Mercredi. Dernier jour avec le rallye anniversaire des 55 ans de la Ferrari 250 GTO pour nous. C'est la grosse journée en terme de parcours. Les participants vont partir à 8h45 et traverser Florence sous escorte de police. Ce soir, tout le monde rentre directement chez soi donc nous prenons deux voitures. Nous nous mettons d'accord pour décoller vers 07h30, car nous pressentons quelques difficultés dans les premiers kilomètres. Et bien nous en prend car comme toutes les grandes villes, Florence est saturée de circulation. Non sans mal, nous finissons par nous extraire des embouteillages, direction le circuit du Mugello. Nous faisons une première fois demi tour pour étudier un spot potentiellement intéressant: une immense descente très raide en agglomération mais il y a trop d'ombres. Petit pincement de cœur à 08h45: cette fois la Polizia et les voitures sont officiellement en chasse et vont réduire l'écart. Les kilomètres défilent. Finalement nous voyons David au bord de la route sur un spot plutôt correct. Mieux vaut stopper là. Les voitures arrivent, toujours encadrées par l'escorte. La première photo est horodatée 9h38'40, la dernière 9h39'25. Au moins les 18 inscrites sont présentes.
Nous rejoignons ensuite une nouvelle fois le cortège des suiveurs. Bonne surprise, encore une fois, le gardien nous laisse passer et nous indique le chemin d'un parking assez éloigné. Nous allons tout de même nous garer dans le paddock, dès qu'il a le dos tourné. Les voitures sont sur la pitlane.
La terrasse qui surplombe les stands permet quelques points de vue inhabituels.
Les Ferrari font un premier tour sous Pace Car, alors que le photographe officiel tente d'assurer des travellings depuis la fenêtre d'une GTC4. Bonne chance!
Et voilà l'une des photos symboliques de la semaine: exactement la moitié de la production de 250 GTO sur la grille de départ.
A l'issue du premier tour, on comprend que le briefing a du être light: les voitures rentrent derrière le pace-car au lieu de s'élancer.
Elles finissent par reprendre la piste.
Il est temps pour nous de reprendre la route. On va attaquer les cols jusqu'à la pause déjeuner à Bocca di Rio. Alors que la route serpente et s'élève, Vincent s'arrête dans un virage. Le temps de trouver une place deux virages plus haut et de redescendre à pied, mes équipiers ont disparu. En levant la tête, je finis par les repérer sur un piton rocheux dix mètres plus haut. OK, la pente n'est pas bien raide mais heureusement qu'il y a les mailles d'un filet métallique anti-éboulement car je commence à être trop vieux pour ces conneries. Au moins le panorama vaut le coup.
Peter nous reprochera gentiment de faire des photos de paysage avec de toutes petites voitures dedans et il n'a pas tort. C'est le genre de spot qui s'use très vite, idéal pour faire 5 photos et courir en chercher un autre mais vous l'aurez compris, c'est impossible.
Il me faut un peu de temps pour redescendre, j'avoue, mais nous finissons une nouvelle fois par recoller au convoi. La route est assez longue jusqu'au déjeuner, et plutôt sympa. Finalement, le motard de la Polizia qui ferme le cortège finit par nous adopter. Je le comprends quand je fais mine de m'arrêter à un stop et que je le vois secouer la tête avec impatience parce que je ne vais pas assez vite. Oups, je n'avais pas vu qu'il était arrêté au milieu de la route pour bloquer le trafic pour nous. C'est bizarre mais tant mieux. Une fois arrivés au bon endroit, la courtoisie ne va pas jusqu'à nous accepter sur le parking des voitures de l'organisation mais il y a plein de places. Marcel Massini est déjà là. L'historien était censé copiloter dans une des GTO mais j'ai cru comprendre qu'il en avait assez de se taper la tête sur le plafond.
Au premier abord, l'agrégat de voitures sur un simple parking en gravier ne me plait pas trop mais au final, l'effet de masse est sympa.
Avec un doigté extraordinaire, Franck, le roi de la débrouille, fait évacuer tout le monde, et même quelques voitures indésirables, de façon à avoir une photo de groupe propre. Grand merci à lui!
Allez, encore un peu d'escalade, et toujours sans salir le fond de mon pantalon!
Durant tout le rallye, le statique aura été bien plus sympa que le dynamique finalement, mais c'est souvent le cas pour moi.
Ca bricole un peu mais tout va bien.
Retour sur la route, nous repartons vers Scarperia, la ville du circuit du Mugello, en prenant les chemin des bouquetins. Premier arrêt sur un spot sympa. Vincent et Thomas comptent sur le fait que certains participants en auront marre de suivre la police et tenteront de s'échapper en tête de convoi. Le plan est de faire les premiers arrivés ici, sauter dans la voiture et foncer vers un autre spot. Finalement le soleil se cache et notre trouvaille perd son charme. On continue.
Après quelques dizaines de lacets, voilà un endroit prometteur.
Et c'est parti, avec déjà un gros troupeau.
Vincent et Thomas sautent en voiture pour rallier un autre point de vue. Pour ma part, je reste là, pas envie de bourriner sur la route en surveillant les rétros. Les groupe suivant arrive cinq minutes plus tard. Hélas le soleil a fugué.
Je remonte jusqu'à ma voiture et c'est reparti. La route est très longue, très étroite et très sinueuse. C'est marrant au début mais à la fin, je commence à me donner moi même la nausée. Heureusement nous arrivons enfin à Scarperia et plusieurs voitures font un arrêt carburant. Je décide de poursuivre et par chance, je trouve assez facilement du stationnement. Les GTO remontent une rue pour rallier la place où aura lieu la pause café.
Ok, je reconnais que je cours un peu comme un spotteur pré-pubère un jour de Top Marques
mais l'ambiance est vraiment sympa. Des roulements de tambours au loin me laissent penser qu'il ne faut pas trop trainer.
Effectivement, en arrivant sur la place qui servira de parking, les concurrents sont accueillis avec drapeau à damier, fanfare et habits d'époque.
A vivre, c'est de loin le meilleur moment du rallye.
Même le chef organisateur, celui qui nous a très poliment demandé de quitter le parc de l'hôtel le premier jour, a l'air super heureux.
Les Italiens se montrent très respectueux des voitures, comme toujours.
Des rubalises sont tout de même installées au bout de quelques minutes, ce qui signe pour moi la fin de l'évènement. Demain, c'est journée de repos, puis les participants remonteront vers la casa, à Maranello.
Je termine par cette photo emblématique pour moi puisqu'elle rassemble les trois nouveaux châssis qui viennent s'ajouter à ma collection, pour un total de 28 sur 36. C'est mieux que je n'espérais (même si au final, la 64 était déjà à Chantilly, mais ça reste un nouveau châssis pour 2017).
Je décolle vers 17h30. Quand on y réfléchit bien, c'est fou de penser qu'en partant en fin de journée de Florence, je devrais réussir à arriver à une heure décente chez moi. Non sans rebondissements, une nouvelle fois. J'ai du mal à apprendre de mes erreurs passées puisqu'il est encore une fois trop tard quand je réalise que le GPS m'embarque vers le St Bernard. Bon, là je suis sûr qu'il n'y aura pas de neige au moins. Sauf que le tunnel est fermé et que je me retrouve finalement au Mont Blanc. La perte de temps n'est pas significative mais la traversée coûte quand même 45 euros! Du coup je me retrouve au centre de Genève à 23h00 passées et en arrivant à Vallorbe, la double voie est fermée. La déviation passe par des petites routes, sur lesquelles je me retrouve derrière un convoi exceptionnel transportant une bitumeuse qui tient la largeur des deux voies de circulation. Je dois être maudit. Finalement j'arrive vers 1h30 sans avoir rien cassé, c'est le principal. Il est l'heure de faire de beaux rêves.
Bien sûr il est toujours agréable et valorisant de participer à ce genre d'évènement hyper exclusif et j'ai vraiment été surpris du faible nombre de photographes aux étapes: une dizaine grand maximum. Photographiquement, c'est plus compliqué puisqu'il s'agit d'immortaliser la même voiture, dans 18 livrées différentes certes, encore et encore. Je ne peux pas dire que nous ayons vraiment assuré, mais ce n'est pas mal quand même et pour moi l'essentiel est de vous rendre compte du rallye, pas de sortir la photo ultime. Pour ce qui est du rallye en tant que tel, je serais curieux de savoir ce que les participants en auront pensé. Rouler pendant trois jours encadrés par la police, à un rythme imposé, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment l'esprit. Qui plus est, les pauses n'étaient pas vraiment dans des lieux extraordinaires, en tout cas bien en dessous de ce à quoi doivent être habitués ces grands collectionneurs. Si les tribulations des propriétaires étaient très encadrées, j'ai été agréablement surpris par la liberté que Ferrari a laissé aux freelance comme nous, sans doute parce que nous n'étions pas très nombreux. Je suppose que l'avenir nous dira dans cinq ans si les propriétaires sont prêts à remettre ça ou si un évènement dissident sera organisé.
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