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Mardi, premier jour du rallye célébrant le cinquante cinquième anniversaire de la Ferrari 250 GTO. Aujourd'hui le programme est plutôt cool. Les participants quitteront leur hôtel à 9h30 pour traverser les vignobles de Chianti en direction de Sienne. Un arrêt café est prévu à 11h10 à Borgo San Felice tandis que le déjeuner sera pris à Panzano in Chianti vers 13h00. Puis ce sera le retour vers 16h00 sur Florence. On peut même se permettre de prendre un petit déj avant de partir vers 8h30. Le stress commence ensuite, il s'agit maintenant de trouver un bon spot et les premiers kilomètres ne sont pas vraiment engageants. Je voyage à l'arrière de la voiture de Vincent, en tentant de suivre le parcours malgré l'absence fréquente de tout réseau. Moët & Chandon ayant jeté l'éponge, c'est Ferrari Spa qui a repris à son compte l'organisation du rallye. Comme pour la Cavalcade Classiche, le parcours est bien fléché, ce qui fait qu'en réalité il n'y a pas vraiment besoin de road book. A mon initiative, nous nous arrêtons sur une sortie de village un peu sympa. Le but est de faire quelques voitures ici puis sauter dans l'auto pour se rendre sur le point suivant, comme pour n'importe quel rallye de régularité. Vers 10h15, des bruits de moteurs retentissent sur les coteaux.

       

A notre immense horreur, une escorte de Polizia ouvre la route et toutes les voitures passent devant nous en l'espace d'une minute!

       

       

Seule consolation, la voiture qui manquait hier soir est bien présente au milieu de la procession.

       

Nous voilà en queue de peloton, sans autre alternative que de suivre le mouvement, comme de nombreuses autres voitures qui forment un convoi de suiveurs. En chemin nous tombons sur une GTO arrêtée au milieu de la route avec pas mal de policiers autour. Apparemment un accident. Nous ne nous arrêtons pas mais on dirait quand même qu'il est difficile de sortir 18 des voitures les plus chères du monde sur route ouverte sans en abimer une. Trois quarts d'heure plus tard, nous sommes à l'arrêt. Il est temps de se garer et d'aller voir ce qui se passe devant. En fait, c'est l'arrivée à la première pause.

       

       

Je serre les fesses en passant devant le staff mais c'est bon, on peut entrer. Ouf, c'est déjà çà. En plus l'endroit est vraiment sympa.

       

Les voitures s'installent et les propriétaires finissent par laisser le champ libre aux photographes.

       

Elle me plait beaucoup en blanc.

       

Dommage pour les ombres mais tant pis.

       

       

La voiture accidentée finit par arriver. En coupant la route pour aller dans une station service, elle a été heurtée par une moto qui sortait d'un virage. Vu les dégâts sur le bas de caisse, je pense que le motard s'est couché et que le choc est dû à la glissade du deux roues. Le principal est qu'il n'y ait pas de blessés, le propriétaire garde le sourire et les dégâts seront rapidement masqués à grand renfort de scotch rouge.

       

       

Il fait chaud et certains ont fait le choix de se débarrasser de leurs vitres en plexiglas.

Voici donc l'arlésienne d'hier. Je peux enfin en faire de bonnes photos, ouf.

       

Les mécaniciens de Classiche s'affairent sur une des voitures.

Je suis franchement content de cette première pause.

       

       

Nous finissons par nous faufiler dans l'hôtel pour une vue aérienne.

       

Il temps de surveiller attentivement ce qui se passe. Nous devons prendre un peu d'avance sur le convoi pour choisir un nouveau spot. Les voitures vont continuer un peu vers le sud avant de remonter vers le nord. L'itinéraire forme une pointe de flèche de quelques kilomètres. Si nous n'allons pas trop loin vers le sud, il y a moyen de court circuiter le parcours et de faire un deuxième spot avant le déjeuner. Quand les photographes officiels décollent, c'est le signal pour nous aussi.

       

Les voitures roulant groupées, notre objectif a changé: plus question d'essayer de faire des images individuelles variées, il faut privilégier l'effet de masse et tenter de rassembler le plus de voitures possible sur une photo. Pour ça, il faut une pente et une ligne droite. La configuration se présente à peu près au bout de quelques centaines de mètres. Les Ferrari arrivent, toujours encadrées par la Polizia, mais pas si serrées que ça malgré tout.

       

       

Cinq voitures, ce sera le mieux qu'il sera possible de faire ici, et pas de façon optimale.

       

       

Cette façon de rouler est terriblement décevante et je ne vois pas trop quel intérêt y trouvent les propriétaires, hormis la sécurité. Argument que le premier accrochage a déjà invalidé.

       

La dernière voiture est à peine passée que nous sautons dans la nôtre pour repartir dans l'autre sens et tenter la coupure du parcours. Nous nous arrêtons à Lecchi, un minuscule village avec une rue très étroite, qui avait déjà été traversé par le rallye McLaren F1 il y a quelques années! Le temps de sortir de la voiture et de nous placer, je mets le 70-200 sur l'appareil mais je n'ai même pas le loisir de visser le filtre polarisant: les GTO sont déjà là. Voilà ce que c'est d'avoir deux filtres pour quatre objectifs! Profitons en pour faire les présentations puisque les voitures passent une par une. Voici donc 4153GT, propriété de Michael Glaesel depuis 2003, vainqueur du Tour de France 1964. C'est l'une des GTO les plus connues, même si les moins avertis pourraient peiner à la reconnaitre maintenant qu'elle a troqué sa célèbre bande jaune transversale pour une bande tricolore.

4757GT, appartenant à Tom Price depuis 2010.

La fameuse 3589GT, qui fait partie de la Collection Turning Wheel des frères Stieger depuis 1988. A l'époque elle n'était sortie du champ où elle avait été abandonnée que depuis deux ans.

Ma deuxième inédite, 3769GT, sous la garde d'Anthony Wang depuis les années 90.

La malheureuse victime de l'accrochage, 3705GT, deuxième des 24 Heures du Mans 1962, chez Ed Davies depuis 1994. L'homme a pris part à tous les rallyes anniversaires depuis le 35ème.

3413GT, une 62 avec une carrosserie 64, quatrième de la Targa Florio en 1963 et cinquième en 1964. Elle est avec Gregory Whitten depuis 2000.

4293GT, deuxième des 24 heures du Mans en 1963, compagne de Chip Connor depuis 2002.

3767GT, quatrième du Tour de France 1962. Avec Anthony Bamford depuis 1974, elle a participé à tous les anniversaires depuis le 25ème!

3757GT, troisième au 24 Heures du Mans et au Tour de France en 1962, elle appartient à Nick Mason depuis 1978. Il l'a conduite lors de tous les rallyes anniversaires depuis le 20ème.

3445GT, cinquième des 12 Heures de Sebring en 1963, avec Christopher Cox depuis 2005.

5575GT est une GTO 64, cinquième au Mans en 1964, propriété de Robson Walton depuis 2012. Tiens mais elle non plus je ne l'avais jamais vue!!

5571GT, une autre 64, qui vit chez Bruce McCaw depuis 1999.

3943GT, cédée par Tom Price à Charles Nearburg en 2010.

3729GT, deuxième du Tourist Trophy à Goodwood en 1962 et 1963, appartient à Jon Shirley depuis 1999. Elle n'a retrouvé sa robe blanche d'origine que très récemment.

3451GT, quatrième de la Targa Florio 1962 a elle aussi repris il y a quelques années ses couleurs marron et blanc de ses exploits siciliens. Elle appartient à Lawrence Stroll depuis 1996.

3809GT n'est pas une inédite mais presque. Suite à un accident elle s'était vue affubler d'un nez assez horrible en 1965. Passée entre les mains d'Ernesto Bertarelli en 2016, elle est passée chez Classiche pour retrouver un physique plus conforme, ainsi que sa bande blanche originale.

Enfin voici 4219GT, la voiture qui accompagne Brandon Wang depuis 1993. Comme vous pouvez le constater, beaucoup de voitures sont chez le même propriétaire depuis très longtemps, ce qui explique que ce soit un petit évènement quand l'une d'elle change de mains. La plupart des GTO sont chez de vrais passionnés, plutôt que des spéculateurs, et bon nombre d'entre eux aiment en profiter. Vous avez compté 17? Effectivement il en manque une, la 3505GT vert pale de Craig McCaw (depuis 2012) qui semble être restée à l'hôtel. Mon score passe à 28 donc il me manque désormais 8 voitures. J'aimerais vraiment voir 3223GT, la toute première, surtout avec sa nouvelle déco. 3647GT semble peu sortir des Etats Unis hélas. J'ai bon espoir que Patrick Peter attire 3851GT à Chantilly, maintenant qu'elle est entre les mains de Carlos Monteverde, un fidèle du Nastro Rosso. 3869GT n'a pas été vue en public depuis 1992 et le rallye du trentième anniversaire mais elle serait en Italie. 3909GT se fait discrète et reste de l'autre coté de l'Atlantique. 5111GT, une lauréate du Tour de France, n'a pas donné signe de vie depuis 2008. Il est à craindre qu'elle se trouve dans une chambre forte climatisée quelque part. Idem pour 5095GT, deuxième du Tour de France et désormais aux abonnés absents. Enfin pour 4491GT, tout n'est pas perdu puisqu'elle est passée chez Classiche en 2014 avant de disparaitre.

Nous intégrons de nouveau le convoi des suiveurs jusqu'à la pause déjeuner. L'endroit ne paie pas de mine et j'espère qu'on y sert vraiment le meilleur steak à la florentine de la région.

Quant aux bijoux qui nous intéressent, ils sont parqués sur deux lignes sur un parking ordinaire, mais accessible encore une fois, et c'est le principal.

       

       

Bon, ça fait de belles enfilades.

       

       

Il y a moyen de faire des combos, comme ici avec deux des trois 64 existantes.

       

Je m'arrête un peu sur les détails

       

       

Le logo de cette année, à coté des précédents.

       

En approchant d'une voiture aux fenêtres ouvertes, je suis surpris de la chaleur qui se dégage de l'habitacle, c'est une étuve!

En tout cas, ça me donne une idée. Et si on s'intéressait aux intérieurs pour une fois? Voici 4153GT, avec des sièges en tissu noir et les tuyaux de refroidissement (?!) qui arrivent sur le tableau de bord

       

       

3769GT, dépouillée

       

3589GT, préservée et bien rangée

       

       

3767GT

       

4219GT, préservée également.

       

3451GT, confortable

       

3809GT, qui sent encore le neuf

       

3729GT, ambiance cuir

       

4757GT

       

4293GT

3943GT

       

5571GT

3413GT

       

3757GT

       

3445GT

       

5575GT

       

Une fois de plus, il est temps de reprendre la route, les voitures vont maintenant retourner à leur point de départ.

Aucun spot intéressant ne se présente. En désespoir de cause, nous jetons notre dévolu sur une épingle mais c'est loin d'être top, hélas.

       

       

Nous roulons un moment derrière l'une des GTO, ce qui n'est jamais désagréable.

Arrivés en ville, nous voyons un bon groupe en train de faire le plein dans une station. L'ambiance est anachronique à souhait.

       

       

Il y a des 250 GTO dans tous les sens, c'est surréaliste.

       

Du coup il reste une dernière chance entre la station et l'hôtel. Mes coéquipiers assurent et repèrent une vieille maison qui ferait un fond sympa. Par contre il ne faut pas perdre de temps, les premiers arrivent déjà.

       

Et voilà, des vieilles pierres pour de vieilles voitures.

       

       

       

Nous revoici devant la grille de l'hôtel, où les voitures se remettent en position de parade.

       

       

La voiture de Lawrence Stroll part en promenade.

       

Ah, et voici la dix-huitième, 3505GT. Elle n'est donc pas en panne. Peut être que son propriétaire n'a pas pu être présent pour cette première journée. En tout cas il semble que l'on doive la voir demain.

Après un peu d'attente, les cartes du lendemain se matérialisent sur nos smartphones, miracle de la technologie. Nous rentrons à l'hôtel reconditionner le matériel puis partons manger. La pizzeria d'hier soir, toute proche, est fermée. Une longue marche nous mène près du centre ou nous retrouvons quelques coreligionnaires pour un agréable diner entre passionnés. Les plus fous ont vu une publication hier sur Facebook et ont immédiatement pris l'avion pour rejoindre le rallye le temps d'une journée et demie. Nous sommes à deux pas des grandes attractions touristiques donc nous en profitons pour prendre une glace au pied de l'impressionnant Duomo et traverser le Ponte Vecchio. En pénitence, je crois que je vais devoir ramener toute la famille en vacances ici. Une fois rentrés à l'hôtel, mes codétenus se remettent sur StreetView. Demain, ce sera la dernière journée pour nous, déjà, avec un passage sur le circuit du Mugello et les montagnes environnantes.

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