à Monaco, on ne voit pas çà tous les jours.

       

Et c'est parti. C'est encore une fois Simon Kidston qui officie en tant que speaker mais quasiment exclusivement en Italien donc je n'aurai guère l'occasion de profiter de sa verve et de son érudition, hélas. Il est accompagné d'une speakerine locale. Les voitures d'avant guerre ouvrent la marche, avec cette Bugatti Type 35 ou cette impressionnante Mercedes SSK, ou encore cette Alfa Romeo 6C. Les concurrents escaladent la rampe, saluent plus ou moins longuement les officiels, serrent des mains avant de se lancer dans les rues bordées de milliers de fans enthousiastes.

       

Prete-Alfa-Maserati AMP et Siata Daina Gran Sport (eh oui, çà existe)

       

On commence a arriver dans les carrosseries qui me plaisent davantage avec l'Abarth

puis une rafale de Ferrari, on refait l'inventaire: 026M. Je vous rappelle que les pairs sont les voitures de course et les impairs les voitures de tourisme

       

089S et 190ET

       

0217EL et 0150A

       

0128E et 0102E

       

038M et 0112E

       

0176ED et 0291EU

       

Oh bien sûr d'autres voitures s'intercalent, beaucoup même. Comme cette magnifique DB3 ou cette Bandini 750 Sport qui affiche fièrement la nationalité Russe de ses pilotes.

       

Fiat 8V et DB2

       

0399GT et 0415GT

       

La horde des 300 SL Gullwing

       

Deux Osca MT4-2AD

       

Jan Pieter Balkenende, le ministre-président des Pays Bas en Porsche 550 suivi de près de par son escorte alors qu'il s'enfonce dans la nuit

       

0564MD et 0580MD

       

0264M descend à son tour du podium sous l'œil attentif des caméras. En effet, le départ des 1000 Miglia est diffusé en direct à la télé Italienne.

       

0442M et 0462M

       

La Mercedes SLR, avec à son volant David Coulthard, s'attire évidemment les faveurs du public

       

0554M et 0528MD

       

0534M et 0530M. Maintenant que le jeune retraité de la F1 est passé, le podium va se désertifier à vitesse grand V.

       

0298MM et 0272M, puis 0578M

       

        

Une nouvelle Osca 750S et la Maserati A6G/54 Zagato

       

0533GT et 0661GT

       

0331EU et une bonne surprise, une Ferrari non prévue qui s'arrêtent le temps d'embarquer la bimbo. Il s'agit d'une 500TR sn 0634MDTR

       

Encore une Gullwing mais c'est surtout celle qui pointe derrière qui m'intéresse: 0629GT, qui précède la dernière Ferrari à s'élancer 0658MDTR

       

       

On termine avec la Maserati 250S et la Jaguar Type D, deux modèles aussi magnifiques qu'exclusifs.

       

 A vrai dire, 400 voitures plus tard, à 22H00, je ne suis pas fâché que çà se termine. La journée a été longue, et la nuit précédente encore plus. Quasiment chaque modèle aurait mérité un traitement particulier tant les carrosseries sont soignées et originales. C'est le genre d'évènements qui fait prendre conscience à ceux qui, comme moi, n'ont connu que des designs standardisés et déclinés jusqu'à la nausée (les Peugeot actuelles?), de l'incroyable diversité des carrosseries des années 50.

La foule semble bien partie pour profiter de la soirée pour faire la fête mais en ce qui me concerne, j'ai environ 200 kilomètres à faire pour arriver à Maranello donc je me mets en route sans tarder. On change de jour sur l'autoroute, et sous la pluie. Là, ce n’est pas grave.

 

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